L'ennui est un sentiment terrible pour ceux qui n'y sont pas habitué, le fait de ne savoir rien faire de son temps, est quelque chose que je n'aurais jamais pensé comprendre. Pourtant, c'est si commun de voir des gens s'ennuyer, glander et y prendre du plaisir, ce n'est malheureusement pas mon cas, j'estime qu'il y'a toujours quelque chose à faire. Si par exemple, j'ai du temps libre, je le consacre à ma plus grande passion c'est à dire le dessin. Un peu comme maintenant, bien installée sur les pelouses de l'université entrain de dessiner une jolie robe. La verdure, ça inspire apparemment. C'est fou ce qu'on peut faire rien qu'avec une feuille blanche et un crayon, en même temps si je n'avais pas cette passion pour le dessin, j'aurais sûrement pu m'ennuyer à mourir.Le Parc, est un endroit où on trouve bien souvent quelques personnes qui semblent s'ennuyer, et d'autres qui s'amusent beaucoup. D'ailleurs juste devant moi, était assis un couple, ils étaient si pathétiquement mignons ensemble à se parler timidement ils doivent sûrement croire à l'amour,qui n'est pour moi qu'un sentiment éphémère, et le bonheur qu'il nous procure l'est tout autant, ce n'est qu'une façade, rien n'est réel. Un peu comme un rêve, on y ressent tout un tas de choses, on a l'impression que ça dure, mais en vérité, nous ne rêvons que durant un petit laps de temps, le reste de la nuit, on le passe à contempler le noire et à ne penser à rien. C'est un peu comme ça la vie, je la vois comme la nuit et l'amour comme le rêve. Il faut bien croire que je commence à être un peu trop négative tout d'un coup. Enfin bref, il ne faut pas trop que je tarde, j'aurai bien pu me mettre à les dessiner, mais non, depuis quand je dessine des amoureux moi? Je secouai un peu ma petite tête pour reprendre mes esprits. Il faut bien croire que je commence à être un tout petit petit peu gentille. La robe que je venais de dessiner est assez extravagante, mais je pourrais bien la faire porter à l'une de mes amies, elle est très colorée et assez jolie dans l'ensemble, dommage qu'il n'y ait pas vraiment de machine à coudre là tout de suite. Enfin, je me contenterai de l'imaginer sur une amie ou sur un mannequin. Tant qu'elle existe dans ma tête tout va bien.

Je rangeais donc rapidement les feuilles, un sourire satisfait aux lèvres, je finis ensuite par me diriger vers le centre commercial de la ville. Je devais m'acheter du vernis à ongles et de la crème glacée aussi tiens, oh et du popcorn sucrée. C'est important. J'en ramènerai aussi un salé, je ne connais pas vraiment les goûts de ma colocataire. Je rentrais donc au centre commercial pour me choisir de nouvelles couleurs de vernis, après mûre réflexion, mon choix s'est finalement porté sur le noire, le rouge, le vert, le violet et le bleu. Eh oui, en fait je n'ai pas vraiment choisi, j'ai presque pris toutes les couleurs qu'il y'avait, à part le rose et un marron horrible. Je pris ensuite ma voiture, - que j'avais pris le temps de garer juste en face en arrivant,- pour rentrer chez moi. Devant la porte, je mis mes achats par terre pour ouvrir la porte, je me demandais si ma colocataire était rentrée ou pas encore. Peut-être a-t-elle fait un peu de shopping aussi pour cette fameuse pyjama party tant attendue par nous deux et qui aurai lieu dans deux jours? En tout cas, elle sait déjà que je me suis occupée du vernis, vu qu'on s'est mises d'accord sur ça. Je pris ensuite mes achats, pour les déposer au hall d'entrée, puis je ressorti de l'appartement, à quoi bon rester? Il n'y a personne après tout. Et puis j'avais envie de manger quelque chose d'asiatique. Je repris donc ma voiture direction Greenwich village, au Bowery, pour me rendre à mon restaurant asiatique préféré, un Japonais je crois, enfin peu importe, ses sushis me manquaient un peu. Comme le restaurant était déjà plein à craquer, parce qu'il était déjà midi passée, je devais attendre qu'une place se libère.

La journée avait été plutôt bien remplie pour Pablo. Entre son entraînement, le fait de rendre visite à sa mère, et surtout le ménage qu'il avait fait à fond chez lui, il n'avait pas eut une seule petite minute pour souffler. Mais ne croyez pas que tout ça soit une corvée pour le jeune homme ! Bien au contraire, même le ménage était pour lui un moyen de s'occuper, voire même de se détendre. Et puis depuis qu'il avait son propre appartement, il ne supportait plus de voir traîner une seule poussière ni un seul vêtement. Quand il vivait encore avec sa mère, il faisait plus ou moins attention à ce genre de choses, histoire de ne pas lui donner trop de travail, mais en se retrouvant seul chez lui, il avait comprit toute l'importance d'un rangement organisé. Forcément, bon nombre de ses amis se moquaient de lui en le traitant de maniaque, mais il n'en avait fichtrement rien à faire. Il n'y avait que dans un appartement propre et bien rangé qu'il se sentait à l'aise, c'était comme ça. Autant dire que cette session ménage avait occupé l'intégralité de son après-midi ! Puis, lorsqu'il eut terminé de ranger toutes ses affaires, il se posa quelques instants pour élaborer un plan pour la soirée qui arrivait.

Comme souvent, Pablo arrêta sa décision sur une sortie dans un bar quelconque de la ville. Il ne prit pas la peine de prévenir ses amis puisqu'il pouvait être sûr de les retrouver sur place à un moment ou à un autre. Et puis il tenait tout de même à faire de nouvelles rencontres dans cette ville immense. Le meilleur moyen pour cela lui semblait être de traîner tout seul, sans son cercle de potes qui aurait pu paraître quelque peu inaccessible aux inconnus. Il prit donc une bonne douche, et s'habilla avec un peu plus de classe que son pauvre short usé. Comme il venait de faire le ménage à fond, il n'avait pas spécialement envie de tout devoir recommencer dans dix minutes, c'est pourquoi il décida d'aller manger en ville. Pablo opta pour un resto japonais de Greenwich Village pour changer un peu. Son programme était donc tout tracé : si tout se passait comme prévu, il mangerait en vitesse dans ce resto, puis irait rejoindre ses amis au bar. Seulement voilà, à New-York, rien ne se passe jamais comme on l'aurait voulu, et en arrivant devant le petit restaurant, le jeune pilote s'aperçut qu'il y avait déjà pas mal de monde. Mais par chance, il était venu seul, et un serveur lui proposa de passer devant les groupes qui attendaient dehors, pour l'installer à une petite table dans un coin de l'établissement. De toute façon, Pablo ne comptait pas rester très longtemps ici, il commanda assez rapidement, et se fit servir quelques minutes plus tard.

Au fur et à mesure que son repas avançait, le jeune homme observait les clients qui s'amassaient sur le trottoir, en attendant qu'un des serveurs leur dégote une place. Pablo ignorait que ce resto avait un tel succès, mais la qualité du service justifiait bien cette file d'attente interminable ! Alors qu'il attendait pour commander un dessert, il s'aperçut que les garçons étaient vraiment trop débordés pour lui accorder la moindre attention, et il se leva donc pour aller aux toilettes. Évidemment, mauvaise surprise, la file d'attente prenait forme ici aussi. Pablo hésita un peu mais attendit finalement son tour sans broncher. Après tout, les serveurs n'étaient toujours pas prêts à l'écouter.

Après quelques minutes, Pablo revint vers sa table avec la ferme intention de terminer son repas, et de s'extirper de cette foule qui s'amassait dans le restaurant. Mais à sa grande surprise, une jeune fille était installée à sa place. Le jeune homme fronça les sourcils et se précipita vers la table en soufflant. « Hé ! Mais c'est ma place ! Et je n'ai pas fini ! » Il se tourna pour happer un serveur mais ceux-ci passaient beaucoup trop vite, sans même le regarder. Pablo reposa alors un regard plein d'incompréhension sur la fille assise à sa place. Il ne pouvait tout de même pas la virer comme ça, mais il aurait aimé qu'elle se lève pour qu'il puisse finir en paix, et repartir d'ici au plus vite !