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« when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY

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MessageSujet: « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY EmptySam 7 Avr - 14:08

Emmy-Lee Jackson & Henry-Gabriel Mills
Le silence, encore et toujours le silence. Elle n’en pouvait plus sans doute parce qu’elle tâchait de rompre ce dernier depuis deux bonnes heures sans y parvenir. Assise dans une petite pièce qui touchait le salon, face à un piano, elle était incapable de trouver la moindre mélodie intéressante, la moindre mélodie qui ne ressemblait pas à toutes les autres. Les écrivains étaient parfois touchés par le syndrome de la page blanche et bien pour elle ce n’était pas très loin et la jeune femme en devenait de plus en plus frustrée. Elle n’était plus capable d’écrire et apparemment jouer n’était pas mieux. Pourtant, on faisait pression sur elle afin qu’elle compose de nouvelles chansons, pour qu’elle termine cet album qu’elle enregistrait depuis plusieurs mois si ce n’était pas plus. Ce n’était pas qu’elle n’était pas intéressée par sortir son propre album, c’était tout de même un rêve qui devenait réalité, cependant elle avait d’autres priorités comme s’occuper de sa fille. Si elle repoussait encore et toujours la finalisation de cet album c’était parce qu’elle se savait incapable de partir pour une quelconque tournée parce qu’elle n’avait pas le droit de balader Lennon à droite et à gauche alors qu’elle n’avait que deux ans, de plus elle ne pouvait risquer de faire voler sa couverture en éclats, des raisons qu’elle ne pouvait tout bonnement pas avouer. Toutefois, si elle n’arrivait plus à composer ça n’avait strictement rien à voir avec tous ce qui la tracassaient, la demoiselle était juste incapable de composer comme elle avait pu le faire par le passé parce qu’il lui manquait quelque chose pour faire revivre sa passion pour la musique, malheureusement elle ne parvenait pas à mettre le doigt dessus.

Frustrée, Emmy-Lee quitta le banc face à son piano dans un soupire lourd de sens, se dirigeant déjà dans le salon avant de manquer de tomber par terre en glissant sur un jouet qui se trouvait au sol. Ce n’était pas une nouveauté. Son appartement était rempli de jouets d’enfants qui traînaient ici et là parce que sa fille avait cette fâcheuse tendance à tout sortir de sa chambre avec elle et en éparpiller un peu partout. Bien qu’en colère contre elle-même, Emmy parvint tout de même à canaliser le tout et se pencha pour ramasser le jouet qu’elle garda contre elle et se décida ensuite de ranger un peu l’appartement qui était en pagaille. Par moment elle avait dû mal à tout gérer, il y avait souvent cette petite sensation qu’elle était en-dessous de tout et qu’elle allait finir par tout faire de travers comme elle en avait l’habitude. Dans ces moments-là, elle repensait à Lennon et lorsque cette dernière était avec elle, elle plongeait son regard noisette dans les yeux de sa fille et même si elle possédait ceux de son père, Emmy-Lee se sentait aussitôt bien mieux, tout son courage reprenant possession de sa personne. Elle aurait aimé que Lennon soit avec elle à cet instant précis, que sa petite fille de deux ans parvienne à chasser les mauvaises pensées qui l’envahissaient rien que par sa présence mais ce n’était pas le cas et Emmy devait de se contenter de tout ranger pour faire disparaitre sa frustration. Dernièrement la demoiselle ne cessait d’être sur les nerfs ce qui ne lui ressemblait pas tant que ça, mais elle n’y pouvait rien, depuis qu’elle était tombée sur ce fichu magazine elle n’arrivait pas à l’ôter de sa mémoire et ça l’énervait au plus haut point.

Emmy-Lee s’était promis de ne plus penser à lui. Elle se devait de le chasser de son esprit comme elle l’avait fait quelques mois après avoir pris la fuite. Jamais elle ne l’avait oublié, elle en était incapable, mais elle avait prétendu le contraire et la jeune femme en était presque parvenue à se convaincre elle-même. Dieu qu’elle aurait souhaité qu’il réapparaisse après quelques mois en lui disant qu’il la pardonnait et que désormais plus rien ne pourraient les séparer, seulement ça n’avait pas été le cas et aussi douloureux que cela put être pour elle, Emmy avait avancé et ce même après la naissance de Lennon qui aurait pu être sentimentalement douloureuse. Elle l’avait un tant soit peu oublié durant ces deux dernières années même si elle se surprenait tout de même assez régulièrement à avoir quelques pensées pour lui mais à chaque elle fois elle s’était reprise et voilà qu’à présent tous ses efforts disparaissaient, ils partaient en fumée. La jeune femme posa les jouets qu’elle tenait contre elle sur le canapé devant lequel elle se tenait pour ensuite passer une main dans ses cheveux blonds. Voilà que les battements de son cœur s’affolaient une nouvelle fois et que l’air commençait à lui manquer. Emmy-Lee se courba légèrement en avant, mains à présent posées sur ses hanches et elle ferma les yeux essayant du mieux qu’elle le put de retrouver une respiration correcte. Se remémorer le passé était si douloureux. Se souvenir à quel point elle avait pu souffrir à cause de ses parents qui n’avaient pas voulu d’elle dans leur famille lui faisait mal, mais surtout, oui surtout, ce qui la torturait le plus était de savoir, de se répéter chaque jour qu’elle l’avait quitté, qu’elle avait laissé derrière elle le seul homme qu’elle avait sincèrement aimé et qu’elle continuait d’aimer. Se laissant tomber sur le canapé une fois quelque peu calmée, Emmy-Lee fixa un point invisible droit devant et le contempla de longues minutes tandis que dans sa tête ses pensées se bousculaient.

Pourquoi après ces deux ans était-ce aussi douloureux de penser à lui ? Pourquoi ne pouvait-elle pas tout simplement l’oublier et passer à autre chose comme d’autres pouvaient le faire ? Ça ne lui ressemblait pas, voilà pourquoi. Lorsqu’elle se donnait, elle se donnait pleinement, elle ne plaisantait pas. L’amour qu’elle avait éprouvé pour lui était au-delà de tout ce qu’elle avait pu ressentir jusqu’à présent, jusqu’à leur première rencontre où elle avait su que plus rien ne serait pareille. Cette relation elle s’y était donné corps et âme et pourtant elle avait pris la fuite incapable de pouvoir encaisser plus longtemps cette torture qu’on lui infligeait pour qu’elle craque. Emmy-Lee allait craquer, elle pouvait sentir en elle toutes les larmes qu’elle refoulait depuis quelques temps monter pour l’assaillir mais elle n’allait pas s’effondrer et la jeune femme mordit férocement sa lèvre inférieure pour contenir ce liquide lacrymal qui voulait l’attaquer. Brusquement sortie de ses pensées par quelques coups qui furent portés à sa porte, Emmy-Lee sursauta avant de détourner son regard en direction de la porte d’entrée sourcils légèrement froncés mais déjà elle s’était levée et se dirigeait vers l’entrée afin d’ouvrir. Bien qu’elle dû éviter un énième jouet sur sa route, elle parvint sans encombre à la porte qu’elle entrouvrit une fois déverrouillée et son regard se posa alors sur un homme qui lui semblait étrangement familier même si elle ne sut où elle aurait pu le voir. « Je peux vous aider ? ». Tandis qu’elle s’adressait à lui, Emmy-Lee ouvrit un peu plus la porte et se posta dans l’encadrement qui s’était formé, le regard toujours posé sur cet homme que tout son corps semblait reconnaitre alors que son cerveau refusait de lui donner plus de réponses.


Dernière édition par Emmy-Lee P. Jackson le Mar 22 Mai - 11:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY EmptySam 7 Avr - 16:11

Le Duc de Glamorgan avait posé ses bagages à l’aéroport de JFK quelques jours auparavant, dans le plus strict anonymat. En Angleterre, personne n’était au courant de son départ précipité, mais la nouvelle de son divorce s’était répandue comme une traînée de poudre et pour une fois, Henry-Gabriel était ravi de voir que sa vie privée faisait désormais la Une des tabloïds. Lui qui haïssait les journalistes depuis sa plus tendre enfance s’en était finalement servi pour faire passer un message à Emmy-Lee : il n’y avait toujours eu qu’elle et personne d’autres. Tout ça, il le devait à Alwena, sa bonne étoile. Si elle n’avait pas été là pour lui ouvrir les yeux, Henry-Gabriel aurait passé le restant de ses jours à servir de marionnette, vivant une vie de couple sans amour auprès d’une épouse au quotient intellectuel horriblement limité pour qui la grande question existentielle était de savoir comment s’habiller pour les grandes occasions. Lorsqu’il avait lu la lettre d’Emmy-Lee qu’Alwena avait découvert dans le bureau de sa mère, Henry-Gabriel avait senti son cœur se déchirer en mille morceaux. Comment avait-il pu gober les mensonges de sa mère ? Comment avait-il osé croire qu’Emmy-Lee n’était pas différente de toutes ces jeunes femmes uniquement attirées par l’argent ? Et surtout, comment avait-il pu être aussi con ? Le voyage Londres-New York l’avait quelque peu aidé dans sa réflexion : privé du soutien de sa meilleure amie qui ne le reconnaissait plus, dépassé par les nouvelles responsabilités d’héritier qui lui incombaient depuis le décès de son père et anéanti par le départ précipité de celle qu’il s’apprêtait à demander en mariage, Henry-Gabriel était devenu vulnérable et influençable.

Pour ne pas être reconnu, le trentenaire avait usé de tous les stratagèmes tels que les lunettes de soleil, la barbe de trois jours, le sac à dos d’un randonneur s’apprêtant à grimper au sommet du Kilimandjaro, la tenue débraillée digne d’un globetrotteur, le t-shirt humoristique qu’il avait toujours rêvé de porté et les règlements en liquide. Il ne voulait laisser aucune trace de son passage aux Etats-Unis, pas avant d’avoir retrouvé Emmy-Lee. S’il devait abandonner son titre et son argent, Henry-Gabriel le ferait sans la moindre hésitation, ce qu’il aurait dû faire il y a fort longtemps. Il avait particulièrement apprécié circuler dans les rue de New York sans être reconnu voire même dévisagé. Personne n’avait fait attention à lui alors qu’il errait sur les trottoirs de l’avenue principale en quête du détective privé qu’il avait chargé de retrouver Emmy-Lee et qui l’avait contacté dès son atterrissage sur le sol américain pour l’informer de sa réussite. Henry-Gabriel n’avait pas cherché à trouver un hôtel où s’établir, préférant les bras d’Emmy-Lee au bras de Morphée. Le sommeil ne faisait pas partie de ses priorités immédiates, d’autant plus qu’il avait eu l’impression d’attendre Emmy-Lee durant toute une vie. Elle était son oxygène et jusqu’à preuve du contraire, l’oxygène l’emportait très largement sur la fatigue.

Lorsqu’il reconnut l’enseigne du cabinet, Henry-Gabriel s’engouffra à l’intérieur et entra dans le bureau du détective Williams sans même manifester sa présence. Sous le coup de la surprise, l’américain s’étouffa avec sa gorgée de café et fut pris d’une violente quinte de toux entrecoupée d’un juron. « On ne vous a jamais appris à frapper au porte ?! » s’exclama ce dernier, affolé. « Au prix où je vous paye, j’ai bien le droit à cette petite liberté. » rétorqua-t-il froidement. Le visage du détective se décomposa lorsqu’il comprit à qui il avait à faire et le dévisagea de la tête aux pieds avant de lever son séant de la chaise de bureau qu’il occupait. « Mr Mills. Je suis vraiment désolé, je ne vous avais pas reconnu. » « C’est volontaire. Je tiens à passer incognito grâce à ce déguisement de maître. » « Laissez-moi deviner, c’est une réplique de Jeff Dunham dans son spectacle Very Special Christmas ? » « Mais enfin de quoi parlez-vous ? » « Non ? Bon, je suppose que vous n’avez pas de temps à perdre. Voici. » dit-il en lui tendant le dossier. Henry-Gabriel le lui arracha des mains et l’ouvrit directement à la page où se trouvait les photographies comme pour s’assurer que le détective avait suivi la bonne personne et il en eut le souffle coupé. « C’est bien elle ? » « Hm ? Hmhm… » répondit-il distraitement avant de refermer le dossier pour lui tendre l’argent. « Voilà pour vous. ». Le détective ouvrit l’enveloppe et compta la liasse de billets. « Il y a plus qu’il n’en faut. » constata-t-il. « Considérez ce dépassement d’honoraire comme une incitation à garder le silence. Merci pour ça, au revoir. » dit-il simplement avant de quitter le bureau pour se rendre dans le quartier de l’Upper East Side.

[…]

Henry-Gabriel n’aurait su dire avec exactitude combien de temps il était resté immobile devant le n°23, à peser le pour et le contre. Il n’était qu’à quatre marches, un pallier, trois autres marches, un perron et une porte des retrouvailles qu’ils attendaient depuis des années et à présent, il était envahi par le doute. Peut-être avait-elle refait sa vie ? C’était plausible après tout, elle était belle, cultivée et jusqu’à maintenant, Henry-Gabriel n’avait rien fait pour la retrouver ; qu’est-ce qu’il pouvait s’en mordre les doigts aujourd’hui ! Finalement il soupira pour se donner du courage et franchit les quatre marches, le pallier, les trois autres marches et le perron pour venir frapper trois petits coups à la porte, luttant pour ne pas faire la même entrée que dans le bureau du détective. Lorsqu’elle ouvrit la porte, son cœur fit un raté dans sa poitrine. Son regard bleu dissimulé derrière une paire de solaire plongeait aussitôt dans le regard marron glacé de la jeune femme qui ne semblait pas le reconnaître. « Je peux vous aider ? ». Captivé par le son de sa voix, Henry-Gabriel esquissa son plus beau sourire. « Je suis à la recherche de quelqu’un. Une femme, pour être exact. On la disait rêveuse, mais elle n’est pas la seule alors je suis venu la trouver pour rêver avec elle. Vous pouvez m’aider ? ». Il avait totalement improvisé, se servant des paroles de John Lennon pour la mettre sur la voie, parce que c’était leur chanson, mais il se doutait que le simple son de sa voix l’avait aidé à lever le voile sur son identité.
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MessageSujet: Re: « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY EmptyDim 8 Avr - 11:06

Son blocage … bien qu’elle ignorait ce que lui manquait pour composer comme elle en avait l’habitude par le passé, la jeune femme savait néanmoins d’où provenait son blocage, de quand exactement il datait. Elle ne se remettait toujours pas de ce qu’elle avait découvert, de son beau visage qu’elle avait vu sur la couverture d’un magazine alors qu’elle partait chercher sa fille qui était malade. Depuis ce jour il lui semblait impossible d’oublier, impossible de passer à autre chose et de chasser son visage de son esprit. La demoiselle n’avait jamais autant pensé à lui que depuis ce fameux jour. Et ce magazine ? Elle l’avait gardé, il était quelque part dans sa chambre, sans aucun doute dans le tiroir de sa table de chevet à croire qu’elle avait des tendances masochistes, qu’elle aimait se faire mal en le revoyant. Toutefois, elle ne pouvait nier le fait qu’elle l’aimait toujours et que ce sentiment resterait ancré en elle pour encore des années, peut-être même jusqu’à sa mort. Il lui manquait affreusement, sa présence, son odeur, son sourire, ses bras forts qui la serraient contre lui lorsqu’elle allait mal et autant dire que ce fut à de nombreuses reprises par le passé. Pourtant, elle avait tenu à le garder loin de cette histoire, de ne pas le forcer à faire un choix entre sa famille et elle. Elle savait que trop bien ce qu’était de perdre ses parents et jamais, non jamais, elle n’avait souhaité une telle chose pour lui alors elle avait pris le choix qui lui semblait le plus judicieux à l’époque mais qu’elle regrettait amèrement aujourd’hui. Oui, c’était depuis ce jour où elle avait appris son divorce par les journaux qu’elle n’avait pas pu composer comme avant. Emmy-Lee n’avait pas pu s’enlever de la tête qu’il lui envoyait un message, qu’il voulait lui faire comprendre qu’à présent il voulait la retrouver, même après deux ans sans aucune nouvelle. Seulement elle était folle, folle de croire une telle chose. S’il avait voulu vivre avec elle comme il le lui avait dit, il y aurait bien longtemps qu’il aurait tout abandonné pour la retrouver … au fond elle n’était qu’une rêveuse parmi tant d’autres, une jeune femme qui avait gouté à un rêve de si près qu’aujourd’hui elle ne parvenait et ne voulait pas s’en détacher.

Depuis qu’elle avait renoncé à celui qu’elle aimait, Emmy-Lee avait comme l’impression de devoir également renoncer à sa musique, à ses chansons au travers desquelles elle s’exprimait, tout ceci semblait lui glisser des doigts comme sa vie l’avait fait à plusieurs reprises auparavant. Elle avait lu autrefois un poème de l’écrivain William Ernest Henley qui disait « je suis maître de mon destin, je suis le capitaine de mon âme. » deux beaux vers qui à présent ne lui semblait être que des belles paroles impossible à réaliser. Emmy-Lee n’avait jamais été maitresse de quoi que ce soit et encore moins de son destin. Elle se revoyait encore en admiration devant l’un des bijoux appartenant à la famille de l’homme qu’elle avait aimé, ce piano qui avait fait que son rythme cardiaque avait accéléré sans crier gare, ce piano où elle avait su avec une telle simplicité composer de beaux morceaux. La propriété était tellement vaste que la pièce où se trouvait cet instrument était loin de toutes les chambres si bien qu’elle s’était levée plusieurs fois en pleine nuit à la fois pour le bonheur de jouer que pour celui de ne pas oublier une idée qu’elle avait soudainement eu. Pourquoi fallait-il que cette vie lui semble n’être qu’un rêve ou n’être qu’un beau film, comme si elle avait vécu tous ces évènements à travers les yeux d’une autre personne, sûrement pas à travers les siens en tout cas. A présent, la seule personne qui lui apportait une touche de magie chaque jour était sa fille Lennon, ce petit être auquel elle avait donné naissance deux ans auparavant, cette enfant qui lui rappelait assez souvent que tous ces souvenirs étaient bien les siens, mais aujourd’hui sa fille n’était pas là et la jeune femme était seule chez elle à se lamenter sur son triste sort. Vraiment, elle faisait pitié à voir. Elle était plus forte que ça et ce même si elle n’avait pas su le prouver à Mary, même si cette vieille femme avait eu raison de sa fierté et de son bonheur. Elle savait tenir tête aux gens lorsqu’elle le voulait vraiment, elle savait tenir le coup alors que tout lui donnait l’impression d’être sur le point de s’effondrer, après tout n’avait-elle pas monté son propre label ? Cependant lorsqu’elle repensait à son passé, Emmy-Lee avait cette impression de n’être qu’une petite chose fragile, une enfant qui rêvait encore au prince charmant et aux contes de fée alors que la vie était bien loin d’y ressembler, pas même un petit peu.

Brusquement sortie de sa rêverie, Emmy-Lee s’était alors dirigée vers la porte d’entrée de son logement à toute vitesse, rencontrant une seule embûche sur son chemin : l’un des jouets de sa fille. Lennon était vraiment une tornade. Sa fille apportait de la joie de vivre dans sa vie, elle ne restait pas une seule minute sans bouger, à croire que du haut de ses deux ans elle avait sans cesse quelque chose à accomplir comme semer ici et là quelques jouets un peu comme si elle voulait que sa mère pense à elle le lendemain lorsqu’elle aurait tout à ranger, mais elle n’avait pas besoin de ça. La jeune femme pensait sans cesse à sa fille, à son bébé qui lui permettait de tenir tous les jours. Ramassant donc ce jouet qui avait également manqué de la faire tomber, elle le déposa sur un meuble tandis qu’elle se rendait à la porte ouvrir à la personne qui lui rendait visite bien qu’elle n’ait pas la moindre idée sur l’identité de cette personne. Billie savait qu’aujourd’hui était son jour de repos – même s’il ne faisait aucun doute qu’elle passerait dans la soirée s’assurer que tous s’était bien passé – et hormis son assistante elle ne voyait absolument qui cela pouvait être. Sa surprise fut d’autant plus présente lorsqu’elle fut face à cet homme. Tout son corps semblait le reconnaitre et lui crier son nom mais Emmy-Lee était incapable de l’entendre, figée dans sa contemplation tandis qu’elle ressentait sa frustration revenir au galop lorsqu’elle se comprit incapable de savoir d’où elle le connaissait. Pourtant, elle le savait, elle était certaine de le connaitre, il n’y avait qu’à voir son rythme cardiaque qui s’était accéléré d’un coup.

« Je suis à la recherche de quelqu’un. Une femme, pour être exact. On la disait rêveuse, mais elle n’est pas la seule alors je suis venu la trouver pour rêver avec elle. Vous pouvez m’aider ? ». A la première mélodie que joua sa voix, Emmy-Lee sentit à la fois son cœur manquer un battement et ses yeux s’humidifier tandis que dans l’espoir de retenir ses larmes elle mordilla sa lèvre inférieure. Son corps avait eu raison d’agir de la sorte, de tenter de lui faire comprendre ce à quoi elle ne voulait pas croire. C’était pour cela qu’elle ne l’avait pas reconnu du premier coup d’œil, parce que tout ceci ne pouvait être vrai, elle était forcément en train de rêver, un rêve magnifique qui allait laisser une douleur intense lorsqu’elle allait se réveiller. « Henry », souffla-t-elle, incapable d’élever sa voix qui tremblait sur la fin. Emmy-Lee le regarda quelques secondes interminables puis elle fit un pas maladroit en avant, il fallait qu’elle vérifie, elle devait s’assurer que ce n’était pas une illusion, pas un rêve que son cerveau lui faisait faire pour tâcher maladroitement de panser une blessure qui s’était rouverte. Sa main se posa sur la joue rugueuse d’Henry-Gabriel et son cœur fit un raté de plus et sans parvenir à se contrôler plus longtemps la jeune femme se précipita près de lui et scella ses lèvres aux siennes juste quelques instants, juste pour avoir le bonheur d’y goûter à nouveau avant de se séparer de lui, visiblement désorientée. « Je … je suis désolée. Je voulais juste vérifier si … ». Et Emmy-Lee s’arrêta. Elle ne pouvait pas, elle se savait déjà folle mais elle n’avait pas besoin qu’il s’en rend compte en l’entendant dire qu’elle voulait s’assurer que tout ceci était réel. La jeune femme fit un pas sur le côté et ouvrit la porte pour l’inviter à rentrer chez elle, refermant ensuite derrière lui, la main crispée sur la poignée de la porte d’entrée. « Hm … ne fait pas attention au désordre je ne m’attendais pas à recevoir quelqu’un. » Encore moins toi, mais la jeune femme se garda bien de le dire et multipliant ses forces pour être courageuse, elle lâcha enfin la poignée et se mit dos à la porte, en appuie sur cette dernière pour ne pas perdre l’équilibre, ses jambes étant devenues aussi fortes que du coton.
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MessageSujet: Re: « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY EmptyDim 8 Avr - 18:25

Henry-Gabriel avait pu voir le visage d’Emmy-Lee changer radicalement sous le coup de l’émotion et ne put contenir un sourire. Il était on ne peut plus fière de l’effet provoqué même s’il aurait souhaité ne jamais avoir à faire ça un jour, ne jamais être séparé d’elle. « Henry » murmura-t-elle dans un souffle, émue. C’était une sensation très étrange. Le britannique avait enfin l’impression de sortir la tête de l’eau après une longue période en immersion dans un monde qui ne lui convenait pas. A présent, son cœur cognait puissamment dans sa poitrine, lui donnant presque l’impression qu’il allait bondir hors de la cavité qui le maintenait en place pour venir atterrir dans les mains d’Emmy-Lee. Il prit une grande bouffée d’air, comme si l’oxygène de New York avait été le plus pur du monde, puis acquiesça d’un simple signe de tête en guise de réponse tout en ôtant ses lunettes de soleil pour dévoiler son regard d’un bleu électrisant. Cependant, Emmy-Lee ne semblait pas y croire et esquissa un pas vers lui pour venir effleurer sa joue du bout des doigts. Un contact qui fut aussi bénéfique pour l’un que pour l’autre. Henry-Gabriel aurait voulu fermer les yeux durant cet instant pour profiter de ce contact, l’imprimer dans un recoin de sa tête, mais il était incapable de détacher son regard du sien. « On ne peut pas dire que je sois tr… ». La jeune femme ne lui laissa guère le temps de finir sa phrase, le coupant de la plus douce des manières. Il fut totalement pris de court, ne s’attendant pas le moins du monde à un accueil aussi délicieux. C’était au-delà de toutes ses espérances, mais ne tarda pas à presser doucement ses lèvres contre les siennes, caressant la main toujours posée sur sa joue : au diable les bonnes manières.

Cet instant – aussi attendu eut-il été – fut malheureusement bien trop court et lorsqu’Emmy-Lee détacha ses lèvres des siennes, Henry-Gabriel resta un moment aimanté à celles-ci avant d’être stoppé net. « Je… je suis désolée. Je voulais juste vérifier si… ». Elle était désolée ? Pas lui. Il ne s’en plaignait pas le moins du monde. « Tu aurais pu me demander mon passeport, mais ce nouveau mode d’accueil me convient aussi. » dit-il avec un trait d’humour, lui faisant ainsi comprendre que ça ne lui posait aucun problème, même s’il venait tout juste de se retrouver après autant de temps éloignés l’un de l’autre. Un ange passa, puis Emmy-Lee s’effaça pour le laisser entrer. « Hm… ne fait pas attention au désordre je ne m’attendais pas à recevoir quelqu’un. ». Henry-Gabriel acquiesça d’un air entendu et finit par entrer à sa suite, ne prêtant pas vraiment attention au décor. Il se fichait pas mal que ce soit le désordre, ça l’était aussi dans sa tête de toute façon. Il en oubliait presque ce qu’il faisait là. Lorsqu’il s’en souvint, Henry-Gabriel glissa une main dans la pochette intérieure de sa veste et en tira la fameuse lettre qu’Emmy-Lee lui avait écrite pour lui expliquer la raison de son départ, mais il n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit. Il fut coupé dans son élan par un couinement douteux émanant de sous sa chaussure, provoquant un froncement de sourcils. Le regard d’Henry-Gabriel se baissa doucement où il découvrit avec stupeur que sa pauvre victime était… une peluche. Le britannique se pencha pour la ramasser et la contempla avec inquiétude avant de se décider à faire un rapide état des lieux. Son regard inquisiteur balaya la pièce, son radar à enfants se mit en route et bientôt, il photographia chaque jouet, chaque matériel de puériculture et chaque photographie. Le constat fut particulièrement violent : Emmy-Lee avait refait sa vie et avait un enfant. Henry-Gabriel se mit à déglutir de travers, poussa un soupir et ferma les yeux. Il imaginait toute sorte de scénario, sauf le bon. « Un enfant… Quel con ! » marmonna-t-il en aparté. Sa phrase pouvait prêter à confusion. Il se maudissait simplement d'être réapparu dans sa vie, la bouche en cœur et d'avoir naïvement cru qu'elle n'avait pas cherché à refaire sa vie depuis tout ce temps. Il avait agi comme un con en croyant bêtement ce que sa mère lui avait dit et maintenant, il s'en mordait les doigts. Quelle connerie aussi de venir jusqu'ici. « Je vais te laisser, tu dois avoir des choses à faire. » répliqua-t-il d’un ton froid, comme toujours lorsqu’il revêtait sa carapace protectrice. Henry-Gabriel reposa la peluche au coin de la commode et contourna Emmy-Lee pour s’élancer vers la porte qu’il s’apprêtait à ouvrir.
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MessageSujet: Re: « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY EmptyLun 9 Avr - 17:10

Toute sa force semblait l’abandonner à présent. Elle était incapable d’effectuer le moindre geste et de prononcer la moindre parole craignant bien trop de se révéler bien plus maladroite que ce qu’elle pouvait être habituellement. Son rythme cardiaque refusait de se calmer et elle sentait son cœur s’agiter un peu plus dans sa poitrine, à chaque instant où elle réalisait que tout ceci n’était pas un rêve. C’était la réalité, c’était la vraie vie, sa vie à elle et pourtant la jeune femme ne parvenait pas à y croire. Combien de fois avait-elle rêvé de cet instant ? Combien de nuit s’était-elle réveillée dans l’espoir de trouver à ses côtés cet homme qui se tenait à présent devant elle alors qu’en réalité elle avait dû faire face aux draps gelés ? Combien de fois avait-elle pleuré cet homme qu’elle avait dû abandonner, enfermée dans sa chambre ou dans sa salle de bain ? Emmy-Lee avait cessé de compter et ce bien rapidement car la douleur se révélait de plus en plus intense à chaque fois qu’elle se risquait à y réfléchir. Elle avait tenté de passer à autre chose, malheureusement chacune de ces tentatives avaient été une catastrophe car il était indéniable que ces quelques hommes qu’elle avait tenté de faire entrer dans sa vie n’était pas lui. Emmy-Lee avait traversé beaucoup d’épreuves seule alors qu’elle aurait tant aimé l’avoir à ses côtés et le pire d’entre tout avait été sa grossesse, aller jusqu’au bout sans parvenir à oublier le fait qu’il ne saurait pas, qu’il ne serait pas là le jour de la naissance de leur enfant. Dieu qu’elle en avait souffert, les larmes qu’elle avait versé le jour de la naissance de Lennon étaient à la fois de larmes de joie et des larmes d’une intense tristesse puisque sa fille ne connaitrait pas son père. Oui, c’était ce qu’elle s’était répétée pendant les neufs mois qui avait suivi la nouvelle et le jour de la naissance de Lennon. Elle ne pouvait décemment pas l’appeler pour le lui annoncer, pas après être partie telle une voleuse en laissant derrière elle que des souvenirs et une simple lettre.

Alors oui, Emmy-Lee avait rêvé de cet instant, elle avait souhaité plus que tout au monde qu’il soit près d’elle, près de Lennon néanmoins elle avait fait un choix deux ans auparavant qui était celui de sauver sa relation avec ses parents au prix de leur histoire. La demoiselle s’en mordait les doigts chaque jour mais elle gardait la tête haute parce qu’elle était fière mais également parce qu’elle devait rester forte pour sa fille … leur fille. Henry-Gabriel avait manqué tant de choses dans la vie de Lennon, son premier mot mais surtout ses premiers pas, évènement qui avait d’autant plus fait pleurer la jeune femme qui avait été seule pour voir ça. Evidemment, le voir chez elle quelques temps après avoir appris son divorce ne relevait pas seulement du miracle, non c’était également un rêve qui devenait réalité et d’une manière si brutale qu’elle en perdait son courage et sa force. La seule chose qui à présent la maintenait encore debout était cette porte contre laquelle elle avait pris appuie pour ne pas s’effondrer sur le sol de sa maison, son regard toujours rivé en direction de celui qu’elle aimait. Emmy-Lee craignait que le simple fait de cligner des yeux le fasse disparaitre parce que, non, elle ne parvenait toujours pas à croire qu’il s’agissait de la réalité. Pour elle, la présence d’Henry-Gabriel chez elle relevait soit d’un mirage soit d’un rêve qu’elle était sûrement en train de faire, assise sur le canapé qu’elle croyait avoir quitté quelques instants plus tôt, entourée des jouets de son enfant. Après tout de quoi d’autre pouvait-il s’agir ? Pour quelles raisons serait-il là ? Pourquoi aurait-il traversé tout un océan pour la retrouver alors qu’il ne l’avait pas fait deux ans plus tôt ? Emmy-Lee n’en avait pas la moindre idée et même si ça la frustrait énormément et que ça la poussait à douter de la véracité de ce moment elle voulait tout de même se forcer à y croire un tant soit peu.

Elle parvint ainsi à accumuler quelques forces qui restaient dans son corps. Les paumes de ses mains posées contre la porte, elle poussa sur ces dernières pour se décoller de contre la porte et se tenir à nouveau droite, ravie de se rendre compte qu’elle possédait toujours son équilibre. Que pouvait-elle bien lui dire ? A vrai dire elle pensait à tout un tas de choses, à tout un tas de conversation qu’ils se devaient d’aborder tous les deux à commencer par Lennon, mais tous les mots restèrent coincés dans le fond de sa gorge. Emmy-Lee était coincée dans un mutisme dont elle ne voulait pas, non ce qu’elle voulait était lui parler et entendre à nouveau sa voix comme pour s’assurer une énième fois qu’elle était bel et bien réveillée, qu’il était bel et bien là, dans sa maison. Le couinement qu’émis l’un des jouets de Lennon la ramena bien trop rapidement à la réalité et voyant Henry-Gabriel se pencher pour ramasser l’objet elle sentit son estomac se nouer d’angoisse. Ce qu’elle pouvait détester cette sensation de panique qui la gagnait, c’était comme lorsqu’elle voyait l’un de ses jeunes talents monter sur scène, elle craignait pour eux comme une mère pouvait angoisser pour son enfant le premier jour de l’école à la différence que là l’angoisse était bien plus intense. La jeune femme s’avança des quelques pas dans sa direction avant de s’arrêter. Son cerveau essayait encore de trouver les mots justes pour lancer la conversation sur un sujet qui lui brûlait de plus en plus les lèvres.

Mais elle le connaissait presque par cœur même après deux ans sans être à ses côtés. Elle se souvenait de chacune de ses mimiques, elles lui revenaient toutes à l’esprit d’un coup et l’expression qui venait de se dessiner sur le visage d’Henry-Gabriel força Emmy-Lee à mordiller une nouvelle fois sa lèvre inférieure pour tâcher de faire taire la peur qui lui tiraillait l’estomac. « Je vais te laisser, tu dois avoir des choses à faire. ». La jeune femme s’apprêtait à lui expliquer lorsque ces paroles parvinrent jusqu’à ses oreilles, lui coupant l’herbe sous les pieds tandis qu’il la contournait pour quitter les lieux aussi rapidement qu’il y était entré. L’espace d’une seconde elle crut avoir eu raison depuis le début, que tout ceci n’était qu’un rêve qui en réalité se transformait en cauchemar, que son cerveau revisitait sa plus grande crainte qui était celle qu’en apprenant l’existence de Lennon il l’abandonnerait pour toujours. Seulement la douleur qui la lança au niveau de sa lèvre tant elle l’avait mordu avec force lui fit prendre conscience qu’elle ne rêvait pas et surtout qu’elle n’avait pas le droit de laisser passer cette chance. « Henry, attends ! ». Sa voix était quelque peu partie dans les aiguës tandis qu’elle se tournait pour lui faire de nouveau face, posant instinctivement sa main sur le bras du jeune homme pour ensuite lever les yeux vers lui. « Ce n’est pas ce que tu crois … ». Emmy-Lee soupira malgré elle, bien sûr que c’était exactement ce à quoi il croyait, elle avait bel et bien un enfant, mais pas avec un autre. Malgré un goût de fer sur sa langue qui lui signalait une petite coupure, elle ne put s’empêcher de mordre sa lèvre une nouvelle fois.

« J’aurais dû te prévenir, t’en parler mais … hm … je n’ai pas refait ma vie avec un autre si c’est ce que tu penses. Ces jouets appartiennent bien à ma fille que j’élève depuis deux ans sans son père pour la simple et bonne raison que … c’est toi son père. Lennon est … notre fille. ». Aussi soulagée qu’elle puisse être de l’avoir dit, Emmy-Lee ne put faire taire la sensation de culpabilité qui venait de prendre la place de son angoisse. Pendant deux ans elle n’avait rien dit et même si elle avait tenté de se persuader que c’était pour de bonnes raisons à présent elle commençait sincèrement à en douter. Néanmoins, elle ne baissa pas les yeux comme une enfant qui venait de reconnaitre sa culpabilité, non elle continua de regarder Henry-Gabriel en pinçant légèrement ses lèvres après les avoir humectées. Elle ne voulait pas qu’il parte, elle refusait qu’il disparaisse à nouveau et même si c’était loin d’être les retrouvailles dont elle avait pu rêver elle ne voulait pas risquer de le perdre, pas une seconde fois.
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MessageSujet: Re: « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY EmptyLun 9 Avr - 19:06

Déception. C’était le seul mot qui décrivait à merveille ce qu’Henry-Gabriel pouvait bien ressentir à présent. Il venait tout juste de traverser un océan pour retrouver Emmy-Lee et découvrait par la même occasion que cette dernière était passée à autre chose et avait fini par se reconstruire comme en témoignait la peluche qu’il avait malencontreusement écrasée. Une peluche qui l’avait brusquement ramené à la réalité, l’arrachant à ces retrouvailles tant rêvées et qui aurait pu être parfaite s’il n’y avait pas eu ça. Le bonheur était une douce illusion qu’Henry-Gabriel effleurait du bout des doigts, presque aussi insaisissable que de l’eau. Il était en colère. Pas contre Emmy-Lee, mais contre lui-même. Il s’en voulait de ne pas avoir réagi plus tôt, de l’avoir laissé s’éloigner de lui sans avoir cherché à la retenir et surtout, il s’en voulait de ne pas avoir écouté les remontrances d’Alwena qui n’avait eu de cesse à lui ouvrir les yeux. Sa mère l’avait manipulé comme un vulgaire pantin et son jeu avait été tellement parfait qu’il avait réellement cru que cette dernière agissait de manière totalement désintéressée à son sujet, qu’elle ne voulait que son bonheur, comme toute mère qui se respecte. Henry-Gabriel aurait dû voir clair dans son jeu, sentir que tout ceci n’était qu’une mascarade. Si sa mère avait été un tant soit peu soucieuse de son bien-être, elle n’aurait jamais toléré les agissements de John à l’égard de leur fils, l’aurait dissuadé de le battre à sang et aurait accueilli Emmy-Lee sans chercher à lui nuire moralement. Henry-Gabriel n’avait rien vu de tout cela. Il sentait que la jeune femme était triste, mais elle ne s’était jamais confiée à lui et en règle générale, une simple étreinte suffisait à faire disparaître les doutes.

On l’avait bassiné toute sa vie durant avec son titre de noblesse et les responsabilités qui l’incombait, mais Henry-Gabriel n’avait jamais été l’acteur de sa propre vie, il passait sa vie en second plan, comme un figurant. Pis même, il n’en était qu’un vulgaire spectateur. La lettre d’Emmy-Lee l’avait aidé à se réveiller, à prendre le problème à bras le corps une bonne fois pour toute, mais voilà qu’une simple peluche venait de réduire ses efforts à néant. Il était peut-être un piètre spectateur, mais ne valait guère mieux lorsqu’il s’agissait d’agir. Lorsque son regard avait croisé celui d’Emmy-Lee, il avait eu l’impression de revivre, mais voilà qu’il étouffait. C’en était trop, il fallait qu’il sorte d’ici au plus vite ! Il avait besoin de prendre de la distance, de réfléchir… et peut-être de taper sur quelqu’un. Les nerfs à vif, il avait l’impression d’entendre le bruit assourdissant du sang battre vigoureusement dans ses tempes et sa mâchoire se crisper davantage, mais alors qu’il s’apprêtait à passer la porte, Emmy-Lee agrippa son bras et se plaça aussitôt devant lui pour faire barrière de son corps, l’empêchant d’aller plus loin. « Henry, attends ! Ce n’est pas ce que tu crois… ». Ouais, elles disent toutes ça. Le britannique resta de marbre, plongeant simplement son regard froid dans le sien, attendant son explication qui avait plutôt intérêt d’être bonne.

« J’aurais dû te prévenir, t’en parler mais… hm… je n’ai pas refait ma vie avec un autre si c’est ce que tu penses. Ces jouets appartiennent bien à ma fille que j’élève depuis deux ans sans son père pour la simple et bonne raison que… c’est toi son père. Lennon est… notre fille. ». Henry-Gabriel eut beaucoup de mal à raisonner correctement après cet aveu. Son visage passa de la froideur, à la surprise comme en témoignait ses yeux ronds comme des culs de bouteille et sa bouche légèrement entrouverte. Papa. Il était papa. « Lennon. » répéta-t-il bêtement, comme s’il comprenait soudain d’où lui venait son prénom. Emmy-Lee l’avait appelé ainsi en hommage à sa chanson préférée, leur chanson, celle qui avait accompagné leur toute première danse. Il était dans un état second, tant et si bien qu’il était incapable de réagir face à cette nouvelle. Au bout d’un moment, il consentit enfin à passer une main sur sa joue rugueuse qui finit par glisser jusque dans sa nuque tandis qu’il fermait les yeux en poussant un petit soupir. « Lennon. » reprit-il avant de se mettre à sourire, les larmes aux yeux. Cette petite fille représentait le fruit de leur amour qu’il avait cru perdu, un petit bout d’elle et de lui, sans doute la plus belle chose qu’il avait faite de toute sa vie ; il ne lui avait donc fallu que quelques secondes pour accepter cet état de fait même s’il restait encore choqué par cette nouvelle. « Elle est là ? Est-ce… Est-ce que je peux la voir. Je veux juste… juste la tenir dans mes bras quelques instants. » demanda-t-il, le regard anormalement brillant, ne donnant que plus de reflet à la couleur pénétrante de ses prunelles. Il voulait s'assurer que ceci n'était pas le fruit de son imagination.

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MessageSujet: Re: « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY EmptySam 14 Avr - 12:42

Elle n’aurait pas eu la force de le voir partir une seconde fois. Elle n’aurait pas pu encaisser cette douleur à nouveau, pas après avoir mis autant de temps à se remettre de la première blessure qu’elle s’était infligée elle-même en l’abandonnant deux ans auparavant, cette même blessure qui semblait s’être rouverte au moment même où elle l’avait enfin reconnu. Pourtant, il n’y avait rien de douloureux à le revoir après autant de temps à espérer ce retour, c’était même plutôt tout le contraire. Jamais elle n’avait ressenti autant de joie qu’à ce moment précis, hormis lorsqu’elle avait mis au monde leur fille, le fruit de cet amour qu’elle avait fini par croire interdit mais qui avait toutefois existé. Son cœur s’emballait. Son rythme cardiaque refusait catégoriquement de se calmer et pourtant elle parvenait tout de même à rester aussi neutre que possible même si elle savait que, comme toujours, son regard la trahissait. À travers ses yeux marron il était si simple de deviner ce qu’elle ressentait. Douleur, tristesse, joie, surprise, peu importait l’émotion il suffisait de la connaitre un tant soit peu pour deviner ce qu’elle ressentait, pour qu’elle se trahisse involontairement et s’il y avait bien une personne qui la connaissait si bien c’était Henry-Gabriel, tout du moins en partie. Néanmoins, elle avait su par le passé cacher chaque sentiment qui la gagnait, se murer derrière un masque d’impassibilité pour continuer de garder la tête haute et prouver que les paroles et les gestes que l’on pouvait avoir contre elle ne l’atteignaient pas. C’était une force qu’elle se savait capable d’utiliser mais qui l’avait quitté le jour même où elle s’était décidée qu’il serait mieux pour Henry-Gabriel qu’elle quitte l’Angleterre. Elle avait tâché de rester de forte. Elle avait essayé de tenir tête à la mère de l’homme qui se tenait devant elle mais c’était peine perdu elle aurait dû s’en douter dès le départ et ne pas aller plus loin dans leur histoire. Seulement, elle ne regrettait rien, sûrement pas.

Même si c’était parfois extrêmement douloureux, elle aimait se remémorer tous les bons moments qu’elle avait passé aux côtés de Henry-Gabriel. Cette première danse alors qu’elle se trouvait à une soirée où elle n’était pas du tout à sa place. Les fous rires qu’ils avaient pu avoir au début de leur relation au cours des quels elle pouvait parfaitement se rappeler de cette petite lueur dans le regard du duc qui lui faisait chaud au cœur. Et puis il y avait tous ces moments blottis dans ses bras où rien d’autre n’existait, où le monde n’avait plus d’importance et surtout ces moments où elle se sentait plus en sécurité que jamais. Il n’y avait qu’auprès de lui qu’Emmy-Lee se sentait réellement bien, il n’y avait qu’à ses côtés qu’elle pouvait à la fois oublier la douleur de son passé et les craintes de son avenir parce qu’elle le savait près d'elle pour la protéger. Malheureusement, cette sensation de bien-être et de sécurité avaient été balayée d’un violent coup lorsqu’elle était partie et bien qu’elle ait su garder la tête hors de l’eau, bien qu’elle ait su faire face avec un peu d’aide, Emmy-Lee n’avait jamais cessé de regretter amèrement son choix bien que persuadée que c’était ce qu’elle avait fait de mieux pour lui. Combien de nuits s’était-elle réveillée après un cauchemar qui lui avait semblé si réel sans trouver le réconfort de son étreinte ? Combien de nuits blanches avait-elle passé en berçant Lennon contre elle comme si ce simple geste allait faire disparaitre toutes ses craintes d’un coup ? La jeune femme avait bien vite cessé de compter car ça ne servait plus à rien hormis se torturer un peu plus, après tout le passé était le passé et elle ne pouvait pas revenir en arrière … quand bien même, Emmy-Lee doutait d’en changer quoi que ce soit puisqu’après tout c’était ce passé qui l’avait mené jusqu’ici, qui lui avait permis d’avoir la joie immense de mettre au monde ce petit être qu’était sa fille. Cependant et malgré tout le bonheur qu’elle pouvait éprouver chaque jour lorsqu’elle se réveillait et s’occupait de sa petite princesse, la peine et les regrets étaient toujours aussi présents si bien qu’elle n’aurait pu supporter le fait qu’il lui échappe une nouvelle fois.

Lennon était autant sa fille que la sienne. Sans Henry-Gabriel ce petit ange – bien que parfois démoniaque – n’aurait eu aucune chance de fouler le sol de cette terre. Sans leur histoire, sans leur amour, Emmy-Lee ne l’aurait jamais mise au monde et pour ces raisons ainsi que des milliers d’autres il avait le droit de savoir surtout si ça pouvait lui éviter de se faire de fausses idées. Jamais elle n’aurait pu refaire sa vie. Elle aurait pu essayer, tenter quelques histoires qui se seraient finies tôt ou tard lorsqu’elle se serait rendu compte que tenter de passer à autre chose était idiot de sa part. La jeune femme n’avait jamais cru au coup de foudre qui se rapprochait bien trop des contes de fées selon elle. Ces contes de fées n’étaient que des histoires auxquelles les enfants aimaient croire, des histoires qu’avec l’âge on savait être fausses et pleines d’espoir. Même si elle savait que l’amour existait, elle ne croyait pas au coup de foudre étant donné qu’à ses yeux ce n’était qu’une illusion de plus dans ce monde, un rêve qu’aucune personne ne pouvait réellement atteindre malgré tout ce que cette dernière pouvait dire. Oui, pendant longtemps la demoiselle avait été assez rationnelle jusqu’à sa rencontre avec Henry-Gabriel après laquelle Emmy-Lee n’avait eu de cesse d’avoir l’impression de revivre l’un de ces contes qui avait bercé son enfance. « Lennon. ». La voix de Henry-Gabriel prononçant le prénom de leur fille la tira de ses pensées. Son regard se posa à nouveau sur lui sans qu’elle ne prononce le moindre mot, elle savait qu’il prenait tout juste conscience de la provenance du prénom de leur enfant et malgré elle, Emmy-Lee ne put s’empêcher de sourire.

Durant les neuf mois de sa grossesse Emmy-Lee avait refusé de connaitre le sexe de son enfant et si elle n’avait pas bien su expliquer la raison à cette époque avec le temps elle avait su que c’était pour ne pas être déçue. Bien sûr elle aurait été extrêmement heureuse d’avoir un petit garçon, d’autant plus s’il ressemblait à son père, mais la jeune femme rêvait d’une fille. Ainsi, lorsqu’on lui avait annoncé qu’elle venait de mettre au monde une petite fille, son prénom s’était imposé de lui-même sans doute parce qu’elle savait depuis tout ce temps quel serait ce dernier. « Lennon. ». Lennon … un prénom qui pour beaucoup de personne de son nouvel entourage n’avait pas tellement de signification mais qui pour Henry-Gabriel et elle-même avait beaucoup de sens. « Elle est là ? Est-ce … Est-ce que je peux la voir. Je veux juste … juste la tenir dans mes bras quelques instants. ». Emmy-Lee ouvrit la bouche et la referma aussitôt. Prise dans un élan fou et toujours émue par le fait qu’il se trouvait bel et bien chez elle, qu’il n’était pas le fruit de son imagination, la demoiselle manqua de répondre positivement sa question mais parvenant à se reprendre, elle secoua doucement la tête de droite à gauche. « Non, elle est encore à la garderie mais … hm … une amie doit la ramener dans un peu moins d’une heure normalement alors si tu veux, tu n’as qu’à rester jusqu’à son retour ? ». Sa voix tremblait et elle était incapable de se contrôler. Elle n’allait pas pleurer mais elle restait assez secouée par ce plein d’émotions qui l’envahissait depuis quelques minutes. Emmy-Lee allait mettre du temps à se persuadée qu’il était bien là même si elle savait à présent que c’était réel bien qu’une part d’elle-même continuait d’émettre certains doutes. Dévorée par une envie soudaine de se jeter dans ses bras, elle parvint à la faire diminuer en se mordant avec force sa lèvre inférieure en essayant de trouver comment s’occuper autrement l’esprit. « Pourquoi maintenant ? ». Était-ce sa voix ? Les mots qui raisonnèrent dans sa tête et surtout le timbre de la voix lui laissaient comprendre que oui, elle avait parlé sans même s’en rendre compte. « Ce que je veux dire c’est que tu étais marié, tu avais commencé une nouvelle vie et moi … malgré tout l’amour que j’ai et que j’aurais à jamais pour toi j’ai fini par perdre espoir alors je ne comprends pas vraiment ce qui t’as décidé à venir ici, ni même à savoir comment tu m’as trouvé. ».
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MessageSujet: Re: « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY EmptyDim 15 Avr - 15:36

Henry avait l’impression de s’être fait happé par le tourbillon de ses émotions, le regard encore plus perdu que jamais. Bien sûr, il était venu ici en connaissance de cause et avec un atout non négligeable : l’effet de surprise, mais en fin de compte, c’était Emmy-Lee qui l’avait coiffé au poteau. Il avait été battu à plate couture par l’annonce de sa paternité. « Non, elle est encore à la garderie mais… hm… une amie doit la ramener dans un peu moins d’une heure normalement alors si tu veux, tu n’as qu’à rester jusqu’à son retour ? ». Henry-Gabriel ne l’avait écouté que d’une oreille, mais fut quelque peu déçu d’apprendre qu’elle n’était pas présente pour le moment. Il mourrait d’envie de la rencontrer, de confronter ses traits aux siens, de lui trouver quelques similitudes avec Emmy-Lee… Il espérait sincèrement qu’elle lui ressemble et qu’elle n’ait rien du côté Mills. Il voulait la préserver de tout ça, parce que c’est ce qu’un père digne de ce nom se doit de faire. « Hm ? Oh… Oui, avec plaisir. » dit-il d’un air absent et niais. Afin de se reprendre un tant soit peu, le britannique s’infligea une claque mentale digne de ce nom et plissa même les yeux sous l’effet de la « douleur imaginaire ». Ce qu’il pouvait être gauche par moment ! Il avait beau rassembler ses esprits pour paraître le plus naturel possible, mais il était dans un tel état que sa présence n’était plus que physique. Ses pensées s’étaient égarées, toutes tournées vers la petite Lennon dont il essayait de constituer les traits de sa petite bouille d’enfant. Henry-Gabriel mourrait d’envie de prendre un cadre photo et d’en étudier les moindres détails, mais il tenait absolument à préserver le mystère parce qu’il savait que cela rendrait la rencontre encore plus magique et que dans tous les cas, sa fille serait encore plus belle que ce qu’il s’imaginerait. Elle était forcément parfaite parce qu’elle était le fruit d’un amour sincère. Henry fronça les sourcils et baissa la tête, se plongeant de nouveau dans le fil de ses émotions contradictoires pour tenter d’y faire le tri. Il était à la fois heureux et en colère, mais aussi comblé que triste. Il avait dû râter tellement de choses…

« Pourquoi maintenant ? Ce que je veux dire c’est que tu étais marié, tu avais commencé une nouvelle vie et moi… malgré tout l’amour que j’ai et que j’aurais à jamais pour toi j’ai fini par perdre espoir alors je ne comprends pas vraiment ce qui t’as décidé à venir ici, ni même à savoir comment tu m’as trouvé. ». Le britannique redressa la tête, les paupières alourdies par le poids de ses pensées et la fatigue due au décalage horaire et au manque de sommeil manifeste. Il eut beaucoup de mal à décortiquer la phrase d’Emmy-Lee et sa réponse se fit longuement désirer. « Oh. » dit-il en sortant de nouveau la lettre qu’il avait laissé dans la poche intérieure de sa veste et qu’il comptait lui montrer juste avant d’écraser le jouet de Lennon et d’apprendre qu’elle était leur fille. Beaucoup de choses à encaisser en si peu de temps. « Alwena. » dit-il simplement. Lorsqu’il se rendit compte que ce simple prénom n’expliquait pas toute l’histoire, Henry-Gabriel poussa un soupir et se pinça l’arrête du nez, puis soupira pour mieux se lancer dans le récit de son épopée. « Il y a cinq jours, Alwena m’a donnée cette lettre qu’elle a trouvé dans la chambre de ma mère. Lorsque j’ai eu fini de la lire et qu’elle m’a dit que tu vivais à New York, j’ai engagé le meilleur avocat pour régler cette histoire de mariage arrangé et le meilleur détective privé de la ville pour te retrouver, ai sauté dans le premier avion et je viens de tout droit de l’aéroport, ce qui explique… le look débraillé auquel tu as le droit aujourd’hui. » dit-il en se regardant, affichant un sourire gêné devant une si piètre allure. Lui qui s’en tenait d’ordinaire aux costumes sur-mesure des grands couturiers, était aujourd’hui affublé d’un pantalon, d’un sac et de chaussures de randonnés, d’un T-Shirt fantaisiste, d’une veste kaki, d’une paire de lunettes de soleil et d’une barbe de trois jours. « Enfin, ça m’aide à préserver l’anonymat. » se défendit-il. « Ma mère m’a dit que tu m’avais abandonné et je l’ai bêtement cru… Je ne suis pas seulement là pour te revoir, mais pour m’excuser. J’ai agi comme un con, Emmy. J’aurais dû voir ce qui se passait sous mon nez et j’aurais dû réagir bien avant. »

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MessageSujet: Re: « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY EmptyMar 1 Mai - 13:43

Il fallait qu’elle sache. Elle se devait de poser cette question non pas parce qu’elle souhaitait souffrir en se remémorant ce moment passé qu’elle regrettait avec le temps, mais elle le devait tout simplement. La jeune femme avait espéré pendant deux longues années le revoir sans jamais voir ce rêve devenir réalité, elle s’était contentée de le rêver en silence en sentant dans son cœur une blessure s’ouvrir et s’agrandir un peu plus avec les mois qui s’étaient écoulés jusqu’à la naissance de sa fille. Lennon lui permettait de tenir, elle le savait pertinemment. Sans son enfant, la demoiselle n’aurait jamais été capable de tenir le coup aussi longtemps. Non, Emmy-Lee se serait laissé sombrer pour n’avoir plus aucune raison de garder la tête haute. Elle avait été faible, elle avait oublié ce caractère fort qu’elle avait pourtant en elle et elle avait laissé Mary la mettre plus bas que terre par simple plaisir de la voir souffrir, ça elle n’en doutait pas. Cette femme, autant dire qu’elle la haïssait et ce bien plus que les journalistes à qui elle devait de vivre sous son identité actuelle. Ce qu’elle aurait aimé lui dire ce fameux jour qui elle était réellement, le rang qui était le sien et lui balancer au visage que dans les années à venir elle serait sans aucun doute bien plus riche que toute sa famille réunie, oh oui elle aurait aimé le faire mais ce n’était pas dans son caractère. Emmy-Lee – même du temps où elle s’appelait toujours Oksana – n’était pas du genre à se vanter et on pouvait dire que ses parents l’avaient très bien élevée de ce côté-là. Certes, elle était héritière mais elle ne s’en était jamais vantée et elle ne l’aurait jamais fait même si elle n’avait pas eu à passer pour morte. Alors, elle ne l’avait pas fait et puisqu’il s’était agi de sa seule arme pour tenir tête à cette femme elle s’était effondrée à défaut de pouvoir faire voler en éclats sa couverture, elle s’était brisée et avait pris la fuite en rédigeant une simple lettre à Henry-Gabriel, un morceau de papier qui aurait pu tomber entre n’importe quelles mains autres que celle de l’homme qu’elle aimait. Cette hypothèse, elle n’y avait jamais pensé et c’était pour cela qu’elle avait souffert du fait de ne pas le voir prendre contact avec elle si bien qu’au final elle avait fini par se persuader – tout du moins autant qu’elle le pouvait – que leur amour n’était peut-être pas aussi fort qu’elle l’avait pensé et imaginé à cette époque. La demoiselle se souvenait encore du soir où elle l’avait rencontré pour la première fois et où ses amies lui avaient dit en gloussant qu’elle n’était pas Cendrillon … sur le coup elle avait levé les yeux au ciel mais par la suite elle s’était demandée si ses parents ne s’étaient pas trompés de prénom à sa naissance cependant les évènements suivants lui avaient bien rapidement ôté cette idée de la tête.

Alors, oui, Emmy-Lee avait besoin de savoir. Il fallait qu’elle demande à Henry-Gabriel pour quelles raisons il était à New York et surtout pourquoi il se trouvait dans sa maison à cet instant précis. Bien sûr qu’elle était heureuse, son rythme cardiaque refusait toujours de se calmer et son souffle était bien plus court que d’ordinaire, mais tout de même la jeune femme était tiraillée par cette curiosité et ce besoin de savoir. Pourtant, malgré sa crainte d’entendre la vérité, une vérité qu’elle n’était pas certaine d’apprécier elle avait posé la question parce que c’était plus fort qu’elle. Elle s’était mise à rêver de nouveau en apprenant son divorce, elle était retombée en enfance lorsqu’elle rêvait encore du prince charmant où lorsqu’elle s’imaginait être la princesse de son royaume de glace sur cette station où elle était née et avait grandi. Emmy avait voulu croire que s’il avait divorcé c’était pour elle et tous les magazines dans sa chambre où cette nouvelle faisait la une en étaient la preuve. Lorsqu’elle avait vu le premier elle n’avait pas pu s’empêcher par la suite d’acheter tous ceux qui rencontraient son chemin comme si elle avait un besoin compulsif de s’assurer qu’elle ne rêvait pas, comme aujourd’hui par exemple. La jeune femme avait tant rêvé de ce moment qu’il était vraiment difficile pour elle de se convaincre qu’elle n’était pas en train de rêver et que ce rêve n'allait pas bientôt se terminer parce qu’elle allait devoir se réveiller, toutefois le fait que ce dernier s’éternise lui permettait d’y croire un peu plus ce qui n’aidait pas à la calmer elle et son rythme cardiaque. Alors, une fois la question posée, Emmy-Lee resta silencieuse. Son regard était rivé en direction d’Henry-Gabriel. Elle attendait bien sagement sa réponse avec une pointe d’inquiétude malgré tout qui venait lui tirailler l’estomac. Et si jamais la réponse ne lui convenait pas ? Et si jamais c’était une raison toute autre que les milliers qu’elle s’était déjà imaginée en pas moins de deux minutes ? Mon dieu ce qu’elle avait peur, bien plus peur que lorsqu’elle était à deux doigts de monter sur scène – ce qui arrivait assez rarement pour garder « l’anonymat » – où lorsque c’était la première scène de l’un de ses protégés. La jeune femme avait mal au ventre et elle sentait son cœur battre si fort sous la crainte qu’elle avait peur qu’il ne finisse par s’échapper de sa poitrine. Emmy se mit même à jouer nerveusement avec ses mains pour tâcher vainement de se calmer.

Bon dieu ! Elle était encore pire qu’une adolescente sur le point d’invité un garçon, elle se faisait elle-même pitié à penser à l’image qu’elle devait renvoyer à cet instant précis. Comme elle avait envie de se laisser tomber sur le canapé pour faire disparaitre toutes les preuves de son angoisse et s’assurer que même si toutes ses forces l’abandonnaient elle n’allait pas finir à genoux sur le sol de sa maison. Mais elle tint le coup, comment ? Elle n’en avait pas la moindre idée mais l’important était qu’elle tenait le coup et que son regard ne parvenait plus à se décrocher du visage d’Henry-Gabriel, ce visage qui se trouvait si régulièrement dans ses rêves. « Oh. ». Tandis que ce petit mot raisonnait déjà dans sa tête, le regard d’Emmy-Lee dévia du visage du jeune homme vers l’intérieur de sa veste dont il tira sa lettre. Elle n’eut aucun mal à la reconnaitre alors qu’il ne s’agissait que d’une simple lettre comme tant d’autre. Seulement la demoiselle se souvenait encore trop bien du jour où elle l’avait écrit et il était difficile de ne pas la reconnaitre avec simplicité. Finalement, il l’avait eu et étrangement sur le coup Emmy-Lee fut déçue de l’apprendre, persuadée que pendant ces deux dernières années il avait tout su mais n’avait attendu qu’aujourd’hui pour venir la voir. « Alwena. ». Quoi, Alwena ? Qu’était-elle supposée comprendre par l’évocation de ce prénom qui réveillait également pleins de souvenirs ? Emmy-Lee était-elle censée comprendre que sa meilleure amie était la raison de sa venue ici et peut-être même de son divorce ? Aussitôt elle se mit à imaginer le fait qu’ils allaient se marier et qu’elle avait demandé qu’il vienne la voir pour le lui annoncer et s’excuser même si elle ne savait pas pourquoi il aurait dû le faire, après tout elle était partie et pas l’inverse. Emmy-Lee avala avec difficulté sa salive rien qu’à cette simple pensée. Oh, elle appréciait Alwena, vraiment, et elle aimait Henry-Gabriel mais ce n’était pas pourtant autant plus facile d’imaginer cette théorie qui semblait lui briser le cœur alors qu’elle n’était sûre de rien. Tâchant tout de même de ne rien laisser paraitre à travers son visage ou son traitre de regard, Emmy-Lee releva la tête vers le visage du jeune homme qui se mit à soupirer tout en se pinçant l’arête de son nez.

« Il y a cinq jours, Alwena m’a donnée cette lettre qu’elle a trouvé dans la chambre de ma mère. Lorsque j’ai eu fini de la lire et qu’elle m’a dit que tu vivais à New York, j’ai engagé le meilleur avocat pour régler cette histoire de mariage arrangé et le meilleur détective privé de la ville pour te retrouver, j’ai sauté dans le premier avion et je viens de tout droit de l’aéroport, ce qui explique … le look débraillé auquel tu as le droit aujourd’hui. Enfin, ça m’aide à préserver l’anonymat. ». Oh mon dieu … ce fut les premières paroles qui vinrent à l’esprit de la jeune femme. Sa bouche s’ouvrit même pour tenter vainement de formuler ces trois petits mots cependant elle était incapable d’émettre le moindre son. Elle resta bouche-bée, le regard rivé sur Henry-Gabriel en se répétant plusieurs fois les paroles qu’il venait de prononcer. Pourquoi fallait-il toujours qu’elle s’imagine les pires scénarios catastrophes alors qu’il n’y avait aucune raison que ça soit le cas ? Et donc, comme ça, Mary était la raison pour laquelle elle n’avait pas eu de nouvelles du jeune homme pendant deux ans, la raison pour laquelle il n’avait pas cherché à la retrouver. Emmy-Lee n’en était même pas étonnée tant cela ressemblait à cette vieille femme qu’elle ne pouvait pas supporter et qu’elle comparait volontiers à la méchante sorcière dans Blanche-Neige. A cours de mots pour s’exprimer, elle se contenta d’un léger sourire à l’évocation de sa tenue bien loin de celles qu’il pouvait porter habituellement mais qui lui allait malgré tout et elle alla se laisser tomber sur le canapé qui l’appelait trop intensément à présent pour qu’elle parvienne à l’ignorer. Son regard se posa alors sur la table basse devant elle tandis qu’elle continuait de penser à toute cette histoire et surtout à toute la haine qu’elle pouvait éprouver à cet instant pour Mary Mills. « Ma mère m’a dit que tu m’avais abandonné et je l’ai bêtement cru… Je ne suis pas seulement là pour te revoir, mais pour m’excuser. J’ai agi comme un con, Emmy. J’aurais dû voir ce qui se passait sous mon nez et j’aurais dû réagir bien avant. ». Emmy-Lee l’écoutait attentivement contrairement à l’impression qu’elle pouvait donner à toujours fixer la table basse sans bouger le moindre membre, pas même le petit doigt. Elle l’écoutait mais toutefois elle continuait de pester mentalement contre sa mère pour finalement tourner la tête en direction d’Henry-Gabriel lorsque les paroles prononcées par ce dernier prirent enfin du sens dans sa tête.

« Et qu’aurais-tu pu faire ? Henry ta mère ne m’a jamais aimé et elle ne m’aimera jamais, rien que pour ça elle aurait été capable de tout pour m’éloigner, ce qu’elle est parvenue à faire d’ailleurs. Tu n’y es pour rien, j’aurais dû t’en parler il y a deux ans c’est tout. ». Emmy-Lee soupira tout en baissant les yeux pour finalement détourner sa tête de la direction du jeune homme. Ce qu’elle pouvait être idiote ! Elle-même aurait dû s’en douter, elle aurait dû voir le pot aux roses et deviner que toute cette scène deux ans auparavant n’étant qu’un moyen de parvenir à ses fins et de prouver à son fils que cette femme n’était pas là par amour mais pour son argent. Ce qu’elle pouvait haïr cette sensation de n’avoir été qu’un pion dans l’une des parties d’échecs de madame Mills. Emmy se détestait tellement à cet instant précis qu’elle sentie des larmes la gagner, des larmes qu’elle ravala en se mordant si férocement l’intérieur de la joue que le goût du sang fit vite son apparition. « Je voulais juste t’éviter des ennuis, je n’ai pas réfléchi et sur le coup ça me paraissait la meilleure chose à faire pour toi. J’ai … je sais trop ce que c’est de ne plus avoir de parents je voulais juste t’éviter ça même si j’ai regretté mon choix un nombre incalculable de fois ces dernières années. ». Elle se sentait tellement mal qu’elle n’osa pas regarder en direction d’Henry-Gabriel à chaque mot qu’elle prononça. Oh oui, elle avait regretté jusqu’à aujourd’hui-même d’ailleurs. Emmy-Lee avait rêvé de retourner en arrière et de changer les évènements passés mais malheureusement c’était impossible et elle n’avait eu d’autres choix que de continuer d’avancer en gardant la tête haute. Elle n’avait pas pensé à mal à cette époque, elle avait juste espéré pouvoir protéger l’homme qu’elle aimait et lui épargner la douleur de perdre ses parents, une douleur qui faisait encore partie d’elle bien qu’elle se soit un tant soit peu atténuée avec le temps. Même si elle avait haït les parents d’Henry et même si ça continuerait d’être le cas encore longtemps pour Mary, elle n’avait pas voulu ça pour lui et elle s’était sacrifiée en quelque sorte pour cette raison. Les larmes l’assaillant bien plus que précédemment, Emmy-Lee fut incapable de le retenir plus longtemps et tandis que son menton se mettait à trembler à cause de ce sanglot qu’elle tenta de cacher elle tourna la tête en direction de la fenêtre en essayant de se calmer.
AAAH ! J'arrête pas de penser à lui à l'hôpital depuis hier XD
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MessageSujet: Re: « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY EmptyJeu 3 Mai - 14:58

Lorsqu’elle s’éloigna, Henry-Gabriel se contenta de l’observer s’éloigner pour se laisser tomber dans le fauteuil du salon. Pour sa part, il resta planté comme un piquet dans l’entrée, à se demander si ses paroles avaient bien été celles qu’Emmy-Lee avait attendues. Il poussa un soupir quasi-inaudible, lassé par tous les problèmes qu’il avait dû affronter depuis son plus jeune âge. Henry-Gabriel voulait que tout cela prenne fin et, plus que jamais, il voulait vivre libre, sans être contraint de suivre les us et coutumes de l’aristocratie anglaise à laquelle il n’avait jamais voulu appartenir. Le britannique fourra les mains dans ses poches et s’avança dans le salon à pas de loup, comme s’il craignait de salir par sa simple présence. Henry-Gabriel resta debout, regardant Emmy-Lee avec insistance. Il espérait la voir craquer, juste pour qu’elle regagne enfin sa place aux creux de ses bras. « Et qu’aurais-tu pu faire ? Henry, ta mère ne m’a jamais aimée et elle ne m’aimera jamais, rien que pour ça elle aurait été capable de tout pour m’éloigner, ce qu’elle est parvenue à faire d’ailleurs. Tu n’y es pour rien, j’aurais dû t’en parler il y a deux ans c’est tout. ». Le trentenaire encaissa non sans mal. Emmy-Lee n’avait pas totalement raison, mais elle n’avait pas totalement tort non plus. Mary n’avait jamais aimé celle dont son fils était tombé amoureux dès le premier jour, certes, cela n’excusait pas la passivité d’Henry-Gabriel à ce sujet. Il aurait dû taper du poing sur la table et imposer ses propres règles, mais il s’était finalement laissé mener par le bout du nez avec une facilité déconcertante. Il ne voulait pas lui répondre, du moins, pas tout de suite. En réalité, il sentait qu’Emmy-Lee avait encore quelque chose sur le cœur, un argument qui expliquerait la véritable raison de son départ alors il prit place sur le fauteuil, juste à côté d’Emmy-Lee qui prenait soin de ne pas le regarder dans les yeux, comme si elle avait honte de ce qui allait être dit.

« Je voulais juste t’éviter des ennuis, je n’ai pas réfléchi et sur le coup ça me paraissait la meilleure chose à faire pour toi. J’ai… je sais trop ce que c’est de ne plus avoir de parents je voulais juste t’éviter ça même si j’ai regretté mon choix un nombre incalculable de fois ces dernières années. ». Henry-Gabriel se mit à rire nerveusement, sentant les yeux lui piquer affreusement. Elle n’avait pas idée à quel point cela sonnait presque de l’ironie pour lui. Le britannique balança sa tête de gauche à droite et ravala son sourire amer. Lorsqu’il redressa la tête ce fut pour la couver du regard. Ainsi donc, Emmy-Lee s’était sacrifiée pour lui… Enfin, le trentenaire avait l’impression qu’elle s’était sacrifiée pour la mauvaise personne ; à savoir Mary, sa mère. Il observa son visage se décomposer avec fascination, la trouvant toujours aussi belle même lorsque les larmes ravageait ses joues pour y creuser de petits sillons. Au bout d’un instant de silence, alors qu’Emmy-Lee semblait toujours aussi absorbée par la contemplation de la fenêtre, Henry-Gabriel passa une main délicate dans ses cheveux soyeux pour les écarter de son visage, puis déposa un baiser sur sa tempe. « Tu es adorable, Emmy, mais je n’ai jamais eu de parents, tu sais ? » déclara-t-il d’un ton morne. « J’ai vécu dans une prison de luxe durant toute mon enfance et nos repas de famille ressemblaient plus à une partie de « Roi du Silence », d’ailleurs la salle à manger était si immense et si impersonnelle que le bruit des couverts résonnaient dans toute la pièce. » pouffa-t-il légèrement. « Ce sont les nourrices qui étaient chargées de mon éducation et mon premier mot n’a pas été ‘maman’ ou ‘papa’, mais ‘Amanda’, la mère d’Alwena qui s’est occupée de moi. ». Cela lui paraissait tellement étrange de relater sa vie, ça ne lui arrivait jamais et à vrai dire, il préférait passer outre le passage où il s’était fait battre par son propre père. « J’ai toujours envié la liberté et l’insouciance des enfants qui n’ont pas le poids des responsabilités et je ferais tout pour que Lennon fasse partie de ceux-là. Oh, et tu sais, il y a un vieil adage qui dit que derrière chaque grand homme se cache une femme… ça n’a jamais été ma mère. Ca a toujours été Toi. Je ne te remercierai jamais assez pour m'avoir libéré et m'avoir fait grandir. ».
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MessageSujet: Re: « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY EmptyLun 7 Mai - 17:27

Elle montrait une certaine honte en ne parvenant pas à regarder dans sa direction. Pourtant, quelque chose en elle ne cessait de lui dire, voir même de lui crier, qu’elle ne devait pas se sentir ainsi et que deux ans auparavant elle avait fait ce qu’il y avait de mieux à faire pour eux. Oui, mais comment croire une telle chose alors qu’elle avait tant souffert par la suite ? Elle avait déjà connu la sensation d’un immense vide en elle lorsque ses parents étaient morts puis lorsqu’elle avait dû abandonner toute sa vie derrière elle. Encore aujourd’hui elle en souffrait, après tout c’était tellement dur. Elle avait dû faire une croix sur toute une vie, la garder au fin fond de sa tête en tâchant de ne plus y penser mais oublier dix-huit ans d’une vie ne se faisait pas en claquement de doigts bien qu’elle soit plutôt bien parvenue à avancer dans sa nouvelle vie. Cependant, tout lui manquait, ses origines, sa famille, sa véritable identité alors, évidemment, se séparer de la seule personne qui donnait un tant soit peu de sens à sa nouvelle existence fut la chose la plus difficile à faire mais elle y était parvenue. Elle se souvenait encore ce qu’elle avait ressenti ce jour-là, à quel point elle n’en pouvait plus, à quel point elle avait pu être blessée par les paroles de Mary Mills qui souriait fièrement de la voir enfin craquer. Dire qu’elle avait tenu deux ans, qu’elle avait encaissé sans jamais rien dire et que ce fameux jour elle en avait été incapable. La jeune femme était humaine après tout et comme tout être humain elle possédait des limites et cette femme était parvenue à la pousser à bout. En faisant ses valises et en rédigeant la lettre pour Henry-Gabriel, elle avait eu énormément de mal à contenir ses larmes, elle avait beau mordre sa lèvre inférieure ou encore l’intérieur de sa joue, les sanglots qui l’avaient secoué ce jour-là avaient été plus forts qu’elle et elle n’avait eu d’autre choix que de mettre sa fierté de côté et de pleurer à l’abri des regards. Elle avait pris la premier avion pour les Etats-Unis sans réellement savoir où elle allait se rendre une fois sur le sol américain puis elle avait rejoint son oncle pour un laps de temps assez court car bien que tous les deux savaient les risques qu’elle courait en étant vu avec lui, son oncle avait refusé de la laisser seule alors qu’elle semblait tant désespérée.

Même si elle était parvenue à se reconstruire en deux ans – la naissance de Lennon y étant pour beaucoup – chaque jour elle continuait d’éprouver ce sentiment de honte d’être partie comme voleuse sans même oser affronter le regard d’Henry-Gabriel. Elle avait été lâche et Emmy-Lee ne parvenait pas à se retirer cette pensée de son esprit, quel autre qualificatif pouvait lui aller pour une telle preuve de lâcheté ? Elle aurait pu être forte, elle aurait pu le regarder droit dans les yeux et lui avouer à quel point sa famille était horrible, à quel point elle considérait ces personnes comme des monstres toutefois la jeune femme en avait été incapable, préférant se sauver sans même laisser l’occasion au jeune homme de la retenir et de la rassurer. Au final, elle était parvenue à se convaincre que si elle avait agi de la sorte c’était également parce qu’elle avait eu besoin de fuir la vie à laquelle elle prenait doucement goût et ce uniquement par crainte de trop repenser à son passé. La vie d’Henry-Gabriel et la sienne étaient différentes sur bien des points mais elles restaient malgré tout similaires … Ils étaient tous les deux promis à un grand avenir, tous les deux avait un héritage important qui les attendait et une grande pression par la même occasion. Revivre cela par le biais de l’homme qu’elle aimait avait dû l’effrayer, une raison de plus de fuir sans lui faire face. En réalité, Emmy-Lee n’avait eu de cesse de se trouver des tords dans cette histoire pour expliquer son départ mais surtout pour expliquer le fait qu’il n’ait pas cherché à la retrouver en deux ans. La seule bonne raison était qu’elle ne voulait pas qu’il perde ses parents comme elle le lui avait dit quelques instants plus tôt. La jeune femme aurait pu l’appeler lorsqu’elle avait appris sa grossesse, oui elle aurait pu mais une fois de plus elle avait manqué de courage et elle ne lui avait rien dit. Souvent lorsqu’elle regardait Lennon jouer paisiblement elle ne cessait de se demander quel genre de monstre elle pouvait être pour cacher l’existence de cette enfant au père, mais qui aurait-elle été pour venir le lui annoncer alors qu’à l’époque il était sur le point de se marier, qu’il avait refait sa vie ? Tant de choses contradictoires se bousculaient dans sa tête et revoir Henry-Gabriel sans même s’y attendre n’y arrangeait rien du tout.

Pourtant, il y avait eu peu de moments où elle avait été aussi heureuse qu’actuellement. Elle avait enfin compris qu’elle ne rêvait pas, que tout ceci était bel et bien réel. Ses larmes, sa honte et sa joie mélangés l’y aidaient beaucoup à y croire, le nœud qu’elle avait dans l’estomac également. Néanmoins, même lorsqu’elle senti qu’il prenait place à côté d’elle, Emmy-Lee n’osa pas le regarder, sa fierté était plus présente que jamais surtout avec toute cette honte qu’elle avait en elle. La jeune femme aurait voulu se lever et rejoindre la fenêtre qu’elle fixait ne serait-ce que pour éviter tout contact avec lui. Elle se connaissait et par conséquent elle savait pertinemment qu’un seul contact de la part d’Henry-Gabriel la ferait craquer, bien plus que lorsqu’elle avait réalisé qui il était quand elle avait ouvert la porte de l’appartement. Cet homme lui manquait bien trop pour qu’elle parvienne à rester maîtresse d’elle-même et pourtant elle ne parvint pas à bouger. Emmy-Lee resta assise sur le canapé, le regard toujours rivé en direction de la fenêtre tandis qu’elle continuait de verser des larmes silencieusement, mordant par moment sa lèvre qui tremblait. Ainsi, lorsqu’elle senti la main du jeune homme la toucher elle dû mordre d’autant plus sa lèvre pour se retenir de se jeter à son cou, pour garder le contrôle et ce fut d’autant plus dur en sentant son baiser sur sa tempe. Emmy-Lee ferma les yeux une fraction de seconde, permettant ainsi à quelques larmes de couler le long de ses joues à leur tour. La jeune femme pinça ses lèvres et cessa de respirer pour rester calme. « Tu es adorable, Emmy, mais je n’ai jamais eu de parents, tu sais ? ». Emmy-Lee était toujours incapable de lui faire face, elle avait comme l’impression d’être retournée deux ans auparavant lorsqu’elle avait pris la fuite sans trouver le courage de lui parler avant. La jeune femme passa le revers de son index sous ses yeux pour tenter de diminuer le flot de larmes qui coulaient. « J’ai vécu dans une prison de luxe durant toute mon enfance et nos repas de famille ressemblaient plus à une partie de « Roi du Silence », d’ailleurs la salle à manger était si immense et si impersonnelle que le bruit des couverts résonnaient dans toute la pièce. Ce sont les nourrices qui étaient chargées de mon éducation et mon premier mot n’a pas été ‘maman’ ou ‘papa’, mais ‘Amanda’, la mère d’Alwena qui s’est occupée de moi. ». Toujours incapable de le regarder, Emmy-Lee se sentit d’autant plus idiote après cette confession de la part d’Henry-Gabriel. Elle aurait pu ne pas fuir, lui dévoiler toute la vérité … pourtant elle en avait su un minimum sur l’enfance du jeune homme mais ça ne l’avait pas empêché d’espérer que ses relations avec ses parents pouvaient toujours s’améliorer, parce qu’elle était ainsi : optimiste pour tout ce qui touchait à la famille.

« J’ai toujours envié la liberté et l’insouciance des enfants qui n’ont pas le poids des responsabilités et je ferais tout pour que Lennon fasse partie de ceux-là. Oh, et tu sais, il y a un vieil adage qui dit que derrière chaque grand homme se cache une femme… ça n’a jamais été ma mère. Ça a toujours été Toi. Je ne te remercierai jamais assez pour m'avoir libéré et m'avoir fait grandir. ». Son menton se mit à trembler bien plus après ces paroles. Un nouveau sanglot la secoua quelque peu, Emmy-Lee baissa la tête le temps de parvenir à se calmer un petit peu puis elle parvint à trouver la force de tourner la tête en direction d’Henry-Gabriel, le regard brillant, les yeux rougis par ces larmes qu’elle ne cessait de verser. Il n’avait sans doute aucune idée de l’impact que ses paroles pouvaient avoir sur elle. Toutes ses barrières avaient cédé d’un coup, sa fierté par la même occasion. Elle n’avait plus aucune force qui lui aurait permis de tenir le coup, de ne pas céder. Nerveusement, la jeune femme se pinça à nouveau les lèvres, sa main allant se poser sur la joue du jeune homme tandis qu’un léger sourire vint enfin étirer les lèvres de la demoiselle. « Je t’aime … mon dieu, tu n’as pas idée à quel point je peux t’aimer. ». Dire qu’elle ne parvenait toujours pas à arrêter de pleurer, cependant elle retenait ses larmes depuis tellement longtemps que dans tous les cas elle aurait été incapable de se contenir, quel que soit la situation d’ailleurs. Puis, sans demander l’autorisation, Emmy-Lee s’approcha de lui et scella ses lèvres à celles d’Henry-Gabriel pour un baiser bien plus profond et passionné que le précédent et elle oublia le reste du monde juste pour quelques instants de bonheur. Elle se rapprocha autant qu’elle le put du jeune homme afin de sentir ce corps qui lui avait tellement manqué et même si elle commençait à manquer d’air, elle était incapable de se détacher de lui. « Oh mon dieu, Emmy je … je suis désolée, je ne savais pas que tu ne serais pas … seule ! ». Ce furent uniquement cette voix et ses paroles qui parvinrent à l’arrêter. Emmy-Lee se détacha brusquement d’Henry-Gabriel et leva les yeux en direction de la porte de son appartement vers Sara, une de ses amies, qui cachait les yeux de Lennon qui, dans ses bras, se débattait pour voir ce qui se passait. Emmy passa nerveusement une main dans ses cheveux, regarda Henry-Gabriel puis Sara.

« Hm … ce n’est rien … c’est … Henry-Gabriel, le père de … de Lennon. ». Mon dieu, elle ne s’était jamais sentie aussi gênée qu’à cet instant précis. Évitant de croiser le regard surprit de Sara, Emmy-Lee quitta le canapé les yeux rivés sur le sol jusqu’à arriver à la hauteur de Sara et de Lennon en tendant les bras devant elle ce que la petite fille de deux ans fit également. « Viens là mon ange, il y a quelqu’un qui veut te rencontrer. ». Sara pencha Lennon en avant de sorte à ce que sa mère puisse l’attraper et la lâcha. La jeune femme posa un baiser sur le sommet de la tête de sa fille et leva enfin les yeux vers Sara qui semblait ravi tout d’un coup. « Bon … je ferais mieux d’y aller, j’ai du travail. ». Emmy-Lee était sur le point de répliquer quelque chose mais la jeune femme lui tournait déjà le dos et disparu définitivement une fois la porte fermée derrière elle. Lennon dans ses bras et qui suçait son pouce en posant délicatement sa tête contre sa mère, Emmy-Lee fixa quelques instants de plus la porte de l’appartement puis tourna sur elle-même pour faire face à Henry-Gabriel. La jeune femme resta un long moment à regarder le jeune homme sans rien dire, un léger sourire étirant ses lèvres. C’était la première fois qu’ils se trouvaient tous les trois, rien que tous les trois et cette pensée lui faisait tant de bien que rien au monde n’aurait pu la rendre malheureuse, non rien. Doucement, elle s’avança vers le canapé qu’elle venait de quitter, sa fille toujours dans ses bras et elle posa son regard sur Henry-Gabriel. « Henry … je te présente Lennon, ta fille. ». L’intéressée continuait de sucer son pouce, la tête toujours contre sa mère tandis qu’Emmy-Lee regardait toujours en direction du jeune homme, sa joue allant tout de même se poser contre le sommet de la tête de la petite fille.
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MessageSujet: Re: « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY EmptyVen 11 Mai - 23:54

A présent que les choses étaient remises dans leur contexte, Henry-Gabriel s’apercevait que sa vie sentimentale avait été sur le fil du rasoir et que sa mère avait joué le rôle d’un barbier extrêmement habile. Il éprouvait encore une certaine difficulté à assimiler le flux d’informations qu’il recevait depuis quelques jours et s’étonnait lui-même de sa lucidité et de son sang-froid. En fait, à bien y réfléchir, Henry-Gabriel n’avait jamais été plus clairvoyant qu’en cet instant. Tout semblait reprendre un sens et c’était comme si son univers se remettait soudainement en place. Aujourd’hui, il avait bien l’intention de mettre un terme à tous ces foutus plans sur la Comète que sa mère avait tracé pour lui et dont il n’avait eu que faire. Depuis sa plus tendre enfance, il aspirait à la liberté, à une vie bien rangé avec les êtres qu’il chérissait le plus au monde et il comptait bien l’obtenir ! Le bonheur était là, à portée de main. Une notion qui lui paraissait être une folle illusion, un mirage dans un désert pour les quelques rares fois où il y avait goûté ; majoritairement auprès d’Emmy-Lee. Cette fois-ci, il comptait bien garder jalousement ce petit bonheur et également protéger sa fille de sa notoriété pour lui assurer une vie paisible et entourée de l’amour de ses deux parents, ce auquel il n’avait jamais eu droit. Finalement, les pauvres étaient riches de part leur relation tandis que les riches étaient pauvres, condamnés à l’hypocrisie des personnes qui n’en veulent que pour leur argent ou leur titre de noblesse quelconque. C’était tellement dérisoire quand on y pense. Eux, qui pouvaient obtenir tout ce qu’ils voulaient, restaient finalement les plus démunis et les moins enviables de la société.

Henry-Gabriel n’avait pas fait tout ce chemin pour repartir bredouille ainsi, il déballa tout ce qu’il pouvait avoir sur le cœur. La libération semblait être le maître mot, aujourd’hui. Si seulement ils avaient communiqué, si seulement les choses avaient été dites en temps et en heure alors peut-être qu’il n’aurait pas eu à gâcher deux ans de leur vie l’un sans l’autre, peut-être qu’il aurait eu la chance de voir sa petite fille naître. Quoi qu’il en soit, une partie de lui ne pouvait regretter le choix d’Emmy-Lee de ne pas le contacter pour lui annoncer sa paternité, mieux valait préserver l’enfant de tout ça. Il se sentit immédiatement beaucoup plus léger et se rendit compte, par la même occasion, que ce poids qu’il avait porté durant 2 ans était beaucoup plus conséquent que tout ce qu’il avait pu porter jusque là. C’était l’Amour qui se jouait là, dans ce salon. Même s’il savait que le cœur d’Emmy-Lee lui était acquis, il craignait tout de même que Mary soit de nouveau un obstacle, mais Henry-Gabriel comptait bien tout faire pour que cela n’arrive pas et sa présence ici ne pouvait qu’en attester la preuve irréfutable.

Le britannique s’était attendu à ce que ses propos ait un impact, mais sûrement pas d’une telle ampleur, ceci dit, ce n’était sûrement pas lui qui allait s’en plaindre. La sensation de sa main sur sa joue rugueuse et la sensation de son sourire qui réchauffait son cœur stimulèrent instantanément ses zygomatiques, répondre à son sourire était devenu un réflexe totalement indépendant de sa volonté. « Je t’aime… mon dieu, tu n’as pas idée à quel point je peux t’aimer. ». Ces quelques mots murmurés qu’il avait attendu pendant près de deux ans le libérèrent de ses dernières chaînes ; la retenue dont il faisait preuve pour ne pas effleurer sa peau ou picorer ses lèvres. C’était officiel, il était maintenant plus libre que jamais et se mit à sourire contre ses lèvres lorsqu’elles s’unirent de nouveau aux siennes, mais le rompit un court instant pour susurrer un « Moi aussi. » avant de reprendre là où il s’était arrêté. Bien vite, Henry-Gabriel s’attela à la tâche de rendre ce baiser parfait, mémorable et plein de promesses muettes. Hors de question de la laisser partir cette fois-ci. Ses mains encadrèrent délicatement son visage, mais ne restèrent pas inactives très longtemps. Rapidement, elles se mirent à effleurer le long de ses bras, puis se positionnèrent naturellement sur ses hanches tandis qu’il poussait un soupir de bien-être lorsqu’il sentit son corps se coller au sien. Cette étreinte était devenu aussi vitale pour lui que l’air qu’il respirait et l’ivresse du moment était tel qu’il ne savait pas encore lequel des deux choisir. « Oh mon dieu, Emmy je… je suis désolée, je ne savais pas que tu ne serais pas… seule ! ». Henry-Gabriel se sépara tout aussi brusquement d’Emmy, refroidi. Il pinça les lèvres et se gratta nerveuse la tempe avant de tourner la tête vers la fauteuse de trouble qui tenait une petite fille dans ses bras. Le sentiment de frustration intense laissa place à une joie sans nom et à une grande curiosité. Père et fille se débattaient. L’un pour voir ce que les adultes faisaient, l’autre pour confronter son regard à celui de sa progéniture.

Pris dans le moment, Henry-Gabriel en oublia toutes les convenances et n’adressa qu’un signe de tête évasif à l’attention de Sara. Lennon changea rapidement de bras. « Viens là mon ange, il y a quelqu’un qui veut te rencontrer. ». Le cœur du britannique loupa un battement et se serra un peu plus dans sa poitrine. Ce quelqu’un, c’était lui. Ce quelqu’un, c’était son père. Maintenant qu’il se trouvait face à sa fille, Henry-Gabriel prenait conscience de toutes ces choses qu’il avait dû manquer. Contrairement à Emmy-Lee, le trentenaire ne remarqua même pas la fuite de Sara, complètement obnubilé par Lennon. C’est finalement la voix de la jeune femme qui le fit sortir de ses pensées. « Henry… je te présente Lennon, ta fille. ». Et maintenant, il pouvait sentir les larmes chaudes et salées couler le long de ses joues. Il esquissa un sourire forcé avant de les essuyer d’un revers de main. « Bonjour, Lennon. Gosh, ce que tu es mignonne. » dit-il, d’une voix légèrement étranglée et tremblante. C’était aussi dur que bénéfique. A cours de mots, Henry-Gabriel finit par tendre les bras vers Lennon d’un air suppliant. Quelques secondes s’écoulèrent et finalement, Lennon cessa de sucer son pouce pour tendre à son tour les bras vers lui pour changer de bras. Une fois sa fille tout contre lui, Henry-Gabriel eut l’impression de revivre et de sentir le trou de son cœur se reboucher complètement. Il se sentait entier et ça ne lui était plus arrivé depuis très longtemps. Il prit une profonde inspiration humant par la même occasion le doux parfum de sa fille, déposa un baiser dans ses cheveux, puis posa sa joue sur le sommet de sa tête avant de la bercer légèrement. « Je ne me suis jamais senti aussi bien qu’en cet instant précis. » avoua-t-il à demi-mot. « Elle est parfaite. » ajouta-t-il en l'embrassant sur sa petite joue.

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MessageSujet: Re: « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY EmptyLun 14 Mai - 21:54

Elle avait déjà dû affronter le stress, l’angoisse et la panique par le passé et elle ne l’avait pas oublié. Elle se souvenait encore parfaitement de cette peur qui lui tiraillait l’estomac à quelques minutes d’entrer dans l’eau alors qu’elle n’était qu’une adolescente comme les autres, passionnée par le surf qui avait été le sport qui lui avait permis de s’évader avant de découvrir sa passion pour la musique. Elle pouvait encore se remémorer parfaitement la peur qu’elle avait eu lorsque la voiture de ses parents était tombée du pont alors qu’ils rentraient de vacances. Elle se rappelait de la panique qui l’avait gagné alors qu’elle était persuadée qu’ils allaient tous mourir alors qu’elle avait été la seule survivante, la seule à avoir cette chance de pouvoir sortir et échapper à une mort douloureuse dans l’eau gelée de la rivière. Elle se rappelait encore de la crainte qui s’était emparée d’elle alors qu’à tout juste dix-huit ans elle s’était fait tirer dessus pour être la seule et dernière héritière de l’empire pétrolier de ses grands-parents. Elle pouvait parfaitement se souvenir de cette peur de l’inconnue lorsqu’on l’avait éloigné de tout ce qu’elle connaissait, de tous ceux qu’elle aimait lorsqu’elle était arrivée en Angleterre. Cependant toutes ces craintes qui avaient fait partie de sa vie par le passé l’avaient mené là où elle était aujourd’hui et même si elle regrettait beaucoup de choses, même si elle regrettait toutes ces pertes, la jeune femme ne regrettait pas son parcours qui l’avait mené à Henry-Gabriel ainsi qu’à la naissance de Lennon. Toutes ces peurs avaient été intenses et effrayantes pour elle, mais cette peur de le perdre à nouveau ou de le décevoir était tout à fait différente de ce qu’elle avait pu ressentir par le passé. Elle ne voulait pas le perdre de nouveau, pas à présent qu’elle le retrouvait. Tout était différent de leur passé en commun, deux années s’étaient écoulées, deux ans au cours desquels ils avaient continué de mener leur vie chacun de leur côté en tâchant tant bien que mal de passer à autre chose, d’oublier ou de ne serait-ce qu’enfouir loin dans leur tête ces souvenirs de leur vie de couple mais pour rien au monde elle ne voulait revivre cette perte, ce choix difficile qu’elle avait pu faire. Elle avait besoin de lui, il était aussi vitale que de l’oxygène et ces deux dernières années avaient donc été particulièrement difficiles pour la demoiselle. Elle s’était rattachée à son souvenir à travers le regard de leur fille, voyant chaque jour un petit peu plus d’Henry-Gabriel en Lennon et voilà qu’à présent elle n’en avait plus besoin. Ils étaient tout ce qui importait dans sa vie. Ils étaient sa famille, la sienne, celle qu’elle avait plus ou moins créé. L’un comme l’autre étaient ce qui lui permettait de tenir le coup dans les moments difficiles et de trouver une raison valable de se lever le matin.

Sans Lennon, Emmy-Lee n’était plus rien. Sa fille était ce qu’elle avait de plus précieux au monde. Elle était le fruit du plus bel amour qu’elle avait pu vivre jusqu’à présent. Loin de croire aux contes de fées, sa fille était pour elle la preuve vivante que le véritable amour pouvait exister, qu’il n’y avait rien de plus fort que ça et que malgré son départ, malgré le fait qu’elle ne soit plus avec celui pour qui son cœur battait plus vite que la normale, Lennon était la preuve que l’amour pouvait toujours survivre, qu’il y avait toujours une petite part de ce dernier qui existait. Sa fille était tant de choses pour elle, la jeune femme était bien incapable de toutes les énumérées mais elle savait que sans elle, que si elle n’avait pas décidé de garder cette enfant elle aurait bien vite été réduite à ne plus être que l’ombre d’elle-même. Elle avait pu revivre grâce à la naissance de Lennon, trouver une raison de tenir et de ne pas laisser la souffrance l’engloutir trop facilement. Pourtant, il avait été et il était encore si difficile de voir en elle l’homme qu’elle aimait, mais jamais Emmy-Lee n’avait tourné cela contre son enfant, bien au contraire même. Elle voulait que sa fille soit parfaite – ce qu’elle était déjà à ses yeux. Elle voulait qu’elle ressemble à son père. Elle souhaitait qu’elle soit forte, cultivée, douce, généreuse et pleine de joie de vivre. Elle espérait sincèrement qu’elle ait hérité de toutes ces petites choses qu’elle avait aimées chez son père et surtout elle n’ait pas hérité de sa lâcheté. Certes, il était trop tôt pour le dire, elle n’avait que deux ans, mais ça ne l’empêchait de l’espérer au plus profond d’elle-même. Sa fille aurait toujours cette place très importante dans son existence. Elle savait qu’elle la protégerait contre vents et marées, que pour elle rien n’avait de prix tant qu’elle était heureuse, sans pour autant la rendre pourri gâtée comme certains enfants de la haute société. Non elle souhaitait simplement que sa fille soit heureuse tout en connaissant le respect et les valeurs importantes dans ce monde. Oui, Lennon était bien des choses aux yeux de sa mère et elle souhaitait qu’il en soit de même aux yeux de son père même si elle avait eu très peur à l’idée de l’appeler quelques années plus tard pour lui annoncer qu’ils avaient une fille qui souhaitait connaitre son père. Toutefois, ce n’était pas pour cette raison qu’elle était heureuse que Henry-Gabriel ait cherché à le retrouver, non cette joie avait quelque chose de bien plus égoïste que ça. Elle était heureuse qu’il soit venu pour elle, qu’après toutes ces années il ne l’ait pas oublié et qu’il cherche encore à être avec elle.

Emmy-Lee avait rêvé de ce moment si souvent que sur le coup elle n’avait plus su quoi penser de tout ça, elle était partagée entre la sensation de vivre un rêve et celle d’affronter la réalité. Elle était si honteuse de lui avoir dit adieu aux travers de mots sur papier plutôt que de les avoir prononcé. Où en seraient-ils aujourd’hui si elle avait été plus courageuse deux ans auparavant ? Telle était la question et elle n’en aurait jamais la réponse et Emmy-Lee préférait qu’il en soit ainsi sans bien savoir pourquoi, peut-être par peur de ce qu’aurait pu être sa vie si elle avait choisi de prendre un tout autre chemin que celui sur lequel elle se trouvait encore. Son amour pour Henry-Gabriel était toujours aussi intense, toujours aussi présent et elle fut incapable de s’en cacher plus longtemps. La jeune femme faisait encore preuve de faiblesse mais cette fois il n’y avait pas de quoi avoir honte, elle souhaitait juste prouver ses mots, lui montrer à quel point elle pouvait l’aimer, à quel point il avait pu lui manquer tout ce temps. Bien qu’elle aurait souhaité que ce moment juste tous les deux à être aussi proches qu’ils avaient pu l’être par le passé soit éternel, Emmy-Lee fut néanmoins très heureuse de retrouver son petit ange une fois la gêne d’avoir été découverte dans un moment si intime par l’une de ses amies passée. « Bonjour, Lennon. Gosh, ce que tu es mignonne. ». Elle oublia ce sentiment bien vite. Ce dernier fut remplacé par la joie d’avoir Lennon dans ses bras, le bonheur d’être sur le point de permettre à deux personnes qu’elle aimait plus que tout au monde de se rencontrer. Bien qu’habituellement assez timide en compagnie d’inconnu, l’enfant ne se fit pas prier pour changer de bras et aller dans ceux de celui qui était donc son père. Emmy-Lee ne put s’empêcher d’avoir l’impression que la petite fille de deux ans sentait ce lien qui la reliait à cet homme qu’elle n’avait pourtant jamais vu. Cette image qu’elle avait à présent en tête la faisait sourire malgré elle et faisait d’elle la femme la plus heureuse à ce moment bien précis. Voir Lennon dans les bras d’Henry-Gabriel alors qu’elle n’avait jamais pensé ce rêve devenir réalité la libérait de tant de choses que plus rien n’aurait été capable de détruire cette bulle de bonheur dans laquelle elle se trouvait.

« Je ne me suis jamais senti aussi bien qu’en cet instant précis. Elle est parfaite. ». Emmy lui adressa tout d’un bord à large sourire afin de lui faire comprendre qu’elle ressentait exactement la même chose puis elle fit un pas en avant et passa sa main dans les cheveux fins et bruns de Lennon le regard posé sur cette dernière. « Oui, j’ai toujours aimé à croire qu’elle ressemblait à son père. J’aurais juste aimé que tu puisses être là dès sa naissance mais je n’ai jamais eu la force de te le dire … J’avais peur de ta réaction. ». Lentement, elle quitta sa fille des yeux et trouva le courage de croiser le regard d’Henry-Gabriel tandis que le regret revenait prendre place en elle. S’il n’avait pas pu voir les premiers pas de leur fille, s’il n’avait pas pu entendre ses premiers mots c’était uniquement parce qu’elle avait refusé de l’appeler, parce qu’elle avait refusé de lui dire qu’il était père et qu’ici, à New York, se trouvait une petite Lennon, leur petite Lennon. Peu importait les paroles qu’il pourrait prononcer, peu importe ce qu’on pourrait lui dire, Emmy-Lee savait parfaitement que cette sensation de culpabilité n’était pas prête de la quitter, que sur ce point elle n’allait pas se pardonner si facilement. Incapable de décrocher son regard du sien, la jeune femme lui adressa un sourire désolé tout en continuant de caresser le sommet de la tête de leur enfant. « J’aimerais que tu restes ce soir, je sais que c’est peut-être trop tôt mais je n’ai pas envie de me réveiller demain avec la sensation que tout ça n’était qu’un rêve. ». Une façon bien à elle de le supplier de rester et d’avouer qu’elle mourrait d’envie de l’avoir pour elle, rien que pour elle. Emmy-Lee ne voulait pas le voir franchir la porte de cet appartement, elle ne voulait pas le savoir loin d’elle, loin de Lennon. Non, elle voulait le voir encore ici aussi longtemps que possible, elle voulait voir son regard heureux et ébahi devant leur fille et s’il le fallait elle saurait le persuader voir même l’attacher au lit pour le garder dans cet appartement ne serait-ce que pour avoir la preuve le lendemain qu’il était bel et bien à New York.
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MessageSujet: Re: « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY EmptyLun 21 Mai - 18:53

Il y avait encore quelques minutes à peine, Henry-Gabriel se tenait sur le seuil de sa porte à se demander s’il devait ou non se manifester. Il craignait d’apprendre qu’Emmy-Lee avait refait sa vie depuis, ce qu’il ne pouvait que comprendre. Après tout, lui-même s’était marié. Contre son gré, certes, mais il s’était marié tout de même et avait divorcé dès qu’il avait su que sa mère avait tout planifié. Jamais un divorce n’aura été prononcé aussi rapidement, mais fort heureusement, son épouse ne s’y était pas opposée ; elle-même ne se voyait pas vivre sa vie avec lui. Henry-Gabriel avait tout fait pour être un mari exécrable, tant et si bien que parfois, il avait l’impression de marcher sur les traces d’un père qu’il a toujours détesté. En à peine quelques minutes, il avait appris qu’il était papa et maintenant voilà qu’il tenait Lennon dans ses bras, ne cessant de la détailler du regard. « Oui, j’ai toujours aimé à croire qu’elle ressemblait à son père. J’aurais juste aimé que tu puisses être là dès sa naissance, mais je n’ai jamais eu la force de te le dire… J’avais peur de ta réaction. ». En guise de réponse, Henry lui adressa un petit sourire et déposa un baiser dans les cheveux de Lennon, l’attirant tout contre lui pendant qu’elle posait sa tête sur son épaule. « Elle te ressemble beaucoup plus, ce qui est une bonne chose. » commença-t-il avant de baisser la tête pour lui jeter un regard en coin. Lennon semblait être à son aise dans les bras de son père, le détaillant aussi du regard en suçant son pouce. Henry-Gabriel esquissa un petit sourire attendri et passa une main dans ses cheveux en poussant un soupir de bonheur. « Tu n’avais pas à t’en faire pour ma réaction. Comme tu le vois, j’accueille la nouvelle avec enthousiasme. Je ne m’attendais pas à être père un jour et pourtant voilà que je tiens ma fille dans les bras. » dit-il avant de poursuivre. « Et je ne t’en veux pas de me l’avoir cacher. Enfin… Peut-être les deux premières secondes, mais nous n’en serions pas là si ma mère ne t’avais pas fait subir tout ça. C’est de sa faute, avant tout. Et comme je te l’ai dit, je ne veux pas que Lennon soit considérée comme un paria ou qu’elle fasse la Une des tabloïds. Je tiens vraiment à l’épargner d’une notoriété trop précoce et d’une grand-mère folle furieuse. Comme dirait l’adage ; pour vivre heureux vivons cachés, du moins, jusqu’à la prochaine accalmie. ». Si elle arrivait un jour. « Lennon. Tu n’aurais pas pu mieux choisir comme prénom. » dit-il avec une pointe de fierté parfaitement décelable dans la voix.

Henry-Gabriel lui sourit et finit par écarter Lennon de ses bras pour s’amuser un peu avec elle, poussant de petits bruits visant à l’amuser ou à lui arracher un petit rire. Il voulait l’entendre rire comme il voulait l’entendre dire ‘papa’. Au bout d’un moment, il s’arrêta, craignant de la faire pleurer et laissa Emmy-Lee caresser ses cheveux avec un petit sourire attendri. Ils étaient enfin réunis. Un tableau familial qu’il avait bien cru ne jamais connaître. « J’aimerais que tu restes ce soir, je sais que c’est peut-être trop tôt, mais je n’ai pas envie de me réveiller demain avec la sensation que tout ça n’était qu’un rêve. ». Henry-Gabriel tourna la tête vers Emmy-Lee, quelque peu surpris par ses propos, mais finit par afficher un petit sourire en coin. En guise de réponse, le britannique se pencha vers elle pour lui voler un baiser innocent. « Moi ça me va. Je dois juste prévenir Azure que je ne rentrerais pas ce soir, elle m’épargne la nuit à l’hôtel et je ne veux pas qu’elle s’inquiète de ne pas me voir rentrer. ». Il avait déjà parlé d’Azure à Emmy-Lee, elle était en quelque sorte sa petite protégée au même titre qu’Alwena, bien que cette dernière passait son temps à lui sauver les fesses plutôt que l’inverse. « Je pourrais rattraper le temps perdu comme ça, voir quelques photos, quelques vidéos... ».



Il faut que je me remette dans le bain avec H-G, j'ai l'impression d'avoir perdu le fil là. C'pas bien !
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MessageSujet: Re: « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY EmptyMar 22 Mai - 11:07

Picture perfect. C’était ce à quoi elle pensait en les voyants tous les deux. La perfection se trouvait sous ses yeux et son bonheur également. Elle n’aurait jamais pu rêver de mieux et en réalité son rêve était en train de devenir réalité. Il y avait de la magie dans le monde, bien plus que ce qu’elle avait pu imaginer jusqu’alors. La jeune femme en avait toujours douté, comme elle avait douté de l’existence des fins heureuses. Ce n’était pas une personne totalement pessimiste même si elle aurait toutes les raisons du monde de l’être mais ce n’était toutefois pas le cas. Néanmoins, elle n’avait jamais cru aux fins heureuses et encore moins à la magie ou peut-être lorsqu’elle était encore une enfant cependant il fallait bien dire qu’elle avait dû affronter la cruauté de ce monde bien tôt. Elle avait eu des rêves plein la tête au cours de son adolescence et il n’y avait pas de doute sur le fait qu’elle devait encore en avoir aujourd’hui puisqu’elle n’avait eu de cesse d’espérer au plus profond de son être qu’il allait revenir pour elle lorsqu’elle avait appris qu’il avait demandé le divorce. Seulement, ses rêves étaient bien différents de ceux de son passé, bien plus réalistes que ceux de son enfance et quoi de plus normal pour une adulte ? La jeune femme avait bien vite cessé de croire en la magie qui pouvait exister sur cette Terre car dans tous les cas elle avait déserté sa vie l’année de ses seize ans, lorsqu’elle avait perdu ses parents. Peut-être était-ce cette magie qui l’avait sauvé ? Elle n’avait jamais essayé de voir ça sous ce sens. Peut-être était-ce le souhait de son père de la sauver, de s’assurer que son seul enfant aurait la chance de mener une vie encore longue ? Oui, c’était probablement le cas puisque c’était le souhait de tout bon parent. Elle-même ne souhaitait que ça pour sa fille, elle refusait catégoriquement l’idée que cette dernière s’en aille avant elle, c’était contre nature et il y avait fort à parier que si ce genre d’évènement devait avoir lieu elle ne s’en remettrait jamais et plongerait une bonne fois pour toute dans le pessimisme et dans les tendances suicidaires. Elle avait tant été poussée par sa tristesse à ne plus croire en rien que même lorsqu’un peu de bonheur s’immisçait dans sa vie elle n’avait de cesse de le savoir éphémère et jusqu’à présent elle n’avait jamais eu tort. Deux ans pouvaient sembler être loin pour certaines personnes, pour la jeune femme ça n’était que deux petites années bien trop courtes auprès de l’homme qu’elle aimait, un bonheur qu’elle avait vécu intensément – du moins autant qu’elle le pouvait – avant qu’il ne disparaisse tel une bulle de savon. Tout avait une fin, voilà ce qu’elle n’arrêtait pas de penser depuis des années, ce qu’elle pensait mais ce qu’elle se gardait bien d’avouer pour ne pas passer pour la plus pessimiste des femmes. Évidemment, la naissance de sa fille était un bonheur perpétuel, à présent le seul de son existence et elle le chérissait et le protégeait autant qu’elle le pouvait sans même chercher à imaginer lorsqu’il prendrait fin.

Pourtant, Emmy-Lee avait maintenant la sensation que la magie revenait tout doucement dans sa vie. Ses rêves pouvaient peut-être s’exaucer puisque pour l’un d’eux ce fut le cas. Henry-Gabriel se trouvait bel et bien face à elle avec leur fille dans les bras, une petite fille qui semblait se trouver très bien dans les bras de son père. La jeune femme avait toujours considéré Lennon comme intelligente – quelle mère ne trouvait pas que son enfant était le plus parfait du monde ? – et elle n’était pas même surprise de voir qu’elle ne désirait pas partir des bras de cet homme qui pourtant était encore un inconnu pour la jeune enfant de deux ans. C’était comme si elle parvenait à sentir qu’Henry-Gabriel était son père, que de lui elle n’avait rien à craindre, bien au contraire. Lennon n’avait pas des tendances paranoïaques comme sa mère, elle était bien trop jeune pour cela, néanmoins elle n’aimait que rarement se trouver en présence d’inconnus préférant de loin se réfugier dans les bras de sa mère où elle se sentait vraiment en sécurité. Emmy-Lee avait cessé de compter le nombre de fois où sa fille s’était mise à pleurer lorsqu’une personne qu’elle ne connaissait pas était venue lui parler ou pis encore, la prendre dans ses bras. Elle s’en amusait toujours de ces scènes car après tout elles étaient parfaitement innocentes et elle ne pouvait pas s’empêcher d’apprécier la méfiance de son enfant. Seulement, avec son père s’était tout à fait différant et même si la jeune femme n’en était pas surprise, elle trouvait malgré tout cela assez étonnant par manque d’habitude peut-être. Cependant, elle aimait les voir ainsi. Elle aimait l’image d’Henry-Gabriel tenant Lennon dans ses bras et cette dernière continuant de sucer son pouce, la tête posée tranquillement contre son père et le regard porté dans sa direction. Cette une image parfaite qu’elle s’était imaginé si souvent qu’à présent qu’elle se réalisait sous ses yeux elle lui semblait d’autant plus parfaite. Ils étaient tous les trois et pour elle plus rien d’autre ne comptait hormis cette petite bulle de bonheur dans laquelle elle se trouvait et qui les entourait bien qu’elle soit invisible et qu’elle était peut-être la seule à la remarquer. Son sourire ne parvenait pas à se décrocher de ses lèvres, pas même lorsque la crainte que tout ceci ne soit qu’un rêve ne la gagne à nouveau. Emmy-Lee était heureuse et c’était le plus important. Elle était près des deux personnes qu’elle chérissait le plus au monde. Elle était en présence de celui qu’elle ne cessait de considérer comme l’homme de sa vie et le fruit de leur amour qu’elle avait bien longtemps imaginé éteint. A présent, elle se rendait compte combien elle avait pu voir le mal partout, combien elle s’était trompée. Dire qu’elle n’avait pas été pessimiste quant à leur futur à tous les deux serait mentir. Plusieurs fois elle avait dû affronter le fait qu’il était temps pour elle de passer à autre chose, qu’il l’avait oublié et que lui avait déjà tourné la page mais elle avait également continuer d’espérer, encore et encore même si cet espoir était également une souffrance qui agrandissait un peu plus le trou béant dans sa poitrine chaque jour.

Oui, Emmy-Lee avait été pessimiste et bien plus d’une fois mais elle s’était accrochée malgré tout et son espoir était devenu plus intense lorsqu’elle avait lu qu’il allait divorcer. Puis, comme une adolescente ayant un besoin continuel de voir son idole partout, la jeune femme n’avait pas pu s’empêcher d’acheter le moindre magazine, le moindre journal parlant de lui et de son divorce ne serait-ce que pour avoir quelque chose de plus à quoi se raccrocher et continuer de nourrir cet espoir – certes fou – de le revoir, un espoir et un rêve qui était enfin devenu réalité. Alors, oui elle était heureuse, bien plus heureuse que par le passé parce qu’enfin elle se sentait revivre. C’était comme si l’oxygène qu’elle avait fait rentrer dans ses poumons jusqu’à ce jour n’était pas aussi pur et parfait que celui qu’elle respirait en ce moment-même, dans cet appartement, en présence de Lennon et d’Henry-Gabriel. Emmy-Lee savait que tout ceci se passait uniquement dans sa tête, que c’était la joie de le revoir – et pas à travers un rêve – qui la rendait si euphorique, si heureuse et si … pensive. La jeune femme savait également que si plus rien n’avait d’importance pour l’instant, ça ne serait sans doute plus le cas le lendemain puisque, tôt ou tard, elle avait devoir descendre du petit nuage sur lequel elle se trouvait et retrouver sa vie habituelle mais une vie bien parfaite qu’auparavant. « Elle te ressemble beaucoup plus, ce qui est une bonne chose. ». Sans pour autant cesser de penser à tout ce bonheur qui l’envahissait d’un coup, Emmy-Lee leva les yeux vers le visage d’Henry-Gabriel et le regarda plusieurs secondes tandis qu’un sourire délicat et plein de remerciement étirait ses lèvres. Ce qu’il venait de dire la touchait bien évidemment et même si Lennon tenait forcément de ses deux parents, à ses yeux elle restait néanmoins très proche de son père. « Tu n’avais pas à t’en faire pour ma réaction. Comme tu le vois, j’accueille la nouvelle avec enthousiasme. Je ne m’attendais pas à être père un jour et pourtant voilà que je tiens ma fille dans les bras. ». La jeune femme continua de passer tendrement l’une de ses mains dans les cheveux déjà bien ébouriffés de sa fille. Elle était rassurée de l’entendre lui dire ceci. Elle avait tellement eu peur qu’il lui en veuille pour lui avoir caché que c’était à peine si elle avait réussi à le regarder droit dans les yeux depuis qu’elle avait fait son aveu. Mais elle était heureuse, une fois de plus. Aussi optimiste qu’elle s’était forcée à être dernièrement, cette image parfaite elle n’avait pas pensé qu’elle se réaliserait aussi vite. Dans son esprit, Henry-Gabriel n’aurait jamais cherché à la retrouver et il aurait eu connaissance de l’existence de Lennon que lorsque cette dernière aurait demandé à en savoir plus à sa mère, soit dans plusieurs années.

« Et je ne t’en veux pas de me l’avoir caché. Enfin… Peut-être les deux premières secondes, mais nous n’en serions pas là si ma mère ne t’avais pas fait subir tout ça. C’est de sa faute, avant tout. Et comme je te l’ai dit, je ne veux pas que Lennon soit considérée comme un paria ou qu’elle fasse la Une des tabloïds. Je tiens vraiment à l’épargner d’une notoriété trop précoce et d’une grand-mère folle furieuse. Comme dirait l’adage ; pour vivre heureux vivons cachés, du moins, jusqu’à la prochaine accalmie. ». Tout revenait à Mary … ce n’était pas bien étonnant. Cette femme était sans doute la pire personne qu’elle ait eu à connaitre depuis sa naissance. Elle la haïssait bien plus que de simples mots auraient pu l’exprimer. En réalité, Emmy-Lee la détestait autant qu’elle la craignait et elle n’avait pas envie de croiser à nouveau le regard de cette femme de sitôt. Malgré tout, elle continuait de garder ceci en elle, cette haine elle la gardait pour elle car elle restait malgré tout la mère d’Henry-Gabriel, la grand-mère – à son grand désespoir – de Lennon et elle était incapable de dire du mal de cette dernière devant eux. Emmy-Lee savait néanmoins que le jeune homme connaissait son point de vue à propos de Mary mais elle s’était toujours évertuée à ne jamais vraiment dire à haute voix ce qu’elle pensait puisque même si cette femme était à ses yeux un monstre, sans elle Henry-Gabriel – et par la même occasion Lennon – ne seraient pas là à l’heure actuelle. Quant aux dernières paroles du père de sa fille, elle était parfaitement d’accord. Elle-même s’évertuait depuis deux ans à protéger leur enfant ce qui n’était pas bien difficile puisque sous cette identité, Emmy-Lee n’avait rien à craindre des journalistes et des paparazzis. Toutefois, elle avait toujours eu la crainte que quelqu’un découvre la vérité à son sujet et la fasse éclater au grand jour ce qui la poussait d’autant plus à protéger Lennon contre les retombées médiatiques. La jeune femme refusait que sa fille subisse ce qu’elle-même ou ce que son père avait pu vivre jusqu’à présent. Elle ne souhaitait rien d’autre qu’une enfance paisible, joyeuse et calme pour elle et elle n’était pas surprise qu’il en aille de même pour Henry-Gabriel bien que ses paroles la rassurèrent malgré tout. « Lennon. Tu n’aurais pas pu mieux choisir comme prénom. ». Dans sa poitrine son cœur se serra quelque peu. Le prénom de leur fille, Emmy-Lee ne l’avait pas choisi par hasard. A travers ce prénom il y avait tant de choses, tant de souvenirs et d’amour qu’il avait été évident pour elle que son premier enfant – fille comme garçon – porte ce prénom. C’était le chanteur favori d’Henry-Gabriel, l’une des chansons de ce chanteur était celle où tous les deux avaient dansé pour la première fois, leur de leur première rencontre et lorsqu’elle avait su au plus profond de son être que sa vie elle ne pourrait pas la faire sans le jeune homme face à elle. En guise de toute réponse, Emmy-Lee leva à nouveau les yeux vers lui et le regard plein de tendresse, elle lui adressa un énième sourire.

« Moi ça me va. Je dois juste prévenir Azure que je ne rentrerais pas ce soir, elle m’épargne la nuit à l’hôtel et je ne veux pas qu’elle s’inquiète de ne pas me voir rentrer. Je pourrais rattraper le temps perdu comme ça, voir quelques photos, quelques vidéos ... ». Emmy-Lee acquiesça tout en étant soulagée qu’il accepte même si elle aurait forcément trouvé un moyen de le retenir ici, elle n’était pas prête pour le laisser partir, pas maintenant, pas aussi rapidement. Quant à rattraper le temps perdu concernant leur fille, il n’allait pas être déçu. Lennon était son premier enfant et rien que pour cela, la jeune femme avait été peut-être pire qu’un paparazzi et elle n’avait eu de cesse de filmer ou de photographier l’enfant à chaque évènement qu’elle considérait comme important – soit tous en réalité. Elle possédait déjà des tonnes et des tonnes de photos et plusieurs vidéos de Lennon. Emmy-Lee avait commencé à lui confectionner un album photo qu’elle avait fait avec ses petites mains, une sorte de livre en images de souvenirs de sa vie depuis sa naissance et qu’elle espérait la voir continuer tout au long de sa vie pour, qui sait, le montrer à ses enfants plus tard. Oui, il lui arrivait déjà assez régulièrement de penser à ce futur dans lequel elle serait grand-mère et même si pour l’instant l’idée de voir Lennon voler de ses propres ailes l’effrayait, elle en restait pas moins heureuse à cette idée. Alors, Henry-Gabriel ne risquait pas de rater un seul évènement depuis la naissance de leur fille même si elle savait que ce n’était pas la même chose que de les vivre vraiment en temps et heure, mais après tout c’était déjà ça et elle allait pouvoir profiter de sa présence plus longtemps.
Je peux t'y pousser dans le bain si tu veux (a) ? Pour cette fin de sujet (qui est encore une Bible o.O) Emmy ne parle pas une seule « when i tell you i'm falling you tell me i'm strong » ❖ EMRY 1656269883 Elle a perdu sa langue je crois XD Hm ... bref, pour l'autre sujet j't'envoie un mp 22
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