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renji & astaria - got me looking so crazy right now

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MessageSujet: renji & astaria - got me looking so crazy right now renji & astaria - got me looking so crazy right now EmptySam 25 Juil - 3:05


❝Got me looking so Crazy❞
Renji & Astaria
J’avais paniqué. Littéralement paniqué. C’était la seule explication recevable puisque, en toute logique, jamais de la vie, en étant parfaitement saine d’esprit, je ne l’aurais appelé lui, jamais de la vie je n’aurais déposé l’avenir de mon frère entre ses mains. Ok, je l’aimais bien, enfin je l’appréciais quoi, lorsqu’il ne me tapait pas sur les nerfs, mais pas au point de lui faire confiance à ce point. Pourtant, dos au mur, complètement acculée, je n’avais pas eu d’autre numéro à composer. Et j’avais bien fait. Enfin, dans un sens. Parce que dans un sens il m’avait trouvé l’avocat le plus réfléchit qui soit, et cet avocat avait trouvé la meilleure de solution pour sortir Solal de l’enfer procédurier dans lequel il se trouvait. Mais d’un autre côté, depuis, il se sentait investit d’une mission divine visant à s’occuper de moi. J’avais pas besoin qu’on s’occupe de moi, surtout pas lui. Enfin non, ni lui, ni personne. J’étais assez grande pour prendre soin de moi-même, malgré mon abruti de voisin. Parce que c’était sa faute, tout était de la faute de ce fils de catin qui, sous prétexte qu’il ne supportait absolument rien dans la vie, ni les artistes, ni les chômeurs, ni les homos, ni les noirs, ni les français -surtout pas les français-, ni les fréquentations de mon ancienne coloc -et ça, j’étais plutôt du même avis que lui-, ni les pleurs de bébé, trouvait normal de nous faire vivre un enfer, allant jusqu’à me menacer physiquement, Petit Louis et moi. Si Solal avait enduré, supporté le reste, ce soir-là, la frontière avait été franchie, et il avait riposté. Un peu trop fort. Définitivement trop fort, puisque c’est depuis un lit d’hôpital que le fils de catin avait porté plainte contre mon frangin. Alors oui, dans un sens, je pouvais comprendre son inquiétude, son besoin de s’assurer que j’allais bien désormais que j’étais seule, mais... J’étais pas en sucre, et si je devais broyer le nez cassé de mon voisin, je le ferais. Sauf que lui, il ne le voyait pas comme ça. Lui, il ne retenait qu’une chose : j’étais seule. C’était l’unique condition pour sortir Solal de ce nid d’emmerdes, il devait quitter NYC, il devait retourner en France. C’est ce qu’il avait fait. Et moi ? Moi j’allais suivre, mais, avant ça, j’avais tout un tas de procédures a lancer pour permettre à mon fils, américain, de sortir du territoire. Oui, c’était trop con sachant qu’il sortait de mon utérus 100% français, mais que voulez-vous. Alors... Alors il était resté avec moi, refusant que je demeure seule dans ce grand appartement avec cet enfant de salaud à proximité. Il était resté durant toute la procédure pénale de Solal, et je lui en étais reconnaissante tant j’étais, à ce moment-là, complètement à côté de mes Stan Smith. Puis Solal était monté dans l’avion, et lui, lui il m’avait demandé de m’installer chez lui. Ouai, comme ça, cash. Et pas moi seule avec interdiction de porter le moindre vêtement. Non, non, c’était pas du tout ce type de proposition. C’était moi, mes fringues hors d’âge qu’il détestait et mon mini-moi braillard. J’avais laissé échapper un rire. Sérieusement, j’avais rigolé face à sa proposition, avant de comprendre qu’il ne blaguait pas. Et c’était hors de question ! Évidemment que c’était hors de question ! Déjà parce qu’on allait finir par se foutre sur la tronche au bout de quinze secondes de cohabitation, mais surtout parce que je ne voulais imposer mon fils à personne, surtout pas à lui. Aussi, au bout de plusieurs heures de débat très sonore, on avait coupé la poire en deux, et j’avais accepté de retourner quelques temps chez ma grand-tante. Mais uniquement pour qu’il arrête de mon gonfler. Je n’avais absolument pas envie d’abandonner mon super appartement, pas plus que je n’avais envie de retourner chez mon excentrique et intrusive grand-tante, mais si je l’avais fait c’était pour lui, pour qu’il se rassure, me foute la paix et retourne au boulot sans plus avoir à se préoccuper de moi. Ou presque, puisqu’il m’appelait toujours pour s’assurer que j’allais bien. J’aimais m’en plaindre à voix haute mais s’il ne le faisait pas, s’il n’appelait pas, ou ne textait pas, j’enrageais et/ou m’inquiétais. C’est que j’avais pris mes habitudes et que j’étais, même si je n’aimais pas l’admettre, déboussolée et sur les nerfs. Mon frère partit, j’avais le sentiment de ne plus avoir aucun repère, tout sonnait différent, alors je m’étais raccrochée à lui. Pas dans les actes, pas dans les mots, ni même dans les démonstrations affectives, juste dans ma tête, et peut-être, aussi, parfois, un peu dans mes regards, ceux qu’il ne surprenait jamais, je m’en assurais. Sauf que voilà, j’avais beau lui être redevable et vouloir lui faire -un peu- plaisir, la cohabitation avec Liliane, c’était juste pas possible. Vraiment. J’avais tenu 48h, c’était déjà bien. Mais 48h d’enfer ! Elle me reprenait sur absolument tout, dirigeait chacune de mes interactions avec mon fils, et voulait, à tout prix, m’expliquer comment il fallait faire. Alors j’étais partie. J’avais fait mes bagages, prétexter que tout était rentré dans l’ordre, lui avait claquer un bisou sur la joue pour la remercier, lui avais promis de revenir bientôt pour déjeuner ou diner, et j’avais regagné mon appartement. Mon si grand appartement. Mon si vide appartement. J’avais emménager avec trois autres personnes au tout début, mon frère, le géniteur et sa soeur. Ces deux derniers avaient été foutu à la porte, tandis que mon amie venait occuper une des chambres vides, et mon fils intégrer la sienne. Mon amie, qui ne l’était plus vraiment, était partie, pas vraiment de son propre chef, et maintenant, c’était au tour de mon frère. Ce simple constat me coupa la respiration, comme dans une amorce de crise d’angoisse. Non, pas ‘comme’, c’était le début d’une crise d’angoisse, que je réprimais en récupérant mon fils, l’arrachant de son couffin pour le serrer contre moi. « C’est juste toi et moi, Loulou. » Ca irait bien, tout irait bien. On pouvait parfaitement s’en sortir. On avait besoin de personne d’autre, de tout façon. J’allais... J’allais procéder à ses démarches, et bientôt je pourrais rejoindre mon frère en France... À Paris... Dans l’appartement familial... Dans ma chambre d’enfant. Oh merde ! Un seul petit écart de conduite de la part de mon frère et je me retrouvais à devoir tout abandonner, mon avenir professionnel, mon indépendance, mon appartement, mes projets... Est-ce que j’avais vraiment envie de retourner en France ? La question ne se posait pas, je n’avais pas d’autre choix. Je n’allais pas rester seule ici, alors que toute ma vie se trouvait, désormais, à Paris. Enfin, presque toute ma vie, puisque j’en avais une partie larmoyante entre les bras. J’avais réintégré mon appartement depuis moins de trois heures, et mon fils n’avait de cesse de me faire comprendre qu’il n’était pas d’accord avec ça. J’avais beau le changer, tenter de le nourrir, le bercer, chanter, le promener en long, en large et en travers de l’appartement, impossible de le calmer. Peut-être qui ne faisait que ressentir mon propre malaise, alors il suffirait que je me calme pour qu’il s’apaise. Sauf que vous avez déjà essayé de vous calmer avec un enfant hurlant entre vos bras ? Si bien que lorsqu’on frappa à la porte, je cru que c’était l’autre enfant de putain qui venait se plaindre du bruit. J’étais prête à le recevoir comme il fallait sauf que... Sauf que c’était pas lui que je découvrais au travers du judas. Non, c’était... L’avocat ? Qu’est-ce qu’il faisait là ? « J’ai oublié quelque chose ? » j’interrogeais, sans préambule, tout en ouvrant la porte d’entrée pour voir ce dernier reculer, et céder la place à... « Merde. » Oui, c’était l’occasion de le dire. Il était en colère ? Il avait l’air en colère. Même Louis l’avait ressentit, puisqu’il s’était calmé sur les larmes, et reniflait en l’observant. « Sur une échelle de un à Fukushima, à quel point t’es furieux, là ? » Fallait que je sache, parce que la colère silencieuse, c’était pire que tout. Je préférais qu’il hurle. Ce qui n’allait pas tarder. Je le savais par expérience, c’est comme si chacune de notre entrevue débutait par une dispute. « Bon, alors... Puisque tu n’es pas venu seul, l’option je retire mes fringues et tu te calmes direct, ne s’applique pas. Tu ne me simplifies pas les choses. » je commençais, bizarrement tranquille. « Mais pour ma défense, tu sais pas ce que c’est de vivre avec ma grand-tante. Elle est complètement timbrée ! Je l’adore, attention, mais, au quotidien, elle est invivable ! J’ai tenu quarante-huit heures, et rien que pour ça tu devrais me féliciter au lieu de me sortir ta ride du lion, là ! Et puis merde à la fin, t’es pas supposé avoir un job à des kilomètres d’ici ? Dites-lui, vous, que c’est pas bon pour le business toutes ses absences ! » Oui, oui, je poussais la connerie jusqu’à prendre l’avocat à témoin, mais c’est juste que... J’étais en tort, je savais que j’étais en tort, et j’avais horreur d’être en tort.


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MessageSujet: Re: renji & astaria - got me looking so crazy right now renji & astaria - got me looking so crazy right now EmptySam 25 Juil - 13:10



Astaria & Renji
Je me souvenais parfaitement de ce coup de fil. Un coup de fil qui m’avait surpris, au point de soulever mes sourcils, les arquer, comme si quelque chose cloché. Mais quelque chose cloché, puisqu’elle m’appelait. Combien de fois m’avait-elle téléphoné ? Je pouvais le compter sur une seule main, et encore, d’habitude c’était professionnel. Si nous avions l’habitude, -qui était un bien grand mot- de nous envoyer des messages, ou des snapchat, ce n’était pas le cas du téléphone. Ce coup de fil qui m’avait fait tourner le sang en moins d’une seconde dans tout mon corps. Je n’avais pas attendu bien longtemps pour réagir et trouver le bon avocat qui pourrait arranger cette situation sans que le frère d’Astaria ne passe par la case prison. Ce n’était pas le but non, surtout qu’il n’était pas Américain, mais Français, et comme tout étrangers, c’était toujours difficile, après tout, nous n’étions pas né ici mais ailleurs. Et l’Amérique ne rigolait pas avec ça. J’étais le premier à le savoir, connaissant même pas mal de loi Américaine, au vue de mon emploi. Tout c’était plutôt bien passé. Son frère, Solal avait été renvoyé en France, et c’était le mieux à faire pour éviter que tout cela n’empire. Et j’avais fait mon maximum, pour qu’elle déménage de là et aille vivre chez sa tante. Enfin, à la base ce n’était pas la première option qui m’était venue en tête. Mais on ne changeait pas une tête de mule c’était bien connu. L’option venir vivre chez moi n’était pas dans son vocabulaire. Pourtant, j’avais été on ne peut plus sérieux et surtout, oui, surtout… Je l’avais tout simplement invité. Moi, Renji Wellington, inviter quelqu’un à vivre chez moi, c’était comme un oasis en plein désert, ou de l’herbe en plein pôle nord. Fin, le truc improbable qui était super étrange et nouveau de ma part. Zéro pointé, elle m’avait recalé. M’enfin bon, dans tous les cas, elle ne vivait plus chez elle, mais chez sa tante. C’était mieux que là-bas, ou le dit voisin, toujours salement amoché, avait regagné sa demeure. Et je ne voulais pas qu’il lui arrive quoi que ce soit. C’était une femme, et en plus avec un bébé. D’ailleurs, qui aurait pu croire qu’un jour je me préoccuperais d’un putain de mioche baveux, braillard, puant le vomis, et casse burne ? Franchement, personne. Pas même Lenzo. La patience et moi ça faisait cinq. Et les gosses et moi ça faisait neuf, bref, on était totalement incompatible. Et pourtant, pour elle, pour cette foutue française, casse burne, dévastatrice, j’avais proposé, sans même réfléchir. Naïf. Ça m’apprendra à être trop gentil. Ça ne me convenait pas, et pourtant à chaque fois que j’étais avec elle, j’avais l’impression de devenir le putain de nounours tout mielleux du coin. Je n’avais pas arrêté de passer dans son quartier même quand elle était chez sa tante, j’avais vérifié son appartement, histoire de m’assurer que le voisin ne faisait pas le con. Tout allait bien, oui, mais pas très longtemps. Même pas trois jours, non, puisqu’elle était déjà revenue chez elle. Ça n’avait pas duré… Et je savais pertinemment que si je me pointais chez elle, elle ne m’ouvrirait pas de peur des représailles. Je commençais à la connaitre à force. C’est que ça faisait un bout e temps que nous nous connaissions mine de rien, et que merde, elle était indomptable. Foutue française. L’avocat était ma seule façon de pouvoir rentrer chez elle, et je ne me gênais pas pour l’appeler et lui demander de venir avec moi. Me cachant de la porte, afin qu’elle ne puisse me voir par l’œil de Juda, je croisais les bras, adossais contre le mur tout en écoutant les pleurs de son gosse qu’on pouvait entendre dans le couloir. Voilà pourquoi je détestais les gosses. Trop encombrant et chiant. « Je hais les gosses. » susurrais-je en soupirant. « Moi je les trouve mignon, pleins de vie et d’espoir. » Je tournais le regard vers lui, en le regardant comme s’il s’agissait d’un Alien. Je ne lui avais pas demandé son avis que je sache. Lui faisant signe de sonner sans répondre, je levais les yeux en l’air. Chose faite, je guettais la poignée de la porte, histoire de savoir quand je pourrais me montrer et me glisser chez elle. Oui, parce que rester dans le couloir ce n’était pas le but. La poignée se mit à bouger. « J’ai oublié quelque chose ? » Ouais, de prévenir Renji, accessoirement, ça aurait été une bonne chose. L’avocat se poussant, je pris sa place en plongeant mon regard dans le sien. Même pas en colère. Juste dépité et lasse. « Merde. » Non moi c’était Renji. Mon regard se baissant sur le gosse, je regardais son visage couvert de pleurs et de morve. Berk. « Sur une échelle de un à Fukushima, à quel point t’es furieux, là ? » … Je devais vraiment répondre à ça ? Really ? « Tchernobyl. » A mes yeux c’était bien plus haut que Fukushima, certes plus vieux. Mais plus fort. « Bon, alors... Puisque tu n’es pas venu seul, l’option je retire mes fringues et tu te calmes direct, ne s’applique pas. Tu ne me simplifies pas les choses. Mais pour ma défense, tu ne sais pas ce que c’est de vivre avec ma grand-tante. Elle est complètement timbrée ! Je l’adore, attention, mais, au quotidien, elle est invivable ! J’ai tenu quarante-huit heures, et rien que pour ça tu devrais me féliciter au lieu de me sortir ta ride du lion, là ! Et puis merde à la fin, t’es pas supposé avoir un job à des kilomètres d’ici ? Dites-lui, vous, que ce n’est pas bon pour le business toutes ses absences ! » Soupirant, je levais les yeux au ciel, en poussant la porte pour entrer. « Donnez-lui les papiers, et partez. » Dis-je pour couper court à la conversation, ou du moins, pour que l’on soit sans l’avocat et que l’on puisse parler tranquillement. Si tranquillement pouvait venir. Faisant comme chez moi, je partis ouvrir le frigo dans l’espoir de trouver quelque chose à boire,  et pris ce qui venait en premier, une bière. Surement ce qui devait boire son frère. Je doutais qu’elle puisse boire de l’alcool. Enfin non, du moins pas actuellement. L’ouvrant, je bus au goulot avant de m’adosser contre le mur, main libre dans la poche de mon pantalon en toile bleu marine. J’observais l’avocat lui donner les papiers en l’écoutant vite fait parler avant qu’il ne parte. Aussitôt la porte fermé, j’enchainais. « T’aurais quand même pu me prévenir que tu étais revenue. L’apprendre par l’avocat m’a foutu en rogne. » Je me décarcassais le cul pour l’aider et voilà le retour. « Viens vivre chez moi, Louis pleure sans cesse, l’autre con va péter un câble, surtout en sachant que tu es seule à présent. Et il l’a amère que ton frangin se soit barré en France. Alors son taux d’énervement est surement pire que le mien. » Pas besoin de parier sur ça, c’était l’évidence même.  « Et puis t’as besoin de repos, t’as une sale mine, l’ambiance ici ne va rien arrangé pour t’aider à t’apaiser. » Bon okai, je devais avouer qu’en disant cela, la pensée de pouvoir l’apaiser de façon sexuelle me parvenait à la tête. Mais ça je n’allais pas lui en faire part. Toute façon, je suis prêt à parier qu’elle est en train d’y penser toute seule.

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MessageSujet: Re: renji & astaria - got me looking so crazy right now renji & astaria - got me looking so crazy right now EmptySam 25 Juil - 17:32


❝Got me looking so Crazy❞
Renji & Astaria
« Tchernobyl. » Vraiment ? À ce point ? Impressionnée, j’hochais la tête en direction de l’avocat. Je ne sais pas si j’étais impressionnée par l’étendue de sa colère, ou bien mon aptitude à le mettre hors de lui, mais qu’importe, dans tous les cas, ça m’allait. Ça peut sembler étrange, mais je crois que ça m’aurait fait chier de le savoir indifférent. Et je n’en prenais conscience que maintenant. Enfin ‘conscience’, c’est un bien grand mot, j’en était pas encore là. En attendant, je tentais de me justifier, de lui expliquer, à ma façon à moi, donc pas nécessairement comme une adulte raisonnable l’aurait fait. Si on avait été seul, il m’aurait suffit de me désapper, et il aurait oublié, instantanément, les raisons de sa colère. Mais puisqu’il avait embarqué l’avocat avec lui, cette option, cette facilité m’échappait. On allait vraiment devoir parler ? Comme des gens normaux ? « Donnez-lui les papiers, et partez. » Ha bah non, finalement, il venait de congédier l’avocat, et j’étais pas sûre d’être totalement d’accord avec ça. Ça n’augurait rien de bon pour moi. Cela dit, ce pour quoi je n’étais vraiment pas d’accord, c’était sa manière de parler à ce pauvre homme. Ok, il était payé -et grassement en plus- mais il avait sauvé les fesses de mon frère. Et pour ça, je lui en serais éternellement reconnaissante. « Excusez-le, il est à cran. » j’avançais à l’avocat occupé à fouiller sa sacoche, tandis que Renji rentrait dans mon appartement. « Il est souvent à cran, alors. » Vrai. « Vrai. Mais je travaille là-dessus. » « En le conduisant vers la rupture d’anévrisme ? » Insolent ! Mais pas totalement faux non plus. Cela dit, pas assez insolent pour accepter ma proposition, et rentrer boire un café. Il avait bien trop peur de la réaction de Renji s’il le voyait débarquer dans le salon. Aussi, c’est seule que je revenais. Enfin presque seule, puisque j’avais toujours un Louis très silencieux scotché à ma hanche. « T’aurais quand même pu me prévenir que tu étais revenue. L’apprendre par l’avocat m’a foutu en rogne. » Renji, une bière à la main,  comme chez lui, m’observait revenir. « Comme si j’allais t’appeler pour te demander la permission au préalable. » Une permission qu’il m’aurait, bien évidemment refusé. J’allais pas prendre le risque de le voir débarquer pour me foutre des bâtons dans les roues. « Et comment l’avocat est au courant, d’ailleurs ? Je ne suis là que depuis quelques heures, et y a déjà la Terre entière d’informée ! » Probablement Liliane, en fait. À bien y réfléchir, il suffisait que l’avocat ait contacté ma grand-tante en pensant m’y trouver, et elle l’aura renseigné sur mon nouveau-ancien-lieu de résidence. Je n’étais pas fâchée, j’étais juste fatiguée par tout ça. Fatiguée de devoir renoncer à mon autonomie à cause d’un con, et devoir me justifier sur le pourquoi je ne voulais pas y renoncer. Merde, j’allais déjà devoir renoncer à tous mes projets professionnels sur NYC, voire même tous mes projets professionnels tout court puisque, si je m’étais fait un tout petit nom aux USA, je n’étais rien ni personne à Paris. Est-ce que j’avais vraiment la volonté de repartir de zéro ? Ce serait une question à laquelle il me faudrait répondre plus tard. Alors, clairement, pour l’instant, il était hors de question que je ne renonce à quoique ce soit d’autre. Surtout pas mon duplex penthouse dont j’étais si fière. « Viens vivre chez moi, Louis pleure sans cesse, l’autre con va péter un câble, surtout en sachant que tu es seule à présent. Et il l’a amère que ton frangin se soit barré en France. Alors son taux d’énervement est surement pire que le mien. » Oh non, il n’allait pas recommencer ? Combien de fois j’allais devoir lui dire non avant qu’il ne se décide à arrêter de proposer ? Comment un mec dont l’égo disproportionné l’obligeait à s’énerver d’avoir été prévenu par l’avocat de l’endroit où je me trouvais, pouvait supporter de se faire envoyer sur les roses à chaque proposition ? « Renji... » je parvenais à soupirer, lasse, en essuyant les vestiges de larmes sur le visage d’un Louis hypnotisé par l’australien. « Et puis t’as besoin de repos, t’as une sale mine, l’ambiance ici ne va rien arrangé pour t’aider à t’apaiser. » Il ne lâchait pas l’affaire, hein, et tous les arguments étaient bons. « Peut-être que je serais plus apaisée si tu ne débarquais pas pour m’engueuler avec l’avocat pour témoin ! » Ok, cette fois, c’est moi que mon fils observait. Normal, j’avais haussé la voix. Et, immédiatement, façon bombe à retardement, je vis ses tout petits ridicules sourcils s’affaisser et ses lèvres s’entrouvrir. Le compte-à-rebours était lancé, il allait hurlé. « Oh non, non, non, non. Louis ! Loulou ! Pleure pas, mon ange. Je voulais pas crier, mais... Vite ! Tétine ! Derrière toi ! » Cette dernière partie s’adressant à Renji, je réceptionnais l’objet pour le fourrer entre les lèvres de mon fils, et désamorçais la bombe juste à temps. « Regarde-toi. Tu grimaces au bout de cinq minutes, tu crois vraiment que ce que l’autre enfant de salaud ne parvient pas à supporter à travers une cloison, toi tu pourras le supporter en direct de chez toi, à chaque heure du jour et de la nuit ? » je l’interrogeais tout en plaçant Louis dans son couffin directement sur le bar de la cuisine, regard tourné vers l’objet de sa fascination : Renji. « Je peux pas t’imposer ça, je ne veux pas t’imposer ça, alors arrête de proposer, la réponse restera négative. » Je ne cherchais pas à le blesser, ni même à écorcher son orgueil, je voulais juste qu’il comprenne, qu’il comprenne que ça n’arriverait jamais. Lui et moi, chez lui, ça n’arriverait pas. Pour autant, on revenait de trop loin, tous les deux, pour que je le laisse se méprendre sur le sens de ma phrase, et me rapprochais juste assez pour récupérer sa/ma bière, en prendre une gorgée avant de la lui rendre. « Cet appartement, c’est mon appartement, Renji. Il est à moi, je l’ai rénové et décoré moi-même, et il est hors de question que je laisse un connard m’en déposséder. Si je pars, je lui donne raison, je laisse entendre que l’intimidation et la violence fonctionnent. Je ne suis pas une putain d’américaine impressionnable, et mon enfant c’est pas une sono dont je pourrais baisser le volume, c’est un bébé qui fait ses dents, mais pas ses nuits, et qui souffre d’être déraciné, délocalisé, toutes les trente-cinq secondes. Louis a besoin de repères, et ses repères se trouvent ici. Et moi j’ai besoin de ne pas me laisser faire, de ne pas laisser ce connard gagner ! Je ne lui donnerais pas raison. Tu comprends ? J’veux pas lui donner raison... » Je m’étais enfin des mots sur les raisons, la raison qui m’avaient poussé à revenir ici. Plutôt que de gueuler, faire preuve de cynisme et sarcasmes, comme ça aurait été le cas quelques mois en arrière, je lui expliquais, je lui expliquais vraiment, sans partir du principe que ça ne le regardait pas, ou bien qu’il ne comprendrait pas. Je ne savais pas exactement quand ce changement s’était produit, certainement quelque part entre l’instant où je me trouvais nue et allongée au milieu de ma galerie, et le moment où j’acceptais d’aller chez ma tante pour le rassurer. D’ailleurs, mes mains contre sa taille, je me penchais en avant jusqu’à venir poser le sommet de mon crâne contre son torse. « J’vais rester ici, j’vais faire le siège parce que c’est chez moi, parce que j'aime être ici même si c'est tout vide. Et tout va bien se passer, parce que ce connard ne tiendra pas dix secondes face à la détermination d’une mère célibataire française. J’aimerais te faire promettre d’arrêter de t’inquiéter, mais je sais par expérience que c’est pas possible, donc... » J’ôtais une de mes mains de sa taille pour fouiller dans la poche arrière de mon short, en extraire une clef que je glissais dans sa poche, à lui, sans la lui montrer. « ... Arrête de roder, de te sentir obligé d’utiliser un avocat pour tromper l’ennemi, contente-toi de rentrer. Juste, rentrer. » Non, je ne lui proposais pas d’emménager chez moi, du moins pas en ces termes, je l’invitais juste à venir lorsqu’il s’inquiétait, ce qui, finalement, revenait au même puisqu’il s’inquiétait tout le temps. « D’accord ? » je demandais doucement, en relevant tête et nez. Trop doucement, d’ailleurs, ce qui ne me ressemblait pas. « Mais si tu ramènes une fille ici, j’te castre, compris ? » Voilà, là ça me ressemblait plus, déjà.


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