Bobby lanca un sourire hypocrite à la potiche qui venait de lui ouvrir un compte, puis sortit de la pièce et ferma la porte derrière lui. Il avait oublié à quel point les gens étaient aussi déplaisants dans ce genre de grande villes. Ils puaient le matérialisme à plein nez et ne voyaient pas plus loin que leur propre intérêt. Après tout, c'était ça, New York, la ville du self made men, et Bobby aurait du s'y attendre en posant ses bagages ici. Dire que quelques années plus tôt, il était le stéréotype même de l'entrepreneur ambitieux ... D'un pas nonchalant, il rejoignit l'ascenceur qu'il avait prit un peu plus tôt pour monter jusque là, et il fut bientôt rejoint par une jeune femme asiatique qui ne semblait pas contente du tout. Visiblement elle était très impatiente de descendre, et Bobby la regarda du coin de l'oeil. C'était amusant de voir l'expression des gens lorsqu'ils entraient ou sortaient d'une banque, car on lisait rarement l'engouement ou la satisfaction sur leur visage. Aller à la banque n'avait rien d'amusant. Pour Bobby c'était une première expérience, car jusqu'à lors il n'avait jamais mis d'argent ailleurs que dans ses poches ou sous son oreiller. Lorsqu'il habitait encore à Sacramento, c'était papa qui gérait tout, lui se contentait de dépenser. Maintenant qu'il était à New York, il avait décidé de prendre les choses en main. Et donc d'ouvrir un compte, son propre compte avec ses propres économies, ce qui représentait la modique somme de cinq dollars. Il était temps qu'il se trouve un job. Une autre fille monta et les portes se fermèrent aussitôt.

A l'étage du dessous, un homme et une femme montèrent, deux personnes tout à fait banales auxquelles Bobby ne prêta pas vraiment attention. Mais sitôt qu'ils eurent repris leur descente, l'ascenceur s'arrêta sèchement, les faisant tous plus ou moins vaciller. La jeune fille asiatique se retrouva par terre et Bobby se cogna à la blonde qui venait d'entrer. Il se rattrapa à la barre murale pour ne pas tomber, et quand tout le monde eut à peu près retrouvé l'équilibre, les lumières s'éteignirent. Bobby se mit à rire, amusé par une telle situation. Tout ça pour ouvrir un simple compte ... Bobby cessa peu à peu de rire, écoutant la voix d'une fille qui semblait s'adresser à quelqu'un. A vrai dire, il ne comprenait pas grand chose à tout cela car ils étaient dans le noir complet et c'était à peine s'il parvenait à saisir d'où venait la voix. « C'est vraiment dommage, pour une fois que j'oublie ma lampe de poche ... » déclara-t-il avec ironie.

Ana n’aimait pas venir à la banque. Il y avait toujours trop de monde devant elle, les gens posaient toujours des tas de questions, souvent sans importance, les hôtesses paraissaient souvent ne pas savoir faire leur boulot, ou bien elles avaient ce sourire commercial et cet air niais désagréable. Puis ayant vu de nombreux films, et avec sa chance légendaire, elle avait toujours peur de tomber en plein milieu d’un braquage. Pour elle, une banque n’était pas un endroit à fréquenter. Seulement le dernier chèque pour la dernière séance photo qu’elle avait faite il y a de cela quelques mois venait d’arriver, et elle avait dû aller le déposer. C’était sans compter sa malchance… L’hôtesse, après que la jeune femme ait attendu une bonne heure, lui avait fait comprendre qu’il y avait un problème avec son compte. Voulant s’épargner une perte de temps et un baratin administratif plein de mots qu’elle ne comprenait toujours pas, Ana avait tout bonnement décidé de créer un nouveau compte. Cela lui avait pris deux heures en fin de compte. Elle n’avait pas prévu de perdre autant de temps et maintenant, elle était de mauvaise humeur.

Il y avait un homme qui attendait devant l’ascenseur qui lui rendrait sa liberté. Ce même homme la laissa passer avant lui quand il arriva, faisant preuve d’une galanterie que la jeune femme avait de moins en moins l’occasion de voir. Elle lui sourit poliment pour le remercier, puis alla s’installer au fond de la boite en métal, ne prêtant pas une grande attention aux trois personnes qui se trouvaient déjà à l’intérieur. Elle posa sa tête contre la paroi froide de l’appareil et ferma les yeux. Elle mourrait de faim et ne pensait plus qu’à avaler un bon hamburger. Sa malchance vint de nouveau bouleverser ses plans. L’ascenseur se stoppa dans sa course entre les deux étages. Ana se cogna légèrement la tête contre la paroi, et se prit le jeune homme qui était à côté d’elle de plein fouet. « Aie. » lâcha t-elle. Elle n'avait pas vraiment mal, c'était plus pour la forme qu'elle disait ça. Est-ce que dieu était en train de la punir pour quelque chose dont elle n’avait pas conscience ? Tout le monde se mit à faire des remarques. Ana se contenta de souffler bruyamment pour exprimer son mécontentement et voyait son hamburger s’envoler loin, trop loin. Elle pensait aussi à l’oxygène qui viendrait à manquer rapidement s’ils ne sortaient pas très vite d’ici. Ils étaient quand même cinq, et l’ascenseur n’était pas si grande que ça. En fait, il y avait peut-être pire qu’un braquage. Au moins, question adrénaline, elle était servie. La jeune femme se laissa tomber une nouvelle fois contre la paroi, les bras croisés. « Génial, vraiment génial. Il ne manquait plus que ça pour que ma journée soit parfaite. » Et celle-ci venait à peine de commencer. Après avoir commenté l’incident, elle décida, grâce à la lumière de son téléphone, d’appuyer sur le bouton d’urgence de l’appareil, espérant que celui fonctionne bien et quelqu’un leur réponde vite.

« C'est vraiment dommage, pour une fois que j'oublie ma lampe de poche ... » Il est drôle, lui. Je l'aime bien. Rien qu'à sa façon de tout prendre à la légère.« Génial, vraiment génial. Il ne manquait plus que ça pour que ma journée soit parfaite. » Elle avait tout à fait raison celle là. Mais quelle belle après-midi qui s'annonce. On est cinq, on va manquer d'air, on est dans le noir, n'importe qui peut "t'emprunter" ton portefeuille, mais c'est pas grave, c'est super. Peu à peu, j'arrivai à distinguer les quatre autres personnes: deux hommes, et deux femmes. En effet, à cinq dans un si petit espace, l'air va vite manquer. Génial. Je me laissa glisser contre le miroir du fond de l'ascenseur. « …nous sommes dans un établissement on ne peut plus vivant, en plein milieu de journée. Le problème de l’ascenseur sera forcément remarqué…prenons notre mal en patience. A moins que l’un d’entre vous puisse contacter quelqu’un, quelqu’un d’efficace.
- Et si ils nous laisse dormir là, on fait quoi ? » Quelqu'un, quelqu'un du genre mon cousin ?Non, je doute fortement qu'il puisse faire quelque chose pour me, enfin nous libérer de cet ascenseur. Surtout de l'autre côté de l'Océan Atlantique. Je sorti mon portable, quand, ô grande joie; je m'aperçu que le portable ne captait pas. Chouette, si ça se trouve dehors il se passe quelque chose de grave dehors, et nous, on reste coincés là, sans pouvoir avoir de contact avec l'extérieur. « J'ai une bonne nouvelle à vous annoncer: si ça se trouve, dehors, les extra terrestres sont en train d'envahir New York, et on ne peut pas le savoir car le portable capte plus. » Soudain, je me souvins que j'avais installé cette application, là, qui transforme ton portable en lampe torche. Je fouillai donc dans les applications, jusqu'à trouver cette fameuse icône. J'appuyai dessus, et dirigeai la lumière vers chaque personne: l'homme qui m'avait vue tirer était assis en face de moi, l'autre homme et une des deux femmes d'un côté, la seconde femme de l'autre; puis dirigeai mon portable vers moi, en m'aveuglant. Je dirigeai la lumière vers le sol, histoire de pouvoir réhabituer mes yeux à l'obscurité.

La blonde se chargea de presser le bouton d'urgence de l'ascenseur, visiblement très agaçée par la situation. Et il la comprenait. Etre coincé dans un ascenseur, qui plus est l'ascenseur d'une banque, ça n'avait rien de très palpitant, du moins, pas lorsqu'on y était avec quatre autres inconnus. Des inconnus assez … étranges, qui plus est. Surtout qu'ils étaient dans le noir. Bobby avait l'impression d'être dans Devil, un film d'horreur de série B au scénario assez foireux. Et à dire vrai, ça l'amusait plus qu'autre chose. Mais il avait l'air d'être le seul à trouver ça drôle, apparemment … « …Nous sommes dans un établissement on ne peut plus vivant, en plein milieu de journée. Le problème de l’ascenseur sera forcément remarqué…prenons notre mal en patience. » Comme dans toute situation, il fallait un mec raisonnable et sensé, et dans le cas présent cet homme là semblait être parfait pour le rôle. Bobby n'ajouta rien, car il n'y avait rien à ajouter. Il fallait juste … attendre sagement que quelqu'un se décide à les sortir de là, car ils étaient fatalement impuissants. « A moins que l’un d’entre vous puisse contacter quelqu’un, quelqu’un d’efficace. » Bobby eut un rictus, constatant alors la présence de lueurs dans l'obscurité de l'ascenseur. Tout le monde avait sorti son portable, évidemment. Ca pouvait s'avérer plutôt utile dans une telle situation, enfin, si on omettait le fait que le numéro du service technique avait été effacé … Comme l'avait judicieusement dit l'autre homme, la seule solution était de puiser dans ses contacts. Pour Bobby, c'était difficile, car il n'avait pas de portable. Et puis, ce n'était pas comme s'il fréquentait beaucoup de techniciens qualifiés et spécialisés dans les pannes d'ascenseur. « Et si ils nous laissent dormir là, on fait quoi ? » lança une voie féminine. « On se tiendra chaud, j'imagine. » déclara Bobby sur un ton quelque peu moqueur. Il était de loin le moins paniqué de tous, et prenait un certain plaisir à rire de la détresse des autres. C'était une façon de s'occuper, en somme. « J'ai une bonne nouvelle à vous annoncer: si ça se trouve, dehors, les extra terrestres sont en train d'envahir New York, et on ne peut pas le savoir car le portable capte plus. » Très bonne nouvelle en effet. Bobby ne prit pas la peine de se répondre, car après tout, qu'est ce qu'on pouvait répondre à ça ? Bobby avait l'habitude de parler pour ne rien dire, mais là … Ca le dépassait un peu. Il se laissa donc glisser par terre, soupirant lentement. « Personne n'a un jeu de carte ? » lança-t-il à tout hasard.

Qu’est ce qu’elle était naïve : ce n’était pas en appuyant sur le bouton d’appel d’urgence que tout allait s’arranger, comme par magie. Ana le comprit bien assez tôt, ce qu’elle venait de faire était totalement inutile. Elle soupira, se laissant tomber contre la paroi métallique, les bras croisés. Elle avait envie de se défouler parce qu’elle était vraiment énervée, mais elle n’était pas vraiment sure que taper contre les murs de l’ascenseur soit une bonne idée. Et elle ne pouvait pas se défouler sur les autres personnes présentes, elle ne les connaissait pas et ils n’y étaient pour rien non plus… Elle pouvait toujours pleurer sur le répondeur de Sofia, elle, elle ne en tiendrait pas rigueur, pas quand elle saurait dans quoi elle s’était fourrée. Les paroles de l’homme plus vieux ne la rassuraient pas vraiment. En fait elles n’avaient pas vraiment d’effet sur elle. Pas qu’elle soit du genre à paniquer assez vite, au contraire, être coincée dans un ascenseur pouvait être excitant. Mais pas là. C’était surtout le manque d’oxygène qui lui faisait peur. Elle était trop jeune pour mourir, bordel !

Quelqu’un d’efficace ? Ana ne connaissait personne dans son entourage capable de réparer un ascenseur. Surtout que le problème avait l’air d’avoir plus d’ampleur que ça, la cabine dans laquelle ils étaient coincés n’était surement pas le seul problème. Ce qui leur fallait c’était un professionnel. Elle s’empara à nouveau de son portable, qu’elle avait rangé, une lampe torche ayant été sortie. Il n’y avait pas beaucoup de réseau, que c’était étonnant ! Elle essaya toutefois d’envoyer un sms groupé, dans l’espoir que quelqu’un lui réponde assez rapidement et puisse l’aider. Le sms expliquait brièvement sa situation et demandait le numéro de téléphone dans un professionnel. La jeune femme rangea ensuite son téléphone dans sa poche et resta silencieuse. Elle ne voyait pas tellement quoi dire. Autant éviter de gaspiller de l’air. Un sourire se dessina sur ses lèvres en entendant les remarques moqueuses du jeune homme qu’elle avait percuté un peu plus tôt. Il n’avait pas l’air paniqué du tout, et c’était appréciable. La dernière chose qu’il leur fallait était une panique générale. « J’ai toujours rêvé de rencontrer un extra-terrestre. » dit-elle très sérieusement, se laissant glisser au sol à son tour. Heureusement que l’ascenseur était assez grand. « Un jeu de carte ? Hum. » C’était une bonne idée qu’il avait eu là, autant qu’ils s’occupent pour que le temps passe plus vite. Ana se mit à fouiller dans son sac : c’était le bordel, et il n’était pas impossible qu’elle y trouve un jeu de carte. « Alors un jeu de cartes… Non désolée. Mais j’ai le dernier numéro de Cosmopolitan si jamais vous vous ennuyez trop. » dit-elle sur un ton moqueur à l’attention du même jeune homme. Au même moment, son téléphone sonna : elle avait reçu un sms de Sofia qui se moquait gentiment d’elle et n’avait pas daigné l’aidé, puis de Victor qui lui avait été efficace. « Ah ! » s’écria-t-elle. « J’ai le numéro de quelqu’un qui devrait pouvoir nous aider. »

Eh bien, c'est une super après midi qui s'annonce !Aucun de nous avait l'air d'être claustrophobe ou "noirophobe", c'est déjà ça. Petite, il parait que j'étais claustrophobe. C'est la seconde fois en vingt-quatre ans que je me retrouve coincée dans un ascenseur. La première fois, j'avais six ans, j'étais avec ma mère. Et elle m'avait emmenée au médecin après, en décrivant ce qu'il m'était arrivé. Il avait dit que j'étais claustrophobe. Mais je ne m'en souviens plus de ce qu'il m'étais arrivé dans cet ascenseur. Mais ça ne s'est pas reproduit depuis. Soudainement, je commençai à me sentir moins bien que quelques minutes auparavant. J'avais l'impression de trembler, mais sans réussir à savoir si c'était réel ou juste une impression, je remarquai que je respirai plus souvent, et je sentais des gouttes de sueur couler sur mon front et sur mon dos. Un bruit métallique retentit, mais il me semblai lointain, très lointain. Après j'entendis la voix du seul homme que j'avais vu auparavant, mais uniquement parce qu'il avait haussé le ton. « Qui devrait pouvoir ou qui peut ? Parce que d’ici qu’il se décide et qu’il nous le fasse savoir, je pense qu’on aura eu le temps de s’entretuer !...Vous avez du réseau ?...Vous pouvez contacter les pompiers dans ce cas non ?...S’il vous plait. »Plusieurs minutes après, le temps que je réussisse à formuler ma phrase, je disait quelque chose mais d'une voix si inaudible que je doute qu'il m'aie entendue « Il n'y a pas de réseau... » Le temps me paraissait affreusement long, les secondes me semblaient des heures, et pourtant mon portable indiquait que les minutes passaient. Cette sensation me paraissait vaguement familière. Avec toujours autant de difficulté à respirer, j'essayai de parler à nouveau. « Dites... es-ce que l'un d'entre vous connaitrait les symptôme de la claustrophobie ? »Je sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que quand on est claustrophobe, c'est à vie... Quand je rentre, je m'achète un paquet de bonbons crocos pour me déstresser de cette situation dans laquelle je suis. Dans ces cas-là, les bonbons c'est mieux que la drogue. En plus, les bonbons, ça ne rend pas accro. Je sais de quoi je parle... non pas à cause de mes clients, car eux, ben, je les vois tous les jours, et c'est pas ça qui te dit vraiment que ça rend accro... c'est quand t'es droguée toi aussi que tu le sais.

« Alors un jeu de cartes… Non désolée. » Bobby haussa les épaules, l'air faussement déçu, sans cesser d'observer la jeune femme qui agitait ses mains dans son sac. Apparemment il y avait un sacré bordel là dedans, vu le bruit qu'elle faisait en cherchant. Bobby avait toujours été très impressionné par les sacs à mains des femmes. Un mystère à jamais irrésolu. « Mais j’ai le dernier numéro de Cosmopolitan si jamais vous vous ennuyez trop. » ajouta la blonde à l'attention de Bobby, et ce dernier ne tarda pas à répondre « Pourquoi pas, ça passera le temps, déclara-t-il sur un ton amusé. Quoique. Ca risque d'être difficile étant donné la qualité de l'éclairage ici. » Il haussa les épaules, déçu de ne pas pouvoir se lancer dans la lecture palpitante du genre de revue qu'il affectionnait tout particulièrement. Dommage. Ecoutant à moitié la discussion entre la blonde et l'autre homme à propos du contact des secours, Bobby observait le bout de ses baskets en se demandant combien de temps tout cela allait durer. Fort heureusement il était de nature plutôt patiente, et ce même en compagnie d'affabulateurs, dont l'exemple le plus représentatif était cette fille folle furieuse avec ses histoires d'extraterrestres. De son côté, il avait beau essayer, il n'arrivait pas à paniquer, ou bien à s'imaginer les scénarios. Il savait que leur vie était loin d'être en péril, et que la seule solution était d'attendre. Ils n'avaient pas de réseau, pas de signal d'alarme en état de marche, ils n'avaient pas la force nécéssaire pour ouvrir les portes de la cabine et la hisser à l'étage. Ils étaient coincés, et impuissants, quoi qu'ils disent et quoi qu'ils fassent. C'est pour cela que Bobby préférait se taire, observant silencieusement ses compagnons de crise. Il ignora la question de la fille asiatique, songeant que tout le monde connaissait les symptômes de la claustrophobie et que c'est très idiot de demander ça. C'était aussi très idiot d'envisager de faire une crise d'angoisse maintenant. Bobby n'avait jamais eu à gérer ce genre de crise et il n'avait aucune envie d'y être confronté. Il resta silencieux, prenant une courte inspiration pour ne pas gâcher de l'air.

Ana avait réussi à envoyer un sms à plusieurs personnes. C’était bon signe, preuve qu’il y avait assez de réseaux pour qu’ils puissent contacter quelqu’un qui pourrait les aider. Toute contente d’elle, elle s’était empressée d’annoncer à ses camarades d’infortune qu’elle avait le numéro de quelqu’un qui pouvait les aider. Ce à quoi l’homme avec qui elle était entrée plus tôt répondit : « Qui devrait pouvoir ou qui peut ? Parce que d’ici qu’il se décide et qu’il nous le fasse savoir, je pense qu’on aura eu le temps de s’entretuer !...Vous avez du réseau ?...Vous pouvez contacter les pompiers dans ce cas non ?...S’il vous plait. ». Très vite son enthousiasme retomba. Elle avait été stupide, pourquoi perdre du temps à demander le numéro d’un réparateur plutôt que d’appeler les pompiers directement si elle avait du réseau ? Oui c’était idiot et elle n’y avait pas pensé. Elle se mordit la lèvre. L’homme ne devait pas supporter la situation, tout comme eux tous en fait, c’est pour ça qu’elle ne nota pas le ton quelque peu désagréable qu’il avait emprunté même si cela s’était amélioré sur la fin de sa phrase. « Oui il peut nous aider, c’est sûr. Mais c’est surement mieux d’appeler les pompiers, vous avez raison… J’ai assez de réseau encore. » dit-elle à l’attention de l’autre jeune femme, qui lui paraissait aller moins bien que plus tôt. Elle parlait d’une voix faible et Ana avait eu du mal à comprendre ce qu’elle avait dit. Elle se pencha vers elle, coupée dans son action quand elle dit : « Dites... es-ce que l'un d'entre vous connaitrait les symptôme de la claustrophobie ? » « Hey, vous allez bien ? Vous n’allez pas nous faire une crise panique hein ? »Tout autant qu’elle n’était pas paniquée par la situation, elle allait le devenir si cette fille devenait mal ou faisait une crise de panique. Personne n’aurait les moyens de l’aider à aller mieux. C’est pour ça qu’il fallait appeler les pompiers le plus vite possible. Ana composa donc le numéro. On lui répondit très vite. « Oui bonjour, je vous appelle d’une banque sur Brooklyn Heights, [nom de la banque]. Nous sommes quatre personnes coincées dans un ascenseur et la situation commence à être difficile, nous aurions grand besoin d’aide…» Son interlocuteur était en train de lui répondre lorsqu’elle commença à entendre des grésillements et à capter un mot sur deux. « Allo ? Allo ?! » demanda-t-elle tandis que les lumières de l’ascenseur s’allumaient et que la boite en métal se remis à bouger. Il y avait toujours des bruits inquiétants cela dit et Ana ne cria pas victoire tout de suite. C’était peut-être un faux espoir, autant être prudent. Elle continua d’essayer de parler aux pompiers mais c’est toujours aussi chaotique. « Allo ? Vous m’entendez ? L’ascenseur semble s’être remis en mouvement mais je n’ai pas l’impression que nous soyons tirés d’affaire… » Elle n’avait aucune idée de si la personne à l’autre bout du fil l’entendait.

Il faisait toujours aussi noir, on étaient toujours autant, et j'allai toujours aussi mal. Mais pourquoi es-ce que j'ai pris cet ascenseur ?Pourquoi es-ce que je n'ai pas pris les marches ?C'est pas comme si il fallait monter les douze étages, il fallait juste les descendre. Mais je pense que c'est naturel. Depuis que ça existe, les gens se dirigent toujours vers les ascenseurs, ça doit être prouvé scientifiquement. « Hey, vous allez bien ? Vous n’allez pas nous faire une crise panique hein ? » La question bête. Je crois bien que je suis en train de faire une crise de claustrophobie et elle me demande si je vais bien. « Ça pourrai aller mieux. » Ce fut ensuite l'homme qui me répondit d'un air sérieux. « Vous vous sentez étouffée car la pièce est trop petite et nous sommes trop nombreux à l’intérieur. Je ne vois pas quels autres symptômes il pourrait y avoir mais s’il vous plait ne hurlez pas. Ne vous jetez pas sur les parois et ne pleurez pas. Tout ceci serait inutile…et ; on va bientôt sortir de là tenez bon. » Ne pas hurlez ?Plus facile à dire qu'à faire. Au secours faites-moi sortir de là !!!
« Oui bonjour, je vous appelle d’une banque sur Brooklyn Heights, [nom de la banque]. Nous sommes quatre personnes coincées dans un ascenseur et la situation commence à être difficile, nous aurions grand besoin d’aide…» La jeune femme qui m'avait demandé si ça allait commençait visiblement à avoir des problèmes de réception. Rien de mieux pour me rassurer. Enfin, mon portable ne captait pas du tout, donc ce n'est pas vraiment une surprise. En revanche, que l'ascenseur se remette à bouger et que les lumières s'allume, ça en était une. Mais j'avais comme l'impression que ce n'était que le début des ennuis. Il chuta de plusieurs étages sans doutes. Là, je ne réussis à me retenir d'hurler comme il m'avait demander. « Au secours Ian fais-moi sortir de là !!! » Soudain la boite de métal s'arrêta. Enfin. Mais bon. Je doute fortement que l'on soit vite libérés de cet enfer. les lumières continuèrent à clignoter tandis que mon état empirait. Je fouillai dans mon sac et en sortit la bouteille d'eau que j'avais toujours dès le début du printemps et en bu un peu. J'ai vu dans une émission que dans de telles situations, il faut boire. Après, je ne sais pas si ça marche, mais je peux toujours essayer.