It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside »

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MessageSujet: LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » EmptyMer 14 Mar - 18:15

Leroy Langston & Lennie-Jane Lewis
Un grognement se fit entendre dans la petite chambre jusqu’alors silencieuse. Il était pratiquement dix heures et demi du matin et le locataire de la petite maison ne semblait pas motivé à quitter son lit, loin de là. Il avait mal partout et par-dessus tout il rêvait de pouvoir dormir plus longtemps ayant toujours été une marmotte. Les jours de repos il aimait ça, plus que n’importe quoi, tout du moins c’est ce qu’il aimait à dire et ce n'était pas forcement la vérité. Dès lors qu’il pouvait être loin de son bureau et de ce fauteuil loin d’être confortable il était heureux. Il aurait été capable d’accepter n’importe quelle mission – même la plus pénible et la plus ennuyeuse – ne serait-ce que pour s’en éloigner. Cependant, ce qui l’attirait le plus dernièrement étaient les recherches qu’il ne cessait de faire pour retrouver sa petite sœur et ce même si ces dernières faisaient chou blanc. Leroy ignorait ce qu’il devait faire pour retrouver Emilie-Jane, peut-être menacer un de ses supérieurs, le séquestrer et le torturer jusqu’à ce qu’il lui donne une réponse, mais il doutait qu’une telle action soit très bien vue par la suite. Et puis, EJ avait sans aucun doute refait sa vie depuis ce jour où elle avait bénéficié du programme de protection des témoins qui l’avait fait passer pour morte auprès de sa famille et qui lui avait donné une toute nouvelle identité. L’agent en était vite venu à la conclusion qu’au final personne ne savait où sa petite soeur pouvait être et au fond ils s’en moquaient, du moins tant que le père de la jeune femme ne refaisait pas surface quoi que dans ce cas là Leroy serait bien capable de le tuer de ses propres mains pour avoir – bien que de loin – détruit toute sa famille, lui y compris. Dire que pendant tout ce temps elle avait été en vie. Sa mère s’était noyée dans l’alcool – même si c’était déjà le cas depuis des années – et elle n’avait cessé de le juger comme responsable de la mort d’EJ. Quant à son père … ce n’était pas bien mieux et lui-même avait foutu sa vie en l’air car incapable de se remettre du fait qu’il avait échoué en tant que frère aîné. Sa vie sentimentale avait été transformée en une catastrophe sans nom au point de déboucher sur un divorce alors que, finalement, tout ceci n’avait pas lieu d’être. Il n’était donc pas étonnant qu’il soit quelque peu devenu fou le jour où il avait appris la vérité et même s’il remerciait le ciel que Matthew soit intervenu à temps, par moment il regrettait de ne pas avoir collé son poing dans le visage de ce pauvre crétin qui n’avait cessé de lui sourire d’un air moqueur.

Cependant, aujourd’hui Leroy allait être tranquille. Il n’avait aucune raison de se rendre au bureau et il allait pouvoir profiter de sa journée de repos pour … et bien il n’en avait pas la moindre idée, pourtant il était persuadé que ce qu’il allait faire allait tourner autour des recherches qu’il continuait de faire pour retrouver Emilie-Jane même si toutes les pistes qu’il avait jusqu’à présent ne menaient à rien. Par moment, Leroy avait l’impression d’être un moins que rien. Avec tout le passé qu’il avait derrière lui, avec les habilités qu’il avait acquis dans son travail il aurait dû être capable de trouver quelque chose, mais non. Au fond il savait que c’était parce qu’il était bien trop touché par cette affaire pour être objectif. Leroy perdait très rapidement patience et s’énervait pour un rien ce qui était loin de l’aider, autant le dire. Chaque jour il espérait que Lennie-Jane – qui lui avait proposé son aide – trouverait plus d’indices que lui, mais l’agent n’osait pas le lui demander sans doute parce qu’il avait tendance à agir comme un adolescent en sa présence. Il n’était pas indifférent au charme de la jeune femme et puisqu’il sortait d’un mariage qui avait mal fini à cause de toute l’histoire de sa sœur, Leroy avait quelque peu peur de faire un faux pas si bien qu’il ne savait plus du tout comment s’y prendre. Toutefois, le grognement qu’il poussa n’avait aucun rapport avec tout cela. Il grommelait uniquement parce que son portable avait eu le malheur de vibrer et qu’ayant toujours réglé ce dernier de sorte à l’entendre n’importe où dans la maison, il avait bel et bien été réveillé par ce bruit. Néanmoins et au lieu de se lever pour aller répondre, Leroy s’enfonça un peu plus sous sa couverture, se recouvrant de cette dernière bien rapidement mettant sa tête sous son oreiller pour ne plus rien entendre. Finalement, ce qui le força à se redresser dans son lit fut la petite sonnerie qui suivit le vibreur signe que la personne qui venait de l’appeler venait de laisser un message sur sa boite vocale. Un soupire lui échappa tandis qu’il repoussait les draps vers le pied du lit balançant ses jambes en dehors de ce dernier. Le plus souvent, les personnes qui possédaient son numéro et surtout qui lui laissaient un message avaient quelque chose d’important à lui transmettre autrement ils se contentaient de le rappeler, expliquant ainsi le fait que l’agent quitta son lit et traîna des pieds jusque dans la cuisine où le portable était posé sur le plan de travail.

Leroy attrapa le téléphone et alla dans le journal d’appels. Ses sourcils se froncèrent lorsqu’il remarqua de pas reconnaître le numéro du dernier appel ce qui l’intrigua. Rapidement, il tapa les quelques chiffres de son répondeur et amena le portable à son oreille suivant les instructions qu’on lui donnait pour écouter le message qu’on venait de lui laisser. « Euh … Bonjour Lee, c’est euh … moi. Mon dieu je ne pensais pas que ça serait aussi difficile. Hm … J’ai reçu un appel d’une jeune femme dont j’ai oublié le nom il y a quelques jours et qui m’a laissé ton numéro. Enfin bref, hm … je suis à New York en ce moment mais … si jamais tu veux qu’on se voit afin de hm … parler n’hésite pas et … ». Leroy cessa d’écouter la voix sur son répondeur. Son souffle s’était coupé au moment même où il avait reconnu sa voix, pourtant il était parvenu à se forcer pour l’écouter, mais entendre le fait qu’elle se trouvait à New York avait fait céder ses barrières et il ne l’écoutait plus. Elle était à New York … cette information, Leroy se la répéta inlassablement dans sa tête tandis que la voix du répondeur lui demandait s’il voulait effacer ou sauvegarder le message. Dans un réflexe il sauvegarda ce dernier sans quitter des yeux le meuble qu'il fixait droit devant lui. Elle était à New York … il ne parvenait vraiment pas à s’en remettre ou à y croire. Le portable toujours près de l’oreille bien qu’ayant raccroché, l’agent tenta de redescendre sur terre bien que cet appel semblait avoir totalement déconnecté son cerveau du reste de son corps. Il resta de longues minutes sans bouger, se répétant encore et toujours qu’elle était à New York comme si son cerveau était à présent un disque rayé qui ne faisait que répéter la même chose. Puis, sans trop savoir comment, il parvint à revenir à lui et posa le portable à l’endroit même où il l’avait pris en courant presque aussitôt en direction de la salle de bain.

Tandis qu’il se préparait, Leroy savait parfaitement ce qu’il allait faire de son jour de repos. Il savait où il allait se rendre et qui il allait voir, c’était très clair à présent. Une fois parfaitement prêt, il attrapa son portable et ses clés, quitta sa maison et pris sa voiture l’esprit toujours focalisé sur l’endroit où il voulait se rendre bien que par moment l’euphorie le gagnait, un large sourire étirant ses lèvres alors qu’il se remémorait les paroles incertaines d’EJ. Une fois à destination et bien plus heureux que d’habitude, il pénétra dans le bâtiment en saluant quelques personnes qu’il connaissait sans pour autant se rappeler de leur prénom et prit l’ascenseur qui le mena à l’étage où le bureau de la personne qu’il souhaitait voir se trouvait. À l’intérieur de ce dernier se trouvait Lennie-Jane et un sourire d’autant plus joyeux étira ses lèvres alors qu’il s’avançait vers elle oubliant le fait qu’il ne savait pas toujours se comporter naturellement lorsqu’il la voyait. « Épouse-moi ! ». Non, vraiment … Leroy avait réellement tendance à ne pas peser ses mots avant de les prononcer avec la jeune femme. Prenant alors conscience de ce qu’il venait de dire, Leroy se frappa mentalement pour sa bêtise. « C’est pas ce que je voulais dire, enfin si … mais … passons d’accord ? ». Un adolescent, vraiment. L’agent passa nerveusement une main dans ses cheveux qui alla ensuite se poser sur sa nuque pour masser cette dernière. « C’était une façon très maladroite de te remercier en faite. J’ai reçu un appel d’EJ ce matin, mais j’ignorais que tu l’avais retrouvé et d’ailleurs je me demande comment tu as fais. Je voulais quand même te remercier, bon je me suis légèrement précipité ici après que mon cerveau ait décidé de se reconnecter à mon corps, mais en même temps je te dois une fière chandelle et … je parle trop. ». Leroy voulu ajouter que c’était sur le coup de l’émotion mais il jugea en avoir assez dit et s’être assez donné en spectacle comme ça. À présent il avait surtout envie de faire demi-tour et de fuir le bureau le plus vite possible pour éviter de se ridiculiser un peu plus. Toutefois, Leroy resta devant le bureau de Lennie-Jane, incapable de faire le moindre mouvement, se contentant de la regarder dans un mélange de gêne parce qu’il ne savait plus comment se comporter avec elle et de joie intense.


Dernière édition par Leroy J. Langston le Lun 21 Mai - 22:21, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » EmptyMer 14 Mar - 22:18

Lorsque le réveil de Lennie-Jane s’était mis à sonner ce matin-là, l’australienne était déjà réveillée depuis bien longtemps. La tête posée sur l’oreiller, elle s’était contentée d’observer les minutes défiler de 4h30 à 6h30 jusqu’à ce que la voix de Timothy McDouglas ne l’informe de la météo du jour. Le temps était une notion devenue si précieuse que le constat lui paru d’autant plus effrayant ; elle venait tout juste de le gâcher en passant deux heures à se demander si la dénommée Emilie-Jane s’était enfin décidée à contacter son frère, mais aussi à s’interroger à propos du sien. Quand on pense que Lennie-Jane avait conseillé la sœur de Leroy sur la manière d’entrer en contact avec lui, c’était vraiment l’hôpital qui se foutait de la charité ! Puisque dès qu’elle avait su où Nathan vivait, l’australienne avait quitté son travail pour sauter dans le premier avion, mais n’avait toujours pas osé lui parler. Elle s’était simplement contentée de l’observer de loin et de grappiller quelques informations en laissant traîner une oreille par-ci, par-là. Parfois, quand son temps libre le lui permettait, la jeune femme s’asseyait dans la salle d’attente de son cabinet médical et y restait pendant des heures, juste pour l’apercevoir ou entendre le son de sa voix lorsqu’il interpelait ses patients. En réalité, elle avait la trouille. Elle craignait que sa mère ait réussi à l’endoctriner jusqu’à lui faire oublier l’existence de sa sœur jumelle ou tout simplement qu’il la repousse. C’était curieux, mais après avoir passé une enfance sans mère et une adolescence chaotique à se battre contre l’anorexie et les démons de son père, Lennie-Jane n’arrivait pas à imaginer le meilleur de scénario, celui où tout se finit bien, comme dans les contes de fées.

C’est en se concentrant de nouveau sur le réveille-matin qu’elle prit conscience des cinq minutes supplémentaires qu’elle venait de passer à se lamenter sur son sort et consentit enfin à éteindre l’appareil d’un geste las. Bien qu’aucune volonté ne l’habite, elle parvint tout de même – par un effort quasi-surhumain - à s’asseoir au bord du lit et à glisser ses pieds dans une paire de pantoufles confortables et chaleureuses. S’en suivit un rituel quotidien qui dura plus longtemps que prévu étant donné que Lennie-Jane s’était éternisée sous le jet d’eau chaude. Lorsqu’elle fut enfin prête, la jeune femme gagna rapidement son bureau en plein cœur de Manhattan, à quelques pâtés de maison de son petit appartement ; une proximité dont elle se vantait tous les jours auprès de ses collègues qui n’arrivaient jamais à l’heure. L’australienne se rendait au travail à pieds et se déplaçait parfois beaucoup plus vite que les voitures qui stagnaient aux heures de pointes, mais aujourd’hui, tout semblait indiquer qu’elle deviendrait la risée de ses collègues.

Comme Lennie-Jane l’avait prédit, à peine eut-elle mis un pied en dehors de l’ascenseur que les regards inquisiteurs se braquèrent instantanément sur elle et bientôt, le première collègue se rua vers la jeune femme prêt à lui rendre la monnaie de sa pièce. « Je sais, le crime n’attend pas et je suis en retard. » répliqua-t-elle aussitôt, avant même que le moindre son n’ait franchi la barrière de ses lèvres. « Pfff, je suis trop prévisible, c’est ça ? » demanda-t-il, curieux de savoir comment elle avait fait pour le prendre de court. « Disons que t’as le profil d’un emmerdeur, non seulement j’excelle dans ce domaine, mais vous êtes mes sujets préférés. » répliqua-t-elle, taquine. Elle lui donna une légère tape sur l’épaule et lui sourit avant de s’effacer dans son bureau où une montagne de dossiers l’attendait déjà. Elle poussa un soupir lourd de sens et prit une profonde inspiration dans l’espoir que cela lui insufflerait une bonne dose de courage. « Bon, cette pile de dossier ne va pas disparaître toute seule. » lança-t-elle en contournant son bureau d’un air décidé et se laisser tomber sur son fauteuil avec une telle nonchalance que les roulettes auraient pu l’entraîner à l’autre bout de la pièce si la jeune femme n’avait pas eu le réflexe de s’agripper à son bureau. Lennie-Jane attrapa aussitôt le premier dossier de la pile et s’y plongea avec tellement de concentration qu’elle en perdit totalement la notion du temps, ce fameux temps…

Ce n’est que lorsqu’elle entendit quelqu’un pénétrer dans son bureau sans même se manifester qu’elle daigna lever la tête. Lennie-Jane ne put s’empêcher de sourire en constatant que son visiteur n’était autre que Leroy et lui adressa un timide « Hi. » en guise de salutations. « Epouse-moi ! ». Elle s’était – à peu près – attendue à tout venant de la part de Leroy qui avait une manière bien étrange de se comporter avec elle, ce que la profiler avait rapidement traduit comme les signes d’une attirance totalement réciproque, mais là… eh bien, elle était tellement prise de court qu’elle écarquilla les yeux en affichant un air hébété, mais elle cacha rapidement sa surprise pour arquer un sourcil et afficher un petit sourire en coin tandis que Leroy montrait ouvertement sa gêne par de petites manies que la jeune femme avait appris à reconnaître. « C’est pas ce que je voulais dire, enfin si… mais… passons d’accord. ». Un éclat de rire amusé vint troubler le silence de la pièce et pour toute réponse, Lennie-Jane acquiesça d’un signe de tête avant de la pencher légèrement sur le côté comme pour l’encourager à argumenter. « C’était une façon très maladroite de te remercier en faite. J’ai reçu un appel d’EJ ce matin, mais j’ignorais que tu l’avais retrouvé et d’ailleurs je me demande comment tu as fais. Je voulais quand même te remercier, bon je me suis légèrement précipité ici après que mon cerveau ait décidé de se reconnecter à mon corps, mais en même temps je te dois une fière chandelle et … je parle trop. ». Dès les premiers mots, les yeux de Lennie-Jane se mirent à briller d’émotions : elle avait réussi ou plutôt, Emilie-Jane avait réussi là où l’australienne avait échoué. La jeune femme quitta son fauteuil pour contourner le bureau et venir se placer près de Leroy. « Une promesse est une promesse. Ne me remercie pas, je n’ai fait que mon travail. » commença-t-elle, modeste en apparence seulement ; intérieurement Lennie-Jane était euphorique. Sa voix était tellement marquée par l’émotion qu’elle dû se racler la gorge pour reprendre contenance. « Et qu’est-ce que vous vous êtes dit ? » demanda-t-elle, sans savoir que ce n’était qu’un message laissé sur son répondeur. « En tout cas, je suis contente qu’elle l’ait fait, sincèrement. » ajouta-t-elle dans un sourire.



Dernière édition par Lennie-Jane P. Lewis le Sam 7 Avr - 12:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » EmptyVen 16 Mar - 17:13

Il était frustrant de se rendre compte qu’avec certaine personne il était incapable de se conduire normalement, d’avoir l’air d’être un adulte parfait ou tout du moins sur quelques points. Il détestait ressembler à un adolescent et par-dessus tout, Leroy ne supportait pas le fait d’avoir l’air de n’être qu’un pauvre petit adolescent ayant le béguin pour la première fois. Après tout il avait été marié, il avait eu d’autres relations avant son mariage, en somme il avait eu une vie auparavant, il était déjà passé par des situations quelques peu similaires, mais non, il fallait qu’il perde tout ses moyens. Oh oui, il se trouvait particulièrement idiot, comment ne pas se sentir ainsi alors qu’il venait de se mélanger les pinceaux devant une jeune femme qu’il appréciait énormément, même plus que ça bien qu’il ne se sentait pas encore prêt pour l’avouer ? Par moment, l’agent avait même tendance à oublier que Lennie-Jane était profiler, qu’elle lisait en lui aussi facilement que dans un livre ouvert et ce n’était peut-être pas plus mal qu’il ait oublié à ce moment précis car ça n’aurait fait que redoubler sa gêne et il n’en avait pas besoin, loin de là. Alors, il se contenta de s’insulter mentalement, en silence, se trouvant bien plus idiot qu’il ne pouvait déjà l’être au naturel. Quelle idée de débarquer dans ce bureau en lui demandant de l’épouser, pourtant il n’était pas fou juste … par très doué aujourd’hui. Leroy aurait voulu mettre ça sur le dos de la fatigue, lui qui avait espéré dormir longtemps en ce jour il avait été obligé de se lever ce qui, au fond n’était pas un mal. Ensuite, il voulu mettre cela sur le dos de la joie intense qui l’envahissait depuis le moment où il avait entendu la voix d’Emilie-Jane dans son téléphone, une voix qui lui avait tant manqué avec toutes ces années, une voix qu'il – jusqu’à il y quelques temps – s’imaginait ne plus jamais entendre de nouveau. L’oublier avait été sa plus grande hantise. EJ était sa petite sœur, le petit joyau qu’il avait tenté de protéger sans y parvenir, du moins c’est ce qu’il avait pensé pendant longtemps. Peu de temps après sa soit disant mort, Leroy avait été face à sa plus grande crainte, la voix de sa sœur disparaissait de sa mémoire et petit à petit les traits de son visage étaient devenus flous, le jeune homme ne parvenant à s’en souvenir que grâce aux photos qu’il regardait lorsqu’il en avait la force, soit pas très souvent.

Toutefois, dès lors qu’il eut entendu cette voix qui lui avait tant manqué, tous les souvenirs s’étaient bousculés dans son esprit simultanément. Il s’était souvenu de la première fois où il l’avait rencontré. Il s’était souvenu de l‘avoir défendu à de nombreuses reprises au lycée ou autre lorsqu’ils vivaient encore à Hawaii. Elle n’était peut-être pas sa sœur au niveau du sang, mais la seule chose qui importait était qu’il la considérait comme sa vraie petite sœur dans son cœur. Ils avaient grandi ensemble, ils avaient partagé beaucoup de moments tous les deux et même son engagement dans la Navy n’était pas parvenu à briser ce lien si fort qui s’était tissé entre eux avec les années. Même après sa « mort », Leroy avait continué de sentir ce lien dans son cœur et pourtant il n’avait plus aucune raison d’être … peut-être avait-il senti dans son subconscient qu’elle n’était pas morte ? Sans doute le savait-il depuis toujours, mais il se refusait de le penser car toutes les preuves étaient devant lui, des preuves qui s’étaient finalement révélées être inexactes. En définitif, il y avait plus frustrant que passer pour une idiot devant Lennie-Jane. Le mensonge dans lequel il avait vécu – ses parents et lui pour être plus exacte – dépassait tout cela. L’agent doutait de pouvoir se remettre du fait que cette histoire avait totalement détruit sa famille et ce dans tous les sens du terme. Il n’y avait qu’à voir la loque qu’il était devenu par la suite. Son cerveau s’était déconnecté, il ne faisait plus partie du monde réel, il s’était enfermé dans une bulle, revivant inlassablement tous les bons moments qu’il avait pu passer avec Emilie-Jane. Il était devenu un moins que rien, restant des jours et des jours assis sur un fauteuil dans le salon de l’appartement où il vivait alors avec son ex-femme. Leroy avait été tellement déconnecté du monde extérieur qu’il avait toujours du mal à se souvenir de la manière dont il finissait du fauteuil à la salle de bain ou du fauteuil au canapé où il dormait, ne voulant pas empirer les choses pour sa femme. Il était passé par une très mauvaise période qui lui retournait encore l’estomac lorsqu’il y repensait. Et puis, du jour au lendemain il était parti sans se retourner, sa femme demandant le divorce quelques mois plus tard, ce qu’il accepta car après tout elle avait droit à sa liberté pour l’avoir supporté. Et maintenant il se retrouvait ici, à New York, tentant de tourner la page sur ce passé dont il n’était pas fier, ce qui allait se révéler beaucoup plus simple à présent qu’il allait pouvoir retrouver sa cadette.

Ceci, il le devait à Lennie-Jane même s’il ignorait par quel miracle elle était parvenue à lui mettre la main dessus alors que lui-même avait essayé pendant de longs mois sans résultat. Mais, après tout, la jeune femme était profiler, dresser des profils et faire des recherches faisaient partie de ses nombreuses aptitudes. Lui aussi était doué dans des domaines, mais sûrement pas dans ceux-là, à son grand damne. Néanmoins, il savait qu’il restait un excellent agent, il n’y avait qu’à regarder son dossier pour y voir que les appréciations de ses supérieurs étaient toujours bonnes. Toutefois, c’était uniquement grâce à la jeune femme face à lui qu’il devait le fait d’avoir pu entendre la voix de sa petite sœur au réveil. C’était bel et bien grâce à elle qu’il allait pouvoir retrouver une personne qui lui était cher, le dernier membre de sa famille. Il avait de la chance, autant de retrouver Emilie-Jane alors que d’autres continuaient de chercher un parent pendant de nombreuses années sans pour autant les trouver, mais aussi d’avoir Lennie-Jane dans sa vie, comme amie. Leroy le savait, comme il savait qu’il éprouvait une certaine attirance pour cette jeune femme qui expliquait – une fois de plus – son comportement totalement mal à l’aise après s’être rendu compte de la bêtise qu’il venait de prononcer. Cependant, il était rassuré de voir qu’elle s’en amusait, que la situation ne la mettait pas également mal à l’aise et en l’entendant rire un sourire étira les lèvres de l’agent. Il y avait beaucoup de choses qu’il appréciait chez la jeune femme, notamment son sourire et son rire mais … ce n’était pas le moment d’y penser. Leroy resta devant le bureau de Lennie-Jane et continua de s’insulter silencieusement tandis que la jeune femme contournait le meuble pour lui faire face.

« Une promesse est une promesse. Ne me remercie pas, je n’ai fait que mon travail. ». Leroy le savait, mais elle avait réussi là où lui-même avait échoué et même si cette « victoire » lui donnait un prétexte de venir la voir, il était plus heureux que jamais grâce à elle, grâce au fait qu’elle était vraiment douée dans son travail. « Dans ce cas … je pense que d’autres ont déjà dû te le dire, mais je vais le dire quand même : tu fais vraiment un excellent travail. ». Il pensait sincèrement ce qu’il venait de lui dire. Lennie-Jane était – du moins de ce qu’il savait – assez demandé pour aider sur des affaires, ce qui n’était qu’une preuve parmi tant d’autres qu’elle était douée dans son travail et que ses capacités étaient très appréciées d’autres agences. Sourire toujours au coin de ses lèvres, le regard posé sur le visage de la jeune femme face à lui, Leroy croisa ses bras contre son torse sans rien ajouter d’autre. « Et qu’est-ce que vous vous êtes dit ? En tout cas, je suis contente qu’elle l’ait fait, sincèrement. ». Ce qu’ils s’étaient dits ? Cette fois, le sourire euphorique de l’agent se transforma en un pincement de lèvres. Son nez se fronça, ses sourcils en faisaient de même tandis que sa main gauche alla massa sa joue. « À vrai dire … pas grand-chose, j’ai surtout eu affaire à mon répondeur. Disons que je dormais plutôt paisiblement lorsque cet engin de malheur s’est mit à vibrer, d’ailleurs j’ai pensé à le jeter à travers la pièce – bien que tu t’en moque – avant de remarquer que je ne connaissais pas le numéro, ce qui m’a pas mal intrigué. ». Leroy grimaça légèrement. Pourquoi fallait-il encore qu’il entre dans les détails alors que c’était parfaitement inutile ? L’agent aurait mieux fait de rester chez lui, de tâcher de rester lui-même un maximum avant de venir la voir puisque dans l’euphorie il ne savait pas se maîtriser. Néanmoins, un léger – et énième – sourire apparu aux coins de ses lèvres, son regard devint pétillant. « Mais, je me demande toujours comment tu es parvenue à la retrouver, non pas que je ne sois pas content hein, c’est simplement ma curiosité. », ou plus exactement un moyen de faire perdurer la conversation, de la faire parler un petit peu pendant que lui-même essayerait de se reprendre pour sembler le plus naturel possible, même si – il le savait – Lennie-Jane avait déjà remarqué tout ce qu’il ne voulait pas qu’elle remarque.


Dernière édition par Leroy J. Langston le Dim 8 Avr - 12:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » EmptyVen 16 Mar - 19:58

Si l’on en croyait les quelques rares personnes qui côtoyaient l’australienne à longueur de journée, Lennie-Jane était une jeune femme chaleureuse, serviable, altruiste et opiniâtre qui s’investissait à fond dans chaque mission et qui prenait son métier à cœur, mais elle n’était pas sûre de prétendre à toutes ces qualités qu’on lui conférait jusque là. La vérité était beaucoup moins plaisante que l’image qu’ils se faisaient d’elle. Dresser un portrait psychologique d’un sujet faisait partie de son métier, après tout et si Lennie-Jane était autant axée sur la vie des autres ce n’était pas par altruisme, mais par lâcheté parce qu’il lui était beaucoup plus simple de s’intéresser aux problèmes des autres plutôt que de s’attaquer aux siens. Ceci dit, son attachement pour Leroy l’avait poussé à s’impliquer personnellement sur cette affaire, elle avait ainsi découvert qu’en plus d’être lâche, Lennie-Jane était une sacrée opportuniste. C’était une chose qu’elle n’expliquait pas vraiment. Ils s’étaient rencontrés quelques mois auparavant, lorsque la CIA l’avait sollicité pour un travail de consultante où elle avait dû faire équipe avec Matthew et Leroy, deux coéquipiers avec qui elle s’était immédiatement entendue ; ils avaient beau s’envoyer des piques la plupart du temps, Lennie-Jane avait tout de suite remarqué qu’ils se comportaient plus comme deux frères que comme deux collègues. Rien ne laissait présager qu’elle pouvait un jour s’éprendre de lui. Et pourtant, ce fut le cas. Non seulement Leroy dégageait un charisme certain et une manière d’être qui l’attendrissait beaucoup, puis il y avait eu cette histoire presque similaire à la sienne… Lennie-Jane avait été profondément touchée par le passé de Leroy et s’était immédiatement portée volontaire en s’inscrivant dans sa quête de vérité. Seulement, elle ne s’était pas doutée qu’elle en serait l’actrice principale, la justicière qui dénouerait le tout.

Elle quitta le fil de ses pensées pour s’appuyer contre le bureau et écouter Leroy avec attention. « Dans ce cas… je pense que d’autres ont déjà dû te le dire, mais je vais le dire quand même : tu fais vraiment un excellent travail. ». Face aux compliments de Leroy, l’australienne se sentit rougir et le gratifia d’un petit sourire contrit. « A vrai dire… pas grand-chose, j’ai surtout eu affaire à mon répondeur. » « Oh. » fit-elle navrée de l’apprendre. Cependant, Lennie-Jane n’eut pas le temps de poser une autre question puisque Leroy enchaina sur une explication aussi détaillée que superflue, ce qui ne fit que l’amuser d’avantage. « Disons que je dormais plutôt paisiblement lorsque cet engin de malheur s’est mis à vibrer, d’ailleurs j’ai pensé à le jeter à travers la pièce – bien que tu t’en moques – avant de remarquer que je ne connaissais pas le numéro, ce qui m’a pas mal intrigué. ». L’australienne fut incapable de se dépeindre de son sourire en imaginant la scène telle que Leroy venait de la décrire, en particulier le passage où il avait été tenté de balancer son téléphone à travers la pièce. « Monsieur n’est pas du matin ?! » le taquina-t-elle afin de prouver l’intérêt qu’elle portait à ses propos. « Tu vas la rappeler, j’espère !?! ». Sa phrase sonnait presque comme un ordre où l’on pouvait noter une pointe d’appréhension parfaitement décelable. A présent que la communication était établie entre eux, elle n’avait vraiment pas envie que tout tombe à l’eau parce que Leroy n’avait pas daigné la recontacter, Lennie-Jane était tellement frappée par la similitude de leur histoire qu’elle n’avait pas envie qu’il fasse la même erreur qu’elle. « Parce que… ce serait dommage de passer à côté de cette occasion… et puis, les femmes n’aiment pas qu’on les fassent trop attendre, c’est bien connu. » éluda-t-elle soigneusement, évitant ainsi de se justifier sur le ton qu’elle avait employé et en profitant même pour glisser une petite allusion qu’il était libre d’interpréter comme bon lui semblait.

« Mais, je me demande toujours comment tu es parvenue à la retrouver, non pas que je sois pas content hein, c’est simplement ma curiosité. ». Lennie-Jane haussa légèrement les sourcils, se donnant un petit air mystérieux. Elle craignait que cette curiosité ne réussisse à lui tirer les vers du nez, parce qu’il fallait bien l’avouer ; dès lors que la discussion concernait son jumeau, la jeune femme était incapable de maîtriser ses émotions. « Est-ce qu’un magicien dévoile ses tours ? ». Un nouveau rire lui reprit lorsqu’elle capta la réaction de Leroy. « J’ai eu une autre vie avant de me recycler comme consultante pour l’Oncle Sam. En Australie, mon travail consistait notamment à retrouver une filiation aux pupilles de l'état ou aux enfants en danger, une alternative au placement en foyer. J’ai acquis de l’expérience dans le domaine et quelques contacts bien utiles. » finit-elle par avouer.



Dernière édition par Lennie-Jane P. Lewis le Sam 7 Avr - 12:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » EmptySam 17 Mar - 11:25

Un jour, il en était persuadé, il allait trouver le moyen de se contrôler, de faire preuve d’une maîtrise de lui-même à l’épreuve de n’importe quoi. Pourtant, il avait – habituellement – le don pour savoir quoi dire et à quel moment le faire, il n’y avait qu’à voir son comportement lorsqu’il était en présence de son collègue. Même si en y pensant un peu plus en profondeur sa relation avec Matthew était loin d’être comparable avec celle qu’il entretenait avec Lennie-Jane et heureusement d’ailleurs, car dans le cas contraire il y aurait quelques petites questions à se poser. Néanmoins, sa relation avec son coéquipier lui semblait bien plus simple que celle avec la jeune femme à présent. Leroy n’avait pas besoin de peser ses mots – même si par moment il aurait mieux fait de le faire – comme il devait le faire avec elle. Leroy avait quelque peu perdu l’habitude et ce sans doute parce que suite à son divorce il n’avait pas vraiment pris le temps de s’occuper de sa vie personnelle. Il s’était volontairement plongé corps et âme dans son travail pour oublier le passé et pour ne pas trop penser au futur qui, au fond, l’effrayait. Sa place au sein de la CIA lui avait permis de ne jamais vraiment s’ennuyer, il avait toujours à faire, toujours quelques choses pour s’occuper l’esprit même si après la révélation du mensonge sur le décès de sa sœur son esprit avait eu tendance à se focaliser que sur cette affaire bien qu’il avait continué de faire bonne figure en ayant toujours très envie d’en mettre une à certaines personnes qui semblaient s’amuser de le voir autant s’énerver pour ce qu’ils considéraient comme étant qu’une petite histoire sans importance.

Peut-être que pour eux c’était le cas, mais pas pour Leroy et à vrai dire c’était plutôt compréhensible. Mais depuis que Lennie-Jane avait participé à une mission en commun avec Matthew et lui-même, tout ceci semblait avoir changé. C’était comme si l’agent réapprenait doucement à vivre. Il reprenait conscience du fait qu’en dehors de son travail, quand dehors de sa colère et de son passé, il avait une vie à vivre et qu’il avait parfaitement le droit de le faire. Leroy était humain après tout et pour cette raison il ressentait de l’appréhension pour certaine chose, pour certaine situation et il savait que c’était parfaitement normal bien que ceci l’agaçait assez régulièrement. Le fait de se sentir comme un adolescent face à la première fille qui attire pour la première fois regard, perdre ses moyens alors que les trois quarts du temps il savait se contrôler l’énervait même si à ses yeux il s’agissait d’une douce colère, d’une frustration plutôt supportable même s’il se sentait bien souvent ridicule de trop en faire ou de trop en dire. Tout semblait être si simple lorsqu’il était marié, sans doute parce qu’il connaissait Jillian bien mieux qu’il ne connaissait Lennie-Jane ce qui était plutôt normal puisqu’ils avaient été mariés. Cependant, aujourd’hui c’était comme si l’agent devait tout recommencer à zéro, comme si en signant les papiers du divorce il avait perdu tout ce qu’il avait appris auparavant et qu’il n’avait plus qu’à tout refaire pour réapprendre. Bien sûr il était prêt à le faire, Leroy aimait les défis, mais il aurait tout de même préféré savoir s’y prendre un peu mieux avec elle plutôt que de ressembler à un parfait crétin.

Toutefois, il ne pouvait pas nier le fait qu’il était heureux d’avoir plus ou moins trouvé un moyen pour venir la voir ce jour-là. Certes, l’histoire avec sa petite sœur était ce qui leur avait permis de se voir plus souvent et c’était quelque chose qui lui tenait un cœur, mais Leroy ne pouvait pas dire qu’il ne s’en servait pas comme d’une excuse pour revoir Lennie-Jane, se serait mentir. L’agent cessa de penser à tout cela, chassant de son esprit ces pensées qui ne cessaient de se répéter dans sa tête, il aurait tout le temps de se critiquer et de s’insulter un peu plus une fois seul chez lui, un endroit où il était certain que la jeune femme ne pourrait pas lire en lui comme à cet instant précis. « Monsieur n’est pas du matin ?! ». Pour toute réponse Leroy secoua négativement la tête. Il n’était pas du matin et aussi loin que remontait sa mémoire il ne l’avait jamais été. C’était une marmotte, il aimait plus que tout dormir surtout bien et longtemps. Ces jours de repos étaient précieux pour lui et tant qu’il n’avait pas bu son café et pris une bonne douche, Leroy était un croisement entre une marmotte et un ours et par conséquent il était plutôt déconseillé de l’ennuyer. « Tu vas la rappeler, j’espère !?! Parce que… ce serait dommage de passer à côté de cette occasion… et puis, les femmes n’aiment pas qu’on les fassent trop attendre, c’est bien connu. ». L’agent fronça tout d’abord les sourcils, surpris par le ton employé par Lennie-Jane, puis doucement un sourire amusé fit son apparition tandis que l’un de ses sourcils pris une forme circonflexe. Il était amusé par la petite insinuation qu’elle venait de faire et qu’il avait parfaitement saisi pour une fois.

« Sachez mademoiselle que j’ai grandi entouré de deux femmes et qu'avec les années j’ai fini par saisir qu’il était très mauvais de les faire attendre. ». Oh oui, Leroy le savait parfaitement et pas uniquement pour la raison qu’il venait de lui donner, mais aussi parce qu’il avait été marié et que Jillian lui avait parfaitement fait comprendre – et ce à plusieurs reprises – qu’elle n’aimait pas vraiment attendre et surtout pas après lui et ce aussi patiente qu’elle pouvait être. Il reprit malgré tout son sérieux, le regard posé sur le doux visage de Lennie-Jane. « Étant donné que j’ai bien failli réduire la mâchoire de mon supérieur en morceaux et que je t’ai harcelé je compte bien la rappeler, oui. Ceci dit, je ne peux pas promettre de ne pas appréhender le jour où je vais la revoir … j’ai l’impression qu’une éternité s’est écoulée depuis la dernière fois que je l’ai vu. ». Ce qui était plus ou moins le cas à bien y penser. Ils étaient encore jeunes et insouciants – enfin plus ou moins – la dernière fois qu’ils s’étaient vus. A l’époque, Leroy avait tout juste intégré le NCIS lorsqu’il avait enfin réalisé que l’armée – autant de l’air que la Navy – n’était pas faite pour lui et depuis … un tas de choses avait eu lieu. « Est-ce qu’un magicien dévoile ses tours ? J’ai eu une autre vie avant de me recycler comme consultante pour l’Oncle Sam. En Australie, mon travail consistait notamment à retrouver une filiation aux pupilles de l'état ou aux enfants en danger, une alternative au placement en foyer. J’ai acquis de l’expérience dans le domaine et quelques contacts bien utiles. ». Même si un léger sourire était toujours présent sur ses lèvres, Leroy la regardait avec une légère pointe d’intrigue dans le regard. Il tâchait de lire en elle aussi bien que Lennie-Jane pouvait lire en lui, malheureusement ce n’était pas son domaine et il se rendit bien vite compte qu’il n’était pas très doué pour ça.

Toutefois, il ne put s’empêcher de penser que la réponse de la jeune femme n’était pas complète et ce sans vraiment savoir comment ni pourquoi. Peut-être était-ce son expérience qui parlait ? Avec elle, il ne pouvait pas vraiment savoir ou alors il ne le voulait pas. Ce fut d’ailleurs pour cette raison qu’il resta silencieux après qu’elle eut fini de lui répondre, montrant une légère hésitation avant de trouver le courage de se lancer, de se risquer à poser la question qui trottait dans sa tête. « Tu es certaine que c’est la seule raison Len' ? Je ne doute pas de ce que tu viens de me dire, mais je suis flic et même si je suis bien moins doué que toi pour décrypter les gens, j’arrive à percevoir lorsqu’il y a autre chose. Enfin si tu n’as rien dit c’est que tu as probablement tes raisons, mais Len' si jamais tu ressens le besoin de te confier … enfin tu vois. ». L’un des coins de ses lèvres s’étira dans un très léger et presque imperceptible sourire. Leroy regrettait presque d’avoir parlé finalement, il avait la sensation assez désagréable de la pousser à parler, comme lorsqu’il faisait face à un suspect et agir ainsi avec la jeune femme serait la pire chose pour lui.
Je me suis retenue de la poster hier ... mais là j'tenais plus désolée je suis faible >.< Mais prend tout ton temps ♥


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MessageSujet: Re: LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » EmptySam 17 Mar - 13:12

« Sachez mademoiselle que j’ai grandi entouré de deux femmes et qu’avec les années j’ai fini par saisir qu’il était très mauvais de les faire attendre. ». Elle arqua un sourcil, affichant un air presque dubitatif. Il avait grandi avec deux femmes : ok, mais depuis le temps qu’elle attendait une invitation de sa part, l’Australienne n’était pas vraiment sûre qu’il en ait effectivement tiré une leçon et ce n’était pas faute de lui avoir envoyé quelques signaux ou quelques petites allusions lourdes de sens. Pourtant, elle avait la certitude de lui plaire autant qu’elle lui plaisait, mais Lennie-Jane en oubliait parfois qu’il était divorcé et donc peu enclin à une nouvelle relation. C’était tout un jeu de patience, en fin de compte ! « Etant donné que j’ai bien failli réduire la mâchoire de mon supérieur en morceaux et que je t’ai harcelé je compte bien la rappeler, oui. Ceci dit, je ne peux pas promettre de ne pas appréhender le jour où je vais la revoir… j’ai l’impression qu’une éternité s’est écoulée depuis la dernière fois que je l’ai vu. ». Un léger sourire étira ses lèvres lorsqu’il évoqua le passage où il s’était montré pour le moins violent avec son supérieur hiérarchique et se garda bien de lui avouer qu’elle avait aimé pouvoir discuter avec lui, même si le sujet n’était pas toujours très gai. « Je comprends » répondit-elle simplement en ponctuant sa phrase par un petit mouvement de tête. Et Leroy ne se doutait pas à quel point. Encore aujourd’hui, Lennie-Jane avait beaucoup de mal à réaliser que vingt-trois années s’étaient écoulées depuis que sa mère avait emporté son frère. Elle s’en souvenait comme si c’était hier, se revoyant courir derrière la voiture en hurlant le prénom de Nathan tandis que celui-ci tapait désespérément sur la vitre arrière du véhicule en hurlant le sien, du moins, c’était ce qu’elle avait cru comprendre en lisant sur ses lèvres ce jour-là. Pendant des années, Lennie-Jane avait vécu avec la peur au ventre qu’un coup de téléphone ne lui annonce la mort de son frère. Pour ce qui était de sa mère, en revanche, la petite fille qu’elle avait perdu toute estime. C’est bien plus tard qu’elle avait appris – de la bouche de son père – que sa génitrice était atteinte de schizophrénie, de quoi s’inquiéter davantage pour Nathan. Combien de nuits blanches avait-elle passé à se faire un sang d’encre ? Elle ne les comptait plus à vrai dire. Son absence lui avait tellement coûté qu’elle avait fini par s’en rendre malade. Son jumeau avait toujours été son parfait opposé et tous s’accordaient à dire qu’ils se complétaient ; c’était la raison pour laquelle Lennie-Jane faisait tout pour le prendre comme modèle, s’accrochant au souvenir de Nathan comme un naufragé à une bouée de sauvetage. Elle essayait de devenir un peu comme lui, juste pour faire taire ce sentiment d’être incomplète.

Son regard s’était perdu dans celui de Leroy et elle constata que sa présence avait quelque chose de rassurant. « Tu es certaine que c’est la seule raison Len’ ? Je ne doute pas de ce que tu viens de me dire, mais je suis flic et même si je suis bien moins doué que toi pour décrypter les gens, j’arrive à percevoir lorsqu’il y a quelque chose. Enfin si tu n’as rien dit c’est que tu as probablement tes raisons, mais Len’ si jamais tu ressens le besoin de te confier… enfin tu vois. ». Dès la première question posée, Lennie-Jane décrocha. Son regard se fit instantanément plus fuyant tandis qu’elle sentait son sourire se faner en même temps que les traits de son visage. Un éclair de tristesse passa dans la prunelle de ses yeux vert-noisette et elle finit par se décoller du bureau pour se poster de nouveau derrière celui-ci, dressant inconsciemment une barrière entre eux. Ce qu’elle avait craint était finalement en train de se dérouler : ils s’aventuraient sur un sujet scabreux. « Certaine. » répliqua-t-elle subitement, sur un ton qui lui sembla particulièrement dur et atrocement faux à la fois. Décidément, Lennie-Jane était une piètre actrice et à choisir, ce n’était sûrement pas ce métier qu’elle choisirait si elle souhaiterait un jour se recycler. Malgré ses vaines tentatives pour « noyer le poisson », Leroy avait dû comprendre qu’elle se trouvait dans la même situation que lui, à quelques détails près et elle craignait déjà les questions qui s’en suivraient sûrement. L’australienne reprit place sur le fauteuil de bureau et l’observa un moment. Sentant ses yeux lui piquaient affreusement, elle fut prise d’une envie frénétique de ranger tout ce qui pouvait y traîner, négligeant la présence de Leroy. C’était à son tour de se sentir mal à l’aise, à présent. Lennie-Jane n’était pas atteinte de troubles obsessionnels compulsifs, juste d’une maniaquerie un peu trop poussée dans ce genre de moment, un moyen visant à s’occuper l’esprit pour ne pas faillir. « LJ, j’ai de nouveaux dossiers pour toi. ». Elle était tellement prise dans son élan qu’elle n’avait pas remarqué l’entrée en scène du collègue qui l’avait accueilli ce matin et qui posa malencontreusement une pile de dossiers sur celles des affaires classées. « NON ! C’est pas la bonne pile ! » s’exclama-t-elle en se redressant vivement. C’est en voyant les regards braqués sur elle que Lennie prit conscience de sa réaction démesurée. Elle poussa un soupir agacé et s’excusa d’un simple geste de la main. « Qu’est-ce qui se passe Lennie ? Tu arrives en retard, tu t’emportes pour un rien… Tu es sûre que ça va ? ». « Merci, Andrew. » se contenta-t-elle de répondre en ancrant ses yeux dans les siens, le dissuadant de chercher à creuser. L’intéressé opina du chef et quitta le bureau non sans un dernier regard à l’adresse des deux occupants du bureau.


Je suis pas mieux


Dernière édition par Lennie-Jane P. Lewis le Sam 7 Avr - 12:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » EmptyDim 18 Mar - 20:07

Forcer quelqu’un à parler, à dévoiler des secrets que cette personne gardait bien enfouis en elle était quelque chose qui l’agaçait mais par moment les mots franchissaient la barrière de ses lèvres bien plus vite qu’il ne l’aurait souhaité. Tout le monde sur cette planète avait le droit à son jardin secret et il était bien placé pour le savoir. Certaines situations relatives à son passé restaient enfouies dans sa tête, dans un coin de sa mémoire dans lequel il ne se risquait plus à aller de crainte d’ouvrir à nouveau des vieilles blessures qui avaient mis du temps à cicatriser. L’histoire d’Emilie-Jane il n’en parlait pas souvent car ça ne le concernait que lui et personne d’autre puisque les protagonistes de cette histoire étaient morts, du moins ceux de son côté. A vrai dire, lorsqu’il en parlait ce n’était qu’à des personnes de confiance, des personnes qui avaient pris de l’importance dans sa vie et ces personnes n’étaient que trois, son ex-femme, Matthew et Lennie-Jane. Bien sûr, il y avait toutes ces personnes qui avaient participé au changement d’identité de sa cadette, mais ce n’était pas la même chose, ces personnes ne comptaient pas. Il avait encore du mal à supporter quelques petites choses, le fait que sa mère ait quitté ce monde en le considérant comme coupable de la disparition de sa fille par exemple. Jamais il n’allait pouvoir réunir sa mère et sa sœur, jamais il n’allait pouvoir voir l’expression du visage de sa mère s’adoucir et la voir pleurer de joie en prenant Emilie-Jane dans ses bras. Ce moment l’agent en avait rêvé un nombre incalculable de fois, malheureusement jamais il n’allait se produire à son grand damne. Cependant, jamais il n’en voudrait à sa sœur de s’être cachée car après tout elle n’avait rien demandé de tout cela, il en avait bien conscience. Emilie-Jane avait subi toute cette situation malgré elle et surtout elle n’avait jamais demandé à avoir un père tel que son père biologique.

Mais à présent qu’elle allait sans aucun doute entrer à nouveau dans sa vie, Leroy allait tout faire pour la protéger et cette fois il le ferait mieux que par le passé, c’était une promesse muette qu’il faisait. Perdre sa sœur alors qu’il l’aurait tout juste récupéré lui semblait insupportable et si jamais cela devait arriver, l’agent savait parfaitement qu’il ne s’en relèverait pas … c’était un peu comme perdre son enfant, certes en peut-être moins pire, mais tout de même. Mais malgré toutes ces pensées qui revenaient se chamailler dans sa tête, il continuait de se sentir mal vis-à-vis de ce qu’il venait de dire à Lennie-Jane. Il n’avait rien fait d’autre que de la pousser à parler alors qu’il n’aurait pas dû, malheureusement il en prenait conscience qu’une fois l’acte passé. Si la jeune femme n’en parlait pas c’était qu’elle avait une raison et de quel droit se permettait-il de dire cela ? Bien sûr, ceci partait d’une bonne intention, jamais il n’avait voulu la brusquer, bien au contraire, il voulait surtout être là pour elle, lui apporter son soutien si jamais elle en avait besoin. Leroy l’appréciait beaucoup, ça allait même au-delà de la simple appréciation, il s’était entiché d’elle à en voir la manière qu’il avait de réagir et d’agir en sa présence. Seulement, ce n’était pas des excuses suffisantes, voilà ce qu’il continua de se répéter après s’être muré dans un silence. Actuellement, Lennie-Jane n’était qu’une amie – bien qu’il aurait aimé qu’il s’agisse de plus dans sa vie – et il n’avait pas le droit de la pousser ainsi, même de manière assez implicite puisqu’il avait tout de même essayé de faire passer le fait qu’il ne la forçait pas à parler bien qu’il le souhaitait. Leroy se sentait mal, mais il parvint à le cacher laissant une expression impassible se dessiner sur son visage, retenant l’envie de soupirer face à sa stupidité. Pendant l’espace d’un instant, son regard fut attiré vers le sol du bureau pour tenter de se calmer et de se reprendre afin de trouver quelque chose pour s’excuser.

« Certaine. ». A la périphérie de son regard il vit du mouvement ce qui le poussa à relever doucement la tête pour poser son regard sur Lennie-Jane. Leroy resta silencieux une fois de plus, le malaise de la jeune femme étant devenu plus que palpable. Son rythme cardiaque s’accéléra quelque peu à cause de la culpabilité qui commençait à l’envahir bien plus que quelques instants plus tôt. Ses sourcils se froncèrent légèrement face à sa surprise et à sa curiosité, mais il n’osa pas ouvrir la bouche de peur de dire encore quelque chose de travers ce qui n’était réellement pas le moment. Alors, il la regarda en silence et se sentit d’autant plus mal en la voyant ranger tout ce qui lui tombait sous la main sur son bureau de sorte à évacuer ce qu’elle avait en elle pour ne pas exploser, pour tenir le coup. Bordel ! Mais pourquoi avait-il dit ça ? Vraiment, par moment l’agent était le pire des idiots et le pire était qu’il avait su avant même de parler qu’il n’aurait pas dû prononcer ses paroles, mais il n’avait pas pu s’en empêcher. Leroy pinça ses lèvres ainsi que l’arête de son nez à l’aide de son pouce et de son index pour contenir sa colère contre lui-même et il s’apprêtait à parler lorsqu’un homme apparu dans son champ de vision et passa devant lui, le bloquant de son geste.

Leroy le regarda s’avancer vers le bureau d’un pas rapide et poser la pile de dossier qu’il avait dans les bras sur l’une de celles que Lennie-Jane venait de ranger. « NON ! C’est pas la bonne pile ! ». Jamais il n’aurait anticipé une telle réaction de la part de la jeune femme, mais il parvint à cacher sa surprise ce qui ne fut pas difficile tant il se sentait coupable de l’état émotionnel dans lequel elle se trouvait, mais le fameux Andrew ne semblait pas parvenir à se contrôler autant que lui. Leroy le regarda s’éloigner du bureau et du couloir après qu’elle l’eut congédié et une fois l’homme définitivement hors de son champ de vision il referma doucement la porte du bureau et plus convaincu que jamais, il brisa la distance qui le séparait de Lennie-Jane. Une fois à sa hauteur, il prit une position accroupie et attrapa les mains de Lennie-Jane de sorte à ce qu’elle se tourne vers lui. « Hey … look at me … ». Sa voix était plus douce que jamais. Un léger sourire étira le coin de ses lèvres tandis qu’il penchait légèrement la tête sur le côté de sorte à croiser son regard. « Je ne voulais pas te blesser ou quoi que ce soit allant dans ce sens, c’est plutôt tout le contraire. Si je t’ai brusqué j’en suis sincèrement désolé, je ne le voulais pas. Mais Len' il faut que tu penses à toi d’accord ? Rendre d’autres personnes heureuses c’est bien, mais ton bonheur passe avant tout et si jamais je peux faire quoi que ce soit dans cette perspective, je le ferais. ». Sourire toujours légèrement aux lèvres et tâchant toujours de croiser de manière définitive le regard de Lennie-Jane, Leroy garda les mains de la jeune femme dans les siennes. Oh oui, il se sentait coupable de l’avoir mise dans un tel état si bien qu’il n’avait pas même comprit qu’en réalité c’était dû au fait que sa situation n’était pas bien différente de celle entre lui et Emilie-Jane.


Dernière édition par Leroy J. Langston le Dim 8 Avr - 12:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » EmptyDim 18 Mar - 21:09

S’il y avait bien une chose que Lennie-Jane détestait par-dessus tout, c’était perdre son sang-froid et s’emporter comme elle venait de le faire. Elle avait l’impression de s’être donnée en spectacle devant Leroy et cette pensée la faisait se sentir encore plus idiote qu’elle ne s’y trouvait déjà. Ce comportement était assez inédit, chez elle. En règle générale et pour avoir fait des études en psychologie, l’australienne savait parfaitement gérer ses émotions, mais il suffisait qu’une discussion s’orientait d’un peu trop près sur un sujet sensible que Lennie-Jane avait l’impression d’être piquée au vif. Vingt-trois ans s'étaient écoulés depuis, mais son mal-être l’accompagnait toujours tant et si bien que parfois, elle avait l’impression de n’être qu’une enfant coincée dans un corps d’adulte. Ranger son bureau ne changerait rien à l’état dans lequel elle se trouvait désormais, ses mains tremblantes arrachant presque ce qu’elles avaient a porté, mais c’était toujours mieux que de croiser le regard de Leroy parce qu’elle redoutait ce qu’elle allait y lire. Pourtant, elle le connaissait assez pour savoir qu’il n’était pas du genre à s’arrêter sur un ‘petit’ détail, mais pour Lennie-Jane le problème était tout autre : elle ne voulait pas devenir comme sa mère. Si certaines filles rêvent de ressembler un jour à leur génitrice, c’était tout l’inverse pour l’australienne. Lui ressemblait était peut-être l’une de ses plus grandes hantises. Peut-être était-ce pour cette raison qu’elle appréhendait les retrouvailles avec son jumeau ? Peut-être avait-elle tout simplement peur de revoir cette femme qui leur avait gâché la vie plus que de voir Nathan la rejeter ? Et si… Et si elle était morte ? Des questions qui repassaient inlassablement dans sa tête comme un refrain entêtant dont elle peinait à se débarrasser et une simple discussion avec son frère aurait sans doute suffit à lever ces doutes qui l’empêchait de trouver le sommeil, mais Lennie-Jane ne se sentait toujours pas prête à l’affrontement.

« Hey… look at me… ». Les mains de l’australienne cessèrent brusquement de parcourir le bureau et Leroy en profitant pour s’en saisir avec une infinie douceur. Surprise, Lennie-Jane ne tarda pas à ancrer son regard dans le sien. C’était la première fois que Leroy se comportait comme cela avec elle, sûrement parce qu’il l’avait vu changer en une fraction de secondes. Pourtant, quelques minutes auparavant, l’américain donnait l’impression de ne pas savoir comment se comporter auprès de la jeune femme. A cet instant précis, il agissait le plus naturellement du monde et Lennie-Jane ne put s’empêcher de noter qu’elle se sentait déjà beaucoup plus rassurée alors qu’il n’avait pas encore développé. « Je ne voulais pas te blesser ou quoi que ce soit allant dans ce sens, c’est plutôt tout le contraire. Si je t’ai brusqué j’en suis sincèrement désolé, je ne le voulais pas. Mais Len' il faut que tu penses à toi d’accord ? Rendre d’autres personnes heureuses c’est bien, mais ton bonheur passe avant tout et si jamais je peux faire quoi que ce soit dans cette perspective, je le ferais. ». Lennie-Jane ouvrit la bouche, puis la referma. Elle n’était pas sûre de la réponse à donner et finit par remettre la mèche qui barrait son visage derrière son oreille, sentant par la même occasion que le sang affluait jusqu’à ses joues avec une incroyable rapidité. « Oui. Oui, je sais. C’est… C’est pas de ta faute. Désolée. Je ne voulais pas… » balbutia-t-elle enfin, sans réussir à lui donner une suite convenable. Lennie-Jane poussa un soupir en cherchant à reprendre une attitude un tant soit peu normale et ses épaules se relâchèrent quelque peu, se libérant d’un poids invisible. « Je ne voulais pas m’emporter comme ça. Tu dois sûrement me prendre pour une folle. » ajouta-t-elle dans un souffle en affichant un sourire qui sonnait atrocement faux et où l’on pouvait lire toute la peine qui l’assaillait à présent. « Et c’est gentil de me proposer ton aide, mais… au stade où j’en suis, c’est à moi de faire avancer les choses… seulement j’en suis incapable. ». Elle avait finalement reprit contenance. Le débit et le ton de sa voix étaient parfaitement maîtrisés et rien ne semblait indiquer que Lennie-Jane avait été sur le point de péter un plomb quelques secondes auparavant. Lorsqu’elle se rendit compte que ses mains jouaient nerveusement avec celles de Leroy, l’australienne les relâcha avec douceur et précipitation, puis quitta de nouveau son fauteuil. « Je crois que j’ai besoin de prendre l’air. » dit-elle en ponctuant sa phrase d’un petit mouvement de tête. « Ces dossiers vont finir par me rendre dingue. » éluda-t-elle grossièrement.



Dernière édition par Lennie-Jane P. Lewis le Sam 7 Avr - 12:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » EmptyVen 23 Mar - 19:34

La culpabilité était une sensation très désagréable. Il s’agissait d’une émotion qu’il n’appréciait guère et dont il se serait passé sans aucun problème, faisant ainsi de son mieux pour ne rien faire qui se serait susceptible de le pousser à se sentir coupable de quoi que ce soit. Pourtant, cette émotion semblait faire partie intégrante de lui-même. Il vivait avec elle depuis des années sans jamais trouver le moyen de s’en délivrer. C’était une lourde chaîne en acier qui s’était liée à lui dans la perspective de ne jamais plus le quitter. C’était frustrant, énervant et déprimant, toutefois il ne parvenait pas à s’en débarrasser. Chaque action de sa part, chaque parole qui franchissait le seuil de ses lèvres pouvaient risquer de l’amener à la culpabilité. Il y avait de quoi devenir fou, de quoi s’arracher les cheveux par poignées ne serait-ce que pour extérioriser un tant soit peu la frustration qui pouvait le gagner, mais il n’en faisait rien. Il ignorait de quelle façon il s’en sortait, il ignorait par quel miracle il parvenait à rester calme à l’extérieur car il ne faisait aucun doute qu’en lui tout bouillonnait. Pourtant, il savait rester tranquille et peut-être était-ce dû au fait qu’il avait de l’entraînement derrière lui, qu’en aillant travaillé sur un porte-avions des mois et des mois il n’avait eu d’autre choix que de prendre son mal en patience. Oui, il n’y avait aucun doute, son self-control provenait de sa formation même si par moment il était le premier à perdre les pédales, mais avec le temps il avait fini par savoir un minimum se contrôler. Sa culpabilité aussi il avait appris à la maîtriser ou plus exactement à la cacher à autrui. Il savait laisser apparaitre une expression totalement impassible sur son visage lorsqu’il ne voulait pas se risquer à ce que l’on devine ce qui pouvait bien penser ou se passer dans sa tête.

Néanmoins, ce contrôle qu’il pouvait avoir parfois sur sa personne ne le protégeait pas des émotions humaines. Ce n’était pas parce qu’il parvenait à ne rien montrer qu’il ne ressentait rien, bien au contraire. S’il faisait de son mieux pour paraitre froid par moment c’était justement parce que bien trop d’émotions se bousculaient en lui pour qu’il ose prouver qu’il était comme tout être humain : faible sur bien des points. Il n’y avait qu’à voir la culpabilité qui le rongeait depuis la disparition de sa cadette. Longtemps, il s’était senti coupable, longtemps il s’était convaincu que sa défunte mère avait raison et que la « mort » d’Emilie-Jane était de sa faute, de la sienne et de celle de personne d’autre. Il avait eu beaucoup de mal à cacher à quel point toute cette histoire l’avait détruit au point de faire pitié aux autres ce qu’il n’aimait pas. C’était pour ne plus jamais avoir à lire cette compassion dans les yeux des autres qu’il s’était forcé à prendre sur lui à chaque fois que quelque chose dérapait dans sa vie, toutefois Leroy savait également lorsqu’il se devait de prouver qu’il restait humain et qu’il n’était pas une machine. Il n’était devenu ni froid ni distant, juste capable de se contrôler un minimum lorsqu’il risquait de montrer ses faiblesse. A vrai dire, il n’y avait qu’avec la jeune femme qu’il ne savait plus utiliser ce qui était – selon lui – son meilleur atout à présent. Leroy agissait comme un enfant en présence de Lennie-Jane, il le savait très bien et malgré le travail qu’il essayait d’effectuer sur lui-même il peinait encore à se maîtriser. Pourtant, il parvint à cacher cette culpabilité qui l’envahissait depuis que la jeune femme avait quasiment perdu les pédales après qu’il se soit risqué à exposer le fond de sa pensée.

La culpabilité était un sentiment qu’il connaissait bien et ce depuis le temps. C’était sans doute triste à penser ou à dire, mais il s’agissait néanmoins de la stricte vérité et rien que pour cela Leroy avait bien plus de facilité à la cacher ou encore de facilité pour se rattraper. A présent il se moquait éperdument de savoir s’il semblait être un adolescent qui pour la première fois tombe amoureux. L’agent se moquait de savoir qu’à présent Lennie-Jane allait clairement comprendre qu’en plus de s’inquiéter pour elle, il était très attaché à elle. Il savait qu’avec ses talents elle s’en doutait tout comme il savait qu’avec les gestes qu’il allait avoir ça ne ferait qu’appuyer cette idée. Il devait se rattraper par tous les moyens possibles, faire taire cette culpabilité qui l’avait assailli au moment même où la jeune femme avait laissé transparaitre des signes de malaise. Si elle réagissait de la sorte, si elle s’était importée contre l’un de ses actuels collègues et ce pour une toute petite chose c’était entièrement de sa faute et dans son esprit Leroy était persuadé que c’était à lui et à lui seul d’arranger la situation. L’agent pensa chacune des paroles qu’il prononça et il ne chercha pas à peser ses mots avant de les prononcer car il savait que sa sincérité n’aurait rien de blessant, elle ne faisait que démontrer le fait qu’il s’inquiétait pour elle, surtout de la voir réagir ainsi. « Oui. Oui, je sais. C’est … C’est pas de ta faute. Désolée. Je ne voulais pas … ». Un léger sourire étira doucement les lèvres de Leroy qui sentait déjà un poids en moins sur ses épaules. Même s’il n’en disait rien, même si ce n’était qu’au fond de lui, il était rassuré de l’entendre dire que ce n’était pas de sa faute et ce même s’il continuait à se considérer encore comme coupable de l’état dans lequel elle se trouvait à présent.

Son regard ne quitta pas le visage de Lennie-Jane et Leroy resta silencieux, conscient que la jeune femme allait continuer de parler. « Je ne voulais pas m’emporter comme ça. Tu dois sûrement me prendre pour une folle. Et c’est gentil de me proposer ton aide, mais … au stade où j’en suis, c’est à moi de faire avancer les choses … seulement j’en suis incapable. ». Tout d’abord, Leroy secoua lentement la tête de gauche à droite. Il ne la prenait pas pour une folle, loin de là. Elle était aussi humaine que n’importe quelle autre personne dans ce bâtiment, dans cette ville, dans ce pays et tout simplement sur cette planète. Personne ne pouvait rester calme indéfiniment, il y avait toujours un petit moment où l’on finit par exploser aussi minime soit le déclencheur de cette dernière. Puis, ce fut un léger mouvement de la tête qu’il donna comme réponse pour ce que Lennie-Jane lui rétorqua par la suite. « Peut-être … mais si jamais tu éprouves le besoin d’être aidée ou épaulée je ne veux pas que tu hésites, même si ce n’est que pour être d’un soutien pour affronter l’une de tes peurs. ». Leroy aurait aimé avoir la chance d’avoir quelqu’un pour l’aider dans les épreuves par lesquelles il était passé auparavant, seulement il avait repoussé quiconque lui tendait la main dans un mécanisme idiot de protection et sans aucun doute de fierté. L’agent ne voulait pas que ça soit également le cas pour Lennie-Jane même si venant de lui ceci pouvait sembler quelque peu ironique. « Je crois que j’ai besoin de prendre l’air. Ces dossiers vont finir par me rendre dingue. ». Lui-même se rendit compte du fait qu’elle jouait avec ses mains que lorsqu’elle lâcha ces dernières. Un sourire amusé apparu alors au coin des lèvres de Leroy qui regrettait presque la fin de ce contact. Il se redressa assez rapidement, ravi d’être à nouveau plus en équilibre que lorsqu’il était en position accroupi, une position loin d’être confortable. Son regard suivit le mouvement qu’effectua Lennie-Jane lorsqu’elle quitta son bureau. Leroy glissa ses mains dans les poches de son pantalon et détourna le regard quelques secondes pour le poser sur la fenêtre et plus exactement l’extérieur, sur New York et ses hauts buildings après quoi il dévia à nouveau en direction de Lennie-Jane.

« Ça te fera du bien, c’est sûr. D’ailleurs, je vais même en profiter pour t’emmener de force boire ce que tu voudras et où tu voudras, c’est moi qui offre … enfin qui invite quoi. ». Depuis le temps qu’il pensait à l’inviter il était grand temps que Leroy saisisse l’occasion qui se présentait à lui plutôt que de l’éviter. Sa culpabilité commençait tout juste à se dissiper si bien qu’il se sentait déjà moins tendu même si ce n’était pas encore ça. Il tâcha également de paraître le plus calme possible, mais il était toujours envahi d’une légère pointe d’inquiétude vis-à-vis de l’état de Lennie-Jane comme s’il risquait qu’elle s’effondre sans crier gare. Il n’avait pas peur de se sentir impuissant si jamais elle venait à pleurer devant lui – ce qu’elle avait été à deux doigts de faire, il le savait – mais Leroy doutait de pouvoir supporter de voir ce « spectacle ». Il aimait la voir un tant soit peu heureuse, la voir sourire et rire, l’inverse allait – et sans exagération – être douloureux. Leroy détestait voir les personnes auxquelles il tenait être mal et surtout pleurer, bien sûr il serait prêt à tout faire pour lui remonter le moral, la serrer contre lui si nécessaire, mais ça restait tout de même une situation qui avait tendance à lui serrer douloureusement le cœur.


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MessageSujet: Re: LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » EmptyDim 25 Mar - 3:06

Avec tout ce qu’elle avait enduré étant jeune, Lennie-Jane avait réellement cru que ses études en psychologie lui seraient autant utiles pour se comprendre elle-même que pour comprendre les autres. Grâce à cette formation, l’australienne avait renforcé la carapace qu’elle s’était forgée, mais celle-ci s’ébréchait un peu plus à la moindre occasion. Emménager à New York l’avait quelque peu aidé à se débarrasser de l’étiquette qu’on lui avait collée. Ici, tous les gens semblaient croire que la consultante était une femme comblée et épanouie, ce qu’elle tâchait toujours de prouver par un joli sourire, mais derrière les remparts de sa muraille protectrice, tout était vide. Personne ne semblait être réellement conscient de sa solitude, de son mal être. Personne sauf Leroy qui avait tout de suite senti que quelque chose n’allait pas ; était-ce le signe qu’elle devait se confier à lui ? Et si Leroy était l’homme qui l’aiderait à passer le cap et à rétablir le contact avec son frère ou, du moins, l’inciterait à le faire ? « Peut-être… mais si jamais tu éprouves le besoin d’être aidée ou épaulée je ne veux pas que tu hésites, même si ce n’est que pour être d’un soutien pour affronter l’une de tes peurs. ». Lennie-Jane redressa la tête qu’elle pencha aussitôt sur le côté, attendrie. Elle sentit son regard se voiler de nouveau et une petite mimique de tristesse passa rapidement sur son visage avant qu’elle ne se mette à sourire et à opiner du chef. Par cette simple phrase remplie de sincérité, Leroy l’avait émue au point qu’elle fut tentée de l’enlacer. « Merci. ». Lennie-Jane ne trouvait pas d’autres mots pour exprimer sa gratitude. Il ne se doutait sûrement pas de l’impact que pouvaient avoir ses paroles. Des paroles qu’elle aurait souhaité entendre quelques années auparavant lorsque tout allait mal. Toutes ces choses qu’elle gardait au plus profond d’elle-même semblaient vouloir être dévoilées au grand jour tant et si bien que Lennie-Jane avait l’impression d’être une cocotte-minute sous le point d’exploser. Ce sentiment d’étouffement n’allait pas tarder à avoir raison de son self-control déjà sérieusement mis à mal. Finalement, l’australienne ne trouva rien de mieux qu’accuser les dossiers et d’avoir grand besoin de s’en détacher histoire d’aller prendre l’air.

« Ca te fera du bien, c’est sûr. D’ailleurs, je vais même en profiter pour t’emmener de force boire ce que tu voudras et où tu voudras, c’est moi qui offre… enfin qui invite quoi. ». Lennie-Jane avait l’esprit tellement embrouillé qu’elle ne savait pas si c’était une bonne ou une mauvaise chose que d’être accompagnée. Elle n’avait pas spécialement envie de céder devant lui, parce que si elle cherchait à fuir son bureau c’était uniquement pour pouvoir laisser place aux émotions refoulées. La jeune femme ouvrit la bouche, prête à décliner l’offre, mais finit par courber les épaules, acceptant de manière silencieuse. Elle n’avait même plus la force de contrer qui que ce soit. « D’accord. » capitula-t-elle dans un souffle. « Je… Je préfère que l’on aille le prendre à l’extérieur plutôt que devant la machine à café. ». L’australienne n’avait pas spécialement envie que tout le monde la voit aussi vulnérable. « Je connais un endroit assez sympa au coin de la rue. » lui proposa-t-elle finalement. Et il fut décidé que tous deux s’y rendraient.

Le trajet se fit dans un silence quasi-olympien, uniquement troublé par le bruit de la circulation. C’était d’un ennui tel que Lennie-Jane s’en voulu. « J’ai conscience de ne pas être de bonne compagnie aujourd’hui, désolée. » s’empressa-t-elle de dire, affichant un petit sourire navré. Ils s’engouffrèrent tous les deux à l’intérieur du café, passèrent commande et s’attablèrent dans un endroit isolé, à l’abri des indiscrets. Une fois assis, le silence retomba de nouveau et Lennie-Jane se mit à jouer nerveusement avec ses mains, comme elle l’avait fait précédemment avec celle de Leroy. De temps en temps, son regard croisait le sien et l’australienne lui souriait douloureusement, tentant vainement de cacher son trouble. Puis, sentant le regard insistant de Leroy, les défenses de Lennie-Jane commencèrent à décliner à vue d’œil. Ses yeux se mirent à lui piquer affreusement, elle renifla plusieurs fois et bientôt dû enfouir son visage sous ses mains. « Je suis désolée. » dit-elle la gorge nouée. L’australienne se pinça l’arrête du nez et prit une profonde inspiration pour se détendre avant de reposer ses mains sur la table, en signe d’abandon. Cette fois-ci, la politique de l’autruche ne fonctionnerait pas. Inutile de fourrer la tête dans le sable, Leroy ne serait pas dupe de toute façon. « J’ai cherché mon frère jumeau pendant vingt-trois ans… et j’ai fini par me perdre en cours de route. » avoua-t-elle, évasive. Elle haussa les épaules et afficha un sourire dans le but de dédramatiser la situation. « Voilà pourquoi je me suis autant investie pour retrouver Emilie-Jane, je… je voulais le vivre par procuration, en quelque sorte… Ca doit sûrement casser un mythe. » reprit-elle avec un petit rire léger qui trahissait sa honte.


Dernière édition par Lennie-Jane P. Lewis le Sam 7 Avr - 12:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » EmptyJeu 5 Avr - 11:21

À moins d’être partiellement ou totalement démuni de sentiments tels les sociopathes, personne n’aimait réellement voir quelqu’un d’autre être si mal et l’agent faisait partie de la seconde catégorie d’autant plus qu’il était plus ou moins à la source de ce malaise. Il n’était pas une sorte de mentaliste et encore moins un télépathe, mais il n’avait pas besoin de l’être pour deviner que quelque chose tracassait la jeune femme, une chose dont elle ne voulait pas parler mais qui, à trop la refouler, venait la ronger sans qu’elle puisse y faire quoi que ce soit. Ce sentiment, il le connaissait bien malheureusement. Pendant longtemps il avait refusé de parler de sa sœur bien que dans sa tête tout revenait inlassablement à elle. Néanmoins, il avait toujours fait en sorte – après son départ de Norfolk – de n’en parler à personne mise à part son coéquipier lorsqu’il lui avait pleinement fait confiance. Ce n’était pas une histoire dont il pouvait être fier, c’était même tout le contraire, si bien qu’il avait préféré garder ceci pour lui pendant quelques années. Malheureusement et petit à petit, tout ceci avait commencé à le ronger de l’intérieur comme ça avait pu le faire lorsqu’il avait endossé toute la culpabilité de la soit disant mort de sa petite sœur et au final même en parler à Matthew n’aurait pas suffit si bien qu’il s’était donné corps et âme dans son travail pour tâcher de faire taire ce sentiment jusqu’à cette nouvelle qui lui avait appris que Emilie-Jane était bel et bien en vie. Certes, il doutait que ce qui tracassait Lennie-Jane soit la même chose, après tout chacun avait sa propre histoire, mais cela ne l’empêchait pas de connaître cette sensation. Ceci et le fait qu’il ne supportait pas de la voir aussi mal expliquait que Leroy essayait de faire de son mieux pour lui prouver qu’il était là, que peu importait ce qui l’ennuyait il serait toujours là au besoin, à la soutenir du mieux qu’il le pouvait même si pour cela il devait rester silencieux. La jeune femme comptait beaucoup pour lui, un détail qui était de plus en plus remarquable rien que par la manière dont il s’était conduit avec elle dès lors qu’elle avait commencé à faiblir. Elle faisait partie de ses rares personnes qui avaient pris de l’importance dans la vie de Leroy, mais surtout l’une de ses personnes envers qui il démontrait un grand besoin de protection.

« Merci. ». Pour toute réponse Leroy lui adressa un sourire. Elle n’avait pas besoin de le remercier, loin de là. Il faisait ceci naturellement parce que, une fois de plus, elle avait beaucoup d’importance à ses yeux. L’aider à ne pas craquer ou la soutenir lui semblait être parfaitement normal de son point de vue et elle n’avait aucune raison de le remercier même s’ils les acceptaient malgré tout. Quant au fait de l’accompagner – ou plus exactement de l’inviter – à boire quelque chose, Leroy ne lui laissait guère le choix, elle devait accepter, il ne voulait entendre aucune autre réponse et encore moins un refus. S’il en avait eu besoin, l’agent l’aurait traîné de force à l’extérieur afin qu’elle prenne l’air et se change un tant soit peu les idées parce qu’il fallait bien avouer que Lennie-Jane en avait grand besoin. À rester enfermée plus longtemps dans ce bureau à mettre toute la culpabilité sur des dossiers pas même vivants elle allait sans aucun doute devenir folle ou s’effondrer dans les minutes qui allaient suivre et même si Leroy se connaissait assez bien pour savoir qu’il pouvait gérer cette situation – après tout il affrontait pire dans son travail – il préférait tout de même éviter ce scénario. « D’accord. Je… Je préfère que l’on aille le prendre à l’extérieur plutôt que devant la machine à café. Je connais un endroit assez sympa au coin de la rue. ». Ayant discrètement enfouit les mains dans les poches de son pantalon – comme il en avait l’habitude – Leroy en sortit une et fit signe avec cette dernière à Lennie-Jane de passer devant. Silencieusement, l’agent la suivit jusqu’à l’extérieur du bâtiment puis, toujours dans un silence quasi-religieux, jusqu’au petit café qu’elle semblait connaître et dans lequel elle l’amena. Tous les deux passèrent commande et allant bien évidemment jusqu’au bout de son invitation, Leroy paya le tout avant qu’ils n’aillent prendre place à une table le plus loin possible des autres clients également présents et ce à la fois pour ne pas avoir à être parasités par leurs conversations mais aussi afin de pouvoir discuter en toute liberté même si des deux, Lennie-Jane semblait être celle qui en avait le plus besoin.

Leroy la regarda sans dire quoi que ce soit, sa bouche fermée et les yeux posés sur la jeune femme. Il ne voulait pas la brusquer, pas une nouvelle fois. Si elle souhaitait parler il la laisserait faire de son propre chef, il n’allait sûrement pas commettre la même erreur une seconde fois en un laps de temps aussi court. Malgré les sourires qu’elle pouvait lui adresser lorsqu’elle releva les yeux vers lui, croisant son regard sans pour autant cesser de jouer nerveusement avec ses propres mains, il sentait que ça n’allait pas, que ce à quoi il s’attendait quelques minutes plus tôt dans son bureau allait se produire ici même. « Je suis désolée. ». Leroy voulu ouvrir la bouche afin de lui répondre mais se retint. Que pouvait-il bien lui dire de toute manière ? Qu’elle n’avait pas à l’être, elle devait se douter qu’il le pensait. Alors, au lieu de gaspiller des paroles, bien que pas forcément inutiles, il resta silencieux, un regard à l’expression douce posé sur elle, attendant qu’elle parle si jamais elle souhaitait se libérer d’un poids qui semblait peser grandement sur ses frêles épaules. « J’ai cherché mon frère jumeau pendant vingt-trois ans … et j’ai fini par me perdre en cours de route. Voilà pourquoi je me suis autant investie pour retrouver Emilie-Jane, je … je voulais le vivre par procuration, en quelque sorte … Ca doit sûrement casser un mythe. ». Voilà qui expliquait bien des choses à commencer par son engouement vis-à-vis de la recherche d’Emilie-Jane mais aussi l’état dans lequel elle se trouvait. Sans chercher son consentement – de toute manière il doutait dans avoir besoin – Leroy attrapa l’une des mains de Lennie-Jane et la serra toute doucement au creux de la sienne, un léger sourire étirant doucement un coin de ses lèvres.

« Non, pas vraiment. Je trouve ça plutôt adorable et compréhensible en fait. ». Leroy se mit à sourire d’autant plus pour appuyer ses paroles. Les situations auraient été inversées, il aurait sans aucun doute agit de la même manière ne serait-ce que pour savoir ce que la sensation de retrouver un proche perdu pouvait procurer. « Toute ma vie ne suffira sans doute pas pour te dire à quel point je te suis reconnaissant d’avoir retrouvé ma sœur alors que je la pensais perdu pour toujours tellement je peux être nul dans les recherches à son sujet … ». L’agent leva les yeux au ciel. Pourtant, il avait reçu une bonne formation ne serait-ce qu’à l’époque où il travaillait au sein du NCIS à Norfolk, mais lorsque ça le touchait de trop près, Leroy avait tendance à patauger dans la semoule. « Tu peux être fière de ça, sincèrement. Ensuite, je comprends tout à fait ce que tu as voulu ressentir, je pense que si j’avais été à ta place j’aurais sans aucun doute agis de la même manière. Mais maintenant, c’est à toi de le ressentir réellement et de retrouver ton frère même si ça te fait peur, parce que crois-moi je connais cette sensation et pourtant je ne suis pas encore allée voir ma sœur. ». Nouveau sourire. Leroy prit une pause au cours de laquelle il regarda Lennie-Jane tout en serrant à nouveau sa main qu’il gardait dans la sienne. Dire qu’il avait cherché par quel moyen lui montrer son affection – des moyens autre que sa tendance à se comporter comme un adolescent en sa présence – et à présent le voilà qu’il n’arrivait presque plus à se détacher de sa main. « Tu en as besoin Lennie et je te promets de t’aider par n’importe quel moyen si tu le veux, mais tu dois le faire sinon tu continueras de t’en vouloir et d’être rongée de l’intérieur par cette sorte de culpabilité et j’en sais quelque chose même si ce n’était pas pour la même raison. ». Leroy pencha légèrement sa tête en avant afin d’accrocher un peu plus le regard de la jeune femme et ainsi lui montrer qu’il était sérieux et ce sur chacun de points qu'il avait énoncé dans sa phrase. « Par contre je trouve juste assez dommage qu’il m’ait fallu tout ça pour t’inviter et te montrer l’intérêt que je te porte … ». Pas très subtile, mais les paroles venaient de franchir le seuil de ses lèvres sans qu’il ne parvienne à les stopper. Mais malgré le sourire amusé qui se dessina sur ses lèvres et qui aurait pu laisser sous-entendre qu’il plaisantait, Leroy était très sérieux.


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MessageSujet: Re: LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » EmptySam 7 Avr - 1:09

Maintenant que les choses avaient été dites, Lennie-Jane éprouvait énormément de difficulté à soutenir le regard de Leroy parce qu’elle avait l’impression d’être totalement nue, débarrassée de son enveloppe protectrice. Elle donnait l’impression d’être forte, mais chaque petit détail raccrochait l’australienne à ce douleur souvenir. Le fait est qu’elle appréhendait cruellement la réaction de Leroy, craignant qu’il ne lui tourne le dos en découvrant cette facette dont elle n’était pas très fière, mais il balaya ses doutes en prenant de nouveau sa main dans la sienne. C’était un geste on ne peut plus simple, mais qui avait plus d’impact que les mots. « Non, pas vraiment. Je trouve ça plutôt adorable et compréhensible en fait. ». Etrangement, Lennie-Jane eut l’impression qu’un poids venait de quitter ses épaules et elle ne put s’empêcher d’exprimer son soulagement en fermant les yeux un moment en poussant un petit soupir. C’était d’autant plus important qu’il s’agissant de Leroy, cet homme qui ne la laissait pas indifférente, devant lequel elle avait pris l’habitude d’agir comme une femme parfaite, qui avait une histoire similaire à la sienne et pour qui elle s’était démenée dans l’espoir de vivre un happy end dont elle n’était pas sûre de récolter un jour les fruits. « Toute ma vie ne suffira sans doute pas pour te dire à quel point je te suis reconnaissant d’avoir retrouvé ma sœur alors que je la pensais perdue pour toujours tellement je peux être nul dans les recherches à son sujet… Tu peux être fière de ça, sincèrement. Ensuite je comprends tout à fait ce que tu as voulu ressentir, je pense que si j’avais été à ta place j’aurais sans aucun doute agis de la même manière. ». Touchée par les propos de Leroy, Lennie-Jane sentit de nouveau les larmes lui monter aux yeux, mais se mordit furieusement l’intérieur de la joue pour ne pas céder au raz-de-marée qui la menaçait depuis que le sujet avait été abordé.

« Mais maintenant, c’est à toi de le ressentir réellement et de retrouver ton frère même si ça te fait peur, parce que crois-moi je connais cette sensation et pourtant je ne suis pas encore allée voir ma sœur. Tu en as besoin Lennie et je te promets de t’aider par n’importe quel moyen si tu le veux, mais tu dois le faire sinon tu continueras de t’en vouloir et d’être rongée de l’intérieur par cette sorte de culpabilité et j’en sais quelque chose même si ce n’était pas pour la même raison. ». La jeune femme esquissa un mouvement de tête entre le ‘oui’ et le ‘non’, indécise. Elle savait que Leroy avait raison, mais ne pouvait s’empêcher de faire preuve de pessimisme lorsqu’il était question de ses problèmes personnels. « J’aimerais que ça soit aussi simple, mais c’est encore plus complexe que ça… Il y a eu beaucoup de souffrance. » commença-t-elle, tentant de maîtriser le son de sa voix qui avait un peu trop tendance à partir dans les aigus. Lennie-Jane se mit à fouiller dans ses poches et en sortit le fameux jeton d’ordinaire réservé aux ex-alcooliques, le lui montra avec un petit sourire, puis le fit tourner nerveusement entre les doigts de sa main qui n’était pas accaparée par celle de Leroy. « Nathan & moi… On dépendait l’un de l’autre parce qu’on se complétait. Je suis née avant lui, mais il a immédiatement pris la place de l’aîné. Il était mon parfait opposé. A 6 ans, j’étais capricieuse et colérique, mais lui… il était patient et cédait toujours à mes caprices comme me laisser le dernier bol de céréales ou… le pendentif qu’il avait fièrement gagné à la fête foraine de Melbourne, je n’avais qu’à pleurer et il accourait pour me réconforter. Et puis, un jour… ma folle de mère est partie et l’a emmené avec elle. Ce jeton… il appartient à mon père. Pour lui, comme pour moi, ça a été la dégringolade. Il a perdu son job dans la police et il a sombré dans l’alcool au point qu’il n’a même pas remarqué que de mon côté, j’étais devenue anorexique. Il a fallu attendre une insuffisance cardiaque pour lui servir d’électrochoc, sans vilain jeux de mots… Ca explique aussi pourquoi je ne souhaite pas vraiment aller sur le terrain. Ce jeton, ça représente bien plus que sa victoire, c’est notre victoire. ». Elle marqua une pause, puis reprit. « Aujourd’hui, mon frère a une vie bien rangée. Il est installé à son compte en tant que chiropracteur et j’ai peur de chambouler son monde en voulant rétablir le mien. J’ai peur qu’il me rejette ou qu’il m’oblige à voir notre mère parce que je ne sais pas si j'aurais la force d'endurer l'un ou l'autre. Tu sais, il m’arrive de m’installer dans la salle d’attente de son cabinet et d’y rester pendant des heures simplement pour l’apercevoir. ».

Elle sembla comme reconnectée à la réalité lorsque Leroy pencha la tête pour capter son regard. « Par contre je trouve juste assez dommage qu’il m’ait fallu tout ça pour t’inviter et te montrer l’intérêt que je te porte… ». Le sourire de Lennie-Jane se fit tellement plus franc qu’elle laissa échapper un petit rire amusé, ne pouvant retenir quelques larmes qu’elle essuya presqu’aussitôt. « Moi aussi, mais… ça valait la peine d’attendre. » dit-elle dans un souffle, détournant le regard avec le petit sourire d’une ado tandis qu’elle se sentait rougir. « Merci Lee. Tu avais raison, ça fait du bien de se confier. Je me sens un peu idiote de te dire tout ça, mais... avec Emilie-Jane, je me sens proche de toi. » dit-elle en haussant les épaules. « Que me conseilles-tu ? »

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MessageSujet: Re: LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » EmptyMar 1 Mai - 5:07

Il était devenu protecteur, bien plus qu’il avait pu l’être par le passé. Bien qu’il laissait souvent apparaitre une image tout à fait à l’opposer de son véritable visage, il suffisait de le connaitre un tout petit peu pour savoir que ceci n’était que le masque, la carapace qu’il s’efforçait de porter pour ne pas être mis à terre trop rapidement, à chacun sa façon de se protéger et de protéger ses proches. Il avait appris du meilleur, son père ayant été un militaire avant de se laisser sombrer comme sa femme, c’était auprès de lui qu’il avait pu s’endurcir, apprendre qu’il ne fallait surtout pas montrer ses faiblesses aux autres et encore moins aux personnes susceptibles de devenir des ennemis et d’utiliser ces faiblesses pour le faire tomber. L’agent avait appris à travers les diverses règles – parfois sans queue ni tête – de son père à ne jamais être faible ou tout du moins à ne jamais montrer ses faiblesses. Cependant, dès lors qu’il était avec les personnes qui lui étaient le plus proches, c’était un tout autre visage qu’il laissait apparaitre, c’était un tout autre homme qui faisait son apparition, Leroy se montrait sous un tout autre jour que certains n’auraient même pas suspectés exister. Sa tendance protectrice, peu de personnes la connaissait et pourtant elle faisait bel et bien partie de lui et c’était le trait de sa personnalité dont il était le plus fier, ce côté qui le rendait plus humain et qui l’éloignait le plus possible de certains cas qu’il traitait à travers plusieurs affaires autant passées, présentes que futures d’ailleurs. Sa tendance à protéger les autres il l’avait développé avec sa sœur. Tous les deux n’avaient pourtant aucun lien de sang à proprement parler mais pour eux c’était tout comme et Leroy avait su le faire comprendre à maintes et maintes reprises par le passé s’en prenant à quiconque oserait faire du mal à sa cadette. Il avait toujours protégé sa sœur du mieux qu’il avait pu, veillant sur elle comme s’il s’agissait de sa propre fille – ce sur quoi leur père avait aimé plaisanter – jusqu’à sa fameuse disparation. Même son ex-femme, Jillian, avait profité de ce côté protecteur qui sommeillait en lui, mais lorsque sa petite sœur avait disparu, ce bon côté de son caractère avait également pris la fuite le laissant sombrer et broyer du noir, devenant plus exécrable que jamais. Leroy en venait même souvent à se demander comment il était parvenu à sortir de la tête de l’eau et à la regarder hors de cette dernière. Alors qu’il coulait de plus en plus vers des profondeurs abyssales, il s’était mis à battre des pieds pour remonter à la surface sans raisons particulières, il s’était juste contenté de le faire et avait tourné la page sur une partie de sa vie sans plus de difficulté que ça alors qu’il avait laissé croire à son entourage qu’il serait incapable de se remettre de toutes ces brusques disparitions dans sa vie.

Pourtant, il y avait toujours eu Jillian … Leroy aurait pu faire un effort pour sa femme mais il fallait croire qu’il en avait été tout bonnement incapable et même si à présent il s’en voulait de lui avoir fait endurer tant de choses durant cette période quelque peu sombre, l’agent savait qu’il ne reviendrait pas en arrière et ce pour n’importe quelle raison. Tout ceci l’avait amené ici. Sa vie avait pris un autre tournant, bien différent que celui qu’il avait envisagé plus jeune même s’il fallait bien avouer que le mal de mer et le mal de l’air l’avaient pas mal aidé quant au métier qu’il voulait faire. Néanmoins, il était toujours resté sur le même chemin sans même penser ou imaginer ce qu’aurait été sa vie s’il n’avait pas emprunté ce dernier jusqu’au jour où tout changea, jusqu’au jour où il avait tout quitté sans regarder derrière lui, se contentant de se focaliser sur son avenir et rien que sur ça jusqu’à laisser le présent reprendre une place un tant soit peu importante. Toute cette histoire l’avait amené à la CIA mais elle l’avait surtout amené à son coéquipier avec qui il adorait se prendre la tête pour rien – même s’il n’était pas prêt de l’avouer – et ça l’avait également amené à Lennie-Jane, cette charmante jeune femme qui ne le laissait donc pas indifférent alors qu’il n’avait plus pensé cela possible depuis Jillian, comme s’il s’agissait d’une punition pour avoir fait souffrir et abandonné une femme aussi exceptionnelle qu’elle, enfin c’était ainsi qu’il la voyait dans ses souvenirs, avant le divorce car depuis … c’était autre chose. Leroy était bien heureux de n’avoir eu aucun enfant, non pas qu’il ne souhaitait pas en avoir, bien au contraire, mais la situation était tellement tendue entre lui et Jillian que cet enfant – ou ces enfants – en aurait beaucoup souffert et l’agent se sentait déjà assez mal comme ça s’en avoir besoin d’en rajouter. Bref, tout cela pour dire que tous ces évènements passés l’avaient mené à cet instant précis, ce moment où encore une fois il ne pouvait pas s’empêcher de se montrer protecteur et de faire de son mieux pour aider une personne qui avait besoin d’être soutenu. Il ne supportait pas de la voir ainsi, de lire de la tristesse et une totale incompréhension dans son regard, l’agent ne pouvait s’empêcher d’être envahi par une envie de la prendre dans ses bras, de la bercer telle une enfant et lui assurer que tout allait bien se passer, qu’elle n’avait pas à s’inquiéter, à croire que cette histoire d’enfant commençait à le travailler. A la place, Leroy lui prouva qu’il était là pour elle, il lui montra son soutien par de simples gestes et de simples mots qu’il espérait touchants pour Lennie-Jane.

« J’aimerais que ça soit aussi simple, mais c’est encore plus complexe que ça… Il y a eu beaucoup de souffrance. ». Leroy lui adressa un léger sourire compréhensif, prêt à rétorquer quelque chose pour continuer de tenter de lui remonter le moral lorsqu’il la vit fouiller dans sa poche et garda sa bouche close jusqu’à ce qu’elle lui présente un jeton et se mette à jouer avec. Si Lennie-Jane avait des problèmes avec l’alcool c’était bien la première fois qu’il en entendait parler, non pas qu’il avait fouillé dans ses antécédents – ce qu’il aurait aisément pu faire – mais avoir travaillé avec elle lui avait toute même permis de la connaitre un minimum bien que ce problème d’alcool n’était pas le genre de sujet qui devait être très facile à aborder ou à placer au beau milieu d’une conversation. « Nathan & moi… On dépendait l’un de l’autre parce qu’on se complétait. Je suis née avant lui, mais il a immédiatement pris la place de l’aîné. Il était mon parfait opposé. A 6 ans, j’étais capricieuse et colérique, mais lui… il était patient et cédait toujours à mes caprices comme me laisser le dernier bol de céréales ou… le pendentif qu’il avait fièrement gagné à la fête foraine de Melbourne, je n’avais qu’à pleurer et il accourait pour me réconforter. Et puis, un jour… ma folle de mère est partie et l’a emmené avec elle. Ce jeton… il appartient à mon père. Pour lui, comme pour moi, ça a été la dégringolade. Il a perdu son job dans la police et il a sombré dans l’alcool au point qu’il n’a même pas remarqué que de mon côté, j’étais devenue anorexique. Il a fallu attendre une insuffisance cardiaque pour lui servir d’électrochoc, sans vilain jeux de mots… Ca explique aussi pourquoi je ne souhaite pas vraiment aller sur le terrain. Ce jeton, ça représente bien plus que sa victoire, c’est notre victoire. ». Se giflant mentalement pour avoir pensé à l’alcoolisme non-existant de Lennie-Jane, Leroy écouta chacune de ses paroles avec attention sans même chercher une seule seconde à lui couper la parole, bien trop intéressé par son récit et par le fait d’en savoir un peu plus sur elle bien que ces informations étaient loin d’être joyeuses. Ce qu’il pouvait comprendre ce par quoi Lennie-Jane et son père étaient passés, il le comprenait même très bien pour avoir vécu une situation très similaire, pour avoir vu sa mère se laisser mourir dans l’alcool bien plus que par le passé et son père déchanter alors qu’il était toujours apparu à ses yeux comme un homme fort que rien ni personne ne pouvait briser … à part la perte de l’un de ses enfants apparemment.

L’entendant prendre une pause, Leroy chassa tout cela de son esprit et leva les yeux vers la jeune femme, son léger sourire encore présent, incapable de le faire disparaitre comme s’il craignait être incapable de lui être d’un quelconque soutien par la suite. « Aujourd’hui, mon frère a une vie bien rangée. Il est installé à son compte en tant que chiropracteur et j’ai peur de chambouler son monde en voulant rétablir le mien. J’ai peur qu’il me rejette ou qu’il m’oblige à voir notre mère parce que je ne sais pas si j'aurais la force d'endurer l'un ou l'autre. Tu sais, il m’arrive de m’installer dans la salle d’attente de son cabinet et d’y rester pendant des heures simplement pour l’apercevoir. ». Un sourire plus large étira les lèvres de l’agent. Il ne fut pas difficile d’imaginer la scène dans sa tête. Leroy la voyait parfaitement assise en salle d’attente, les jambes croisées et en train de feuilleter de manière distraite l’un des nombreux magazines présents sur une table basse en cessant brusquement lorsque la porte du bureau de son frère s’ouvrait. En réalité, des deux il ne savait pas réellement lequel était le plus à plaindre toutefois il avait l’étrange sensation que ce n’était pas lui. A ne pas savoir où se trouvait Emilie-Jane, Leroy n’avait jamais eu à se torturer comme Lennie-Jane avait pu le faire jusqu’à aujourd’hui. Lui ignorait où se trouvait sa petite sœur et c’était cette raison – et pas une autre – qui l’avait empêché de se trouver sur le pas de sa porte à renouer contact après toutes ces années à la penser morte. Lennie, elle, savait où travaillait son frère et sans aucun doute où il vivait, mais cette peur qui la rongeait de l’intérieur l’empêchait de faire ce dont elle rêvait au plus profond de son être alors que ce n’était pas faute d’avoir essayé, sa présence dans la salle d’attente du lieu de travail de Nathan en était la preuve. Non, l’agent n’était vraiment pas le plus à plaindre et son histoire lui semblait bien futile à côté de celle de la jeune femme. « Moi aussi, mais… ça valait la peine d’attendre. ». Dans un léger sourire, Leroy baissa les yeux vers la table qui soudain prit une importance inattendue. Ce n’était pas qu’il était gêné mais presque, il avait vraiment perdu cette habitude de passer du temps avec une femme pour autre chose que son travail, ce travail dans lequel il se plongeait corps et âme dans l’idée de se vider la tête et de ne penser à rien d’autre qu’à l’affaire en cours.

« Merci Lee. Tu avais raison, ça fait du bien de se confier. Je me sens un peu idiote de te dire tout ça, mais... avec Emilie-Jane, je me sens proche de toi. Que me conseilles-tu ? ». Le jeune homme redressa lentement la tête vers Lennie-Jane alors que ses sourcils se froncèrent. Lui ? Donner un conseil ? Il doutait que ça soit une excellente idée, tout du moins pas pour ce genre d’histoire, pas pour une situation comme celle-ci mais si Lennie le demandait … Leroy se racla la gorge et prit aussitôt conscience du fait que ni lui ni la jeune femme face à lui ne s’étaient lâchés la main ce qui le fit automatiquement sourire malgré lui, heureux que ce contact ne se soit pas brisé, pas encore du moins et il se concentra à nouveau pour se focaliser sur un conseil. Il posa sa main libre au niveau de son menton et de son index il frotta nerveusement sa joue à la recherche d’une réponse à donner. « Je t’aurais bien dit de foncer et de ne penser à rien mais c’est plus facile à dire qu’à faire … ». Leroy grimaça légèrement en soupirant puis reprit. « Prends le temps de trouver le courage d’aller lui parler. Il n’est pas question de ta mère mais bien de ton frère et de toi, le reste n’a pas d’importance. Il ne te repoussera pas, j’en ai la certitude même si je ne saurais pas expliquer pourquoi, ça doit être une histoire de lien fraternel. Même si je t’apporterais toute l’aide dont tu auras besoin il faudra aussi que tu y ailles seule parce que c’est à toi de le faire et à toi de te prouver que tu es en capable. Oh, et surtout quand tu le feras ne recule surtout pas, ça ne sert à rien hormis faire diminuer un peu plus ton courage pour la fois suivante, fonce tête baissée parce que le résultat sera forcément positif, j’en suis convaincu. ». Leroy secoua furtivement la tête de haut en bas pour appuyer ces dernières paroles. C’était – à quelque chose près – les paroles que son supérieur avait eu à son égard lorsqu’il avait dû pour la première fois annoncer la mort d’une victime à ses proches : foncer et surtout pas regarder en arrière autrement il en perdrait tout le courage qu’il aurait su rassembler. Une légère pression sur la main de Lennie-Jane soutint le fait qu’il serait toujours là pour l’aider en cas de besoin mais qu’il pensait néanmoins le fait qu’elle devait le faire seule, comme lui allait devoir revoir sa petite sœur seul, de cette manière tous les deux s’assuraient plus d’intimité avec ce frère ou cette sœur qu’ils avaient perdu de vu depuis si longtemps, trop longtemps dans le cas de la jeune femme.
Je t'interdis de me répondre XD Tu finis tes révisions et moi je contente le sortir de la zone rouge, alors pas de réponse de suite (a)
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MessageSujet: Re: LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » EmptyDim 13 Mai - 23:25

Ce n’était pas une histoire digne d’un conte de fées, mais c’était l’histoire de sa vie. Lennie-Jane n’aimait pas le crier sur tous les toits, bien au contraire. Qui donc pouvait se vanter d’avoir une mère schizophrène et kidnappeuse d’enfant ? D’avoir un père devenu alcoolique ? D’être devenue anorexique et d’avoir frôlé la mort ? Personne. Elle avait même horreur de relater son histoire, mais avec Leroy, c’était différent. Quelque chose l’avait émue chez lui, peut-être leur histoire quasiment similaire ou simplement son petit côté gentleman maladroit et protecteur. Etrangement, elle ne craignait pas de le voir prendre ses jambes à son cou après une telle annonce, au contraire, l’Australienne avait passé assez de temps avec lui pour savoir qu’il n’était pas ce genre d’homme et qu’il ne la laisserait pas tomber aussi facilement, mais une partie d’elle ne pouvait s’empêcher de croire qu’il le voyait à présent sous un autre angle et qu’il souhaiterait peut-être revenir sur l’aveu qu’il lui avait fait un peu plus tôt. Jusqu’à présent, Lennie-Jane n’avait jamais eu besoin de conseil pour mener son investigation cependant, elle se rapprochait du but et manquait cruellement de confiance en elle. « Je t’aurais bien dit de foncer et de ne penser à rien mais c’est plus facile à dire qu’à faire. ». La consultante imita Leroy en joignant son bruyant soupir au sien. Son esprit était embrouillé de ‘pourquoi ?’ et sans hypothétiques réponses pour la satisfaire. C’était un fait ; Lennie-Jane était vulnérable depuis près de 23 ans, il était temps d’y mettre un terme. Il y a une maxime qui dit : « Sois le changement que tu veux dans le monde », eh bien si l’Australienne voulait vraiment du changement, elle devait le provoquer.

« Prends le temps de trouver le courage d’aller lui parler. Il n’est pas question de ta mère mais bien de ton frère et de toi, le reste n’a pas d’importance. Il ne te repoussera pas, j’en ai la certitude même si je ne saurais pas expliquer pourquoi, ça doit être une histoire de lien fraternel. Même si je t’apporterais toute l’aide dont tu as besoin il faudra aussi que tu y ailles seule parce que c’est à toi de le faire et à toi de te prouver que tu en es capable. Oh, et surtout quand tu le feras ne recule surtout pas, ça ne sert à rien hormis faire diminuer un peu plus ton courage pour la fois suivante, fonce tête baissée parce que le résultat sera forcément positif, j’en suis convaincu. ». Il avait raison. C’était une chose qu’elle devait régler seule et ça, Lennie-Jane n’en avait jamais douté, mais le fait que ce conseil vienne d’une personne qui avait connu à peu près la même situation la confortait. Il fallait qu’elle y croit, qu’elle s’accroche aux conseils de Leroy pour faire taire son angoisse et finit par acquiescer d’un mouvement de tête évasif, puis beaucoup plus franc. Sa décision était prise : elle forcerait une rencontre. Sa relation avec Nathan avait toujours été fusionnelle alors pourquoi en serait-il autrement aujourd’hui ? « Enfin, parlons d’autre chose. J’ai besoin de me changer les idées maintenant. Tu as toujours envie d’étriper Matt ? » ironisa-t-elle en esquissant un petit sourire malicieux. Lennie-Jane avait été amenée à travailler avec les deux agents de la CIA, ils étaient de loin le meilleur binôme qu’elle ait rencontré. La jeune femme prit une gorgée de sa boisson sans quitter Leroy des yeux. « Et… ll y a aussi un petit détail qui me chiffonne, mais tu vas te moquer de moi. » avoua-t-elle en sentant le sang affluer jusqu’à ses joues. Lennie-Jane plissa légèrement les yeux, arborant une mine de gamine qui s’apprête à dire une bêtise. « C’est quoi ton secret capillaire ? ». L’Australienne fit une petite moue et fixa la chevelure particulière de Leroy. « Parce que nous, les femmes, on utilise toute une panoplie de shampooings pour cheveux courts, cheveux longs, cheveux frisés, cheveux colorés… mais ça sert à rien, en fait. ». Elle posa sa tête en appuie sur sa main et son regard glissa de nouveau vers celui de l’agent de la CIA. « Je sais. Tentative lamentable pour détourner la conversation sur un sujet totalement dénué d’intérêt. ».


PTDR, le coup des cheveux, j'me sentais plus à cause de CE gif... :')




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MessageSujet: Re: LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » EmptyJeu 17 Mai - 10:56

Donner des conseils n’était pas dans ses habitudes, non pas qu’il n’en donnait jamais mais l’agent n’était pas très doué pour ce genre de situation. En réalité, il était souvent mal placé pour faire la morale ou pour conseiller quoi que ce soit à qui que ce soit si bien qu’il se contentait de se taire et de faire ce pour quoi il était payé, du moins lorsque ça touchait son travail, évidemment. Pourtant, il n’était pas peu fier du conseil qu’il venait de donner, sans doute parce qu’il pensait chacun des mots qu’il avait prononcé. Sûrement parce qu’il s’agissait du genre de paroles que lui-même aurait souhaité entendre par le passé, à quelques petites choses près. Il ne voulait surtout pas qu’elle gâche sa chance, qu’elle perde le courage d’aller vers son frère alors qu’il était très visible qu’elle ne désirait que ça, comment ne pas la comprendre ? Lui-même hésitait encore à l’idée d’aller voir sa sœur, il était rongé par la crainte d’être rejeté même si étrangement il avait une petite idée du pourquoi. Si EJ n’avait donné aucun signe de vie pour assurer à sa famille – même adoptive – qu’elle était encore en vie c’était bien pour une raison et il la connaissait cette raison pour avoir lu le dossier la concernant. Évidemment qu’il comprendrait qu’elle décide de refuser de le revoir, après tout sa vie devait encore être en jeu, même après toutes ces années puisqu’aux dernières nouvelles le père biologique de sa petite sœur n’avait pas encore été attrapé, il courrait toujours quelque part faisant de la vie d’Emilie-Jane un vrai enfer puisqu’elle avait dû mentir toutes ces années. Ainsi, si jamais elle préfèrait ne pas le revoir, Leroy pouvait parfaitement la comprendre et il savait qu’il n’insisterait pas et qu’au contraire il respecterait son choix même si – aussi égoïste que cela soit – il espérait sincèrement que ça ce ne soit pas le cas et qu’il puisse renouer avec celle qu’on lui avait retiré bien trop tôt, cette sœur qu’il avait pensé morte des années, une mort qui en avait entraîné deux autres bien malgré elle. Alors oui, l’agent comprenait parfaitement cette peur qui tiraillait la jeune femme face à lui, bien plus qu’il n’aurait su le dire d’ailleurs mais il ne voulait tout de même pas qu’elle laisse passer sa chance. Le jeune homme serait prêt à tout pour l’aider et la soutenir, n’en avait-elle pas fait de même avec lui et sa sœur ? Même si leurs histoires étaient similaires, il n’y avait rien qui forçait Lennie-Jane à faire ces recherches pour retrouver sa sœur à lui. La demoiselle aurait très bien pu baisser les bras à la moindre embûche, au moindre problème lors de son enquête mais elle ne l’avait pas fait et aujourd’hui, grâce à elle, sa sœur avait repris contact avec lui et il y avait de grandes chances pour qu’il la revoie même si ce n’était que pour une seule fois.

Il souhaitait sincèrement que Lennie-Jane éprouve cette joie que lui-même avait pu ressentir en entendant la voix de sa sœur sur ce message vocale. Certes, elle le voyait souvent dans la salle d’attente où Nathan travaillait – du moins de ce qu’il avait cru comprendre – mais ce n’était pas la même chose, loin de là. Il voulait la revoir heureuse après avoir parlé à son frère, après être à nouveau entrée dans sa vie car il était persuadé que cet homme dont il ignorait pourtant tout n’allait pas la rejeter. Leroy ignorait d’où provenait cette conviction mais le fait était qu’elle était là et qu’il savait qu’elle n’allait pas avoir à se sentir rejetée par son propre frère. Toutefois, il ne disait pas que tout allait être simple, Lennie-Jane allait sans aucun doute être rattrapée par cette peur dont elle lui avait fait part et la situation risquait d’être quelque peu étrange, néanmoins il était convaincu que les choses allaient bien se passer, que tout allait rentrer dans l’ordre même si ça prenait du temps, le principal était de tenter sa chance et de ne pas baisser les bras à la dernière minute. Tout comme cette conviction, l’agent n’avait pas la moindre idée d’où lui provenait ce besoin assez important de vouloir son bonheur, de chercher à la rassurer et de la savoir heureuse. Bien sûr, il n’était pas idiot et il était bien conscient de son attirance pour elle mais cette dernière lui semblait bien différente de toutes les attirances qu’il avait pu éprouver par le passé. Même l’amour qu’il avait pu ressentir pour son ex-femme ne lui semblait pas aussi fort et intense que ce qu’il pouvait éprouver lorsqu’il voyait Lennie-Jane et même si par moment Leroy trouvait cela frustrant, même si ça le perturbait au point de ne plus savoir comment agir ni comment parler correctement, c’était une sensation assez agréable finalement. C’était comme si au fond de lui il savait qu’il aurait toujours ce besoin de la savoir heureuse, de la protéger et surtout de voir ce magnifique sourire étirer ses lèvres … de simples petites choses qui au final le rendrait tout simplement heureux et évidemment il se sentait très idiot de ne pas savoir comment réagir et de ne pas avoir fait le premier pas auparavant, tout du moins si on pouvait appeler son action du jour comme un premier pas. Pourtant, ni l’un ni l’autre n’avaient osé briser le contact, Leroy continuait de garder la main de Lennie-Jane dans la sienne, un contact qu’il appréciait vraiment et qui devait sans aucun doute leur donner un petit air de couple dans leurs premiers jours. Comme il le lui avait dit précédemment, l’agent regrettait beaucoup de ne pas avoir su l’inviter auparavant, peut-être n’aurait-elle pas eu à garder ce qui la rongeait autant plus longtemps ? Peut-être aurait-elle pu se confier plus tôt et ainsi tenter sa chance avec son frère pour ainsi moins faire persister cette douleur qui, il en était persuadé, devait la ronger un peu plus chaque jour.

Voir Lennie-Jane acquiescer à son conseil le fit légèrement sourire. Au moins, pour une fois il n’avait pas dit quelque chose d’idiot, il ne s’était pas mis à sortir des mots qui, mit bout à bout, n’avaient pas le moindre sens et Leroy en était plutôt fier même s’il gardait cela pour lui. Le principal était qu’il soit parvenu – pour l’instant – à convaincre la jeune femme et peut-être même à lui donner un peu plus confiance en elle, surtout vis-à-vis de cette situation. « Enfin, parlons d’autre chose. J’ai besoin de me changer les idées maintenant. Tu as toujours envie d’étriper Matt ? ». Au moins sur ce point ils étaient assez similaires, quand la situation devenait trop sérieuse pour eux, ils se devaient de passer à autre chose, de changer de sujet. A l’évocation de son partenaire, un sourire bien plus amusé étira les lèvres de l’agent. Matthew et lui … c’était une bien longue histoire et parfois c’était même à se demander si tous les deux n’étaient pas mariés depuis des années. Ils passaient une grande partie de leur temps à se taquiner – jamais méchamment – mais au fond ils étaient prêts à tout l’un pour l’autre ce qui faisait de leur relation l’une des plus précieuses qu'il puisse avoir jusqu'à présent. « Pour l’instant ça va … Redemande-moi demain, je pense que la réponse sera toute autre. ». Le jeune homme garda son sourire aux lèvres en se remémorant le fait que pour une enquête, Lennie-Jane leur avait apporté de l’aide à tous les deux si bien qu’elle avait pu voir de ses propres yeux à quel point les deux agents de la CIA pouvaient se comporter comme deux gamins lorsqu’ils étaient ensemble, toutefois leurs supérieurs n’avaient pas à se plaindre de leur travail – hormis celui à qui Leroy avait manqué de mettre une droite si Matthew n’avait pas été là pour l’arrêter. « Et… Il y a aussi un petit détail qui me chiffonne, mais tu vas te moquer de moi. ». Aussitôt, il chassa ce souvenir de sa tête pour focaliser son attention uniquement sur Lennie-Jane et l’évocation de ses premiers mots jusqu’à ce que ses sourcils se mettent à se froncer légèrement. Se moquer d’elle ? Il ne voyait pas pourquoi. Cependant, il resta silencieux pour lui faire comprendre de continuer et qu’il l’écoutait attentivement. « C’est quoi ton secret capillaire ? Parce que nous, les femmes, on utilise toute une panoplie de shampooings pour cheveux courts, cheveux longs, cheveux frisés, cheveux colorés… mais ça sert à rien, en fait. ». Silence. Leroy resta un petit moment sans voix à s’assurer qu’il avait bien entendu ce qu’il pensait avoir entendu, qu’elle lui avait bien parlé de ses cheveux et qu’il n’était pas fou. Lorsqu’il en fut persuadé, l’agent dû se pincer les lèvres pour se retenir de rire, il ne devait surtout pas se moquer même si cette question était tout de même à mourir de rire selon lui, oui son humour ne volait pas haut.

« Je sais. Tentative lamentable pour détourner la conversation sur un sujet totalement dénué d’intérêt. ». Sur le coup, Leroy se contenta d’acquiescer en gardant le silence pour éviter de se mettre à rire. Une fois qu’il fut certain de parvenir à se contenir il passa sa main encore libre dans la dite chevelure sans quitter Lennie-Jane du regard. « Je crois que celle-là personne ne me l’avait encore posé … mais si vraiment ça t’intrigue je dois t’avouer quelque chose. ». L’agent reposa sa main sur la table et se pencha quelque peu en avant prêt à lui répondre mais en prenant bien soin qu’eux seuls entendent cette réponse comme s’il s’agissait d’un secret d’État. « Je n’en ai pas. Je me contente de les laver et de passer un coup de peigne. ». Oui, il pouvait être très idiot lorsqu’il le voulait mais à bien y réfléchir il n’avait fait que dire la vérité. Ses cheveux n’avaient jamais été un souci pour lui, à vrai dire hormis lorsqu’il devait passer un coup de peigne il ne pensait pas vraiment à eux, pas même lorsque le vent le décoiffait et lui donnait un air assez fou. En réalité, c’était le cadet de ses soucis, non pas parce qu’il était un homme mais bien parce qu’il ne s’était jamais penché sur la question de ses cheveux et c’était sans doute pour cette raison que la question de la jeune femme l’avait tellement amusé. Leroy reprit sa place dans le fond de sa chaise, toujours quelque peu amusé par la tournure que prenait cette discussion. « Mais si vraiment tu veux changer de sujet, je te propose plutôt de réfléchir à un soir où tu serais libre pour … hum … sortir, histoire de rendre les choses un peu plus officielles on va dire. ». Voilà qui perdait à nouveau de son assurance même si, au moins, il était parvenu à formuler sa proposition correctement tout en évitant de la demander en mariage une seconde fois. Sourire quelque peu timide étirant le coin de ses lèvres, Leroy laissa le silence reprendre place en attendant la réponse de la jeune femme. Il avait sincèrement envie de quelque chose de plus … officielle justement et non pas d’attendre qu’elle soit mal pour l’inviter d’autant plus que cette fois il ne pensait pas simplement à aller prendre un verre mais faire les choses en grand et bien.
J'avoue que ses cheveux ils reviennent toujours en place, c'est la classe (a) mais par moment tu vois que Leroy il vient tout droit de bouletland ... oh et pardonne la nullité de cette réponse t_____t
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MessageSujet: Re: LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside » EmptyLun 21 Mai - 20:06

« Pour l’instant ça va… Redemandes-moi demain, je pense que la réponse sera toute autre. ». Lennie-Jane afficha un petit sourire en coin et secoua la tête de gauche à droite. Elle avait pu constater à de nombreuses reprises que la relation entre Leroy et son coéquipier était assez particulière, frisant la fraternité. Ils étaient comme deux frères se taquinant à la moindre occasion ou se disputant pour des broutilles, mais LJ avait littéralement adoré les aiguiller le temps d’une enquête. Certains lui avaient dit que les suivre risquait d’être fatigants, mais l’australienne s’y était accommodée et puis, ils mettaient une petite touche d’humour dans ce monde de brutes ce qui était assez rare. Lennie-Jane avait côtoyé à peu près toutes les organisations possibles et inimaginables, mais sa collaboration avec la CIA restait de loin la plus notable d’entre toutes grâce à ces deux-là. Elle savait que Leroy ne pensait pas un mot de ce qu’il disait et qu’il appréciait beaucoup son coéquipier et lui faisait assez confiance pour lui confier sa vie. LJ ne s’attarda pas plus longtemps sur son travail parce qu’après tout, son interlocuteur – contrairement à elle – avait une journée de congé et elle ne voulait pas lui saper le moral en parlant travail et ce même si c’était grâce à celui-ci qu’ils en étaient là aujourd’hui, à discuter. Alors LJ dévia sur un autre sujet totalement… tiré par les cheveux, c’est le cas de le dire ! Elle avait pu voir le visage de Leroy se transformer et remarquait à présent qu’il tâchait de ne pas en rire, comme s’il craignait de l’offusquer. Elle l’avait prévenu pourtant… « Je crois que celle-là personne ne me l’avait encore posé… mais si vraiment ça t’intrigue je dois t’avouer quelque chose. ». Ah ! LJ se pencha à son tour au-dessus de la taille et tendit l’oreille avec un petit sourire amusé, intéressée. « Je n’en ai pas. Je me contente de les laver et de passer un coup de peigne. ». Lennie-Jane afficha une petite moue boudeuse, comme si elle était déçue voire même jalouse par cette simple révélation qui, en fin de compte, n’avait rien d’extraordinaire. Les femmes en faisaient trop avec leurs produits de beauté, c’était bien connu ! Elles gobaient bêtement les mérites de tout ce qui passait à la télévision comme s’il était un produit miracle contre les effets naturel du vieillissement ou autre. On appelle ça la naïveté.

« Mais si vraiment tu veux changer de sujet, je te propose plutôt de réfléchir à un soir où tu serais libre pour… hum… sortir, histoire de rendre les choses un peu plus officielles on va dire. ». L’expression de LJ changea du tout au tout pour arborer un grand sourire. Leroy était toujours aussi maladroit, mais c’était définitivement ce qui faisait son charme et donnait l’impression à Lennie-Jane d’avoir le contrôle de la situation, d’être sûre d’elle… C’était comme s’il lui transmettait la confiance qu’il ne semblait pas toujours avoir pour lui. « Bonne idée. » déclara-t-elle sur un ton enjoué, se sentant presque comme une adolescente face à un premier petit copain. « Que dirais-tu du week-end prochain ? C’est le seul moment de répits que l’on m’accorde. Tu n’as rien de prévu ? Pas de… d’enquêtes sur le feu ? » demanda-t-elle en chuchotant vers la fin pour préserver sa couverture d’espion.



Désolée, c'est court T_T. On arrête là et on s'en fait un autre plus tard ?
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LENNIE-JANE&LEROY Ҩ « it's a little bit funny this feeling inside »

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