17h00 - Il est dix-sept heures et je viens de me réveiller. J'ai passé toute la nuit dernière faire la fête et je suis rentré à sept heures du matin, j'ai donc passé toute la journée à dormir. Une petite faim, je me lève pour manger un cookie accompagné d'un café bien fort histoire de me réveiller complètement. J'ai reçu un texto, invitation à une soirée: comme d'habitude. Après tout, aucune envie de rester à la maison à manger un pot de glace entier devant la télévision. Je passe une vingtaine de minutes dans mon dressing en but de trouvé LA tenue de ce soir, slim noir et tee-shirt serré en main je suis prêt à prendre une douche avant de les enfilés. Le temps de m'occuper de mes cheveux, et voilà je suis prêt. J'envois une dizaine de messages, certains pour indiquer que je viens et d'autres pour inviter les copains.

02h00 - Me voilà seul comme un con, sans voiture pour rentrer à la maison. Pour me rendre à la soirée j'ai pris un taxi, mais je n'ai pas pensé au retour. J'habite assez loin et les rues sont désertes, comment je fais là? Une voiture passe et je commence à sauter, à lever les bras bien hauts et l'homme à bord me fait un coucou de la main et continue de rouler sans même s'arrêter pour me prendre. Quel con! J'ai perdu mon téléphone, et je n'ai pas d'argent pour payer un autre taxi, j'ai oublié la tune à la maison. Je suis dans la merde, c'est le cas de le dire! J'ai directement pensé à Opale ma meilleure amie, elle serait bien venue me chercher, mais comment je peux la prévenir? Je me mets à crier comme un taré dans la rue? Non merci, aucune envie de finir en hôpital psychiatrique. Je continue de marcher, et là devant moi, je vois une ombre. Un homme... Déguisé en femme. On aura tout vu dans cette ville, c'est dingue. Je le regarde de bas en haut, minijupe, la seule chose qui attire davantage mon attention, je me mets à rire. Pourquoi est-il dans cet état-là? Lui aussi sort d'une soirée, obligé. Je n'ai pas envie de passer le reste de la nuit seul dans la rue, donc autant engagé la conversation avec lui. Je ne suis pas du tout le genre de garçon timide, alors engager une conversation ne me gêne pas du tout. Mais quand j'y pense, il fait peut-être ça pour gagner sa vie: mais ça m'étonne quand même, il ne se trimbalerait pas ses chaussures à la main si c'était le cas. « Hey mec, tu fais quoi habillé comme ça? »

Spoiler:

Il avança de quelques pas tout en regardant autour de lui. Chaque moindre bruit le faisait sursauter. Sursauter de peur certainement. A cette heure de la nuit, il ne savait pas vraiment sur qui tomber. Il se voyait déjà devoir avoir affaire à un gros pervers alcoolisé. Vous savez ce genre de gars qui hurlerait un « hey bonnasse ! » à travers la vitre de sa vieille poubelle qui lui sert de voiture. Il se demandait bien là ce qu’il pourrait lui arriver. Dans une rue à peine éclairée, au beau milieu de la nuit, dans une tenue quelque peu originale pour un homme. A quelle sauce sera-t-il cuisiné. Néanmoins malgré ses craintes, il espérait bien tomber sur quelqu’un qui l’aiderait. Qui l’aiderait à retrouver son chemin. Mais il savait que ce serait vain. Et des hurlements surgirent dans la rue, ce qui fit sursauter Victor qui semblait quelque peu apeuré.

« Hey mec, tu fais quoi habillé comme ça? » surgit une voix dans le noir. Une nouvelle fois, le jeune homme (ou jeune femme devrais-je dire) sursauta. Aussitôt, il se tourna vers celui qui venait de lui adresser la parole. Avec le peu de lumière, il ne saurait vous décrire ce type ou vous en faire son portrait. Toutefois, il fronça les sourcils, essayant de distinguer quelques traits de ce visage inconnu. Inconnu, cela était certain. Cette voix ne lui disait rien. Alors, il se montra tout naturellement hésitant à lui répondre. Après tout, ne dit-on pas qu’il ne faut pas parler aux inconnus ? Et un « Euh… » s’échappa de la bouche maquillée d’un rouge à lèvre rouge vif. A vrai dire, il se voyait mal dire à ce quidam qu’il était presque obligé de s’habiller de cette façon, ou bien qu’il participait à une soirée déguisée… Non, mais en fait ça ne le regardait pas ça ! De quoi ce mêlait-il ? Victor se racla la gorge avant de daigner prendre la parole. « Excuse-moi, mais … tu n’aurais pas une idée de l’endroit où nous nous trouvons actuellement ? » lui demanda-t-il légèrement intimidé. Bien entendu, il avait une chance sur… deux (voire plus) que cet individu lui réponde. Une chance sur… peut-être deux qu’il soit lui aussi perdu, ou bien qu’il connaisse cette rue comme le fin fond de sa poche. Victor se douterait bien qu’il ne serait pas son sauveur, ni son messie de toute façon.

[oh je ne pensais pas avoir une réponse aussi rapidement, c'est chouette. Et ça ne me dérange pas du tout que tu y répondes bien au contraire. ]