Certaines journées, quand Irina décidait pour elle ne savait pas trop quelle raison de faire acte de présence en cours, le temps paraissait terriblement long à la jeune femme. C’était le cas d’aujourd’hui où la jeune femme commençait à penser que si rien ne l’avait tué jusque là, elle pourrait peut-être bien finir par mourir d’ennui. Pour s’occuper, elle prêtait une vague attention aux bavardages inintéressants et futiles de deux filles non loin d’elle (toutes les deux nymphomanes) et songeait au fait qu’il allait falloir qu’elle se trouve quelqu’un à torturer tout à l’heure pour relever un peu le niveau de sa journée. Elle savait même déjà qui elle avait envie d’ennuyer. Au bout d’une éternité, le cours de la jeune femme s’acheva et par la même occasion l’histoire passionnante de la blonde nymphomane. Irina était presque triste de manquer la fin de ce récit palpitant pour le coup mais ce n’était pas grave, elle s’en remettrait, elle avait mieux à faire maintenant. Elle quitta la salle et se mit donc à la recherche de sa victime, Anthony entre autres. Elle avait eu l’occasion de se renseigner un peu sur lui depuis la dernière fois qu’elle l’avait vu. Parce qu’il ne fallait pas croire. Ce n’était pas parce qu’elle l’avait laissé repartir en toute tranquillité avec seulement le poignet cassé qu’elle avait pour autant décidé de le laisser en paix pour la vie. Loin de là.

Il ne fallut pas longtemps à la russe pour retrouver le jeune homme, il était seul et en train de s’en aller. Il avait peut-être fini sa journée. Ou pas. Elle s’en moquait en fait, que ce soit le cas ou non, elle allait se faire une joie de le retenir un peu plus longtemps. Elle ne mit pas bien longtemps à le rattraper. « Anthony, mon ami. C’est toi que je cherchais. » lâcha-t-elle une fois à sa hauteur. « Ah, ça fait longtemps. » Elle poussa un soupir exagérément désespéré. « Tu te rends compte, on fréquente la même face. Si c’est pas merveilleux ça. » Enfin ça l’était pour elle, elle n’était pas sûre que ce soit aussi le cas pour lui mais bon, elle s’en moquait pas mal en fait. « J’ai envie d’aller faire un tour. On va aller faire un tour ok ? » Elle ne lui posait pas vraiment la question en fait, il ferait bien ce qu’elle avait décidé. Elle le considérait comme étant toujours à elle et elle l’avait laissé tranquille trop longtemps depuis la dernière fois.

Anthony avait enfin les cours. La Journée n’avait pas été spécialement longue mais il avait hâte de rentrer chez lui. Il avait promis aux petits qu’il les emmènerait jouer au parc et il ne voulait pas les décevoir, il n’avait tout simplement pas le droit. Il avait retenu la leçon par contre, il ne prendrait plus jamais de raccourci pour arriver plus vite au métro. Ou plus de ruelles cachées et vides en tout cas, il était bien mieux au milieu de la foule. « Anthony, mon ami. C’est toi que je cherchais. » Il connaissait cette voix. Sans s’arrêter d’avancer, il tourna la tête vers la jeune femme dont il ne connaissait toujours pas le prénom. « Ne serait-ce pas la belle inconnue de l’autre jour ? Quel plaisir ! » Un sourire sans joie se dessina sur ses lèvres. Les souvenirs de leur première rencontre étaient encore bien ancrés dans sa mémoire. Et s’il venait à oublier, son plâtre au bras droit s’occupait de le lui rappeler. « Ah, ça fait longtemps. » Pas assez. Son poignet n’était pas encore réparé. « Bien trop longtemps, je commençais à me demander si vous n’aviez pas trouvé un nouveau jouet pour me remplacer. » En toute honnêteté il avait vraiment prié pour ne pas croiser de nouveau la jeune femme. Il n’était pas prêt à la voir briser un autre de ses os parce que c’était assez douloureux quand même et il allait finir par devoir prendre un abonnement vip à l’hôpital. « Tu te rends compte, on fréquente la même fac. Si c’est pas merveilleux ça. » « Merveilleux. C’est le mot oui. » Merveilleux pour elle sans aucun doute. Il aurait pu s’en douter mais il ne pensait pas que les psychopathes prenaient la peine d’aller en cours. Au moins comme ça elle avait un endroit de choix pour choisir ses prochaines victimes, elle n’était pas prête d’en manquer. Pourquoi c’était tombé sur lui déjà ? Parce qu’elle avait l’air de vraiment l’aimer du coup pour qu’elle revienne vers lui alors qu’il n’avait rien demandé ou rien fait pour attiser sa colère. « J’ai envie d’aller faire un tour. On va aller faire un tour ok ? » Anthony essaya de ne pas montrer son mécontentement, il essayerait de ne pas trop l’énerver aujourd’hui. Essayerait… Il était juste un peu dégouté de devoir décevoir les petits encore une fois. « Allons faire un tour then. » Il lui tendit son bras pour qu’elle coince le sien avec. « Je vous préviens par contre, si on croise des personnes que je connais ils vont vouloir savoir si vous êtes ma nouvelle petite amie. » ajouta-t-il en la regardant avec un sourire en coin. Si on lui demandait il dirait oui, il aimait bien en mettre plein la vue aux autres et cette fille était loin d’être hideuse.

Irina était de meilleure humeur maintenant qu’elle avait put quitter sa salle de classe et retrouvé Anthony. Pas parce qu’elle appréciait la présence du jeune homme ni rien, au contraire, il était plutôt sans intérêt et ennuyeux dans son genre. Mais la simple perspective de pouvoir l’embêter amusait beaucoup la jeune femme. Elle arriva à sa hauteur et lui fit savoir que c’était justement lui qu’elle cherchait. Il tourna alors la tête vers elle. « Ne serait-ce pas la belle inconnue de l’autre jour ? Quel plaisir ! » Il avait sur le visage un sourire dénué de joie qui montrait bien à quel point ce qu’il disait était faux. Irina lui adressa un regard moqueur. « Tu pourrais te montrer un peu plus convaincant que ça je crois. » lui signala-t-elle alors. Histoire qu’elle y croit au moins un peu même si elle se fichait qu’il soit content de la revoir ou pas. Elle poussa ensuite un soupir désespéré en disant que ça faisait longtemps qu’il ne s’était pas vu. C’était triste quand même. « Bien trop longtemps, je commençais à me demander si vous n’aviez pas trouvé un nouveau jouet pour me remplacer. » « Et tu étais jaloux ? » lui demanda-t-elle l’air interrogateur. Elle se doutait que ça ne devait pas être le cas mais bon. « Parce qu’il n’y avait aucun risque que je te remplace tu sais. » Pas avant qu’elle se soit débarrassé de lui en tout cas. Et dans ce cas-là, il ne serait plus là pour voir ça. Elle trouva ensuite merveilleux qu’ils soient à la même fac. « Merveilleux. C’est le mot oui. » Encore une fois, elle avait du mal à croire en ce qu’il lui disait. Il mentait avec plus d’aplomb la dernière fois. Elle laissa échapper un nouveau rire moqueur. Finalement, elle décréta qu’elle avait envie de faire un tour et força Anthony à la suivre. Enfin, elle lui avait posé la question mais il devait bien avoir comprit qu’elle ne lui laissait pas vraiment le choix. « Allons faire un tour then. » Brave garçon. Il avait tout comprit cette fois. Il lui tendit alors son bras et Irina passa le sien en dessous. « Ton poignet va mieux en fait ? Pas trop gênant ? » demanda-t-elle alors avec un sourire satisfait. Ils quittèrent les locaux de la fac et arrivèrent bientôt dans la rue. « Je vous préviens par contre, si on croise des personnes que je connais ils vont vouloir savoir si vous êtes ma nouvelle petite amie. » Comme s’il pouvait espérer avoir une petite amie aussi bien qu’elle. « Sans vouloir te vexer petit, je suis bien trop bien pour toi. » fit-elle alors. Beaucoup trop bien. Elle reprit ensuite la parole, l’air de rien. « J’espère que ça ne vas pas déranger ta sœur, si tu te montres encore en retard ce soir. »

Anthony n’était pas spécialement content de voir la brune. Il aurait pu hein, elle était belle et drôle (bon elle avait un humour particulier et elle lui faisait peur mais c’était accessoire) et il aurait pu rendre jaloux la plupart de ses potes à se promener avec elle à son bras comme ça. Seulement elle lui avait cassé le poignet la dernière fois qu’ils s’étaient et il s’attendait à tout maintenant avec elle. Du coup il n’était pas forcément prêt à ce qu’elle casse un autre de ses os, un c’était assez douloureux comme ça. Surtout que ça lui avait causé des problèmes avec Shanice aussi : le jeune homme s’était vu obligé de lui mentir et elle s’en était rendue compte bien évidemment. Elle lui en avait voulu et il s’en voulait toujours d’avoir eu recours au mensonge et de lui avoir fait perdre du temps et de l’argent. « Tu pourrais te montrer un peu plus convaincant que ça je crois. » Son sourire était sans joie évidemment. « Mais après vous allez dire que je me moque de vous et vous allez m’en vouloir. » Ou le faire saigner, au choix. C’était ce qu’elle avait passé son temps à lui faire payer la dernière fois alors il ne savait pas vraiment sur quel pied danser. Ah les femmes…. Anthony s’efforça de lui sourire de manière un peu plus enthousiaste et convaincante. La jeune femme nota que cela faisait longtemps qu’ils ne s’étaient a pas vu et le jamaicain ne put qu’approuver. Il prétendit même que cela faisait trop longtemps pour lui. « Et tu étais jaloux ? » Il hocha la tête tout en la regardant. « Bien évidemment. J’ai tellement de chance de vous avoir ! Je ne m’en remettrais pas si j’apprenais qu’un autre en profitait à ma place. » Il en faisait un peu trop mais bon elle lui avait demandé d’être convaincant. Il faisait tellement d’efforts pour la satisfaire. « Parce qu’il n’y avait aucun risque que je te remplace tu sais. » Sous-entendu : pas avant d’en avoir fini avec lui. Elle était son jouet et elle les gardait jusqu’à se lasser. Il n’avait pas envie de finir dans une poubelle… « Je l’aurais très mal pris. J’aime être le centre de l’attention de quelqu’un. » Et qu’elle le veuille ou non il était le sien pour le moment. « Ton poignet va mieux en fait ? Pas trop gênant ? » demanda-t-elle en accrochant son bras avec celui du jeune homme. Lui se contenta de sourire et d’hausser les épaules d’un air de dire « c’est pas si grave ». « J’ai toujours rêvé d’être ambidextre, c’est l’occasion. » Son sourire était un peu arrogant. « Et puis je suis un grand garçon hein, je sais supporter la douleur. » Il avait encore mal et son plâtre le faisait bien chier en vrai mais il ne l’avouerait pas, il avait sa fierté. Anthony la provoqua ensuite il lui disant que les gens qu’ils rencontreraient peut-être allaient la prendre pour sa petite-amie. « Sans vouloir te vexer petit, je suis bien trop bien pour toi. » Il se mit à rire. « Je suis absolument parfait et tôt ou tard vous saurez que ce vous venez de dire est faux. » Là encore, il avait une certaine fierté ! Beaucoup de filles rêvaient de l’avoir pour elles, il en était convaincu. « J’espère que ça ne vas pas déranger ta sœur, si tu te montres encore en retard ce soir. » Qu’elle parle de sa sœur ne lui plaisait absolument pas et il devait changer de sujet. « Pourquoi parler de ma soeur ? On devrait profiter de ce moment magique plutôt. »

Irina n’était pas du tout convaincu par Anthony quand il lui disait que c’était un plaisir pour lui aussi de la revoir. Mais ce n’était pas grave, ça lui allait très bien. Elle préférait même ça, ça n’aurait pas été amusant s’il était vraiment content de la revoir. Enfin, juste pour la forme, elle lui reprocha quand même de ne pas se montrer assez convaincant. « Mais après vous allez dire que je me moque de vous et vous allez m’en vouloir. » Irina eut un petit rire avant d’hocher la tête. « Finalement, tu n’es pas si stupide que ça, tu retiens des choses. » Ce n’était pas gagner d’avance pour tant vu la dernière fois. « J’ai eu peur que tu ne sois un cas désespéré. » Elle était heureuse de voir que ce n’était pas le cas. Anthony évoqua ensuite ses inquiétudes quant au fait qu’Irina aurait put trouver un autre jouet. Elle était sûre qu’il aurait beaucoup aimé et que quelque part dans sa petite tête il avait cru que sous prétexte qu’elle l’avait laissé partir une fois, elle allait le laisser tranquille jusqu’à la fin de sa vie. Il pouvait toujours rêver ! Enfin soit, la jeune femme lui demanda s’il n’aurait pas été jaloux. « Bien évidemment. J’ai tellement de chance de vous avoir ! Je ne m’en remettrais pas si j’apprenais qu’un autre en profitait à ma place. » « Sûre, tu dois être la personne la plus chanceuse au monde. » C’était un peu vrai quand même, jusque là, il s’en était plutôt bien sorti avec elle. Il n’aurait peut-être pas pu se contenter si chanceux avec tous les membres de la famille Irina. La russe lui assura ensuite qu’il n’y avait aucun risque pour qu’elle le remplace. Enfin, si ça arrivait, il ne serait plus là pour le voir donc bon. Ca revenait au même. « Je l’aurais très mal pris. J’aime être le centre de l’attention de quelqu’un. » Irina posa sur lui un regard moqueur. « Oh, ne t’inquiètes pas, tu as toute mon attention oui. » Elle n’était juste pas sûre qu’il apprécie ça encore longtemps. Comme elle était particulièrement aimable aujourd’hui, elle prit des nouvelles de son poignet, celui qu’elle avait malencontreusement cassé. « J’ai toujours rêvé d’être ambidextre, c’est l’occasion. » Irina roula des yeux devant son sourire arrogant. « Tu veux que je te casse l’autre poignet pour que tu apprennes à te servir de tes pieds autrement que pour marcher. Je suis sûre que tu en rêves aussi. » Et elle était tellement généreuse qu’elle voulait bien faire en sorte de réaliser ses rêves. « Et puis je suis un grand garçon hein, je sais supporter la douleur. » Elle ne pouvait au moins pas lui retirer ça. Il n’avait pas crié la dernière fois. En même temps, ce n’était pas ‘grand-chose’ quoi. « Il n’y aucun mérite à survivre à un poignet cassé. » trancha-t-elle alors en fronçant les sourcils. Après tout, ça arrivait tous les jours à des petits gens maladroits de ses casser des os. Irina eut alors une idée brillante. « Tu veux qu’on teste ta résistance à la douleur ? » Elle ne savait pas pourquoi mais quelque chose lui disait qu’il allait répondre non. C’était décevant un peu. En même temps, elle n’était pas forcée de l’écouter. Il valait certainement mieux qu’elle fasse d’ailleurs plutôt qu’elle ne l’écoute raconter qu’il dirait qu’elle était sa petite amie s’ils croisaient quelqu’un de sa connaissance. Elle était tellement trop bien pour lui. « Je suis absolument parfait et tôt ou tard vous saurez que ce vous venez de dire est faux. » « Il n’y qu’une seule personne parfaite au monde et c’est moi. » Comme ça, c’était dis au moins. L’air de rien, Irina évoqua ensuite la sœur d’Anthony (parce qu’elle avait bien bossé, elle savait pleins de choses sur sa famille maintenant et elle voulait qu’il comprenne très bien ça). « Pourquoi parler de ma soeur ? On devrait profiter de ce moment magique plutôt. » Evidemment, il voulait de changer de sujet. Irina poussa un soupir et bailla ensuite. « Je ne vois pas ce qu’il y a de magique là-dedans. Tu es, encore une fois, d’un ennui terrible mon cher. »

« Finalement, tu n’es pas si stupide que ça, tu retiens des choses. » Il valait mieux avec elle parce que ne rien retenir était le meilleur moyen pour raccourcir son espérance de vie qui n’était déjà pas bien longue. « J’ai eu peur que tu ne sois un cas désespéré. » Anthony releva le menton et bomba le torse dans un geste rempli d’orgueil. Il était parfait, il le lui avait déjà dit plusieurs fois… C’était elle qui ne retenait rien et elle le cas désespéré visiblement. Enfin bon il n’allait pas non plus se risquer à le lui dire parce qu’il était clair qu’elle le tuerait sur le champ. Il ne répondit rien à ça parce qu’elle allait encore s’offusquer s’il la contredisait. Il préféra plutôt lui faire remarquer qu’il était jaloux et qu’il avait eu peur qu’elle l’oublie alors que c’était tout à fait l’inverse. Enfin… Valait peut-être mieux lui qu’un autre qui n’avait rien mérité non plus. Mais il se disait chanceux quoi qu’il en soit, ce qu’elle avait apparemment du mal à croire. « Sûre, tu dois être la personne la plus chanceuse au monde. » Il tourna la tête vers elle et afficha un large sourire à peine exagéré. « Tous les hommes de la terre rêveraient d’être à ma place oui. » Il faisait allusion au fait qu’elle se promenait à son bras à lui. Lui-même était flatté d’avoir une si jolie femme à ses côtés même si elle était complètement folle. La jeune femme n’était sans doute pas dupe cela dit, elle devait comprendre qu’il mentait. « Oh, ne t’inquiètes pas, tu as toute mon attention oui. » « Exactement ce que je voulais entendre ! Vous me comblez. » Elle lui demanda ensuite comment allait son poignet. Il était un peu étonné qu’elle s’en inquiète comme c’était lui que le lui avait brisé mais peut-être qu’elle voulait simplement voir si ce n’était pas trop tôt pour lui casser l’autre. Bien évidemment, le jamaïcain ne put s’empêcher de faire le malin comme à son habitude. « Tu veux que je te casse l’autre poignet pour que tu apprennes à te servir de tes pieds autrement que pour marcher. Je suis sûre que tu en rêves aussi. » Il fit une grimace et secoua la tête. « Je ne suis pas si ambitieux. » Puis il se vanta d’avoir réussi à survivre la dernière fois, comme s’il était un genre de superman qui ne ressentait jamais aucune douleur. « Il n’y aucun mérite à survivre à un poignet cassé. » Il leva les yeux au ciel, pourquoi elle lui retirait toutes ses satisfactions ! Il aurait bien aimé la voir à sa place en plus. « J’estime quand même être méritant, vous ne pouvez pas m’enlever ça. » s’offusqua-t-il alors avant qu’elle ne lui propose de tester sa résistance à la douleur. Ahahah ah ah. No thanks. « Ça devrait aller ! J’ai encore mal là en vrai et je ne me plains toujours pas. » répondit-il un peu fier quand même. Puis la jeune femme voulut donner un nouveau coup à son orgueil suite à une plaisanterie qu’il avait tenté de faire. Selon elle il n’était pas assez bien pour elle. Il se défendit alors en disant qu’il était parfait. « Il n’y qu’une seule personne parfaite au monde et c’est moi. » Il retint un rire pour ne pas la contrarier et pour pas risquer de se retrouver un doigt en moins. « Bien sûr. » se contenta-t-il de répondre. Elle tenta ensuite de parler de sa sœur et il comprit ce qu’elle voulait faire : elle voulait lui faire comprendre qu’elle savait qui était sa famille et où appuyer pour que cela fasse mal. Il allait devoir faire encore plus attention maintenant… « Je ne vois pas ce qu’il y a de magique là-dedans. Tu es, encore une fois, d’un ennui terrible mon cher. » Et pourtant elle continuait à revenir vers lui. Les femmes étaient bien trop difficiles pour lui et il ne les comprendrait jamais. « Expliquez-moi une chose alors, d’accord ? » Il se stoppa et se mit à la regarder avant de sourire. « Pourquoi vous êtes revenue vers moi si vous n’appréciez pas ma compagnie ? Et puis bon ce n’est pas comme s’il y avait beaucoup de choses à faire tout en marchant hein. » Ils allaient s’arrêter à un moment à un autre non ?

« Tous les hommes de la terre rêveraient d’être à ma place oui. » Irina hocha lentement la tête. C’était certain ou en tout cas, c’était au moins le cas de tous les hommes qui la voyait juste comme ça et n’avait jamais eu affaire à elle. « Et je suis sûre que tu ferais tout pour échanger ta place avec eux. » ajouta-t-elle alors. Parce que même si il venait à prétendre le contraire, elle savait très bien ce qu’il en était vraiment. Et ça lui aurait un peu déplu s’il en avait été autrement en fait. Elle lui assura par la suite qu’il avait toute son attention. « Exactement ce que je voulais entendre ! Vous me comblez. » Bien sûr. D’ailleurs, c’est pour le combler encore plus qu’Irina lui proposa de lui casser l’autre poignet. Comme ça, après avoir tenté de devenir ambidextre, il pourrait écrire et manger avec ses pieds. Ce serait amusant, non ? Il n’avait pas l’air d’accord puisqu’il fit une grimace et secoua la tête. « Je ne suis pas si ambitieux. » La russe eut une petit moue déçue. « C’est dommage. » fit-elle alors. Ce manque d’ambition flagrant l’attristait beaucoup. « T’aurais pu être engagé dans un cirque après. » Qui n’avait pas envie de se faire engager dans un cirque hein ? Il se vanta ensuite de bien supporter la douleur et Irina souligna qu’il n’avait aucun mérite. Après tout, il n’avait ‘que’ le poignet cassé. Ce n’était rien du tout ça. « J’estime quand même être méritant, vous ne pouvez pas m’enlever ça. » Irina lui lança un regard dédaigneux. « Bien sûr que si je le peux et je le fais. » Mais s’il voulait vraiment lui prouver qu’il savait bien supporter la douleur, il y avait une autre solution. Irina lui proposa alors de tester sa résistance à la douleur. Ce serait tellement amusant de faire ça. Sans se vanter, elle venait sans doute d’avoir sa meilleure idée de la journée. Au moins. « Ça devrait aller ! J’ai encore mal là en vrai et je ne me plains toujours pas. » Il avait toujours mal… pauvre petit. « T’es pire qu’une fille en fait. » fit-elle en fronçant les sourcils. Non parce que franchement, son poignet avait eu le temps de se remettre depuis le temps hein. « Enfin, tu n’es pas drôle, ça aurait été sympa de faire ça pourtant ! » Surtout pour elle en fait. Parce qu’elle s’ennuyait là comme elle le lui signala juste après. Il n’avait pas une conversation si intéressante. Mais ça ne venait peut-être pas de lui ça en fait, ça venait peut-être du fait qu’elle était encore trop sympathique. « Expliquez-moi une chose alors, d’accord ? » Il s’arrêta et Irina soupira. Elle était certaine de pouvoir prévoir à l’avance ce qu’il allait lui dire maintenant. « Pourquoi vous êtes revenue vers moi si vous n’appréciez pas ma compagnie ? Et puis bon ce n’est pas comme s’il y avait beaucoup de choses à faire tout en marchant hein. » Elle était décidément trop forte. « Je suis revenue vers toi parce que j’étais d’humeur à embêter quelqu’un. » répondit-elle en souriant. Embêter, c’était peut-être un peu trop gentil. « Et tu as raison. Mais tu es vraiment sûre de vouloir t’arrêter maintenant ? » dit-elle en lançant un regard autour d’elle. « Après tout, il n’y a vraiment rien à faire là. Enfin… rien qui ne te conviendrait, je suppose... » Enfin, ils étaient dans une ruelle déserte, elle pourrait très bien s'occuper en le torturant un peu mais bon.

« Et je suis sûre que tu ferais tout pour échanger ta place avec eux. » Oups. Anthony afficha une moue contrite avant d’hausser les épaules. C’était impossible qu’elle croie qu’il était vraiment content de se retrouver à nouveau seul avec elle mais ça ne coutait rien d’essayer… Quoi que, avec elle tout semblait avoir des conséquences la plupart du temps désastreuses. « Je plaide coupable. » Faute avouée à moitié pardonnée ? Enfin, elle lui avait dit la dernière fois qu’elle ne pardonnait jamais… Hm. « Vous lisez en moi comme dans un livre ouvert en tout cas, il y a une réelle connexion entre nous. » ajouta-t-il avec un sourire en coin. Il la taquinait encore et il allait le payer assez tôt c’était certain, mais il aimait vraiment trop ça pour arrêter. D’ailleurs, sa punition allait certainement arriver plus tôt que prévu puisqu’il avait eu la bonne idée de faire une fois de plus le malin avec elle. Elle lui proposa de lui briser l’autre poignet (il ne savait pas qu’elle était capable de faire preuve d’autant d’amabilité) ce qu’il refusa. « C’est dommage. » Oui, non, il ne voyait pas les choses comme elle. « T’aurais pu être engagé dans un cirque après. » Il fit une grimace tout en secouant la tête. « J’ai peur des clowns. » C’était vrai en plus, ce n’était pas juste histoire de trouver une excuse comme ça. Les clowns faisaient vraiment peur. Soit. Il n’était pas prêt à se faire briser un autre poignet ou un autre os, quel qu’il soit. Il avait eu suffisamment la première fois. Et il ne s’était même pas plaint tant que ça ! Pratiquement pas même, ses frères et sœurs pouvaient en être témoins. Mais elle ne voulait pas reconnaitre son mérite et pire, elle le lui enlevait carrément ! Il aurait voulu la voir à sa place tiens. « Bien sûr que si je le peux et je le fais. » Le jeune homme ne répondit rien à ça, se contentant de détourner la tête pour lever les yeux au ciel. Les femmes étaient difficiles, il devait garder ce détail à l’esprit tout le temps. « T’es pire qu’une fille en fait. » Il croyait entendre sa sœur. Il y avait assez d’une Shanice, avec tout l’amour du monde. « Enfin, tu n’es pas drôle, ça aurait été sympa de faire ça pourtant ! » Inspirant calmement, Anthony se tourna à nouveau la tête vers elle, affichant son éternel sourire charmeur/moqueur. « C’est vous qui n’êtes pas très drôle, vous me rappelez un peu trop ma sœur et ça m’embête assez pour être honnête. » dit-il sur le ton le plus mielleux possible. Franchement, il allait finir par mal le prendre Elle n’arrêtait pas de dire à quel point sa compagnie était désagréable mais c’était elle qui était revenue le voir quand même ! « Je suis revenue vers toi parce que j’étais d’humeur à embêter quelqu’un. » Le jamaïcain se mit à rire. « Qui aime bien châtie bien. Vous m’aimez bien. » dit-il l’air fier. « Au moins un peu. Vous auriez trouvé quelqu’un d’autre sinon. » Ahah. Il savait qu’il avait raison même si la jeune femme ne l’avouerait jamais et qu’elle le lui ferait payer. « Et tu as raison. Mais tu es vraiment sûre de vouloir t’arrêter maintenant ? Après tout, il n’y a vraiment rien à faire là. Enfin… rien qui ne te conviendrait, je suppose... » Il haussa les épaules. Peu importe où ils s’arrêteraient après tout, elle trouverait toujours le moyen de la faire souffrir. « Qu’est-ce que vous me proposez ? »

Irina était certaine qu’Anthony aurait bien voulu être n’importe où ailleurs qu’ici en ce moment et d’ailleurs, ça lui convenait très bien comme ça. Ca lui aurait un peu déplut sinon. D’ailleurs, elle eut vite fait de savoir qu’elle avait raison puisqu’il le lui confirma ensuite. « Je plaide coupable. Vous lisez en moi comme dans un livre ouvert en tout cas, il y a une réelle connexion entre nous. » Il arborait encore un sourire en coin stupide qui donnait juste envie à la jeune femme de l’effacer en le frappant, par exemple. Enfin à défaut de faire ça, elle se contenta de secouer la tête. « Non, je ne crois pas qu’il existe la moindre connexion. » Il était une personne du bas peuple et elle était trop bien pour ça. Elle était juste capable de savoir ce qu’il pensait parce que, justement, il faisait partie du bas peuple et qu’ils pensaient tous pareils là-bas. Ils étaient tellement prévisibles, ça en était désespérant en fait. EN tout cas, si elle avait au début cru qu’Anthony apprenait de ses erreurs, elle dut vite admettre que ce n’était pas le cas parce qu’il recommença à faire le malin. C’est ce qui amena la jeune femme à le menacer de lui casser son autre poignet et ensuite, à parler du fait qu’il aurait pu être engagé dans un cirque. « J’ai peur des clowns. » Irina le regarda longuement, ne cachant vraiment pas à quel point elle le jugeait. « Comment est-ce que tu peux avoir peur des clowns ? Ces trucs sont juste ridicules. » C’était bien pour ça qu’ils faisaient rire les gens non ? Enfin pour sa part, elle les méprisait juste mais soit. Passer ces réflexions au sujet des clowns, le jeune homme se mit à geindre à se plaindre comme une fille. C’était terrible. Et dire qu’en même temps, il se permettait de se prétendre résistant à la douleur. Pour lui prouver à quel point il avait tort, elle proposa bien de tester sa résistance à la douleur mais comme il était très nul, il refusa. Duh ! « C’est vous qui n’êtes pas très drôle, vous me rappelez un peu trop ma sœur et ça m’embête assez pour être honnête. » La jeune femme roula des yeux mais l’ignora. Elle se plaignit ensuite à nouveau qu’il l’ennuyait et Anthony demanda ce qu’elle faisait là alors. La réponse était simple, elle aimait l’ennuyait mais il semblait avoir une manière un peu différente de voir les choses. « Qui aime bien châtie bien. Vous m’aimez bien. Au moins un peu. Vous auriez trouvé quelqu’un d’autre sinon. » La jeune femme le frappa derrière la tête. Elle était particulièrement gentille là elle trouvait, elle aurait pu faire tellement plus. « Bien sûr que non je ne t’aime pas. » trancha-t-elle. Ca se serait su quand même si elle avait été capable d’aimer (même un tout petit peu) quelqu’un d’autre qu’elle-même. « En plus tu parles trop. Si tu devenais muet, je t’aimerais peut-être plus par contre. C’est pour ça d’ailleurs que je songe de plus en plus, t’arracher la langue. » Ce serait tellement le bonheur pour elle. « Qu’est-ce que vous me proposez ? » La jeune femme réfléchit vaguement à la question cherchant une idée. « J’ai faim. » décréta-t-elle alors. « On va aller manger un bout. Enfin… tu vas me payer à manger en fait et après on verra. » Elle haussa les épaules. Elle réfléchirait mieux avec le ventre plein. Elle se remit alors en marche et ira l’autre pas le bras. « Allez, bouge un peu. T’as encore tes deux jambes, tu pourrais être plus rapide. »

Anthony avait fait le choix de continuer à taquiner la jeune femme encore aujourd’hui. Ils étaient en pleine rue et il y avait pas mal de passants à New York alors forcément, il se sentait plus en sécurité et à peu près sûr qu’elle ne tenterait rien de trop grave tout de suite. Ça lui laissait un peu de temps. Sa dernière erreur en date – il savait pertinemment que c’étaient des erreurs et qu’il ne devait pas faire ça, il ne pouvait simplement pas s’en empêcher – avait été de dire à la jeune femme qu’il y avait une connexion entre eux. Comme si une telle chose pouvait exister, elle se fichait totalement de lui, il n’était qu’une distraction jusqu’à ce qu’elle se lasse et il en était bien conscient. C’est pour ça qu’il aimait en jouer en fait, il ne pourrait rien changer alors autant rester lui-même. « Non, je ne crois pas qu’il existe la moindre connexion. » Il fit une grimace puis posa sa main droite sur son cœur, faisant mine d’être blessé. « Très bien, je m’en remettrais. » Peut-être pas, il ne savait pas encore lire l’avenir et par conséquent ce qu’elle allait lui faire. Enfin ça aussi pouvait être contredit, puisqu’elle lui proposa bien assez tôt de lui casser l’autre poignet. Elle le voyait bien dans un cirque apparemment ce qui n’était pas pensable pour lui puisqu’il aurait à cohabiter avec des clowns, chose dont il avait vraiment peur. C’était même pire que de devoir se servir de ses pieds à la place de ses mains. « Comment est-ce que tu peux avoir peur des clowns ? Ces trucs sont juste ridicules. » « Ne vous moquez pas ! Vous seriez surprise du nombre de personnes qui ont peur des clowns, il y en a plus qu’on pourrait le croire. » Elle n’en avait sans doute rien à faire mais on se moquait souvent de lui sur ce point et il se sentait toujours obligé de se défendre. La jeune femme se plaignit ensuite qu’il n’était pas drôle et de mauvaise compagnie. Jusqu’à preuve du contraire, ce n’était absolument pas de sa faute ça, c’était elle qui tenait tant à être avec lui ! Il s’en serait bien passé ! Du coup, il lui fit remarquer et ajouta même qu’elle devait beaucoup l’aimer pour revenir sans cesse vers lui quand bien même il était ennuyeux. « Bien sûr que non je ne t’aime pas. » Il aurait pu être blessé et s'offenser mais cela ne réussit qu’à le faire sourire. « C’est vrai qu’aimer est bien grand mot mais… Vous appréciez au moins un peu ma compagnie. Je suis votre jouet préféré du moment et je le sais, peu importe combien de fois vous le nierez. » Il n’en démordrait vraiment pas, s’il pouvait réussir à la déstabiliser un peu et obtenir quelque chose d’elle ça lui ferait gagner un peu de temps. Il n’était pas très optimiste mais l’espoir fait vivre alors… « En plus tu parles trop. Si tu devenais muet, je t’aimerais peut-être plus par contre. C’est pour ça d’ailleurs que je songe de plus en plus, t’arracher la langue. » Il la regarda d’un air désolé puis se mit à réfléchir quelques instants. « Je vais me taire, si ça suffit à votre Bonheur. » Il ne tenait pas vraiment à se faire arracher la langue non plus, quelque chose lui disait que ça ne devait pas être très agréable. « J’ai faim. » décréta-t-elle quand Anthony lui demanda ce qu’elle voulait faire ensuite. Il était toujours partant pour manger alors c’était parfait. « On va aller manger un bout. Enfin… tu vas me payer à manger en fait et après on verra. » Oh, c’était moins bien ça. Il essaya de retenir une petite grimace… Il n’avait que très peu d’argent sur lui en général et il évitait de trop le dépenser pour lui, préférant en garder pour les autres. Mais bon, il s’agissait d’un cas d’extrême urgence… « D’accord. » répondit-elle sans se démonter, toujours le sourire aux lèvres. « Mais j’aimerais connaitre votre prénom avant. » Elle ne le lui avait toujours pas dit et il tenait vraiment à le savoir. Un moyen de la déstabiliser un peu plus s’il réussissait à l’obtenir. « Je n’invite personne à diner si je ne connais pas son nom, c’est un de mes principes. » Comme si ça allait suffire à la convaincre… Mais il pouvait toujours essayer ! « Allez, bouge un peu. T’as encore tes deux jambes, tu pourrais être plus rapide. » Ce qu’elle était difficile quand même. Comme il tenait à les garder, il se mit à avancer. « Je vous laisse choisir où vous voulez manger. »

Ils s’étaient mis à parler des clowns après qu’Irina ait mentionné le fait que le jeune homme pourrait très bien travailler dans un cirque avec ses deux poignets en moins. La russe trouvait que c’était une très bonne idée mais Anthony n’était pas d’accord là-dessus… parce qu’il trouvait les clowns effrayants. Pour le coup, Irina le jugeait vraiment beaucoup. Enfin, elle le jugeait déjà beaucoup avant parce que ce n’était qu’un gamin à qui il manquait visiblement à un ou deux neurones. Mais, elle le jugeait genre encore plus maintenant. « Ne vous moquez pas ! Vous seriez surprise du nombre de personnes qui ont peur des clowns, il y en a plus qu’on pourrait le croire. » La jeune femme plissa les yeux avant de secouer la tête, l’air complètement blasée. C’était juste… complètement ridicule. « Mais les gens sont stupides. Et tu ne fais vraiment pas exception. » En même temps, ça n’avait rien de nouveau ça. Elle avait bien vu dès la première fois où elle avait rencontré Anthony à quel point il était comme tous les autres. Il avait pourtant l’air de croire le contraire Irina l’avait déjà un peu remarqué lorsqu’il avait mentionné leur prétendu connexion. Comme s’ils pouvaient vraiment avoir une chose comme ça. Mais il continuait maintenant, persuadé que la jeune femme l’aimait bien. Comment pouvait-il croire une chose pareille ? Ce se serait su si Irina aimait quelqu’un d’autre qu’elle-même quand même. Quand elle lui fit savoir qu’il se trompait, le jeune homme ne trouva rien de mieux à faire que sourire. Gosh ! Il voulait vraiment se faire arracher la tête lui. « C’est vrai qu’aimer est bien grand mot mais… Vous appréciez au moins un peu ma compagnie. Je suis votre jouet préféré du moment et je le sais, peu importe combien de fois vous le nierez. » Oui, aimer était un bien grand mot effectivement. Irina le dévisagea un moment avec un regard critique et soupira finalement. « Apprécier est un trop grand mot aussi. » lui signala-t-elle quand même. « Mais effectivement, tu es mon jouet préféré du moment. » Elle pouvait au moins lui accorder ça, ça n’avait rien de bien important, surtout quand on savait ce qu’elle faisait de ses jouets. En tout cas, il fallait bien dire qu’Anthony présentait un certain désavantage : il était beaucoup trop bavard. C’est pour ça que la jeune femme en profita pour lui faire savoir qu’elle envisageait de lui arracher la langue maintenant, en plus de tout le reste. « Je vais me taire, si ça suffit à votre Bonheur. » La jeune femme hocha la tête et un sourire satisfait se dessina sur son visage. « Parfait. Tu vois que tu comprends les choses parfois. » Parce qu’elle commençait à vraiment à en douter. Enfin soit. Visiblement las de marcher sans but et de parler avec elle, le jamaïcain finit par lui demander ce qu’elle compter faire. Décidée à ne pas se montrer très exigeante (enfin ou pas), la jeune femme décréta qu’elle avait faim. Ce n’est qu’après qu’elle précisa qu’elle comptait que ce soit lui qui paie à manger. La grimace qu’il fit alors ne lui échappa pas et elle en connaissait bien la raison. Elle avait bien pris ses infos et savait bien qu’Anthony n’avait pas des masses d’argent et c’est pour ça qu’elle avait décidé de jouer là-dessus. « D’accord. » Cette réponse lui convenait. En même temps, elle n’aurait pas aimé en entendre une autre alors. « Mais j’aimerais connaitre votre prénom avant. » La russe poussa un soupir. Il était encore là-dessus, c’était un peu fatiguant quand même. « Je n’invite personne à diner si je ne connais pas son nom, c’est un de mes principes. » « Fine. » lâcha alors la jeune femme. « C’est Irina. » Elle voulait bien le lui dire juste parce qu’elle ne voyait pas l’intérêt de garder le mystère plus longtemps à ce sujet. Il ne fallait juste pas croire qu’elle cédait pour ses beaux yeux. Bien qu’elle ait décidé de ce qu’elle voulait, Anthony ne semblait pas comprendre que le moment était venu de bouger. La russe le tira donc par le bras en lui ordonnant de se mettre en route. « Je vous laisse choisir où vous voulez manger. » Oh, il ne pouvait vraiment pas lui faire plus plaisir. « Ca tombe bien, il y a un restaurant sur la cinquième avenue que j’aime beaucoup. » déclara-t-elle avec un regard moqueur. Il ne s’attendait quand même pas à ce qu’elle lui demande de la pizza ? Elle valait mieux que ça. Elle plissa ensuite les yeux en voyant sa tenue. « Mais tu ne vas pas pouvoir y aller habiller comme ça je pense. » Il n’avait vraiment aucune allure. « Je pense qu’il va falloir remédier ça avant. »

La jeune femme fit remarquer à Anthony qu’il était stupide. Wow, il n’était pas au courant, heureusement qu’elle était là quoi ! Mais bon, il décida de ne pas en faire grand cas – il n’était pas en position de force – et chercha plutôt à lui faire avouer qu’elle l’aimait bien. Ce qui était clairement tout aussi stupide. « Apprécier est un trop grand mot aussi. Mais effectivement, tu es mon jouet préféré du moment. » Mah, il pouvait bien se contenter de ça. S’il faisait trop le difficile et l’embêtait trop avec ça elle allait finir par se lasser et par lui faire de nouveau mal. Il ne voulait pas que ça arrive parce que premièrement, il ne voulait pas avoir, et ensuite parce qu’il avait promis à Shanice qu’il resterait en dehors des problèmes et qu’il ne voyait pas comment il lui expliquer un autre membre fracturé. Il en avait marre d’aller à l’hôpital en plus de ça. Soit. Comme il lui avait promis de se taire, il ne répondit et se contenta de sourire d’un air satisfait. Quelque chose lui disait qu’il n’allait plus sourire très longtemps avec elle mais tant pis.

Anthony commençait à être très embêté par contre. La brune commençait à en avoir marre de lui et elle n’hésiterait pas à le lui faire payer. Il fallait qu’ils trouvent une occupation à présent et en bon gentleman, le jamaïcain lui proposa de choisir ce qu’elle voulait faire. Elle ne mit pas bien longtemps à trouver, elle voulait manger. Et bien sûr c’était à lui de payer quoi, il devait assumer son côté gentleman jusqu’au bout même si elle lui forçait la main. Seulement, il était hors de question qu’il aille dîner avec quelqu’un dont il ne connaissait pas le prénom et ce n’était pas faute de lui avoir déjà demandé.  « Fine. » Le jeune homme avait presque perdu espoir de le savoir un jour et pourtant… « C’est Irina. » Un grand sourire victorieux apparut sur son visage. « Irina... Très joli, j’aime beaucoup. » Par contre il n’allait sans doute pas aimer ce qui suivait. « Ça tombe bien, il y a un restaurant sur la cinquième avenue que j’aime beaucoup. »  Ouais, après réflexion il n’aurait peut-être pas dû lui laisser choisir l’endroit où ils iraient manger. Il fit la grimace, qui disait cinquième avenue disait restaurant chic et au-dessus de ses moyens. Il avait déjà de la peine à se payer un mcdo alors… « Mais tu ne vas pas pouvoir y aller habiller comme ça je pense. » Ceci confirma ses doutes et il ne put que soupirer. « Ils font des hot dogs dans votre restaurant ? J’ai très envie d’un hot dog. Je connais un gars sympa qui en fait des excellents sur Central Park. » Pauvre petit, il ne savait même pas pourquoi il essayait. Tant pis, il allait devoir ruser… Ou partir sans payer. Irina ne le laissa cependant pas se poser plus de questions, revenant sur la question de ses vêtements. « Je pense qu’il va falloir remédier ça avant. » « Hey, je suis très bien habillé ! Je ne vois pas ce qui cloche sérieusement. » Il ne pourrait pas se permettre de s’acheter de nouveaux vêtements en plus de ça et il ne pouvait pas non plus les voler quand même…

Anthony avait de la chance parce qu'Irina était d'humeur presque gentille aujourd'hui. Il ne le voyait peut-être pas mais c'était vraiment le cas. C'est pour ça que la jeune femme consentit même à lui dire comment elle s'appeler. Bien sûr, elle le regretta à la minute où elle vit un énorme sourire victorieux s'afficher sur son visage. Elle avait bien envie de le gifler pour le faire disparaître tiens. Mais comme elle était gentille, elle n'en fit rien. « Irina... Très joli, j’aime beaucoup. » « Oui, je sais. » Enfin que c'était joli. Après, qu'il aime ou pas, elle s'en moquait pas mal. Soit, tout ça ne n'avait pas vraiment d'importance. Ce qui comptait en revanche, c'était l'endroit où ils allaient manger maintenant. Parce que, dans sa nouvelle optique de gentillesse, Irina avait décidé de se contenter de demander à Anthony de lui payer à manger. Ce qui n'était pas grand-chose. Après, si celui-ci avait eu la bêtise de lui demander de choisir où manger, ce n'était en rien sa faute. Il ne s'attendait quand même pas à ce qu'elle se se contente d'un simple hamburger ? Ou d'une pizza. Ca aurait été stupide. La russe laissa alors échapper qu'il y avait un restaurant sur la cinquième avenue qu'elle aimait beaucoup. Après avoir annoncé ça, elle guetta la réaction d'Anthony, le sourire aux lèvres. Evidemment, celui-ci grimaça, il n'avait pas les moyens et Irina le savait parfaitement. Elle décida ensuite d'enfoncer le clou en disant au jeune homme qu'il ne pourrait pas y aller comme ça. Il présentait plutôt mal en effet avec sa tenue et il ferait trop tâche dans le décor. « Ils font des hot dogs dans votre restaurant ? J’ai très envie d’un hot dog. Je connais un gars sympa qui en fait des excellents sur Central Park. » Ce fut au tour d'Irina de grimacer. Des hot-dogs... il pensait vraiment qu'elle allait pouvoir se contenter d'un vulgaire hot-dog ? La brune secoua la tête. « Ca ne se fait pas vraiment de changer d'avis comme ça. C'est toi qui m'a dit de choisir où je voulais manger. » C'était vrai en plus ! Il ne lui avait même pas laisser exiger quoique ce soit (même si elle l'aurait sûrement fait quand même sinon, il y avait des chances). « Donc on ira où j'ai décidé. T'iras trouver ton gars sympa un autre jour. » S'il avait encore de quoi se payer un hot-dog à ce moment-là. Enfin, en attendant, il fallait quand même remédier à son problème de tenue. Irina y tenait vraiment surtout parce qu'elle savait que ça ne l'arrangeait vraiment pas en fait. « Hey, je suis très bien habillé ! Je ne vois pas ce qui cloche sérieusement. »  Irina lui lança un regard méprisant. « T'es très bien habillé oui... pour aller manger un hot-dog. » Mais elle avait déjà établi juste avant que ce n'était pas là-bas qu'ils se rendraient. « Tu ressembles à un paysan.  » En même temps c'est ce qui l'était, mais il pouvait bien faire attention un peu et améliorer un peu son image. « Je ne vois pas pourquoi ça te pose un problème de changer de tenue. » Elle avait pris un air tout à fait innocent pour dire ça, l'air de rien.

Anthony était très embêté à présent et il ne voyait pas comment il pourrait bien se sortir de cette situation. La seule chose qu’il savait était qu’il ne voulait pas rentrer chez lui avec une nouvelle partie de son corps fracturée. Qu’est-ce qui lui avait pris de lui laisser choisir où elle voulait aller manger, il était évident qu’elle allait choisir un tel restaurant, bien trop loin de ses standards, quelque chose qu’il ne pouvait pas se permettre. Il perdait de l’argent rien qu’à imaginer dîner dans un truc comme ça donc il n’osait même pas y penser. Lui, il était plus hot dog et hamburgers vendus dans des roulottes. C’était parfait, tout aussi nourrissant – il n’avait pas besoin de plus – et vraiment moins cher. « Ça ne se fait pas vraiment de changer d'avis comme ça. C'est toi qui m'a dit de choisir où je voulais manger. » Il était stupide, clairement. Il ne savait même pas pourquoi il avait essayé de négocier puisque c’était perdu d’avance. En fait, il ne savait même pas pourquoi il s’entêtait de parler avec la jeune femme puisque tout était toujours perdu d’avance. « Donc on ira où j'ai décidé. T'iras trouver ton gars sympa un autre jour. » Il baissa la tête, dépité. Au pire, il n’avait pas besoin de manger avec elle… Il pourrait toujours la regarder faire en se contentant d’un verre d’eau. « Très bien, si ça peut vous faire plaisir. » consentit-il après s’être redonné une contenance. Shanice allait tellement le tuer… Finalement, peut-être qu’il devait laisser Irina le faire, il souffrirait sans doute moins avec elle. Celle-ci s’attaqua une fois de plus à lui d’ailleurs. Selon elle, il n’était pas assez bien habillé. C’était clair mais il n’avait pas l’habitude de fréquenter des restaurants chics donc… Anthony tenta donc de se défendre un peu pitoyablement. « T'es très bien habillé oui... pour aller manger un hot-dog. » Il haussa les épaules. Elle devrait faire avec de toute façon, il n’avait pas d’autres vêtements. « Tu ressembles à un paysan.  » « Merci du compliment. » répliqua-t-il avec un grand sourire. Cela ne servait à rien de jouer à la victime alors autant essayer de prendre les choses avec enthousiasme. Essayer. « Je ne vois pas pourquoi ça te pose un problème de changer de tenue. » « Oh mais ça ne me pose aucun problème. C’est juste que je ne possède que ce genre de vêtements et comme ils ne vous conviennent pas… » Il afficha une moue désolée. Vraiment, il n’était pas dieu, il ne pouvait pas faire de miracles alors il allait devoir l’aider. « J’imagine qu’on va devoir aller faire du shopping ? » Il n’aimait vraiment pas ça alors il allait surement être très chiant, mais comme elle insistait…

Irina ne s'était pas attendu à ce qu'Anthony apprécie beaucoup sa merveilleuse idée d'aller manger dans une restaurant sur la cinquième avenue. Pour tout dire en fait, elle aurait même été plutôt déçue qu'il ait l'air content de ça. Mais elle ne fut pas déçue. Tout, dans la grimace du jeune homme comme dans ce qu'il alla dire ensuite, prouvait que cette idée l'ennuyer vraiment et Irina était certaine qu'il se demandait maintenant comment il allait bien pouvoir faire pour payer tout ça. C'était amusant. Trop amusant pour qu'elle accepte de se contenter de hot-dog comme il l'avait suggérer. Il lui avait dit de choisir, elle l'avait fait et ils iraient là où l'avait décidé. C'était aussi simple que ça. « Très bien, si ça peut vous faire plaisir. »  Il n'était pas très contrariant le petit aujourd'hui. C'était bien ça, Irina n'allait sûrement pas s'en plaindre. « Ca me fait très plaisir oui. » fit-elle en lui adressant un grand sourire. Mais ils avaient quand même encore quelque chose à régler et il suffisait de regarder Anthony pour le deviner. Sa tenue était très loin de convenir pour un tel restaurant. Il fallait qu'il se change, c'était obligé. Quand le jeune homme vanta les mérites de sa tenue, Irina lui fit savoir qu'il ressemblait vraiment à un paysan. « Merci du compliment. » La russe secoua la tête, franchement désespéré mais ne fit aucun commentaire. S'il était fier d'être un paysan hein, grand bien lui fasse. Sauf qu'il avait aussi la fortune d'un paysan et que rien que pour ça, il n'allait pas rire longtemps. Le plus innocemment du monde, la jeune femme lui demanda finalement pourquoi ça lui posait tellement problème de changer de tenue. « Oh mais ça ne me pose aucun problème. C’est juste que je ne possède que ce genre de vêtements et comme ils ne vous conviennent pas… » Irina hocha la tête. Oui, elle comprenait son souci. « C'est vraiment dommage. » fit-elle au bout d'un moment. Elle poussa alors un soupir exagéré. « Et puis c'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup de magasin à New-York pour remédier à ce genre de problème. » Non, vraiment, elle compatissait beaucoup à l'immense souci qui s'offrait à lui.  « J’imagine qu’on va devoir aller faire du shopping ? »  Sans blague, il avait deviné ça tout seul ? Irina lui flatta pour le coup. Pour un peu, elle aurait presque pu être fière de lui. « Brave garçon. Tu peux avoir des bonnes idées quand tu veux. Dommage que tu ne réfléchisse pas très souvent. » C'était le cas de le dire ça oui. La brune l'entraîna donc à nouveau dans la rue, avançant jusque là où ils pourraient trouver des magasins (chers de préférence). « Je pense qu'il faudrait mieux que tu me laisse choisir. Ca risque d'être catastrophique sinon. » fit-elle en plissant les yeux. « Déjà que ce plâtre fait affreux. » Elle pouvait quand même trouver e moyen de se plaindre de ça, elle était trop forte vraiment.

« Ça me fait très plaisir oui. » Vraiment, il ne voyait pas pourquoi elle disait ça. Gosh, il la détestait tellement de lui faire ça. Il ne pouvait pas lui dire non parce que c’était lui qui lui avait demandé ce qu’elle voulait faire et où elle voulait aller à la base et que ça ne se faisait de revenir sur ses décisions comme ça – il avait essayé de le faire de toute façon mais en vain. Et puis elle lui faisait peur quoi. Elle avait beau être plus petite et menue que lui, Anthony savait que s’ils en venaient à se battre, elle aurait facilement dessus. Elle lui avait bien brisé un poignet la dernière fois et puis elle avait une arme quand même, c’était un plutôt bon argument. Tout cela aurait pu s’arrêter là s’il n’avait pas fallu en plus qu’il se trouve une nouvelle tenue pour aller avec le restaurant chic. Le jamaïcain estimait n’avoir besoin de rire mais cela n’était pas l’avis d’Irina et il avait appris qu’il ne fallait pas trop la contrarier. Il commença par être naïf et dire qu’il ne possédait pas de tels vêtements. « C'est vraiment dommage. » Il haussa les épaules et afficha une mine désolée. Il n’y pouvait pas grand-chose si elle était difficile. « Et puis c'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup de magasin à New-York pour remédier à ce genre de problème. » Ah oui, des magasins, vu comme ça… Ils allaient devoir aller faire du shopping. Cool, il ADORAIT ça. « Brave garçon. Tu peux avoir des bonnes idées quand tu veux. Dommage que tu ne réfléchisses pas très souvent. » « Ce n’est pas ce que j’appelle une bonne idée. » répondit-il en soupirant. Il n’était jamais vraiment allé faire les magasins puisqu’il avait toujours récupéré les vieux vêtements de Malyck. Il trouvait ça chiant et ne voyait pas l’intérêt de passer des heures dans des magasins à essayer des vêtements qu’on n’achèterait surement pas au final. Il n’avait vraiment pas de temps et d’argent à gaspiller là-dedans. « Je pense qu'il faudrait mieux que tu me laisse choisir. Ça risque d'être catastrophique sinon. » continua-t-elle en l’entrainant de nouveau dans la rue. « Bien évidemment. » Il voyait mal ce qu’elle voulait qu’il porte de toute façon et il ne voulait pas se faire réprimander parce qu’il la prenait pour une débile en choisissant n’importe quoi. « Déjà que ce plâtre fait affreux. » Anthony eu un rire mauvais. « Je me demande de qui est-ce la faute. » Irina allait sans aucun doute lui répondre que c’était de sa faute à lui mais il prenait le risque. Ils s’étaient arrêtés devant un magasin que le jeune homme regardait plutôt anxieux. Il se demandait vraiment combien tout cela allait lui couter. « Essayez de ne pas trop me faire ressembler à un pingouin quand même. »

Voilà, c'était décidé, ils allaient aller manger dans un restaurant de la cinquième avenue. Irina était plutôt très contente d'elle. Mais avant d'y aller (et parce qu'il était encore un peu tôt pour manger), elle avait décidé de remédier à la tenue du jeune homme. Il ne semblait pas non plus apprécier ça (en même temps, il n'aimait aucune des idées de la russe, ce n'était pas difficile) et déclara qu'il ne pouvait pas se changer parce qu'il ne possédait que des vêtements dans le style de ceux qu'ils portaient aujourd'hui. En l'entendant dire ça, la brune posa un regard dur sur lui et en profita pour lui apprendre qu'il y avait des magasins à New-York. De toute manière, elle n'avait pas envisagé une seule seconde qu'Anthony aille se changer lui quand elle avait dit qu'il fallait remédier à ça. C'était beaucoup plus amusant de l'emmener faire les magasins. « Ce n’est pas ce que j’appelle une bonne idée. »  Le contraire aurait été étonnant. La brune roula des yeux. « Cesse de geindre un peu comme un enfant. T'es fatiguant. » Il allait finir par épuiser ses réserves de patience après. « En plus, tu vas enfin avoir l'air sortable un peu. Tu devrais être content. » Yep. En fait, elle était en train de lui rendre un grand service. On pouvait dire qu'elle était très généreuse alors, non ? Enfin, pas non plus au point de lui laisse choisir ce qu'il allait porter non plus, elle craignait trop une catastrophe. Le jeune homme avait quand même des goûts douteux. « Bien évidemment. » La brune hocha la tête avec un air satisfait. Il n'avait pas le choix de toute manière mais c'était bien que pour une fois il se range à son avis sans discuter. Lorsqu'elle le regardait en essayant de voir ce qu'elle pourrait faire de lui, le regard de la brune tomba sur le plâtre et elle trouva le moyen de se plaindre de la laideur de celui-ci.  « Je me demande de qui est-ce la faute. » La jeune femme fit la moue. « Pas la mienne assurément. » Ce n'était pas elle qui lui avait posé ce plâtre hideux. Elle avait peut-être une petite part de responsabilité dans le poignet cassé mais c'était seulement parce qu'Anthony l'avait provoqué. Donc en gros, rien de tout ça n'était de sa faute. Ils avaient avancés un peu vers les magasins. « Essayez de ne pas trop me faire ressembler à un pingouin quand même. » « On verra bien. » éluda-t-elle. La jeune femme trouva un magasin qui lui convenait et attira le jamaïcain à l'intérieur. Elle regarda ensuite rapidement autour d'elle. « Reste ici. Donne moi deux minutes. » ordonna-t-elle alors. Elle trouverait plus vite ce qu'elle voulait sans boulet pour le ralentir. Elle arpenta rapidement quelques rayons, attrapa quelques vêtements qui lui convenaient et revint vers le jeune homme. Elle le tira ensuite par le bras vers les cabines d'essayages avant de tout lui mettre dans les bras. « Tiens essaie ça. Je pense que la taille devrait convenir. » dit-elle après réflexion. Enfin, elle avait jauger comme ça mais elle ne pensait pas s'être trop tromper.

« Cesse de geindre un peu comme un enfant. T'es fatiguant. » Il n’y pouvait rien si elle faisait tout pour le contrarier. Et puis Shanice et Malyck n’arrêtaient pas dire qu’il était leur premier bébé alors il avait bien le droit d’agir comme tel de temps en temps. Ils auraient aimé le voir leur donner raison pour sûr. Sauf que cela ne plaisait pas à Irina et qu’il allait devoir se calmer très vite s’il ne voulait pas qu’elle le fasse souffrir. « En plus, tu vas enfin avoir l'air sortable un peu. Tu devrais être content. » Selon lui il avait déjà l’air sortable. Il n’avait pas besoin de plaire aux autres du moment qu’il se sentait bien dans sa tenue. Mais là encore, Irina n’aimait pas ça. Il n’aimait pas devoir faire ce qu’elle lui dictait, il aimait être libre et n’avoir à contenter personne. Elle était une horrible petite dictatrice qui lui faisait affreusement peur et il ne pouvait rien contre elle. Il était forcé de jouer le jeu mais honnêtement il avait de plus en plus de mal. « Je suis vraiment très content. » Il avait même le sourire à peine forcé pour le prouver. Sauf qu’Irina n’était surement pas dupe et comprendrait facilement qu’il était sarcastique. Mais gosh elle était tellement difficile aussi. Pourquoi n’aimait-elle pas les hot-dogs ? Pourquoi ne pouvait-elle pas le laisser tranquille un peu ? Elle trouvait même le moyen de se plaindre du plâtre qu’il portait à cause d’elle. « Pas la mienne assurément. » Le jamaïcain leva les yeux au ciel. « S’il ne vous plait pas libre à vous de le redécorer à votre gout hein. Mais il va malheureusement falloir faire avec. » Il était malheureusement coincé avec ce truc pour encore un bon moment. Et puis il n’était plus à ça près non plus. Il lui demanda tout de même de ne pas le transformer en pingouin. Il serait déjà bien assez ridicule comme ça, on verrait tout de suite qu’il ne serait pas à sa place. « On verra bien. » Voilà qui était rassurant. Il suivit néanmoins la jeune femme jusqu’à l’intérieur du magasin. « Reste ici. Donne-moi deux minutes. » Oh elle pouvait prendre tout le temps qu’elle voulait. Et puis il n’allait pas l’accompagner, non, il n’aurait fait que la ralentir et cela l’aurait énervée encore plus. Il s’exécuta donc et resta immobile à observer les autres clients. Irina revint comme promis au bout de peu de temps et l’emmena jusqu’aux cabines d’essayage. « Tiens essaie ça. Je pense que la taille devrait convenir. » Il regarda les vêtements un peu perdu, comme s’il s’agissait de déchets toxiques, soupira, puis finit par entrer dans la cabine. Il en sortit quelques instants plus tard vêtus de la sélection de la jeune femme. « How you like me now ? » demanda-t-il tout en tournant doucement sur lui-même et en prenant la pose.

Irina était en plein en train de faire une BA là. Elle avait entrepris de rendre Anthony plus sortable. Il y avait fort à parier qu'après ça, elle n'aurait plus rien à faire de bien pendant au moins les vingt années à venir. Ou cinquante en fait. Oui, les cinquante prochaines années à venir sans rien avoir à faire de bien semblait mieux. En tout cas, loin de se réjouir de ça et d'apprécier sa chance, le jamaïcain était juste capable de geindre et de faire le bébé. Tout ça parce qu'il aurait préféré avoir à un hot-dog et, plus généralement, ne pas avoir à passer du temps avec elle. Néanmoins, il sembla se rendre compte de l'agacement de la jeune femme lorsqu'elle lui fit une remarque. Puisqu'il reprit la parole avec un sourire forcé. « Je suis vraiment très content. » Ouais, on faisait plus crédible mais ça convenait à Irina parce qu'elle n'aurait pas voulu qu'il se montre trop heureux. Elle était difficile en plus. « [color:74fd=#indianred]Je pourrais presque y croire. » fit-elle avec un sourire moqueur. « Enfin c'est bien. » Elle lui tapota gentiment l'épaule avant que son attention ne soit attiré par le plâtre. Il était vraiment affreux et quand elle fit une remarque à ce sujet, Anthony chercha à lui faire comprendre qu'elle était la seule responsable de ça. Comme si ! Qu'est-ce qu'elle y pouvait elle si il l'avait énervé hein ? Rien. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même et elle aussi pouvait s'en prendre à lui d'autant plus du coup. « S’il ne vous plait pas libre à vous de le redécorer à votre gout hein. Mais il va malheureusement falloir faire avec. » « Ouais non, j'ai passé l'âge de décorer les plâtres. » Depuis longtemps même. « Donc ça ira pour cette fois. » finit-elle par conclure. « Mais la prochaine fois que je te sortirais, je veillerais à ce que tu ne l'ai plus. » Un sourire satisfait se dessina sur les lèvres de la jeune femme tandis qu'elle observait Anthony du coin de l'oeil pour voir sa réaction. Elle l'entraîna ensuite dans un magasin et laissa le jeune homme en plan pendant quelques minutes pour aller lui choisir des vêtements. Lorsqu'elle revint vers lui, elle lui fourra les vêtements dans les bras et le conduisit dans une cabine d'essayage. Vu la tête qu'il faisait en regardant les vêtements, elle faillit même préciser qu'ils n'allaient pas le manger. Il sortit de la cabine avec ce qu'elle lui avait donné à essayer et la jeune femme le jaugea un moment du regard, l'oeil critique. « How you like me now ? » « La manière dont tu prends la pose est parfaitement ridicule. » déclara-t-elle d'abord. Elle se rapprocha ensuite de lui tout en continuant de l'observer. « Mais sinon, ça fera l'affaire. T'es plutôt pas mal. » Qu'est-ce qu'elle disait tout à m'heure déjà ? Ah oui, elle était vraiment trop généreuse. « Profite du compliment. » jugea-t-elle bon de préciser. Surtout qu'il n'allait vraiment pas aimer la suite. La russe le laissa aller se rhabiller en l'attendant patiemment et l'attrapa de nouveau par le bras. Ils quittèrent les cabines d'essayages et Irina s'arrêta à mi-chemin entre les caisses et la sortie et un petit sourire se dessina sur ses lèvres. « Tu sais quoi. Tu vas aller régler, moi je vais t'attendre dehors d'accord. » Parce qu'elle avait vraiment très hâte de voir comment il allait se débrouiller maintenant.

« Je pourrais presque y croire. » Anthony restait sur ses positions, Irina était définitivement difficile. Il faisait vraiment beaucoup d’efforts, juste pour elle et elle trouvait encore le moyen de se plaindre ! Le pire était qu’il ne pouvait même pas la blâmer parce qu’il allait le payer le prix fort. « Enfin c'est bien. » Ah, il préférait quand même ça. Un léger sourire pris possession de son visage et il pencha la tête, appréciant sa reconnaissance. Seulement, la jeune femme n’allait pas rester contentée bien longtemps. Elle venait en effet de porter son attention sur le plâtre du jamaïcain qui n’était franchement pas beau à voir. Il était on ne peut plus d’accord mais il n’avait pas vraiment le choix là, si elle n’avait pas décidé de lui briser le poignet quelques jours plus tôt il n’aurait pas eu à supporter ce truc gênant. Enfin, si cela ne lui plaisait pas, la jeune femme n’avait qu’à le redécorer à son gout vu qu’elle avait l’air de vouloir lui faire subir un relooking complet. Il n’était franchement plus à ça près.« Ouais non, j'ai passé l'âge de décorer les plâtres. Donc ça ira pour cette fois. » Anthony se mit à rire. « C’est bien de garder une âme d’enfant vous savez. » Il la voyait vraiment mal se laisser aller à l’insouciance cela dit. « Mais la prochaine fois que je te sortirais, je veillerais à ce que tu ne l'ai plus. » Inquiet, il haussa un sourcil. « Comment ça ? » Soit elle allait lui enlever de force soit elle comptait le laisser tranquille pendant quelques semaines. Bizarrement, il préférait la seconde option. « Vous voulez dire que je vais avoir le bonheur de vous revoir ? » ajouta-t-il un grand sourire aux lèvres, sans exagération aucune. Au moins il aurait le temps de se préparer psychologiquement. Parce qu’il ne l’était clairement pas pour ce qui allait suivre : du shopping. Irina lui avait trouvé quelques vêtements qu’il avait accepté d’essayer – il n’avait pas eu tellement le choix en fait. « La manière dont tu prends la pose est parfaitement ridicule. »  Il haussa les épaules, ça l’amusait lui. « Mais sinon, ça fera l'affaire. T'es plutôt pas mal. » Quoi ? Il se répéta ce que venait de dire la jeune femme plusieurs fois histoire de réaliser qu’il ne l’avait pas rêvé. Il cligna même des yeux plusieurs fois, la bouche ouverte par la surprise. « Vous venez de me faire un compliment ? Un compliment est sorti de votre bouche, vraiment ? » Elle le lui confirma sans tarder. « Profite du compliment. » Il hocha vivement la tête. « Je vais le faire graver dans du marbre et vous le rappeler à chaque fois que l’on se verra. » Bon peut-être pas non plus parce qu’il allait vite lui taper sur les nerfs mais il en profiterait assurément puisque cela ne se reproduirait surement pas de sitôt. Convaincue, la jeune femme l’accompagna jusqu’aux caisses où elle l’abandonna lâchement. « Tu sais quoi. Tu vas aller régler, moi je vais t'attendre dehors d'accord. » Il ne savait pas pourquoi il ne l’avait pas vu venir tellement c’était évident qu’elle allait le laisser en plans comme ça. Il soupira, incapable de protester parce qu’elle était déjà loin. Il attendit qu’arrive son tour face à la vendeuse, cherchant une solution à son problème. Et il n’y en avait pas, comme il n’avait pas d’argent il devrait voler. Et comme il ne voulait pas voler… Il sortit donc de la file et alla remettre les vêtements à leur place, sur les portants. Il sortit ensuite du magasin les mains dans les poches, s’efforçant de se donner un air détaché mais en réalité inquiet de la réaction d’Irina. « Comme je n’avais pas d’argent, j’ai dû aller reposer les vêtements. C’était soit ça soit on n’allait pas dîner et vous avez l’air de tenir vraiment à ce dîner alors… J’ai dû faire un choix extrêmement difficile. »

Après s'être plaint du plâtre d'Anthony, Irina avait laissé entendre qu'elle ferait avec cette fois mais qu'elle veillerait à ce qu'il ne soit plus là la prochaine fois. Non parce qu'à moins qu'elle ne finisse par le tuer aujourd'hui, elle supposait qu'elle aurait bien envie de venir l'embêter une fois de plus. En l'entendant dire ça, le jeune homme haussa les sourcils. « Comment ça ? » Irina le regarda comme s'il était demeuré. C'était sûrement un peu le cas en fait. Et il le lui avait déjà montré plusieurs fois en fait alors il faudrait sûrement qu'elle cesse d'être aussi surprise et atterrée par ça à chaque fois. « Je ne vois pas ce que tu n'as pas compris dans ce que je viens de dire au juste. » Non parce qu'elle avait été très claire quand même. N'importe qui aurait compris ce qu'elle avait dis. « Vous voulez dire que je vais avoir le bonheur de vous revoir ? »  Le bonheur. Comme si elle allait y croire à ça. C'est comme le grand sourire qu'il affichait actuellement. C'était juste... trop. « C'est ce que je voulais dire oui. » fit-elle en roulant des yeux.

Lorsqu'ils arrivèrent au magasin, Irina confia à Anthony les vêtements qu'elle avait choisi pour qu'il les essaie. Il prit une pause ridicule en les portant ça mais malgré ça, la russe dut bien admettre que ça lui allait plutôt bien. Il avait déjà l'air plus sortable maintenant et elle aurait un peu moins honte d'être vu avec lui.  Elle lui fit savoir et comme toujours, le jamaïcain eut une réaction exagéré, clignant les yeux plusieurs dois.  « Vous venez de me faire un compliment ? Un compliment est sorti de votre bouche, vraiment ? »  La jeune femme lui lança un regard désespéré. « Remets toi gars hein. » En plus, ce n'était pas non plus le compliment de l'année. En tout cas, il pouvait en profiter parce que ce n'était pas le genre de chose qui arriverait très souvent. « Je vais le faire graver dans du marbre et vous le rappeler à chaque fois que l’on se verra. » « Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée. » répondit-elle sur un ton détachée. Enfin, s'il voulait prendre le risque hein, mais elle ne serait juste pas toujours de bonne humeur. Soit, le choix des vêtements avaient été fait et en chemin vers la sortie, Irina abandonna Anthony pour qu'il puisse aller régler ses achats tout seul comme un grand. Elle se posta devant la sortie dehors et n'eut pas à attendre bien longtemps avant de voir Anthony revenir vers elle... les mains vides. Elle aurait pu parier là-dessus en fait. La jeune femme lui lança un regard complètement blasé. « Comme je n’avais pas d’argent, j’ai dû aller reposer les vêtements. C’était soit ça soit on n’allait pas dîner et vous avez l’air de tenir vraiment à ce dîner alors… J’ai dû faire un choix extrêmement difficile. » « Tu aurais pu les les prendre quand même. Mais bon. Tu viens de me donner raison. » commenta-t-elle alors. « J'étais presque certaine que tu reviendrais les mains vides de là. Tu es tellement... » Elle lui lança un regard méprisant. Une chose était sûre, il avait de la chance qu'ils soient dans une rue remplie de monde là. Irina attrapa son sac et en sortit un paquet de billets qu'elle lui tendit. « Retournes-y. J'ai toujours envie de manger et je n'ai toujours pas envie de me montrer à côté de quelqu'un habiller comme ça. » Mais ce n'était pas un cadeau. « Tu me rembourseras plus tard. » ajouta-t-elle alors. « Et presse toi un peu par pitié, je t'ai assez attendu. »