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« Ce sont nos passions qui esquissent nos livres, le repos d'intervalle qui les écrit » Proust

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MessageSujet: « Ce sont nos passions qui esquissent nos livres, le repos d'intervalle qui les écrit » Proust « Ce sont nos passions qui esquissent nos livres, le repos d'intervalle qui les écrit » Proust EmptyVen 18 Mar - 16:45


« Ce sont nos passions qui esquissent nos livres, le repos d'intervalle qui les écrit » Proust 29dem9f

Trois klaxons. Un coup d’œil dans son rétroviseur de vélo, quelques manœuvres plus ou moins sécuritaires, et Gabriel s’arrêtait devant la toute petite librairie dont il était maintenant assez familier. Il mit son casque dans son sac, mit son cadenas sur son vélo pour ne rien se faire voler (perdre son vélo signifierait pour lui la fin d’un univers auquel il tenait trop), arrangea sa chemise au bas froissé par sa petite randonnée et ouvrit la porte. La clochette rompit le silence de la petite boutique coincée entre deux énormes géants commerçants, et l’odeur des vieux livres calma Gabriel, comme l’odeur des biscuits d’une maman. Personne ne le regarda entrer, et il appréciait la discrétion. Il se mit les mains dans les poches et se dirigea vers l’arrière de la boutique, où il trouva cette petite blonde au regard malicieux. Occupée à faire son travail, elle ne leva pas tout de suite la tête. Gabriel en profita pour prendre un livre de son sac et le mit devant elle.

Il croisa les bras lorsqu’elle posa finalement son regard sur lui.

« Je n’aime pas Proust. Il a un beau style, je te l’accorde, mais le fond est dénué de sens, à mon avis. »

Les joues d’Anaïs se mirent à chauffer et il sourit. Il se pencha un peu vers elle, comme on fait une confidence.

« Mais tu devrais lire cet auteur », il lui pointa son livre, « Il est un peu du même genre, mais en mieux. Et puis la dernière fois tu m’as dit que tu ne connaissais pas Camus, alors … » L’homme révolté d’Albert Camus, reposait calmement entre eux deux. Soit le livre devenait offense littéraire, ou bien il emmènerait finalement la paix entre eux deux.

Ils ne se connaissaient pas depuis bien longtemps, Anaïs et Gabriel, mais ils savaient qu’ils avaient une chose en commun : la littérature. Autant que par moments ils étaient d’accord sur la supériorité du style littéraire d’un auteur, d’autres fois qu’ils créaient la troisième guerre mondiale tellement qu’ils étaient en désaccord. Elle était probablement la seule personne aussi ambigüe dans son petit cercle d’amis, et Gabriel savait qu’au fond de lui il ne pouvait pas la détester pour être à la fois si semble et différente que lui. Elle mettait du piquant, et elle lui faisait voir une autre dimension à ce qui le passionnait depuis toujours.

« Oh allez, fait pas cette tête. Je suis sûr que tu vas apprécier. »

Il tenta un sourire de réconciliation, sans vraiment savoir si ça allait fonctionner.
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MessageSujet: Re: « Ce sont nos passions qui esquissent nos livres, le repos d'intervalle qui les écrit » Proust « Ce sont nos passions qui esquissent nos livres, le repos d'intervalle qui les écrit » Proust EmptyMer 30 Mar - 13:08

8h30, samedi matin, je me réveillais en sursaut. La nuit avait été difficile, laborieuse, j'avais eu du mal à trouver le sommeil. Le retour tardif et le manque de délicatesse de mon colocataire Penny n'aidant pas vraiment, je devais bien l'avouer. Bon sang ! Il allait m'entendre celui-là ! Il allait vraiment falloir qu'il apprenne à rentrer discrètement le soir et cesser son tintamarre à tout rompre, auquel cas j'allais vraiment finir par m'énerver et par faire une dépression nerveuse par-dessus le marché. Si on rajoutait à cela le fait qu'il laissait tout traîner, on en arrivait simplement à la conclusion que Penny était un homme ! Ça je l'avais bien compris, n'empêche que parfois j'avais bien du mal à le supporter. Mais là n'était pas la question et je n'avais ni le temps, ni le goût de me fâcher avec lui ce matin, il dormait encore de toute façon et puis j'allais être en retard ! Rapide saut dans la douche, j'en ressortais à peine cinq minutes plus tard. Eau froide ! Il allait falloir rappeler le plombier. Bref mot laissé à Penny sur la table en cette occasion, j'attrapais ensuite mes affaires me dirigeant à la cuisine, désireuse d'avaler un petit quelque chose. Bien évidemment, plus de café ! Il fera aussi les courses pensais-je tandis que je quittais l'appartement furibonde, bel et bien décidée à prendre un café en chemin. Un petit tour au Starbucks ne pourrait qu'embellir cette matinée non ?

A peine vingt minutes plus tard je poussais la porte de la librairie, mon gobelet à la main, le sourire aux lèvres, presque remontée à bloque en fait. Salutations de rigueur aux clients et excuses de circonstances ( - j'avais plus de dix minutes de retard - ) prononcées, je rejoignais ensuite mon poste, m'attachant à ma première tâche de la journée, à savoir : la mise en rayon des nouveautés ou la chose que j'aimais le moins faire à dire vrai. Mon truc à moi restant la vente, le conseil et surtout l'échange avec les clients. Marchal ( - le patron - ) pensait pourtant bon de diversifier les tâches de temps à autres, manière ( - selon lui - ) de faire progresser et de donner sa chance à sa nouvelle et seule autre employée Kalcey; n'étant moi-même qu'une simple employée, j'avais dû l'accepter. Aussi me retrouvais-je et dès à présent en train d'étiqueter, de cocher et de ranger de nouveaux bouquins. Passionnant, vous l'imaginerez. Cette activité ? Cette activité me prit presque une heure et je fus ensuite envoyée dans l'arrière boutique, ou l'inventaire et les commandes m'attendaient.
« Je ne puis confier cette tâche qu'à une personne en laquelle j'ai totalement confiance, tu comprends ? » s'était empressé de me dire Marchal, me complimentant presque, tandis qu'il quittait la boutique, prétextant un rendez-vous médical de la plus haute importance. Mes fesses oui ! Il s'accordait simplement une petite journée sabbatique, me laissant faire le sale boulot, avais-je pensé tandis que je le regardais s'éloigner, chantonnant. La matinée ? La matinée fut des plus ennuyeuses. Je ne trouvais aucun plaisir à effectuer mon travail ( - l'inventaire me gonflant fortement - ) et les clients se furent rares; aussi laissais-je partir ma charmante collègue, lui soufflant à l'oreille qu'elle pouvait aller déjeuner. Grossière erreur ! Car sous les coups de onze heures et demi, la librairie se remplit soudain, les clients affluant de tous les bouts, probablement poussés par je ne sais quel pulsion artistique. Malgré l'euphorie ambiante et soudaine, je parvins à gérer la situation au mieux et, tandis que je me réemployais à mes commandes, une voix familière vint bientôt m'interrompre, pour mon plus grand plaisir ou non. Tout dépendait en fait, si cette personne et moi allions ,nous disputer ou non .

« Je n'aime pas Proust. Il a un beau style, je te l'accorde, mais le fond est dénué de sens, à mon avis. » s'empressa-t-il de m'énoncer sans même prendre la peine de dire bonjour. Je lui avais conseillé ce livre, il avait détesté. Je n'étais pas étonnée. Seulement, nous ne démarrions pas du bon pied. Sans plus d'étonnements, je sentis le rouge me monter aux joues et tandis que je me retournais finalement ( - l'écoutant toujours - ), je pus apercevoir qu'il avait déposé un ouvrage face à moi. Camus. L'homme révolté. Pas vraiment mon truc. Je ne saurais l'expliquer, mais je n'avais jamais vraiment accroché. L'école m'en avait sans doute dégoûté, je pouvais l'imaginer. Quoi qu'il en soit je ne pouvais me résoudre à mettre le nez dans l'un de ces ouvrages. Peut-être n'étais-ce pas mon truc après tout...

« Tout d'abord BONJOUR Gabriel ! Ça fait plaisir de te voir. Ensuite... je te remercie pour ta proposition, mais je ne suis pas certaine que ce genre d'ouvrage, mais plus encore ce genre d'auteur ne me convienne. N'ayant parcouru qu'un de ses ouvrages, raison pour laquelle je t'ai dis ne pas le connaître, je ne pense pas que cela me plaira. Néanmoins, tu as fait l'effort de lire Proust, que tu n'as bien évidemment pas su apprécier, aussi ferais-je un effort et accepterai de jeter un œil à ta proposition de lecture. Ça me semble légitime non ? »

Terminant ma phrase, je lui souriais, faussement amusée. Lui, me regardait toujours, visiblement ravi de m'avoir convaincu. Qu'il ne se formalise pas pour autant, nous ne tomberions jamais totalement d'accord; ors ma matinée avait été suffisamment chaotique comme cela, aussi préférais-je limiter les dégâts.

« Je ne fais pas la tête Gabriel. Et je vais y jeter un oeil je te le promet.C'est juste que je suis débordée, seule, que j'ai un inventaire et des commandes interminables à gérer et que par-dessus le marché, je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit. L'humeur n'est donc pas au beau fixe. Les bienfaits du délicieux caramel macchiato ingurgité en début de journée s'étant déjà dissipés ». Folle ? J'étais folle et mal lunée aussi. Du moins, c'est ce qu'il allait finir par penser si je continuais à me comporter comme telle. Aussi, décidais-je ( - tant bien que mal - ) de me rattraper « mais peu importe ! Comment tu vas ? ».
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