It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream

Partagez

My very dear Suileabhan...

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
MessageSujet: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptyDim 28 Juil - 20:21




My very dear Suileabhan ...

© Crédit image
« Il semblerait que le temps nous presse. Toutefois, nous n’en avons pas encore tout à fait fini avec vous Mademoiselle Livingston. »

Le professeur Donovan scruta durant quelques secondes encore sa montre à gousset, soigneusement retenue à son gilet par une longue chaîne en argent. Peu à peu, son front se dérida et un léger sourire de satisfaction fit son apparition sur son visage marqué par le temps. Serena perçut immédiatement ce changement d’expression et sut alors que son oral de fin d’études touchait à son terme. Le professeur Donovan griffonna quelques mots sur son cahier de cuir sombre et retira ses lunettes tout en dévisageant sa jeune élève. Cet homme était la terreur des étudiants de dernière année mais aussi un grand monsieur du monde de l’édition dont chacun connaissait le nom. Faire partie de ses étudiants était comme une marque de fabrique, la petite touche supplémentaire qui dans un futur proche, donnerait une valeur complémentaire à son diplôme. Cet examen oral était l’un des plus importants de son cursus et Serena avait travaillé durant des heures entières afin de s’y préparer. Jusqu’ici, chacune de ses réponses était soigneusement construite et autant qu’elle puisse en juger, sa note devrait largement dépasser ses espérances. Se rendant compte du léger sourire satisfait qui ponctuait ses lèvres, Serena se corrigea aussitôt en se cachant derrière un masque plus neutre, signe de détachement et d’efficacité. Depuis combien de temps était-elle ici ? Une heure ? Plus ? Assise dans un coin sombre de l’immense bibliothèque d’Oxford, elle attendait que le bourreau exécute son office. Autrement dit, elle attendait la question meurtrière qui telle une colle, l’empêcherait d’aller plus loin dans son raisonnement. Endurer cet interrogatoire mené par un groupe de trois professeurs et d'un étudiant en thèse n'était pas chose facile mais c'était obligatoire. Pas moyen d'y couper cette fois. La dernière question tomba comme un couperet et l’espace d’un instant, Serena se sentit paniquer. Elle ne connaissait pas grand-chose à la littérature irlandaise à l’exception de … MAIS OUI !! C’était ça la réponse !! Dans l’un de ses courriers, Suileabhan lui avait parlé d’un auteur dont il vantait la plume fertile et par curiosité, Serena avait lu l’un de ses ouvrages. Plissant les yeux une fraction de seconde, la jeune femme se concentra sur les grappes de poussière suspendues dans les rayons du soleil qui éclairaient la pièce en cette fin d'après-midi, tombant de biais sur le visage des examinateurs. Elle connaissait la réponse et d’ici quelques minutes, elle pourra officiellement se présenter comme SERENA LIVINGSTON, EDITRICE.

BIEN DES ANNEES PLUS TARD …


« Mon cher Suileabhan,

Il est certainement audacieux de ma part de t'informer d’un tel détail mais j’ai rêvé de toi la nuit passée. Du jour de l’obtention de mon diplôme et de cette réponse miraculeuse obtenue grâce à tes bons conseils. Aujourd’hui, je n’ai pu m’empêcher de relire cet ouvrage que tu m’avais chaleureusement recommandé et que je n’ai pas eu l’occasion de lire depuis cette lointaine époque. C’est incontestablement une pure merveille, l’auteur avait du génie. Chaque année, ma maison d’édition organise une convention littéraire destinée à promouvoir des écrivains peu connus du grand public. Que dirais-tu de venir y présenter cet auteur ? Ce serait pour moi un immense honneur de te recevoir et par la même occasion, de pouvoir enfin faire ta connaissance. Certes, nos correspondances m’auront permis au fil de toutes ces années d’entrevoir plus finement les facettes de ta plaisante personnalité mais je pense que deux individus ne sont rien sans un véritable contact. Accepteras-tu de venir ? Il me tarde de connaitre la réponse. En tout cas, sache que je l’espère du fond du cœur.

Affectueusement,

Serena. »




made by Jacage.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptyLun 29 Juil - 20:16




SERENA &  SUILEABHAN
My very dear Serena.

Parfois, la vie nous faisait de bien étranges surprises. Et ce jour là, elle s'était présentée sous la forme d'une lettre. Une parmi tant d'autres, qu'avait pu m'envoyer Serena. Jeune éditrice et critique littéraire, de laquelle j'avais fais connaissance bien des années plus tôt. Si nous ne nous étions jamais rencontrés "pour de vrai", nous avions énormément échangé par lettres. Et contre toute attente, c'était une véritable amitié qui était née entre nous. L'on pourrait penser que ça n'avait rien de normal ou de simplement logique ... Mais c'était comme ça. Il était toujours plaisant de pouvoir partager une passion avec quelqu'un. Et c'était avec elle que je partageais mon goût prononcé pour la littérature, qu'elle soit grande ou non, qu'elle soit connue ou pas. J'étais même un tel passionné, que j'adorais pouvoir présenter des auteurs et leurs oeuvres, jusqu'alors peu connus. Ainsi, cette invitation était-elle vraiment intéressante pour moi. D'autant plus que ça me permettrait de mettre enfin un visage sur la personne avec qui je correspondais depuis autant de temps. Et ça, c'était un "détail" non négligeable. A la lecture de sa lettre, je ne m'étais donc pas fais prier pour lui répondre sur le champ. Certes, un message très court mais qui avait au moins le mérite d'être clair.

"Chère Serena,

Je dois reconnaître qu'apprendre que tu as rêvé de moi, est assez perturbant (surtout, hilarant, je dois dire). Toutefois, c'est avec plaisir que j'accepte ton invitation. Et je me languis de te rencontrer enfin, à une telle occasion !

Affectueusement,

Suileabhan."


D'accord, comme trop souvent, j'avais du travail jusqu'au cou. Contrairement à certains, je ne mettais pas ma vie amoureuse ou de famille de côté, pour mon emploi. Moi, c'était plutôt le contraire. Je me noyais dans le boulot pour oublier que j'étais ... Incapable d'avoir une relation amoureuse normale. Seuls mon jumeau et ma meilleure amie depuis toujours, avaient une place privilégiés dans ma vie. Et jusqu'à récemment, ça m'allait parfaitement. Non, en fait, ça m'allait toujours aussi bien. C'était Orfhlaith elle même qui peinait à comprendre les raisons d'une telle vie pour moi. Sans sembler comprendre que j'étais juste résigné à poursuivre ma vie comme ça. Je faisais ce que mon me semblait après tout, non ? J'étais adulte et je menais bien ma vie comme je l'entendais. Et je tentais bien de le faire comprendre à ma meilleure amie, tout en essayant de ne surtout pas la blesser. Parce que ce n'était pas le but de tout ça. Je voulais juste pouvoir mener ma vie comme j'en avais l'envie. Or, ces derniers temps, j'aimais bosser tout le temps ... Et pourtant, j'avais accepté de mettre ma surcharge de travail de côté,  pour partir quelques jours au soleil avec Or'. Mordue de travail comme moi je l'étais, elle semblait au moins se rendre compte de ce que ça pouvait signifier pour moi de faire une chose pareille.

Ce qui ne serait sans doute pas le cas de Serena. J'ignorai si elle réalisait ce que ça pouvait me coûter de mettre mon travail entre parenthèses, pour une sortie de ce genre. Enfin, soit, tant que c'était pour parler littérature, je ne pouvais que difficilement refuser. En fait, j'en étais même bien incapable. J'étais juste un incroyable passionné de la chose. Raison pour laquelle je parvins même à arriver en avance au lieu où devait se dérouler la convention. Après hésitation et compte tenue de mon avance, je décidai d'attendre devant. Et l'idée que Serena puisse ne pas voir en moi le Suileabhan avec lequel elle correspondait depuis tant de temps, m'effleura l'esprit; Je n'avais pas franchement le physique d'un mec qui passe beaucoup de temps le nez plongé dans des bouquins. Mais plutôt le genre que l'on croise dans une salle de sport.

FICHE ET CODES PAR EPISKEY.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptyMar 30 Juil - 13:26




My very dear Suileabhan ...

© Crédit image

La salle de lecture de l’immense bibliothèque jouxtant une célèbre maison d’édition New Yorkaise était encore déserte, à l’exception d’une ravissante jeune femme à la chevelure blonde qui semblait anxieuse. Serena consulta sa montre pour la cinquième fois en moins d’une heure. La convention n’allait pas tarder à débuter et cette satanée panne de courant n’était toujours pas résolue. Le technicien lui avait pourtant affirmé qu’il arriverait dans les plus brefs délais, en vain. Autant dire que la patience de la jeune éditrice était mise à rude épreuve. La veille, un orage avait causé de nombreux dégâts sur le réseau électrique de la ville et si la plupart des bâtiments étaient relativement bien équipés pour faire face à ce genre d’imprévus, ce n’était manifestement pas le cas de la bibliothèque. Serena ne pouvait décemment pas accueillir ses invités dans de telles conditions, pas plus qu’elle ne pouvait se permettre de repousser l’évènement. Et Suileabhan, qu’allait-elle lui dire ? Nerveusement, l’éditrice se mordit la lèvre. Pourquoi était-elle tellement anxieuse à l’idée de pouvoir enfin rencontrer cet homme avec lequel elle correspondait depuis tant d’années ? Durant tout ce temps, Serena avait secrètement espéré pouvoir un jour faire sa connaissance et tout à coup, elle n’était plus certaine que ce soit une excellente idée. Et s’il était déçu en découvrant son monde ? Si finalement, il la trouvait insignifiante ? Autant de questions qui la perturbaient et ne faisaient qu’accroitre sa nervosité.

En attendant la venue du technicien, Serena décida de s’octroyer cinq petites minutes de répit ainsi qu’une petite pause. Ainsi, elle sortit du bâtiment, traversa la rue et pénétra dans l’un de ces cafés proposant également d’excellents smoothies faits maison. Elle opta pour son parfum préféré, un savant mélange de fraise, de banane et de vanille, à emporter, avant de retourner vers la bibliothèque, son téléphone portable scotchée à l’oreille. « Jeffrey, c’est encore Serena. Pourriez-vous me rappeler dans les plus brefs délais, je vous prie ? La convention démarre dans une heure trente et la panne de courant persiste. Vous pensez bien que nous ne pouvons pas ouvrir dans ces conditions. Je compte sur vous. » Poussant un profond soupir, elle raccrocha et bu une longue rasade de son smoothie, remarquant avec irritation que sa main tremblait. Son regard se posa alors sur un homme qui semblait attendre patiemment devant l’entrée. Le technicien !! Enfin, c’est ce qu’elle pensa automatiquement. Serena s’avança vers lui, manifestement pressée d’en finir avec cette panne de courant qui risquait de gâcher le premier jour de sa convention. « Ah bonjour, vous voilà enfin ! » Un chaleureux sourire ponctuait ses lèvres car même si la situation était en train de la rendre dingue, Serena n’en demeurait pas moins extrêmement polie et accueillante. Il n’était pas dans ses habitudes de se laisser emporter pour un rien et ce, même si le stress la rongeait de part en part. « Je suis navrée d’avoir fait preuve d’un tel empressement mais il faut véritablement que vous trouviez d’où vient la panne. Le bâtiment entier est privé d’électricité et une bonne centaine d’invités doit arriver d’ici une heure, vous pensez que c’est jouable ?» Cet homme représentait tous les espoirs de Serena et c’est avec un regard presque suppliant qu’elle l’observa, espérant qu’il lui dise que ce serait réglé en moins de cinq minutes. Malheureusement, ce ne fut pas le cas et en une fraction de seconde, Serena comprit qu’il n’avait pas la moindre idée de ce dont elle voulait parler. « Quoi ? Ne me dites pas qu’il y a un problème plus sérieux ?»



made by Jacage.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptyMar 30 Juil - 22:58




SERENA &  SUILEABHAN
My very dear Serena.

« Ah bonjour, vous voilà enfin ! » Surpris dans mes pensées par la voix qui venait d'en interrompre le fil, je redressai la tête pour voir une blonde débouler dans ma direction. Me voilà qui ? Pourquoi ? Je ne pris pas la peine de répondre à son sourire, quand bien même il invitait à la bonne humeur et était gage de sympathie. Je n'étais pas quelqu'un de vraiment très sociable et très ouvert. C'était un fait. Et mes proches le savaient assez pour ne pas se formaliser de certains manques de sentiments et états d'âmes. C'était principalement parce que je ne les montrais tout simplement pas. Quand la jeune femme reprit la parole, j'arquai les sourcils de surprise pour de bon ce coup ci. Une panne ? Quelle panne ? Elle pensait donc que j'étais l'électricien venu la sauver de cette mauvaise passe ? Je savais que je n'avais pas la tête d'un férus de littérature. Mais tout de même ! Est-ce que je portais une tenue qui poussait à croire que j'étais là pour bosser sur une quelconque panne ? L'idée me fit grimacer. J'avais pourtant prêté une attention toute particulière à mes vêtements. J'étais habitué aux commentaires concernant le fait que j'avais plus l'air d'un sportif que d'un intellectuel. Mais je n'avais jamais entendu dire que je ressemblais à un électricien ou autre chose du genre. Je n'avais rien contre eux, notons-le bien ! Mais ce n'était clairement pas mon univers. C'était un fait. Je ne bronchai pas même au regard suppliant que la jeune femme posait sur moi. Je me contentais seulement ... de la regarder comme si j'étais en train d'envisager de lui proposer un internement en soins psychiatriques. Pourtant, je n'avais rien contre elle. Je ne la connaissais même pas.

« Quoi ? Ne me dites pas qu’il y a un problème plus sérieux ? » Si j'avais été doté de sentiments un peu plus humains qui m'auraient permis de sortir de ma torpeur, je l'aurais peut-être prise en pitié et lui aurais gentiment fais remarquer qu'elle se trompait sur le correspondant. Mais au lieu de ça ... Je continuais de la regarder. Je n'avais pas l'esprit lent. J'avais seulement tendance à me perdre dans le fil de mes pensées -comme j'étais justement en train de le faire à l'instant même- et à oublier de répondre. « Le problème réside sans doute dans le fait qu'il y a erreur sur la personne. » Remarquai-je un brin trop sèchement, avant de le regretter aussi sec. C'était quoi cette tendance à toujours me montrer narquois et cynique avec tout le monde ? Je soupirai doucement et hochai négativement la tête. « Excusez-moi ... Je suis en avance d'une bonne heure. Et ne suis aucunement électricien. » Ajoutai-je plus calmement, avant de lancer un bref regard à ma montre. « Je m'appelle Suileabhan O'Brien et suis là pour la convention. Pas pour vous aider pour l'électricité. Désolé pour ça ... » Conclus-je sur un ton vaguement amusé. Et je ne pourrais même pas faire mine de me pencher sur le problème dont il était question, puisque je n'y connaissais absolument rien. En intellectuel surchargé de boulot que j'étais, je n'y connaissais rien en électricité. Tout comme en plomberie, en jardinage, en bricolage et tout autres trucs de ce genre. Je préférais payer quelques personnes pour s'occuper de tels tâches. Non pas que je les jugeais ingrates ... Au contraire même. Je vénérais les gens capables de s'intéresser à ce genre de chose, quand moi même j'en avais plutôt horreur. Bref, si je regardais moi même quel était le souci dans le coin, je risquais seulement de faire disjoncter tout le quartier. Ca ne serait pas beau à voir.

FICHE ET CODES PAR EPISKEY.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptyMer 31 Juil - 18:00




My very dear Suileabhan ...

© Crédit image
Comment diable pouvait-elle faire preuve d’un tel manque de discernement ? Serena était pourtant fine observatrice en temps normal !  Tellement préoccupée par la panne sur le réseau électrique, elle ne prêta pas la moindre attention à la tenue du jeune homme, le prenant aussitôt pour le sauveur de l’humanité. Quelle grossière erreur de sa part, mais comment aurait-elle pu deviner qu’elle était en train de s’adresser à l’homme qu’elle attendait de rencontrer depuis des mois, pour ne pas dire des années entières ? A ses yeux, il était l’électricien, à n’en point douter. Hélas, la mine circonspecte qu’il affichait ne tarda pas à éveiller les soupçons de la jolie blonde qui sentit sa joie se dissiper aussi instantanément qu’elle était apparue. « Le problème réside sans doute dans le fait qu'il y a erreur sur la personne. » Le ton dont il usait pour s’adresser à elle ne fit que confirmer le malentendu. Serena arqua un sourcil, pas vraiment certaine d’apprécier le cynisme dont il faisait preuve. L’erreur est humaine et elle était tellement impatiente de voir ce fichu électricien débarquer qu’elle avait probablement fait preuve d’un peu trop d’enthousiasme.   « Excusez-moi ... Je suis en avance d'une bonne heure. Et ne suis aucunement électricien. » En avance d’une bonne heure ? Cela signifiait donc qu’il venait pour la convention. FICHU TECHNICIEN !!! Qu’allait-elle faire si elle se retrouvait avec plusieurs dizaines d’invités sur les bras ? Elle ne pouvait tout de même pas leur demander de patienter devant la porte ! La jeune femme était déjà en train de songer à un plan B, comme recréer une ambiance baroque en allumant des bougies un peu partout au sein de la bibliothèque. L’atmosphère tamisée pourrait être d’un excellent goût. Mouais … cette idée lui sembla aussitôt ridicule. Envisageons un seul instant qu’un invité maladroit fasse chavirer une bougie et que de vieux manuscrits s’enflamment, propageant le feu au reste de la bibliothèque exclusivement constituée de bois ancien … Ah pour sûr, sa convention ferait la une du Times le lendemain matin, mais certainement pas pour les bonnes raisons !! « Oh… dans ce cas, je vous prie d’excuser ma maladresse.» Serena recommença à pianoter sur son téléphone portable lorsque le faux-électricien ( oui, c’est comme ça qu’elle avait l’intention de l’appeler pour l’instant ) reprit la parole. « Je m'appelle Suileabhan O'Brien et suis là pour la convention. Pas pour vous aider pour l'électricité. Désolé pour ça ... »

A l’entente de son nom, Serena sembla se figer et fut aussitôt prise d’un sentiment effroyable ; un mélange de honte, de malaise et de culpabilité. Elle se sentait vraiment stupide car comme entrée en matière, on avait déjà fait mieux. Elle leva les yeux de son téléphone portable pour mieux observer son interlocuteur et l’espace d’une fraction de seconde, son cerveau sembla fonctionner à toute allure. Elle songea aussi bien au plaisir de cette rencontre, qu’à toutes ces années de correspondance, mais également à son physique beaucoup plus plaisant qu’elle ne l’avait imaginé. Comment l’avait-elle imaginé au juste ? … Excellente question ! Elle ne saurait dire en réalité … Tout était devenu soudainement plus compliqué. Même déglutir était pour elle un véritable challenge depuis quelques secondes. « C’est toi …» Un murmure et un regard fasciné en guise de réponse. Serena s’avança d’un pas dans sa direction, sans le quitter des yeux un seul instant, bien trop subjuguée par la beauté du moment … et la médiocrité de son entrée en matière, mais passons ! Serena se remit à sourire et en une phrase ponctuée d'une petite touche d'humour, elle décida de lui faire comprendre qui elle était véritablement ... « Si j'ai réussi à faire en sorte que ma maladresse légendaire passe inaperçue au sein de nos correspondances, il semblerait que tout soit soudainement tombé à l'eau.» Aussitôt, la jeune femme ne put s’empêcher de se mettre à rire, apaisante toutes les tensions retenues par son corps jusqu’ici et égayant son visage par une sorte de lumière qui la rendait absolument radieuse. « Je suis tellement heureuse de pouvoir enfin te rencontrer !» Elle l’était sincèrement. Le plus étrange dans tout ça, c’est qu’il était à la fois un ami de longue date et un parfait étranger. Si la conversation semblait aisée et naturelle dans leurs lettres, tout semblait beaucoup plus compliqué à présent qu’ils étaient l’un en face de l’autre. « Jusqu’au bout, j’ai eu peur que tu ne viennes pas. J’avais peur que tu changes d’avis, que tu ne veuilles pas me voir ou que sais-je encore ! J’ai attendu ce moment tellement longtemps…»




made by Jacage.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptyVen 2 Aoû - 19:00




SERENA &  SUILEABHAN
My very dear Serena.

Depuis que la jeune femme m'avait accosté, je ne me montrais pas franchement amical avec elle, quand bien même je ne la connaissais pas. Mais c'était dans ma nature. Je n'étais pas le genre de type à être gentil pour un oui ou pour un non, à sourire et à vouloir se lier d'amitié avec qui que ce soit. Pourtant, j'en vins presque à regretter ma réaction première face à la jeune inconnue, alors qu'elle semblait être le genre de personne à être constamment d'excellente humeur et à avoir le sourire en toutes circonstances. Ce que, moi, je n'étais vraiment pas du tout. J'étais juste froid de façon quasi constante et distant tout le temps. Bref, sans doute son parfait opposé à bien y regarder. Elle prit même la peine de s'excuser pour son erreur, alors que je venais de lui adresser sèchement la parole. Certes, je m'étais ensuite excusé. Mais tout de même. J'aurais été moi même incapable d'accepter que l'on s'adresse à moi d'une telle façon. Qu'était-elle au juste ? Une sorte d'ange tombée du ciel ? Une sainte ? Mouais. De nos jours, ça n'existait plus. Finalement j'en vins à me présenter. Parce qu'il semblait évident qu'elle faisait partie de ceux qui organisaient cette convention, alors que j'allais moi même y participer. Peut-être que mon nom lui dirait quelque chose. Et en effet, ce fut le cas. Même plus que prévu, si j'entendais bien ses mots. Moi ? Moi qui ? L'esprit légèrement ralenti par la surcharge continuelle de boulot que j'avais, j'eus bel et bien besoin qu'elle reprenne la parole et lâche quelques mots bien clairs, pour que je réalise qui elle était. Je devais être idiot pour ne pas avoir de suite pensé à elle. J'eus un sourire -faible réponse à son rire juste incroyable de par sa sincérité et son naturel-, quand elle mentionna sa maladresse légendaire. Il était vrai que ce n'était pas par nos écrits que j'aurais pu m'en rendre compte. Et puis ne disait-on pas qu'il fallait "le voir, pour le croire" ? Eh bien pour sûr, j'étais en train de le voir par moi même. Même si ce n'était pas plus horrible que moi qui mettais tant de temps à réaliser qu'elle n'était ni plus ni moins que Serena, ma correspondante depuis de forts nombreuses années maintenant.

« Si j'avais décidé de ne pas venir pour telle ou telle raison, ne crois-tu pas que je t'aurais prévenue ? Au moins par ... Lettre ... » Émis-je sur un ton amusé, en affichant un sourire en coin. Oui, je l'aurais évidemment avertie. Il me semblait bien que c'était la moindre des choses à faire. Histoire d'être un minimum poli. Un peu de ça dans ce monde de brute, ça ne pouvait faire de mal ... « De toute façon, je n'aurais manqué ça pour rien au monde ! » Déclarai-je finalement, le plus sincèrement et sérieusement du monde. Parce que c'était on ne peut plus sincère de ma part. Je n'étais pas du genre à mentir ou à grossir les faits et autres, de toute façon. Chose que Serena avait déjà pu constater par elle même, de par nos échanges de lettres. « Bien ... Il semblerait toutefois que l'un de nous deux, ou notre rencontre, porte la poisse. J'aurais bien aimé t'aider pour cette coupure de courant, mais je suis fort mal placé pour ça. Je n'y connais absolument rien. Dès qu'on sort du domaine de la littérature, je suis aux abonnés absents. » L'informai-je avec, encore une fois, un sérieux à toute épreuve. Je ne faisais même pas montre d'un minimum d'amusement ou quoi que ce soit de ce genre. Parce que je n'étais pas amusé. Ce n'était pas marrant du tout. Si ? Non, bien sûr que non. En fait, j'étais juste ennuyé pour elle et j'aurais bien aimé pouvoir faire quelque chose pour lui venir en aide. Mais à part me battre à ses côtés pour trouver un électricien capable de se déplacer dans la minute, je ne voyais pas bien ce que je pouvais faire. Je me souvenais de la fois où le courant avait sauté dans l'appartement que je partageais avec mon frère et où j'avais juste évacué les lieux pour me réfugier chez ma meilleure amie pour bosser, à défaut de savoir que faire. Au final, mon jumeau était rentré et m'avait fait remarquer qu'il fallait juste changer les fusibles. Ou un truc dans ce goût là. Bref, je n'y connaissais déjà rien à l'époque. Et absolument rien n'avait changé depuis.

FICHE ET CODES PAR EPISKEY.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptyDim 4 Aoû - 16:20




My very dear Suileabhan ...

© Crédit image
Il va de soi qu’en cas de désistement, le jeune homme aurait probablement eu la délicatesse de l’en informer. Cela paraissait logique. Toutefois, Serena n’avait pu s’empêcher d’imaginer qu’il déclinerait son invitation à la toute dernière minute. De telles pensées peuvent paraitre absurdes mais elles étaient probablement le reflet des propres angoisses de l’éditrice : peut-être qu’à la place de Suileabhan, elle ne serait pas allée jusqu’au bout. Naturellement, Serena trépignait d’impatience à l’idée de rencontrer cet homme qui la fascinait au travers de ses courriers depuis toutes ces années, mais bizarrement, cette perspective l’enchantait tout autant qu’elle l’effrayait. La jeune femme se sentait beaucoup plus à l’aise entourée de livres qu’en présence de ses semblables et écrire était de ce fait bien plus aisé que de s’adresser à quelqu’un de vive-voix. Les relations humaines n’étaient pas son point fort et demeuraient même une véritable énigme aux yeux de la jolie blonde. Elle fut donc rassurée de savoir que Suil’ était venu de bon cœur et se surprit même à sourire une fois encore lorsqu’il fit allusion à la panne et à ses connaissances plutôt médiocres dans ce domaine. « Hélas, il en va de même au niveau de mes propres compétences ! Mais cela n’a pas d’importance, le technicien ne devrait plus tarder et de toute façon, je ne t’ai pas demandé de venir ici pour effectuer ce genre de tâche. Tu es mon invité privilégié et je compte bien m’occuper de toi comme il se doit.» Elle lui adressa un sourire franc avant de pousser la porte de l’immense bâtiment dans lequel elle travaillait. Il jouxtait une bibliothèque regorgeant d’ouvrages fascinants ainsi que des manuscrits vieux de plusieurs siècles. Un véritable paradis pour la passionnée de livres qu’était Serena. « Je te fais visiter les lieux avant que ce soit la cohue ? »


Avec un enthousiasme non dissimulé, Serena l’entraina à l’intérieur pour qu’il puisse découvrir par lui-même son lieu de travail. Le bâtiment était ancien mais doté d’un charme fou. Les locaux de la maison d’édition s’étendaient sur trois étages et si Serena avait commencé au bas de l’échelle, elle était maintenant le bras droit de la tête pensante des lieux. Andrew Clifford. Sans lui, la jeune femme aurait probablement dû revoir ses ambitions à la baisse mais ce grand ponte de la littérature avait choisi de lui faire confiance et d’investir une grosse partie de sa fortune personnelle dans ce projet pour le moins dément. Dix ans plus tard, ils mangeaient à eux seuls une très grande partie du marché du livre américain et avaient même pour projet de s’étendre jusqu’en Europe au cours des cinq années à venir. « Voilà mon merveilleux terrain de jeu. C’est ici que je passe le plus clair de mon temps.» Serena se comportait comme une petite fille espiègle au cours d’une chasse au trésor. A peine eut-elle poussé la porte des locaux qu’une jeune femme assise derrière un immense bureau à l’accueil lui adressa un large sourire. « Bonjour Madame James-O’Neil.» Ses cheveux coupés au carré et légèrement ondulés retombaient sur ses frêles épaules. Du bout de son index, elle repositionna convenablement ses lunettes sur le bout de son nez et adressa un sourire chaleureux à Suileabhan. « Bonjour Kathy. Kathy, laissez-moi vous présenter un ami cher à mon cœur,  Suileabhan O’Brien. » Le sourire de Kathy ne fit que s’accentuer. D’un naturel extrêmement chaleureux, elle était réellement heureuse de faire la connaissance de celui dont elle entendait parler depuis des semaines !! Car oui, depuis qu’il avait accepté l’invitation de Serena, celle-ci n’avait de cesse de vanter son travail et ses remarquables connaissances littéraires. Elle avait même raconté à Kathy comment Suileabhan avait réussi –bien malgré lui- à la sortir d’une mauvaise passe le jour de sa soutenance de dernière année. « Très heureuse de vous rencontrer monsieur.» Kathy était l’assistante personnelle de Serena et d’Andrew Clifford. C’est elle qui s’occupait de leur rendez-vous, qui prenait les appels et se chargeait de la réception des manuscrits. Un travail qu’elle prenait vraiment à cœur. La jeune femme ne tarda pas à se réinstaller derrière son bureau afin de taper frénétiquement sur son ordinateur tout en concertant de temps à autre les nombreux dossiers posés près d’elle. Pendant ce temps, Serena fit faire le tour du propriétaire à son invité avant d’ouvrir la porte d’un immense bureau. Nul besoin de dire à qui appartenait cet endroit. Il portait l’empreinte de Serena du sol au plafond. Au fond, une immense baie vitrée donnait une vue imprenable sur la ville. Rien de tape à l’œil, un style simple et épuré qui avait pourtant un charme fou. Le bureau de Serena était soigneusement rangé et de part et d’autre de la pièce, trônaient d’immenses bibliothèques rangées avec la plus haute précaution.  Pour la plupart, ces livres étaient en parfait état. Ce n’était pas vraiment surprenant quand on connaissait leur propriétaire. Certains en revanche, étaient usés par le temps. C’est le cas d’un exemplaire qui était soigneusement posé sur son bureau. Il était si écorné et élimé que l’on voyait le bois sous le cuir. C’est celui-ci que Serena désigna du doigt. « J’adore ce bouquin. Tu veux savoir ce qui lui vaut son rang de préféré ?» Serena le prit délicatement entre ses mains et l’ouvrit. C’était un manuscrit datant de plusieurs siècles, un exemplaire unique par conséquent. Il avait appartenu à l’auteur dont Suileabhan lui avait parlé dans sa lettre, celui-là même qui était la raison de sa présence en ces lieux. « Les notes personnelles de l’auteur. Ses hésitations, ses essais … Il m’a fallu des mois pour réussir à mettre la main dessus. On en a retrouvé des traces dans les archives de la bibliothèque d’Oxford à l’époque de sa construction. Avant cela, on sait qu’il fut en possession d’une famille d’aristocrates quelque part en Europe. Mais ses origines remontent incontestablement à l’Irlande, on dit même que l’auteur ne pouvait se déplacer sans ses précieuses notes. J’imagine que sa place devrait être dans un musée mais j’ai réussi à l’acquérir il y a de ça plusieurs années.» Cet ouvrage était un véritable chef d’œuvre. Pas besoin d’être connaisseur dans le domaine pour s’en apercevoir. « Tu vois ces écrits ? Comme un fantôme textuel ayant traversé le temps. Même les experts ont du mal à en interpréter le langage obscur et les images saugrenues. Il faut dire que ton auteur était réputé pour ses nombreux séjours chez les dingues…» Pour sa part, Serena n’avait même pas essayé d’en comprendre les allégories. Ses connaissances n’étaient pas adaptées à ce genre d’ouvrage et pourtant, elle pouvait affirmer l’avoir lu à plusieurs reprises. Pour la beauté de l’objet en lui-même. Elle confia le manuscrit aux mains de Suileabhan puis glissa les siennes derrière son dos, avec nonchalance.   « Je tenais à t’en faire cadeau. Tu sais ce que les livres représentent pour moi et celui-ci tout particulièrement.» Un vestige du passé dont la valeur était indiscutable. « Mon cadeau de bienvenue pour te remercier d’avoir accepté mon invitation … et également pour toutes ces années de folles correspondances.»



made by Jacage.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptyJeu 8 Aoû - 0:56




SERENA &  SUILEABHAN
My very dear Serena.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que j'étais véritablement ravi de rencontrer enfin la jeune femme avec laquelle je correspondais depuis de nombreuses années maintenant. En un sens, c'était quand même assez logique. Et c'était également surprenant que nous ayons attendu autant de temps pour en arriver enfin à là. Mais ça rendait peut être le tout encore plus intéressant et plaisant, pour l'un comme pour l'autre ! Restait quand même à espérer que tout ça serait à la hauteur de ces longues années d'échanges. Le cas contraire serait vraiment dommage. « Je te fais visiter les lieux avant que ce soit la cohue ? » Je hochai la tête en souriant. A défaut d'avoir les compétences nécessaires pour lui venir en aide concernant cette idiote de panne de courant, je la suivrais donc sans une once d'hésitation, pour la visite des lieux. Une visite qui, je n'en doutais déjà pas, serait intéressante au possible. « Bien sûr. Avec plaisir. » Lui répondis-je en hochant la tête. Et je du me rappeler de montrer un minimum ma sincérité de par mon expression. Parce que j'avais cette affreuse tendance à ne montrer absolument aucune émotion. Une chose qui en déroutait plus d'un en généra. On me pensait bien souvent insensible et froid. Et ... Oui, je l'étais. Mais je n'étais pas que ça. Sauf que pour se rendre compte de ça, il fallait déjà apprendre à bien me connaître. Et pour ça ... Eh bien il fallait tout simplement mon accord. Or, je ne le donnais pas juste comme ça. Il fallait que je commence par apprécier la personne. Et justement, Serena avait eut tout le temps pour se faire apprécier de moi, de par nos échanges incessants de lettres. Depuis le temps, si elle m'avait agacé ou autre truc de ce genre, j'aurais arrêté de lui répondre, purement et simplement. Or, je ne l'ai jamais fais. Je pense que ça veut tout dire. Bref, je ne me fis donc pas prier pour la suivre dans la découverte de ces lieux. J'eus un sourire devant son enthousiasme évident. C'était réellement plaisant de voir la jeune femme aussi emballée et heureuse en ces lieux. C'était une véritable passionnée comme on en croisait peu dans une vie. Elle ressemblait presque à une gosse que ses parents abandonnent dans le rayon jouets. « Voilà mon merveilleux terrain de jeu. C’est ici que je passe le plus clair de mon temps.» Gosse, terrain de jeu ... Oui, c'était bien ce que je disais. « Et je peux comprendre pour moi ... » M'exclamai-je en prenant le temps d'observer les lieux qui ne manquaient pas de charme. Aucun doute que pour des passionnés de littérature comme c'était notre cas à tous les deux, ça devait représenter un véritable paradis du livre.

J'eus une ébauche de sourire à l'adresse de l'assistante installée derrière son bureau, quand elle me salua. Et je répondis un simple "enchanté". Est-ce qu'ils étaient tous aussi chaleureux dans cette boîte ? Non pas que c'était dérangeant. Simplement ... Je n'avais pas vraiment ma place dans un tel univers, pour sûr. Moi qui me montrait sarcastique dans mes écrits, qui n'hésitais pas à dénigrer de façon méchante quand je trouvais que ça le méritait ... Je n'étais pas pour autant impolis. J'avais un minimum d'éducation. Et c'était bien pour ça que je répondais tant bien que mal aux sourires et aux salutations. Et puis, Serena me présentait comme étant un excellent ami. Je ne tenais pas à la mettre dans l'embarras en me montrant tout simplement ingrat. Néanmoins, je fus soulagé quand nous nous éloignâmes de la femme. Je connaissais Serena, ce n'était donc pas pareil. Je l'appréciais à sa juste valeur. C'était donc tout naturellement que je me comportais de façon plus ou moins ouverte à son encontre. Même si ça ne serait sans doute pas toujours l'extase de ce point de vu là. Pour la simple et bonne raison que le naturel avait cette fâcheuse tendance à revenir galop tôt ou tard. En tout cas c'était ainsi que moi je fonctionnais ! Nous finîmes par entrer dans ce que je supposais être le bureau de Serena elle même. Et là encore je pris le temps d'observer les lieux. « J’adore ce bouquin. Tu veux savoir ce qui lui vaut son rang de préféré ?» Je posai le regard sur le livre usé jusqu'à la trame, qu'elle me désignait. Pour toute réponse, je lui lançai un regard interrogateur. Pour sûr que je voulais comprendre ça, oui. Il n'y avait pas grand chose qu'elle pourrait me raconter, que je ne trouverais pas intéressant, sans aucun doute possible. Je m'approchai quand elle ouvrit le manuscrit ancien et fronçai faiblement les sourcils en l'observant. J'écoutais ses mots tout en réalisant à qui avait pu appartenir ce livre. C'était fascinant. Incontestablement fascinant. Et vraiment incroyable qu'elle soit parvenue à mettre la main dessus. Et pour sûr, je serais idiot si je m'en plaignais. Moi qui adorais pouvoir trouver de vieux manuscrits même simplement pour le plaisir de les feuilleter rien qu'une fois, j'étais fasciné par cette découverte là, précisément. Je fus trop surpris par le geste de Serena qui me le glissa finalement dans les mains, pour réagir. Après un regard dessus, je le plantai dans celui de la jeune femme, interrogateur. « Je tenais à t’en faire cadeau. Tu sais ce que les livres représentent pour moi et celui-ci tout particulièrement. Mon cadeau de bienvenue pour te remercier d’avoir accepté mon invitation … et également pour toutes ces années de folles correspondances.» Un cadeau ? Elle m'offrait ce manuscrit ? D'abord surpris, je me contentai de le poser fort délicatement sur le bureau, pour en caresser lentement la couverture. C'était à mon tour de ressembler à un gosse devant son nouveau jouet. « Je ne sais pas si je peux accepter. Je veux dire ... Il doit valoir une fortune maintenant. » Même si dans notre métier et avec la passion véritable que nous avions, la valeur commerciale n'avait absolument aucun sens. Et pour sûr que l'idée d'un tel cadeau me plaisait. Ca signifiait beaucoup pour moi également. Le geste et le cadeau en lui même.

FICHE ET CODES PAR EPISKEY.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptyDim 11 Aoû - 21:02




My very dear Suileabhan ...

© Crédit image
Au regard de la valeur sentimentale qu’elle portait à cet ouvrage absolument incroyable, sa valeur financière ne semblait pas revêtir la moindre importance. Serena était une passionnée dans l’âme et à ses yeux, chaque livre était inestimable. Il suffisait de voir avec quelle ferveur elle défendait la littérature pour en être convaincu. Suileabhan avait été le premier à partager sa passion, ils avaient fait leurs armes ensemble et s’étaient souvent concertés et conseillés, aussi bien durant leurs études que par la suite. Le temps passant, elle n’avait cessé d’être fascinée par cet homme dont elle ne savait rien et qui pourtant, lui dévoilait sa vie au rythme des lettres qu’il écrivait avec un style inédit. Durant toutes ces années, Serena avait patiemment attendu chacun de ses courriers avec la ferveur d’une petite fille découvrant ses cadeaux au pied du sapin de Noël. A bien des égards, elle se sentait proche de Suileabhan même si paradoxalement, elle n’avait jamais osé entreprendre une véritable rencontre entre eux. Sans doute par peur de rompre le charme. Ce livre qu’elle lui offrait était un gage de gratitude pour tout ça mais également une petite touche humoristique pour lui rappeler à quel point il lui avait été d’une aide précieuse le jour de l’obtention de son diplôme. L’approche pouvait sans doute paraitre un peu trop familière mais Serena était une jeune femme au grand cœur pour qui l’amitié représentait une valeur noble et durable. Il n’était donc absolument pas question d’argent et elle ne put s’empêcher de sourire légèrement aux propos du jeune homme. « La seule fortune que je puisse t’offrir est celle de mon amitié… Crois-moi, cela me fait véritablement plaisir de t’offrir ce manuscrit, sans compter que je pense qu’il te revient de droit. Tu es le seul capable de l’apprécier à sa juste valeur. Il t’est destiné depuis toujours.» La ravissante éditrice contourna son bureau et repoussa délicatement l’ouvrage en direction de Suileabhan. Il semblait évident qu’elle n’accepterait pas le moindre refus de sa part. Au même instant, toutes les lumières du bâtiment se rallumèrent instantanément. Serena leva les yeux en direction du plafonnier avant de pousser un soupir de soulagement. « Et la lumière fut !» Ouf ! Elle allait donc pouvoir recevoir ses convives dans des conditions acceptables et définitivement abandonner son idée saugrenue d’allumer des bougies dans une bibliothèque infestée de bois secs et de livres anciens. Autant faire pénétrer une armée d’abeilles dans une confiserie.

Rapidement, Serena lança un coup d’œil à son téléphone portable. Ils avaient encore un peu de temps devant eux. Toutefois, la jeune femme s’inquiétait de la tournure qu’allait prendre cette rencontre. Suileabhan avait-il l’intention de partir dès la fin de la conférence ou bien comptait-il s’octroyer un moment en sa compagnie ? La question était simple mais délicate quand on s’avère aussi timide que Serena. Oui, oui, timide. Elle avait beau être une critique littéraire téméraire et audacieuse voire même une vraie lionne dans le petite monde littéraire, Serena était une demoiselle discrète, timide et effacée le reste du temps. « Hum… rassure-moi, tu ne comptes pas t’en aller dès que la conférence sera terminée, si ? Si je te dis ça, c’est parce-que je n’ai pas l’intention d’attendre encore quinze longues années avant d’avoir le plaisir de te voir en chair et en os.» Nouveau sourire qui s’estompa rapidement. « C’est étrange, n’est-ce pas ? Cette situation.» L’impression de se connaitre tout en étant de parfaits étrangers. A moins que ce ne soit l’inverse… Dans tous les cas, Serena était à la fois heureuse et gênée de se retrouver face à cet homme qui la connaissait si bien et qui pourtant, ne l’avait encore jamais vue avant aujourd’hui.



made by Jacage.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptyLun 12 Aoû - 1:08




SERENA &  SUILEABHAN
My very dear Serena.

C'était à la fois étrange et à la fois un réel plaisir, que d'être enfin en compagnie de Serena. J'avais l'impression de la rencontrer alors que dans le fond, je la connaissais déjà depuis un sacré bout de temps maintenant. Depuis presque quinze ans en fait. Ce qui n'était vraiment pas rien. Mais il y avait une grande différence entre converser avec une personne sans jamais la rencontrer, et se retrouver en face d'elle un beau jour. C'était presque gênant. Et pourtant, je n'étais pas du genre timide. Simplement très introverti, solitaire et en phase avec juste moi et moi. Des choses qui ne se ressentaient sans doute pas à ce point là, par écrit. J'osais donc espérer que Serena n'allait pas totalement changer d'avis sur mon compte, parce que je n'étais pas aussi sympa que j'en avais l'air, pas aussi ouvert, pas aussi charmant, pas aussi drôle et j'en passe. Je demeurais une personne pacifiste et sans une once de hargne en moi. Enfin si ... Sauf que j'avais une façon bien à moi de l'exprimer. Tout dans la subtilité. « La seule fortune que je puisse t’offrir est celle de mon amitié… Crois-moi, cela me fait véritablement plaisir de t’offrir ce manuscrit, sans compter que je pense qu’il te revient de droit. Tu es le seul capable de l’apprécier à sa juste valeur. Il t’est destiné depuis toujours.» Je souris en coin alors qu'elle venait de me rejoindre pour pousser doucement le livre vers moi. Histoire de me faire comprendre que je n'avais pas vraiment d'autre choix que celui d'accepter son cadeau, en gros. Et non, ça ne me dérangeait pas tant que ça non plus. Parce que ce présent me faisait vraiment très plaisir. Et à vrai dire, je me fichais bien de sa valeur financière. Avec un tel ouvrage, ce n'était pas ce qui comptait du tout. « Et la lumière fut ! » Je réalisai alors que la lumière était enfin revenue et eus un sourire amusé. « Ce doit être le signe que je n'ai pas le droit de refuser ce cadeau. » Remarquai-je sur un ton amusé, en reposant le regard sur elle.

« Alors j'accepte et te remercie vraiment beaucoup pour ça. » Ajoutai-je le plus sincèrement du monde. Je ne pouvais pas nier que recevoir une telle oeuvre d'art -parce qu'à mes yeux c'en était une- signifiait beaucoup pour moi. Et que ce bouquin avait encore plus de sens quand il m'était offert par Serena elle même, compte tenu de l'histoire qu'il y avait autour de celui ci. Finalement, c'était une sorte de pilier dans notre amitié. Un détail qui avait marqué un tournant important. « Hum… rassure-moi, tu ne comptes pas t’en aller dès que la conférence sera terminée, si ? Si je te dis ça, c’est parce-que je n’ai pas l’intention d’attendre encore quinze longues années avant d’avoir le plaisir de te voir en chair et en os. » Ce serait quand même dommage, non ? Que je disparaisse dans la nature, qu'on reprenne nos échanges par lettres et que l'on se contente une nouvelle fois de ça pour les quinze prochaines années à venir ... Oui ce serait étrange. Et un sacré gâchis tout de même. « Si tu arrives à me supporter pendant tout le temps que durera la conférence, je pense pouvoir me libérer quelques heures de plus pour prolonger cette rencontre. » Lui répondis-je en affichant un sourire amusé. Et honnêtement, ce n'était pas gagné. Elle réaliserait peut-être que je n'étais pas le genre d'homme avec lequel on aime à devenir ami. « C’est étrange, n’est-ce pas ? Cette situation.» Voilà exactement les pensées que j'avais également de mon côté. A vrai dire, c'était même un véritable euphémisme que d'affirmer que cette situation était étrange. Parce que c'était pire que ça encore. « D'avoir l'impression de se connaître depuis nos premiers échanges mais de se retrouver face à un inconnu ? En effet ... » Répondis-je en hochant la tête. « Et puis, toutes ces années, ça laisse le temps d'imaginer l'autre. Tu sais que je t'imaginais grande brune, une coupe de cheveux austère et des lunettes ? Et finalement ... Je me retrouve face à une petite blonde a l'air douce et timide ...» Suileabhan ou l'art de  dire ce qu'il pensait ... Toujours trop. Mais c'était ce que je pensais. Je préférais ça aux mensonges ou à l'hypocrisie. Et puis je ne disais rien de mal. En plus, elle pouvait largement me rendre la monnaie de ma pièce. Je n'avais pas franchement le physique d'un littéraire pour ma part.

FICHE ET CODES PAR EPISKEY.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptyMer 14 Aoû - 0:47




My very dear Suileabhan ...

© Crédit image
Attendre de nouveau quinze longues années avant d’avoir le plaisir d’échanger de vive-vois avec Suileabhan n’était pas envisageable un seul instant. En réalité, Serena avait l’impression d’avoir mille et une choses à lui raconter, sans pour autant savoir par où commencer. Elle était tout aussi intimidée qu’excitée à l’idée de cette rencontre qu’elle avait tant espéré. « Si tu arrives à me supporter pendant tout le temps que durera la conférence, je pense pouvoir me libérer quelques heures de plus pour prolonger cette rencontre. » Aussitôt, ses inquiétudes furent tempérées par une vague de soulagement évidente. Ses traits semblèrent alors plus sereins et son visage retrouva son légendaire et lumineux sourire. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne se sente pleinement à son aise. Il faut dire que Serena n’était pas particulièrement douée pour échanger avec ses pairs et ses seuls compagnons de route étaient de vieux livres auxquels personne ne prêtait véritablement attention. Avec le temps, elle était devenue distante avec ses semblables et admirait beaucoup les personnes de son entourage qui savaient faire preuve d’une aisance remarquable en public. « Dans ce cas, j’espère que je parviendrai à survivre jusque-là.» ironisa-t-elle de bon cœur. C’était quand même étrange de se retrouver face à cet homme avec qui elle avait partagé des choses très intimes par écrit. Il la surprenait autant qu’il la fascinait et de toute évidence, elle ne s’attendait vraiment pas à ce qu’il soit … comme ça. De prime abord, Suileabhan semblait assez distant et peu disposé à se montrer avenant avec les personnes qu’il ne connaissait pas. Serena avait déduit tout cela suite à sa réaction légèrement brusque lorsqu’elle l’avait pris pour un autre. A l’inverse, ses écrits étaient empreints d’un calme apaisant, il y avait quelque chose de rassurant dans ses mots. Quelque chose qu’elle affectionnait tout particulièrement. Même si elle ne l’avouerait certainement jamais, Serena avait véritablement idéalisé Suileabhan durant toutes ces années. Le simple fait qu’il prenne le temps de lui écrire et de correspondre avec elle comme cela pouvait se faire dans l’ancien temps la touchait beaucoup. Cela changeait des mails de Vitaly et des textos ô combien évolués de Lindsay… « yep »… « ok »… « cool »...« lol »… Le charme des lettres de Suileabhan ne pouvait que la séduire et au fil du temps, leur correspondance était devenue une véritable addiction. Dès qu’elle recevait l’une de ses lettres, Serena s’empressait de lui répondre. Elle avait toujours un tas de choses à lui raconter, tant sur les derniers ouvrages qu’elle avait lu, que sur son métier ou sa vie personnelle. A croire qu’il était son journal intime. Et d’ordinaire, on ne croise pas le regard de son journal intime, prêt à vous juger pour tout ce que vous avez pu raconter durant des années. C’était peut-être ça qui la mettait tellement mal à l’aise. Ce face à face. « Et puis, toutes ces années, ça laisse le temps d'imaginer l'autre. Tu sais que je t'imaginais grande brune, une coupe de cheveux austère et des lunettes ? Et finalement ... Je me retrouve face à une petite blonde a l'air douce et timide ...» La première description peu flatteuse lui arracha léger un rire cristallin tandis qu’elle imaginait aisément à quel genre de femme il faisait allusion. Il est vrai que dans le monde de l’édition et de la critique littéraire, on avait plus souvent affaire à des cinquantenaires aigris, peu avenants et relativement casse-pieds qu’à une jolie petite blonde pétillante et souriante. Douce et timide ? Dans le mille … ça se voyait tant que ça ? Dans ce cas, c’était probablement dû au fait que ses joues rosissaient légèrement à ce gentil compliment. « Effectivement, tu dressais un portrait peu flatteur de ma personne. Heureusement que je suis la personne la moins susceptible de la création. J’aimerais te rendre la monnaie de ta pièce mais le fait est que je ne sais pas trop ce que j’imaginais te concernant … Oh au tout début, je pensais que tu étais comme ces écrivains marginaux au look totalement décalé, vivant dans un coin reclus et passant des journées entières à écrire. Puis le temps m’a appris à me détacher de ce lamentable cliché.» Il faut dire qu’au fil des années, Serena avait eu l’occasion de rencontrer des dizaines voire des centaines d’écrivains et que seul un très faible pourcentage correspondait à cette description. Elle haussa les épaules avec désinvolture et souria de nouveau. « Pour tout dire, mon mari aussi est écrivain et il ressemble davantage à un acteur hollywoodien qu’à un marginal ne vivant que pour sa plume.» Nouveau sourire avant qu’elle ne scrute de nouveau l’heure sur sa montre. Serena était très minutieuse et organisée. Il était donc totalement hors de question qu’elle prenne le risque d’arriver en retard à sa conférence. En l’occurrence, ils n’étaient absolument pas en retard. « Nous aurions très certainement dû nous lancer plus tôt. En fait, j’ai souvent eu envie de te rencontrer mais je n’ai jamais véritablement osé faire le premier pas. J’avais peur que tu refuses.» Pourquoi ? Elle ne savait pas trop…



made by Jacage.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptyMer 14 Aoû - 15:17




SERENA &  SUILEABHAN
My very dear Serena.

Etrange de rencontrer une personne pour la première fois, en face à face, et d'avoir cette profonde impression de la connaître depuis toujours. Etrange mais pas forcément dérangeant non plus. En fait, c'était peut être bien mieux ainsi. Parce que si de son côté elle était timide et donc avait besoin d'un peu de temps pour se sentir à l'aise, moi j'avais un caractère pour le moins étrange. Parce que je ne me liais pas si facilement d'amitié, à cause de cedit caractère. J'avais tendance à être froid et distant. Et ça, ce n'était pas tout le monde qui était en mesure de le supporter. Même s'il fallait reconnaître que certaines personnes pour le moins privilégiées, avaient droit à autre chose de ma part. C'était le cas de mon frère et de ma meilleure amie par exemple. Mais deux personnes sur combien ? Beaucoup trop. Les autres n'avaient pas droit à grand chose de ma part, qu'on se le dise. Et pour sûr que j'assumais entièrement ça ! J'étais juste moi en me comportant de la sorte. N'en déplaise à autrui. De toute façon, Serena me connaissait bien, me semblait-il, pour savoir qui j'étais en réalité. « Dans ce cas, j’espère que je parviendrai à survivre jusque-là.» J'eus quand même un doute soudain à ce sujet. Est-ce qu'elle plaisantait ou était-elle juste absolument sérieuse ? Je n'étais pas assez doué en décryptage de comportement humain, pour trouver une réponse à ce sujet-ci. Et je ne tenais pas à passer pour le dernier des crétins en lui posant carrément la question. Dommage. Comme d'habitude, je préférais comprendre de moi même, plutôt que d'interroger. C'était sans doute bien bête. Mais c'était ainsi. Je ne prétendrais pas être on ne peut plus normal comme type. Je trouvais la normalité tout à fait ennuyeuse. Je fus presque surpris quand ma remarque concernant le portrait que je m'étais fais d'elle, parvint à lui arracher un rire léger mais très clairement sincère. Je ne me pensais pas drôle le moins du monde, dans la vie de tous les jours. Alors je trouvais ça presque surprenant de parvenir à faire rire quelqu'un. Surtout quand je pensais avoir dis un truc qui avait de grande chances de vexer la personne en face de moi. « Effectivement, tu dressais un portrait peu flatteur de ma personne. Heureusement que je suis la personne la moins susceptible de la création. J’aimerais te rendre la monnaie de ta pièce mais le fait est que je ne sais pas trop ce que j’imaginais te concernant … Oh au tout début, je pensais que tu étais comme ces écrivains marginaux au look totalement décalé, vivant dans un coin reclus et passant des journées entières à écrire. Puis le temps m’a appris à me détacher de ce lamentable cliché.»

Ce coup ci, ce fut à mon tour de laisser échapper un léger rire pour le moins amusé. Ah oui en effet, c'était loin de me concerner. Je n'étais pas le moins du monde un type marginal vivant à l'écart de la société. Quoi que ce n'était pas bien éloigné non plus. J'étais un incroyable solitaire qui ne parvenait pas toujours à saisir la complexité de l'espèce humaine. Mais ce n'était pas de façon volontaire que je restais autant à l'écart. J'avais simplement cette inaptitude à me mêler à la masse, depuis bien longtemps maintenant. Voir même toujours pour être plus exact. « Le côté 'solitaire à l'écart de la société' ça me correspond assez. Le look décalé ... pas franchement. » Répondis-je en baissant le regard sur mes vêtements. En fait, j'avais même tendance à toujours être vêtu de façon chic. Ca me donnait des airs de type coincé. Et je l'étais peut-être même un peu en fait. Quoi qu'il en soit, je ne réfléchissais jamais au fait que pour certaines sorties, par exemple les courses, il n'était pas utile de garder ces airs guindés. Ma foi, ça aussi ça faisait partie de moi depuis toujours. Je ne comptais donc pas en changer de sitôt. J'étais fort bien ainsi. « Pour tout dire, mon mari aussi est écrivain et il ressemble davantage à un acteur hollywoodien qu’à un marginal ne vivant que pour sa plume.» Je souris en coin à cette précision et songeai que ce n'était pas là l'image que je me ferais, de prime abord, concernant un écrivain. Mais soit. Ne fallait-il pas de tout pour faire un monde ? J'en étais moi même la preuve d'un côté. Je ressemblais plus à un sportif ou à un type coincé, qu'à une personne trempant dans la grande littérature et incroyablement passionné par celle ci. Quand il fut question du temps que nous avions prit avant de nous lancer enfin dans une rencontre officielle, je remarquai que la sensation que tout ça provoquait, était vraiment étrange. Cette impression de se connaître tout en étant deux parfaits inconnus l'un pour l'autre, était déconcertante. « Nous aurions très certainement dû nous lancer plus tôt. En fait, j’ai souvent eu envie de te rencontrer mais je n’ai jamais véritablement osé faire le premier pas. J’avais peur que tu refuses.» Et je pouvais parfaitement comprendre sa crainte que je jugeais tout à fait justifiée. Même si jamais je n'aurais refusé de la rencontrer. Pas même au tout début. Surtout à ce moment là en fait. « Je dois reconnaître qu'au début, je voulais vraiment te rencontrer. Parce que j'étais intrigué par cette jeune personne avec laquelle je correspondais sans pour autant vraiment la connaître. Et puis au fil du temps je me suis simplement habitué. Certaines amitiés sont étranges et inexplicables. Pourquoi pas celle ci ? »

FICHE ET CODES PAR EPISKEY.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptyJeu 15 Aoû - 23:12




My very dear Suileabhan ...

© Crédit image
L’étrangeté de la situation n’était rien comparée à l’indicible plaisir éprouvé par la jeune femme. Suileabhan faisait partie de sa vie depuis tellement longtemps, qu’il en était presque devenu indispensable. Serena était particulièrement attachée à leurs correspondances et elle attendait toujours avec une impatience non feinte de recevoir de ses nouvelles. A l’heure du téléphone portable et d’internet, ces deux-là avaient préféré perpétuer la tradition du courrier postal. Serena aurait eu bien du mal à s’imaginer envoyer un mail au jeune homme, ou encore lui téléphoner. Et puis, étant timide par nature, il était bien plus facile pour elle de communiquer par écrit plutôt que de se confronter à son interlocuteur. Dans ses lettres, Serena ne se cachait nullement derrière un masque, elle se montrait telle qu’elle était en réalité. Elle savait qu’il en était de même concernant Suileabhan, d’où l’étrange sensation de se connaitre tout en étant de parfaits inconnus.  « Je dois reconnaître qu'au début, je voulais vraiment te rencontrer. Parce que j'étais intrigué par cette jeune personne avec laquelle je correspondais sans pour autant vraiment la connaître. Et puis au fil du temps je me suis simplement habitué. Certaines amitiés sont étranges et inexplicables. Pourquoi pas celle-ci ? » Pour sa part, Serena n’avait pas immédiatement éprouvé de la curiosité vis-à-vis de Suileabhan. Enfin, disons surtout qu’elle ne s’était jamais vraiment poser la question de savoir si elle allait ou non le rencontre un jour. Au tout début de leur correspondance, elle n’aurait jamais pu envisager qu’ils continueraient plus d’une dizaine d’années après. C’était même carrément dingue d’imaginer cela. Ce n’est qu’au fil du temps qu’elle s’était interrogée sur lui, sur sa vie, sur la personne fabuleuse qu’il semblait être. Car clairement, l’homme qui lui écrivait était passionnant. Fascinant même. Et son goût prononcé pour la littérature n’ôtait rien à son charme. Serena aimait passer des heures à discuter littérature, alors le faire avec quelqu’un qui était tout aussi passionné qu’elle était tout simplement grandiose.  En un sens, il avait donc raison. Certaines amitiés sont étranges, mais on ne peut pas vraiment dire qu’il existe un mode d’emploi à suivre concernant ce genre de sentiments. L’éditrice acquiesça dont à ses propos, même s’il risquait d’être surpris par son manque d’expérience en matière de relations amicales. « Pour ne rien te cacher, j’ai énormément de relations que je qualifierais de ‘connaissances’ mais je n’ai que très peu d’amis. Je pense qu’au même titre que l’amour, l’amitié est un cadeau rare et précieux. Un cadeau que l’on ne donne pas au hasard. Au fil des années, j’ai appris à te connaitre. Tu m’as souvent passionnée, souvent fait rire, sourire, pleurer même …  et je pense que nos échanges sont le reflet d’une véritable amitié. Alors naturellement, je suis prête à l’accepter comme telle. Aussi étranges et déjantés puissions-nous paraitre ! » De nouveau, son visage s’éclaira d’un merveilleux sourire. Serena s’amusait souvent de la réaction des gens lorsqu’elle venait à raconter sa correspondance avec Suileabhan. Si certains trouvaient cela curieux, beaucoup pensaient que c’était d’une absurdité lamentable. Qu’importe. Serena n’avait nullement besoin de se justifier. « Et sinon, est-ce que tu écris en ce moment ? Tu as des projets littéraires ou quelque chose dans le genre ? »


made by Jacage.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptyVen 16 Aoû - 1:40




SERENA &  SUILEABHAN
My very dear Serena.

« Pour ne rien te cacher, j’ai énormément de relations que je qualifierais de ‘connaissances’ mais je n’ai que très peu d’amis. Je pense qu’au même titre que l’amour, l’amitié est un cadeau rare et précieux. Un cadeau que l’on ne donne pas au hasard. Au fil des années, j’ai appris à te connaitre. Tu m’as souvent passionnée, souvent fait rire, sourire, pleurer même … et je pense que nos échanges sont le reflet d’une véritable amitié. Alors naturellement, je suis prête à l’accepter comme telle. Aussi étranges et déjantés puissions-nous paraître ! » Ses propos eurent le don de me faire sincèrement sourire. J'appréciais d'apprendre que, oui, elle me considérait comme étant un ami, malgré le fait qu'elle semble considérer si peu de personnes comme tel. Mais c'était également mon cas. Même si je n'irais pas jusqu'à affirmer que c'était pour les mêmes raisons qu'elle. Nous n'avions pas du tout le même tempérament et encore moins le même caractère. Même si cela se ressentait moins dans nos lettres, puisqu'il y était en grande partie question de notre incroyable passion commune pour la littérature. « Pour tout te dire, je suis également le genre de personne qui ne considère que difficilement quelqu'un comme ami. D'où l'importance des rares amitiés qui se fondent. » Même s'il était vrai que, pour ma part, j'avais tendance à faire passer ma meilleure amie bien au delà de toutes les autres personnes et à en oublier en partie les autres. Mais il y avait une très nette différence entre elle et mes autres "amis". Ce n'était même pas comparable à vrai dire. Je me comportais avec Orfhlaith, comme je ne me comportais avec personne d'autre. Ca avait un sens réel pour moi ça ! Et tant qu'elle même en était consciente -et elle l'était- tout allait pour le mieux.

« Et sinon, est-ce que tu écris en ce moment ? Tu as des projets littéraires ou quelque chose dans le genre ? » Je souris en coin en arquant un sourcil. Contrairement à son époux, je n'étais pas écrivain. Ma passion pour la littérature était plus en tant que lecteur assidu. J'aimais prendre le temps de décortiquer une oeuvre pour en comprendre même les messages cachés et trouver ce que l'auteur pouvait bien dissimuler derrière son style d'écriture, derrière les titres, derrière les choix de mots eux mêmes. Et j'aimais partager tout ça avec les étudiants de la fac. Mes projets d'écriture ne concernaient, quant à eux, que mes articles que je rédigeais régulièrement pour quelques journaux connus et grandement respectés. Certes, les propos que je tenais dans mes articles, étaient généralement bien sentis et rarement appréciés par mes cibles. Mais ça, comme de beaucoup de choses, je m'en fichais pas mal. « Tout ce que je fais en ce moment, c'est tenter de découvrir une nouvelle merveille de littérature pour l'étudier en attendant la reprise universitaire. Et je continue évidemment à rédiger quelques articles de ci et de là, à propos de tout et de rien. D'ailleurs, ça me plairait bien de faire un papier pour parler de cette conférence. Je pense n'avoir rien de négatif à dire. » Et j'étais absolument sérieux en disant ça, quand bien même ça pourrait passer pour une plaisanterie. Or, ça n'en n'était pas une. Pour la simple et bonne raison que venant de moi, ça n'aurait rien de bien surprenant que je dénigre le boulot de quelqu'un qui s'était démené. Mais connaissant quand même un tant soit peu Serena, je doutais que cette conférence puisse virer au drame ou s'avérer incroyablement ennuyeuse. Si j'avais pensé une telle chose possible, je n'aurais sans doute même pas pris la peine de venir.

FICHE ET CODES PAR EPISKEY.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptyVen 16 Aoû - 22:37




My very dear Suileabhan ...

© Crédit image
Au travers de ses lettres et de ses confidences, Serena avait fini par apprendre à cerner la personnalité de Suileabhan et en un sens, la jeune femme se sentait véritablement privilégiée d’avoir la chance de faire partie de son cercle d’amis. Après tout, rien ne prédestinait ces deux êtres aux tempéraments si différents à si bien s’entendre mais le fait est que cela avait pourtant collé immédiatement entre eux. Leur passion commune pour la littérature y était pour beaucoup et d’ailleurs, Serena ne tarda pas à l’interroger sur ses projets. « Tout ce que je fais en ce moment, c'est tenter de découvrir une nouvelle merveille de littérature pour l'étudier en attendant la reprise universitaire. Et je continue évidemment à rédiger quelques articles de ci et de là, à propos de tout et de rien. D'ailleurs, ça me plairait bien de faire un papier pour parler de cette conférence. Je pense n'avoir rien de négatif à dire. » Très souvent, Serena lisait les articles de Suileabhan. Elle aimait la pertinence avec laquelle il argumentait ses propos. Tout comme elle, il faisait preuve d’un franc-parler qui était parfois dérangeant pour les auteurs concernés. Il ne s’agissait nullement de dénigrer ou d’encenser un travail sur des critères purement objectifs, mais bel et bien de rendre compte de la nature de certains écrits, tout en tenant compte des références littéraires à leur portée. Le fait qu’il puisse écrire un papier sur la conférence du jour la fit aussitôt sourire. Elle imaginait déjà Suileabhan supplier ses lecteurs de ne surtout jamais venir assister à la moindre conférence organisée par une minable éditrice ayant la main mise sur le marché du livre. Naturellement, elle savait qu’elle n’avait pas à s’inquiéter. Elle en était même certaine, étant donné que Suileabhan et elle partageaient véritablement la même vision du monde littéraire. Ils étaient pratiquement toujours d’accord sur la qualité des ouvrages qu’ils lisaient etc… « Oh mais j’ose bien espérer qu’il sera positif ! N’oublie surtout pas de mentionner l’incroyable talent du conférencier du jour ! » Car finalement, c’est avant tout lui qui allait prendre la parole durant la conférence. Serena se remit à sourire et contourna son bureau pour revenir près du jeune homme. « En un sens, nous avons une plume acerbe toi et moi. » Entendons par là qu’ils ne prenaient que rarement des pincettes pour dire ce qu’ils pensaient. En tant qu’éditrice, Serena veillait sur ses auteurs avec une attention incroyable. En tant que critique littéraire, elle pouvait être redoutable et d’ailleurs, il arrivait souvent que certains auteurs se vexent et décident de la boycotter totalement. Qu’importe ! S’ils n’étaient pas capables d’accepter la critique, ce n’était pas son problème. « Certains me prennent pour le grand méchant loup de la littérature. Il est parfois difficile d’accepter la critique mais en un sens, je trouve que les tiennent sont relativement bien fondées. Généralement, ton argumentation est très pertinente et je me plais à voir les réactions que tu suscites chez les principaux concernés. » Soudain, Serena songea au projet qu’elle comptait mettre en place d’ici peu et décida d’en faire part à Suileabhan. « Tu sais, j’ai pensé qu’il serait bon d’actualiser davantage le site internet de la maison d’édition. Certes, nous y présentons nos ouvrages ainsi que nos auteurs, mais je trouve que cela manque de pertinence. La semaine dernière, j’ai proposé de créer une nouvelle rubrique afin que des critiques, des auteurs et autres professionnels de la littérature puissent déposer leurs avis concernant les ouvrages que nous éditons. Si l’aventure te tente, tu pourrais peut-être bosser avec nous, qu’en dis-tu ? Après tout, tu connais ton sujet … »


made by Jacage.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptySam 17 Aoû - 1:50




SERENA &  SUILEABHAN
My very dear Serena.

Plus je découvrais Serena, plus je songeais que si nous nous étions rencontrés plutôt que d'échanger par lettres comme nous l'avions fait pendant de très longues années, nous ne serions sans doute pas devenus les amis que nous étions désormais l'un pour l'autre. Parce qu'elle avait beau être douce et calme, je ne doutais pas qu'elle n'aurait que peu apprécié mon tempérament pour le moins particulier. J'étais du genre froid et intransigeant, à ne laisser personne s'approcher de trop près. Sans parler du nombre incroyable de toc que j'avais. Fort heureusement, ils ne s'étaient pas encore déclenchés. Si elle avait posé une main sur moi, peut-être que ça aurait été le cas. Mais fort heureusement, demeurait une certaine distance physique entre elle et moi. Le plus près qu'elle avait été de moins, ça avait été pour me ficher le manuscrit entre les mains. D'ailleurs, je risquais de passer une bonne heure à le nettoyer de fond en comble une fois chez moi, avant de le ranger avec mes autres œuvres de ce genre. Beaucoup trop précieux pour être laissé à l'abandon. Et aucun doute que Serena devait penser comme moi sur ce point. Comme à propos de pas mal d'autres choses d'ailleurs. Et c'était l'une des nombreuses raisons qui expliquaient ma présence ici ce jour là. Et j'avais bien envie de conclure tout ça par un petit article. Qui serait forcément positif. Même si la conférence n'avait même pas encore débutée, je ne doutais pas qu'elle se passerait à merveille et que tout le monde en serait ravi. Avec Serena aux commandes, je ne voyais pas comment il pourrait en aller autrement. Aussi étrange que ça puisse paraître, je lui faisais confiance pour avoir organisé tout ça d'une main de maître. « Oh mais j’ose bien espérer qu’il sera positif ! N’oublie surtout pas de mentionner l’incroyable talent du conférencier du jour ! » Amusé, je roulai des yeux en affichant un léger sourire.

« Un conférencier à l'incroyable talent ? Où ça ? » Fis-je mine de la questionner en haussant les sourcils. Quand elle contourna son bureau pour me rejoindre, je souris de plus bel. Non vraiment, il était surprenant qu'une aussi petite chose puisse se montrer aussi intransigeante dans son boulot. Comme elle le mentionna d'ailleurs en faisant référence à nos plumes acerbes. Elle avait l'air si douce, qu'il était difficile de l'imaginer écrire des horreurs; Et pourtant, elle en était bien capable. Je m'en étais déjà rendu compte pour avoir lu quelques unes de ses critiques. Tout comme moi avec mes articles, elle était sans aucun doute parvenue à vexer bon nombre de personnes. Mais ce n'était pas la meilleure chose qui soit de mentir pour faire plaisir à quelqu'un. C'était même complètement idiot de mon point de vu. Comme à chaque fois qu'elle parlait, je gardai le silence et l'écoutai. Encore un truc assez frappant chez ce petit bout de femme. Le fait que simplement en parlant, elle parvenait à imposer le silence. C'était pour le moins déconcertant. Mais également, et même surtout, très amusant. Finalement, sa proposition acheva de me clouer le bec. Voilà qui me laissait pour le moins ... Pantois. Je ne m'attendais vraiment pas à une offre pareille en me rendant à cette conférence. Et vraiment, ça me touchait qu'elle pense à moi pour une chose aussi intéressante. Parce que oui, je trouvais ça vraiment intéressant. « Ma foi, c'est une offre qui mérite la réflexion. Alors je ne peux pas te donner de réponse immédiate mais compte sur moi pour te dire ça assez rapidement. C'est vraiment plaisant que tu apprécies assez mon travail pour me proposer ça. » Répondis-je, tout à fait sincère. Bon, ok, si j'acceptais cette offre, j'allais me faire tuer par Orfhlaith. Oui, elle aussi adorait se laisser submerger par le boulot. Mais contrairement à moi, elle se contentait d'un emploi et ne se voyait pas en cumuler plusieurs. Moi j'aimais ça. J'aimais les éternels défis. Et puis je n'avais rien de mieux à faire.

FICHE ET CODES PAR EPISKEY.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptySam 17 Aoû - 2:14




My very dear Suileabhan ...

© Crédit image
Maintenant que Suileabhan se trouvait face à elle, Serena réalisait qu’elle aurait probablement eu beaucoup de mal à devenir amie avec lui dans un autre contexte. Il était tout à fait charmant et avenant mais tout dans son attitude laissait entendre qu’il n’était pas du genre à faire le premier pas. Et comme pour sa part elle était une grande solitaire, il n’y avait que très peu de chances pour qu’ils finissent par s’adresser la parole. Chose fort dommage soit dit en passant. Suileabhan est un homme qui méritait vraiment d’être connu. Il était intéressant, passionnant même. Et l’humour dont il faisait parfois preuve dans ses lettres était vraiment incroyable. Si Serena avait eu tendance à idéaliser cet inconnu qui d’une certaine manière partageait sa vie, elle se rendait compte à présent que Suileabhan n’était rien qu’un homme. Il n’était plus uniquement cette belle écriture sur un bout de papier mais un être humain ordinaire qui avait probablement son lot de problèmes, de tracas, de tourmentes et de projets. Elle était certainement beaucoup plus à son aise lorsqu’il s’agissait de lui écrire plutôt que de lui parler en face à face mais jusque-là, Serena ne s’en tirait pas trop mal. Elle osa même lui faire part de son projet. La jeune femme avait véritablement envie que Suileabhan accepte de faire partie de l’aventure. Elle trouvait son travail remarquable et savait que ses écrits seraient grandement appréciés. Naturellement, il ne fallait pas qu’il se sente obligé d’accepter sous le fallacieux prétexte qu’elle le lui demandait. D’ailleurs, Serena ne s’offenserait pas le moins du monde s’il venait à refuser. « Ma foi, c'est une offre qui mérite la réflexion. Alors je ne peux pas te donner de réponse immédiate mais compte sur moi pour te dire ça assez rapidement. C'est vraiment plaisant que tu apprécies assez mon travail pour me proposer ça. » Elle esquissa un léger sourire, se rendant compte qu’ils se vouaient véritablement une admiration mutuelle. C’était sans doute ce qui faisait tout le charme et la grandeur de leur amitié. « Je ne t’apprécie pas, je t’admire. Et au-delà de l’amie que j’ai pu devenir au fil du temps, c’est avant tout la critique littéraire qui te parle. Ce serait un véritable honneur pour moi de te compter parmi nos équipes. Ensuite, libre à toi de gérer le travail comme tu l’entends. Si tu acceptes mon offre, sache que tu pourras tout aussi bien travailler de chez toi que d’ici.» S’il acceptait, Serena savait qu’elle pouvait lui faire confiance et qu’il ferait un travail minutieux et extrêmement consciencieux. Inutile de tergiverser durant des heures : il serait formidable. « Il faut vraiment que j’arrête de te demander des choses de ce genre : d’abord de venir jouer les conférenciers et maintenant les critiques littéraires… Tu vas probablement finir par penser qu’il n’y a que ça qui m’intéresse chez toi alors que c’est totalement faux. D’ailleurs, comment se porte ta meilleure amie ? Cela fait un moment que tu n’as pas évoqué son nom dans nos échanges.» Encore une chose étrange de leur relation… ils savaient pas mal de choses l’un sur l’autre.


made by Jacage.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptyDim 18 Aoû - 0:39




SERENA &  SUILEABHAN
My very dear Serena.

Mon amitié avec Serena était pour le moins surprenante, pour deux raisons. La première étant que nous communiquions ensemble depuis bien quinze ans, sans jamais s'être rencontrés avant aujourd'hui. Et la seconde étant nos caractères et comportements absolument différents l'un de l'autre. Pour ne pas dire totalement convergents. Bref, tout nous poussait à confirmer que, oui, cette amitié était surprenante et née d'une façon bizarre également. Ce qui ne signifiait pourtant pas qu'elle était moins vraie ou moins sincère. Oh ça non. Parce que nous étions sincères l'un envers l'autre et que nous étions aussi ravis de nous rencontrer enfin, que nous en avions l'air. Et je n'étais pourtant pas homme à me réjouir bien facilement. Il en fallait beaucoup pour me satisfaire ou me surprendre. Or, cette rencontre était un réel plaisir. Ne serait-ce que parce que je n'étais pas franchement déçu de la personne dont je faisais plus officiellement la connaissance, à l'occasion d'une conférence qu'elle avait elle même organisée. Et puis comme si ce n'était pas assez, elle me proposait maintenant un petit boulot pour sa boîte. Voilà une chose à laquelle je ne m'étais clairement pas attendu en acceptant de venir participer à sa conférence ce jour là. Mais si c'était une idée carrément tentante, il me faudrait quand même le temps de la réflexion. Parce que j'avais tendance à être souvent débordé par le boulot. Et ça me plaisait ainsi, pour sûr ! « Je ne t’apprécie pas, je t’admire. Et au-delà de l’amie que j’ai pu devenir au fil du temps, c’est avant tout la critique littéraire qui te parle. Ce serait un véritable honneur pour moi de te compter parmi nos équipes. Ensuite, libre à toi de gérer le travail comme tu l’entends. Si tu acceptes mon offre, sache que tu pourras tout aussi bien travailler de chez toi que d’ici.»

Je souris en coin. Pour sûr, j'étais ravi d'entendre tant d'éloges de sa part, en ce qui concernait mes compétences. De la part d'une critique littéraire et éditrice aussi talentueuse qu'elle, je ne pouvais que le prendre vraiment bien et plus encore. En fait, j'en étais même vraiment ravi. Tout comme l'idée de pouvoir bosser de chez moi m'intéressait plus encore. Je pouvais davantage cumuler de petits emplois, si je pouvais les gérer de chez moi. Ainsi je pourrais continuer mes articles pour quelques journaux, tout comme je pourrais continuer mon emploi de prof à l'université de New-York. « Je te remercie. Vraiment ! » Lui répondis-je en souriant légèrement. Parce que j'appréciais vraiment de l'entendre me dire tout cela. Il faudrait être idiot pour ne pas aimer entendre ce genre de chose à vrai dire. Pourtant, elle reprit la parole pour faire mention du fait qu'il n'était question que de mon côté professionnel et de mes compétences de ce côté là. Ainsi, je finis par afficher un sourire sincèrement amusé alors qu'elle prenait des nouvelles de ma meilleure amie. Serena était vraiment une jeune femme en or. Tout ce qu'il y avait de plus doux et de plus chaleureux. « Oh ? J'ai si peu parlé d'elle ces derniers temps ? Pourtant, difficile de se manquer alors que l'on vit dans le même immeuble. Peut-être parce qu'il ne se passe pas grand chose dans sa vie, comme dans la mienne. Elle va donc très bien. » Lui répondis-je finalement. Il était étrange que j'ai pu si peu parler d'Orfhlaith ces derniers temps. J'avais pourtant l'impression de ne faire que parler d'elle. Elle et mon frère jumeau. Puisqu'ils étaient mes piliers. « Et avec ton époux ? Ca s'est arrangé ? » J'ignorais si ce genre de question se posait ou non. Preuve que j'étais si peu doué dans les relations humaines.

FICHE ET CODES PAR EPISKEY.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptyDim 18 Aoû - 14:04




My very dear Suileabhan ...

© Crédit image
Ensemble, ils pourraient accomplir des prouesses dans le petit monde de la littérature. Serena savait qu’il représentait un atout majeur pour sa maison d’édition, sans compter que sa crédibilité n’était plus à démontrer. Elle avait besoin d’une personne sérieuse et compétente et Suileabhan faisait tout à fait l’affaire. Mieux que ça même !! Il n’avait donc nullement besoin de la remercier. A vrai dire, c’était surtout à elle de lui adresser ses plus chaleureux remerciements dans l’hypothèse où il viendrait à accepter son offre. Travailler avec lui serait un réel plaisir et une chance fabuleuse. La réaction du jeune homme la fit donc sourire de bon cœur même si elle enchaina sur un tout autre sujet afin qu’il ne pense pas que seuls ses talents d’universitaire attiraient son attention. Serena avait envie de se détacher un peu de leur passion commune afin d’aborder des sujets plus … personnels. Sans compter que ça l’intéressait vraiment. Dans leurs lettres, les deux jeunes gens n’hésitaient pas à évoquer leur quotidien en toute simplicité, tout en faisant référence aux personnes de leur entourage. Ainsi, Serena avait très souvent entendu parler de sa meilleure amie et elle savait qu’elle occupait une place centrale dans la vie de Suileabhan. En un sens, elle avait l’impression de la connaitre elle aussi. « Oh ? J'ai si peu parlé d'elle ces derniers temps ? Pourtant, difficile de se manquer alors que l'on vit dans le même immeuble. Peut-être parce qu'il ne se passe pas grand chose dans sa vie, comme dans la mienne. Elle va donc très bien. » Vivre dans le même immeuble que son ou sa meilleur(e) ami(e) est un vrai rêve de gosse. Serena avait souvent évoqué cette idée en présence de Vin. Quand ils étaient plus jeunes, ils rêvaient même de s’installer en collocation. Naturellement, la vie leur avait fait emprunter des chemins bien différents de tout ce qu’ils avaient pu imaginer. « Bien, je suis ravie de l’apprendre. Tu vas trouver ça étrange mais j’ai également l’impression de la connaitre. Il faut dire aussi que cela fait longtemps que tu me parles d’elle !  Je serai vraiment heureuse de faire sa connaissance à l’occasion.» Car bien entendu, cette rencontre ne serait pas la dernière. Serena avait bien l’intention de revoir Suileabhan de manière fréquente à l’avenir et elle espérait bien que cette envie soit réciproque. Il faut dire qu’ils avaient pas mal de temps à rattraper.

Serena lança un coup d’œil à sa montre et son sourire s’accentua nerveusement en entendant la question du jeune homme. Venant de n’importe qui d’autre, elle aurait trouvé une telle demande particulièrement intrusive mais venant de Suileabhan, elle n’avait aucune raison de s’en offenser. Ensemble, ils avaient toujours parlé de tout, y compris de sujets pas forcément joyeux.  « Oh et bien … disons qu’il y a des hauts et des bas, comme dans tous les couples.» Oui bon, dans leur cas on peut carrément dire qu’ils touchaient le fond mais était-il nécessaire d’entrer dans les détails ? « Sans compter que c’est assez difficile de conjuguer notre vie de couple avec nos emplois du temps respectifs. En fait, c’est même carrément l’horreur pour trouver un créneau susceptible de nous convenir à tous les deux. » Elle haussa les yeux au ciel avec amusement. Elle s’interrogea alors sur la vie privée de Suileabhan et en tant que grande curieuse par nature, elle eut envie d’en savoir davantage. « Et toi mon cher Suileabhan ? Qu’en est-il de tes déboires sentimentaux ? Tu demeurres toujours assez vague lorsque le sujet s’impose…»



made by Jacage.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptyDim 18 Aoû - 23:10




SERENA &  SUILEABHAN
My very dear Serena.

La preuve que notre relation pouvait vraiment être considérée comme amicale et pas fictive le moins du monde, était très clairement le fait que nous pouvions parler de tous les sujets ensemble. Il était même souvent question de nos vies personnelles dans nos échanges. Moi qui n'étais pas homme à me livrer facilement, je n'éprouvais pas autant de mal quand il était question de parler par lettre. C'était nettement plus simple pour moi de le faire quand je n'avais pas la personne en face de moi. Alors forcément, j'eus une seconde d'hésitation quand Serena entreprit d'en savoir plus en prenant des nouvelles de ma meilleure amie. Je lui répondis malgré tout, bien conscient qu'elle savait, de toute façon, beaucoup de choses sur moi. « Bien, je suis ravie de l’apprendre. Tu vas trouver ça étrange mais j’ai également l’impression de la connaitre. Il faut dire aussi que cela fait longtemps que tu me parles d’elle ! Je serai vraiment heureuse de faire sa connaissance à l’occasion.» Oui, si nous avions de nouveau l'occasion de nous voir, pourquoi ne pas les présenter l'une à l'autre ? D'autant plus que je les connaissait depuis presque autant de temps, l'une et l'autre. Un peu plus Orfhlaith tout de même. Et j'étais forcément plus proche d'elle puisque nous nous connaissions véritablement depuis le tout début. Et si la jeune femme avait autant l'impression de connaître ma meilleure amie, c'était très certainement parce que cette dernière faisait partie intégrante de moi. Elle et mon frère jumeau. « Et je pense qu'elle serait heureuse de te connaître également. » Lui répondis-je en souriant légèrement. Même si je ne semblais pas plein d'entrain, je l'étais pourtant. Je n'étais simplement pas du genre à me laisser emporter par mes émotions d'aucune façon que ce soit. Je ne savais même pas faire ça. Histoire de ne pas nous attarder au sujet de ma petite personne, je la questionnai sur son mariage. Puisque je savais qu'elle traversait une mauvaise passe avec son époux, je me demandais si ça allait mieux ou non. Et j'espérais que oui.

Parce que dans sa façon qu'elle avait de me parler de lui, je sentais bien qu'elle l'aimait toujours autant si ce n'est plus encore qu'au début de leur relation. Ce serait dommage de mettre fin à un mariage où l'amour semblait encore régner. Mais elle m'avait également paru beaucoup souffrir dans cedit mariage. « Oh et bien … disons qu’il y a des hauts et des bas, comme dans tous les couples.» Oui, comme tous les couples. Mais quand un problème était curent, fallait-il continuer ? Certes, je n'étais vraiment pas bien placé pour la conseiller ou quoi que ce soit. Parce que pour ma part, je n'avais jamais connu de relation assez sérieuse pour en arriver à un tel point. Je n'avais même jamais envisagé le mariage avec qui que ce soit. Sa précision concernant leurs difficultés à conjuguer leurs emplois et leur vie de couple, ne me surprit pas vraiment. L'un comme l'autre, ils semblaient être de purs carriéristes qui avaient prit la fâcheuse tendance de faire passer leurs carrières avant leur mariage. Ce qui n'était pas franchement une bonne chose. Maintenant, il semblait difficile pour ne pas dire impossible, de redresser la barre pour sauver leur couple. Si moi je me permettais de cumuler autant niveau prof, c'était bien parce que j'étais seul de toute façon. « Vous avez prit le temps d'en parler au moins ? Depuis la dernière fois que tu m'as mentionné ce souci ? » La questionnai-je, sans même avoir besoin de feindre l'intérêt. « Et toi mon cher Suileabhan ? Qu’en est-il de tes déboires sentimentaux ? Tu demeures toujours assez vague lorsque le sujet s’impose…» Oh non, pas cette question ? Et la grimace que j'affichai eut le mérite de démontrer mon manque d'entrain à parler de ça. Mais soit. On parlait de son mariage difficile. Alors pourquoi pas de ma situation amoureuse catastrophique ? « C'est parce qu'il n'y a rien de bien intéressant à savoir. J'ai la vie amoureuse d'un ado. Je te jure ... Ma plus longue relation a duré six mois. Et encore. Je me fais toujours larguer parce que, je cite, 'je ne parle pas assez de moi et ais la sensibilité émotionnelle d'une petite cuillère '. »

FICHE ET CODES PAR EPISKEY.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptyMar 20 Aoû - 12:33




My very dear Suileabhan ...

© Crédit image
Sincèrement, Serena serait absolument ravie de découvrir davantage l’univers de Suileabhan ainsi que toutes ces personnes qui avaient la chance de le fréquenter au quotidien et qui semblaient tellement compter dans sa vie. Cela faisait des années qu’elle suivait leurs péripéties, au même titre que Suileabhan lisait fréquemment des choses concernant Lindsay, Vitaly ou même Vin. C’était donc totalement légitime de poser des questions à leur sujet. Toutefois, Serena venait de s’aventurer sur un terrain glissant sans même s’en apercevoir. Elle n’avait pas spécialement envie de parler de sa vie de couple. Evoquer tous ses problèmes du moment avait tendance à l’angoisser pour la simple et bonne raison qu’elle n’y voyait strictement aucune issue. « Vous avez prit le temps d'en parler au moins ? Depuis la dernière fois que tu m'as mentionné ce souci ? » Beaucoup moins à l’aise qu’elle ne l’avait été jusque-là, Serena lui tourna le dos tout en faisant mine de ranger quelques livres sur leurs étagères. En réalité, c’était plus un moyen bien à elle de canaliser sa nervosité et surtout, de ne pas paniquer à l’idée que son mariage était en train de sombrer. « Non. Enfin, si. Mais je ne suis pas vraiment certaine que parler soit une solution adaptée. Vitaly est … il a toujours su trouver les bons mots pour me rassurer, je crois que personne ne sait s’y prendre mieux que lui pour ça. Mais dans les faits, j’ai surtout l’impression que nous sombrons lamentablement. Je t’en dirai plus prochainement …» Sans compter qu’en parler au travers d’une lettre serait certainement beaucoup plus simple que de le faire de vive-voix. Serena n’était pas particulièrement douée pour s’étendre sur des sujets trop personnels. Voilà pourquoi elle préféra de nouveau jeter un pavé dans la marre en interrogeant Suileabhan sur sa propre vie sentimentale. Il devait certainement avoir tout un tas de choses intéressantes à lui raconter. Le contraire serait fort étonnant. Après tout, il était vraiment bel homme, intéressant, charismatique et intelligent. Les hommes tels que lui ne se trouvaient pas à tous les coins de rue.  « C'est parce qu'il n'y a rien de bien intéressant à savoir. J'ai la vie amoureuse d'un ado. Je te jure ... Ma plus longue relation a duré six mois. Et encore. Je me fais toujours larguer parce que, je cite, 'je ne parle pas assez de moi et ais la sensibilité émotionnelle d'une petite cuillère. » Crescendo à ses propos, elle se mit à rire. C’était tellement difficile de croire une chose pareille. Sans compter que contrairement à ce qu’il venait de dire, Serena pensait qu’il était doté d’une véritable sensibilité émotionnelle. Elle avait pu s’en rendre compte au travers de ses lettres, de sa façon d’écrire ou même de parler de certains ouvrages. Il fallait être vraiment fin d’esprit pour parvenir à analyser des écrits de la sorte. « Peut-être que ces personnes ne savent tout simplement pas te mettre en confiance. Pour tout dire, je pense que tu es un être particulièrement sensible mais qui cache bien son jeu. Il faut juste savoir prendre le temps de t’apprivoiser, je me trompe ? » Elle lui lança un regard complice. Serena basait son analyse sur son expérience personnelle avec Suileabhan : ce n’est qu’à force de patience qu’elle avait fini par obtenir des informations de plus en plus personnelles à son sujet. Il suffisait juste qu’il apprenne à lui faire confiance et cerne qui elle était en retour. Avec amusement, elle enchaina : « Et puis … six mois ce n’est pas si mal !! C’est un bon début.»

made by Jacage.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptyMer 21 Aoû - 22:14




SERENA &  SUILEABHAN
My very dear Serena.

Même si je devais bien reconnaître que je n'étais pas habitué à faire des confidences et même à en écouter, ça ne me dérangeait pas autant avec Serena. Bien sûr, j'avais plus de mal à lui parler de moi en face à face. Mais ce n'était pas si terrible. Parce qu'en retour elle me parlait d'elle. Et parce que je savais qu'elle ne me jugerait pas, puisqu'elle me connaissait quand même bien grâce à nos échanges de lettres. Malgré tout ça, je n'étais quand même pas assez doué ni même à l'aise, pour donner de quelconques conseils. Même si je l'interrogeais sur son mariage, pour savoir un peu plus où ils en étaient tous les deux. En un sens, ça me regardait presque. Parce que je n'appréciais pas vraiment la savoir malheureuse pour une raison ou pour une autre. Tout du moins, ça m'ennuyait. Parce qu'elle était l'une de mes rares amies et que, forcément, ça avait un sens réel pour moi. « Non. Enfin, si. Mais je ne suis pas vraiment certaine que parler soit une solution adaptée. Vitaly est … il a toujours su trouver les bons mots pour me rassurer, je crois que personne ne sait s’y prendre mieux que lui pour ça. Mais dans les faits, j’ai surtout l’impression que nous sombrons lamentablement. Je t’en dirai plus prochainement …» La suite au prochain épisode alors ... Mais j'étais désolé d'apprendre que ça n'allait pas forcément mieux. Finalement, son mari c'était plus le genre beau parleur ? Qui parle beaucoup mais qui, dans l'action, ne fait pas grand chose ? Serena méritait pourtant quelqu'un de bien. Quelqu'un de vrai, de franc, d'honnête. « En espérant que les prochaines nouvelles soient meilleures que celles ci alors ... » Déclarai-je avec sincérité. C'était le moins que je puisse lui souhaiter.

Quand elle me questionna en retour pour savoir où j'en étais dans ma vie amoureuse, j'eus un instant de doute. Parce que je n'étais pas vraiment certain de vouloir lui en parler. Oui, je me confiais difficilement en face à face. Et non, il n'y avait pas grand chose à raconter à ce sujet. Deux raisons suffisantes qui pouvaient donc expliquer mon silence. Malgré tout, je finis par lui répondre en toute franchise. Ma vie amoureuse ? On ne pouvait pas dire qu'il y en avait vraiment une. « Peut-être que ces personnes ne savent tout simplement pas te mettre en confiance. Pour tout dire, je pense que tu es un être particulièrement sensible mais qui cache bien son jeu. Il faut juste savoir prendre le temps de t’apprivoiser, je me trompe ? » J'arquai un sourcil en posant un regard ironique et narquois sur elle. Elle n'en faisait pas un peu trop quand même ? Un être sensible ? Je cachais bien mon jeu ? M'apprivoiser ? Est-ce qu'elle était en train de me comparer à un gentil petit animal domestique ? Eh bien. Si tel était le cas, ce n'était pas le plus beau compliment que l'on pouvait me faire. Mais venant de Serena, je doutais qu'il s'agisse d'une chose pareille. « Sensible, sur certains points. Une femme qui pleure devant moi, ça ne me fait ni chaud ni froid. A la limite, ça m'agace prodigieusement. Et je crois que ça, ça ne joue pas en ma faveur. » Remarquai-je sur un ton amusé, en affichant le sourire adéquate. Moi, horrible ? Mais non ! Enfin ... Certes, peut-être un peu quand même. Je ne pouvais pas le nier tout à fait. « Quoi que ça m'ennuierais de voir Orfhlaith pleurer. Mais c'est normal, c'est comme une soeur pour moi ! » Ajoutai-je calmement, en levant les yeux au ciel. Je me rendais bien compte que c'était inique pour les autres. Mais ... tant pis. C'était juste comme ça. « Et puis … six mois ce n’est pas si mal !! C’est un bon début.» Là, elle se payait royalement ma tête ! « Ouais bien sûr. Pour un ado ouais. Tu te fiches de moi ... »

FICHE ET CODES PAR EPISKEY.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptyJeu 22 Aoû - 13:45




My very dear Suileabhan ...

© Crédit image
En aucun cas Serena n’avait souhaité comparer Suileabhan à un brave petit animal qu’il serait aisé de domestiquer. Elle voulait simplement dire qu’elle trouvait qu’il était vraiment fin d’esprit et qu’une personne totalement dénuée de sentiments ne pouvait faire preuve d’une telle sensibilité. Pas au sens émotionnel mais au sens réceptif du terme. Il était un être complexe face auquel il ne fallait pas se laisser prendre au piège des apparences. Derrière la façade froide et peu avenante, se cachait un être exceptionnel. Alors non, Serena n’avait pas l’impression de trop en faire.  « Sensible, sur certains points. Une femme qui pleure devant moi, ça ne me fait ni chaud ni froid. A la limite, ça m'agace prodigieusement. Et je crois que ça, ça ne joue pas en ma faveur. » En même temps, elle n’était pas certaine qu’il soit le genre d’homme à faire pleurer la gente féminine sans raison. « Oh, je te promets de ne pas me mettre à pleurer si la conférence est une catastrophe ! » Un sourire malicieux apparut sur son visage et elle haussa les yeux au ciel. « Plus sérieusement, je pense que je me suis mal exprimée : je voulais seulement dire que tu es très … réceptif à ton environnement. Tu es fin d’esprit, tu sais analyser une situation avec justesse et précision. Il faut simplement avoir la chance de te connaitre pour comprendre que tu n’es pas un être froid et expéditif…» Serena faisait clairement allusion à la façon dont il lui avait sèchement répondu alors qu’elle pensait qu’il était l’électricien. Il n’était pas bien difficile d’imaginer qu’il se comportait ainsi la plupart du temps, d’où sa remarque : il fallait avant tout le connaitre pour savoir qui il était vraiment. Car s’il paraissait peu avenant, Suileabhan était en réalité un homme extraordinaire. En revanche, elle s’était effectivement montrée ironique en affirmant que six mois était un bon début. En réalité, elle ne comprenait pas comment on pouvait se montrer aussi volage. Pour sa part, Serena n’avait jamais connu ce genre de situation. Il faut dire aussi qu’elle n’avait pas connu énormément d’hommes au cours de sa vie.  « Que veux-tu que je réponde à cela ? Je pense qu’il n’y a pas de recette miracle, ou un quelconque mode d’emploi qu’il conviendrait de suivre en matière de relations amoureuses. Chacun fonctionne à sa manière et à son rythme. Puis entre nous, il vaut mieux s’apercevoir que cela ne fonctionne pas au bout de six mois, que de s’en apercevoir cinq années plus tard.» Fallait-il y voir une quelconque allusion à son expérience personnelle ? Pas nécessairement.


made by Jacage.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  EmptyMar 27 Aoû - 19:10




SERENA &  SUILEABHAN
My very dear Serena.

Parler de ma sensibilité, c'était vraiment étrange. Parce que je m'en pensais totalement dépourvu et que toutes les femmes qui avaient fait, un temps, partie de ma vie, m'avaient confirmé cet état de fait. Du coup, forcément, je doutais d'avoir ça en moi. Pourtant, Serena semblait bien décidé à me faire entendre raison. Selon elle, j'étais un être sensible. Preuve en était mon goût prononcé par la belle littérature. Alors, peut-être que j'étais sensible comme elle le disait si bien ... Mais pas sur tous les points alors. Parce qu'une femme pleurant devant, par exemple, ça ne me ferait ni chaud ni froid. « Oh, je te promets de ne pas me mettre à pleurer si la conférence est une catastrophe ! » Cette remarque parvint à me décrocher un sourire amusé. Oh, elle pourrait bien se mettre à pleurer devant moi ... Moi ça ne me dérangeait pas plus que ça. Tout du moins, ça ne me dérangeait pas si, de son côté, elle ne s'attendait pas à ce que je me mette à la consoler tant bien que mal. Parce que je ne savais pas faire. Je ne pleurais jamais moi, après tout ! Alors face à des larmes que je ne versais moi même jamais, comment trouver les mots justes et ne pas faire de bourde en disant un truc qui serait atrocement mal venu ? C'était là une question très pertinente selon moi. Alors que la jeune femme traduisait ses propres dires, j'arquai un sourcil. En fait, je n'étais pas habitué à ce que l'on me voit ainsi.

D'habitude, on me voyait comme quelqu'un de froid et on ne cherchait pas à voir plus en profondeur. A la rigueur, on voyait vite que je n'étais pas homme à me laisser aller à la procrastination. Mais ça s'arrêtait là en général. Les gens cherchaient rarement plus loin que ça ! « Bien ... Au moins quelqu'un qui voit autre chose que le côté froid et insensible de ma personne alors. Même si je pense que notre correspondance pendant toutes ces années, y est pour beaucoup. » Pour tout en fait. Parce que lors de rencontres en direct et même par la suite et pendant longtemps, je n'étais pas du genre à être ... Eh bien réellement moi. J'étais bel et bien froid et insensible. Je n'aimais pas particulièrement l'espèce humaine qui plus est. Du coup, forcément, je ne faisais pas d'efforts quelconques. Je ne voyais même pas l'intérêt d'en faire à vrai dire. Je fus surpris par les mots de Serena qui mentionnait la durée d'une relation et le fait de se rendre compte que ça ne fonctionnait pas, le plus tôt possible. Cinq années. Pourquoi cinq précisément, alors que sa relation avec Vitaly me semblait durer depuis autant de temps ? Etait-ce pure coïncidence ou révélation involontaire de sa part ? « Cinq ans ? Tu ne connais pas ton époux depuis cinq ans toi ? » Si je n'étais peut-être pas totalement insensible, en tout cas je manquais complètement de tact. Ca, ce n'était plus à prouver !

FICHE ET CODES PAR EPISKEY.


HJ : pardon pour le temps de réponse ><
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: My very dear Suileabhan... My very dear Suileabhan...  Empty

Revenir en haut Aller en bas

My very dear Suileabhan...

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» dear friend ϟ nokomis
» I'm your personal driver my dear [Pv : Elizabeth]
» Dear clumsiness, would you make me dangerous? [Pv : Juliette]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
i have a dream ::  :: Archives :: Anciennes Archives-