24 décembre 2011. En cette soirée de réveillon, Lynch se trouvait dans son bureau, à la Greenwalt Company. C'était avec amertume qu'il classait des dossiers et faisait quelques comptabilités. Le jeune homme n'avait pas personne avec qui passer le réveillon. Même pas sa mère. Elle se trouvait en France et n'avait pas pris la peine de faire le voyage jusqu'à New York pour les fêtes. Lynch se retrouvait donc seul. Tous ses amis étaient avec leurs familles, chose qu'il comprenait. C'est ainsi qu'au lieu de rester seul chez lui à regarder des téléfilms bien nuls, ou des videos gags, il avait préféré passer son temps à travailler. C'était déjà ça de gagner. Il était bien évidemment seul dans l'établissement. Après deux heures de travail, il décida de faire une petite pause. Il se leva de sa chaise, et ouvrit la grande fenêtre. Doucement, il glissa une cigarette entre ses lèvres et l'alluma avec son briquet. Il pouvait admirer d'ici les rues de New York illuminées. Il pouvait également observer quelques familles diner et ainsi célébrer le réveillon. « Tu parles d'une fête de famille. » se dit il à lui même en soupirant.

Bonnie avait été renvoyée de son poste d'assistante deux semaines avant Noel. Pour une personne normale, il n'y avait presque rien de pire que de perdre son travail et donc ses revenus juste avant les fêtes de fin d'années, fêtes censées incarner le bonheur et propices aux cadeaux. Pour la jeune femme ce n'était pas un problème : elle avait de l'argent à revendre et ne manquait de rien. Elle avait donc fait ses cartons avant de partir et n'avait jamais remis les pieds au siège de la Greenwalt Company depuis lors. Seulement voilà, le matin même, en débarrassant enfin son carton, elle avait retrouvé un dossier qu'elle avait "malencontreusement" emporté. En fait, elle l'avait "emprunté" de son plein gré, l'avait étudié, et avait finit par oublier son existence, ou du moins par ne plus y penser. Du coup, elle avait décidé de le déposer rapidement avant d'aller réveillonner avec ses amis. Ils faisaient toujours ça pour le 24 décembre : ils sortaient à plusieurs et finissaient en boite. C'était sympa, et le lendemain, elle faisait un grand repas avec sa famille. Bref. Elle alla donc à son ancien lieu de travail, et monta les étages à la hâte, pressée de pouvoir retourner fêter. Quand elle arriva dans le bureau de Lynch, sans frapper évidemment (maintenant qu'elle ne travaillait plus pour lui elle pouvait tout se permettre après tout, il ne pouvait pas la virer cette fois) elle le trouva à la fenêtre, entrain de fumer une cigarette. Il était dos à la porte. Elle toussota donc pour se faire remarquer, puis insista pour montrer qu'elle désapprouvait le fait de consommer de la nicotine. « Hum, bonsoir, j'espère que je ne vous dérange pas... » Elle s’avança jusqu'au bureau et posa le dossier dessus. « Je viens juste de me rendre compte que j'avais emporté un de vos dossiers... Vraiment désolée. » Puis elle se rappela que c'était le 24 décembre et qu'il était seul dans son bureau. Pourquoi? Il n'allait pas réveillonner? C'était pourtant bien triste comme manière de fêter Noel. « Vous ne faites pas la fête ce soir? »

Des toussotements attira son attention. Lynch retira sa tête de l'extérieur pour se retourner. Eh bien c'était avec surprise qu'il découvrit Bonnie au pas de la porte. « Bonsoir. » dit il en continuant de tirer sur sa cigarette. Il se demandait qu'est ce qu'elle pouvait bien faire ici. Il l'avait renvoyé il y a quelques semaines, elle n'avait donc plus sa place dans les bureaux. D'autant plus c'était un soir de fête. Entre ses mains se trouvait un dossier qu'elle vint déposer sur son bureau. Lynch l'observa. « Ce n'est pas grave. » Il allait pas lui faire de reproche la veille de Noël. Cependant, il se demandait bien pourquoi elle l'avait chez elle. Il était interdit de sortir des dossiers en dehors de l'entreprise. M'enfin, soit. Il ne répondit pas tout de suite. Il lui fit un sourire. Comment expliquer qu'il était seul en ce jour sans passer pour un mec légèrement désespéré. « Non. La personne avec laquelle j'aurais peut être pu réveillonner, se trouve en France. » Il faisait bien entendu référence à sa mère, mais ce n'était pas sûre qu'elle le sache. Après tout, France pouvait aussi rimer avec Alexandra.

Le sourire de Lynch fit presque fondre Bonnie. Elle n'était définitivement pas insensible à son charme. Elle se mordit légèrement la lèvre. En France? Faisait-il référence à la charmante Alexandra, sa remplacante, sa nouvelle assistante, que l'américaine avait pu rencontrer quelques jours auparavant lors d'un gala de charité? Surement. A sa connaissance, et d'après sa petite enquête, il n'avait pas d'autres connaissances françaises. Après, elle n'était pas infaillible donc peut-être qu'il s'agissait de quelqu'un d'autre. « Votre nouvelle assistante vous a posé un lapin le soir de Noël? C'est... fâcheux. » Elle le pensait réellement, et pour une fois, il n'y avait pas d'ironie ou de moquerie dans ses propos. Il était vraiment triste de passer un réveillon seul. Rapidement, elle jeta un coup d’œil à sa montre. Elle allait bientôt être en retard pour son propre réveillon. Mais d'un autre côté, maintenant qu'elle savait ça, elle ne voulait pas laisser Lynch seul. « Vous comptez passer votre soirée seul ici en fait, c'est ça? Vous allez faire quoi? Boire tout seul? Travailler? Appeler une fille contre rémunération pour vous tenir compagnie? » Elle fit le tour du bureau et se stoppa juste à quelques centimètres de son ancien patron. « Vous ne préfèreriez pas venir fêter avec moi? » Elle ne lui laissa pas le temps de répondre puisque a priori il n'y avait pas beaucoup d'autres possibilités.

Il sourit, amusé qu'elle puisse penser que c'était de sa nouvelle assistante dont il faisait allusion. « Décidément, vous ne lâchez pas le morceau. » Elle devait surement penser que Lynch se la tapait, ou quelque chose dans le genre. « Je parlais de ma mère. » Il tira une dernière fois sur sa cigarette avant de l'écraser sur un cendrier qui se trouvait sur une table non loin de lui, puis toussa. Ça lui donnait toujours un petit chatouillement dans la gorge. Puis elle enchaina les questions sur ses projets pour la soirée. Il n'eut le temps de répondre qu'à la première avec un acquiescement de la tête. Elle s'approcha ensuite de lui. Il ne fit aucun mouvement. De toute façon, il ne pouvait pas, il était encerclé par le mur, la tabla et une étagère. La distance entre les deux étaient désormais très restreinte (big uuup). Il ne savait pas trop si ça devait le mettre à l'aise ou non. Mais il joua le jeu. « Et où ça ? » dit il sur un ton plus ou moins charmeur. « Si c'est à l'extérieur avec des amis à vous, je préfère encore rester seul, ici. » Il ne voulait surtout pas passer pour un con en s'incrustant à une soirée.

Bien sur que non qu'elle ne lâcherait pas le morceau. Pas avant de savoir ce qu'il en était véritablement d'Alexandra et quels étaient ses réels liens avec son patron. Encore une fois, Bonnie était particulièrement possessive et légèrement jalouse. Elle considérait déjà Lynch comme une chasse gardée. Déjà que la française lui avait "volé" son poste... Bonnie haussa les épaules. Il devrait plutôt être flatté qu'elle agisse comme ça vis à vis de sa "concurrente". Ca signifiait qu'il plaisait hors un mec comme le jeune Greenwalt cherchait forcément à plaire, et appréciait ça qui plus est. Quand il lui avoua qu'il s'agissait de sa mère, Bonnie ne put s'empêcher de laisse échapper un rire. Qu'elle était stupide. « Oh... D'accord. Mais avouez que si vous auriez pu vous auriez passé la soirée avec elle» « Awesome! » lança t-elle avec un sourire censé donner envie au jeune homme de la suivre. « Rien de trop conventionnel. On va juste boire et danser... » là, elle se tourna et retourna de l'autre côté du bureau. Elle n'avait pas lâché Lynch du regard. Elle prit un air déçu quand il lui dit qu'il préférait rester seul plutôt que de sortir avec ses amis à elle. Touchée? Peut-être un peu. Elle n'avait pas l'habitude qu'on lui dise non. « Bon et bien je vais rester ici alors. Vous n'avez pas le choix. » Sur ce, elle prit place sur un des fauteuils réservés aux visiteurs. Après tout, s'il ne voulait pas l'accompagner, elle allait s'imposer. Elle ne voulait pas que le jeune homme reste seul pour les fêtes. Puis quand elle dirait à ses amies la raison de sa "non venue" à leur traditionnelle sortie de Noel, elles comprendraient.

« Il est vrai que je ne suis pas insensible à son charme français. » Bah oui, Alexandra était une belle femme. Bonnie l'était également d'ailleurs. Lynch ne se privait donc jamais de rien. Si son assistante actuelle lui avait proposé de passer la soirée avec elle pour Noël, il n'aurait pas refusé. Après tout, il préférait ça que de rester seul dans son bureau. Lynch croisa les bras jaugeant du regard la demoiselle. Elle serait prête à se sacrifier pour rester avec lui. Eh bien, quelle surprise. « Vraiment ? Vous voulez rester avec votre ancien patron ? » Il s'approcha de son bureau pour poser ses deux mains dessus et se pencher vers Bonnie. « Je vous préviens, ce qu'on va manger sera loin d'être de la haute gastronomie. » Oui, il ne comptait pas non plus se taper un homard dans son bureau.

Bonnie leva les yeux au ciel. Aucun homme n'était insensible au charme français, aucun! Elle aurait vraiment aimé être française... Mais non, elle était américaine, ce qui était moins exotique aux yeux des mâles américains. « Je ne suis pas Alexandra, mais je vous promets que vous allez passer une excellente soirée en ma compagnie. Tout le monde passe de bonnes soirées avec moi. » Elle haussa ensuite les épaules et arqua un sourcil. « Pourquoi pas? Ça vous parait étrange? Non mais dîtes le tout de suite si vous ne voulez pas de moi, je serai vexée certes, mais au moins vous n'aurez pas à vivre un calvaire pour le réveillon de Noël. » Elle restait assise sur son fauteuil, les bras et les jambes croisées. Alors comme ça pas de menu gastronomique? Elle espérait quand même qu'il n'allait pas lui proposer un mcdo non plus. Bonjour le contraste. « Alors pas de homard? Ni de caviar? Ce réveillon s'annonce inoubliable. Mais soit. Peut on au moins ouvrir une bouteille de champagne? » Petite référence à leur soirée passée ensemble à l'Awesome. Ils n'avaient pas besoin de manger après tout. Boire suffirait.

Lynch retira ses mains du bureau pour les lever en l'air, au niveau de sa tête. « Ah non mais moi je dis ça, je ne dis rien. J'espère juste que ça ne cache pas quelque chose, genre si vous étiez du genre rancunière. » Il ne faudrait pas non plus qu'elle saisisse cette occasion pour le tuer ou quelque chose du genre (→). « Très bien. » Il tria les papiers qui se trouvaient sur son bureau, rapidement, et les rangea sur la table plus loin. Il prit place sur son bureau désormais rangé. « Ni caviar, ni homard. Je pensais prendre Chinois. C'est bon le chinois. Et ouais, on peut en ouvrir une. » Lynch ne se souvenait que vaguement de leur soirée. Évidemment il se rappelait de Central Park, du moins qu'ils y ont été, et de la bouteille de champagne qu'il avait acheté en chemin. Mais sinon, rien. Le jeune homme sauta et se dirigea vers la commode. Il ouvrit les deux portières et y sorti une bouteille de champagne et deux flutes C'était un peu sa cachette secrète. Il sortait parfois de l'alcool quand ses amis venaient lui rendre visite ou bien lorsqu'il réussissait à faire affaire. Autant vous dire que c'était souvent. « Tadam. » Il se rapprocha du bureau pour déposer les deux verres.

La jeune femme était en effet du genre très rancunière. Mais elle ne pouvait décemment pas lui en vouloir pour une chose si peu importante. Elle acquiesça d'un signe de la tête à sa proposition. « Va pour du chinois! » Avait-elle réellement le choix de toute façon? Bonnie suivit ensuite son ancien patron du regard, et le vit sortir une bouteille de champagne ainsi que deux flutes de sa commode. Tiens, alors comme ça il avait ses cachettes secretes. Ca n'étonnait le moins du monde la jeune femme. Après tout il devait bien être du genre à s'amuser, seul ou accompagné. Ce bureau devait être propice à grand nombre de soirées en tout genre. Il était grand, et donnait une vue magnifique. Puis au moins, à une telle heure, personne ne pouvait déranger, on était sûrs d'être tranquille. C'est ce qui rassure en quelque sorte la brune. Enfin... ils seraient parfaitement seuls pour le reste de la soirée, rien que tous les deux, à boire du champagne et à manger chinois. Ça sonnait très soirée intime, mais ça pourrait être sympa. A nouveau, elle s'empara de la bouteille de champagne, et servit les deux verres. Après quoi elle prit la sienne et commença à boire. « Bon et bien... Joyeux Noël monsieur Greenwalt. J'espère que ce réveillon va quand même vous plaire, et que ma compagnie ne vous sera pas trop désagréable. »

Bonnie lui pris la bouteille des mains. D'accord, ça montrait bien quel genre de femme elle était. Le genre à prendre les choses en mains, être aux commandes. Il n'avait pas tellement l'habitude de ce genre de choses avec elle. Enfin, il savait qu'elle avait du caractère, mais il avait toujours été son boss. Plus aujourd'hui. Elle pouvait donc maintenant se permettre de certaines choses. Sauf si par exemple Alexandra quittait son poste et que Bonnie retente sa chance, là elle devait lui faire une bonne impression pour qu'il la reprenne dans l'équipe. Mais ce n'était peut être pas dans ses plans après tout. Elle semblait avoir bien pris la situation. Bon, il y a eu quelques accrochages tout de même l'autre soir au gala. La jeune femme les servit tous les deux. Il prit sa flute et leva un sourcil, surpris de son attitude. Elle n'était pas en règles. Normalement, on trinquait avant de commencer à boire, mais soit. Il leva légèrement son verre. « A vous aussi. On verra bien d'ici quelques heures. » Il but une gorgée. « Attends. Je vais appeler les chinois. Je prends deux menus normaux. » Oui, il l'avait tutoyé. Maintenant, ils pouvaient se le permettre. Il prit son téléphone portable et passa un coup de fil, qui fut tout de même laborieux à cause de l'accent du traiteur, et commanda leurs repas. Il raccrocha dans un soupir. « Comme ça, ça sera fait. »

Bonnie n'avait même pas pris la peine de trinquer avec son ancien patron avant de boire. En fait, elle ne le faisait jamais. Elle n'aimait pas attendre, ni qu'on lui dise ce qu'elle devait faire. Ce n'était pas grand chose en soi, mais c'était juste pour le principe. Lynch pouvait bien en être choqué, qu'il le soit, mais elle n'en avait rien à faire. Elle but une deuxième gorgée, puis une troisième. Elle soupira. « Hmmm c'est vraiment bon... » dit-elle tout en reposant le verre. Elle montra ensuite sa commode d'un signe de tête. « Votre cachette là bas, c'est la caverne d’Ali Baba en fait, non? Ce champagne est une merveille, parfait pour ce soir. » C'est alors qu'il la tutoya ensuite. Cela eut pour effet de faire écarquiller les yeux à la jeune femme. Depuis qu'ils s'étaient tutoyés, jamais aucun des deux n'avaient tutoyé l'autre. C'était dû à leurs positions respectives en fait. Mais depuis qu'elle ne travaillait plus pour lui, Bonnie avait gardé ce réflexe de vouvoiement, bien malgré elle. Elle ne fit aucune remarque cependant. Ça voulait dire qu'il la considérait un tant soit peu, et cela eut pour effet de la faire sourire. « Ça tombe bien, je meurs de faim! » Elle commença ensuite à se tourner les pouces. Un léger silence s'installa, qu'elle brisa rapidement. « Sinon, dites moi tout... Comment est réellement cette Alexandra? Est elle aussi bonne que moi? Enfin bonne dans sens compétente hein... Pas bonne physiquement. » La française était toujours un bon sujet de conversation. Puis même si elle ne la connaissait pas encore vraiment, toutes les occasions étaient bonnes pour baver un peu derrière son dos. Elle hésita ensuite à poser la question suivante, ça refroidirait peut-être un peu le jeune homme. Elle ne voulait pas qu'il la vire la soirée à peine commencée. Mais remarquez, cette question reflétait bien l'esprit direct de la jeune femme, et il n'en serait peut-être pas surpris non plus. Soit, elle se tut et attendit sa première réponse, elle verrait plus tard pour cette fameuse question.

« Un peu. En fait, c'est pour les grandes occasions. » Lynch se dirigea vers le meuble et l'ouvrit en grand pour qu'elle puisse admirer toute la grande collection de bouteilles d'alcools différents. Remarquez qu'il s'y trouvait des bouteilles de vodka, donc grandes occasions, en fait, ça pouvait être n'importe quoi. « Oui, le champagne est très bon. Carrément meilleur que celui qu'on avait pris l'autre fois. Enfin … Je pense. » C'était de la chiquette ce qu'il avait pris le soir où ils n'étaient pas très sobres. Donc par déduction, pour lui il ne devait être que meilleur. A sa question, Lynch croisa les bras. Vraiment, elle était à fond sur sa nouvelle assistante. Pour le moment Lynch ne pouvait pas vraiment juger sur la qualité de travail de la jeune femme. Cependant, elle s'était montré agréable et jusqu'ici le travail avait été bien fait. « C'est une chouette fille. Enfin je veux dire par là, elle est sympathique, pas chiante... » Il marqua une pause pour lui faire comprendre le sous entendu (XD). « Pour l'instant elle fait du bon boulot, donc ouais, elle est aussi compétente que vous. Je l'ai bien choisi. »

Ah le champagne de l'autre fois... Dans ses souvenirs, elle n'avait pas tant que ça détesté ce qu'elle avait bu... De toute façon vu son état, elle ne pouvait pas trop juger. Ou alors ça ne l'avait pas marqué... Elle en avait bu des pires en tout cas. Pas chiante, elle ne put s'empêcher de sourire, à cette allusion qui lui était clairement destinée. Ce n'était un secret pour personne, Bonnie était chiante et capricieuse, très difficile à vivre, mais elle l'assumait et en était plutôt fière. Au moins elle marquait les esprits. « Les journées avec moi n'étaient pas ennuyeuses au moins... Et puis qui vous dit qu'elle sera compétente sur le long terme? Qu'elle saura supporter toutes les tâches qu'imposent ce job? Les heures supplémentaires... » Là aussi elle faisait référence à leur seule et unique soirée passée ensemble. « Il me tarde de plus la connaitre en tout cas. » dit elle un sourire à peine hypocrite aux lèvres. On frappa ensuite à la porte. Bonnie s'empressa d'aller ouvrir la porte, se doutant que c'était le livreur du chinois. De toute façon, si jamais ce n'était pas lui, elle n'en avait pas grand chose à faire. Elle s'empara des boites de nourritures, remercia le serveur, et alla prendre place devant le bureau à nouveau, mais cette fois ci, à la place du chef. Son fauteuil était confortable, et elle soupira de bonheur. « Bon et bien bon appétit. »

« Pour le moment, je ne le sais pas. Je lui fais confiance, comme j'ai pu te faire confiance, donc... » Il leva un sourcil. Elle comptait la revoir ? Mais où ? « Si un jour tu la revois. » Peut être que Bonnie voulait la rencontrer de nouveau, mais il n'est pas sûr qu'Alexandra oui. Après, peut être que dans d'autres soirées elles se reverront, mais ça n'étonnerait pas Lynch qu'elles se lancent juste des regards. Et encore, il sentait que la française n'était pas du genre à vouloir remuer le couteau dans le beurre en allant se pavaner devant la brunette. Lorsque le livreur fit son apparition, il se dirigea vers lui afin de le payer pendant que la demoiselle se chargeait de leurs repas. Eh bien, elle se croyait vraiment comme chez elle. Il sourit, amusé, puis vint prendre place sur le bureau, près de Bonnie. Il prit une des deux boites chinoises et l'ouvrit pour y découvrir des sortes de pâtes. Lynch était vraiment un fanatique de la nourriture chinoise. Lorsqu'il travaillait tard dans son bureau, c'était ça qu'il se faisait livrer. « Merci, et à vous aussi. » Il posa quelques secondes la boite sur ses genoux pour reprendre sa coupe de champagne et la boire. Une fois finie, il l'agita devant Bonnie. « Vous en re-voulez ? » En fait, il n'attendit pas qu'elle réponde et les servit tous les deux. Une fois que ce fut fait, il débuta son repas. « Mon dieu. Qu'est ce que c'est bon. » Un orgasme pourrait sortir de sa bouffe à cet instant précis.

Entendant qu'il continuait de la tutoyer, Bonnie se mit à sourire, et engloutit vite sa fourchette de pates pour faire une remarque à ce sujet. « Donc on se tutoie maintenant? » Elle tourna la tête vers lui, posant son bras sur la table, tourné vers le ciel. Elle tenait encore sa fourchette et veillait à ne pas abimer le bois du bureau. Son sourire était toujours présent. « Je ne sais pas si j'arriverai un à jour ne plus vous... te? Vouvoyer. » Lynch avait été son patron avant toute chose, elle n'avait fait que le vouvoyer depuis qu'elle le connaissait. C'était un réflexe, et elle l'avait gardé même si elle ne travaillait plus pour lui. La jeune femme jugea bon de ne pas continuer sur le sujet Alexandra. Si elle se montrait trop insistante, Lynch trouverait sans doute ça un peu louche. Au lieu de ça, elle se remit à manger, tournée vers sa boite de pâtes. Le jeune homme lui resservit ensuite une coupe de champagne, puis se remit à la vouvoyer, comme ça, out of nowhere. ( pardon, gad ) Elle ne releva pas, mais se mit à sourire de plus belle. Elle but ensuite une gorgée de champagne. Il était vraiment bon, c'est pourquoi elle soupira une nouvelle fois. Ce bureau était vraiment idéal... C'était de ça dont elle rêvait. Avoir un espace immense, rien qu'à elle pour travailler. Et puis le poste qui va avec cela va de soit... Elle avait tellement hâte de pouvoir reprendre la place de son frère... Elle voulait brûler les étapes et en avait plus que marre de n'être qu'une employée ainsi que de faire la potiche devant un objectif. _______________________________ Le repas était terminé depuis un petit moment déjà, Bonnie et Lynch avaient bien discuté, bien bu aussi (pas autant que la dernière fois cela dit, ils en étaient resté au champagne, et à la même bouteille qui plus est). Finalement son réveillon de Noel n'était pas si déplaisant, elle avait bien fait de rester. Ses amis lui envoyaient des sms de temps à autres, surement pour lui demander ce qu'elle foutait, où elle était etc. Elle avait pu l'entendre à son vibreur. Mais elle n'avait pas regardé une seule fois son téléphone depuis qu'elle était arrivée, c'était bon signe. Là, elle était debout, les bras croisés, devant la grande baie vitrée. D'ici, elle avait une vue imprenable sur New York, elle voyait le ciel sombre parsemé de lumière, et c'était magnifique.

Lynch avait une nouvelle fois un peu abusé de l'alcool. Cependant, pas à la même quantité que la dernière fois. La preuve, il n'était pas ivre mort par terre. On pouvait remarquer parfois qu'il pouffait de rire, un peu pour rien, mais rien de bien grave. Il avait encore toute sa tête. Il était surtout très joyeux, ce qui n'était pas plus mal en soi. Il était toujours assis sur le bureau, observant Bonnie à la fenêtre. Il se demandait si finalement ce n'était pas une corvée pour elle de rester dans son bureau alors que ses amis l'attendaient. Pour le moment ça se passait bien, du moins c'est ce qu'il en concluait. Il ne serait pas étonné si Bonnie avait des talents d'actrices. « Si vous le souhaitez, vous pouvez toujours retourner à votre soirée, hein. » Il se dégagea du bureau pour s'approcher d'elle et s'appuyer contre la vitre, les bras croisés. Il ne détachait pas son regard d'elle. Il lui adressa un sourire, compréhensif si elle voulait changer d'avis.

Bonnie tourna la tête vers Lynch quand il vint se poster à ses côtés. Il était appuyé contre la baie vitrée, et regardait la jeune femme également. Là, elle fit non de la tête très rapidement. Si elle avait voulu partir, elle l'aurait fait depuis longtemps. « Non ça va aller. Sauf si vous voulez que je parte. » Elle le regarda dans les yeux, très sérieusement. Elle espérait qu'il ne la vire pas sur le champ, ce serait dommage que gâcher ainsi une si bonne soirée. Enfin même comme ça, pas sure qu'elle parte. Elle n'en avait pas envie et n'avait plus à lui obéir. « Mais je n'ai pas vraiment envie de partir. » Sur ce, elle reporta son attention sur la baie vitrée, et la vue qu'elle offrait. « Merci en tout cas, pour le chinois, et pour m'avoir laissé rester. Votre fauteuil est super confortable! » dit-elle avec un sourire. Elle se rapprocha ensuite légèrement de lui, en faisant deux pas sur le côté.

Lynch sourit amusé en baissant la tête. « Deux fois en un mois, ça ferait un peu beaucoup, non ? » répondit il en faisant référence au poste d'assistante. Et puis Lynch ne voulait pas qu'elle parte. Si elle s'en allait, ça voudrait dire qu'elle mettrait court à un bon moment, et ça voudrait aussi dire qu'il allait devoir se remettre au travail. Le jeune homme releva la tête lorsqu'elle ajouta qu'elle ne voulait pas partir, rassuré. « Il n'y a pas de quoi. » Il avait toujours son sourire amusé. Alors que Bonnie se rapprochait doucement de lui, Lynch leva son bras pour jeter un coup d'œil à sa montre. Dans douze secondes ça allait être Noël. Quand il ne resta plus que dix secondes Lynch ne put s'empêcher de faire le décompte. « 10..9..8..7..6..5..4..3..2..1.. Joyeux Noël Bonnie. » dit il d'une voix douce. Il se rapprocha aussi d'elle.

Bonnie échappa un rire à sa remarque. Deux fois en un mois, plutôt en deux semaines même. Il n'y avait pas si longtemps que ça qu'elle ne travaillait plus pour lui après tout... « Je l'aurais très mal pris si ça avait été le cas. » Elle le regarda très sérieusement pour lui faire comprendre qu'elle ne plaisantait pas. Ou à moitié, elle se retenait de sourire en fait. Elle ne s'offusquait pas pour ça, surtout qu'il aurait eu raison de le faire, elle n'était pas l'invité la plus aimable qu'on pouvait avoir, quand elle ne jouait pas la comédie. Enfin là elle se forçait à peine. Un silence paisible s'installa entre eux, jusqu'à ce que Lynch ne vienne le briser. Noël arrivait, il se mit à décompter... « Joyeux Noël! » dit-elle pour lui répondre, sans cacher son enthousiasme. Noël était sa fête préférée après son anniversaire, et cette période la rendait toujours très joyeuse. Elle ouvrit ses bras pour l'étreindre, le genre de truc qui se faisait entre potes quoi. Après ça, elle se desserra de lui, mais pas complètement. Le sourire toujours aux lèvres, elle le regardait dans les yeux. Ils partageaient un moment... et bien elle n'aurait pas su le qualifier, mais elle savait que ça ne pouvait et ne devait pas en rester au simple stade de l'accolade. En fait elle avait envie de plus (pour le plan, hein, pour le plan, enfin c'était ce dont quoi elle essayait de se convaincre) et se disait que si elle devait agir, c'était maintenant. Voilà pourquoi les lèvres de la jeune femme vinrent se sceller à celles du jeune homme, et ses bras remontèrent jusqu'à son cou.

Il accepta avec le sourire son étreinte, la serrant aussi. Elle ne se dégagea qu'à moitié. Les yeux plongés dans les siens, Lynch retenait son souffle. C'était un moment intime qu'ils partageait là. Pour être honnête, il sentait la situation venir. Le jeune homme fut surpris de sentir les lèvres de Bonnie sur les siennes. Agréablement surpris. Il répondit au baiser en continuant de l'embrasser mettant ses mains autour de sa taille. Ses lèvres étaient douces mais avait également un petit goût de gloss. Lynch sentait son cœur battre de plus en plus vite. Leur baiser était long, mais le jeune PDG ne voulait pas l'arrêter. Il ne voulait pas trop se poser de questions. Cependant, tout avait une fin et ce baiser aussi. Une fois qu'il fut terminé Lynch baissa légèrement le regard, évitant celui de Bonnie. Était ce une bonne chose ? Non, peut être pas. Ou peut être que si. Tout ce qu'il savait c'est qu'il avait ressenti quelque chose durant l'action. Avait il un soupçon de sentiments pour la demoiselle ? Naaan. Ou peut être .. un peu. Il ne savait pas. Raah. Que c'était confus. Il se sentait déstabilisé, lui qui était pourtant très à l'aise avec les femmes. Il releva les yeux. « Mmmh... » Parler n'était peut être pas une bonne idée. Lynch confus, de rapprocha pour l'embrasser mais avec un peu plus de peps cette fois. Il reculait désormais, l'entrainant avec elle et ce baiser.

Bonnie fut déçue lorsque le baiser s'arrêta. Elle aurait voulu qu'il dure encore, ou plutôt que le temps se suspende. Au début, elle n'aurait pas pensé apprécier autant ça. En fait, si on lui avait dit qu'elle voudrait réellement franchir la limite avec Lynch quand elle avait postulé pour être son assistante, elle ne l'aurait pas cru. Ce ne devait être que de la comédie. Mais elle y avait pris gout, et la soirée de Noel passée à deux n'avait fait qu'accentuer les choses. Elle retint son souffle, guettant la moindre réaction de la part du brun. Elle n'obtint qu'un hmmm. Elle ne savait pas quoi dire, ou quoi faire. S'il n'avait pas aimé, elle l'aurait su tout de suite. Il l'aurait repoussé, renvoyé peut-être. Ce qu'il fit ensuite la rassura, en un sens, et elle n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche qu'il l'embrassait à nouveau. Elle se laissa entrainer avec lui. Cependant elle s'écarta quelques secondes de lui, pour reprendre ses esprits. « Sur? » Le moins que l'ont puisse dire était qu'elle était loin d'être sure d'elle sur ce coup là. Elle qui était toujours dans le contrôle devait laisser sa spontanéité prendre le dessus.

Lynch, qui était lancé, fut quelque peu coupé dans son élan. Bonnie lui demandait si c'était vraiment ce qu'il voulait. Jusqu'à preuve du contraire, Lynch n'était pas du genre à refuser ce genre d'invitation, pas même avec son ancienne assistante. Puis qui sait ? C'était peut être l'occasion ou jamais. Ils n'allaient peut être jamais se revoir après ça. Sans aucune hésitation le jeune PDG acquiesça avec un mouvement de tête et se relança dans l'action, sans lui demander si c'était le cas pour elle. Après tout, c'était elle qui avait fait le premier pas, donc pour lui tout était bon. Il n'aurait jamais cru passer Noël de cette manière. Lynch l'embrassait avec passion sans s'arrêter. Oui, il était bel et bien parti. Aucune marche arrière n'était possible, sauf si elle voulait vraiment tout arrêter. Dans ce cas là, il se verrait très déçu. Pour lui ce baiser les menait à l'étape supérieur. Reculant tout en se guidant grâce à l'instinct et aux souvenirs, ils tentait de se diriger jusqu'au canapé, qui se trouvait tout de même loin dans la pièce. Il essayait également de déboutonner sa chemise, mais il abandonna très vite préférant laisser la demoiselle le faire. Cependant, sur le chemin, il se prit une sacoche dans les pieds ce qui provoqua leur chute. Évidemment c'est Lynch qui avait tout pris. Heureusement pour lui, le sol de son bureau était de la moquette, ce qui donnait un côté classe. Face à cet incident, Lynch pouffa de rire tout en l'embrassant.