Si la vie de Bliss Vladesca ne tournait pas tout à fait rond depuis quelques semaines, celle ci ne s'arrêtait pas pour autant. Elle avait des heures atroces de boulot sur le dos et un petit blond qui lui prenait tout le temps qu'elle n'accordait pas au boulot. En même temps, quand n'avait-elle pas envie de consacrer un peu de temps à Nolan? Même lorsqu'elle rentrait d'un mariage, totalement épuisée, elle était toujours la première à proposer une activité à son fils. Ce matin là, elle était rentrée à quatre heures parce que oui, Bliss participait à la plupart des mariages qu'elle organisait pour s'assurer que tout se passe sans le moindre tracas. Et à huit heures, sa petites tête blonde venait le réveiller pour prendre son petit déjeuner. Sans râler, elle s'était levée pour lui préparer son petit déjeuner et lui avait allumé la télévision avec se dessins animés, comme chaque matin. Malgré le temps froid de février, le ciel était d'un bleu éclatant. Pas le moindre nuage à l'horizon et un soleil éclatant pour couronner le tour. Une journée ou l'on avait envie de sortir et et de profiter... ou parfois dans le cas de Bliss de ranger ou faire le ménage. Le soleil était le meilleur ingrédient pour la motiver, quoi qu'elle aie à faire.
▬ Maman, tu travailles?
« Nop ! Pas de travail, juste toi et moi ! On est dimanche mon coeur... Tu as une idée derrière la tête? »
▬ Hum... ca fait longtemps qu'on a pas été jouer un peu au parc.
« Et bien si tu te décides à manger au lieu de regarder la télé, on peut aller s'habiller et y aller... »

Haussant un sourcils, elle regardait son fils avant d'elle même se mettre à table. Pourquoi pas? La journée s'annonçait radieuse et si elle le couvrait bien, ce n'était pas Six petit degré qui allaient les abattre. Chaque matin, c'était un peu la guerre pour le faire manger à temps pour aller à l'école puisqu'il avait la salle habitude de regarder la télé et d'oublier de manger en même temps, plongé dans ses dessins animés. Là, étrangement, l'histoire du parc le motivait un peu à accélérer la cadence.
« Hey, je plaisantais, tu ne préfères pas y aller de l'après midi? Il y aura surement plus de personne pour s'amuser avec toi. »
▬ Oui... on peut mettre les aristochats alors? Et je peux garder mon pyjama?
Hochant la tête, Bliss se levait pour lui mettre son DVD. Nolan n'était pas bête et il savait toujours négocier. En même temps, elle ne lui en voulait pas de rester en pyjama, d'ailleurs si elle était certaine de n'avoir aucune visite, elle en aurait sans doute fait tout autant. La matinée passa donc à une vitesse folle. Bloqué dans le fond du fauteuil, mademoiselle Vladesca profitait de ce temps précieux avec son fils, pc portable sur les jambes pour s'avancer un peu pour la semaine. Nolan était de toute façon absorbé par la télévision. Treize heure tapante, Bliss avait enfilé son manteau ainsi que celui de son fils et passait au Mcdo avant de se rendre au Central Park. Ouh la mauvaise mère. Pas du tout... elle cuisinait toujours pour son fils, comme pour Camille, mais un petit plaisir de temps en temps ne tuait personne. Ce n'était pas bon, certes, mais il avait un jouet à la fin alors qu'à la maison, il avait juste le plaisir d'avoir manger la cuisine de maman. Ils étaient donc enfin dans Central Park ou Bliss se posait sur le banc le plus proche possible de son fils, un bouquin à la main. Elle faisait en réalité à moitié semblant de lire car elle ne pouvait s'empêcher de surveiller Nolan toutes les trentes secondes. C'était une ville immense, un parc célébré et très fréquentes et elle se devait d'être vigilante. Nolan jouait avec une petite fille depuis leur arrivée et l'envie de sortir son appareil photo était très tentante. Photographié les enfants des autres étaient pourtant interdit, elle allait donc s'abstenir. La papa de cette petite princesse s'approchait des deux petits et c'est le cœur serré que Bliss se levait d'un bond. Elle était consciente qu'elle ne pouvait que rêver, que cela devait juste être une ressemblance flagrante et qu'il se trouvait à l'autre bout du monde. Ou peut-être pas... Ne lui avait-il pas parler de voyages? Mais de là à se retrouver par hasard dans une ville avec autant d'habitants... no way. Curieuse elle s'approchait pourtant et au fur et à mesure que ses pas la guidait, son sourire s'élargissait, bien qu'elle sentait ses jambes flageoler. Sans doute du à l'excitation mêlée au stress.

« Hum... » Un simple bruit pour faire remarquer sa présence, ce qui ne lui fit même pas tourné la tête. « Alec...? »

Même si elle ne le faisait pas chaque dimanche, Bliss aimait tout de même se rendre ici, prendre l'air dans cette ville ou la pollution régnait en maître et profiter de chaque petit instant avec son fils. Au fond, elle n'était pas vraiment avec lui puisqu'il jouait avec ses amis mais c'était tout de même un moment qu'il partageait et il ne lui en fallait pas plus pour être heureuse. Quoi que, ce petit rayon de soleil la comblait un peu plus. C'était surement ce qui lui manquait le plus depuis qu'elle était ici, le soleil. Le bruit de l'océan, la couleur du ciel, le sourire des gens. Ici, le travail était le plus gros soucis de tout un chacun et la plupart des gens étaient à la fois stressés et pressés toute la journée. A croire qu'ils ne prenaient même plus le temps de vivre un peu pour eux, chose que Bliss faisait toujours malgré ses horaires parfois contraignants.

Ce n'était pas rare de croiser une connaissant, bien qu'en fait ce ne soit pas si courant. Tout était tellement grand lorsqu'il s'agissait de New York qu'il était assez simple de passer proche de quelqu'un sans même s'en rendre compte. Le Central Park était à lui seul plus grand que certaines villes. Bliss s'était pourtant dit qu'elle croiserait peut-être Alexis car elles aimaient venir ici, dans ce coin du parc, avec les petits. Mais croiser Alec... non, il devait être la dernière personne à qui elle aurait pu penser. Sachant que leur dernière rencontre remontait à de longues années mais surtout à l'autre bout du monde, c'était plutôt compréhensible. Malgré le fait qu'elle soit totalement déstabilisée, Bliss n'avait pas hésité tant que cela à aller vers lui et l'interpeller. C'était une chance énorme de le revoir, elle ne pouvait pas le laisser filer sans savoir quand elle pourrait le croiser à nouveau. Et puis, ils ne s'étaient pas quitter avec des cris ou des larmes - quoi que peut-être quelques unes pour la blondinette mais elle n'en avait rien montré face à lui -, non ils s'étaient quitter heureux de cet été en se souhaitant toute la chance du monde pour leurs avenirs respectifs. Elle n'avait donc aucune raison de chercher à le fuir, au contraire. Au sourire qu'il lui adressait, elle ne put que lui rendre, se rappelant pourquoi elle était tombée sous son charme à l'époque.

Sans se soucier des deux petits qui les observaient elle avait déjà passer ses bras autour du coup de son « ami », comme pour réaliser qu'il était bien là avant de presque sautiller sur place. Ce qui la rendait le plus heureuse dans cette situation était surtout le fruit du hasard. Elle avait tendance à croire à ce genre de choses : le hasard, le destin, les signes... bref tout ce qui n'était pas vraiment concrets. Miss Vladesca avait toujours été très tactile, ce qui impressionnait parfois au début mais peut-être qu'il se souvenait assez d'elle pour ne pas être surpris par sa réaction.

« Six ans... » Pour être exacte. Six longues années, même si elles avaient filer à une vitesse assez incroyable avec Nolan. Sans doute était-ce la même chose pour Alec vu la petite tête qui se tenait à côté de lui. « Je vis ici depuis quatre ans, l'âge du petit. » Bras croisés, elle tournait la tête vers Nolan, comme pour indiquer à Alec de quel petit elle parlait. Celui ci la regardait d'ailleurs avec un sourire radieux avant de reprendre la construction de son château de sable. « Je travaille ici aussi, ma vie entière est à New York maintenant. Mais toi ? C'est donc ici que tes employeurs ô si importants t'ont mené? T'es de passage ou tu vis ici? » Un air légèrement théâtral, mais il fait dire qu'il le lui avait répété des tonnes de fois. L'importance de ce boulot, de ses hommes, du tour du monde qu'il allait faire. D'où toutes ces questions. Il faut dire qu'en six ans, ils n'en étaient pas au bout de leur peine pour rattraper le temps perdu, mais aller à l'essentiel pour l'instant était déjà pas mal. Est ce qu'il était à New York simplement pour son boulot ou y était-il installé? En six ans, il avait peut-être fini ce tour du monde qu'il était si fier de faire il y a six ans, mais peut-être pas. Après tout, il avait peut-être choisi d'être nomade à vie, traverser les continents, visiter de nouvelles villes, rencontrer de nouvelles personnes... c'était presque impossible de se lasser de ce genre de vie. Elle avait d'ailleurs bien envie de tout savoir sur ses nombreux voyages, elle qui aimait découvrir de nouveaux horizons, mais une chose à la fois.

Est-ce qu'elle s'était imaginée une seule seconde maman lorsqu'elle avait quitté Alec sur cette plage? Jamais. Du moins pas dans les années qui allaient suivre. Non, elle s'était imaginée entrer à l'université ou évidemment elle serait l'une des meilleures, car si elle avait bien une qualité c'était celle d'être courageuse. Ensuite elle aurait obtenu le boulot de ses rêves après plusieurs années à monter les échelons, un à un. Une fois tout cela accomplis, elle envisagerait de fonder une famille, si elle avait trouver en chemin l'homme avec qui elle voulait le faire. Tout s'était passé à l'envers, elle avait rencontré Camille et leur fils était au final une "erreur", bien que Bliss détestait le considérer comme tel. Il était la meilleure chose qu'il lui soit arrivé et pour rien au monde elle ne changerait quoi que ce soit à la vie qu'elle avait mené grâce et à cause de lui, même avec Camille.

« Oui, mon fils. Nolan. Merci... »

Pour l'instant, elle ignorait si elle devait elle aussi le féliciter et préférait donc ne pas se précipiter. Bliss avait beaucoup de mal à l'imaginer être papa, pour la bonne et simple raison qu'il lui avait tellement parler de ce tour du monde qu'elle savait qu'il y tenait. Et lorsque votre rêve était de parcourir les différents continents, un enfant était la dernière chose que vous vouliez, normalement. Après, un accident était vite arrivé, tout comme une femme qui aurait su conquérir son cœur au point de le détourner de ses rêves. Avant d’obtenir ces réponses, elle allait tout d’abord lui en fournir puisqu’il était le premier à lu avoir demandé.

« Je suis devenue organisatrice de mariage. Et vendeuse à mes heures perdues, la couturière expose ses robes au bureau et je me charge de vanter ses talents. Ça prend beaucoup de temps mais c’est ce que je voulais faire, je n’ai pas à me plaindre. Je suis même très chanceuse je pense. »

Son bureau était en fait une mini boutique, avec enseigne et tout le tralala. Sauf qu’en tant qu’organisatrice de mariage, elle n’avait pas grand-chose à exposer si ce n’est quelques photos de ses plus belles réalisations. Elle avait donc trouvé un partenariat avec la boutique où elle commandait la plupart des robes de ses clientes et celles-ci se retrouvaient à l’avant de la boutique exposées, les bureaux à l’arrière.

« Déjà ? Quatre ans pour un tour du monde, tu es doué ! »

Dit-elle ironiquement. Elle cherchait à sa façon d’en savoir plus et donc la raison qui l’avait poussé à arrêter ses petites escapades. Il y a six ans, il en parlait des étoiles dans les yeux, était motivé à travailler donc il devait bien y avoir une bonne explication. Après, tout changeait en peu de temps, les gens également, Alec n’avait d’ailleurs surement pas envie de se confier à une personne qu’il n’avait pas vu depuis tant de temps et qu’il n’avait pas connu des masses au fond, puisqu’ils étaient sorti ensemble durant un été.

Mine désolée lorsqu’il lui confiait avoir perdu son boulot quelques jours plus tôt, c’est un visage dévasté qu’elle affichait quelques secondes plus tard. Bliss était a présent tournée vers Pandora et la regardait d’un air désolée. Elle se reprit d’ailleurs rapidement pour lui adresser un sourire des plus convaincants : les regards de pitié, elle devait en avoir eut des tonnes ces derniers temps or elle n’était qu’une gamine. Si elle trouvait la situation compliquée pour Alec, c’était surtout pour cette petite qu’elle était désolée. Jamais elle ne connaitrait ses parents. Un instant, elle essayait d’imaginer Nolan sans Camile et elle dans sa vie pour le faire avancer chaque jour : c’était impossible. Elle priait pour que rien ne lui arrive tant qu’elle devait se montrer présente pour son fils. Bliss se tournait à nouveau vers Alec, posant une main sur son épaule de manière compatissante.

« Je suis désolée pour ta cousine… et pour cette petite bouille surtout. Ça fait des années qu’on ne s’est plus vu mais si tu as besoin de quoi que ce soit, pour la petite ou même pour toi, n’hésite pas, tu peux compter sur moi. »

Pas certaine que Camille apprécie de voir un ex petit ami de Bliss surgir dans sa vie, mais cela, elle s’en moquait éperdument. Cela remontrait a tellement d’années qu’il y avait prescription et si elle pouvait l’aider, elle le ferait sans hésiter. Être parent s’apprenait avec le temps hors il ne l’avait pas eu.

« Qu’est-ce qu’il s’est passé à la radio ? »

« Je suis devenue organisatrice de mariage. Et vendeuse à mes heures perdues, la couturière expose ses robes au bureau et je me charge de vanter ses talents. Ça prend beaucoup de temps mais c’est ce que je voulais faire, je n’ai pas à me plaindre. Je suis même très chanceuse je pense. » Alec hocha la tête en souriant. Au moins, Bliss semblait être heureuse, et ça réchauffait le coeur du jeune homme. Il aurait menti si il avait osé dire n'avoir jamais pensé à elle depuis qu'ils s'étaient quittés. Bien sûr, les années avaient passé et ils étaient tous les deux passés à autre chose mais c'était un fait, elle avait été un véritable coup de coeur pour lui et il était satisfait de voir qu'elle s'en sortait. « Je suis vraiment content pour toi, Bliss. On aurait pas pensé en arriver là il y a quelques années, hein ? Pourquoi l'organisation de mariages ? » demanda-t-il avec un léger sourire. Déjà, Bliss enchaînait et repartait sur son parcours à lui. « Déjà ? Quatre ans pour un tour du monde, tu es doué ! » Cette fois-ci, le jeune homme se gratta l'arrière du crâne, ne sachant trop quoi répondre. C'était un sujet délicat, et il se trouvait maintenant idiot d'avoir pensé, à l'époque où il était avec Bliss, qu'il se verrait offrir l'Eldorado. Finalement, il haussa les épaules. « Ouais, disons que c'était... très actif. Et puis, je pense que je ne suis pas trop mal tombé à New York. » éluda-t-il comme par réflexe. Il ne voulait pas parler de ça, pas alors que ça lui avait déjà causé tant de pertes. Lily le voyait comme un monstre à cause de ça, il ne pouvait décemment pas le dire comme ça à la blonde alors qu'ils ne s'étaient pas vus depuis une éternité.

« Je suis désolée pour ta cousine… et pour cette petite bouille surtout. Ça fait des années qu’on ne s’est plus vu mais si tu as besoin de quoi que ce soit, pour la petite ou même pour toi, n’hésite pas, tu peux compter sur moi. » Alec laissa son regard dériver vers la petite Pandora et, aussitôt, celui-ci s'adoucit. La blonde était le portrait craché de sa mère : même traits, mêmes cheveux, mêmes yeux... Il avait été l'un des premiers à voir la petite après sa naissance et, dès qu'il en avait eu l'occasion, il était passé par chez Hazel pour lui offrir un petit quelque chose. Il avait toujours été le tonton plein de mauvaises habitudes qui faisaient pester sa mère et bien rire la petite. « Tu sais... C'est pas facile tous les jours. Je veux dire, j'ai jamais appris à agir comme un père ! » s'exclama-t-il en haussant à peine la voix en se rendant compte que les enfants pouvaient l'entendre. Si il y avait bien quelque chose qu'il se refusait, c'était que sa nièce se mette à douter de lui. Il était tout ce qu'il lui restait et il donnerait jusqu'à sa vie pour elle, c'était comme une mission qu'il s'était donnée : la garder en sécurité. « J'ai juste... J'ai pas l'étoffe. Pourtant, je voudrais vraiment qu'elle grandisse bien, qu'elle soit épanouie. J'essaie juste de faire de mon mieux en espérant qu'elle ne me tienne pas rigueur de mes petites fautes quotidiennes. » Il était tellement sincère qu'il s'en étonnait lui-même. Et pourtant, il pensait chacun de ses mots. De toute façon, si il était tout ce qu'il restait à Pandora, elle était aussi tout ce qu'il lui restait à lui. Égoïstement aussi, c'était la seule façon qu'avait trouvée Alec pour se racheter - ou plutôt tenter, compte tenu qu'il savait parfaitement que lui-même ne se pardonnerait pas - de ses actions passées et des conséquences qu'elles avaient provoquées. « Et je prendrais avec grand plaisir quelques cours. Ne serais-ce qu'au dîner, c'est elle qui se plaint parce qu'elle ne mange pas sainement comme avec sa mère. Elle est le cerveau de notre duo et ça ne peut plus continuer comme ça. » continua-t-il sur un ton plus léger et rieur. En fait, il était tellement content de revoir Bliss après tout ce temps ! Il sentait que même si les années avaient passé, que leurs sentiments enfantins s'étaient dissipés et qu'ils avaient tout deux acquis de la maturité, il y avait quelque chose dans la jeune femme qui provoquait un sentiment de confiance chez Alec ; peut-être parce qu'ils se connaissaient depuis jeunes, peut-être parce qu'elle semblait "solide" et responsable, beaucoup plus qu'il ne l'était en ce moment même s'il refusait de se l'avouer totalement.

« Qu’est-ce qu’il s’est passé à la radio ? » Le sourire d'Alec se fana légèrement, mais il avait appris depuis longtemps à masquer ses émotions. C'était tellement compliqué... Lorsqu'il pensait à tout ce qu'il était arrivé ces derniers mois, et à cette frayeur qu'il avait eu en perdant Panda, il avait juste voulu arrêter de jouer le jeu. Il n'était pas animateur, c'était un fait, il avait séduit une responsable influente et il avait charmé l'auditoire avec ses réflexions mais il n'aimait pas fondamentalement ça. Il faisait ça pour se cacher, il n'avait même pas besoin de l'argent que ça pouvait bien lui rapporter. Encore une fois, ça avait beaucoup trop de rapport avec son passé pour qu'il aborde ouvertement les évènements qui l'avaient poussé à quitter son boulot, alors il se contenta d'éluder savamment la question. « Hm, c'est une longue histoire, mais ce n'est pas plus mal, je dirais même que c'est arrivé pile à temps. Mon frère a quitté la ville il y a pas longtemps et on avait ce bar dont il s'occupait sur la 7ème, du coup maintenant je suis le seul aux commandes, je dois avouer que ça change et que ça me va assez. » Enfin, il avait aussi la chance d'avoir une belle équipe autonome et pas mesquine pour un sou, en qui il pouvait avoir une confiance en ce qui concernait le bar.

« Je suis vraiment content pour toi, Bliss. On aurait pas pensé en arriver là il y a quelques années, hein ? Pourquoi l'organisation de mariages ? »Question intéressante, qu’elle ne s’était jamais vraiment posée. Les choses s’étaient faites tellement naturellement. En apprenant sa grossesse, elle s’était vue forcée de faire une croix sur l’université. Bliss bénéficiait bien sur des chèques de son père, mais son seul désir était de ne plus rien lui devoir, vu la façon dont il l’avait expédiée pour les Etats-Unis. Sa cousine s’était mariée la semaine avant son départ et elle avait pris plaisir à tout organiser, les choses étaient ensuite apparues clairement dans son esprit. C’était le genre de formation qui ne lui en demandait pas trop, tout à fait plausible malgré sa grossesse et ensuite le bébé et à New York, c’était un emploi facile à trouver avec un peu de volonté et de talent. « Pas une seule minute ! Mais je ne vais pas m’en plaindre. J’ai abandonné l’idée d’être avocate quand je suis tombée enceinte. L’université avec Nolan, c’était mission impossible, je voulais être là pour lui et pas entre deux cahiers. Au final je dois le remercier, j’adore ce que je fais et je ne pense pas que j’aurais eu autant d’amusement à défendre des criminels ! » dit-elle en grimaçant. Lorsqu’elle avait envisagé cette carrière, elle s’était vue défendre des cas qui lui tenaient à cœur, des innocents. Le problème était que vous n’aviez pas toujours le choix, il vous fallait faire avec les dossiers que l’on vous donnait et bien souvent, vous finissiez par défendre le mal, chose qu’elle n’aurait jamais pu faire, pas en étant crédible. Si l’avocat lui-même ne croyait pas en sa défense, qui le ferait dans l’assemblée ? Nolan lui avait ouvert les yeux sur l’échec qu’elle s’apprêtait à encaisser après plusieurs années d’études. « Ouais, disons que c'était... très actif. Et puis, je pense que je ne suis pas trop mal tombé à New York. » Un regard autour d’elle, elle confirmait d’un sourire ce qu’il pensait. « C’est vrai, j’aime cette ville. Tant que c’est ce que tu veux. Haussant les épaules, elle le regardait heureuse et soucieuse à la fois. Était-ce vraiment ce qu’il voulait lui qui avait tant voulu ce tour du monde ?

« Tu sais... C'est pas facile tous les jours. Je veux dire, j'ai jamais appris à agir comme un père ! » Elle le comprenait tout à fait. Elever un enfant était tout sauf facile, il fallait penser à une cinquantaine de choses au même moment. Les réflexes venaient avec le temps, chose qu’on ne lui avait pas accordé. Alors que Bliss s’apprêtait à le rassurer, Alec reprenait à nouveau la parole. « J'ai juste... J'ai pas l'étoffe. Pourtant, je voudrais vraiment qu'elle grandisse bien, qu'elle soit épanouie. J'essaie juste de faire de mon mieux en espérant qu'elle ne me tienne pas rigueur de mes petites fautes quotidiennes. ». L’étoffe, il l’avait. Être parent ne s’apprenait pas en une journée, surtout lorsque vous n’étiez pas habitué aux grandes familles. Être élevé entouré d’enfant plus jeunes aidaient forcément à avoir certaines bases, des repères, savoir ce qu’il fallait à tout prix éviter ou faire. Bliss avait grandi avec une sœur de son âge et n’avait donc pas eut cette facilité, cela ne l’empêchait pas de s’en sortir plutôt bien à présent. « Tu sais, être parent ne s’apprend pas en un jour. Après quatre ans, je fais encore des erreurs avec Nolan, on ne peut pas être parfait tout le temps et encore moins aussi rapidement. Plus tard, elle ne te reprochera pas tes petites erreurs, elle te remerciera d’avoir pris soin d’elle du mieux que tu pouvais. Qui sait ou elle serait sans toi ? T’imagine tout ce qu’elle évite grâce à toi ? Les foyers, les familles d’accueil… » C’était malheureusement ce qui pendait au nez des enfants qui n’avaient pas la chance d’avoir quelqu’un dans leur famille prêt à relever ce défi, prêt à se sacrifier. Ce qui la faisait d’ailleurs réfléchir sur son propre cas. S’il lui arrivait quelque chose à elle et a Camille, elle n’avait personne. Pas de la famille du moins. Ses parents ne toucheraient jamais de loin comme de près à son fils, elle s’en était fait la promesse et sa sœur ne reconnaissait plus son propre enfant. Nolan n’avait qu’eux. « Et je prendrais avec grand plaisir quelques cours. Ne serais-ce qu'au dîner, c'est elle qui se plaint parce qu'elle ne mange pas sainement comme avec sa mère. Elle est le cerveau de notre duo et ça ne peut plus continuer comme ça. » Bliss ne put s’empêcher de rigoler. Soit elle était beaucoup trop cool comme mère, ou celle de Pandora était beaucoup trop sérieuse ou simplement soucieuse de l’éducation de sa fille. « Si tu veux on échange une semaine, je t’assure que Nolan sera ravi d’aller au Mcdo, c’est pas lui qu’irait râler de ne pas avoir de légumes dans son assiette ! Plus sérieusement, je t’aiderai avec plaisir ! »

Du mieux qu’elle le pouvait du moins, parce qu’elle n’était pas un modèle pour que tout soit parfait. Elle n’était pas la mère qui hurlait toute la journée pour que la salle de jeu soit en ordre : c’était une salle de jeu. C’était là pour lui s’amuser, pour lui profiter et Nolan connaissait parfaitement ses limites. Elle était sans doute chanceuse aussi d’avoir un petit garçon assez obéissant, tout le monde n’avait pas cette chance mais elle se disait aussi que cela venait de la façon dont vous décidiez de les élever.

« Hm, c'est une longue histoire, mais ce n'est pas plus mal, je dirais même que c'est arrivé pile à temps. Mon frère a quitté la ville il y a pas longtemps et on avait ce bar dont il s'occupait sur la 7ème, du coup maintenant je suis le seul aux commandes, je dois avouer que ça change et que ça me va assez. » Sur le coup, elle fronçait les sourcils mais se reprenait rapidement, pour ne pas donner l’impression qu’elle le jugeait. Ce n’était pas le cas, elle se demandait juste comment il y arrivait. « Un bar ? T’arrives à gérer avec la petite ? Enfin c’est ouvert tard généralement… »

« Pas une seule minute ! Mais je ne vais pas m’en plaindre. J’ai abandonné l’idée d’être avocate quand je suis tombée enceinte. L’université avec Nolan, c’était mission impossible, je voulais être là pour lui et pas entre deux cahiers. Au final je dois le remercier, j’adore ce que je fais et je ne pense pas que j’aurais eu autant d’amusement à défendre des criminels ! » Alec hocha la tête. Il se souvenait du projet de Bliss et de son ambition, et c'était pourquoi il était particulièrement étonné de la tournure qu'avait prise sa vie. Enfin, il pouvait bien comprendre ça, sa vie également avait changé du tout au tout depuis que Pandora y figurait comme second rôle permanent. S'occuper d'un enfant, c'était se mettre entièrement à sa disposition, que ce soit pour le chérir ou pour le surveiller. Soit dit en passant, elle avait été particulièrement méprisante en prononçant le nom de criminels : elle n'aurait définitivement pas été son avocat. « Ouais, avoir un enfant est forcément contraignant, est-ce que... désolé, c'est peut-être indiscret. Est-ce que le père t'aide ? » demanda-t-il d'un air gêné. C'était vrai qu'elle ne l'avait encore pas mentionné, peut-être étais-ce volontaire. Ils venaient de se retrouver, il ne voulait vraiment pas faire de gaffe.

« C’est vrai, j’aime cette ville. Tant que c’est ce que tu veux. » Il n'était plus sûr de rien, en ce moment. Incapable de savoir ce qu'il voulait, il avait préféré se mettre entre parenthèses et se consacrer entièrement à sa nièce. « Je vis bien, ici. Je me suis familiarisé avec l'endroit, et comme aujourd'hui, il apporte beaucoup de surprises. »

En tout cas, Bliss l'était. Il fallait avouer que, pour le coup, elle savait parfaitement trouver les mots. « Tu sais, être parent ne s’apprend pas en un jour. Après quatre ans, je fais encore des erreurs avec Nolan, on ne peut pas être parfait tout le temps et encore moins aussi rapidement. Plus tard, elle ne te reprochera pas tes petites erreurs, elle te remerciera d’avoir pris soin d’elle du mieux que tu pouvais. Qui sait ou elle serait sans toi ? T’imagine tout ce qu’elle évite grâce à toi ? Les foyers, les familles d’accueil… » C'était terriblement vrai. Lorsqu'il avait vu son nom figurer parmi les tuteurs potentiels de Pandora, il avait été étonné mais il n'avait pas une seule seconde voulu se désister. Il avait beau être un bêta dans tout ce qui concernait les enfants, il avait toujours eu la certitude que dans n'importe quel cas, elle devait être sa priorité ; du moins, maintenant c'était rentré. Il avait été là pendant toutes ces années, il avait vu comme sa cousine s'était sacrifiée pour pouvoir élever sa fille, et ne serais-ce que pour l'amour fraternel qu'il lui portait et la compassion qu'il éprouvait pour sa nièce, il s'était promis de faire de même et d'offrir à cet enfant ce que le destin semblait lui refuser. Comme si c'était aussi facile. Bliss évoquait les lieux où Panda avait pu atterrir mais n'aurait-elle pas été plus en sécurité là-bas que chez son oncle ? Si son ex pouvait être visée par ses ennemis, sa nièce serait sûrement leur prochaine priorité. Il donnerait sa vie pour la protéger, mais qui la protégerait une fois qu'il l'aurait fait ? C'était trop complexe, et il avait essayé de superposer ses deux vies : c'était Pandora qui en avait le plus souffert, elle s'était même enfuie de chez eux pour aller s'amuser puisqu'Alec n'avait pas le temps de s'amuser avec elle.« Si tu veux on échange une semaine, je t’assure que Nolan sera ravi d’aller au Mcdo, c’est pas lui qu’irait râler de ne pas avoir de légumes dans son assiette ! Plus sérieusement, je t’aiderai avec plaisir ! » Alec lâcha un léger rire. Il imaginait tout juste Bliss agir avec son fils en mère parfaite. Et il s'imaginait avec un garçon... Pandora était étrangement calme et posée pour son âge, elle était aussi très mature et c'était bien la chance d'Alec. « Tu parles, Nolan va prendre un horrible rythme de vie avec moi. Et il risque de devenir accro aux jeux vidéos. Mais si Pandora t'intéresse, je peux t'en offrir un bon prix. » dit-il avec un clin d'oeil.

« Un bar ? T’arrives à gérer avec la petite ? Enfin c’est ouvert tard généralement… » Le jeune homme se gratta la tête. C'était vrai que ça pouvait paraître plutôt... mal venu, mais comme tout ce qu'il faisait, c'était plein de bonne volonté et il considérait ça comme un indice de fiabilité. Et puis, il avait son organisation à lui. « En général, elle est avec moi en bas. Mon frère a acheté l'appartement au-dessus, donc quand l'endroit se remplit, en général je la monte et je la couche. J'ai une baby-sitter aussi, en cas de besoin. » Ce bar, il y tenait. En signant les papiers de la propriété et en investissant son argent dans la construction du Nil et du loft au-dessus, il avait tourné le dos à la mafia et il s'était reconstruit une nouvelle vie. Pas très honnête, mais tout de même plus que ce qu'il avait été auparavant. « Enfin, si ça peut te rassurer et si tu as du temps devant toi, je peux te montrer le bar, il est vide en journée, ou presque. Et puis comme ça, tu connaîtras le chemin pour y revenir. » lança le jeune homme en souriant.

« Ouais, avoir un enfant est forcément contraignant, est-ce que... désolé, c'est peut-être indiscret. Est-ce que le père t'aide ? » Nolan ne lui était jamais apparu comme une contrainte. Bien sûr c’en était fini les sorties, ou mêmes les vacances en amoureux qu’elle n’avait jamais eu, puisque son couple s’était former en grande partie grâce à sa grossesse, mais le bonheur de l’avoir à ses côtés était bien suffisant. Bliss se passait parfaitement de toutes ces choses superflues. Là où pour la première fois il serait peut-être une contrainte, c’était dans sa vie privée. Elle ne savait toujours pas ou elle en était, si elle devait oui ou non pardonner Camille. Et si elle ne le faisait pas ? Qui risquerait d’aller se mettre en couple lorsqu’il y a déjà un petit bout de quatre ans d’un côté ? Peu de monde… Ca l’inquiétait en un sens et dans un autre, sa vie sentimentale passait bien loin derrière son fils. « Camille est dingue de Nolan, il s’en occupe dès qu’il a une seconde… Le petit était pas du tout prévu, c’est à peine si on était ensembles depuis quelques semaines. Il me l’a pas mal reproché pendant ma grossesse mais une fois que Nolan était là, tout a changé. En bien, heureusement. On est fiancés, on était supposés se marier en aout d’ailleurs…» Haussant les épaules, elle avait beaucoup de mal à cacher sa déception. En dehors du fait qu’elle ne pouvait s’empêcher de le haïr quand elle y pensait, elle était surtout du déçue pour ce mariage qu’elle avait rêvé. Bliss en avait organisé des dizaines, le sien, elle l’avait parfaitement en tête au moindre détail prêt. Elle avait d’ailleurs déjà préparé plusieurs choses, avaient tout sur plan qu’elle avait travaillé et retravaillé et maintenant, celui-ci était repoussé, voir annulé.

« Je vis bien, ici. Je me suis familiarisé avec l'endroit, et comme aujourd'hui, il apporte beaucoup de surprises. » Effectivement, New York était empli de surprise. Elle y avait retrouvé Enzo, maintenant il y avait Alec, sans compter sa sœur qui se trouvait elle aussi ici, même si elle n’avait pas encore eut l’occasion de la voir. « Oui ! Enfin j’avoue que j’aurais préféré te revoir sur une plage… le soleil et le décor me manquent. Mais la surprise n’aurait pas été aussi énorme qu’ici. »[/color] Si elle l’avait revu sur une plage en Australie ou en Nouvelle Calédonie, elle n’aurait pas été si étonnée puisque c’était là qu’ils s’étaient rencontrés. Là, il se retrouvait sur le chemin de l’autre dans une ville à des milliers de kilomètres.

« Tu parles, Nolan va prendre un horrible rythme de vie avec moi. Et il risque de devenir accro aux jeux vidéos. Mais si Pandora t'intéresse, je peux t'en offrir un bon prix. » Les jeux vidéo, ou sa plus grande bataille ! Camille avait l’habitude de passer une heure sur sa console quand il le pouvait et malheureusement, Nolan commençait à être en âge de s’y intéresser, hors Bliss détestait ça. Elle avait l’impression que ça abrutissait totalement les enfants et préférait passer une heure à faire un puzzle ou toute autre chose avec Nolan plutôt que de le voir une console à la main. Elle n’hésitait d’ailleurs pas à râler sur Camille pour qu’il attende que Nolan soit au lit pour s’y mettre, histoire qu’il montre un minimum l’exemple. Il râlait, mais il comprenait, c’était déjà pas mal. « Ah… autant je n’suis pas super exigeante pour lui manger même si je fais attention, autant je hais les jeux vidéo ! Jusqu’ici je m’en sors plutôt bien pour qu’il n’y touche pas mais je vois vite venir le jour où il fera comme tout le monde, quoi que je dise. Et puis ton offre est tentante mais j’ai bien assez avec lui. Pour le moment en tout cas. Elle ne savait pas vraiment si elle se voyait avec un autre enfant à l’avenir mais pour le moment, elle n’y pensait pas. Surtout pas avec les problèmes qu’elle avait dans son couple. Bliss avait tendance à laisser les choses venir naturellement, elle n’aimait pas avoir sa vie planifiée sur un calendrier, en dehors du boulot du moins. Aujourd’hui, elle vivait parfaitement bien avec son fils et n’avait aucune envie de maternité, demain, ses envies pouvaient changer.

« En général, elle est avec moi en bas. Mon frère a acheté l'appartement au-dessus, donc quand l'endroit se remplit, en général je la monte et je la couche. J'ai une baby-sitter aussi, en cas de besoin. » Bliss avait poser cette question sans même demander de quel genre de bar il s’agissait. Sans savoir pourquoi, en tête, elle avait l’image de pervers de 40 ans, ivres dès 19 heures, qui font un bruit monstre. Image ridicule puisqu’il y avait tout autant de bar calme ou les gens aimaient simplement prendre un verre entre amis. « Enfin, si ça peut te rassurer et si tu as du temps devant toi, je peux te montrer le bar, il est vide en journée, ou presque. Et puis comme ça, tu connaîtras le chemin pour y revenir. » Sur le coup, elle se sentait mal d’avoir eu cette réflexion, elle avait l’impression de l’avoir juger parce qu’il prenait soin de se justifier, hors il ne lui devait rien. « Tu n’as pas à me rassurer, encore moins à te justifier. Je suis sure que tu t’en occupes à merveille. » Même si elle avait tendance à s’inquiéter pour tout mais surtout pour tout le monde, Alec gérait sa vie comme il l’entendait, ce n’était pas elle qui apparaissait après quatre ans qui allait lui donner de leçon, surtout qu’elle était persuadée qu’il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour qu’elle manque de rien. « J’accepte quand même l’invitation ! »

« Camille est dingue de Nolan, il s’en occupe dès qu’il a une seconde… Le petit était pas du tout prévu, c’est à peine si on était ensembles depuis quelques semaines. Il me l’a pas mal reproché pendant ma grossesse mais une fois que Nolan était là, tout a changé. En bien, heureusement. On est fiancés, on était supposés se marier en aout d’ailleurs…» Alec hocha la tête poliment mais il était évident que quelque chose la perturbait par rapport à ce Camille. La formule qu'elle avait employée n'avait fait que renforcer l'impression qu'il avait ; il ne savait pas dire si la jeune femme était triste, déçue ou énervée mais en tout cas, c'était une partie de sa vie qui ne semblait pas avoir tournée comme elle l'espérait. Enfin, il fallait aussi avouer que l'histoire qu'elle lui racontait là n'avait pas dû être particulièrement facile à vivre. Il se demanda un instant si il aurait été tout de suite présent pour Lily si elle était tombée enceinte mais se retira cette question de l'esprit avant même d'y répondre. Il préféra également ne pas relever sur ce qu'avait dit Bliss ; il ne pouvait décemment pas être plus curieux que ça, il ne pouvait pas lui forcer à parler de quelque chose de si personnel alors qu'ils venaient à peine de se retrouver. « Oui ! Enfin j’avoue que j’aurais préféré te revoir sur une plage… le soleil et le décor me manquent. Mais la surprise n’aurait pas été aussi énorme qu’ici. » C'était vrai... Il fallait avouer qu'Alec avait grandi dans un cadre paradisiaque, avec des parents particulièrement riches qui l'emmenaient toujours dans les destinations les plus réputées. « Je crois que j'ai visité des endroits encore plus géniaux que notre plage, j'ai vu des endroits... vraiment magiques. Mais à l'époque, on pensait que c'était le paradis, hein ? » Il secoua la tête de désarroi en repensant à l'innocent qu'il était à l'époque. Oui, les années avaient fait leur chemin et chacune d'elle lui avait apporté son lot de catastrophes et d'évènements qui l'avaient successivement transformé.

Bliss enchaîna sur les jeux vidéos et Alec ne se retint pas d'éclater de rire. « Ah… autant je n’suis pas super exigeante pour lui manger même si je fais attention, autant je hais les jeux vidéo ! Jusqu’ici je m’en sors plutôt bien pour qu’il n’y touche pas mais je vois vite venir le jour où il fera comme tout le monde, quoi que je dise. Et puis ton offre est tentante mais j’ai bien assez avec lui. Pour le moment en tout cas. On ne pouvait pas blâmer Alec pour aimer les jeux vidéos, qui ne les aimaient pas ? Cependant, il était loin d'être toujours sur sa console ; il avait déjà eu l'occasion de se la jouer Call of Duty dans la réalité pendant des années, il n'avait pas besoin de se rappeler ce genre de choses ; en revanche, c'était un excellent moyen d'occuper les enfants. « Tant pis, elle devra se contenter de moi. Heureusement qu'elle est calme et adorable, compréhensive même. »

« Tu n’as pas à me rassurer, encore moins à te justifier. Je suis sure que tu t’en occupes à merveille. » Alec leva les mains et les secoua pour lui indiquer qu'elle ne devait pas mal prendre la chose. « Oh non, c'est juste pour te montrer, et puis de toute façon je pense que dans ma situation, on ne peut pas mieux se débrouiller que moi. » continua-t-il en haussant les épaules avec un léger sourire. « J’accepte quand même l’invitation ! » Le blond adressa un grand sourire à son amie et s'empressa se retourner chercher les affaires qu'il avait laissées près de son arbre pour finalement retourner prendre Pandora par la main, qui hocha la tête et suivit Nolan de près. Ils partirent à pied, le bar n'étant qu'à quelques blocs de là, et sortirent bientôt de Central Park.

Lorsque la petite blondinette se rendit compte de l'endroit où ils se rendaient, elle sautilla littéralement. « On va au Nil, on va au Nil ! » Elle releva la tête vers Nolan et parut soudain très sérieuse, hochant vigoureusement la tête pour appuyer ses propos, la main toujours suspendue à celle de son oncle. « Bah tu sais quoi, bah mon tonton il a appelé le Nil le Nil pour ma maman, parce qu'elle habitait juste à côté quand elle était petite. Et puis même moi j'y suis allée, au Nil, et c'est super beau ! Et ma maman là-bas elle a une graaande maison, qu'elle avait acheté avec mon papa et puis... » Alec s'étonnait de la simplicité avec laquelle Pandora parlait de ses parents. Lui-même aurait eu la gorge serrée à la simple idée de devoir prononcer le nom de Hazel. Il baissa les yeux en revoyant malgré lui les images de la demeure dont parlait Panda et qui avait été abandonnée il y a des années, après la mort du père de la petite. L'histoire de cette enfant le désolait, et il gardait en travers de la gorge qu'elle doive endurer tant de pertes à son si jeune âge alors qu'elle était d'un naturel si simple et joyeux. Il préféra ne pas interférer avec le discours de sa nièce qui s'enflammait en parlant des crocodiles du fleuve sacré.

Ils arrivèrent bientôt devant un bar à l'extérieur moderne, muni d'une grande baie vitrée et d'une double-porte cachée à l'intérieur par des rideaux. Le jeune homme lança un regard à l'intérieur et s'empressa d'ouvrir la porte avant de s'effacer pour laisser Bliss y pénétrer. « Bienvenue dans mon humble taverne » déclara-t-il solennellement avant de lui emboîter le pas. Il n'y avait aucun client à cette heure de la journée et l'unique barmaid s'ennuyait ferme derrière le bar. Alec lui indiqua de prendre une grande pause, ce à quoi elle répondit par un énorme sourire avant de disparaître dans les vestiaires. Pandora, grande habituée, passa rapidement derrière le bar pour monter sur un petit tabouret, puis sur le bar où elle prit ses quartiers comme si elle était chez elle. Le jeune homme regretta de ne pas lui avoir touché un mot sur les attitudes à adopter en présence d'autres parents mais finalement, elle ne faisait rien de mal. Le blond la rejoignit derrière le bar et invita Bliss et Nolan à s'asseoir sur les tabourets devant lui d'un geste majestueux de la main. « Mesdemoiselles, monsieur, qu'est-ce que je vous sers ? » demanda-t-il en sortant deux verres sur le plan de travail.