« Je... J'étais venue voir les kangourous... » Derek sentait que Soukie n'était pas à l'aise, et il n'avait aucune idée sur le fait qu'elle soit heureuse de le revoir ou pas. Elle avait fait une drôle de tête en le reconnaissant, mais plus choquée que surprise. Il se rabroua légèrement, modérant son sourire, et retomba sur ses pieds en se grattant rapidement l'arrière du crâne. Il se tourna finalement vers le kangourou, toujours retranché dans le coin de sa cage, et il haussa les épaules. « Il a le mal du pays. » Il reconnut immédiatement le regard inquiet de la jeune femme, le même que celui qu'elle lui avait lancé la première fois qu'ils s'étaient réellement parlés, lorsqu'elle était venue le chercher dans sa chambre en panique parce que son kangourou était en mauvais état.

« Si tu veux... J'peux t'aider. Si j'peux faire quoi que ce soit... » avait continué Soukie. Effectivement, il avait eu raison sur ce coup, elle était réellement inquiète pour le kangourou. Il prit un instant pour l'observer ; les temps avaient définitivement changés depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus, et elle semblait plus intéressée par le sort du kangourou que par le sien. D'un côté, il ne pouvait que comprendre l'attitude, il avait agi comme un salaud et il le savait parfaitement. « Tu n'as pas changé sur ce point, Souk... » Un nouveau regard vers le kangourou et celui-ci le lui rendit, incertain. Il valait mieux le laisser tranquille, et même si il était particulièrement tenté à l'idée de faire rentrer Soukie dans la cage, une aventure qui lui avait coûté les bandages qu'il portait toujours autour du bras l'avait dissuadé de laisser toute personne non-autorisée de l'autre côté des barrières. Au niveau de l'administration, il avait réussi à dissimuler l'accident sous un cafouillage post-attentat, mais il savait maintenant qu'il pouvait y avoir de réels dangers à se croire tout permis. « Je pense qu'il faut juste lui laisser du temps, il m'a fallu six mois pour m'adapter à cette ville, je lui en donne trois fois moins. » rassura-t-il Soukie en s'approchant de nouveau de la barrière. Il avait besoin de retirer cette cloison qui s'érigeait littéralement entre eux.

S'exécutant immédiatement, il passa son badge usé près de la porte et, une fois ouverte, la franchit pour se tourner de nouveau vers Soukie. Il mit ses mains dans ses poches, soudainement gêné, en refermant la porte. « T'es à New York depuis longtemps ? » lui demanda-t-il l'air de rien, alors qu'il tentait déjà de se demander comment il devait agir - après tout, les derniers mots qu'elle lui avaient adressés étaient de ne plus jamais chercher à la revoir ou à la rappeler ; soit, dans ce cas-ci, ce n'était pas vraiment sa faute, mais il savait parfaitement qu'il n'y avait pas de prescription pour avoir trompé sa copine.

Bah non on avait dit court et moi c'pourri pardon x)