It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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    emry • ❝ lie to me ❞

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    MessageSujet: emry • ❝ lie to me ❞ emry • ❝ lie to me ❞ EmptyMar 29 Mai - 17:07

    Henry-Gabriel s’était réveillé avec l’idée de faire une petite surprise à sa petite famille. Famille. Ce mot résonnait étrangement dans son esprit quand il y repensait. En se pointant devant chez Emmy-Lee, jamais il n’aurait cru ça possible et pourtant, Lennon en était la preuve vivante. Ils apprenaient tous les deux à se connaître et à s’apprivoiser, mais Henry-Gabriel avait plus l’impression de découvrir un trésor. Son trésor. Leur trésor. Cependant, il ne voulait pas non plus trop brusquer les choses. C’était encore tout nouveau et ils avaient grand besoin de prendre leur marque avant de former une petite famille unie. La vie d’Henry-Gabriel était encore un bordel sans nom et il se devait de préserver l’anonymat par crainte que sa mère ne vienne tout gâcher et qu’Emmy-Lee ne lui échappe de nouveau en emportant Lennon dans sa fuite. Ce n’était même pas envisageable. Le britannique préférait donc rester vivre chez Azure le temps que les choses se concrétisent et puis, son amie avait grandement besoin de son soutien et il aurait été impoli de sa part de l’ignorer alors que cette dernière lui avait tendu la main lorsqu’il en avait eu besoin. Emmy-Lee lui avait tout de même fourni un double de clé – au cas où – et l’informa également d’une dénommée Cerise qui n’était autre que sa colocataire.

    C’est donc après avoir fait quelques courses pour acheter de quoi leur concocter un succulent dîner qu’Henry-Gabriel prit le chemin du quartier de Yorkville et s’engouffra à l’intérieur de la maison. Tout était calme, il n’y avait pas un chat et c’était tant mieux ! Le trentenaire posa alors les sachets à provisions et les rangea. Une fois fait, son regard glissa sur l’horloge murale et il claqua dans ses mains, fin prêt pour une petite séance de cuisine. Ravi à l’idée de cuisiner, il s’empara d’un tablier très… féminin et s’attela à la tache de réaliser ce plat typiquement british qu’il avait vu des centaines de fois, mais qu’il n’avait jamais réalisé. Il n’avait même jamais cuisiné de sa vie. D’ailleurs pour lui, un brocoli était une brosse pour les WC (NDLR : désolée, à cause de cette référence vous n’allez plus jamais regardez un brocoli de la même manière). Bref, il se servit comme si cette maison lui appartenait et ouvrit aussitôt le réfrigérateur pour y prendre les ingrédients nécessaires à sa réalisation. Son regard fut alors attiré par un petit suisse pour enfant – qui manifestement avait été entamé - et pas n’importe lequel ; sa marque de petit-suisse préféré. Henry-Gabriel était soudain très ému. Sa fille, sa petite Lennon, avait les mêmes goûts que son père. C’était adorable. Il ne put s’empêcher d’éprouver de la fierté à l’égard de son petit bout et s’empara d’une cuillère qu’il plongea dedans pour terminer le petit pot. Seulement, son visage se décomposa rapidement. C’était tout simplement infecte. Tellement infecte qu’il se rua vers la poubelle la plus proche et passa un morceau de sopalin sur sa langue avant de se rincer la bouche avec un verre de jus de fruit. Un rapide goût d’œil à l’emballage l’informa de la date de péremption et il s’empressa de le jeter à la poubelle en se promettant de faire le tri à l’intérieur une fois qu’il en aurait terminé avec le repas.

    Quelques heures plus tard, tout était enfin prêt. Henry-Gabriel était assez fier de lui. Pour quelqu’un qui n’avait jamais cuisiné et qui se contentait des émissions culinaires, il ne s’en sortait plutôt bien ! Ca ne sentait pas le brûlé, c’était déjà ça. Il ne manquait plus qu’à dresser la table et attendre le retour d’Emmy-Lee et de Lennon. Voulant que les choses soient parfaites, il se mit à fouiller dans les armoires en quête de quelques petites décorations et sourit en découvrant une photo de sa chère et tendre en maillot de bain et tenant fièrement une planche de surf. C’était la première fois qu’il la voyait sous un tel aspect et d’ailleurs, depuis quand surfait-elle ? Henry-Gabriel s’en saisit, mais ses sourcils se froncèrent rapidement lorsqu’il sentit que la photographie en question était en fait la Une d’un magazine people dont le titre était « Interview exclusive d’Oksana McKay, héritière et championne de surf ». Pourtant, c’était bien Emmy-Lee en beaucoup plus jeune. Il l’aurait reconnu entre mille. Bien vite, il s’empara de son smartphone et tapa son nom dans le moteur de recherche, puis lu attentivement l’histoire de cette dénommée Oksana pour prendre conscience que durant des années, il avait partagé sa vie avec une menteuse. Lorsqu’il entendit la porte s’ouvrir, Henry-Gabriel reposa bien vite sa trouvaille là où il l’avait trouvé et revint vers la cuisine, le visage fermé et la mâchoire serrée.
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    MessageSujet: Re: emry • ❝ lie to me ❞ emry • ❝ lie to me ❞ EmptyMar 29 Mai - 22:05


    feeling the moment slip away
    Du blabla … ce n’était que du blabla pour elle. Il y avait bien longtemps qu’elle avait cessé de l'écouter, bien longtemps que son esprit s’était totalement déconnecté et qu’elle n’écoutait plus une seule parole qu’il pouvait être en train de prononcer depuis un temps dont elle avait perdu la notion. Il parlait dans le vide, mais la jeune femme ne semblait pas vouloir l’arrêter, non pas que ça l’amusait – quoi que peut-être un petit peu dans le fond – seulement elle était bien trop pensive pour faire la moindre tentative. Il était étrange qu’il n’ait pas même remarqué le fait qu’elle n’écoutait plus. Elle s’amusait à balancer son crayon entre son pouce et son index, sa tête maintenue par son autre main tandis que son regard s’était posé sur un point non précis sur le bureau devant lequel elle était assise. Elle en avait assez d’entendre si souvent la même chose, la même histoire et les mêmes excuses. C’était comme entendre un disque rayé qui ne parvenait pas à dépasser les mêmes paroles d’une chanson, c’était lassant et même si elle savait qu’elle était à la source de cette répétition de paroles, elle ne pouvait pas s’empêcher d’être agacée pour autant. Pourquoi fallait-il qu’il parle autant ? Ne pouvait-il pas s’arrêter ou lui faire un résumé de ses pensées sachant qu’elle les connaissait très bien ? Apparemment non, il semblait préférer les longs discours comme si ça allait la booster, la motiver à bouger et à faire ce qu’on attendait d’elle. La vérité était que ça lui faisait plutôt l’effet contraire. Certes, elle continuait de ressentir une certaine pression sur ses épaules, mais son agacement dissipait cette dernière si bien que la jeune femme avait encore moins le courage qu’avant de faire la moindre chanson. Pourtant, elle en possédait un bon paquet dans l’un de ses cahiers, le petit vert pomme qui était dans le tiroir de sa table de chevet. Elle avait également en tête toutes les musiques qui colleraient parfaitement à chacune des chansons qu’elle avait composées, mais rien à faire, elle n’était pas plus avancée que les mois précédents. Sa crainte était également toujours présente bien qu’elle aussi se dissipait petit à petit, à croire qu’elle commençait à prendre confiance en elle et qu’elle voulait définitivement mettre sa peur de côté et vivre au jour le jour, comme si demain était le denier. Par moment, Emmy-Lee s’efforçait de lever les yeux vers lui et de prétendre être d’accord avec ses paroles même si elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’il avait bien pu dire. Il aurait pu la demander en mariage ou de coucher avec lui que la jeune femme ne s’en serait pas même rendu compte et aurait accepté comme une idiote. Fort heureusement, elle savait que ce n’était pas son genre et qu’il était marié – même si pour certains hommes ce n’était pas réellement un problème.

    Elle le regardait en silence tandis qu’il continuait de parler encore et encore. Est-ce qu’il lui arrivait de prendre sa respiration par moment ? Emmy-Lee en doutait et aurait aimé être capable de parler ou plutôt de chanter aussi longtemps sans respirer. Il était midi et cela faisait presqu’une heure qu’elle l’écoutait parler dans son bureau du fait qu’elle commençait à dépasser dangereusement les limites. La jeune femme ne voyait pas où était le problème. Il s’agissait de sa maison de disque, c’était son argent – enfin celui de ses grands-parents – qui lui avait permis de mettre ce projet sur pied, il était un peu comme un employé … un employé qui lui donnait des ordres et ne cessait de lui répéter qu’elle devait finir cet album au plus vite si elle ne voulait pas avoir d’ennuis. Quels problèmes pouvaient-elles avoir de toute manière ? Que pouvait-il bien faire contre elle hormis lui dire d’une manière ridicule – et par forcément ainsi – que ce « n’était pas bien » ? Il ne pouvait pas être plus dangereux que les personnes qui avaient tenté de la tuer alors qu’elle avait tout juste dix-huit ans. Il ne pouvait pas battre ces hommes qui en avaient après l’argent de ses grands-parents et qui avaient tenté de l’atteindre pour les affaiblir. « Emmy, vous m’écoutez ? ». Non, absolument pas … La jeune femme leva doucement les yeux vers lui sans rien dire. Finalement, sa discrétion semblait tomber à l’eau et il semblait enfin remarquer le fait que la demoiselle ne l’écoutait pas, mais fort heureusement pour elle il n’avait pas la moindre idée du fait qu’elle ne l’avait quasiment pas écouté du tout. Emmy-Lee arqua un sourcil sans le quitter des yeux. Son air était sévère, apparemment il n’appréciait pas le fait qu’elle semblait si peu attentive à ce qu’il pouvait dire, était-ce réellement de sa faute si elle commençait à en avoir assez d’entendre encore et toujours la même chose ? « Hm … pas réellement, non. Mais puisque c’est toujours le même sujet dont il est question je vais vous proposer un compromis. Je fais cet album, mais aucune tournée ne sera prévue ! ». La jeune femme avait beau être assise et légèrement allongée sur son bureau, elle n’eut aucun mal à croiser le regard de l’homme face à elle et deviner dans le sien un certain agacement ainsi que le fait qu’il ne semblait pas emballé. « C’est ça ou rien ! De toute manière, vous savez très bien que vous ne pouvez rien contre moi. ». Emmy-Lee se leva de son bureau qu’elle contourna et rejoignit la porte de la pièce où ils se trouvaient en quelques enjambées ouvrant cette dernière en lui faisant signe de partir, ce qui signalait également la fin de cette discussion. « Très bien … mais ne tentez pas de revenir sur votre décision ! ». Elle lui adressa un sourire quelque peu hypocrite et referma bien vite la porte derrière lui pour soupirer en toute tranquillité.

    Dieu ce qu’elle ne le supportait pas. Néanmoins, elle ne comptait pas revenir sur cette décision. En réalité, elle avait très envie de composer à nouveau sans avoir à penser aux risques qui pouvaient découler de ce choix. Sans tournée, il n’y avait pas le moindre problème, du moins en principe. Elle n’était pas obligée de quitter New York et donc d’infliger un voyage à travers tout le pays à sa fille et elle n’éveillait pas les soupçons à son sujet. Alors, malgré son agacement suite à cette discussion, l’après-midi qui suivit la jeune femme trouva le courage de s’occuper de la première chanson qu’elle voulait réellement travailler. Elle passa une grande partie de l’après-midi à discuter avec les musiciens sur la mélodie à telle et telle moment et fut heureuse de remarquer à quel point ils devinaient avec aisance les sonorités qu’elle voulait pour sa chanson. En début de soirée elle n’eut qu’à jouer quelques notes de piano en leur compagnie pour terminer cette mélodie tandis que Billie s’occupait du mixage pour un meilleur effet et elle enchaîna avec les paroles. Il y avait longtemps qu’elle n’avait pas éprouvé autant de stress et pourtant Emmy-Lee n’était jamais que devant un micro et pourtant c’était comme à chacune de ces compétitions de surf auxquelles elle avait participé par le passé. Cependant, une fois l’angoisse passée et lorsqu’elle fut totalement emportée par la musique qu’elle entendait à travers le casque sur ses oreilles tout se passa parfaitement bien. Elle oublia le reste, elle oublia l’angoisse et se trouvait dans un tout autre monde où sa musique et sa voix étaient les seules choses qui importaient si bien qu’elle fut quelque peu déçue que tout s’arrête, mais elle avait encore le temps de revivre ceci le lendemain.

    « Elle était parfaite Em’, je ne comprends pas pourquoi tu as eu autant d’hésitations … enfin peu importe, à demain. ». Emmy-Lee se contenta d’adresser un sourire à Billie tandis qu’elle quittait son lieu de travail pour rejoindre sa voiture et conduire jusque chez elle sans avoir à passer par le jardin d’enfants afin d’y récupérer Lennon. Après un long moment d’hésitation, la jeune femme avait décidé de confier son petit ange à Mia afin de pouvoir travailler plus longuement sur ses chansons et ainsi s’assurer que ces dernières seraient aussi parfaites que possible à ses yeux. Passer une soirée sans sa fille était quelque chose qu’Emmy-Lee n’appréciait que très peu néanmoins elle la savait entre de bonnes mains avec Mia et elle savait parfaitement qu’elle allait très bien s’amuser chez elle, en tout cas bien plus qu’avec une mère plus que concentrée sur des paroles de chansons que l’enfant de deux ans ne pouvaient pas lire et encore moins comprendre. La jeune femme parvint même à rester aussi calme que possible pendant les embouteillages, emportée par la musique de Nickelback qu’elle écoutait à fond tout en chantant chaque chanson dont elle connaissait les paroles par cœur. Ce fut donc de très bonne humeur qu’elle se gara sur le parking qui lui était réservé et entra dans l’immeuble dans lequel elle vivait en colocation avec Cerise depuis un petit bout de temps. Pourtant, elle sentait néanmoins la fatigue tirailler doucement chaque muscle de son corps et la faim éveiller une douleur dans son estomac. Clé enfoncée dans la serrure, la jeune femme entra dans son appartement et referma soigneusement derrière – habitude qu’elle avait depuis longtemps, mais qui était d’autant plus présente depuis que Cerise vivait avec elle. Elle ôta ses chaussures en poussant un long soupire de satisfaction tandis qu’un sourire étirait ses lèvres en sentant la fraicheur du carrelage lui faire un bien fou. Emmy-Lee jeta ensuite ses clés sur le meuble d’entrée et se dirigea vers le grand salon, salle à manger et cuisine – dans le fond pour cette dernière – en retirant son manteau qu’elle lança sur le canapé lorsqu’elle prit enfin conscience de la présence d’une tierce personne dans l’appartement. « Henry ? ». Ses sourcils et son nez se froncèrent légèrement lorsqu’elle remarqua qu’il s’agissait de lui et elle mit du temps à se rappeler le fait qu’elle lui avait fourni le double de ses clés, comme quoi parfois elle pouvait être tête en l’air. « Ça ne pas ? Qu’est-ce qui se passe ? ». Difficile de ne pas remarquer l’expression dessinée sur son visage lorsqu’elle fut en face de lui. Voilà qu’à présent l’inquiétude s’emparait d’elle alors que jusque-là elle avait encore été de parfaite humeur et sans trop savoir pourquoi elle avait la sensation que la situation allait se gâter.
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    MessageSujet: Re: emry • ❝ lie to me ❞ emry • ❝ lie to me ❞ EmptyMer 30 Mai - 1:11

    « Henry ? ». L’intéressé resta parfaitement immobile, incapable d’amorcer le moindre mouvement ou de dire quoi que ce soit. Il se contentait de fixer un point, le regard vague, en ressassant toutes les années passées auprès de la prétendue Emmy-Lee Pippa Jackson et maintenant qu’il avait mis le doigt sur le problème, Henry-Gabriel se souvenait que la jeune femme n’avait nullement fait mention de son passé comme si elle avait volontairement ‘survolé’ cette partie. « Ça ne va pas ? Qu’est-ce qui se passe ? ». Malgré toute la bonne volonté du monde pour garder un visage fermé, le britannique sentait ses traits se décomposer à la moindre tentative et son regard plein de reproches se planta finalement dans celui d’Emmy-Lee. Il ouvrit la bouche, mais aucun mot ne pouvait exprimer ce sentiment de trahison qui le bouffait de l’intérieur alors il contourna le plan de travail. Intérieurement, son esprit était en ébullition et il peinait à se contrôler. Henry-Gabriel ne voulait pas perdre son sang-froid et commença à faire les cent pas en passant une main sur son visage à plusieurs reprises, cherchant à se calmer en vain. Sa vie était un vrai cauchemar. Le sort s’acharnait. Il suffisait qu’Henry-Gabriel goûte un tant soit peu au bonheur pour qu’on lui arrache le pain de la bouche. C’était comme… comme s’il avait toujours effleuré du bout des doigts cette folle illusion. Le bonheur était un mirage dans le désert de sa misérable existence pourtant chargée de gloire. Peut-être devait-il simplement cessé de fuir ses responsabilités et de les accepter ? N’en faire qu’à sa tête ne lui avait rien apporté de bon jusqu’à présent, si ce n’était une fille. Lennon était à présent la seule chose de vrai.

    Au bout d’un moment son regard glissa sur la jeune femme, mais il ne cessa pas de faire les cent pas pour autant. « J’étais venu dans l’espoir de passer une soirée tranquille avec Emmy-Lee Jackson, la femme que j’aime et la mère de ma fille… » commença-t-il le plus tranquillement du monde en tâchant de cacher la colère qui grondait en lui. Après un moment de flottement, il se dirigea lentement vers le tiroir pour en tirer la revue en question. « Et je découvre qu’elle n’a jamais existé. ». D’un geste sec, il claqua le magazine sur la table d’une manière qu’il lui fit repenser à son père lorsqu’il avait découvert Henry-Gabriel à la Une des journaux à scandale et cette pensée ne fit qu’aggraver son humeur. « Je te laisse 5 secondes pour m’expliquer… 5…4…3…2…1 ». Il n’avait pas la moindre idée si c’était son compte-à-rebours qui était devenu trop précipité ou si c’était Emmy-Lee – enfin Oksana – qui mettait trop de temps à lui répondre, mais lorsque celui-ci fut écoulé, Henry-Gabriel accusa le coup en acquiesçant d’un signe de tête et tourna les talons pour se diriger vers la porte d’entrée. « Ca va, te donne pas cette peine. Je m’en vais et je t’enverrais une lettre. » railla-t-il, s’étonnant lui-même de la dureté de ses propos totalement injustes, chargés de rancœur et d’amertume. Il était dans un tel état qu'il en occultait totalement Lennon.
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    MessageSujet: Re: emry • ❝ lie to me ❞ emry • ❝ lie to me ❞ EmptyMer 30 Mai - 11:34

    Sa fin de journée avait été trop … calme et parfaite pour qu’il en soit ainsi encore bien longtemps. Pourtant, elle restait heureuse d’être enfin arrivée chez elle. Ses chaussures étaient en train de lui broyer les pieds et ce même si elle les adorait. Elle était fatiguée et commençait à avoir de plus en plus faim. Il n’y avait rien de mieux que de se retrouver dans son appartement où elle allait pouvoir souffler, manger quelque chose qui était loin d’être équilibré juste pour le plaisir – tout en évitant d’entendre Cerise lui faire un long discours sur le fait de faire attention à sa ligne. Elle allait pouvoir se poser et se détendre. Elle allait se glisser dans la salle de bain et s’endormir à moitié sous le jet d’eau chaude pendant de longues minutes, front collé contre le carrelage frai, les paupières closes et pensant à tout un tas de choses en toute tranquillité. Oui, à peine Emmy-Lee avait-elle enfoncé la clé de son appartement dans la serrure de la porte qu’elle pensait déjà à tout cela. Lorsqu’elle avait retiré ses chaussures en poussant le plus soupir de soulagement, elle avait continué de s’imaginer tout cela, mais avant tout il fallait à tout prix qu’elle avale quelque chose au risque de se mettre à trembler comme une feuille dans les minutes qui allaient suivre. La jeune femme n’avait aucune maladie, du moins pas à sa connaissance et elle touchait du bois pour que cela reste ainsi. Néanmoins, dès qu’elle commençait à avoir faim c’était à croire qu’elle était diabétique. Elle devenait pâle, elle avait du mal à tenir sur ses deux jambes et surtout elle tremblait comme jamais. Ce n’était pas une sensation très agréable si bien qu’elle avait toujours un petit quelque chose à manger sous la main – dans son sac en règle générale – seulement elle l’avait déjà mangé avant le repas de midi et à présent elle n’avait plus que l’option du réfrigérateur. Ce qu’elle pouvait être heureuse d’être enfin chez elle et pourtant – encore une fois – au volant de sa voiture elle n’avait pas ressenti la moindre impatience ni colère vis-à-vis des conducteurs devant qui freinaient comme des fous et dont un grande partie n’avaient même plus de feux arrière, à croire qu’ils ne connaissaient pas le mot « garage ». Néanmoins, aussi heureuse qu’elle pouvait l’être, en voyant Henry-Gabriel elle sentit que quelque chose n’allait pas ce qui, à l’expression de visage et celle dans son regard, n’était pas bien difficile à deviner. Que s’est-il passé ? Ce fut la première question qui lui vint à l’esprit, question qu’elle posa aussitôt au jeune homme dont la mâchoire était crispée et qui semblait plus furieux que jamais.

    Aussi loin que remontait sa mémoire, Emmy-Lee ne se souvenait pas de l’avoir vu ainsi ce qui l’inquiéta d’autant plus tandis qu’elle attendait la réponse du jeune homme. « J’étais venu dans l’espoir de passer une soirée tranquille avec Emmy-Lee Jackson, la femme que j’aime et la mère de ma fille … ». La jeune femme resta muette et fronça les sourcils. Elle tentait de savoir ce qu’il sous-entendait par ce début de phrase et le voyant se diriger vers un meuble un peu plus loin, vers un tiroir bien précis, Emmy-Lee cru l’espace d’un instant que ses jambes n’allaient définitivement plus la porter. Pas ce tiroir … pas ce tiroir … pas … et bien si ce fut précisément ce tiroir qu’Henry-Gabriel ouvrit à son grand désespoir. « Et je découvre qu’elle n’a jamais existé. ». Mon dieu, pourquoi fallait-il que ça lui arrive ? Pourquoi aujourd’hui ? Elle avait rangé cette revue quelques jours plus tôt dans ce tiroir en se promettant de la ranger quelque part où elle serait plus en « sécurité », un endroit où elle aurait été persuadée que personne ne mettrait la main dessus, seulement ceci lui était complètement sortie de la tête. Ce fut le claquement de cette dernière sur la table qui la fit sortir de ses pensées dans un sursaut. Il était vraiment énervé et elle n’était pas même étonnée. Emmy-Lee ne lui avait rien dit pendant ces deux années où ils avaient été en couple, elle avait préféré garder ça pour elle et lorsqu’elle était partie la jeune femme avait pensé bien faire. C’était trop dangereux … cette phrase elle avait dû se la répéter indéfiniment pour parvenir à trouver le courage de ne rien lui dire pour le garder en sécurité et voilà qu’à présent tout son passé, tout ce mensonge dans lequel elle vivait depuis douze ans lui revenait en plein visage. Le regard de la demoiselle quitta le magasine pour se lever doucement en direction d’Henry-Gabriel. Elle se sentait coupable et pourtant elle n’avait aucun mal à le regarder dans les yeux, étrange … « Je te laisse 5 secondes pour m’expliquer… 5…4…3…2…1 ». Emmy-Lee fut incapable de prononcer le moindre mot, voilà pourquoi elle parvenait à le regarder, elle était complètement muette tout d’un coup. Les cinq secondes s’écoulèrent bien trop rapidement pour qu’elle soit capable d’émettre le moindre son. La jeune femme avait pourtant essayé. Sa bouche s’était ouverte, mais rien à faire, tout restait coincé en elle et dans son esprit tout allait bien trop vite pour qu’elle soit capable de former une phrase sensée.

    « Ça va, te donne pas cette peine. Je m’en vais et je t’enverrais une lettre. ». Panique à bord ! Et cette réflexion qui lui donnait la sensation d’être la plus brusque et violente gifle qu’elle eut à encaisser de toute sa vie. Elle devait faire quelque chose, réfléchir au plus vite et l’empêcher de partir. Emmy-Lee devait réagir, il fallait qu’elle se calme et qu’elle trouve les mots pour le retenir, juste quelques instants afin de trouver la bonne manière de lui expliquer. « Oksana McKay … c’est … c’est mon véritable nom. ». Bravo … il ne s’en serait pas douté tout seul, ce n’était pas comme si c’était écrit en grosses lettres jaunes sur la couverture de ce fichu magasine qu’elle avait envie de déchirer en mille morceaux. Emmy-Lee soupira, baissa la tête et ferma les yeux quelques secondes. Si elle voulait le retenir il fallait vraiment qu’elle trouve mieux. Les paupières toujours closes, la jeune femme releva la tête et se massa nerveusement le front, croisa ensuite les bras contre sa poitrine et posa son regard sur Henry-Gabriel. « Je suis russe et australienne et je vis sous une fausse identité depuis douze ans. Je suis – aux dernières nouvelles – la dernière héritière de l’empire pétrolier de mes grands-parents en Russie et à mes dix-huit ans j’ai été victime d’une tentative de meurtre. Depuis j’ai dû me faire passer pour morte et vivre sous l’identité d’Emmy-Lee pour ma protection. ». Dire qu’elle attendait de lui avouer ceci depuis des années sans parvenir à trouver les bons mots, apparemment il lui suffisait d’un moment de panique pour y parvenir sans trop de difficultés. Son regard glissa de nouveau sur le magasine qu’elle attrapa pour regarder cette photo d’elle-même plus jeune alors qu’elle avait gagné cette compétition de surf … ça lui semblait si loin aujourd’hui. A cette époque elle était encore Oksana, ses parents étaient encore en vie, elle n’avait pas à craindre pour sa vie et elle était heureuse. Emmy-Lee reposa la revue là où elle l’avait prise, reporta son attention vers le jeune homme mais ne tenta pas même de faire diminuer la distance entre eux deux. « Ça ne pardonne en rien le mensonge, mais je n’avais pas le droit d’en parler, ça t’aurais mis en danger … Les Russes sont capables de tout pour m’atteindre s’ils viennent à découvrir que la petite héritière d’Oulanov est toujours en vie. Henry, que ça soit Emmy-Lee ou Oksana, dans le fond ça ne change pas grand-chose, j’ai toujours été moi-même, seule mon histoire était différente. ».
    OMG ! J'ai réussi à faire plus court 28 emry • ❝ lie to me ❞ 1656269883
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    MessageSujet: Re: emry • ❝ lie to me ❞ emry • ❝ lie to me ❞ EmptyMer 30 Mai - 23:15

    Pour le coup, Henry ne faisait vraiment pas attention à Emmy-Lee. C’était comme s’il se moquait éperdument de ce qu’elle pouvait bien ressentir face à son comportement totalement opposé à celui qu’elle lui avait toujours connu. Cette photo avait été la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase. Cette photo avait une fois de plus chamboulé sa vie en y occasionnant autant de dégâts qu’un puissant ouragan. Tout ce changement s’était produit trop vite. Beaucoup trop vite pour qu’Henry ait le temps de faire le tri de toutes les données et lui trouver une seule raison valable de lui avoir caché une chose pareille. Ainsi donc, Emmy-Lee Jackson n’était autre qu’Oksana McKay, une riche héritière comme en attestait le morceau de papier qu’il avait trouvé. Tout était toujours question de morceau de papier avec elle. La lettre et maintenant ça. A croire que leur histoire n’était qu’un puzzle que l’on prenait plaisir à défaire une fois correctement reconstitué. Il avait la main sur la poignée de la porte lorsque la jeune femme consentit enfin à ouvrir la bouche. « Oksana McKay … c’est … c’est mon véritable nom. ». Il sentait que c’était une ‘introduction’ à l’explication qu’il avait demandé, mais Henry-Gabriel n’était plus vraiment sûr de vouloir l’entendre cette fois-ci. Et si elle lui servait un autre mensonge ? De toute manière, il était bien trop en colère pour ressentir une once de sympathie à son égard. Il se sentait comme trahi. Encore une fois. Il avait laissé couler la première fois lorsqu’il avait appris la raison de son départ, la deuxième fois lorsqu’il avait su que Lennon existait et qu’elle ne lui en avait jamais tenu informé, mais là… c’était la fois de trop. « Oui, ça j’ai saisi. » ajouta-t-il sèchement, une phrase qui sonnait presque comme un avertissement sur ce qu’elle s’apprêtait à lui servir.

    « Je suis russe et australienne et je vis sous une fausse identité depuis douze ans. Je suis – aux dernières nouvelles – la dernière héritière de l’empire pétrolier de mes grands-parents en Russie et à mes dix-huit ans j’ai été victime d’une tentative de meurtre. Depuis j’ai dû me faire passer pour morte et vivre sous l’identité d’Emmy-Lee pour ma protection. ». La colère d’Henry-Gabriel retomba aussi rapidement qu’un flamby mal retourné (désolée, j’avais cette image en tête). Les mots ‘héritière’, ‘empire pétrolier’, ‘tentative de meutre’, ‘morte’ et ‘protection’ résonnaient dans sa tête. Ils étaient – pour ainsi dire – les seules choses qu’Henry avait plus ou moins assimilé. C’était une histoire de dingue et digne d’un film d’action, mais elle semblait être l’histoire de sa vie s’il en croyait l’expression empreinte de gravité qui était affichée sur ses traits. « Ça ne pardonne en rien le mensonge, mais je n’avais pas le droit d’en parler, ça t’aurais mis en danger … Les Russes sont capables de tout pour m’atteindre s’ils viennent à découvrir que la petite héritière d’Oulanov est toujours en vie. Henry, que ça soit Emmy-Lee ou Oksana, dans le fond ça ne change pas grand-chose, j’ai toujours été moi-même, seule mon histoire était différente. ». Henry-Gabriel fronçant quelques les sourcils et pinça les lèvres en levant les yeux au ciel. Décidément, il ne se ferait jamais à toute cette histoire, tout ce bordel qu’était sa vie depuis qu’il avait ouvert ses yeux sur le monde. Franchement, la vie ne l’avait pas gâté de ce côté-là, pas étonnant qu’il prêchait la normalité et surtout, la tranquilité. « On ne sera jamais tranquilles. » lâcha-t-il dans un soupir, en aparté.

    « Tout est toujours question de me protéger moi. Je suis Duc et je sais que ça ne fait pas de moi quelqu’un d’invincible, mais ça fait de moi une personne protégée. Tu devrais savoir aussi que je reste hermétique pour tout ce qui est de l’ordre des secrets. Tu aurais dû me faire confiance. Tu aurais dû tout me dire ! » répondit-il, la voix baignée de reproches qu’il ne parvenait pas à taire. « Et tu te trompes, ça aurait tout changé pour moi de le savoir ! Là c’est… c’est trop. Trop d’un coup. J’ai l’impression de tout me prendre au coin du nez depuis que je suis ici. J’en ai assez entendu pour ce soir. » dit-il en sortant, refermant rapidement la porte derrière lui. Il resta près de cinq longues minutes à l’extérieur, sur le pas de la porte, à se frapper l’arrière du crâne contre celle-ci. Cinq minutes après lesquelles il frappa de nouveau à la porte, attendant qu’Emmy-Lee ne vienne lui ouvrir.
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    MessageSujet: Re: emry • ❝ lie to me ❞ emry • ❝ lie to me ❞ EmptyVen 1 Juin - 16:50

    Son monde entier lui donnait l’impression d’être en train de s’effondrer. Elle n’avait rien vu venir et la jeune femme aurait souhaité que ça ne soit pas le cas. Pourquoi fallait-il qu’une journée qui avait fini par bien tourner se termine en un véritable désastre ? Non, Emmy-Lee n’exagérait en rien en pensant ça, parce que c’était bien de cela dont il s’agissait : d’un désastre. Elle avait menti pendant près de quatre ans – si on comptait les deux ans passés à New York – à son sujet et la vérité revenait bien trop vite au sein de ce couple qui n’en était pas tellement un finalement. Rien ne se passait comme prévu entre eux et si jamais c’était le cas, il y avait toujours quelque chose pour venir tout briser. Était-ce un amour interdit ? Comment pouvait-elle sincèrement le savoir ? Pourtant, c’était l’impression qu’elle avait depuis quelques années. Ils ne pouvaient pas être heureux, ils avaient beau tout donner pour parvenir au bonheur, c’était impossible cependant la jeune femme n’avait jamais baissé les bras, pour elle, pour eux et pour Lennon. Certes, elle avait fui et n’avait pas essayé de reprendre contact, mais son espoir ne s’était pas éteint, non elle avait continué d’espérer encore et encore, de croire à ce rêve qui lui permettait de tenir parce qu’elle refusait de lâcher prise. Emmy-Lee était, finalement, bien heureuse d’avoir confié sa fille à Mia. Lennon était mieux loin de ce désastre, de cette situation sur laquelle elle n’avait pas le moindre contrôle … quoi qu’il aurait fallu qu’elle essaye avant de penser ne pas en avoir. Elle était prise de court. Elle ignorait comment réagir et dans son esprit c’était la panique. Jamais elle n’avait imaginé que la vérité serait dévoilée ainsi, pas aussi vite et pas alors qu’ils venaient tout juste de se retrouver. Leur bonheur aura été de courte durée … une fois de plus. Pourtant, elle avait voulu le lui avouer, Emmy-Lee n’avait espéré que cela et ce bien même avant de fuir, dans les débuts de leur relation. La jeune femme voulait être franche avec lui, qu’Henry-Gabriel connaisse tout de sa vie y compris les moments les moins joyeux de son existence, toutefois elle n’avait rien fait. A chaque fois qu’elle avait tenté quelque chose, les paroles de son grand-père lui revenaient à l’esprit et la coupaient dans son élan bien malgré elle. Surtout, en aucun cas tu ne devras dire la vérité, tu m’entends ? Peu importe de qui il s’agit, ce secret doit le rester tant que nous serons en vie et toi en danger. Il y avait plus joyeux, néanmoins son grand-père avait eu raison et ce même si cette pensée lui déplaisait. Elle comprenait les risques. Elle savait que la fortune et l’empire que sa famille maternelle avait bâti était convoitée, surtout dans un pays comme la Russie. La mafia ne faisait pas de cadeau et elle ne supportait pas ne pas avoir le contrôle sur quelque chose d’aussi important.

    Emmy-Lee l’avait saisi à dix-huit ans, lorsqu’elle avait pris cette balle qui lui avait laissé une jolie cicatrice – ou pas – non loin de son nombril. Pourtant, elle avait tellement souhaité dire la vérité à Henry-Gabriel. Elle ne le voulait pas en danger, mais elle n’avait pas non plus supporté le fait de lui mentir si longtemps alors qu’elle avait entièrement confiance en lui. La jeune femme aurait pu prétexter qu’elle ne voulait pas que les oreilles indiscrètes de madame Mills viennent à apprendre la vérité, seulement ce n’était qu’une excuse qui ne tenait pas debout puisqu’elle avait rêvé pouvoir dire ceci à cette femme pour lui faire comprendre combien elle était plus riche qu’elle, enfin dans les années à venir. Mais là, tout allait trop vite. Henry-Gabriel venait d’apprendre la vérité à son sujet de la pire façon, quoi que le pire aurait été de l’apprendre à travers une reportage sans doute. Elle savait qu’elle aurait dû cacher ce magazine, qu’elle aurait même dû le détruire. Tout avait été fait de façon à la protéger et à ce que personne ne trouve de détails similaires à la vie d’Emmy-Lee Pippa Jackson, mais apparemment quelqu’un n’avait pas assez bien fait son travail, comme elle. Il y avait aussi Lennon qu’elle voulait préserver de cela. Certes, plus tard elle aurait été dans l’obligation de dévoiler la vérité à sa fille, de lui faire part de cet avenir qu’elle ne voulait pas pour elle et du fait qu’elle avait menti à son père, seulement elle avait préféré ne pas trop y penser pour l’instant et permettre à son enfant de vivre aussi normalement que possible. Emmy-Lee fut impressionnée par son débit de paroles et également par le fait qu’elle venait déballer une grande partie de la vérité sans trop de difficultés. Cette vérité lui brûlait la langue depuis trop longtemps maintenant. En parler était comme se délivrer d’un poids bien que ce dernier fut aussitôt remplacé par la culpabilité de lui avoir caché quelque chose d’aussi important. « On ne sera jamais tranquilles. ». Emmy-Lee leva un regard timide en direction du jeune homme et se mit à soupirer en se mordillant la lèvre inférieure. Elle était bien d’accord avec lui sur ce point et aujourd’hui elle était la seule fautive, du moins en quelque sorte. Même si elle n’avait rien demandé de tout cela et qu’elle aurait préféré vivre sous sa véritable identité, le fait était qu’elle lui avait tout de même menti, elle et personne d’autre bien que cela était une obligation qu’on lui avait imposée douze ans auparavant.

    « Tout est toujours question de me protéger moi. Je suis Duc et je sais que ça ne fait pas de moi quelqu’un d’invincible, mais ça fait de moi une personne protégée. Tu devrais savoir aussi que je reste hermétique pour tout ce qui est de l’ordre des secrets. Tu aurais dû me faire confiance. Tu aurais dû tout me dire ! ». Emmy-Lee avala sa salive avec difficulté. Son regard était toujours posé sur le jeune homme, mais elle n’osait pas croiser le sien. Oui, elle savait bien tout ceci. Elle savait qu’il était à même de se défendre par lui-même, néanmoins c’était sans doute son côté maternelle qui la poussait à toujours agir de sorte à protéger ses proches. Henry-Gabriel n’avait peut-être pas non plus idée de l’ampleur du danger dont elle tâchait de le préserver, elle-même n’en avait pas entièrement conscience. Bien qu’elle ait été une victime de ceux qui en avaient après l’argent de sa famille, elle n’était tout de même pas entièrement consciente de ce dont ils étaient capables pour parvenir à leurs fins. La jeune femme préféra ne rien dire, elle sentait bien trop les reproches dans le ton que le jeune homme employait en s’adressant à elle et elle savait combien il avait raison de réagir ainsi. « Et tu te trompes, ça aurait tout changé pour moi de le savoir ! Là c’est… c’est trop. Trop d’un coup. J’ai l’impression de tout me prendre au coin du nez depuis que je suis ici. J’en ai assez entendu pour ce soir. ». Emmy-Lee releva si brusquement la tête qu’un vertige la gagna bien qu’elle parvint tout de même à garder l’équilibre. Elle ouvrit la bouche afin de parvenir à le faire rester, cependant ce fut la seule chose qu’elle fut capable de faire. Bon sang ! Mais pourquoi était-elle si incapable de s’exprimer ce soir ? Pourtant, elle voulait se justifier et tenter de se faire pardonner, néanmoins cela semblait relever du miracle et malgré le sursaut dû au claquement de la porte de l’appartement, Emmy-Lee resta figée sans savoir si elle devait aller s’enfermer dans sa chambre ou lui courir après.

    La colère s’empara tout doucement d’elle, s’insinuant dans son esprit avec une lenteur agaçante et une fois qu’elle eut pris le contrôle d’elle, la jeune femme attrapa le vase en verre posé sur la table près du magazine et le lança à travers la pièce jusqu’à ce qu’il aille se briser en mille morceaux contre le mur voisin. Incapable de contenir plus longtemps toute cette colère qu’elle avait en elle, la jeune femme se mit à prononcer à voix haute toutes les insultes qu’elle connaissait en russe et autant dire qu’il y en avait un bon nombre et que l’accent de cette langue permettait parfaitement de comprendre que ce n’était rien de bien agréable. Cinq minutes s’écoulèrent tandis qu’elle avait pratiquement retourné tout le salon et toute la salle à manger, déchirant par la même occasion le magazine qui était à la source de tout cela avant de se laisser tomber par terre, à bout de force. Les larmes aux yeux, Emmy-Lee inspira profondément pour se calmer et passa son index sous ses yeux pour empêcher ces perles salées de rouler le long de ses joues. Lorsque des coups furent portés à la porte de son appartement, la jeune femme passa quelques instants à fixer cette dernière tout en se demandant si elle devait ouvrir ou non … de toute manière qu’avait-elle à perdre maintenant ? Debout sur ses deux jambes, les yeux rougis par ces larmes qu’elle tentait de retenir, elle parvint jusqu’à la porte qu’elle ouvrit sans la moindre délicatesse, le regard furieux. « Quoi ?! ». Ses yeux se posèrent sur Henry-Gabriel qu’elle pensait déjà loin à présent et sa mâchoire se crispa quelque peu tandis qu’elle n’essayait même pas de cacher sa colère et son désarroi. « De nouveaux reproches ? Parce que je pense en avoir assez pour la soirée là ! Oh … attends, ça sera peut-être un jugement de valeur pour me dire à quel point c’est mal de mentir ?! Hm … le jour où tu te prendras une balle parce que tu as la malchance d’être la dernière héritière d’une société que tu ne veux pas et qui mets ta vie en danger alors que tu ne rêvais que de devenir surfeur professionnel, ton jugement de valeur tu auras le droit de me le donner ! ». Son ton jusqu’alors parfaitement impassible venait de se transformer en un cri presque hystérique. Elle était incapable de contenir sa colère et même si cette dernière était pour elle, c’était Henry-Gabriel qui y avait le droit.
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    MessageSujet: Re: emry • ❝ lie to me ❞ emry • ❝ lie to me ❞ EmptyDim 3 Juin - 13:56

    Oksana McKay. Ce nom défilait sans cesse dans son esprit. Il n’arrivait à croire qu’Emmy-Lee lui ait caché autant de choses et encore du mal à se rendre compte que tout lui tombait dessus en l’espace de quelques jours à peine. C’était trop pour un seul homme. Henry-Gabriel avait longtemps cru que son amour pour Emmy-Lee était la chose la plus sincère de son monde, mais il se rendait compte que le tout avait été bercé d’illusions. Ils s’aimaient, certes, mais les personnes qui s’aiment sincèrement ne se cachent jamais ce genre de choses. Comment pouvait-elle douter de lui ? Comment pouvait-elle croire un seul instant que l’annonce de sa véritable identité pouvait le mettre en danger ? Ne l’avait-elle pas déjà mis en danger lorsqu’ils avaient décidé de vivre leur idylle ? Les raisons évoquées lors de son départ étaient-elles vraiment justifiées ? La revoir avait peut-être balayé certaines questions qu’ils se posaient depuis près de 2 ans, mais elles avaient rapidement été remplacées par d’autres qui lui minaient le moral tout autant, si ce n’est plus. La légère brise qui fouettait son visage sembla lui faire le plus grand bien. Il ne doutait pas de l’état dans lequel Emmy-Lee devait sûrement se trouver et décida de revenir sur ses pas. Henry-Gabriel s’était injustement conduit avec elle. Certes, elle lui avait caché la vérité, mais elle ne lui avait pas menti non plus alors il se devait de faire un effort et ce, même s’il ne pouvait s’empêcher de marquer une certaine distance entre eux. Quels secrets lui cacha-t-elle encore ? Au moment où il frappa contre la porte, il entendit un bris de verre caractéristique qui l’obligea à faire un petit mouvement de recul, regrettant presque d’avoir frappé de nouveau à la porte. Dans quel état allait-elle lui ouvrir ? Le Duc de Glamorgan en avait presque peur.

    Et il y avait de quoi ! Ce fut une Emmy-Lee/Oksana furieuse et en proie aux larmes qui lui ouvrit en le fusillant d’un regard qui aurait pu le transformer en passoire s’il avait lancé des éclairs. « Quoi ? » Cracha-t-elle, amère. Henry-Gabriel baissa les yeux comme un gamin pris en faute s’attendant à recevoir les pires foudres parce que même s’il ne l’avait jamais connu en colère, il sentait déjà qu’il allait subir les pires foudres. Il leva les mains et ouvrit la bouche, prêt à la devancer, mais cette fois-ci, Emmy-Lee était tellement remontée qu’elle prit de l’avance sur lui et sembla même s’en donner à cœur joie. « De nouveaux reproches ? Parce que je pense en avoir assez pour la soirée là ! Oh … attends, ça sera peut-être un jugement de valeur pour me dire à quel point c’est mal de mentir ?! Hm … le jour où tu te prendras une balle parce que tu as la malchance d’être la dernière héritière d’une société que tu ne veux pas et qui mets ta vie en danger alors que tu ne rêvais que de devenir surfeur professionnel, ton jugement de valeur tu auras le droit de me le donner ! ». Henry-Gabriel soupira et ses épaules se voûtèrent d’un même mouvement. Il se sentait mal, surtout en apprenant qu’elle avait déjà été victime d’une tentative de meurtre comme elle le lui avait si bien fait comprendre. « Non, je ne suis pas revenu pour te faire des reproches. Je me demandais simplement si je pouvais profiter du dîner que je nous ai préparés pour faire la connaissance d’Oksana. » lâcha-t-il dans un souffle, misérable. « Écoutes, mon existence même n’est que mensonge depuis que je suis né. A part Alwena, toi… et Lennon maintenant, il n’y a jamais rien eu de vrai alors forcément apprendre que tu m’as caché un truc aussi important ça m’a... ». Il soupira, incapable de trouver le bon mot pour exprimer ce qu’il ressentait. « Encore une fois, j'ai agi égoïstement. J'aurais dû entendre ce que tu avais à me dire. »


    C'est court T_T
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    MessageSujet: Re: emry • ❝ lie to me ❞ emry • ❝ lie to me ❞ EmptyLun 18 Juin - 19:08


    feeling the moment slip away
    C’était bien la première fois en deux ans qu’elle perdait autant le contrôle d’elle-même. Elle avait déjà été en colère puisque, après tout, elle était humaine comme toutes les personnes vivant sur cette planète, toutefois elle avait toujours su se contenir un minimum ou tout simplement refouler le tout en elle, mais cette fois ce fut impossible. La jeune femme accumulait bien trop pour une seule et même personne. Elle n’était pas surhumaine, elle ne pouvait pas tout encaisser et continuer d’aller bien indéfiniment car elle savait que tôt ou tard tout finirait par exploser et ça n’allait pas être forcément beau à voir. Ce soir, elle avait évacué un petit peu de cette colère qui la rongeait de l’intérieur. Emmy-Lee avait été incapable de se contenir plus longtemps. Il lui avait fallu se défouler sur quelque chose afin de ne pas devenir folle même si au vu de la réaction qui l’avait gagné c’était à se demander si, justement, elle ne l’était pas devenue. Avec les années, la jeune femme était parvenue à se rendre compte que Lennon et Henry-Gabriel étaient ce qu’il y avait de plus réels dans sa vie et que sans eux elle aurait eu beaucoup de mal à trouver un sens à son existence, tout du moins après avoir fait leur rencontre. C’était principalement pour sa fille qu’elle avait tenu ces deux dernières années, pour sa fille mais également pour l’amour qu’elle avait pour Henry-Gabriel et qui ne s’était pas estompé avec les années. Emmy-Lee ne pouvait pas concevoir un monde sans eux, ça lui paraissait tout simplement impossible et irréel. Bien sûr, elle avait été dans l’obligation de se l’imaginer un petit peu sans l’homme qu’elle aimait lorsqu’elle avait pris la fuite du Royaume-Uni, cependant elle n’avait pas baissé les bras même s’il lui était arrivé régulièrement d’essayer de se convaincre qu’elle devait passer à autre chose et qu’il n’allait jamais revenir dans sa vie, hormis pour une colère noire lorsqu’il apprendrait l’existence de Lennon. Tout lui avait donc semblé si magique et beau lorsqu’il était revenu auprès d’elle, lorsqu’il avait fait en sorte de la retrouver après avoir découvert la vérité grâce à Alwena et voilà qu’à présent tout s’effondrait de nouveau autour d’eux deux, à croire que le mauvais œil les poursuivait et que leur amour était défendu.

    C’était une chose qu’Emmy-Lee ne pouvait pas accepter. A présent qu’il était un tant soit peu de retour dans sa vie, elle refusait de le laisser lui échapper de nouveau sauf que cette fois tout était de sa faute et c’était sans doute la raison pour laquelle la rage l’avait si facilement envahi. Elle savait qu’elle aurait dû lui dire la vérité, Henry-Gabriel le méritait bien après tout ce qu’il avait vécu, après ces années dans le mensonge, mais non, la jeune femme en avait été incapable par peur. Oui, elle avait peur pour lui, toutefois il fallait également avouer qu’Emmy-Lee avait peur de la réaction du trentenaire si jamais il apprenait la vérité à son sujet. L’aimerait-il toujours autant ou allait-il préféré la quitter une bonne fois pour toute ? De multiples questions à ce sujet lui trottaient dans la tête et c’était bien loin d’être agréable. La peur l’avait envahi plusieurs fois par le passé, mais aussi lorsqu’il était revenu car elle savait que, tôt ou tard, elle allait être dans l’obligation de lui avouer la vérité à son sujet, de lui parler de ses origines et de cette menace qui planait toujours au-dessus de sa tête après douze ans et alors qu’elle était censée être morte. La réaction d’Henry-Gabriel lui avait fait mal, mais bien moins que sa culpabilité. Si à présent elle le perdait, Emmy-Lee aurait conscience du fait que c’était entièrement de sa faute et c’était quelque chose qui la mettait hors d’elle, ce que l’état de l’appartement laissait facilement deviner. Néanmoins, s’énerver de la sorte venait de lui faire le plus grand bien. Elle allait sans doute devoir tout ranger avant le retour de sa colocataire – afin d’éviter un interrogatoire sur ce qui avait bien la pousser à faire un tel massacre – mais elle sentait comme un poids en moins sur ses épaules même si les larmes n’avaient pas tardé à prendre la suite. Il y avait longtemps qu’elle n’avait pas autant pleuré. Ça lui arrivait par moment, lorsqu’elle se retrouvait seule dans sa chambre à penser ou lorsqu’elle regardait sa fille dormir en se rappelant que le père de cette dernière avait manqué tant de bons moments par sa faute. Cependant, pleurer comme elle était en train de le faire, au beau milieu de ce champ de bataille, il y avait une éternité que ça ne lui était pas arrivée. Même lorsqu’elle ouvrit la porte et fit de nouveau face à Henry-Gabriel, elle fut incapable de faire disparaître ses larmes et frustrée, elle en était même venue à s’énerver sans raison précise contre le jeune homme.

    « Non, je ne suis pas revenu pour te faire des reproches. Je me demandais simplement si je pouvais profiter du dîner que je nous ai préparés pour faire la connaissance d’Oksana. ». Sa colère se dissipa aussitôt. Il avait suffi de quelques paroles venant du jeune homme pour qu’elle se calme d’un coup. Emmy-Lee mordilla nerveusement sa lèvre inférieure et passa le revers de son index sous ses yeux pour tâcher de faire disparaitre ses larmes bien que ces dernières continuaient de couler de temps en temps le long de ses joues. L’entendre parler d’Oksana était si étrange et pourtant elle s’était déjà imaginée plusieurs fois ce jour où, enfin, elle lui aurait dit la vérité et lui aurait parlé de qui elle était vraiment. « Écoutes, mon existence même n’est que mensonge depuis que je suis né. A part Alwena, toi … et Lennon maintenant, il n’y a jamais rien eu de vrai alors forcément apprendre que tu m’as caché un truc aussi important ça m’a ... Encore une fois, j'ai agi égoïstement. J'aurais dû entendre ce que tu avais à me dire. ». Emmy-Lee secoua la tête de gauche à droite en continuant de mordiller sa lèvre. Elle avait encore besoin de quelques secondes pour se remettre un tant soit peu de ses émotions et pouvoir parler calmement cette fois. « Tu as réagi comme n’importe quelle autre personne à ta place. Je n’aurais jamais dû te cacher la vérité à mon sujet, on s’était promis d’être toujours sincères l’un envers à l’autre et je n’ai pas joué le jeu. ». La jeune femme baissa les yeux dans un soupire et se décida finalement à faire un pas sur le côté en ouvrant la porte de sorte à ce qu’il puisse entrer. Tant pis pour l’état des lieux, de toute manière vu son excès de colère l’intérieur n’était pas une grande surprise. Emmy-Lee referma la porte derrière eux et resta collée à cette dernière. « Je suis désolée de m’être emportée, je n’avais pas le droit de m’énerver comme ça. Ça fait tellement longtemps que je vis avec le fait que je ne peux pas être totalement moi et ce contre ma volonté qu’entendre ça se retourner contre moi m’a fait perdre les pédales. ». Et c’était peu dire. Son regard dévia du visage d’Henry-Gabriel pour aller se poser vers le sol. Emmy-Lee sentait encore qu’un sanglot n’allait pas tarder à la secouer, mais la jeune femme fit de son mieux pour rester calme et empêcher de nouvelles larmes de l’assaillir.
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    MessageSujet: Re: emry • ❝ lie to me ❞ emry • ❝ lie to me ❞ EmptyMar 19 Juin - 17:56

    Henry-Gabriel avait l’impression de passer sa vie à décevoir son entourage pour ensuite s’excuser de son comportement et tenter de réparer les pots cassés. Un bon à rien, voilà ce qu’il était par moment ! Ceci dit, sa vie avait pris un tournant à 180° qui l’avait désarçonné au point que le britannique réagissait machinalement sans vraiment réfléchir à la conséquence que pouvait avoir ses actes ou ses paroles et il finissait toujours pas blesser ses proches malgré lui. Alwena avait été la première à en faire les frais, enfin, la première dont il se souciait vraiment puisque son père avait été sa toute première victime de choix et qu’Henry-Gabriel avait presque éprouvé un certain plaisir à le ridiculiser publiquement. Aujourd’hui, la situation était différente. Il tenait réellement à Emmy-Lee/Oksana, peu lui importait sa véritable identité parce qu’à la fin de la journée, ses sentiments envers elle restaient inchangés et il n’avait pas traversé un continent pour se voir échouer si près du but ! « Tu as réagi comme n’importe quelle autre personne à ta place. Je n’aurais jamais dû te cacher la vérité à mon sujet, on s’était promis d’être toujours sincères l’un envers l’autre et je n’ai pas joué le jeu. ». La voyant se décaler, Henry-Gabriel entra à l’intérieur et remarqua qu’en à peine 5 minutes, la maison semblait avoir été victime d’une véritable tempête et il nota dans un coin de sa tête de ne plus jamais la mettre en colère. « On a tous nos petits secrets, il y a bien des choses que je t’ai caché moi aussi, enfin… » dit-il, faisant comprendre d’un petit mouvement de tête qu’il ne lui avait jamais rien caché d’aussi ‘gros’ qu’une fausse identité. Non, il était bel et bien le Duc de Glamorgan pour son plus grand désarroi. Tandis qu’il avançait, Henry-Gabriel remarqua qu’Emmy-Lee ne le suivait pas et se tourna de nouveau vers elle pour l’interroger du regard tandis qu’elle s’était appuyée contre la porte tout juste refermée. Le trentenaire pivota alors sur ses pieds, amorçant un demi-tour au moment où elle reprenait la parole.

    « Je suis désolée de m’être emportée, je n’avais pas le droit de m’énerver comme ça. Ça fait tellement longtemps que je vis avec le fait que je ne peux pas être totalement moi et ce contre ma volonté qu’entendre ça se retourner contre moi m’a fait perdre les pédales. ». Henry-Gabriel poussa un soupir et l’attrapa doucement par le bras avant de l’emmener dans la cuisine qui – par chance – semblait avoir échappé à l’ouragan ‘Oksana’. « Tu as parfaitement le droit de t’énerver, il y a de quoi devenir fou avec une histoire pareille. Je me suis déjà énervé pour beaucoup moins que ça. » tenta-t-il de la rassurer. En effet, les tabloïds se souvenaient encore parfaitement de ses frasques qu’ils n’hésitaient pas à ressortir lorsque l’occasion s’y prêtait comme pour lui rappeler qu’une erreur n’était jamais totalement oubliée. « Je ne te forces pas à m'en parler davantage, je me contenterais de ce que tu m'as dit si c'est ce que tu souhaite. Je sais ce que c'est que d'avoir quelques secrets de famille que l'on préfère garder pour soi pour se protéger. Revenons-en à ce que j'avais prévu pour la soirée, ça te va ? J'ai même cuisiné, c'est la première fois que je cuisine. » dit-il, retournant au fourneau pour surveiller la cuisson de ce qu'il avait préparé.

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    MessageSujet: Re: emry • ❝ lie to me ❞ emry • ❝ lie to me ❞ EmptyMar 19 Juin - 23:05

    Dès que Cerise allait rentrer, elle allait se faire tuer. L’appartement venait de subir la pire tempête qu’il puisse exister en son sein. La jeune femme avait quasiment tout retourné dans son excès de colère sans même se demander si elle allait le regretter par la suite, la seule chose qui avait importé était d’extérioriser la colère qu’elle avait en elle, la faire diminuer un tant soit peu pour ne pas devenir pire à force de tout encaisser car c’était là son principalement défaut. Emmy-Lee avait cette tendance à tout garder en elle pour mieux exploser par la suite, elle intériorisait parce qu’elle refusait de montrer lorsqu’elle allait mal sauf qu’au final c’était quasiment tout qu’elle gardait en elle, à part peut-être sa joie et sa bonne humeur et encore. Mais là, la jeune femme en avait été tout bonnement incapable et elle avait littéralement perdue le contrôle d’elle-même et bien qu’elle savait qu’une fois sa colocataire de retour allait avoir le droit au sermon du siècle, Emmy-Lee ne parvenait pas à s’en vouloir tant agir ainsi lui avait fait du bien. Il était déjà difficile de mentir à tout son entourage tous les jours alors le fait que ce mensonge se retourne contre elle avec la personne qu’elle aimait le plus au monde était totalement impossible à supporter. Elle aurait pu lui courir après, mais la demoiselle savait pertinemment que sous l’effet de cette même colère elle aurait dit tout un tas de paroles qu’elle n’aurait pas forcément pensé mais qui auraient franchi le seuil de sa bouche bien plus vite qu’elle ne l’aurait voulu. Toutefois, malgré le fait qu’elle s’en était prise à Henry-Gabriel lorsqu’elle lui avait de nouveau ouvert la porte, elle était heureuse qu’il ne soit pas définitivement partit et elle était également surprise. Après tout elle lui avait menti durant toutes ces années, premièrement pour sa véritable identité puis ensuite pour Lennon, même si sur ce point elle ne considérait pas cela comme un mensonge puisqu’elle s’était « contentée » de ne rien lui dire. Son regard balaya la pièce en quelques secondes. Elle avait vraiment fait un carnage et même si elle se mettait tout de suite à ranger tout ça, sa petite crise serait toujours visible d’autant plus qu’elle avait cassé un ou deux vases dans sa crise hystérique.

    Pourtant, ce n’était pas son genre de s’emporter autant, elle savait être calme même si tout un tas de choses l’agaçait, pas seulement à cause du fait qu’elle intériorisait, mais simplement parce qu’elle avait toujours été ainsi, elle était calme et pas toujours sûre d’elle. Chaque jour elle continuait de chercher sa place dans ce monde et c’était pour ne pas paniquer qu’Emmy-Lee avait appris à être maitresse d’elle-même … jusqu’à ce soir. « Tu as parfaitement le droit de t’énerver, il y a de quoi devenir fou avec une histoire pareille. Je me suis déjà énervé pour beaucoup moins que ça. ». La jeune femme s’était laissé entraîner en direction de la cuisine sans rien ajouter. Ses yeux étaient posés sur le visage d’Henry-Gabriel tandis qu’une moue désolée apparaissait sur le sien. Elle s’en voulait déjà de s’être autant énervée contre lui en si peu de temps et malgré ses paroles, la culpabilité de la jeune femme ne se dissipait que très peu. « Je ne te forces pas à m'en parler davantage, je me contenterais de ce que tu m'as dit si c'est ce que tu souhaites. Je sais ce que c'est que d'avoir quelques secrets de famille que l'on préfère garder pour soi pour se protéger. Revenons-en à ce que j'avais prévu pour la soirée, ça te va ? J'ai même cuisiné, c'est la première fois que je cuisine. ». Un léger soupire s’échappa de ses narines. Emmy-Lee alla prendre place de l’autre côté du plan de travail sur lequel elle s’accouda en regardant dans la direction du jeune homme. Elle ne put s’empêcher de sourire en le voyant surveiller si sérieusement la cuisson des plats qu’il avait préparé, une image qu’elle n’avait encore jamais eu l’occasion de voir jusque-là. Quant à savoir si le fait de revenir à ce qu’il avait prévu pour la soirée lui convenait, Emmy-Lee y répondit par un bref geste de la tête pour reprendre aussitôt sa position légèrement avachi. « Seulement … ma famille c’est toi et Lennon. Si je veux la protéger de tout ça il faut au moins que tu saches la vérité. ». Emmy-Lee se redressa et se mit à se balancer d’avant en arrière, les mains posées sur le bord du plan de travail afin de garder l’équilibre.

    Le seul souci était qu’elle ne savait pas du tout par où commencer tant cette histoire pouvait être longue. La jeune femme se mit à mordiller sa lèvre inférieure, le regard perdu droit devant elle tandis qu’elle réfléchissait. Il lui fallut quelques instants pour enfin revenir à elle et poser de nouveau son regard sur Henry-Gabriel. « Je bénéficie d’une protection depuis douze ans. A 18 ans la mafia a tenté de me tuer pour qu’une fois mes grands-parents décédés ce soit eux qui récupèrent leur société pétrolière et mon grand-père a tenu à ce que je sois en sécurité jusqu’à ce que je touche mon héritage. Avant ça j’étais juste une banale jeune fille qui avait perdu ses parents dans un accident de voiture auquel j’ai survécu parce que mon père a su pour la première fois faire un acte de courage et sacrifier sa vie pour la mienne. Je suis née en Antarctique, sur une base militaire puisque ma mère était dans l’air force et mon père était scientifique. J’ai fait du surf pendant plusieurs années et je rêvais de devenir professionnelle avant que tout me tombe dessus … ». Ce n’était que de petits détails, mais ils résumaient parfaitement sa vie passée, la vie d’Oksana, celle qu’elle regrettait si souvent et même si Emmy-Lee venait de le dire quelque peu dans le désordre, c’était – selon elle – le plus important à savoir pour l’instant. « Oh … et lorsque j’ai été envoyée en Angleterre sous ma nouvelle identité et que j’ai commencé mes études de Droit, j’ai rencontré un charmant jeune homme au cours d’une soirée qui pendant deux années m’a donné l’impression d’être la princesse ayant trouvé son prince charmant. ». Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres. Emmy-Lee cessa enfin de se balancer, elle s’éloigna de l’endroit où elle se trouvait pour se rapprocher du jeune homme et laisser sa curiosité la pousser à regarder ce qu’il avait préparé pour eux.
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    MessageSujet: Re: emry • ❝ lie to me ❞ emry • ❝ lie to me ❞ EmptyMer 20 Juin - 15:46

    « Seulement … ma famille c’est toi et Lennon. Si je veux la protéger de tout ça il faut au moins que tu saches la vérité. ». Henry-Gabriel ouvrit la bouche, prêt à émettre une objection, mais décida de se taire. Cette explication, il l’avait voulu et la refuser maintenant aurait été parfaitement ridicule. Le britannique ne voulait pas la mettre mal à l’aise, l’obliger à ressasser un passé qui la suivait comme une ombre prête à l’engloutir à la moindre occasion comme cela venait tout juste de ce produire, mais il savait que ce n’était que le sommet de l’iceberg et que ce qu’elle lui dirait ne ferait que renforcer son sentiment d’impuissance. « Je bénéficie d’une protection depuis douze ans. A 18 ans la mafia a tenté de me tuer pour qu’une fois mes grands-parents décédés ce soit eux qui récupèrent leur société pétrolière et mon grand-père a tenu à ce que je sois en sécurité jusqu’à ce que je touche mon héritage. Avant ça j’étais juste une banale jeune fille qui avait perdu ses parents dans un accident de voiture auquel j’ai survécu parce que mon père a su pour la première fois faire un acte de courage et sacrifier sa vie pour la mienne. Je suis née en Antarctique, sur une base militaire puisque ma mère était dans l’air force et mon père était scientifique. J’ai fait du surf pendant plusieurs années et je rêvais de devenir professionnelle avant que tout me tombe dessus … ». La messe était dite. Comme il s’y était attendu, son discours ne l’enchantait pas vraiment. La savoir en danger avait réveillé son besoin de jouer les preux chevaliers en la protégeant envers et contre tout, mais il savait aussi que fasse à la famille mafieuse Henry-Gabriel ne pourrait pas grand-chose. « Eh bien… Moi qui croyais que j’avais une vie de famille compliquée. » dit-il, ressentant le besoin de faire un peu d’humour malgré la gravité de la situation. Il s’en mordit les doigts par la suite en s’infligeant une belle claque mentale pour être aussi maladroit. Le britannique ne savait pas vraiment comment réagir à cet aveu, il ne savait pas ce qu’Emmy-Lee souhaitait entendre de sa part alors il afficha la mine d’un gamin. « Pour ce que ça vaut, je suis désolé pour tout ça. ». Henry-Gabriel ne trouvait même pas les mots tant l’histoire d’Emmy-Lee était percutante, triste, touchante et cruelle. Elle avait dû passer par bien des épreuves et lui n’avait fait que de lui rajouter des soucis en plus en l’incluant à sa vie de famille complètement décousue et folle à lier.

    A côté son secret à lui qu'il n'avait partagé qu'avec Alwena faisait pâle figure. Il avait menti pendant des années à Emmy-Lee en lui racontant que les marques sur son dos étaient les stigmates de ses péripéties au cours de l'enfance et de l'adolescente. Il avait toujours été un vrai casse-cou et le témoignage des personnes qui le connaissaient depuis sa plus tendre enfance ne faisait que confirmer ce mensonge alors qu'en fait, il s'agissait des cicatrices des mauvais traitements que lui infligeaient ses parents. La seule preuve d'amour qu'ils ne lui aient jamais porté. Plongé dans ses pensées, il n'en sortit que lorsqu'Emmy-Lee conclut. « Oh … et lorsque j’ai été envoyée en Angleterre sous ma nouvelle identité et que j’ai commencé mes études de Droit, j’ai rencontré un charmant jeune homme au cours d’une soirée qui pendant deux années m’a donné l’impression d’être la princesse ayant trouvé son prince charmant. ». A cette réplique, Henry-Gabriel se mit à pouffer de rire et secoua la tête de gauche à droite. Il était flatté d’entendre son point de vue sur leur relation, néanmoins il n’était pas vraiment sûr que la métaphore soit appropriée pour le qualifier, après tout, il avait encore agi comme un sombre idiot quelques minutes auparavant. « Prince charmant, tu parles ! » rétorqua-t-il, se moquant de lui-même plus que d’Emmy-Lee. Il était tellement préoccupé par la jeune femme qu’il se brûla et lâcha la violemment la cuillère avec laquelle il mélangeait délicatement le contenu de la marmite. « Je ne suis même pas foutu de cuisiner sans me brûler. » dit-il en passant rapidement son doigt sous un jet d’eau froide. Il allait avoir une jolie cloque ! « Sérieusement, tu es sûre que tu veux y goûter ? Parce qu’on peut commander. Je voulais faire quelque chose de romantique, mais à voir la tête du plat… »


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    MessageSujet: Re: emry • ❝ lie to me ❞ emry • ❝ lie to me ❞ EmptyMer 27 Juin - 19:51

    Elle-même n’était pas une grande cuisinière, pourtant elle n’avait pas eu d’autre choix que d’apprendre pour éviter d’avoir à se nourrir que de fast food et de plats déjà préparés à réchauffer. Bien sûr pendant plusieurs années, elle s’en était contentée lorsqu’elle était encore étudiante et qu’elle n’avait guère le temps de s’occuper de préparer à manger. A cette époque il n’y avait qu’elle à gérer, hormis peut-être ses colocataires lorsqu’elle était en Angleterre, et encore. Emmy-Lee s’était toujours focalisée sur ses études plutôt que sur la nourriture qu’elle avalait et le sport qu’elle pratiquait régulièrement lui permettait de rester en forme et de garder la ligne même si ce n’était pas non plus l’une de ses priorités. Seulement, lorsqu’elle avait quitté le Royaume-Uni pour les Etats-Unis, la jeune femme avait dû se faire à l’évidence qu’à présent elle devait apprendre à faire des plats un tant soit peu mangeables à défaut de pouvoir faire autrement. Pendant un temps son oncle l’avait aidé avant de la laisser se débrouiller par manque de temps et lorsqu’elle avait su qu’elle était enceinte, Emmy-Lee n’avait pas tardé à mettre la main à la pâte, si bien qu’aujourd’hui elle s’en sortait plutôt bien même s’il lui arrivait régulièrement de faire brûler un steak ou de ne pas faire cuire assez les pâtes. Elle n’était pas très douée, certes, mais elle s’en sortait et était bien heureuse de pouvoir nourrir correctement Lennon. Toutefois, il fallait bien avouer que depuis que Cerise était devenue sa colocataire la jeune femme lui avait sauvé la vie et à présent elle se reposait beaucoup sur elle et son don bien plus prononcé pour faire la cuisine. A en voir ce qu’Henry-Gabriel avait tenté de préparer, la jeune femme n’avait pas pu s’empêcher de rire. Apparemment l’un comme l’autre n’étaient pas très doués pour ce qui était de la cuisine, mais elle était tout de même touchée par l’attention qu’il avait eue à son égard même si la vérité qui venait d’éclater à son sujet avait quelque peu entaché le tout. « Eh bien… Moi qui croyais que j’avais une vie de famille compliquée. Pour ce que ça vaut, je suis désolé pour tout ça. ». Emmy-Lee lui adressa un sourire pour lui faire comprendre que ce n’était rien et qu’il n’avait pas besoin d’être désolé. Sa vie était ce qu’elle était et la jeune femme ne pouvait rien faire pour la changer.

    Elle savait que même une fois l’entreprise de ses grands-parents entre ses mains elle ne serait pas en sécurité, toutefois elle évitait de trop y penser à présent et surtout d’en parler. Elle ne voulait pas de ça pour Lennon pas plus qu’elle ne le voulait pour Henry-Gabriel, malheureusement Emmy-Lee ne voyait pas bien comment éviter tout ceci alors qu’elle s’était toujours promis de garder l’entreprise familiale une fois ses grands-parents décédés. Un soupire lui échappa à cette pensée, en réalité il y avait vraiment de quoi préférer la vie d’Emmy-Lee à celle d’Oksana, au moins elle était bien plus paisible … du moins presque plus paisible. « Prince charmant, tu parles ! Je ne suis même pas foutu de cuisiner sans me brûler. Sérieusement, tu es sûre que tu veux y goûter ? Parce qu’on peut commander. Je voulais faire quelque chose de romantique, mais à voir la tête du plat… ». Emmy-Lee grimaça quelque peu tandis qu’elle saisissait la main du jeune homme pour regarder l’étendue des dégâts et quasiment aussitôt elle la lâcha et prit la direction de la salle de bain qui se trouvait dans sa chambre et revint avec un tube de pommade, des compresses stériles et du scotch. « Lennon a tendance à toucher à tout et n’importe quoi dernièrement … ». Sur ces mots, elle posa le tout sur le plan de travail et reprit la main d’Henry-Gabriel dans la sienne et entreprit de s’occuper de cette brûlure afin d’éviter qu’elle ne soit trop douloureuse et surtout éviter la cloque qui risquerait de se former. Une fois qu’elle eut terminé de s’improviser infirmière pour le jeune homme, un délicat sourire apparu sur le coin des lèvres. « Peut-être que pour la cuisine tu n’es pas doué, mais je suis sincère … sans toi je n’en serais pas là aujourd’hui et je n’aurais jamais eu Lennon. Tu m’as permis de croire au fait que ma vie ne se résumait pas à la tristesse et au malheur. Tu m’as fait découvrir ce qu’était d’aimer et d’être aimé en retour et ça vaut plus que tout à mes yeux … tout du moins ça et Lennon valent plus que tout. ». Emmy-Lee pouffa et se reprit aussitôt plongeant son regard dans celui d’Henry-Gabriel. Elle posa sa main sur la joue du jeune homme en se pinçant légèrement les lèvres sans le quitter des yeux. « Hormis le passé d’Oksana, j’ai toujours été honnête avec toi et je refuse de te perdre une nouvelle fois parce que je ne suis pas certaine de m’en relever. ».
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    MessageSujet: Re: emry • ❝ lie to me ❞ emry • ❝ lie to me ❞ EmptyLun 16 Juil - 14:23

    Comment Henry-Gabriel pouvait prétendre vouloir tout connaître de sa vie alors qu’il s’était bien gardé de lui conter certains détails de sa vie dont il n’était pas fier et en particulier des différents avec son père ? Emmy-Lee n’était pas aveugle, elle avait bien vu au cours de leur idylle que les relations avec sa mère était tendue, cependant Mary avait toujours clamé haut et fort que père et fils s’entendaient à merveille. Encore un mensonge de plus. Henry-Gabriel détestait John et chaque cicatrice qui recouvrait son corps le lui rappelait sans cesse. Sa plus grande peur ? Celle d’être un aussi piètre papa auprès de Lennon. Aujourd’hui, pour la première fois depuis très longtemps, Henry-Gabriel avait perdu son sang-froid et il avait agrippé Emmy-Lee avec force en la secouant fermement. Intérieurement, le trentenaire se disait incapable de lever sa main sur elle, mais il avait déjà entendu dire qu’un enfant battu pouvait très bien devenir violent et ça le terrifiait. Henry-Gabriel avait peur de devenir comme son père qui avait tout de même réussi à faire de lui le Duc de Glamorgan, un titre dont il n’avait jamais voulu. Sa vie n’avait pas été facile, mais la vie d’Emmy-Lee/Oksana avait été encore plus difficile et ça se lisait dans son regard. Il n’avait peut-être rien vu venir de tout cela, cependant, il avait toujours su que quelque chose la dérangeait dans leur relation. Plusieurs en fait. D’abord la belle-mère – pourquoi ça l’étonnait tant que ça, en fin de compte ? Les belles mères sont toujours sujets aux disputes dans la civilisation moderne – et enfin un lourd fardeau qu’elle portait depuis l’enfance. Après ce qu’elle venait de lui dire, il se voyait difficilement lui raconter ce qu’avait été son enfance dorée. A part de parents, Henry-Gabriel n’avait jamais manqué de rien puisqu’ils croulaient sous l’or. Okasana avait connu ça pendant un temps avant de devenir Emmy-Lee, la fille insoupçonnable.

    Le britannique était en train de contempler sa blessure lorsqu’il vit Emmy-Lee s’éloigner du coin de l’œil et revenir quelques instants plus tard avec de quoi soigner sa brûlure ce qui lui arracha un petit sourire. Il ne pouvait rêver de meilleure infirmière. « Lennon a tendance à toucher à tout et n’importe quoi dernièrement … ». Son sourire se fit plus attendrissant à l’évocation de sa fille qu’il ne connaissait encore que trop peu, puis il éclata d’un rire franc. « Elle doit sûrement tenir de son père. ». En effet, Henry-Gabriel avait toujours eu tendance à fouiller partout, preuve en était ce qu’il venait tout juste de découvrir en cherchant simplement de quoi faire la cuisine. Lorsqu’il était jeune, les tabloïds s’étaient délectés de ses frasques ou de ses nouvelles découvertes. Le futur Duc de Glamorgan était l’enfant le plus célèbre d’Angleterre aussi il se doutait qu’Emmy-Lee avait dû connaître une enfance similaire à la sienne et il ne pouvait s’empêcher d’admirer son parcours. Elle ne s’était jamais fait remarquer, même en étant aux côtés d’un homme influent tel que lui. Henry-Gabriel avait tenté de la préserver des paparazzis, de les chasser comme un essaim d’insectes indésirables, mais parfois, en vain et sa moitié s’était plusieurs fois retrouvées à la Une des magazines. Il n’en avait pas honte, bien au contraire. Emmy-Lee désirable et plus que jamais ; elle était la femme de sa vie, celle qu’il comptait épouser quoi que pouvait en penser sa mère. Il voulait la préserver au maximum de tout ça, il ne voulait pas qu’elle se retrouve sujette à un article visant à la dénigrer, il ne voulait pas que des parasites ternissent leur relation et pourtant le danger s’était trouvé beaucoup plus près qu’il ne l’aurait cru. Henry-Gabriel se concentra alors sur sa blessure un tant soit peu de sérieux, les sourcils légèrement froncés, mais une envie de pouffer de rire qui se lisait parfaitement sur ses traits. « Tu fais ça bien. Tu as un passé d’infirmière aussi ? » demanda-t-il sur le ton de la rigolade.

    C’est à ce moment là qu’Emmy-Lee posa sa main contre sa joue. « Peut-être que pour la cuisine tu n’es pas doué, mais je suis sincère … sans toi je n’en serais pas là aujourd’hui et je n’aurais jamais eu Lennon. Tu m’as permis de croire au fait que ma vie ne se résumait pas à la tristesse et au malheur. Tu m’as fait découvrir ce qu’était d’aimer et d’être aimé en retour et ça vaut plus que tout à mes yeux … tout du moins ça et Lennon valent plus que tout. Hormis le passé d’Oksana, j’ai toujours été honnête avec toi et je refuse de te perdre une nouvelle fois parce que je ne suis pas certaine de m’en relever. ». Henry-Gabriel n’était pas réputé pour être très expressif – noblesse oblige – cependant, il sentit tout de même ses yeux s’humidifier. Il était profondément touché par les paroles d’Emmy-Lee auxquelles il ne doutait pas un seul instant. Son sourire s’élargit et il saisit à son tour son visage entre ses mains comme s’il s’agissait de la chose la plus fragile et la plus précieuse du monde pour venir sceller ses lèvres aux siennes. « Et si on passait tout de suite au dessert ? » susurra-t-il, entre deux baisers, glissant ses mains sur ses hanches et esquissant un sourire plein de sous entendus. « Je te propose une sorte de… euh… repas progressif. » lança-t-il, innocemment.


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    MessageSujet: Re: emry • ❝ lie to me ❞ emry • ❝ lie to me ❞ EmptyLun 30 Juil - 17:07


    always and forever
    Il y avait tellement longtemps qu’elle attendait ce moment, ce retour et que ce rêve devienne réalité. Il y avait tellement d’années – deux ans ça pouvait être extrêmement long – qu’elle espérait de revoir son visage autrement qu’à travers les magazines qu’elle achetait. Elle n’était pas une fan hystérique de l’un des Ducs du Royaume-Uni ou de l’une de ces célébrités et pourtant son besoin d’acheter chaque magazine dans lequel il apparaissait pouvait laisser supposer le contraire si on ne connaissait pas son histoire. Les acheter revenait presque à se rattacher à son passé, aux souvenirs qu’elle avait gardé de leur histoire, de leur idylle et de ces deux années merveilleuses qu’elle avait passé à ses côtés. Avec lui, elle avait compris la signification du mot « bonheur ». Même la mère du trentenaire n’était pas parvenue à entacher ce qu’ils avaient pu vivre. Certes, elle avait beaucoup souffert et y repenser encore aujourd’hui éveillait dans sa poitrine un certain pincement au cœur, mais elle restait malgré tout heureuse à chaque fois qu’elle pensait aux moments qu’elle avait pu vivre avec lui. Le plus beau était sans aucun doute leur rencontre digne d’un conte de fées, y compris pour une personne qui ne croyait pas à tout cela, comme elle à l’époque. Sa famille maternelle n’aurait pas été aussi puissante, elle n’aurait pas été épaulée par une grande famille noble dès son arrivée, il y aurait eu très peu de chance qu’elle se rende à cette soirée et encore moins qu’elle fasse sa connaissance, comme quoi sa vie ne se résumait pas qu’à la malchance finalement. Ces magazines lui rappelaient la première fois qu’elle avait croisé son regard en se perdant dans l’immensité de tous ces couloirs si similaires de la propriété où elle se trouvait. Elle se souvenait encore parfaitement du fait qu’il avait tenu à ce qu’elle l’accompagne dans la salle et elle avait écouté toutes les conversations – auxquelles elle n’était pas spécialement invitée – avec sérieux et curiosité avant de conclure par la danse qui leur avait fait comprendre qu’ils étaient unis par une sorte de lien fort, un fil invisible et invincible. Son départ du Royaume-Uni et les deux ans qu’ils avaient passé loin l’un de l’autre à se poser des questions n’avaient rien changé à leurs sentiments, ou peut-être les avaient-ils renforcés ?

    Pourtant, ces mêmes magazines venaient presque de déclencher une véritable apocalypse entre les deux jeunes gens et qu’elle craque de la sorte en se retrouvant face au mensonge dans lequel elle vivait en était une preuve. Comment ne pas craindre de le perdre alors qu’elle avait dû lui mentir sur tout un passé de dix-huit années ? Les pires scénarios s’étaient bousculés dans son esprit lorsqu’elle avait senti la colère monter en Henry-Gabriel, mais elle n’avait pas pu le blâmer pour ça parce que, au final, il avait tout à fait le droit d’être en colère puisqu’il avait presque vécu deux ans aux côtés d’une inconnue. Toutefois, Emmy-Lee avait tenu à souligner le fait qu’hormis son passé et son identité elle avait toujours été sincère et vraie avec lui, par amour pour lui, mais aussi parce que vivre dans un mensonge était bien assez difficile comme ça sans avoir besoin d’en rajouter. Elle avait tenté d’être aussi franche que possible avec le jeune homme sans pour autant lui donner des pistes sur elle pour sa protection. La jeune femme était maternelle, peut-être un peu trop parfois et par chance la naissance de Lennon lui permettait de mettre en avant ce trait de son caractère tout en parvenant à se canaliser avec autrui. Néanmoins, ils venaient de frôler de très peu la catastrophe et l’état de son appartement après son excès de colère le démontrait nettement. Seulement, rien ne semblait être capables de les éloigner l‘un de l’autre au point qu’à continuer ainsi Emmy-Lee allait véritablement croire au fait que rien n’est plus fort que l’amour entre deux personnes. Elle n’aimait pas être en colère pas plus qu’elle n’aimait le voir en colère, aussi rare que puissent être ces moments. Chercher à se justifier était naturel chez elle parce qu’elle souhaitait éviter au mieux le conflit avec Henry-Gabriel. Ce fut assez rapidement que la situation se calma pour laisser place à la maladresse du jeune homme et aux quelques talents rares d’infirmière de la jeune femme qui s’appliqua à la tâche lorsqu’elle s’occupa de la brûlure que le trentenaire venait de s’infliger par inadvertance. « Elle doit sûrement tenir de son père. ». Emmy-Lee leva brièvement le regard vers lui et lui adressa un léger sourire qui laissait comprendre qu’elle n’avait jamais eu aucun doute là-dessus.

    Même sans connaître son père, Lennon avait hérité de beaucoup de petites mimiques et d’habitudes d’Henry-Gabriel. C’était très souvent qu’elle voyait en sa fille l’homme qu’elle aimait et qu’elle aimerait toujours même si, au début, elle avait eu beaucoup de mal à le supporter n’étant pas habituée à leur séparation. « Tu fais ça bien. Tu as un passé d’infirmière aussi ? ». Par réflexe suite à ce compliment, elle se mit à mordiller sa lèvre inférieure juste avant de pouffer tout en secouant la tête de droite à gauche pour répondre à la négative. Il y avait déjà bien assez de choses dans son passé sans qu’elle est besoin de rajouter celui d’infirmière même si ça n’aurait pas été ce qu’il y avait de plus dérangeant, au contraire même. Au contact des mains d’Henry-Gabriel autour de son visage, Emmy-Lee sentit un long frisson parcourir son échine qui fut plus intense lorsqu’elle put goûter de nouveau aux lèvres du jeune homme. Il y avait longtemps qu’elle n’avait pas reçu autant de tendresse de la part d’un homme, certes parce qu’elle s’y était refusée, mais tout de même et venant de lui c’était tout ce qu’il y avait de plus agréable. « Et si on passait tout de suite au dessert ? Je te propose une sorte de… euh… repas progressif. ». Un petit sourire amusé et loin d’être innocent vint étirer les lèvres de la jeune femme qui s’approcha un peu plus du trentenaire pour l’embrasser à son tour. Ses mains glissèrent doucement le long du torse d’Henry-Gabriel jusqu’à s’enrouler autour de son cou pour être d’autant plus collée à lui avant de séparer leurs lèvres. « Je trouve ce programme vraiment très intéressant … », chuchota-t-elle le regard accroché à celui du jeune homme avant de sceller une nouvelle fois leurs lèvres. Bien que légèrement sur la pointe des pieds, Emmy-Lee n’eut aucun mal à faire durer ce baiser tout en reprenant sa respiration les quelques moments où ses lèvres parvenaient à se décoller de celles d’Henry-Gabriel. L’une de ses mains jusqu’alors posée sur la nuque du trentenaire glissa jusqu’à la chevelure de ce dernier tandis que l’autre alla doucement se glisser sous le haut du jeune homme pour se retrouver au contact de son dos, provoquant un énième frisson chez la jeune femme qui éloigna son visage de quelques centimètres afin de reprendre convenablement sa respiration quelques instants. « Confier Lennon à sa nourrice aura peut-être des avantages. », dit-elle en se pinçant délicatement les lèvres dans un sourire.
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