LIWEI & LHOA

La vengeance est un plat qui se mange froid.

Craquant mes doigts, je plissais les yeux avant de bayer longuement. Je m’emmerder royalement en cours. Mais genre vraiment. Sport c’était bien, mais quand j’avais le cul assis derrière une chaise à lire le tableau et écrire sur ma feuille… Euh, non. Je n’aimais pas particulièrement. Il ne me tardait qu’une chose, que l’on puisse partir, et rentrer chez moi. Je crevais la faim, je n’avais pas mangé de la journée, et mon ventre gargouillé comme jamais. L’enfer pour moi. Heureusement, le cours prit fin, et sans perdre de temps, je remballais mes affaire et parti en toute hâte en direction de chez moi. Okai, c’était un peu loin, mais au moins j’allais enfin rentrer chez moi. Et en plus je n’avais pas d’argent sur moi, rien, pour pouvoir m’acheter quelque chose sur la route. Après près d’une heure, je rentrais enfin chez moi. Jetant mon sac dans ma chambre, je caressais faiblement la tête de mon petit frère en signe de bonjour. Il avait douze ans à présent, un petit bonhomme. Enlevant mes vêtements, je les troquais contre un jogging et un débardeur avant de filer dans la cuisine et ouvrir le frigo pour le dévaliser. Toujours à t’empiffrer. » Tournant un vague regard vers Sota, je le dédaignais longuement l’ignorant avant de m’assoir sur la table et manger tranquillement. S’il venait à moi, c’est surement pour m’annoncer qu’il y avait une mission, ou dieu sait quoi. Comme d’habitude, sinon, il ne me parlait pas. « Ce week-end, ne prévoit rien. » soupira-t-il avant de quitter la cuisine. Ouais, ouais, c’est ça casse toi. J’avais beau vivre avec lui depuis quatre ans, je ne l’aimais pas pour autant. Le mal qu’il avait fait à ma famille était impardonnable. S’il n’avait pas été dans notre vie, on serait toujours sur Tokyo, heureux. Et non pas ici, malheureux. En plus l’anglais n’était pas notre fort, et même si ça faisait un an que l’on vivait ici, j’avais encore du mal à parler bien anglais. Claquant ma langue contre mon palet, je rangeais la bouffe, il m’avait coupé l’appétit. Filant dans la salle de bains, je pris une longue douche chaude avant de m’habiller simplement. Jean et haut simple. Enfilant ma veste, je pris le portefeuille de Sota l’air de rien, devant lui, avant de prendre cinquante dollars et quitter l’appartement. S’il avait quelque chose à me dire sur le fait que je prenne son argent qu’il me le dise. Je faisais le sale boulot pour lui, alors il pouvait bien me filer sa tune. La nuit était tombée sur New-York, et la fraicheur aussi. Errant, sans aucun but précis, je finis par rentrer dans une boite de nuit pour me caler au niveau du bar et siroter un cocktail tout en bougeant un peu au rythme de la musique. Ça me permettait un peu de m’évader un tant soit peu. Après deux verres, je me tournais pour regarder la salle, les gens, heureux, surement, et ayant une vie meilleure que la mienne. Soupirant, je me stoppais avant de poser mon regard sur lui. Plissant les yeux, je le scrutais longuement avant de rire faiblement. Ce mec. Il avait fait foirer ma mission la dernière fois. Le monde était aussi petit qu’une bille. Attrapant mon verre je bus une longue gorgée avant de le finir et m’essuyer les lèvres du revers de ma main. C’est parti, je partais en croisade avec monsieur. M’avançant vers lui alors qu’il était surement en train de conclure son coup, ou dieu sait quoi, je poussais la nana, avant de me lover dans les bras du fameux type. C’est comme ça que tu m’attends ? En draguant d’autres femmes ? » lâchai-je l’air de rien. « Dégage-toi ! » Crachai-je envers la fille pour la faire partir avant de lancer un regard froid et mauvais à cet asiatique dont je ne connaissais même pas le prénom.