Avec le temps, Anthony arrivait de mieux en mieux à gérer son boulot, ses études et ses responsabilités envers sa famille. Bien sûr il était plus fatigué qu’avant mais il avait toujours voulu que Shanice et Malyck lui donnent sa chance alors il ne se plaignait pas. Enfin, juste intérieurement. Bien sûr il n’était pas infaillible et il lui arrivait parfois de donner raison à sa sœur quand elle disait qu’elle ne pouvait pas avoir confiance en lui. Il était quand même plutôt fier de lui cela dit. Il comprenait mieux ce par quoi étaient passés ses ainés et il arrivait à mieux comprendre leurs positions ou certaines de leurs réactions passées. Le jeune homme avait mis du temps à comprendre tout ça et il avait agi comme un crétin pendant une bonne partie de son adolescence. Mais maintenant tout ça était derrière lui et il faisait des efforts.

Pour une fois, Anthony n’avait pas spécialement à se dépêcher de rentrer chez lui. Shanice pouvait garder les petits, il avait fini les cours pour la journée et il n’avait pas à aller travailler avant plusieurs heures. Il allait sans doute en profiter pour voir des amis qu’il délaissait un peu depuis un moment. Il ne se vidait jamais vraiment la tête et n’avait que peu de temps pour se reposer. Il sortit donc de l’établissement à la hâte pour aller rejoindre quelques personnes dans un café tout près. Sauf qu’il ne trouva pas ces personnes là où ça aurait dû être le cas, et pour cause : elles étaient encore dans l’enceinte de Columbia. Cette perspective n’était pas réjouissante pour autant. Une bagarre avec en effet éclaté et bien que le jeune homme n’en connaissait pas les raisons, il ne pouvait laisser ses amis se prendre une raclée comme ça. Mais plutôt que de prendre parti et de se mettre à donner des coups il préféra tenter de mettre un terme à tout ça. Sauf qu’il était le seul à avoir eu cette idée et qu’elle se révéla bien vite être mauvaise. En effet, ses efforts étaient vains et tout ce qu'il récolta fut un poing sorti de nulle part en pleine figure. Il se reçut un autre coup au niveau de l’abdomen ce qui le sonna suffisamment pour l’empêcher de bouger pendant quelques secondes. Et maintenant, il était pris à parti dans cette bagarre sans savoir pourquoi. Il fut donc obligé de répliquer pour se défendre mais il avait quand même un peu de mal.

Irina venait de passer une journée de paysanne normale. C'était sa manière à elle pour dire qu'elle avait fait acte de sa présence à la fac. Et comme à chaque fois que ça lui arrivait, elle comprenait tout de suite pourquoi elle ne faisait pas ça plus souvent. C'était quand même affreusement agaçant d'être quelqu'un de quelconque et de ne pas susciter plus d'attention que ça. Mais bon, en l'honneur de la rentrée, elle avait fait un effort. Et aussi parce que depuis sa blessure (qui l'avait beaucoup plus affaiblie qu'elle ne voulait bien l'admettre), elle était restée beaucoup chez elle, jusqu'à en avoir marre et aujourd'hui elle avait eu besoin de côtoyer des petits gens. Ne serait-ce que pour se rappeler à quel point elle les détester et aussi, pourquoi pas, histoire de trouver quelqu'un d'autres à terroriser.

Soit, après sa journée de personne quelconque, elle avait prit la direction de la sortie de la fac parce que, finalement, elle s'était trouvé mieux à faire entre temps. En même temps, il n'y avait rien de difficile à trouver mieux à faire que ça en fait. Sur le chemin de la sortie, elle croisa des types en train de se battre. Ils étaient vraiment pathétiques, elle trouvait. Mais plus pathétiques encore étaient les personnes qui les regardaient sans rien faire et en se marrant juste. Pas qu'elle voulait qu'ils interviennent non, juste qu'elle pensait que leur vie devait être vraiment triste s'ils n'avaient rien de mieux à faire pour s'occuper que regarder ça. Ce n'était pas son cas à elle en tout cas et elle allait passer son chemin quand elle reconnut Anthony dans la mêlée. Gosh, bien sûr, ça n'aurait même pas du l'étonner. Comme elle n'aurait pas du être étonné par le fait qu'il semblait manifestement en difficulté. Il ne savait même pas se battre. Elle roula des yeux et lâcha un soupir. Rien ne lui forçait intervenir. Il aurait même mieux valu qu'elle ne fasse rien en fait. Mais c'était Anthony... Ca ne justifiait rien en fait ça mais elle supposait que peut-être quelque part, contrairement à ce qu'elle avait affirmée, elle se sentait un peu redevable de l'aide qu'il lui avait apporté la dernière fois. Et comme elle haïssait ce sentiment, elle devait l'aider pour qu'ils soient quittes. Oui voilà, ça devait être exactement ça. En soupirant à nouveau, elle s'avança donc vers les crétins qui se battaient et envoya un coup de poing violent dans l'épaule de celui qui frappait actuellement Anthony. Cela suffit à faire reculer l'autre qui laissa échapper un grognement avant de la regarder interloqué. Elle tira ensuite le jeune homme par le bras pour qu'il s'éloigne du tas. Elle voulait bien l'aider lui mais les autres pouvaient bien se débrouiller. « Alors toi, on peut dire que t'es doué pour t'attirer des ennuis. » laissa-t-elle échapper une fois qu'ils furent suffisamment éloigner. Elle le dévisagea ensuite, voir dans quel état il était. « Ca va ? » Elle demandait ça par pure politesse évidemment.

Shanice avait peut-être raison en fin de compte. Peut-être qu’Anthony n’était encore qu’un gros bébé et n’était pas capable de se débrouiller tout seul. Peut-être qu’il ne savait pas rester loin des ennuis, qu’il les attirait comme un véritable aimant et que de ce fait on ne pouvait pas lui faire confiance. Pourtant il n’avait jamais eu de problème jusqu’ici en travaillant au Scorpio. Cet établissement n’était pourtant pas réputé pour être fréquenté par des anges. Enfin à côté de ça il va quand même réussi à se mettre à dos une russe qui n’était pas un ange non plus alors qu’il se trouvait à l’université. Alors bon, les apparences… Cette russe le collait en plus. Peu importe ce qu’il faisait, peu importe la quantité d’énergie qu’il fournissait à l’éviter, il finissait toujours par retomber sur elle. Elle était pourtant synonyme d’ennuis, ça clignotait en gros dans son esprit dès qu’il la voyait mais il ne pouvait pas grand-chose. Surtout que contre toute attente cela ne le dérangeait plus tant que ça de tomber sur elle. Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait pas essayé de le tuer. En fait, depuis son poignet cassé lors de leur première rencontre il n’avait pas à se plaindre.

Aujourd’hui, alors qu’il était à mille lieux de penser qu’il pouvait retomber sur elle dans de telles circonstances, ce fut pourtant le cas. En fait il n’avait pas été capable de penser à grand-chose à part au fait qu’il avait été stupide – pour changer – d’avoir pu penser qu’il aurait pu mettre un terme à une bagarre tout seul et surtout qu’il aurait pu s’en tirer indemne en intervenant. Ce n’était pas un gringalet, il était même assez sportif… Mais ce n’était pas un bagarreur. Il n’avait pas envie de faire mal juste pour le plaisir, ou de faire mal tout court en fait. Du coup, pris à parti bien malgré lui dans la bagarre général, il eut bien de mal à s’en sortir. Jusqu’à ce que quelqu’un le tire en dehors de cette confusion et l’emmène un peu à l’écart. Ce n’est que là qu’il put constater qu’il s’agissait d’Irina, son très cher pot de colle russe. « Alors toi, on peut dire que t'es doué pour t'attirer des ennuis. » Après avoir soufflé quelques instants pour tenter de reprendre ses esprits, le jeune homme se releva en affichant un petit sourire. « Je croyais que tu ne m’étais pas redevable ? » commença-t-il sur un ton moqueur. « Et non je ne vois absolument pas ce que tu veux dire. » Pour une fois il n’était responsable de rien. « Ça va ? » lui demanda-t-elle ensuite. Anthony se mit à rire. « Tu sais tu n’es absolument pas obligée de faire semblant de t’inquiéter. Mais ça devrait aller, merci. »

Normalement, Irina avait mieux à faire que de se mêler à des bagarres de gamins comme ça. C'est pour ça qu'elle avait détourné la tête avec l'intention de passer son chemin. Elle avait néanmoins changé d'avis en voyant qu'Anthony se trouvait mêlé à cette bagarre. Elle ne voyait même pas pourquoi en fait. Ce n'était vraiment pas sa faute si le jeune homme avait un certain dont pour s'attirer des ennuis. Elle n'avait pas à lui sauver la mise comme ça. Sauf que lui, il l'avait fait pour elle. Et sa blessure était autrement plus grave que ça donc elle supposait qu'elle pouvait faire un effort juste là. Comme ça, elle n'aurait plus jamais à se sentir de redevable de quoique ce soit envers lui. Voilà, c'était aussi simple que ça. Elle alla donc sortir Anthony de  ses ennuis en s'en mêlant le moins possible. Les autres pouvaient bien continuer à se battre si ça leur chantait, ça lui était égal. Elle tira donc le jeune homme par le bras jusqu'à un peu plus loin et fit finalement une remarque sur le fait qu'il était décidément très douée pour s'attirer des ennuis. Ca n'aurait pas pu être plus vrai, même quand elle lui laissait la paix, il arrivait à se trouver dans des bagarres comme ça. Avant de lui répondre, Anthony prit quand même le temps de reprendre son souffle avant de se mettre à sourire. Gosh, elle haïssait vraiment quand il souriait comme ça, elle avait vraiment envie de le frapper. « Je croyais que tu ne m’étais pas redevable ? » Evidemment, elle aurait dut s'y attendre à ça. La russe pinça les lèvres. « C'était le cas. » répondit-elle sèchement « Et c'est encore plus vrai maintenant. » Elle lui lança un regard agacé. « Je crois que le mot que tu cherchais là était merci. » Oui parce que c'était la moindre des choses quand même là. Et puis, s'il avait commencé par ça, le fait qu'il se moquait d'elle aurait presque pu mieux passer. Enfin, ou pas. « Et non je ne vois absolument pas ce que tu veux dire. » « Bah oui, bien sûr. » fit-elle en roulant des yeux. « Tu noteras que je ne suis responsable de rien cette fois. » Ca devait être bizarre pour lui de ne pas pouvoir la blâmer une fois de plus. Parce qu'elle avait déjà pu remarquer qu'il aimait bien faire ça. Très polie, elle lui demanda ensuite si ça allait. Il était un peu amoché quand même. Elle regretta sa question quand le jeune homme se mit à rire. « Tu sais tu n’es absolument pas obligée de faire semblant de t’inquiéter. Mais ça devrait aller, merci. » La brune soupira. « Fine. Navrée de m'être montré polie. » Pas besoin de préciser qu'elle se posait vraiment la question et ne faisait pas semblant. Soit, elle n'avait pas plus à se préoccuper de lui. « A la prochaine alors. » Ou pas forcément, parce qu'elle restait loin de lui depuis la dernière fois. C'est ce qu'il avait voulut et elle respectait sa promesse. Et ça lui coûtait un peu en fait.

Contre toute attente, Irina était une fois de plus dans les parages alors qu’Anthony s’était une fois de plus attiré des ennuis. Elle était décidément tout le temps et ce n’était pas juste une façon de parler ou d’exagérer. Où qu’il aille elle y allait aussi et ils finissaient toujours par se retrouver par « hasard ». Le jeune homme commençait à se demander si elle ne le suivait pas réellement pour il ne savait quelle raison tordue mais il était convaincu que de toute façon avec elle tout était possible. Alors qu’elle l’avait éloigné de la cohue, la jeune femme lui fit remarquer qu’il était décidément doué pour s’attirer des ennuis. Il ne pouvait pas la contredire et il lui offrit un de ses sourires pour réponse, avant de lui répliquer qu’elle n’était pas censée lui être redevable. Pourtant elle l’avait sorti de là alors qu’il était en difficulté. Il ne lui avait absolument rien demandé et il ne lui en aurait sans doute pas voulu si elle n’avait rien fait. « C'était le cas. Et c'est encore plus vrai maintenant. » Anthony secoua la tête d’un air amusé. « Pourquoi as-tu fait ça alors ? » Il n’était pas en train de lui dire qu’elle n’aurait pas dû, il était juste curieux de ce soudain changement d’avis. « Je crois que le mot que tu cherchais-là était merci. » lui fit-elle ensuite, agacée. Ah oui, il lui semblait bien qu’il avait oublié quelque chose d’important. « Merci beaucoup Irina. » articula-t-il très lentement, toujours avec le sourire. Il lui fit ensuite savoir qu’il ne s’attirait pas tant d’ennuis que ça… Sauf que cela sonna terriblement faux et même lui s’en rendit compte. « Bah oui, bien sûr. » Il voulut lui faire remarquer que c’était à chaque fois à cause d’elle mais elle prit les devants : « Tu noteras que je ne suis responsable de rien cette fois. » « Oh mais je n’ai rien dit. » répliqua-t-il d’un air innocent. Il avait juste failli le dire, ce n’était absolument pas la même chose. Irina voulut ensuite s’assurer qu’il allait bien mais comme il n’était pas habitué à de telles attentions le jamaicain lui fit savoir qu’elle n’avait pas besoin de faire semblant de s’inquiéter pour lui, qu’il s’en sortirait très bien. « Fine. Navrée de m'être montré polie. » Le plus étrange là-dedans c’est qu’elle semblait sincère. Non, ça ne pouvait pas être ça, Anthony devait avoir reçu un coup trop fort à la tête et il délirait. « A la prochaine alors. » Anthony soupira et leva les yeux au ciel. « Attends… Tu t’es vraiment inquiétée ? Sincèrement ? » Il devait savoir s’il hallucinait ou pas maintenant, prenant le risqué qu’elle l’envoie une fois de plus joliment balader. Il s’y était habitué maintenant.

Maintenant qu'elle avait attiré Anthony loin de la bagarre et qu'elle voyait le sourire que celui-ci avait, Irina regrettait un peu de l'avoir aider. Elle le regretta encore plus quand il se moqua clairement d'elle à propos du fait qu'il ne la pensait pas redevable. C'était le cas. Elle le pensait aussi en tout cas jusqu'à ce qu'elle le voit aujourd'hui et ne décide de lui venir en aide. Mais ça, elle n'avait pas spécialement envie de lui avouer et lorsqu'elle confirma qu'effectivement elle ne lui lui devait rien, elle ne pensa pas que ce serait d'autant plus pénible d'expliquer son geste après. « Pourquoi as-tu fait ça alors ? » Et oui, forcément, il fallait justement qu'il pose cette question. « Jour de générosité. » fit-elle en haussant les épaules. « Profites-en. » Même si en fait, elle ne ferait rien de plus pour lui. De toute façon, ça n'en valait pas la pine, le jamaïcain était trop ingrat, il n'avait même pas songé à la remercier pour ce qu'elle avait fait. « Merci beaucoup Irina. » C'était dingue comme, même quand il la remerciait, elle avait l'impression qu'il se moquait d'elle. Il devait avoir un certain donc pour ça. En guise de réponse, la jeune femme hocha juste la tête. Elle préféra ensuite se concentrer sur le gros mensonge qu'il venait de dire comme quoi il ne voyait pas ce qu'elle voulait dire quand elle évoquait sa fâcheuse tendance à avoir des ennuis. Comme si ! Ca sonnait tellement faux dans la bouche du jeune homme ça. Bien sûr qu'il s'attirait toujours des ennuis. Mais aujourd'hui, contrairement à d'habitude, ce n'était pas de sa faute à elle. « Oh mais je n’ai rien dit. » Irina lui lança un regard blasé. « Mais tu allais le faire. » Elle l'avait sentie venir ça. « Ou tu l'as au moins pensé très fort. » Et honnêtement, elle ne pouvait même pas l'en blâmer. Elle se soucia après de savoir si ça allait et Anthony lui répondit qu'elle n'avait pas besoin de faire semblant de s'inquiéter. Le pire là-dedans, c'était sûrement qu'elle ne faisait pas semblant en fait. Enfin... elle ne savait pas trop. Soit, s'il ne la croyait pas tant pis. Elle n'allait pas débattre plus de ça avec lui. Elle s'excusa donc de s'être montrée polie et décida de lui fausser compagnie. Elle n'allait pas s'éterniser en sa présence. Elle n'eut néanmoins pas le temps de partir bien loin. « Attends… Tu t’es vraiment inquiétée ? Sincèrement ? » La jeune femme pinça les lèvres. « Oui. Enfin... Non. Peut-être. Je sais pas. » Elle secoua alors la tête. « Qu'est-ce que ça peut faire de toute manière ? »

Connaissant Irina, il n’était pas surprenant qu’Anthony soit justement surpris qu’elle lui soit venue en aide sans qu’il ne lui demande rien. Surtout que même en lui demandant il n’avait aucune assurance qu’elle le fasse. Comme c’était ce qu’il savait faire de mieux avec elle le jeune homme prit la chose à la légère et se moqua quelque peu d’elle. Elle lui avait bien précisé la dernière fois, quand il l’avait aidée, qu’elle ne lui était en aucun cas redevable. Anthony s’était fait à cette idée et il ne se serait donc pas attendu à ce qu’elle le tire de là, surtout que ce serait un sacré hasard qu’ils se croisent ici. Soit. Comme elle lui répéta une nouvelle fois qu’elle ne lui devait effectivement rien le jamaicain lui demanda pourquoi elle avait ça. Il avait du mal à l’imaginer faire quelque chose gratuitement et encore moins pour lui. « Jour de générosité. » Il manqua de se mettre à rire mais elle n’aurait pas apprécié. Pourtant ça sonnait très absurde dans la bouche de la jeune femme. « Profites-en. » Tentant de ne pas sourire à nouveau pour ne pas l’énerver plus, Anthony hocha doucement la tête. « J’apprécie beaucoup ton geste, ne te méprend pas là-dessus. Puis j’imagine aisément à quel point faire ça t’a couté alors… j’apprécie d’autant plus. » Cela ne se reproduirait sans doute jamais vu son attitude… Il s’en souviendrait d’autant plus facilement. Mais il fallait l’excuser quand même, Irina ne l’avait jamais habitué à ça. « Et donc merci, je m’en serais très mal sorti tout ça. » s’excusa-t-il ensuite plus sincèrement, sans se moquer cette fois simplement parce qu’elle ne l’avait pas réclamé. La jeune femme insinua ensuite qu’il s’attirait toujours des ennuis et il fallait répliquer que c’était toujours de sa faute à elle mais se retint au dernier moment. « Mais tu allais le faire. Ou tu l'as au moins pensé très fort. » « Tu sais lire dans les pensées maintenant ? » se moqua-t-il vaguement. Il avait du mal à se défaire de ça en fait, c’était plus fort que lui. Il l’avait peut-être pensé mais elle n’avait pas besoin de le savoir. A sa grande surprise, Irina lui demanda ensuite comment il allait. Il lui assura qu’elle n’avait pas besoin de faire semblant de se faire du souci pour lui, il n’attendait et n’attendrait rien d’elle à vrai dire. Seulement elle s’offusqua. Il ne pensait pas qu’elle allait s’offusquer pour ça en fait, pourtant elle semblait sincère ce qui le déstabilisa quelque peu. Il ne la laissa pas partir, il voulait comprendre. « Oui. Enfin... Non. Peut-être. Je sais pas. » Anthony la regarda un peu surpris. Il était aussi perdu qu’elle semblait l’être. « Qu'est-ce que ça peut faire de toute manière ? » « Bah c’est important. » hasarda-t-il. « Pour moi en tout cas. » Ca prouvait au moins qu’elle le considérait un tant soit peu. « Ça change de ce que je me prends habituellement en pleine figure. »

Irina avait refusé de reconnaître qu'elle était venue en aide à Anthony parce qu'elle se sentait redevable vis à vis de lui. Pourtant, ça aurait été l'explication la plus facile. C'était en tout cas celle que la brune avait admise mais elle était juste trop fière pour l'admettre à haute voix. Sauf que maintenant, il fallait qu'elle explique autrement pourquoi elle l'avait 'sauvé' et ça devenait encore plus compliqué. Finalement, Irina choisit de mettre ça sous le compte d'un jour de générosité. Il pouvait en profiter pour le coup. « J’apprécie beaucoup ton geste, ne te méprend pas là-dessus. Puis j’imagine aisément à quel point faire ça t’a couté alors… j’apprécie d’autant plus. » Well, le problème, c'était sûrement que ça ne lui avait pas coûté tant que ça justement. Ca lui avait en tout cas beaucoup moins coûté que de le laisser en paix. Mais ça, elle se garda bien de l'avouer devant lui. Elle se contenta simplement de hocher la tête. « Et donc merci, je m’en serais très mal sorti tout ça. » La jeune femme eut un petit sourire. « Ca c'est certain. » fit-elle alors. Il devait apprendre à se défendre correctement, c'était un peu affligeant là. « Qu'est-ce que t'avais fais cette fois ? » Elle avait faillit ajouter encore mais bon, comme il devait la tenir responsable de tous les autres trucs qui lui étaient arrivés, elle s'était abstenu. Elle cru quand même bon de préciser qu'elle n'y était pour rien cette fois. Parce qu'elle sentait bien qu'il allait faire une remarque à ce sujet. Ca se devinait aisément, il pensait trop fort. « Tu sais lire dans les pensées maintenant ? » La jeune femme hocha la tête. « Bah oui, depuis toujours. » prétendit-elle alors. « Ca t'étonnes ? » Non parce qu'avec toute la perfection de la russe, c'était normal qu'elle ait un tel don. Ou pas. Soit. La jeune femme finit par laisser Anthony en plan après qu'il l'ait un peu envoyé balader alors qu'elle faisait l'effort d'être aimable. Puisqu'il en était ainsi, elle allait continuer de rester loin de lui à l'avenir. Mais le jamaïcain ne tarda pas à la rattraper en lui demandant si elle s'était vraiment inquiétée. Irina n'arriva même pas à nier ça en bloc. Elle finit juste par dire que ce n'était pas important de toute manière. « Bah c’est important. » La brune lui lança un regard perplexe. Elle ne voyait pas vraiment en quoi. « Pour moi en tout cas. » Elle faillit faire une remarque sur le fait que justement, cela rendait ça tout sauf important mais comme elle ne le pensait pas vraiment, elle se retint. « Et pourquoi c'est important pour toi ? » Il aurait dut s'en moquer totalement. Ca lui aurait paru plus normal à elle en tout cas. « Ça change de ce que je me prends habituellement en pleine figure. » Irina secoua la tête. « Tu sais, quand je dis que je me montre particulièrement gentille avec toi, c'est vrai hein. Après si c'est pas assez pour toi hein. » Elle haussa les épaules. Avec les autres, elle était pire c'était tout.

Anthony n’était pas convaincu qu’Irina ne l’avait aidé que parce qu’elle se trouvait dans son jour de générosité. Il trouvait même ça complètement absurde mais il ne voulait pas l’énerver alors qu’elle déjà être énervé d’avoir « craqué » et d’avoir manqué à sa parole en l’aidant comme ça alors qu’elle ne lui était soi-disant pas redevable. Sans faire aucune remarque, il la remercia et lui fit savoir qu’il appréciait. Il ne s’en serait pas aussi bien sorti sans elle - le comble aurait quand même été qu’il se fasse vraiment mal et qu’elle n’y soit pour rien. « Ça c'est certain. » Il devrait peut-être songer à lui demander de lui apprendre à bien se défendre, ce ne serait sans doute pas du temps perdu. « Qu'est-ce que t'avais fait cette fois ? » « Rien du tout. » se défendit-il vivement. Enfin techniquement si, il avait voulu bien faire, jouer au « héros » en quelque sorte. « Crois-le ou non mais je voulais juste les séparer. » Il avait passé l’âge pour les bagarres inutiles du genre, il savait depuis longtemps que cela ne réglait rien. Irina lut ensuite dans ses pensées en lui disant qu’elle n’y était pour rien pour une fois et qu’elle savait très bien que c’était ce qu’il allait lui reprocher. Ce qui était… vrai mais elle n’avait pas besoin de le savoir. « Bah oui, depuis toujours. Et pourquoi c'est important pour toi ? » Le jamaicain se mit à rire. « J’imagine que ça ne devrait pas vu à quel point tu es « merveilleuse ». » A force qu’elle le répète, il avait fini par imprimer. Là encore il n’était pas si stupide qu’elle le pensait. Mais lui faire comprendre ça serait une autre histoire par contre. Ce qui l’étonnait vraiment cependant, c’était qu’elle s’inquiète sincèrement pour lui. Anthony voyait bien qu’elle ne mentait pas même si elle devait fournir plein d’efforts pour lui prouver le contraire. Ce n’était pas important selon elle alors que pour lui ça l’était vraiment sans qu’il sache trop pourquoi. « Et pourquoi c'est important pour toi ? » Bien sûr, il fallait qu’elle lui pose la question. Il haussa d’abord les épaules. « Je ne sais pas, ça l’est. Comme je te l’ai dit je trouve ça agréable, je n’en ai pas l’habitude. » C’était de ça dont il devait profiter, il n’était pas sûre que la jeune femme soit de nouveau comme ça avec lui avant longtemps. « Tu sais, quand je dis que je me montre particulièrement gentille avec toi, c'est vrai hein. Après si c'est pas assez pour toi hein. » « Est-ce que tu m’as entendu me plaindre ? » répliqua-t-il en fronçant les sourcils. « Je t’ai dit que j’appréciais et que ça me convenait. C’est tout. » Peut-être que le problème venait juste d’elle aussi, parce qu’elle n’avait pas l’habitude d’agir comme ça ? Elle n’avait pas l’air particulièrement aimable alors Anthony l’imaginait mal être comme ça avec quelqu’un d’autre. « Tu te sens si mal que ça à être gentille comme ça ? »

N'empêche, heureusement qu'Irina avait débarqué pour sauver Anthony. Sinon, il n'aurait probablement plus ressembler à rien, il se serait juste fait ratatiner par les autres mecs là. Elle demanda quand même au passage, ce qu'il avait fait de mal cette fois. Non parce que le jamaïcain avait un don certain pour s'attirer les foudres du reste du monde. « Rien du tout. » La jeune femme lui lança un regard perplexe. « Bien sûr, et ils s'en sont pris à toi juste parce que ta tête ne leur revenait pas. » Elle pouvait tout à fait le comprendre ne tout cas. Enfin... une partie d'elle le pouvait. Soit, elle attendait quand même toujours une vraie réponse à sa question. Parce qu'elle était quand même curieuse de savoir tout ça. « Crois-le ou non mais je voulais juste les séparer. » La jeune femme se mit à rire. C'était vraiment trop comique pour le coup ça. « Sérieusement ? » fit-elle sur un ton moqueur. « Et tu ne t'ai pas dis que ce serait peut-être utile de savoir se battre avant de tenter de les séparer comme ça ? » ajouta-t-elle alors. Non parce que ça aurait pu être une bonne idée comme ça. « Tu devrais apprendre à te battre. » Soit. Il s'apprêta juste après à lui faire remarquer que c'était à elle qu'il devait ses ennuis d'habitude mais la jeune femme le devança en disant que pour une fois, elle était totalement innocente. Elle l'avait vu venir et avait 'lu' dans ses pensées. Ca n'aurait pas du l'étonner qu'elle ait su faire ça. « J’imagine que ça ne devrait pas vu à quel point tu es « merveilleuse ». » Un sourire satisfait se dessina sur le visage de la russe. C'était bien qu'il ait finit par comprendre ça. « Hmm, finalement, tu n'es peut-être pas un cas aussi désespéré que ça Anthony. » Il faudrait peut-être qu'elle revoit un peu son jugement sur lui à l'avenir. La jeune femme voulut ensuite s'en aller parce qu'elle n'avait pas envie de débattre pendant des heures avec le jamaïcain qui n'avait pas sembler vouloir croire qu'elle s'inquiétait pour lui. Enfin... elle ne voulait pas vraiment qu'il croit ça de tout manière parce que ce n'était pas tellement le cas. Peut-être... juste un tout petit peu. Il finit quand même par la rattraper pour savoir si elle était sincère quand elle lui avait demandé si ça allait pour lui et elle voulut savoir en quoi c'était important pour lui de savoir ça. « Je ne sais pas, ça l’est. Comme je te l’ai dit je trouve ça agréable, je n’en ai pas l’habitude. » « Ouais, ne la prends pas trop hein. » Même si en fait, comme elle le lui rappela ensuite, elle se montrait particulièrement gentille avec lui. Elle comprenait très bien qu'il ne veuille pas la croire parce que ce n'était pas toujours très évident. Mais elle était vraiment pire avec les autres. « Est-ce que tu m’as entendu me plaindre ? » « Non, c'est vrai, pour une fois tu ne t'es pas plaint. » fit-elle en fronçant les sourcils. « Es-tu malade? » Tout autant qu'elle sûrement. Parce qu'elle ne se conduisait pas on plus tout à fait comme à son habitude là. « Je t’ai dit que j’appréciais et que ça me convenait. C’est tout. Tu te sens si mal que ça à être gentille comme ça ? » « Je ne me sens pas mal. » fit-elle alors. C'était vrai, étonnement. « Et attends... est-ce que tu viens de reconnaître que j'étais gentille ? »

Irina finit par demander à Anthony ce qu’il avait fait cette fois. C’était un vrai aimant à ennuis en fait et il voulait bien l’admettre mais ce n’était pas toujours de sa faute. En fait ça ne l’était jamais, il n’avait juste pas beaucoup de chance. Par exemple cette fois il n’avait rien fait du tout. « Bien sûr, et ils s'en sont pris à toi juste parce que ta tête ne leur revenait pas. » Le jeune homme leva les yeux au ciel et soupira. « Ma tête ne revient pas à beaucoup de monde. » A Irina la première d’ailleurs. Elle le laissa ensuite terminer son explication et il lui avoua avoir juste cherché à stopper la bagarre. « Sérieusement ? » Voilà, elle se moquait encore de lui. Il n’appréciait toujours pas même s’il aurait dû avoir l’habitude depuis le temps. « Et tu ne t'ai pas dit que ce serait peut-être utile de savoir se battre avant de tenter de les séparer comme ça ? » Il haussa les épaules. « Je ne pensais pas que j’aurais à me battre vraiment. » Il plissa ensuite les yeux. « Ou comme tu le dirais, je n’ai pas pensé du tout. » Elle le trouvait stupide et aimait le lui répéter aussi. « Tu devrais apprendre à te battre. » « Tu devrais m’apprendre. » lui répondit-il sans trop réfléchir. Qui était la mieux placée qu’elle pour lui apprendre ? Elle n’allait sans doute pas accepter par qu’elle avait mieux à faire que perdre son temps avec lui mais pourquoi pas, il n’avait rien à perdre. Juste une ou deux moqueries à récupérer au passage peut-être. Il remarqua ensuite qu’elle était vraiment merveilleuse parce qu’elle savait supposément lire dans les pensées. Il n’y croyait pas vraiment mais elle l’avait sauvé alors il pouvait bien lui accorder ça. « Hmm, finalement, tu n'es peut-être pas un cas aussi désespéré que ça Anthony. » « Mais je ne suis pas un cas désespéré ! Il va falloir que tu l’imprimes un jour. » Un jour qui n’arriverait jamais et il s’y était fait aussi à ça mais là encore il avait bien le droit d’essayer. La jeune femme lui fit ensuite savoir qu’elle s’inquiétait pour lui et le jamaicain n’y crut pas vraiment. C’était tellement… inattendu de sa part. Mais bon c’était agréable et ça le changeait alors il pourrait sans doute s’y faire facilement. « Ouais, ne la prends pas trop hein. » Anthony soupira et fit la moue, quel dommage. Elle eut ensuite une attitude bizarre, comme si le fait qu’elle s’inquiète la dérangeait vraiment. Elle s’était énervée, pourtant Anthony ne s’était pas plaint. « Non, c'est vrai, pour une fois tu ne t'es pas plaint. Es-tu malade ? » « Pour une fois » répéta-t-il en levant les yeux au ciel. « Je ne passe pas mon temps à me plaindre non plus hein. C’est juste que c’est difficile de ne pas le faire avec toi. » avoua-t-il ensuite, prêt à subir les conséquences de sa confession. « Et non je ne suis pas malade. Je pourrais te retourner la question d’ailleurs. » Elle ne lui avait toujours pas expliqué ce qui lui prenait. « Je ne me sens pas mal. » « Tu es bizarre quand même. » lui fit-il alors remarquer. « Et attends... est-ce que tu viens de reconnaître que j'étais gentille ? » Un petit sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme. « Ouais, ça arrive assez peu souvent pour être remarqué et souligné. » Donc vraiment il ne voyait pas pourquoi il s’en plaindrait. « Tu vas me dire pourquoi tu es gentille comme ça alors ? Me dire la vérité j’entends, pas une excuse à la con comme quoi c’est ton jour de bonté. »

Lorsqu'Irina avait demandé à Anthony ce qu'il avait fait cette fois, celui-ci avait répondu qu'il n'avait rien fait. Bien sûr, c'était tellement crédible ça. La russe n'y croyait pas un instant, les autres là ne s'en était pas pris au jeune homme simplement parce que sa tête ne leur revenait pas. Même si ça se serait compris. « Ma tête ne revient pas à beaucoup de monde. » La brune eut un petit rire. « Pauvre petit. Je vais te plaindre. » Enfin, elle voulait quand même savoir la vraie raison pour laquelle il s'était attiré des ennuis encore une fois et elle eut l'occasion de beaucoup rire quand il lui apprit qu'il avait voulu séparer les autres crétins qui se battaient. Gosh, quelle idée étrange ! Il ne savait même pas se défendre alors ce n'était pas la peine d'essayer de défendre d'autres personnes. « Je ne pensais pas que j’aurais à me battre vraiment. » Ca aurait du lui paraître plutôt évident pourtant. C'était juste logique. « Ou comme tu le dirais, je n’ai pas pensé du tout. » Il venait de donner la preuve qu'elle avait raison de penser ça. Soit, elle alla lui dire ensuite qu'il devrait penser à apprendre à se battre parce que ça devenait quand même urgent quand on savait aussi peu se débrouiller comme ça. « Tu devrais m’apprendre. » La jeune femme pencha la tête et le jaugea un moment du regard. « Oui, je pourrais hmm. » répondit-elle alors en haussant les épaules. Si ça lui évitait de se mêler à des bagarres de gamins après, pourquoi pas. Après ça, Anthony finit par reconnaître enfin qu'elle était merveilleuse. Il avait enfin compris ça ! Tout n'était peut-être pas perdu avec lui en fin de compte. « Mais je ne suis pas un cas désespéré ! Il va falloir que tu l’imprimes un jour. » « Excuse moi si ça met un peu de temps. Tu ne me l'as pas beaucoup montré ça. » Au contraire même. Finalement, la russe s'inquiéta de savoir comment il allait et il n'eut pas l'air de la croire trop. Sûrement n'était-il pas habitué à ce qu'elle se soucie de lui. La jeun femme ne confirma pas vraiment qu'elle était sincère mais il le comprit tout seul. Il ne faudrait juste pas qu'il prenne trop l'habitude de ça. Anthony fit ensuite valoir le fait qu'il ne s'était pas plaint encore aujourd'hui ce qui était un peu étonnant en fait. Il devait être malade. C'était la seule explication valable. « Pour une fois. Je ne passe pas mon temps à me plaindre non plus hein. C’est juste que c’est difficile de ne pas le faire avec toi. » « Bien sûr que non ce n'est pas difficile. » fit-elle aussitôt en faisant la moue. Elle n'était pas si* terrible non plus. Enfin, juste un peu. « Et non je ne suis pas malade. Je pourrais te retourner la question d’ailleurs. » Effectivement, il le pouvait. « Mais je te ferais la même réponse que toi. » Donc, ce n'était vraiment pas la peine. Il voulut également savoir si elle se sentait aussi mal que ça d'être gentille et Irina lui répondit le plus sincèrement du monde que non. « Tu es bizarre quand même. » La jeune femme fronça les sourcils ? « Why ? » Elle ne voyait vraiment pas en quoi ça faisait d'elle quelqu'un de bizarre en fait. Soit, elle réalisa alors qu'il venait de reconnaître qu'elle avait été gentille. « Ouais, ça arrive assez peu souvent pour être remarqué et souligné. » « Ca arrive souvent mais tu ne le remarques juste jamais. » Ce qui l'attristait profondément d'ailleurs. Il était injuste quand il ne le voyait pas. « Tu vas me dire pourquoi tu es gentille comme ça alors ? Me dire la vérité j’entends, pas une excuse à la con comme quoi c’est ton jour de bonté. » Irina plissa les yeux et le regarda alors un moment. « La vérité... c'est que... je ne sais pas l'expliquer. » avoua-t-elle alors. « Voilà. » Il pouvait tout à fait accepter cette explication parce qu'il lui avait donné la même la dernière fois.

Anthony ne savait pas vraiment se battre. Ça pouvait sembler étonnant mais disons qu’il n’aimait pas le faire et qu’il ne le faisait jamais avec entrain quand il n’avait pas le choix comme là par exemple. Cela n’avait pas échappé à Irina qui ne se priva pas de le lui faire remarquer, comme si elle aurait laissé passer une telle occasion. Du coup Anthony lui demanda si elle ne pouvait pas lui apprendre. « Oui, je pourrais hmm. » Le jeune homme haussa les sourcils. « Tu es sérieusement en train de considérer la chose ? » Décidément aujourd’hui, elle ne faisait que le surprendre et agréablement surtout. « Enfin, je comprends, tu pourras pas plus de temps avec moi comme ça. » Il n’était pas du tout arrogant non, juste… réaliste. Il était évident qu’elle voulait passer plus de temps avec lui. Le jeune homme lui fit ensuite savoir qu’il n’était pas un cas désespéré. Il lui répétait à chaque fois et elle n’avait pas encore imprimé. C’était peut-être elle qui était stupide pour le coup, ou un peu lente au moins. « Excuse-moi si ça met un peu de temps. Tu ne me l'as pas beaucoup montré ça. » Evidemment. Il leva les yeux au ciel. « Oh si, si. C’est juste que tu refuses de le voir. Puis c’est comme tout, il faut le mériter. » Il était convaincu que peu importe les efforts qu’il fournirait elle ne le verrait pas. Du coup il n’allait plus en faire. Parce que vraiment, à chaque fois qu’il faisait ou disait quelque chose elle trouvait le moyen de le rabaisser. Là par exemple, elle venait d’insinuer qu’il se plaignait tout le temps alors que ce n’était pas vrai et quand il le faisait c’était à cause d’elle donc il fallait qu’elle se blâme elle-même et non lui. « Bien sûr que non ce n'est pas difficile. » « Oh si, ça l’est. » Il avait moins peur de lui dire ce qu’il pensait vraiment. « Ça l’est énormément. » insista-t-il histoire qu’elle comprenne bien. « M’en faire voir de toutes les couleur est ton passe-temps préféré non ? » Si ça ne l’était pas, ce n’était pas loin, il en était convaincu. Elle lui demanda ensuite s’il était malade et il lui retourna la question parce que son comportement était tout aussi étrange que le sien. Il ne se gêna pas non plus pour lui faire savoir qu’il la trouvait bizarre à être si gentille avec lui d’ailleurs. « Why ? » Anthony haussa les épaules. « Je ne sais pas… De toutes les fois où on s’est vus, c’est la première fois que tu es… comme ça. » Il n’arrivait pas vraiment à l’expliquer. Elle était sincère, gentille, elle n’avait pas envie de le blesser, enfin moins quoi. Elle n’était jamais gentille avec lui d’ailleurs, ça arrivait beaucoup trop rarement, voilà pourquoi il s’en souvenait quand ça arrivait. « Ça arrive souvent mais tu ne le remarques juste jamais. » « Oh vraiment ? » répliqua-t-elle d’un air perplexe. « Je n’ai aucun exemple en tête pourtant. » Ce n’était pas de la mauvaise foi, il essayait vraiment de se rappeler. Finalement, il lui demanda pourquoi elle agissait comme ça et il voulait la vérité cette fois, pas une excuse qui ne tienne pas debout. La jeune femme le regarda un moment et le jamaicain se demanda si elle allait l’envoyer balader encore. Mais non : « La vérité... c'est que... je ne sais pas l'expliquer. » Oh, il comprenait le sentiment, il ne savait pas expliquer pourquoi il aimait bien être avec elle aussi. Enfin, aimer était un peu gros mais c’était l’idée. « Voilà. » « D’accord. » fit-il alors en fronçant les sourcils. « Ça me va comme raison. » Ils faisaient une belle paire quand même, ils ne savaient pas pourquoi ils faisaient les choses mais ils le faisaient. « C’est cool. » conclut-il sans trop savoir quoi dire à présent. Il se posait de plus en plus de questions à vrai dire et était un peu perdu.

Il n'y avait vraiment qu'Anthony pour décider de se mêler à une bagarre comme ça sans savoir se battre. Il la désespérait un peu quand même et il avait eu de la chance qu'elle passe par là. Non parce que vu le peu qu'elle fréquentait la fac ça tenait quand même du miracle qu'elle soit passée par là juste le jour où il se faisait démolir. Pour éviter de courir plus de risque à l'avenir, il aurait été judicieux que le jeune homme apprenne à se battre. Quand elle alla lui dire ça, il lui répondit qu'elle avait qu'à lui apprendre. Ce n'était peut-être pas une si mauvaise idée. C'était quelque chose qui était tout à fait dans ses capacités après tout. « Tu es sérieusement en train de considérer la chose ? » La jeune femme pinça les lèvres. « Oui, je pense. Mais ce n'était pas ce que tu voulais ? » Non parce que c'est lui qui avait parlé de ça donc c'était normal qu'elle y réfléchisse au moins un peu. Elle n'allait pas refuser en bloc tout ce qu'il proposait juste sous prétexte parce que c'était lui qui les disait. Enfin... si elle aurait tout à fait pu en fait mais elle ne le faisait pas. « Enfin, je comprends, tu pourras pas plus de temps avec moi comme ça. » La jeune femme roula des yeux. « Non, loin de là. C'est juste que si je t'apprends, je sais que tu sauras te débrouiller à peu près tout seul. » Et qu'elle n'aurait pu besoin d'être là pour veiller à ce qu'il ne lui arrive rien. Même si en fait, elle ne voyait pas ce que ça pouvait lui faire qu'il arrive quelque chose au jamaïcain ou non. Soit. Ce n'était pas vraiment le sujet. « Mais sérieusement, je veux bien le faire. » reprit-elle alors. « Si tu promets de ne pas faire perdre patience à chaque fois. » Ce qui en fait, était loin d'être gagné. Irina réalisa par la suite qu'Anthony n'était peut-être pas un cas si désespéré que ça. Il semblait en effet avoir compris à quel point elle était une personne merveilleuse. C'était vraiment très bien tout ça. Elle était fière de lui pour le coup. Enfin ou pas. En tout cas, il ne fallait pas qu'il la blâme si elle n'avait pas vu ça avant, il ne lu avait pas toujours bien montré. « Oh si, si. C’est juste que tu refuses de le voir. Puis c’est comme tout, il faut le mériter. » La jeune femme fit la moue. Inutile de lui dire qu'elle méritait ça plus que n'importe qui d'autres sur terre, il ne voudrait pas la croire. D'ailleurs, il lui donna raison ensuite en allant dire que c'était difficile de ne pas se plaindre quand il était avec elle. Elle n'était pas d'accord bien sûr et cette fois, elle tenta de se défendre un peu. « Oh si, ça l’est. » Well, c'était couru d'avance ça. « Ça l’est énormément. M’en faire voir de toutes les couleur est ton passe-temps préféré non ? » « Bah oui bien sûr. » Elle ne savait même pas si c'était vrai ou non. « Ca l'était effectivement. » Le jeune homme alla ensuite lui dire qu'elle était bizarre et Irina ne comprenait même pas pourquoi il disait ça. Elle avait juste été dire que ça ne lui coûtait pas tant que ça d'être gentille avec lui. Ok... C'est vrai que c'était très bizarre en fait. « Je ne sais pas… De toutes les fois où on s’est vus, c’est la première fois que tu es… comme ça. » « J'étais gentille la dernière fois aussi. » fit-elle remarquer. Enfin autant qu'elle pouvait l'être. Mais elle avait été un pue contrainte et forcée la dernière fois vu qu'elle avait besoin de son aide de toute manière. Tout ça pour dire qu'elle était gentille avec lui bien plus souvent qu'il ne voulait bien le remarquer. « Oh vraiment ? » « Oui.» affirma-t-elle en lui lançant un regard qui le défiait de la contredire davantage. « Je n’ai aucun exemple en tête pourtant. » « C'est normal que tu n'es pas d'exemples en tête vu que tu ne le remarques pas. » fit-elle en roulant des yeux. Bah oui, c'était évident tiens. Finalement, il lui demanda pourquoi elle était comme ça et la jeune femme lui répondit le plus sincèrement du monde qu'elle n'était pas capable de l'expliquer. Elle aurait vraiment aimer pourtant mais bon.  « D’accord. » Pour une fois qu'il se rangeait à ce qu'elle disait sans discuter plus que ça. « Ça me va comme raison. » « Ca tombe bien, tu n'en aurais pas eu d'autres de toute manière. » Enfin sauf si il voulait qu'elle lui mente, elle était tout à fait capable d'inventer une raison bidon comme ça. « C’est cool. » La russe lâcha un petit rire nerveux avant de secouer la tête. « C'est cool. Vraiment. C'est tout ce que tu trouves à dire ? » Il aurait pu faire preuve d'un peu plus d'originalité quand même. « Surtout que ça ne l'est pas en vrai. » Pas pour elle en tout cas. La jeune femme posa un nouveau regard sur lui. « T'as vraiment une sale tête tu sais ? » Et pour une fois, elle ne disait même pas ça méchamment. C'était un fait, il était quand même un peu marqué par la bagarre.

Irina était décidément pleine de surprise. Après l’avoir « sauvé » sans qu’il ne lui ait rien demandé, elle accepta de lui apprendre se défendre. Peut-être que finalement, les jours de bonté existaient vraiment. Il n’était pas possible qu’elle le soit sans qu’on la force… Et encore… Soit, Anthony s’assura qu’elle réalisait ce qu’elle venait de dire. « Oui, je pense. Mais ce n'était pas ce que tu voulais ? » Le jeune homme hocha la tête un peu hésitant. « Si, si. C’est juste que… je ne pensais pas que tu accepterais aussi facilement. » Ou qu’elle accepterait tout court. Mais peut-être voulait-elle passer plus de temps avec lui et dans ce cas-là il la comprenait très bien. « Non, loin de là. C'est juste que si je t'apprends, je sais que tu sauras te débrouiller à peu près tout seul. » Oh vraiment ? Il se mit à rire doucement. « Depuis quand c’est une chose dont tu te soucies ? » lui demanda-t-il ensuite en arquant un sourcil. Elle ne l’avait jamais habitué à ça non plus, le contraire aurait été plus logique, histoire de pouvoir le torturer encore plus. « Mais sérieusement, je veux bien le faire. Si tu promets de ne pas faire perdre patience à chaque fois. » Il la reconnaissait un peu là. « Je ne sais pas si je peux te faire cette promesse. » commença-t-il d’un air désolé. « Enfin… Je vais essayer mais comme tu n’es jamais satisfaite et surtout qu’il suffit d’un rien pour te faire perdre patience, je ne sais pas si je vais y arriver. » Voilà pourquoi il ne voulait rien lui promettre, on ne pouvait jamais être sûr de rien avec elle. Toujours aussi intrigué, Anthony lui fit ensuite savoir qu’il la trouvait bizarre aujourd’hui : il n’avait pas l’habitude qu’elle soit gentille comme ça avec lui. « J'étais gentille la dernière fois aussi. » Le jeune homme pouffa d’un air moqueur. « Tu n’avais pas vraiment le choix la dernière fois. » lui fit-il tout de même remarquer. Pour qu’il l’aide il valait mieux en tout cas. Tout ce qu’Irina trouva à dire ensuite c’était qu’elle était souvent gentille avec lui mais qu’il ne le remarquait pas. Il avait beau y réfléchir, il ne se rappelait d’aucune fois où ça avait été le cas. « C'est normal que tu n'es pas d'exemples en tête vu que tu ne le remarques pas. » Elle était franchement désespérante. Il ne savait pas si cela servirait à grand-chose de lui dire une nouvelle fois que ce n’était pas évident à voir. En fait ils seraient partis pour un nouveau débat inutile et sans fin s’il faisait ça. A la place le jamaicain préféra lui demander pourquoi elle agissait comme ça. Lui redemander plutôt, mais il voulait une réelle raison cette fois et tout ce que la jeune femme trouva à dire c’était qu’elle n’arrivait pas à se l’expliquer. Tout comme il n’avait pas pu s’expliquer le fait qu’il avait voulu l’aider la dernière fois. Les rôles étaient juste inversés aujourd’hui. Ça lui allait comme raison en tout cas, il était mal placé pour faire le difficile là-dessus. « Ça tombe bien, tu n'en aurais pas eu d'autres de toute manière. » Le contraire aurait été étonnant. S’abstenant de tout commentaire, Anthony répondit ensuite qu’il trouvait ça cool. Juste cool. « C'est cool. Vraiment. C'est tout ce que tu trouves à dire ? » « Qu’est-ce que tu veux que je dise d’autre ? » répliqua-t-il en haussant les épaules. Il n’y avait pas non plus de quoi s’extasier là-dessus même s’il était content qu’elle ne soit plus si horrible avec lui. « Surtout que ça ne l'est pas en vrai. » Il fronça les sourcils. « Pourquoi ? » Pour lui ça l’était vraiment. Mais Irina était compliquée et étrange, ça n’aurait pas dû l’étonner. « T'as vraiment une sale tête tu sais ? » lui fit-elle ensuite remarquer. Anthony ne se sentait pas si mal pourtant… Il ne pouvait pas se voir en même temps. « Vraiment ? C’est si horrible que ça ? »

Irina pensait que c'était une bonne idée qu'Anthony apprenne à se défendre et c'est pour ça que quand il déclara qu'elle pouvait lui apprendre à se battre, elle envisagea vraiment cette idée. Bien sûr, il eut l'air surpris par ça et lui demanda si elle considérait vraiment la chose. C'était effectivement le cas. Mais il aurait dut s'estimer heureux plutôt que de prendre un air étonné comme ça. Il avait ce qu'il voulait pour une fois. « Si, si. C’est juste que… je ne pensais pas que tu accepterais aussi facilement. » La jeune femme haussa les épaules. « Il faut croire que je n'ai rien de mieux à faire de mon temps. » répondit-elle d'un ton las. En tout cas, ce n'était certainement pas pour passer plus de temps avec lui, elle refusait cette idée en bloc. C'était juste... elle voulait qu'il puisse se débrouiller seule. Elle ne serait pas toujours là pour lui sauver la mise après tout. Même si, encore une fois, elle avait bien du mal à voir ce que ça pouvait lui faire qu'il lui arrive quelque chose ou non. « Depuis quand c’est une chose dont tu te soucies ? » Evidemment, il fallait qu'il relève ça lui aussi. En même temps, elle n'en attendait pas moins de sa part. Elle avait déjà remarqué qu'il avait tendance à toujours remarquer ce genre de détail. « Je ne sais pas. Depuis aujourd’hui j'imagine. » Elle aurait pu nier (encore) et dire qu'elle s'en moquait mais bon, comme il fallait croire que ce n'était pas le cas et qu'il ne la laisserait pas prétendre le contraire. « Contrairement à ce que tu crois, je ne te veux pas que du mal. » Elle l'avait juste très peu montrée jusque là mais bon. Soit. Elle reprit très sérieusement la parole en disant qu'elle voulait vraiment bien le faire mais qu'il ne fallait pas qu'il lui fasse perdre patience à chaque fois. Et comme c'était loin d'être gagné, elle voulait même qu'il le promette. « Je ne sais pas si je peux te faire cette promesse. » Il craignait un peu quand même. « Enfin… Je vais essayer mais comme tu n’es jamais satisfaite et surtout qu’il suffit d’un rien pour te faire perdre patience, je ne sais pas si je vais y arriver. » Irina roula des yeux. « Je ne suis pas jamais satisfaite. » Il passait juste son temps à tout faire pour la mettre en colère aussi. « Et si tu ne promets pas ça, promets-moi au moins de ne pas tout le temps me contredire. » Sûr que sinon, elle n'arriverait pas à lui apprendre quoique ce soit si il discutait toujours tout. Irina rappela ensuite à Anthony qu'elle avait été gentille avec lui la dernière fois. C'était utile il fallait croire parce que le jamaïcain venait de dire que c'était la première qu'il la voyait comme ça. C'était la deuxième fois, il se trompait donc. « Tu n’avais pas vraiment le choix la dernière fois. » La jeune femme pinça les lèvres. Oui, il marquait un point là. « Mais je l'étais quand même. Ne m'enlève pas tout mon mérite non plus. » Après tout, elle aurait pu avoir un sens des priorités discutables et préférer mourir plutôt que d'avoir à se montrer agréable avec lui. Continuant sur sa lancée de gentillesse, la russe consentit ensuite à lui dire la vraie raison pour laquelle elle était comme ça. Enfin ça ne devait pas avancer vraiment le jeune homme parce que la vraie raison était qu'elle n'en savait rien. Il trouva quand même ça cool et Irina trouva ça nul qu'il ne trouve rien de mieux à dire que ça en fait. « Qu’est-ce que tu veux que je dise d’autre ? » La brune fit la moue. « Hmm, je sais pas trop. » Tant pis. Enfin, elle tenait quand même à dire que ce n'était pas vraiment cool tout ça. Enfin pour elle en tout cas, ça ne l'était pas du tout. « Pourquoi ? » « I don't want to care about you. » Elle voulait ne se souciait que d'elle. C'était tellement mieux et tellement plus simple. Soit. Finalement, la russe décida de changer de sujet et après avoir posé un nouveau regard sur lui, elle déclara qu'il avait vraiment une sale tête. « Vraiment ? C’est si horrible que ça ? » « Hmm. » Elle plissa les yeux. « Ca va encore j'imagine. Pour le moment. Mais dans quelques heures au moins, ton œil ne ressembleras plus à rien. Déjà là c'est pas top alors bon. »

Irina envisageait sérieusement d’apprendre à Anthony à se battre. Cela étonnait le jeune homme mais bon il n’allait pas faire que douter d’elle alors, ça finirait par être vraiment redondant. Surtout que s’il abusait trop la jeune femme allait finir par changer d’avis et refuser et il ne voulait pas ça. « Il faut croire que je n'ai rien de mieux à faire de mon temps. » Anthony hocha la tête d’un air satisfait. « Si tu n’as rien de mieux à faire alors… » La dernière chose qu’il voulait était l’embêter. Il ne voulait pas lui donner plus de raison de se plaindre de lui, il avait pas mal morflé avec elle déjà. Il y avait quand même quelque chose qui le faisait cogiter. Elle semblait tenir à ce qu’il sache se débrouiller tout seul, comme il se sentait vraiment concernée par le fait qu’il aille bien. Cela n’avait jamais une de ses priorités auparavant pourtant et il se demandait bien quand est-ce que ça avait changé. « Je ne sais pas. Depuis aujourd’hui j'imagine. » Elle ne cherchait même plus à nier. Quelle mouche était en train de la piquer ? Le jeune homme allait finir par croire qu’il existait vraiment des jours de générosité. « Contrairement à ce que tu crois, je ne te veux pas que du mal. » « Disons que tu n’as pas fait grand-chose pour me prouver le contraire. Mais j’imagine que je vais te croire. » Il avait envie de la croire en tout cas, c’était agréable et ça le changeait, il n’avait pas envie de tout gâcher. Il y avait cela dit une condition à sa générosité : Anthony ne devait pas lui faire perdre patience. Il le ferait sans problème mais il n’était pas sûr qu’Irina voit vraiment ses efforts vu qu’elle n’était jamais satisfaite et qu’elle aimait bien le blâmer pour n’importe quelle raison. « Je ne suis pas jamais satisfaite. » Le jamaicain regarda la russe d’un air perplexe. « Mouais… Tu n’aurais pas un argument plus convaincant ? » Bien sûr qu’elle n’allait pas relever ses propres défauts, elle n’en avait même pas selon elle. Mais elle n’était pas du tout objective. « Et si tu ne promets pas ça, promets-moi au moins de ne pas tout le temps me contredire. » Anthony pinça les lèvres, réfléchissant tandis qu’il la regardait sérieusement. « Je te promets de ne jamais te contredire. » Si elle était correcte avec lui il le serait avec elle. C’était donnant-donnant. Il n’avait peut-être pas de soucis à se faire vu qu’apparemment elle était souvent gentille et qu’il ne le voyait pas. Il attendait de voir, vraiment. Parce que de là où il était, il ne l’avait jamais vue être gentille avec lui. Enfin, si, une seule fois et elle n’avait pas eu le choix parce qu’elle était blessée. Cela ne comptait donc pas vraiment. « Mais je l'étais quand même. Ne m'enlève pas tout mon mérite non plus. » Il la toisa d’un air moqueur pendant quelques instants et faillit lui répliquer qu’elle passait son temps à lui enlever tout mérite mais se retint de justesse. « Tu as raison et j’ai tort. Tu es capable d’être gentille, excuse-moi d’en avoir douté. » Il faisait vraiment beaucoup d’efforts pour ne pas la contredire et espérait qu’elle le voyait. Mais quand même, elle était vraiment cool aujourd’hui avec lui. Ce qui était vraiment étonnant et elle ne put même pas lui donner une bonne raison à ça. Anthony était mal placé pour lui en vouloir pour ça parce qu’il lui avait dit exactement la même chose la dernière fois. Du coup il trouvait ça cool ce qui n’était pas le cas d’Irina apparemment. « I don't want to care about you. » le simple fait qu’elle dise ça voulait dire qu’elle se souciait vraiment de lui et il ne savait pas vraiment comment réagir à ça. Il comprenait pourquoi elle n’aimait pas ce sentiment – il commençait à la connaitre – mais il ne voyait pas le mal là-dedans. « Why ? What’s wrong with that ? » Pour changer de sujet elle lui fit ensuite remarquer qu’il avait l’air mal en point. Il se sentait bien lui pourtant. « Ca va encore j'imagine. Pour le moment. Mais dans quelques heures au moins, ton œil ne ressemblera plus à rien. Déjà là c'est pas top alors bon. » Le jamaicain haussa les épaules, il s’en fichait un peu en fait, il n’avait pas si mal. « Je mettrais de la glace en rentrant. » répliqua-t-il nonchalamment. « Puis ça me donnera un air de gros dur, ça plaira aux fille. » Il fallait bien voir le côté positif de la chose.

Irina ne savait pas trop ce qui lui était passé par la tête pour qu'elle veuille bien apprendre à Anthony à se défendre. Elle ne voulait pas vraiment le savoir en fait, elle était à peu près certaine qu'aucune des raisons qu'elle aurait pu trouvé ne lui aurait convenu. Du coup, elle expliqua qu'elle n'avait rien de mieux à faire quand Anthony l'informa qu'il ne s'était pas attendu à ce qu'elle accepte aussi facilement. « Si tu n’as rien de mieux à faire alors… » Elle hocha la tête. Oui voilà, c'était ça. C'était la seule explication qu'il devait voir là-dedans. Néanmoins, la brune ne tarda pas à laisser entendre qu'elle voulait qu'il apprenne à se défendre pour qu'elle n'ait pas à toujours être là pour le sauver. C'était trop de boulot. Du coup, Anthony retint juste de ça qu'elle se souciait de lui (ce qui était peut-être un peu le cas) et demanda depuis quand elle faisait ça. Pour une fois, la russe ne nia rien du tout et répondit que ça devait être depuis aujourd'hui. Elle ajouta également qu'elle ne lui voulait pas que du mal même si il avait l'air de toujours le croire (c'était à se demander pourquoi d'ailleurs). « Disons que tu n’as pas fait grand-chose pour me prouver le contraire. Mais j’imagine que je vais te croire. » La jeune femme fit la moue. « Tout ça pour un poignet cassé hein. » grommela-t-elle. « Enfin si tu fais semblant de me croire c'est bien. » Mais, ça se voyait trop qu'il ne la croyait pas vraiment. Et elle en était un peu triste. Enfin, ça lui faisait toujours plus plaisir que lorsqu'il était disait qu'elle n'était jamais satisfaite. Ce n'était absolument pas vrai ça en plus. « Mouais… Tu n’aurais pas un argument plus convaincant ? » « C'était très convaincant ça. » protesta-t-elle. Et elle n'avait aucun meilleur argument à lui opposer en fait. Mais soit, tout ça pour dire qu'elle était sérieuse quand il s'agissait de l'aider mais qu'elle voulait qu'il promette au moins de ne pas trop la contredire. Parce qu'elle avait déjà remarqué qu'il aimait beaucoup la contredire tout le temps. « Je te promets de ne jamais te contredire. » La brune eut un sourire satisfait. « Brave petit. » Elle avait presque envie de lui flatter la tête pour le coup. « Je t'aiderais alors. » Ca, c'était bien la preuve qu'elle avait raison quand elle annonçait qu'elle était gentille mais qu'il ne le remarquait juste pas. Enfin bon, comme apparemment, là encore, il lui fallait un exemple, elle évoqua la dernière fois. Mais il voulait lui retirer tout mérite. « Tu as raison et j’ai tort. Tu es capable d’être gentille, excuse-moi d’en avoir douté. » « Bien. » Même si une fois encore, il n'avait pas l'air vraiment convaincu par ce qu'il disait. « Soit dit en passant, le fait que tu sois toujours en vie prouve aussi que je suis très gentille. » C'était un argument en plus en sa faveur, il faudrait bien que le jamaïcain lui reconnaisse ça. Elle était à peu près certaine qu'il le ferait pas mais il pouvait toujours rêver un peu. Finalement, Irina se montra sincère avec Anthony pour la première fois (c'était sûrement la première fois de sa vie qu'elle se montrait sincère avec quelqu'un en fait) et avoua qu'elle ne savait absolument pas pourquoi elle faisait tout ça. Le brun déclara trouver ça cool... mais elle n'était pas d'accord, elle ne voulait pas avoir à se soucier de lui, de personne en fait. « Why ? What’s wrong with that ? » La jeune femme croisa le regard du jeune homme. « Because it is a sign of weakness. » répondit-elle alors. Et elle n'était pas faible alors elle ne voulait pas de ça. Elle baissa ensuite les yeux. « And... I just can't. » Voilà, c'était tout. Elle changea ensuite de sujet en mentionnant la sale tête qu'il avait. Il ne faisait pas encore peur à voir mais elle était à peu près certaine que ça ne saurait tarder. Ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'il ressemble à un monstre de foire. « Je mettrais de la glace en rentrant. Puis ça me donnera un air de gros dur, ça plaira aux fille. » La jeune femme se mit à rire. « Ou tu vas juste leur faire peur sinon. » fit-elle avec un petit sourire. « J'étais justement en train de penser que tu ressemblerais bientôt à un monstre. »

Heureusement qu’Irina n’avait rien de mieux à faire que l’aider quand même. Anthony savait que le service qu’elle allait lui rendre allait vraiment lui faciliter la vie. Il l’espérait en tout cas, il ne voulait pas faire tout ça pour rien et il ne voulait pas lui imposer sa présence pour rien non plus. Il était tellement généreux et il se souciait d’elle, lui ! Elle avait beau prétendre qu’elle se souciait de lui, le jamaicain n’arrivait pas vraiment à la croire. Il pouvait bien faire semblant cela dit, cela ne lui demandait pas trop d’effort. « Tout ça pour un poignet cassé hein. » « Si c’était qu’un poignet cassé… » Elle lui avait infligé bien plus qu’un poignet cassé. Bon au niveau physique c’était à peu près tout, mais au niveau disons, psychologique, c’était autre chose. « Enfin si tu fais semblant de me croire c'est bien. » Le jeune homme hocha la tête. « Tu devras te contenter de ça de toute façon, donc que ça te convienne ou pas c’est la même chose. » Et ce serait comme ça jusqu’elle lui prouve le contraire. Il attendait juste de voir, comme Saint Thomas. Tout comme il attendait de voir arriver le jour où elle serait satisfaite quand il ferait quelque chose pour elle. Ça non plus ça n’était jamais arrivé malgré tous ses efforts, la jeune femme était juste trop difficile. Elle tenta bien de se défendre mais elle n’était pas convaincante. « C'était très convaincant ça. » Il la regarda d’un air qui montrait qu’il savait qu’elle le prenait pour un imbécile et qu’elle ne devait surtout pas faire ça. « Non, pas du tout. » Il n’en démordrait pas quoiqu’il arrive. Après elle pouvait bien dire qu’il la contredisait toujours mais c’était bien souvent à raison. Enfin il ferait un effort de ce côté-là à l’avenir parce qu’apparemment elle ne l’aiderait pas s’il n’arrêterait pas. « Brave petit. Je t'aiderais alors. » Anthony lui fit un sourire avant de pencher la tête. « C’est vraiment très aimable de ta part. » Il ne se moquait pas, il était juste très reconnaissant. Encore une fois, il n’aurait jamais pensé qu’elle accepte de faire ça aussi facilement ou qu’elle accepte tout court en fait. Le jeune homme accepta ensuite de reconnaitre qu’elle pouvait être gentille parfois même s’il n’avait toujours aucun exemple en tête. « Bien. Soit dit en passant, le fait que tu sois toujours en vie prouve aussi que je suis très gentille. » Il fit la moue, elle marquait un point-là. En fait il ne devait sans doute pas trop lui en demander vu comme elle était. « Pas faux. » lui accorda-t-il finalement. Comme elle était gentille, Irina se montra sincère avec lui en lui avouant qu’elle se souciait bien de lui et qu’elle n’aimait pas ça. C’était bien la preuve que c’était vrai si ça la mettait dans un tel état. Anthony ne voyait pas le problème là-dedans lui, surtout qu’il se souciait d’elle aussi, il n’y avait qu’à voir sa réaction – il en avait d’ailleurs été le premier surpris - quand il l’avait trouvé blessée la dernière fois. Il lui demanda donc en quoi c’était mal. « Because it is a sign of weakness. And... I just can't. » Il fronça les sourcils. « Je ne suis pas d’accord. Je ne vois pas en quoi cela prouve que tu es faible. » Mais bon pour lui faire entendre raison il fallait se lever tôt alors il ferait sans doute mieux de laisser tomber tout de suite. Heureusement, Irina changea bien vite de sujet et lui parla de l’état dans lequel il se trouvait. Il ne voyait pas non plus de problème là-dedans, ça allait plaire aux filles il en était certain. « Ou tu vas juste leur faire peur sinon. J'étais justement en train de penser que tu ressemblerais bientôt à un monstre. » Anthony leva les yeux au ciel et lui fit une grimace pour la peine. « Evidemment, tu ne pouvais pas me laisser dans mon illusion. » Qui était bien meilleure que la réalité. Mais voilà c’était une preuve qu’elle n’était pas gentille avec lui.

Irina venait d'informer à Anthony qu'elle ne lui voulait pas que du mal. Bizarrement, il semblait avoir du mal à lui croire et crut bon de lui rappeler qu'elle ne le montrait pas beaucoup. Il exagérait. Elle le montrait souvent, aujourd'hui compris. Mais il devait être resté bloqué sur cette histoire de poignet cassé (alors qu'il l'avait entièrement mérité, elle tenait bien à le rappeler). « Si c’était qu’un poignet cassé… » La jeune femme fit la moue en l'entendant dire ça. Finalement, il arrivait quand même à se plaindre, même aujourd'hui. « Tu devrais t'endurcir un peu. Je ne t'ai rien fais d'autres. Presque. » Elle haussa les épaules. Soit, elle décida du fait de se contenter qu'il faisait semblant de la croire. Ce n'est pas comme si ça lui importait beaucoup en fait alors bon. « Tu devras te contenter de ça de toute façon, donc que ça te convienne ou pas c’est la même chose. » C'était elle qui lui disait ce genre de chose normalement. Elle décida de ne néanmoins pas relever ça et préféra se concentrer sur la critique qu'il venait de proférer quant au fait qu'elle n'était jamais satisfaite de rien. Il voulait des arguments pour rendre ça plus convaincant mais elle était d'avis de dire qu'il n'y avait pas besoin de ça, elle avait rarement vu paroles aussi convaincante personnellement. « Non, pas du tout. » Pff, il était nul. Elle fit la moue. Il était étonnant qu'après ça, elle n'ait pas changé d'avis quant au fait de l'aider. Mais bon, il avait promis de ne pas le contredire alors elle finit par confirmer qu'elle lui apprendrait bien à se défendre. « C’est vraiment très aimable de ta part. » « On est au moins d'accord là-dessus. » Ca se fêtait parce que bon, on ne pouvait pas dire qu'ils étaient très souvent d'accord sur quelque chose. « Ne me le fais pas regretter. » ajouta-t-elle très sérieusement. Ils évoquèrent ensuite sa gentillesse et comme la dernière fois qu'ils s'étaient vu n'était pas un très bon exemple pour illustrer ça (parce qu'elle avait été un peu forcée de se montrer aimable pour recevoir son aide), elle évoqua que le fait qu'il soit toujours en vie montrait à quel point elle était vraiment gentille. Et parfaite. Elle tenait bien à l'ajouter le parfaite. « Pas faux. » La jeune femme eut un sourire satisfait. « Tu vois ! » La conversation prit ensuite un ton sérieux quand il fut question du pourquoi elle se souciait assez d'Anthony pour lui venir en aide. Elle n'était pas capable de l'expliquer mais elle savait, en revanche, que c'était juste un signe de faiblesse. « Je ne suis pas d’accord. Je ne vois pas en quoi cela prouve que tu es faible. » Elle ne s'était pas attendue à ce qu'il comprenne en même temps. Elle le regarda un moment, se demandant si elle allait prendre la peine de lui expliquer ça. « Ca ne prouve pas que je suis faible, ça me rend juste faible. » Il n'était pas sûre qu'il voit vraiment la différence entre les deux en fait. Parce que c'était un peu la même chose un peu mais dans son esprit à elle c'était très différent. « Quand tu te soucies de quelqu'un, peu importe de qui, c'est facile d'utiliser ça contre toi après. Tu devrais le comprendre mieux que personne, je m'en suis servie contre toi. » C'est pour ça qu'elle n'aimait pas l'idée de s'être fait du souci pour lui, même là. Anthony était un peu insignifiant quand même. Elle aurait dut voir ça comme ça en tout cas. Elle fit ensuite la moue. « Enfin, je ne dis pas que je serais prête à quoique ce soit de plus pour toi que de te sauver dans une bagarre ridicule mais soit. » Elle n'aimait vraiment pas la tournure que prenait la conversation là. C'est pour ça qu'elle orienta ensuite le sujet sur la sale tête qu'il avait maintenant et brisa les espoirs du jamaïcain en disant qu'il ferait sûrement peut aux filles plutôt que de leur plaire. « Evidemment, tu ne pouvais pas me laisser dans mon illusion. » La russe prit un petit air désolé. « J'aurais pu. » fit-elle valoir. « Mais tu m'en aurais sûrement voulu quand les filles seraient parties en courant en te voyant. Tu m'aurais reproché de ne pas avoir été honnête. » Parce qu'il trouvait souvent quelque chose à lui reprocher.

Irina y allait un peu fort quand elle disait qu’elle ne lui voulait pas que du mal. Tout ce qu’elle avait jusqu’ici avait été justement été pour lui faire mal… Est-ce qu’elle se rendait au moins compte de sa mauvaise foi ? Il n’y avait pas eu que son poignet cassé mais si c’était un peu le summum de tout ce qu’elle lui avait fait. « Tu devrais t'endurcir un peu. Je ne t'ai rien fais d'autres. Presque. » Anthony eut un sourire moqueur. « Presque. Tu vois, toi-même tu le reconnais. » Et ça l’étonnait un peu d’ailleurs. Mais bon il n’allait pas s’en plaindre c’était tout ce qu’il voulait qu’elle commence à reconnaitre un peu ses torts. Soit. Il allait bien devoir s’endurcir oui, c’était bien pour ça qu’il lui demander de l’aide. Elle serait peut-être un peu plus supportable après. SI seulement… Après s’être assuré que la russe ne se soit pas encore moquée de lui et qu’elle ait vraiment accepté de l’aider, il accepta de reconnaitre qu’elle était aimable. Lui aussi il faisait un effort. « On est au moins d'accord là-dessus. Ne me le fais pas regretter. » Elle avait l’air tellement sérieuse ! Encore une menace, le jamaicain le sentait bien. Là encore, il avait envie de lui dire qu’il allait essayer mais elle trouvait toujours le moyen de se plaindre. « Tu ne le regretteras pas. » lui assura-t-il alors avec un petit sourire aux lèvres, l’air néanmoins sérieux.

Le jeune homme tenait quand même à savoir pourquoi elle se souciait de lui comme ça. Elle lui avait donné l’impression inverse tout au long de leurs rencontres. Mais bon là, Irina agissait bizarrement et si Anthony appréciait ça, ce n’était pas le cas de la jeune femme. Pourtant il ne voyait pas le problème là-dedans, ça ne prouvait en rien qu’elle était faible. « Ca ne prouve pas que je suis faible, ça me rend juste faible. » Le brun plissa les yeux. La nuance était mince et il la saisissait à peine. « N’est-ce pas la même chose, au fond ? » Il était persuadé qu’elle chipotait juste parce qu’elle n’avait pas envie d’en parler, pour l’embrouiller. « Quand tu te soucies de quelqu'un, peu importe de qui, c'est facile d'utiliser ça contre toi après. Tu devrais le comprendre mieux que personne, je m'en suis servie contre toi. » Ah oui, il saisissait mieux tout de suite. Et elle avait raison quelque part, mais Anthony n’était quand même pas tout à fait d’accord. : « Oui tu ne peux pas vraiment nous comparer, là. Ce n’est pas pareil. » Si quelqu’un voulait faire du mal à Irina ce n’était pas en faisant du mal à Anthony qu’il y arriverait. Alors que dans son cas à lui, toucher à sa famille était le meilleur moyen de l’anéantir. « Enfin, je ne dis pas que je serais prête à quoique ce soit de plus pour toi que de te sauver dans une bagarre ridicule mais soit. » ajouta-t-elle ensuite. Anthony se mit à rire. « Je ne me fais pas de soucis pour ça. Je ne suis même pas sûr que je vienne demander ton aide à l’avenir. » Si ça lui coutait tant que ça il ne voulait pas trop la déranger non plus. Il ne lui avait rien demandé là en plus. La jeune femme ne semblait pas à l’aise avec tout ça en tout cas. Elle changea donc bien vite de sujet : selon elle, Anthony allait faire peur très vite. Dommage, lui qui pensait pouvoir impressionner les filles ! Irina aurait pu le laisser dans son illusion. « J'aurais pu mais tu m'en aurais sûrement voulu quand les filles seraient parties en courant en te voyant. Tu m'aurais reproché de ne pas avoir été honnête. » Le jeune homme leva les yeux au ciel en soupirant et secouant la tête. Il n’attendait pas qu’elle soit honnête avec lui en fait, il n’attendait rien d’elle qui soit bon. « Pas du tout. Je n’en aurais rien eu à faire en fait, je ne cherche pas spécialement à plaire à qui que ce soit. » Il avait bien d’autres chats à fouetter en ce moment.

Irina ne savait plus exactement comment Anthony et elle en était venu à avoir une conversation aussi sérieuse qu'ils avaient maintenant mais une chose était certaine, elle n'aimait pas ça. Elle préférait de loin quand leurs rares échanges se limitaient à elle qui lui donnait des ordres et se montrait désagréable et lui qui se plaignait ou tentait de faire le malin. C'était beaucoup plus simple à gérer au moins là. Au moins, elle n'avait pas à penser à des choses comme le fait qu'elle se souciait éventuellement de ce qu'il pouvait arriver à Anthony ou non. Elle refusait d'admettre que ça pouvait être vrai, parce que c'était juste un signe de faiblesse. Anthony n'y comprenait rien et déclara bien bien vite qu'il ne déclarait pas en quoi elle était faible. Avant de lui répondre te de tenter de lui expliquer, la russe tint juste à corriger une chose. Elle n'était pas faible et ne le serait jamais. Elle voulut juste qu'il comprenne que ça la rendait juste très très légèrement vulnérable. « N’est-ce pas la même chose, au fond ? » La jeune femme pinça les lèvres. Pas pour elle en tout cas. Mais elle ne s'était pas attendu à ce qu'il partage sa vision de la chose. Elle choisit quand même de lui expliquer un peu plus. Elle devait vraiment avoir du temps à perdre aujourd'hui comme ça. « Oui tu ne peux pas vraiment nous comparer, là. Ce n’est pas pareil. » La jeune femme haussa les épaules. « Je suis bien d'accord là-dessus. Mais bon, c'est le meilleure exemple que j'ai trouvé pour te faire comprendre. » Ca avait au moins eut l'air de marcher. Enfin, elle ne savait jamais trop avec lui. Soit, elle s'en moquait. Pour la forme, elle ajouta quand même qu'elle n'était pas certaine qu'elle lui serait venue en aide s'il ne s'était pas s'agit d'une bagarre sans importance. Elle n'était pas persuadée que ce qu'elle disait était vrai mais elle préféra éviter de se poser trop longtemps la question. De toute façon, le principal était que la jamaïcain croit ce qu'elle disait. Rien de plus. « Je ne me fais pas de soucis pour ça. Je ne suis même pas sûr que je vienne demander ton aide à l’avenir. » Irina fronça les sourcils. « Tu l'as déjà fais pourtant. » fit-elle remarquer alors. « Tu m'as demandé de t'apprendre à te défendre. C'était quoi ça si tu ne réclamais pas mon aide ? » Il avait vraiment la mémoire courte en tout cas s'il l'avait déjà oublié. Peut-être sa tête était-elle encore plus amoché qu'elle n'en avait l'air ? Parce que comme elle l'en informa juste après (plus pour faire diversion que pour autre chose en fait), il avait vraiment une tête à faire peur. En tout cas, il ne plairait pas plus aux filles comme ça c'était certain. Il lui reprocha bien sûr de ne pas l'avoir laissé se bercer dans son illusion amis si ça n'avait pas été ça, il aurait bien trouvé autre chose à lui reprocher. C'était toujours comme ça. « Pas du tout. Je n’en aurais rien eu à faire en fait, je ne cherche pas spécialement à plaire à qui que ce soit. » Irina fit la moue, peu convaincu parce qu'il venait de dire. « Si tu le dis. C'est ton problème de toute manière. »

Irina sembla dire que leurs situations étaient similaires. Selon ce qu’il comprenait, elle disait qu’elle était aussi faible à cause de lui qu’il l’était à cause de sa famille. Il était vrai qu’on ne pouvait pas mieux l’atteindre que si on faisait du mal à ses frères et sœurs. Mais il doutait vraiment que ce soit le cas de la jeune femme si on lui faisait du mal à lui. Même si quelque part ça aurait pu être flatteur. Juste, il ne voyait pas en quoi elle pouvait utiliser cet exemple. « Je suis bien d'accord là-dessus. Mais bon, c'est le meilleure exemple que j'ai trouvé pour te faire comprendre. » Le jeune afficha une moue sceptique. « Si tu le dis… Mais je ne sais pas si on peut qualifier ça d’exemple vu que ce n’est pas la meme chose. » Ou peut-être que ça l’était en fait. Pour une raison très étrange mais le jeune homme n’était pas tout à fait convaincu que ce ne soit pas la meme chose. Il ne savait pas comment le prendre et surtout il était certain qu’Irina ne le reconnaitrait jamais. Soit. La conversation avança et la jeune femme lui fit savoir qu’elle ne lui viendrait sans doute plus jamais en aide. Il ne voyait pas pourquoi elle avait jugé utile de préciser ça, il commençait à la connaitre à force.Il lui assura alors qu’il ne lui demanderait plus son aide pour rien. « Tu l'as déjà fais pourtant. Tu m'as demandé de t'apprendre à te défendre. C'était quoi ça si tu ne réclamais pas mon aide ? » Elle jouait sur les mots là, il avait bien précisé « à l’avenir ». « Quand tu m’auras appris ça je n’aurais plus jamais besoin de ton aide. » rectifia-t-il alors, histoire que ce soit bien clair meme si elle chipotait pour pas grand-chose. « Mais je n’ai pas vu de saut ou de cri de joie. Tu devrais être ravie, non ? » Elle n’était peut-être pas très expressive mais en tout cas il ne doutait pas qu’elle soit extrêmement contente ou soulagée sauf si elle aimait vraiment sa compagnie. Peut-être pourrait-il apprécier la sienna si elle se montrait plus agreeable avec lui. Ce n’était pas gagné parce qu’elle se sentait à chaque fois oblige de lui briser ses “rêves”. Heureusement qu’il ne voulait plaire à aucune fille du coup parce qu’il savait bien qu’il n’allait pas ressembler à grand-chose pendant quelques jours. Il allait avoir du mal à expliquer ça à Shanice. « Si tu le dis. C'est ton problème de toute manière. » Le jamaicain n’ajouta rien et garda le silence quelques minutes. Après quoi, il se mit à regarder la brune avec insistance. Le fait qu’elle soit toujours dans les parages l’intriguait quand même, et elle avait quand même des attitudes qui contredisaient totalement son discours. « Tu sais… Un jour, il faudra bien que tu reconnaisses que tu m’aimes bien. »

Anthony ne savait vraiment pas faire autre chose que contredire Irina à longueur de temps. Là, ce qui ne lui plaisait pas c'était l'exemple qu'elle avait utilisé pour expliquer en quoi le fait qu'elle se souciait (au moins un minimum) de lui était une faiblesse. Pour une fois, elle ne le critiquait pas en plus, ni rien d'autres de ce genre, mais encore une fois, ça ne lui convenait pas. Il la désespérait vraiment du coup. Elle ignora donc sa dernière remarque, se contentant de laisser échapper un soupir de las. Ils continuèrent ensuite de parler et Anthony lui fit savoir qu'il ne lui demanderais plus son aide. Elle trouvait ça un peu ironique de la part de celui qu'il lui avait demandé quelques minutes à peine plus tôt de lui apprendre à se défendre. Il commençait mal pour se débrouiller tout seul du point de vue de la brune. « Quand tu m’auras appris ça je n’aurais plus jamais besoin de ton aide. » La jeune femme pencha la tête et fit la moue. « Comme je ne suis pas persuadée que tu apprennes très vite, y'a encore le temps. » Elle n'était pas sûre d'arriver à lui apprendre quoique ce soit en fait. Même s'il avait promis de ne pas toujours la contredire pour une fois et de faire ce qu'elle lui disait. Après tout, elle pensait toujours un peu qu'il était un cas désespéré. « Mais je n’ai pas vu de saut ou de cri de joie. Tu devrais être ravie, non ? » La jeune femme fronça les sourcils. « Oh, et qu'est-ce qui devrait me ravir ? Le fait de devoir te supporter encore ? » Elle ne voyait pas ce qu'il y avait de réjouissant là-dedans. Peut-être juste parce qu'elle était de mauvaise foi encore. Soit, elle se concentra ensuite sur le fait qu'avec la tête qu'Anthony avait, il n'allait sûrement pas plaire à une fille avant longtemps. Il était un peu monstrueux. Le jamaïcain répondit que ce n'était pas grave parce qu'il ne cherchait à plaire à personne. Elle n'était pas vraiment convaincu mais elle décida de le laisser dire. Le silence s'installa ensuite et Irina se demanda vaguement pourquoi elle perdait toujours son temps à être là. Elle se souvenait vaguement avoir eu quelque chose à faire avant de croiser la route du jeune homme mais elle devait bien avouer qu'elle avait un peu oublié maintenant. Après l'avoir regardé avec insistance, Anthony reprit finalement la parole. « Tu sais… Un jour, il faudra bien que tu reconnaisses que tu m’aimes bien. » La jeune femme plissa les yeux. C'était devenu quelque chose de redondant ce sujet. « Pourquoi est-ce que tu tiens tant à ce que je t'aime bien hein ? » demanda-t-elle vaguement curieuse. C'était un peu stupide elle trouvait. « Enfin, sans aller jusque là... disons que je ne te déteste pas. » ajouta-t-elle après un moment d'hésitation. Et elle devait bien admettre qu'il avait quand même un certain charme même avec la tête qu'il avait là (mais ça, elle ne l'avouerait pas à haute voix). Mais c'était tout et c'était loin d'être suffisant pour dire qu'elle l'aimait bien. Elle n'aimait qu'elle même d'abord.

Le seul point positif dans tout ça était qu’ils allaient vite être débarrassés l’un de l’autre avec l’accord qu’ils venaient de passer. C’était pour ça qu’Anthony avait plus ou moins promis d’être un bon élève, en tout cas il se l’était promis à lui-même. Irina devait donc être contente elle allait bientôt ne plus avoir à le voir. Même si c’était une fois de plus elle qui était venue vers lui, elle ne cessait de lui faire comprendre qu’elle en avait marre de lui. Enfin, de lui dire. Vu son attitude il pensait plutôt qu’elle aimait bien être avec lui et comme elle ne comprenait pas pourquoi, elle était désagréable – ou bien elle était tout le temps désagréable peu importe les circonstances, c’était encore plus probable. « Comme je ne suis pas persuadée que tu apprennes très vite, y'a encore le temps. » Anthony la regarda d’un air amusé alors qu’il aurait très bien pu soupirer une nouvelle fois. « Non, je serais un élève attentive et consciencieux. Je ne voudrais pas te déranger plus que nécessaire. » La connaissant, la jeune femme allait sans aucun doute être très exigeante avec lui. Mais ce serait tant pis pour elle hein, s’il apprenait plus difficilement il allait être encore plus longtemps avec elle. Donc si elle faisait elle aussi des efforts elle allait très vite pouvoir sauter de joie. « Oh, et qu'est-ce qui devrait me ravir ? Le fait de devoir te supporter encore ? » Elle n’y mettait vraiment pas du sien en fait, ça allait s’avérer compliqué. « Justement parce que tu vas être vite débarrassée de moi si tu fais bien ton job. » Vraiment, ça ne tiendrait qu’à elle. Comme il était convaincu qu’elle l’aimait bien, elle pourrait peut-être faire un effort. Enfin, rien n’était moins sur en fait, elle allait lui faire vivre un cauchemar rien que pour le contredire, parce qu’elle aimait vraiment ça le contrarier. Cela ne le comforterait que plus dans l’idée qu’elle l’aimait bien. Pourquoi s’escrimerait-elle tant à le contredire sinon ? « Pourquoi est-ce que tu tiens tant à ce que je t'aime bien hein ? » Anthony pinça les lèvres. Il n’avait pas tellement réfléchi à ça. Il ne s’était pas demandé pourquoi il y tenait tant en fait. Peut-être que malgré tout il l’aimait bien aussi. Un genre de syndrome de Stockholm, c’était ça ? « Enfin, sans aller jusque-là... disons que je ne te déteste pas. » « Tu ne me détestes pas… » répéta-t-il songeur. « Tu reconnais au moins ça, j’imagine que je peux m’en contenter. » Sauf que non, il ne s’en contentait pas du tout. Il ouvrit la bouche pour parler mais la referme aussitôt. Il n’avait pas réfléchi à ce qu’il allait dire maintenant et c’était un peu stupide d’agir comme si c’était le cas. « Et pourquoi je tiens à ce que tu m’aimes bien, je ne sais pas… Aussi étrange que cela puisse paraitre je pense que je t’aime bien, moi. »