Jaimie T. Stanford faisait partie de ceux qui faisaient des choix afin d’être heureux. Pour lui la famille, qu’il n’avait finalement jamais connu, était indispensable à son bonheur. Pourtant, aujourd’hui, c’était face aux enfers que celle-ci le confrontait. Etant enfant, Il ne connut pas l’amour familial que tous devraient connaitre. Il fut en partie abandonné par son père, dut se priver d’enfance pour sa mère alcoolique et fut chassé par les deux lorsque la possibilité de partir fut envisageable. Aujourd’hui, il s’évade lui-même du cocon familial et fuit ses responsabilités en un sens. Le bonheur, il le trouve autre part, grâce à des amis ou a de simple connaissance. Le simple fait de penser à rentrer chez lui, lui enlevait toute joie. Pourtant, ses objectifs étaient, au départ, de sauver son couple. Il n’est plus sure de rien à présent. Depuis quelque temps, le mensonge semblait faire partie de la vie de sa femme. Lui n’en était pas adepte et détestait même ça. Cette nuit, lorsqu’il rentrera chez lui, il ne cachera pas qu’il a diné avec une de ses amies.

Ce soir, c’était bien un diner d’amitié avec Isis, une jeune femme rencontrée quelques mois plus tôt dans le Magasin de High Tech. Leurs passions pour les arts leur permirent de se lier d’amitié. Dans d’autres circonstances, Jaimie aurait sans doute mis un frein sur cette relation, pensant qu’il avait une femme qui aurait pu se poser des questions. Mais, il avait besoin de ce genre de relation. Il avait besoin de discuter, de partager une amitié sans se poser de question. Qui avait-il de mal à cela ?

La jeune femme était venue à l’heure prévue et, il fut forcé de constater qu’elle n’avait pas laissé son charme chez elle. Mais, comment pouvait-elle faire autrement ? La jeune femme avait un visage d’ange et un sourire ravageur. Jaimie n’était pas insensible a son charme, mais n’éprouvait pas de désir particulier, à part celui d’être son ami. Les deux jeunes gens avaient avancé dans le repas, parlant de leur passion et de connaissance en commun. Pour renchérir sur un sujet, il lui demanda :

« Pour chaque photographe, il y a un premier modèle ou un paysage. Et je pense que ca révèle pas mal de chose quant à l’artiste qui en est l’auteur. Quel a était le tien ? Si ce n’est pas trop indiscret ? »

L’architecture avait toujours été placé entre mathématique et artistique. Jaimie, lui, avait préféré l’art aux maths. Il s’y connaissait pas mal dans le milieu d’ailleurs, ayant fréquenté ce genre de cours. Curieux de la vie de chacun, sans pour autant être vicieux, il aimait savoir ce qu’était la vie des autres, et bien plus celle de ses amis. Portant aux lèvres son verre de vin, il attendit sa réponse avec autant de gourmandise que ce qu’il buvait. Le seul sujet qu’il redoutait, était surement celui de sa famille. Qu’est ce qu’il pouvait bien en dire ? Il s’était enlisé et se le reprocher. C’est pour cela qu’il aimait parler d’autre chose et tentait d’amener les sujet lui-même afin que les questions de son interlocutrice ne soit pas le sujet de sa hantise.

Savoy était un restaurant assez classique. Bien que chaleureux, il ne se voulait pas romantique. Il était plus convenable de l’inviter ici, plutôt qu’à un fast-food bien trop commun et peu convenable pour une jeune femme comme Isis. Les Mc do et compagnie était fait pour les repas avant ciné ou pour diner rapidement avec des objectifs à atteindre dans une journée. Ce n’était pas un endroit pour partager un repas afin de discuter de tous et de rien.