It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Partagez

Here you are | JFK Airport • l i n o a

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
MessageSujet: Here you are | JFK Airport • l i n o a Here you are | JFK Airport • l i n o a EmptyJeu 17 Fév - 17:02

Neuf heures, mon réveil sonne. Pour certains, c'est faire la grasse mat'. Pour moi, c'est beaucoup trop tôt. J'aimerais tellement que la matinée débute à seize heure! Mais cela resterait le matin, et par définition, qu'il débute tard ou pas, je ne pourrai pas l'aimer.
Je donnais un coup dans mon réveil dont le « bip bip bip » me courait sur les nerfs. Puis un deuxième. Mais le troisième fut le bon, et enfin mes oreilles furent en paix. J'émis un grognement dont j'avais le secret et m'enfonçais dans mon lit, la couette jusqu'à la nuque et la tête sous mes deux oreillers. Non, j'veux pas me lever.
Se lever, ça veut dire déjà s'assoir. Après faut s'étirer, faut ouvrir les yeux -dur!- , faut se mettre sur ses deux jambes et marcher jusqu'à la salle de bains. Et je m'arrêtais là dans l'énumération des choses à faire avant d'être fin prêt, découragé de voir la liste d'épreuves s'allonger. Aucune chance que je me lève, c'est mort. Alors j'me suis rendormi.

Je rêvais de petits poneys sur un shooting horror-glamour à la Cilicon Valley. Ils avaient des seins surfaits, des talons aiguilles à trouer le sol à chaque pas et des ensembles en motif panthère ringards. Oui, « Ils ».
Puis je découvrais avec stupéfaction qu'en réalité, ces poneys étaient des poulpes. Non! En fait, ces poulpes étaient des écureuils qui eux-même étaient des kangourous. Quels traitres, ils m'avaient eu! Alors que les violons du générique des « feux de l'amour » se mirent à pleurer des notes sur un air mélodramatique, chaque kangourou ôta sa tête. Encore! Mais qu'étaient-ils au final?! C'est pas bientôt fini ce délire! Et sous le déguisement se cachaient Trin' et Wyno, ma sœur et mon ex. Un orage se leva et la terre se mit à trembler. Ou pas.

En réalité, mon portable vibrait près de mon crâne. Je le saisis à l'aveugle. Quel rêve de merde. J'articulais un « Allô? » étouffé par le coussin avant de sortir la tête de là dessous. Tu m'étonnes de faire des rêves aussi glauques, Nem', on suffoque là dessous!
Relativement réveillé, j'entendis une pluie torrentielle tomber dehors. Voilà donc qui expliquait l'orage et le séisme dans mon sommeil. Sale barge.

« Allô? Allô! Nemo!

- Gneuuh... ?
- J'en étais sûr! Merde, Nemo! J'en étais SÛR! T'as zappé!
- Mais non, pas du tout... pas du t... Attends, qu'est-ce que j'suis censé avoir zappé?
- La fiancée que tu dois aller chercher à l'aéroport à 11h, ducon!
- Ouais! J'le savais! Tu vois, j'ai pas zappé. Oh, pour qui tu m'prends? »

Jim raccrocha. Je hochais les épaules, puis jetais un coup d'oeil au réveil de ma table de chevet. Dix heures. Ok, j'suis mal. Le temps de m'habiller, et je serai déjà en retard. En vérité, le temps de songer à m'habiller me mettait déjà en retard. L'aéroport, c'était pas la porte à côté. Le Queens, quoi. Y'en avait pour une bonne heure de métro. Galère, quand tu nous tiens.

En repensant à mon rêve bien bizarre, je me levais pour de bon et pris néanmoins le temps de m'étirer, me doucher, me brosser les dents et les cheveux, rester sans réussir à me décider devant mon armoire pendant dix minutes et m'habiller sans me presser. Le stress, c'est pas bon pour la santé. Et j'étais en retard dans tous les cas, alors à quoi bon se presser? Je devais être présentable; la jeune femme que j'allais chercher était d'une famille d'hommes d'affaire, comme Jim, elle était donc habituée à un certain niveau de gens. C'est pourquoi j'enfilais un jean noir et un haut à rayures blanches et rouges représentant un faux casque sur les épaules. La classe totale quoi.

Fin prêt, je partis. Il était onze heure quand les portes du métro se refermèrent sur moi. Plus à la bourre, tu meurs. Tant pis, la princesse devra attendre. C'pas comme si elle avait le choix.
Je passais tout le trajet debout, entouré de comptables, de gros lards, de femmes avec une demie-douzaine de gosses et de jeunes mettant la musique à fond via leur portable nouvelle génération. La prochaine fois, rappelez-moi de prendre le jet privé que je n'ai pas.

Arrivé à l'aéroport, un gros bras m'attendait face aux portes de l'entrée C de l'aérogare. Ses yeux noirs trahissaient un mécontentement qu'il ne cherchait sûrement pas à me cacher, mais je lui adressais simplement un amical sourire. Le genre, « Eh ouais, t'es baisé. ». Puis je passais à côté de lui jusqu'au coin où les atterrissages étaient annoncés. Mon sourire s'allongea, et si j'avais eu un appareil dentaire, j'aurais aveuglé les pilotes en vol. L'avion de la princesse était en retard et allait atterrir dans dix minutes. Quelle veine, petit navet!

J'avais fait un beau panneau à tenir pour le gros bras; une petite pancarte en carton trouvé dans une supérette de l'aéroport sur laquelle j'avais grossièrement écrit « LEE ». Elle ne faisait pas la moitié de la taille de son épaule. Notabene: ne pas embêter le gorille.
Nous attentions notre paquet, sagement, comme tous les autres moutons en costar-cravate venant chercher leurs patrons revenant de Tokyo. Une petite foule de gens arrivèrent avec leurs valises, et je cherchais ma japonaise du regard. J'savais même pas à quoi elle ressemblait, peuh. Mais quand je vis une demoiselle à l'air perdue tourner en rond, quelque chose me dit que je l'avais trouvée. J'e m'approchais d'elle discrètement et, avec un léger sourire, demanda;

« Linoa Lee? »
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Here you are | JFK Airport • l i n o a Here you are | JFK Airport • l i n o a EmptySam 19 Fév - 13:36

    - Les voyageurs à destination de New York sont priés de se rendre aux portes d'embarquement.

    L'heure de partir venait de sonner pour Linoa qui était accompagnée de sa petite sœur. Ses parents n'étaient pas venus, son père étant trop occupé pour s'absenter de son travail et sa mère préférant éviter de venir. De ce fait, elle leur avait déjà fait ses aux revoir et une pointe de regret ne cessait de la ronger. Maintenant que l'heure de partir était là, elle se rendait compte qu'elle aurait aimé que ses parents soient la pour l'accompagner. Pour sa famille elle renonçait à son propre bonheur, à ses choix et plus particulièrement à sa liberté de choisir qui aimer. Linoa faisait un énorme sacrifice pour des personnes qui n'étaient même pas là pour elle.... Une absence qui se traduisait par une boule au ventre, mais heureusement sa petite soeur était à ses côtés. D'ici quelques minutes elle devrait lui dire au revoir pour s'envoler à destination de New York ou une nouvelle vie l'attendait. La peur au ventre, la jeune femme se dirigea vers la porte d'embarquement en compagnie de sa petite sœur. Aucune n'osait prendre la parole de peur de briser les derniers instants qu'elles passaient ensembles. Une fois arrivée à la porte d'embarquement, Linoa s'arrêta et se mit face à se petite sœur qui abordait une mine défaite. Elles savaient qu'une fois la porte franchie, elles ne se reverraient pas avant longtemps. Quel âge aurait Yoko lorsque Linoa la reverrait... Elle serait probablement une belle jeune femme... A cette pensée Linoa espéra très sincèrement que jamais sa petite sœur devrait faire le même sacrifice qu'elle, non, elle ne voulait pas de ça pour elle et c'était d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles Linoa avait accepté ce mariage arrangé. De cette façon, elle laissait une chance à Yoko d'échapper à cela et de choisir qui aimer.

    - Tu vas me manquer... Finit par dire Yoko les larmes aux yeux.

    Voir sa sœur si triste ne fit qu'accentuer ce sentiment de peine qui rongeait Linoa depuis qu'elle connaissait la date de son départ. Sans plus attendre, elle prit sa petite sœur dans ses bras et la serra fort contre elle. Yoko avait 16 ans et elle ne comprenait pas pourquoi sa grande sœur accepté de partir pour se marier à un parfait inconnu. Elle avait très mal prit la nouvelle, elle était un peu la rebelle de la famille, celle qui affiche clairement ses opinions au grands désespoir du reste de la famille. Linoa était la seule a être aussi proche d'elle, celle qui l'écoutait, qui la comprenait et c'est pour cette raison que le lien les unissant étaient si particuliers.

    - Je serais peut être loin, mais je serais toujours là pour toi, ne l'oublies pas... Répondit tendrement Linoa à l'oreille de sa sœur.

    A regret, elle se sépara de sa jeune sœur puis jeta un coup d'œil à la file de voyageur lui indiquant que son tour d'embarquer venait de sonner. Un triste sourire aux lèvres, la jeune femme prit son billet d'avion, et après un dernier regard à sa sœur, elle se dirigea vers l'hotesse de l'air à qui elle donna son billet d'avion. Après vérification, elle lui rendit avec un sourire aimable.

    - En vous souhaitant un excellent voyage.

    Le cœur lourd, Linoa s'engouffra dans la porte la menant à l'avion ou une autre hôtesse lui indiqua sa place en première classe. La jeune femme s'installa près du hublot, faisant en quelque sorte ses adieux à Tokyo, au Japon. Perdue dans le fil de ses pensées, elle fut ramenée sur terre lorsque l'avion commença à avancer pour finalement s'envoler. Voilà, c'était fait, dans plusieurs heures elle serait à New York... Triste et effrayée, Linoa réalisa que désormais plus aucun retour en arrière n’était possible, elle se trouvait dans l'avion la conduisant auprès de celui qui serait son futur mari dans un avenir proche...

    Lorsque Linoa ouvrit les yeux, elle réalisa qu'elle s'était endormie sans savoir combien de temps avait duré son sommeil. Regardant le petit écran devant elle, elle réalisa que dans quelques minutes elle serait à New York. Apparemment, son vol avait du retard, ce qui au fond ne la dérangeait pas. Elle avait peur de ce qui l'attendait une fois qu'elle allait atterrir et le fait que ce moment soit retardé lui laissait le temps d'assimiler ce qui allait se produire. Malheureusement l'avion commença à amorcer sa descente, signe que le voyage touchait à sa fin. Anxieuse, le jeune femme respecta néanmoins les consignes de sécurités jusqu'à ce que l'avion se pose puis s'arrête. Sans la moindre hâte, Linoa quitta alors son siège pour suivre les quelques passagers de la première classe. Une fois aux portes d'embarquement, elle se sentit à nouveau perdue dans cette endroit lui étant totalement inconnu. De plus, tout un tas de questions refirent surface dans son esprit. Qui était l'homme qu'elle allait épouser ? Comment était-il ? Était-ce une personne bien ? Quel âge avait-il ? Linoa ignorait tout de lui si ce n'est sa profession et son nom. Tout comme son père, il était à la tête d'une multinationale de renommée internationale, et quant à son identité, il s'appelait James Campbell. Trop peu d'information sur celui avec qui elle allait devoir partager sa vie... D'ailleurs qu'elle vie allait-elle menait à ses côtés ? Arriverait-elle à l'aimer ?

    - Linoa Lee ?

    Une voix d'homme sortit immédiatement la jeune femme de ses pensées. Omnibulée par tant de question, Linoa avait parcouru le chemin la menant à sa valise de manière automatique, ne prêtant attention à personne, avant de regagner le point rencontre des voyageurs, là ou les attendaient amis, familles,... La jeune femme ignorait qui pouvait bien l'attendre... Était-ce James en personne ? Ou bien l'un de ses employés ? Perdue, la jeune femme fit alors face à son interlocuteur et la première question qu'elle se posa fut de se demander si c'était son fiancé qui se tenait face à elle.

    - Oui, c'est bien moi... Répondit la jeune femme intimidée. Vous êtes James Campbell ? Demanda-t-elle d'une voix hésitante.

Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Here you are | JFK Airport • l i n o a Here you are | JFK Airport • l i n o a EmptySam 19 Fév - 18:25

    J'avais donc face à moi la jeune Linoa Lee. Je l'observais un instant. Comme la plupart des Asiatiques, elle n'était pas bien grande. Mais à côté de moi, qui n'étais déjà pas très haut en taille, ça ne se voyait presque pas. Elle avait de grands yeux d'un noir profond, très expressifs, brillants. Au son de sa voix et au croisement de son regard, je devinais que le changement de continent était radical pour elle. Je ne me mettais pas vraiment à sa place; je n'étais que vaguement au courant de la situation. Pour moi, ce n'était qu'une Japonaise qui allait épouser Jim. Une sorte de grosse blague quoi. James n'était allé qu'une fois au Japon, et il avait trouvé la bouffe tellement infect que depuis il y envoyait des représentants à sa place. Je me demandais si leur rencontre datait de ce temps là, mais aussi comment ils avaient pu mieux se connaître pour en arriver au point de se marier tout en étant à des kilomètres l'un de l'autre. Je mettais cela sur le compte de Skype, et vive la technologie.

    La question que la jeune femme me posa ensuite fit s'effondrer mes hypothèses. Apparemment, elle n'avait jamais vu le visage de Jim, puisqu'elle me demandait si c'était moi. Franchement, est-ce que j'ai une gueule à m'appeler James Campbell, avec mon t-shit rouge et blanc à rayures? J'ai vraiment la gueule du mec qui tient une multinationale et qui fait importer sa fiancée du Japon? Merde alors, en y pensant, jamais je n'aurai cru que James ferait ça un jour. Est-ce que cela voulait dire qu'il avait rompu avec Wynona? Et à moi, son meilleur ami, il ne l'avait pas dit. C'était plutôt étrange.

    « Non, j'suis pas James. Il enchaine les réunions aujourd'hui, alors il m'a envoyé venir vous chercher. »

    Je fis signe au gros bras m'accompagnant d'aller chercher les bagages de la demoiselle et prit celle-ci par les épaules en l'entrainant gaiement vers la sortie.

    « Bienvenue à New-York! »

    Linoa était toute timide, et intimidée. C'était mignon, et en même temps inquiétant à voir. Etais-ce des relances d'un mal des transports qui l'aurai secouée dans l'avions? Avait-elle peur de ce grand aéroport? De sa future vie dans la Grande Pomme? Peuh, mais y'avait pas de quoi s'en faire!

    « Détendez-vous, miss Lee, ca va bien aller. J'vais pas vous manger vous savez. Pis j'suis sûr que vous êtes bien plus jolie quand vous souriez. »

    Je lui adressais un clin d'oeil. Le gros bras arriva près de nous avec une valise tandis que nous arrivions à l'extérieur. Alors qu'il la déposait dans le coffre de la voiture, je faisais monter la demoiselle et renonçais à m'assoir à l'avant afin d'être à coté d'elle, histoire de la rassurer, et peut-être même d'en savoir plus sur cette histoire de mariage. Une fois installés, je fis signe au chauffeur de démarrer. Direction Manhattan, devant l'immense immeuble qui sert de siège d'entreprise à Jim où je devais déposer la fiancée et l'amener à son bureau. « Mon père ne voyait pas grand, il voyait haut. » disait-il tout le temps quand je me tordais le cou pour voir le sommet de l'immeuble de la société.

    « Alors comme ça, vous n'avez jamais vu Jim? Enfin, James. Vous ne saviez pas si c'était moi, alors c'est que vous ne l'avez jamais vu, non? »

    Je calmais mes ardeurs. Je devais l'ennuyer avec mes questions. Elle devait être fatiguée par le vol, et peut-être même pas plus heureuse que ça d'être à New-York, alors faire la causette n'était peut-être pas de mise. Je me tus et je tournais vers la fenêtre pour observer le paysage défilant. Ca me fit penser que je n'avais jamais visité le Queens; je m'étais borné à Manhattan, c'était pas malin de ma part.

    « Comment vous vous êtes connus, alors, si vous ne vous êtes jamais vus? » demandais-je finalement.

    Ma curiosité était trop forte.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Here you are | JFK Airport • l i n o a Here you are | JFK Airport • l i n o a EmptySam 19 Fév - 19:31

    L'aéroport dans lequel se trouvait Linoa était noir de monde et sa taille était assez impressionnante. La jeune femme observait avec attention les lieux, tentant de s'habituer au mieux à ce nouvel endroit. Depuis qu'elle était petite, elle avait eu l'habitude de voyager aux quatre coins du monde, mais New York était une ville ou elle n'était jamais venue et à présent elle allait y vivre. Linoa espérait vraiment s'y plaire et s'y sentir un jour comme chez elle.

    Quoi qu'il en soit, pour l'heure son attention était centrée sur l'inconnu en face d'elle et sa question trouva rapidement une réponse. Non, il n'était pas son fiancé et bizarrement elle se sentit comme soulagée. James Campbell devait enchaîner plusieurs réunion et c'est pour cette raison qu'il n'était pas la pour l'accueillir. Bon ou mauvais signe ? Un homme qui ne prend pas le temps de venir chercher sa fiancée... Linoa ne s'attarda pas réellement sur la question car elle était plus ou moins habituée à ce genre de situation. Ses parents n'étaient pas venus l'accompagner à l'aéroport et son fiancé n'était pas venu la chercher. Au fond était-ce si étonnant ? Non, la jeune femme n'était plus vraiment à ça prêt... En même temps, cela lui laissait en quelque sorte un moment supplémentaire pour accepter l'avenir qui l'attendait. Un avenir ou elle serait aux côtés d'un inconnu trop accaparé par son travail pour lui accorder la moindre attention. La jeune femme devait s'armer de courage pour affronter cette vie qui l'attendait et le seul réconfort qu'elle trouvait était de penser à sa petite soeur et se dire qu'elle avait tout de même la chance de continuer ses études.

    Sentant les mains de l'inconnu se poser sur ses épaules, Linoa sortit de ses pensées et se mit à avancer. Le jeune homme lui souhaita la bienvenue à New York, ville toute nouvelle pour elle et dans laquelle elle se sentait complètement perdue. A vrai dire ce n'était pas la ville en elle même qui l’impressionnait, mais le fait qu'elle n'y soit pas chez elle et qu'elle ne connaissait absolument personne. Vivre dans une grande ville elle connaissait puisque Tokyo était la plus grande ville au monde du haut de ses 37 730 064 habitants. Le monde, la foule, tout ceci ne lui faisait pas peur puisqu'elle y était habituée, mais se retrouver sans repère était une chose complètement déstabilisante. De plus, les choses ici n'avaient rien à voir avec Tokyo. Ici les gens marchaient sans faire attention, se bousculant les uns les autres, ne respectant absolument rien, alors que dans sa ville natal tout semblait bien plus cadré, bien plus calme et ce malgré le monde.

    Continuant d'avancer parmi la foule, Linoa observait les personnes qu'elle croisait, tentant d'analyser leur comportement afin de se faire à une culture totalement différente de celle dans laquelle elle avait été élevée. L'inconnu remarqua probablement son trouble car il s'adressa à elle de manière rassurante, ce qui eut pour effet de faire sourire la jeune femme qui se sentit un peu plus à l'aise. Elle était reconnaissante envers le jeune homme qui non seulement était venu la chercher, mais qui en plus se montrait accueillant et rassurant.

    - C'est la toute première fois que je viens à New York et c'est si différent de Tokyo.... Répondit Linoa avec un sourire timide.

    Une fois en dehors de l'aéroport, Linoa s'installa dans la voiture ou elle fut rejoint par l'inconnu dont elle ignorait toujours l'identité. Lorsque la voiture démarra, la jeune femme regarda par la fenêtre le paysage défiler sous ses yeux. Pour la première fois en 20 ans elle découvrait la ville de New York, une ville différente de Tokyo mais qui attisait sa curiosité et son intérêt. Linoa avait peut être peur mais l'idée de découvrir cette ville lui faisait tout de même plaisir. Alors que la voiture était arrêtée à un feu rouge, la voix de l'inconnu attira à nouveau son attention. Ce dernier la questionna au sujet de James et de leur rencontre. Ces questions mirent quelque peu Linoa mal à l'aise. Comment expliquer à une personne que le mariage arrangé est une chose toujours d'actualité malgré leur époque... Même pour Linoa la situation était étrange alors comment réagirait le jeune homme à l'entente de son histoire.... Malgré sa gène, la jeune femme décida de rester sincère et de dire la vérité au jeune homme.

    - Vous avez raison, je ne l'ai jamais vu et à vrai dire je ne le connais même pas... Commença Linoa ne sachant pas quoi dire. Et puis que dire dans ce genre de situation ? Deux personnes ne se connaissant pas et qui se marient ? Cela semble plutôt clair qu'il ne s'agit en rien d'un mariage d'amour, loin de la...

    Gênée par la situation et le fait qu'elle doive expliquer que son mariage n'a strictement rien à voir avec l'amour mais avec l'argent et le pouvoir, Linoa s'arrêta de parler et une question traversa son esprit. Qui était l'homme à côté d'elle et venu l'accueillir....

    - Vous êtes qui ? Demanda la jeune femme intriguée par l'identité du jeune homme.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Here you are | JFK Airport • l i n o a Here you are | JFK Airport • l i n o a EmptySam 19 Fév - 21:39

    J'avais toujours été affreusement curieux, je n'y pouvais rien. J'avais beau avoir essayé de retenir mes questions, je n'y parvint pas. Il fallait que je sache ce que c'était que cette drôle d'histoire de mariage, et pourquoi James n'avait pas jugé bon de m'en parler. On est meilleurs amis ou on ne l'est pas quoi! Moi, vexé? Pt'être un peu, c'est vrai. Il me semblait que nous nous étions toujours tout dit, mais pas cette fois, et je ne comprenais pas pourquoi. S'il avait peur que j'lui pique sa jolie fiancée, fallait pas s'en faire; les Asiatiques sont bien trop coincées à mon goût. Mais dans ce cas, il ne m'aurait pas envoyé la chercher. Sauf si c'était pour bien me faire comprendre que c'était trop tard, et qu'elle était à lui. Mais cette hypothèse de comploteur ne tenait pas debout; Jim et moi n'avions jamais été en compétition au niveau des filles. Au final, peut-être avait-il simplement trop de boulot, la tête ailleurs, et que parler de son mariage avec son meilleur pote lui était sorti d'la tête. Evidement.

    Je m'étais attendu à ne pas recevoir de réponse, ou bien à me faire rembarrer. Les Japonais et leur éducation stricte, leurs coutumes, leur culture pompeuse et tout leur patacaisse. A tous les coups, la demoiselle avait été élevée dans les règles de l'art afin d'en faire une mignonne petite intello timide et frigide, bonne qu'à servir le thé à son époux. Peuh. Pauvre fille. En plus d'être formatée comme ça, elle va sûrement avoir la vie dure. Être la femme d'un homme d'affaire, c'est déjà pas drôle. Mais on voit déjà à quel point il compte prendre soin d'elle dans son manque de présence à cet instant. Boulot, boulot, Jim était comme ça. Mais surtout, je le voyais bien avoir sa Japonaise comme femme, et se la jouer polygame dans son dos avec quelques filles. Avec Wyno par exemple. Depuis toujours il craquait pour mon ex. Pauvre fille.

    Linoa m'avoua donc qu'elle n'avait jamais vu James de sa vie, et contre toute attente, cela me fit sourire. J'étouffais un rire. Si ça c'est pas être traditionaliste. Mon Dieu! Mariage arrangé, on en est encore là. Ca craint, dis donc.

    « Eh bah, bonne chance. »


    Puis, elle me demanda qui j'étais. J'étais tenté de lui sortir une réplique à deux balles, genre « votre humble serviteur » ou « ton pire cauchemar », mais j'me ravisais. Blague de mauvais goût, j'allais passer pour un sacré boulet. Mais c'est que j'avais horreur des présentations, et autres niaiseries du genre comme « bonjour » ou « comment ca va? », alors que la journée n'est pas forcément bonne ou qu'on se fout pas mal de comment va l'autre. On veut sauver la planète en économisant de l'eau, alors commençons par économiser notre salive. Mais alors quoi, j'allais refuser de donner mon nom? J'allais la rembarrer, froidement, en lui disant « mais on s'en fout de comment je m'appelle! ». Comme je dis toujours, si une chaise s'appelle « table », ça nous empêchera pas de nous assoir dessus, non? Ah, les prénoms, c'est tellement sans importance, tellement inutile. Pensée que je tiens de mes années collège où mes camarades se moquaient de moi, parce que Nemo ça fait nom de poisson. Peuh. Et aujourd'hui, Angelina Jolie appelle son gosse Knox Leon, si ça c'est pas de l'égoïsme. Il va en voir de toutes les couleurs, le pauvre môme.
    Je soupirais, je jouais sur le temps. J'espérais qu'en laissant les secondes passer, la jeune femme oubliera sa soudaine envie de connaître l'identité du larbin de son futur mari venu la chercher à l'aéroport. Elle va se rendre compte qu'en réalité, elle n'en a rien à foutre.

    « Ca vous fascine, hein? » fis-je finalement en guise de réponse, histoire de répondre sans donner l'information pour autant.

    Allez savoir pourquoi je tenais tant que ça à ne pas lui dire mon nom.
    Je regardais l'heure sur mon portable, et celui-ci se mit à vibrer dans ma main. C'était Jim. Je décrochais.

    « Allô? Oui, elle est bien arrivée, elle est dans la voiture avec moi. On arrive d'ici deux heures, vu l'allure à laquelle va ton chauffeur. Ouais, à toute. »

    Je ne lui dit pas qu'il va me devoir des explications, puisqu'il ne me doit rien en fait, même si ça me faisait chier qu'il ne m'ai rien dit.
    Dix minutes plus tard, nous arrivions à Manhattan. Nous étions bientôt arrivés. Je me mis à me la jouer visite guidée de la ville et à énoncer l'historique des monuments et bâtiments près desquels nous passions.

    « L'Empire State Building, l'endroit idéal d'où sauter en étant sûr de pas se rater. La vue y est géniale. […] Rockefeller Center; à Noël, ils ont toujours un énorme sapin, du tonnerre! Mais j'pense que le gars qu'à fait édifier ça était petit. « Petit homme, énorme ego », non? […] »

    Après avoir vaguement parlé de la Cathédrale St Patrick, j'annonçais sur un ton moins jovial;

    « Nous y sommes presque. Vous allez bientôt voir votre cher et tendre. »
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Here you are | JFK Airport • l i n o a Here you are | JFK Airport • l i n o a EmptySam 19 Fév - 23:00

    Qui a-t-il de drôle lorsque l'on doit épouser un inconnu par profit professionnel ? Certes la situation est assez inattendue et peut surprendre plus d'une personne, mais de là à trouver ça marrant... La réaction de l'inconnu n’échappa guère à Linoa qui regretta d'avoir été honnête en avouant qu'elle ne connaissait pas son fiancé. L'homme assis à côté d'elle s'était montré courtois en venant la chercher, et gentil en tentant de la rassurer, mais à priori il manquait autant de tact qu'une petite cuillère. Oui, c'était bien ça et la comparaison sonnait parfaitement juste. Comment pouvait-il se marrer alors que juste à côté de lui se tenait Linoa, totalement effrayée de l'avenir se dressant devant elle... L'angoisse était si pesante que la boule au creux de son estomac ne la quittait pas et cela depuis plusieurs jours. Que s'imaginait l'inconnu ? Qu'en tant que bonne Japonaise de bonne famille elle était totalement heureuse d'épouser un inconnu pour le bien de sa famille ? Il était stupide de s'imaginer une chose pareille, et bien que Linoa ne laisse rien paraître de ses sentiments, elle était terrorisée. C'est pourquoi elle ne répondit rien au jeune homme lorsque ce dernier lui souhaita bonne chance, portant son attention sur le paysage défilant sous ses yeux.

    - Ça vous fascine, hein ?

    Fasciné n'était pas vraiment le bon terme. Linoa était en compagnie d'un parfait inconnu et connaître son identité lui semblait être la moindre des choses. Il savait qui elle était ainsi que la raison de sa venue et la moindre des choses auraient été de lui donner une réponse. De plus, Linoa ne connaissait absolument personne dans New York, l'inconnu était en quelque sorte son seul repère et l'idée de connaître l'identité d'au moins une personne lui était en quelque sorte rassurant. Malheureusement le jeune homme n'était pas décidé à lui donner son nom, pourquoi ? Allez savoir, la jeune femme l'ignorait totalement.

    - Fascinée n’est pas le mot exacte. Je dirais plutôt intriguée. Répondit Linoa en s’adressant au jeune homme.

    Oui, c’était le mot exact, elle était intriguée par l’identité du jeune homme se trouvant juste à côté d’elle, chose légitime. A peine eut-elle terminée de parler que le portable du jeune homme vibra et une courte conversation téléphonique débuta. A en croire ce qu'il disait, le sujet dont il était question était tout bonnement elle et l'interlocuteur devait être James, son fiancé. Sur le coup elle eut comme l'impression d'être une sorte de marchandise que l'on doit conduire à destination. Une sensation fortement désagréable et qui laissa un gout amer à Linoa. Sur le coup elle aurait eu envie d'attraper le téléphone de l'inconnu pour dire à son fiancé que la moindre des choses aurait été de venir la chercher avant de quitter ce taxi. Seulement vouloir ne voulait pas dire pouvoir, et la jeune femme resta sagement à sa place et ne dit rien. Elle canalisa sa colère qu'elle cacha derrière son masque d'innocence.

    S'en suivit une petite visite guidée durant laquelle l'inconnu lui parla des lieux devant lesquelles ils passaient. L'Empire State Building attira particulièrement l'attention de Linoa qui se promit de venir y faire un tour pour dessiner la vue de là-haut. Après plusieurs minutes de visite guidée, le ton du jeune homme changea quelque peu et Linoa sentit son angoisse resurgir lorsqu'il lui annonça qu'ils étaient presque arrivés et que très bientôt elle verrait son cher et tendre. Certaines auraient été ravies si elles avaient été à sa place, mais dans son cas la joie n'était pas au rendez-vous et seule la peur était belle et bien la, refusant de la lâcher. Nerveuse, la jeune femme serra fortement la lanière de son sac à main dans sa main, geste trahissant son anxiété.

    Quelques minutes plus tard et la voiture s’arrêtait devant un immense building. Un homme vint ouvrir la porte, signe que le voyage venait de s’achever. Sans un mot, Linoa suivit l’inconnu qui la guida à l’intérieur du building avant de pénétrer dans un ascenseur. L’endroit avait beau être magnifique, Linoa était incapable d’en apprécier la beauté, trop rongée par l’angoisse. Après plusieurs minutes, l’ascenseur s’arrêta et les portes s’ouvrirent et un homme vêtu d'un costard vint les accueillir.

    - Bonjour Linoa, et bienvenue à New York. Commença l'homme en costard. Je suis James Campbell et je suis sincèrement désolé de ne pas avoir pu venir te chercher.

    Linoa fut surprise par l'accueil de James qui avait l'air de faire le nécessaire pour tenter de la mettre à l'aise. Il abhorrait un sourire aimable et adressa une tape amical à l'inconnu qui avait accompagné Linoa depuis son arrivée.

    - Merci Nemo ! Lui fit-il en souriant. Je suppose que vous avez fait connaissance durant le voyage ?Demanda-t-il en s'adressant à Linoa puis à Némo.

    Alors il s'appelait Nemo.... A présent Linoa connaissait une partie de l'identité de l'inconnu. Un prénom peu commun pour une personne tout aussi peu commune.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Here you are | JFK Airport • l i n o a Here you are | JFK Airport • l i n o a EmptyMar 22 Fév - 20:29

    Finalement, nous arrivions devant l'immeuble de la société de James. Comme toujours, je me tordais le cou à essayer d'en voir le sommet, avec un léger sourire, me moquant de moi-même et de mon éternelle bêtise. Le chauffeur m'ouvrit la portière, et la lumière sembla m'aveugler après tout ce temps passé à voir l'extérieur à travers des vitres teintées. Qu'il était bon de revoir la véritable couleur des choses. Le bon vieux gris du bitume, le noir des costumes. Mes rayures rouges contrastaient grandement avec le sérieux de tout ceci. Faut dire que je ne mettais que rarement des costards, et même quand j'en portais, je trouvais le moyen d'en casser l'air coincé que ça me donnait avec le détail made in Nemo.
    Je fus rejoins par Linoa et lui adressais un léger sourire. Tout cela devait lui être familier; les grands immeubles, les costards sérieux, la politesse pompeuse. C'était son univers à elle aussi, ça ne devait pas trop la déboussoler. Ca faisait peut-être une bonne base dans sa future relation avec James; tous ceux qui savent parler buisness ou y sont rattachés de près ou de loin sont ses meilleurs amis. Ils étaient du même univers après tout, peut-être que cela ajoutait une petite chance que ça marche entre eux. Après, on ne peut forcer personne à aimer quelqu'un, et ces circonstances n'encourageaient pas vraiment la naissance de sentiments.

    J'accompagnais la demoiselle à l'intérieur de l'immeuble et me félicitais de quelques clichés exposés dans les couloirs. C'était grâce à eux que j'avais connu Jim. Vu que moi et le buisness ne sommes pas fait pour s'entendre, c'aurait été la seule manière pour nous de nous connaître. Et c'est donc entre deux négociations de prix que nous sommes devenus amis. Cela peut paraitre étrange comme commencent, mais j'suis fait pour l'originalité, jusqu'à dans mes relations.
    Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et j'entrais dedans avec Linoa. Elle ne prononçais pas un mot. C'était sûrement un autre truc de Japonaise de la haute. Lorsque j'étais allé au Japon, je n'avais pas noté que les demoiselles étaient si silencieuses. Alors cela devait avoir un rapport avec l'éducation. Mais bon, j'suis pas sociologue, alors je taisais mes hypothèses.
    Je ne peux même pas dire que nous avions passé la montée des étages à nous regarder dans le blanc de l'oeil en silence, puisque nous ne nous adressions pas le moindre regard. Je crains finalement d'avoir fait une bourde. Peut-être en riant de ce mariage arrangé, ou en refusant de donner mon nom. Avait-elle vu mes réactions comme un manque de respect? Oh, et puis, les gens de la haute se vexent toujours pour un rien! Cela me fit penser à mes parents, qui eux aussi étaient de grands susceptibles. Je devais leur rendre visite à Pâques.

    A peine arrivés à l'étage désiré que Jim vint nous accueillir, et je devinais déjà qu'il n'avait pas plus de cinq minutes à nous accorder. Quand Jim était si pressé de dire bonjour, c'était qu'il allait tout autant l'être de dire au revoir. Ca me fit de la peine pour la petite; à peine le temps d'échanger deux mots que son futur mari, l'homme avec qui elle était censée passer sa vie, allait devoir la laisser. Bonjour la prise de repères. Moi, j'eus droit à une tape dans le dos comme j'en avais horreur. Pour moi, les tapes ne servaient qu'à éviter de s'étouffer et à rien d'autre. En plus, Jim n'était pas une brindille et ne manquait pas de force. Je l'avais constaté le jour de notre rencontre, quand sa poigne écrasa ma pauvre main et réduit mes phalanges en miettes. Néanmoins, je souriais quand même.

    « Disons que nous avons essayé de faire connaissance. Mais elle n'est pas très bavarde, fis-je en réponse à Jim alors que j'observais Linoa, toute timide, n'osant pas dire un mot. Je suppose que tu n'as pas beaucoup de temps, alors j'vous laisse tous les deux. »

    Je m'éloignais du futur couple et me dirigeais vers l'immense baie vitrée qui faisait baigner le bureau dans la lumière du soleil. La vue était magnifique, comme elle le serait depuis n'importe quel 50ème étage d'un building à New-York. Cette ville, c'était quand même quelque chose. En trois ans, je ne m'étais toujours pas fait à la hauteur et au panorama. Peut-être parce qu'il diffère à chaque immeuble; que ce soit près de Central Park ou à Chinatown, il a toujours cette impression de découvrir une nouvelle ville à chaque fois. Elle possédait une infinité de visages, et je trouvais cela fascinant. Ici, à observer la ville, je ne vis pas le temps passer. J'entendais, de loin, Jim parler à sa petite Japonaise. Mais je n'écoutait pas ce qu'ils disaient. J'aurai pu partir, une fois ma tâche accomplie, mais je savais que James allait sûrement demander à faire emmener sa future quelque part d'autre, alors autant que ce soit moi, tant que j'étais là.

    « Nemo? »

    Je me retournais. Vas-y, demandes moi, semblait dire mon sourire amusé.

    « Tu peux amener Linoa à l'appartement, histoire qu'elle se familiarise avec? Voilà les clés. »

    J'approuvais d'un hochement de tête et fourra les clés dans ma poche avant de me remettre à admirer la vue. Je les laissais se dire au revoir, puis, peu après que l'ascenseur est refermé ses portes sur Jim, je sentis la jeune femme s'approcher et rester à côté de moi. Nous ne dîmes rien pendant quelques secondes, avant que je lui adresse une main amicale destinée à être serrée comme lors de premières rencontres.

    « Nemo Langdon, enchanté. »

    J'avais un sourire joueur. J'aimais jouer avec les gens. Mais je n'étais pas méchant.
    Toujours tourné vers la baie vitrée, les mains dans les poches, je demandais;

    « Alors? »

    Une question qui pouvait demander une multitude de réponses. Je ne savais pas moi-même ce que je désirais savoir. Peut-être sa première impression vis à vis de Jim, de moi, de la ville, de ce qu'elle voulait en fait. Une question polyvalente en somme.

    « Je vais vous conduire à l'appart'
    , dis-je finalement. A moins que vous ne vouliez aller autre part. »

    Cette fois, pour une fois, j'étais tourné vers elle, et on regard ainsi que mon sourire lui étaient adressés.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Here you are | JFK Airport • l i n o a Here you are | JFK Airport • l i n o a EmptyJeu 24 Fév - 13:35

    Se retrouver en face de son fiancé était une chose tout à fait étrange pour Linoa qui avait tant redouté cet instant. Depuis le jour où son père lui avait annoncé qu'elle allait devoir épouser James Campbell, la jeune femme n'avait pas cessé de se demander quel genre de personne il était, et après des centaines de questions il était enfin là, devant elle. On dit souvent que les premières impressions sont les bonnes, et celle qu'eut Linoa était assez mitigée. James était un bel homme, de ceux qui possèdent une prestance naturelle et qui en imposent rien que par leur présence. Son regard et son sourire montraient une personne ne manquant absolument pas d'assurance. En gros, James avait tout de l'homme d'affaire au sommet et qui doit avoir toutes les femmes à ses pieds. Pourtant, Linoa n'était pas du tout sous le charme et c'est pourquoi elle l'observa en silence pendant qu'il s'adressait à Nemo. La jeune femme avait ce besoin constant d'analyser les gens pour savoir à qui elle a affaire et cette rencontre n’échappait pas à la règle. C'était en quelque sorte sa manière à elle de se faire ses propres repères. Certes elle était intimidée de se trouver face à deux inconnus, mais elle était surtout en manque de repères dans cette nouvelle ville ou elle venait tout juste d'arriver.

    A la question de James, Nemo lui répondit qu'ils avaient tenté de faire connaissance mais que Linoa n'était pas très bavarde. En effet, elle n'avait pas été d'une compagnie dès plus passionnantes, et à vrai dire la réaction du jeune homme quant à la question du mariage arrangé, avait légèrement refroidie la jeune femme. Cette dernière ne s'était pas attendue à ce que sa situation fasse rire, et encore maintenant elle avait du mal à digérer la réaction de Nemo. Linoa fixa le jeune homme dans les yeux un court instant, jusqu'à ce que ce dernier tourne les talons pour la laisser seule avec James.

    - Encore une fois je suis vraiment navré de ne pas avoir pu me libérer pour venir te chercher à l'aéroport, mais Nemo est une personne de confiance. Commença-t-il en souriant. Je sais que la situation est assez gênante pour toi comme pour moi mais tu n'as pas à t'inquiéter, le mariage n'est pas pour tout de suite. Je pense qu'on va s'accorder un peu de temps pour faire connaissance.

    Linoa fut soulagée par les paroles de James. Certes elle allait devoir tôt ou tard l'épouser, mais ils auraient au moins le temps de faire connaissance. De cette façon, Linoa allait pouvoir apprendre à connaître son fiancé, et qui sait, peut être finirait-elle par s'attacher à lui... Oui, elle le voulait vraiment car de cette façon elle aurait une chance d'être heureuse à ses côtés, mais est-ce que cela était possible....

    - Ce n'est pas grave, Nemo a été très gentil avec moi et il m'a déjà montré certains endroit de New York. Répondit Linoa en souriant.

    - Voilà qui ne m’étonne pas de lui ! Je vais lui demander de te conduire à l'appartement, que tu puisses te familiariser avec ta nouvelle demeure et ce soir je ferais en sorte d'être libéré de toutes mes contraintes professionnelles pour t'emmener dîner.

    James appela Nemo et lui demande de conduire la jeune femme à l'appartement pour qu'elle s'y familiarise avant de lui donner les clés. Linoa n'était absolument pas surprise de voir que son fiancé ne l'y conduirait pas à cause de son travail lui prenant trop de temps. C'est pourquoi elle ne s'en offusqua pas et lui adressa un sourire polie.

    - A ce soir Linoa. Termina James en déposant un baiser sur la main de la jeune femme.
    - A ce soir. Répondit Linoa avec un sourire timide.

    Sans plus attendre, elle se dirigea vers le couloir qu'elle avait traversé quelques instants plus tôt mais cette fois une chose attira son attention l'espace de quelques secondes. en effet, accrochée à un mur, une photographie éveilla l'intérêt de Linoa. Cette photographie était en noir et blanc et mettait en valeur l'Empire State Building. La jeune femme eut comme un coup de coeur et l'observa avec attention, tentant d'en retenir le moindre détail en tête. Sa passion à elle était incontestablement le dessin, mais cette photographie était tellement sublime qu'elle aurait évoqué de l'intérêt chez n'importe qui. Après ce bref instant d'observation, Linoa pénétra dans l'ascenseur à la suite de Nemo. Une fois de plus, le silence s'installa mais cette fois le jeune homme vint le rompre en se présentant et en lui offrant sa main de manière amicale. Ce geste pourtant anodin fit plaisir à la jeune femme qui se sentit plus en confiance avec Nemo. Sans plus attendre, Linoa serra la main du jeune homme.

    - Enchantée Nemo, Linoa Lee. Répondit-elle en souriant et en se présentant de façon a repartir à zéro et sur de bonnes bases.

    La question de Nemo plongea Linoa dans un court songe. Alors ? Et bien à présent elle était à New York, une ville qui à première vue lui plaisait beaucoup. James avait l'air d'être un homme tout à fait charmant et il avait su la rassurer en lui disant que rien ne serait précipité. Pour terminer, Nemo était à ses côtés, veillant en quelque sorte sur elle, et malgré un départ tumultueux, elle devait avouer qu'à ses côtés elle se sentait en confiance, en sécurité.

    - Et bien... Si je dois faire un bilan à partir du moment ou je suis arrivée à New York... Je dirais que j'aime déjà cette ville que j'ai envie de découvrir... James s'est montré gentil à mon égard.... Et j'ai la chance d'avoir une personne à mes côtés qui m'aide à faire mes premiers pas dans cette nouvelle ville.

    Bien entendu la dernière phrase était à l'attention de Nemo car elle lui était sincèrement reconnaissante d'être là pour la guider dans cette nouvelle ville, dans cette nouvelle vie. Le jeune homme se tourna alors vers Linoa qui posa également son regard sur lui. Aller ailleurs ? A vrai dire l'idée était absolument tentante. La jeune femme avait envie d'aller dans tant d'endroit que rentrer lui semblait être une idée bien fade.

    - Et bien j'aimerais beaucoup voir de plus près l'Empire State Building... Avoua la jeune femme avec un sourire timide. Mais que si vous avez le temps et si ça ne vous dérange pas. Ajouta-t-elle pour ne pas qu'il se sente obligé.

    Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent à nouveau et la jeune femme en sortie suivie de Nemo. Un portier leur ouvrit la porte du hall d'entrée et une fois dehors, Linoa leva la tête pour jeter un coup d'oeil à ce qui l'entourait. Des grattes ciel à perte de vue, un paysage auquel elle était habitué mais qui n'était en rien de ceux qu'elle préférait.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Here you are | JFK Airport • l i n o a Here you are | JFK Airport • l i n o a EmptyJeu 24 Fév - 19:58

    Nous étions dans l'ascenseur et descendions pour nous rendre à nouveau dans le Hall. C'était un véritable passage éclair que nous avions fait ici. Un coup de téléphone aurait été tout autant efficace, mais je taisais cette pensée que je trouvais injuste pour la jeune japonaise. Un simple coup de téléphone pour première rencontre avec son futur époux? Quelle idée, Nemo, franchement...
    Nous reprenions donc de meillleures bases avec Linoa par ces nouvelles présentations, plus formelles, plus comme je ne les aimais pas d'habitude, mais qui cette fois me fit sourire. Mettant ma part d'égocentrisme de côté, je me disais que la jeune femme avait bien plus besoin d'un ami que de quoi que ce soit d'autre. Elle avait besoin d'un repère, car sans cela la vie risquait d'être difficile à New-York. Tout du moins, l'adaptation serait sûrement plus lente. Et vu que je n'avais rien de mieux à faire aujourd'hui, alors autant prendre le temps de faire une bonne action. Je décidais donc que j'allais faire mon possible, à partir de maintenant, pour que New-York devienne le nouveau Tokyo aux yeux de Linoa, et qu'elle s'y sente comme chez elle. C'était une sorte de mission. Et c'est donc avec cet état d'esprit que j'acceptais la demande de la jeune femme, qui était de voir l'Empire State Building de plus près.

    « Ca dépend, vous avez des antécédents suicidaires? »

    Humour de mauvais goût, bonjour! Je souriais timidement, en attendant de voir s'il n'y avait vraiment que moi sur cette que ce genre de phrase pouvait faire rire, puis me transformais en souris muette. Finalement, les portes s'ouvrirent.
    Je suivais Linoa jusqu'à l'extérieur où un portier nous ouvrit et le chauffeur nous invita à entrer dans le véhicule. La jeune femme s'installa, et quant-à moi je frôlais la paraplégie en faisant le tour de la voiture tendis qu'une autre passa trop vite trop près de moi. Je lançais une insulte pas très catho et finis par m'assoir en un seul morceau à côté de Linoa. Vive la galanterie.
    J'indiquais au chauffeur notre destination, et celui-ci sembla étonné. Pourtant, il nous y mena sans roncher. De toute manière, il était payé pour. J'observais la jeune femme qui regardais par la fenêtre, et je remarquais qu'on pouvait compter plus de restaurants Japonais que de MacDo sur notre itinéraire. Après quelques minutes, je sortais mon appareil photo du sac en bandoulière que je portais et pris un cliché de la jeune asiatique jetant un coup d'oeil par la vitre du véhicule. J'aimais voir cette air de découverte mêlée à une pointe d'inquiétude mélancolique dans son regard alors qu'elle gardait toujours cet air serein qu'ont la plupart des habitants de son coin du globe.

    Nous arrivâmes à l'ESB et descendîmes de voiture. Je dis au chauffeur de partir; nous étions sur une rue parallèle à Park Avenue, soit à quelques dizaines de minutes de l'appartement. Nous y rendre à pied pouvait initier la demoiselle aux joies de la vie New-Yorkaise du côté trottoir plutôt que du côté route. La voiture s'éloigna, et je me tournais alors vers Linoa et le gratte-ciel. Je levais la tête pour en voir le sommet, comme je le faisais à chaque fois.

    « A votre avis, pourquoi « Dieu » ne nous a pas punis lors de cette création, comme il a puni les Babyloniens et leur tour de Babel? »

    J'avais les mains dans les poches, et m'adonnais à cette réflexion avec un léger sourire. C'était peut-être tiré par les cheveux, mais qui ira dire que ces questions étaient dénuées de sens? Pour ma part, je ne trouvais que deux conclusions possibles à mes interrogations; soit « Dieu » était un admirateur du style Art-Déco, soit il n'existe pas de Dieu.
    Finalement, je me décidais à bouger après une énième photographie de cet endroit que je connaissais par cœur à force d'y être resté des heures à contempler le sommet de notre Tour de Babel, ne tirant de cela que quelques clichés et un bon torticolis. Je pris aussi une photo de Linoa imitant mes vaines tentatives de contorsion visant à apercevoir un centimètre carré du sommet du bâtiment. Elle semblait aimer celui-ci.

    Je m'approchais de l'entrée et remarquais le panneau indiquant que le panorama était fermé ce jour. Dommage pour la jeune Japonaise.

    « Nous ne pourrons pas y monter aujourd'hui, dis-je avec regret.

    Voyant la pointe de déception dans son regard, j'ajoutais;

    « Je vous promets que je vous y amènerai un jour. »

    Puis, je lui adressais un léger sourire. Je la pris par les épaules et l'attirais doucement vers la direction qui nous mènera à l'appartement.

    « Venez. J'vous offre une spécialité locale pour vous consoler. »

    C'est ainsi que, quelques minutes plus tard, Linoa se retrouva avec un Hot-Dog dans les mains.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Here you are | JFK Airport • l i n o a Here you are | JFK Airport • l i n o a EmptyVen 25 Fév - 14:04

    Perdue dans ses songes, Linoa repensait à la photographie qui avait attiré son attention quelques instants plus tôt. La jeune femme avait assisté à de nombreuses expositions de grands photographes, appréciant cet art depuis son enfance. A chaque nouvelle exposition, elle découvrait une nouvelle façon de voir les choses à travers un objectif. Chaque photographe possédait sa façon unique de capturer un instant pour le rendre immortel à jamais et c'est ce qu'aimait Linoa. Pour elle le dessin et la photographie avaient de nombreux points communs. Lorsqu'elle esquissait un portrait sur son carnet, elle immortalisait elle aussi un moment ou une personne La photographie et le dessin, deux arts pas si différents l'un de l'autre et qui passionnaient la jeune femme qui aurait pu passer des heures à admirer le travail de photographes ou de peintres. D'ailleurs elle était curieuse de connaître le nom de l'artiste qui avait réalisé la photographie de l'Empire State Building. Sur le coup, elle n'avait pas pris le temps de le relever, trop absorbée par la contemplation de l'œuvre, puis le moment de partir était venu.

    La question de Nemo, quant à ses antécédents suicidaires, arracha Linoa à ses songes et la fit sourire. Il n'avait pas à s'inquiéter de ce côté là. La jeune femme n'était pas du genre suicidaire et la hauteur l'attirée plus pour la vue qu'elle offrait que pour la possibilité de sauter. D'ailleurs l'idée de s'y rendre pour dessiner la vue lui plaisait et ne quittait pas son esprit depuis qu'elle était passée devant en voiture à son arrivée. Oui, la vue de là-haut devait être splendide... Rien qu'à y penser, un sourire se dessina sur le visage de la jeune femme qui pensait à toutes les merveilles qu'elle avait à découvrir dans cette nouvelle ville, dans ce nouveau pays.
    Une fois à l'arrière de la voiture, le chauffeur démarra après que Nemo lui ai indique leur destination. Linoa était ravie de ne pas rentrer immédiatement. Il était encore tôt et rentrer pour s'isoler ne faisait pas partie des projets lui donnant très envie. Lorsque la voiture commença à avancer, Linoa se pencha à nouveau dans la contemplation du paysage défilant sous ses yeux. New York avait beau être une ville plus petite que Tokyo, de l'intérieur elle semblait tellement immense que la jeune femme ne cessait de se demander combien de temps il lui faudrait pour entièrement la découvrir.
    Absorbée par ce qu’elle voyait, Linoa remarqua un flash qui attira son attention sur Nemo. Ce dernier tenait un appareil photo et à son sourire elle comprit qu’il venait de la photographier elle alors qu’elle admirait les rues de New York. Le jeune homme était donc photographe ? Linoa ne put s’empêcher de repenser à cette fameuse photographie et se demanda s’il était possible que Nemo en soit l’auteur… Quoi qu’il en soit elle n’eut pas le temps de se poser davantage la question car la voiture s’arrêta et Linoa en descendit à la suite de Nemo.

    Une fois en face de l’Empire State Building, Linoa se sentit toute petite et leva la tête pour tenter d’apercevoir la pointe du Building. La question que posa Nemo intrigua la jeune femme qui cessa de regarda l’incroyable Building pour regarder le jeune homme qui aborder un sourire.

    - Peut être parce que les Babyloniens avaient pour but d’atteindre le ciel, de se rapprocher d’un paradis utopique… Commença Linoa d’un air songeur. L’Empire State Building est plus un symbole qui montre la puissance d’un pays, un mélange entre l’ambition et l’art…

    Linoa se plongea à nouveau dans la contemplation du Building qui la forçait à se tordre le coup dans le seul et unique but d’en apercevoir le sommet. L’architecture était admirable et la jeune femme était impressionnée par cette tour qui lui plaisait beaucoup. Elle avait beau être le symbole d’une puissance, d’une unité, à ses yeux elle représenté un chef d’œuvre et non l’aboutissement d’un simple record de hauteur à atteindre.
    La voix de Nemo la ramena à nouveau sur terre et ce dernier lui annonça qu’ils ne pourraient pas visiter l’Empire State Building aujourd’hui. Déçue, la jeune femme se résigna à cette idée et un sourire vint illuminer son visage lorsque le jeune homme ajouta qu’il lui promettait de la ramener une prochaine fois. Sa promesse toucha Linoa car rien ne l’y obligeait. Il ne lui devait rien, surtout qu’il avait déjà fait beaucoup pour elle.

    - Merci beaucoup. Répondit Linoa avec un sourire emplit de reconnaissance.

    Cette dernière se laissa guider lorsque Nemo posa ses mains sur ses épaules avant d’avancer. Linoa était complètement perdue mais elle avait confiance en Nemo et ne s’inquiétait pas outre mesure malgré la foule les entourant et ne manquant pas de les bousculer de temps en temps. A nouveau, le jeune homme intrigua Linoa en lui proposant de lui faire découvrir une spécialité locale. Curieuse, elle décida de se prêter au jeu, et quelques minutes plus tard elle avait un drôle de sandwiche entre les mains. La nourriture risquait d’être bien différente de celle à laquelle elle était habituée, mais Linoa était par contre l’idée de gouter de nouvelles choses. Sans plus attendre, elle prit donc une bouchée de son hot-dog, tentant d’en analyser toutes les saveurs. Pas mauvais, ce n’était vraiment pas mauvais.

    - Merci Nemo, c’est plutôt bon ! Répondit-elle en souriant.

    La jeune femme continua de marcher au rythme de Nemo qui la guidait à travers les passants. Après plusieurs minutes, Linoa eut enfin terminé son hot-dog et jeta sa serviette dans une poubelle devant laquelle elle passa.

    - Vous êtes photographe ou la photographie est juste un passe temps pour vous ? Finit-elle par demander.

Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Here you are | JFK Airport • l i n o a Here you are | JFK Airport • l i n o a EmptySam 5 Mar - 14:09

    Linoa avait son hot-dog en main. Je la trouvais toute mignonne, avec ce long pain que semblaient tenir, non sans difficultés, ses petits doigts minces, et cette saucisse qu'elle croquait à pleines dents en ouvrant grand son adorable bouche. Je me demandais ce que ça allait donner le jour où elle ira dans un vrai MacDo et qu'elle voudra essayer un de ces hamburgers à trois étages ou plus; je me demandais si sa mâchoire allait être assez grande, ou bien si elle abandonnera et reviendra plus tard après un échauffement des zygomatiques à toute épreuve. Car elle semblait curieuse de tout, tout ce qui pouvait se trouver dans cette grande ville, nouvelle pour elle, et je la voyais bien, durant les longues heures de temps libre que je lui prédisais, essayer un a un chaque restaurant, dans chaque rue, de chaque quartier de NY, et chaque combinaison de plats de chaque menus de tous ces restaurants. Car la curiosité des cultures s'amorce par la découverte des plats de celle-ci, et il y avait tant de cultures représentées à NY! Comment ne pas céder à l'envie de toutes les connaître, de tout goûter, d'autant plus pour cette jeune femme qui vient d'arriver, fraîche comme la première fleur du printemps, et qui aura, j'en suis sûr, beaucoup de temps à tuer en l'absence de son futur époux. Si jamais ces deux là avaient décidé de prendre leur temps pour apprendre à se connaître avant de se marier, je crois que j'avais moi-même tout le temps de me marier avant qu'ils ne s'y décident. Avec un homme aussi absorbé par son travail que Jim, soit ils s'unissaient sous peu, soit l'attente allait se compter en années. Cette perspective me fit penser que j'allais donc passer pas mal de temps avec Linoa, le temps qu'elle prenne ses repères, mais aussi le temps qu'elle apprenne à connaître James, car il faudra nécessairement un complément au peu qu'elle apprendra à son propos durant les courts déjeuners et dîners qu'ils auront ensemble, entre deux réunions. Ce n'était pas une vie toute rose qui attendait Linoa en arborant le titre de femme de Mr. James Campbell. Vraiment pas. Alors je me disais qu'elle allait avoir besoin d'une épaule, et qui était mieux placé que celui qui l'avait accueilli dans cette nouvelle vie, le meilleur ami de son futur époux, son premier repère, c'est à dire moi, pour être cette épaule? Et c'est avec plaisir que je me voyais déjà endosser ce rôle. Ca ne me fera pas de mal d'être utile, pour une fois.

    Il y avait foule sur Park Avenue. Mais à dire vrai, il y a foule partout à NY, à toute heure de la journée, sur n'importe qu'elle rue. C'est l'ambiance Américaine quoi. La plupart de ces gens marchent d'un pas rapide, avec une oreillette wifiée à leur portable, lui même wifié à leur tablette nouvelle génération, qui est wifiée à leur bureau où leur page internet est discrètement restée sur l'accueil de Facebook. Au moins, cette ville ne manquait pas de vie, pourrait-on dire.
    Je faisais attention à ce que personne ne bouscule trop fort la petite Japonaise. Il serait bête d'une grosse tâche de Ketchup vienne salir sa jolie robe à 300$, mais surtout, qu'elle ne puisse pas terminer cette oeuvre culinaire made in indigestion qu'est cette saucisse industrielle -pré-cuite puis recuite sur un grill nettoyé uniquement le jour de son achat- dans ce long pain blanc de conservateurs et autres anti-vomitifs caoutchouteux. Vraiment. Et bien qu'un instant j'en eus douté, Linoa termina ceci et jeta la serviette dans une poubelle tandis que nous arrivions peu à peu de l'immeuble dans lequel se trouvait l'appartement qu'avais acheté Jim pour elle. Chambre à part quoi.
    La jeune femme me posa une question, et je fus étonné de l'entendre si distinctement; peut-être étais-ce parce que ce coin de la rue était plus calme, ce qui me fit comprendre le choix de mon ami pour cet endroit en tant que résidence de sa future femme. C'est qu'il savait être intentionné!

    La question portait sur mon emploi, soit photographe. Il est vrai que, jusqu'à maintenant, je n'avais pas une fois parlé de moi. Je crois que tout ce qu'elle savait de cet homme qui marchait près d'elle depuis tout ce temps et la baladait d'un bout à l'autre de la ville était un homme de plus ou moins trente ans qui s'habille drôlement, parle étrangement de tout mais pas de lui-même, cherche toujours à voir le sommet des immeubles comme un idiot -ou un aliéné-, et porte un appareil photo dans une sacoche. Il faut dire que je n'avais pas cherché à ce qu'elle en sache plus. Je décidais donc de répondre à sa question, sans mystère pour une fois, en m'armant de mon éternelle sincérité;

    « Je suis photographe, vrai de vrai. Je travaille plutôt dans le domaine de la mode, même si ce n'est pas le milieu qui me passionne le plus. J'essaye de toucher à tout. Et vous, alors, à quoi touchez-vous? »

    Quand j'ai commencé dans ce métier, on me disait souvent que « photographe, ça ne veut rien dire. ». Qu'il faut toujours un adjectif après, un complément, quelque chose, une spécialisation. Et j'ai toujours refusé cette convention, alors j'avais pris l'habitude de justifier mon titre de « photographe-tout-court » par ma polyvalence.

    Nous arrivions devant un bâtiment, je pris la première clé du trousseau et ouvrit la porte du Hall. Celui-ci était joliment décoré, plutôt chaleureux. Je fis signe à Linoa de ne pas être intimidée et d'entrer, puis j'entrais à mon tour et fermais la porte derrière nous. Puis nous nous sommes dirigés d'instinct vers l'ascenseur. J'eus un doute sur l'étage où se trouvait l'appartement. Je ne me souvenais pas que Jim me l'ai dit à un quelconque instant. Mince, oublier un détail si important! Nous sommes donc restés là, dans la cage d'ascenseur, à attendre que je devine l'étage où nous devions nous rendre comme par miracle. Il eut été plus simple d'appeler Jim directement pour lui demander, mais il venait d'entrer en réunion et le déranger serait mal avisé. Je me tournais donc vers Linoa;

    « Je suppose que, vous non plus, vous ne savez pas à quel étage il se trouve. Puis je soupirais. Restez-là. »

    Je trouvais la personne chargée de la surveillance ou de l'accueil dans ces lieux, et lui demandait si, lui, ne savait pas quel appartement était destiné à Linoa Lee, ou bien était loué par James Campbell. J'eus finalement le renseignement voulu, remontais dans l'ascenseur et appuyais sur le bouton d e l'étage où nous arrivions en quelques secondes. Je me disais qu'un appartement ici devait coûter bonbon. Une chance pour la demoiselle.
    Finalement arrivés, j'ouvris la porte de l'appartement et laissais Linoa entrer devant moi. Je vis immédiatement le dernier cliché que Jim m'avait acheté sous la forme d'un immense cadre dans le salon sur toute la hauteur d'un des murs. J'en fus touché. Il s'agissait d'une contre-plongée en noir et blanc de l'ESB sur laquelle figurent une jeune femme dans une légère robe printanière, elle-seule en couleur, tentant, comme je le fais toujours, de voir le sommet de l'immeuble. Mais je ne fis pas la remarque comme quoi cette photographie était de moi, je n'en voyais pas l'intérêt. Je fis juste quelques pas dans le salon, en l'observant.

    « Vous voilà dans votre nouveau chez-vous. Connaissant Jim, le frigo est plein et la garde-robe aussi, ainsi que l'armoire à DVD. Vos bagages doivent être dans la chambre. Je crois que mon devoir est terminé. »

    Je notais mon numéro et mon adresse sur une feuille du bloc-notes accroché à la porte du frigidaire, puis l'arracha et la tendis à Linoa avec un sourire bienveillant;

    « Au besoin, voilà. Faute d'avoir une carte. N'hésitez pas à m'appeler, même à trois heures du matin. »
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Here you are | JFK Airport • l i n o a Here you are | JFK Airport • l i n o a EmptyDim 13 Mar - 12:37

    Linoa était tout simplement impressionnée par cette ville de New York. Plus les minutes défilaient, et plus son envie de tout connaître se faisait de plus en plus présente. Elle avait envie de tout visiter, d’essayer tout un tas de plats qu’elle n’avait encore jamais gouté, et sa première expérience avec le hot dog ne faisait que redoubler ce désir. Elle avait adoré cette espèce de sandwich avec une saucisse un peu caoutchouteuse. La texture était plutôt étrange mais ça n’avait rien gâché à ce mélange de saveurs qui avait plu à la petite Japonaise. Bilan final, quand Linoa termina son hot dog avant de jeter le papier, elle était ravie de ce tout premier plat typiquement Américain qui ne lui avait absolument pas déplu. La jeune femme ne cessait de remercier intérieurement Nemo pour sa patiente et sa gentillesse. Rien ne l’obligeait à rester avec elle, il aurait très bien pu la déposer dans ce qui allait bientôt être son chez elle, et partir chez lui. Seulement il était là, à ses côtés, chose qu’apprécié sincèrement Linoa qui se sentait de plus en plus à l’aise avec lui. Il lui semblait loin le moment de froid dans le taxi quand il avait refusé de dire son nom et avait presque rigolé en entendant que son mariage était arrangé. Depuis leur espèce de nouveau départ dans l’ascenseur, Linoa avait une bien meilleure image du jeune homme.

    Après quelques minutes de marche au beau milieu de la foule, Linoa fut tout de même soulagée d’arriver dans un endroit bien plus calme. Ils se trouvaient à proximité de magnifiques résidences et le quartier paraissait tout de suite bien moins agité. Curieuse, Linoa regarda autour d’elle, se créant ainsi quelques repères pour éviter de se perdre à l’avenir. La jeune femme désirait s’habituer le plus vite possible pour pouvoir aller où bon lui semblerait. Dès que cette ville ne lui serait plus aussi inconnue, elle pourrait partir à l’aventure et visiter de nouveaux quartiers qu’elle ne connaissait pas. Non seulement elle voulait profiter de son temps libre pour visiter, mais elle désirait également figer ses endroits en les couchant sur des toiles. Oui, Linoa avait envie de faire découvrir New York à sa petite sœur en lui en envoyant des toiles et des croquis fait au fusain.

    Perdue dans la contemplation de ce quartier vraiment magnifique et apaisant, Linoa fut ramenée sur terre par le voix de Nemo. Ce dernier lui expliqua que la photographie n’était pas pour lui qu’une simple passe temps, mais qu’il s’agissait là de son métier. La jeune femme n’en fut pas étonnée et se rappela instinctivement de cette photographie qui avait tant retenu son attention alors qu’elle quittait le bureau de James. Etait-ce une œuvre de Nemo ? Si tel était le cas, alors Linoa aimait déjà beaucoup son travail. Il était certain qu’il avait un don particulier pour l’art de la photographie.

    - La photographie de l’Empire State Building dans le bureau de James est de vous ? Demanda Linoa en souriant.

    Son truc à elle ? Cette question fit sourire Linoa. Elle, sa passion c’était le dessin. Nemo ne se séparait pas de son appareil photo et elle c’est son carnet de croquis qui ne la quitta jamais. D’ailleurs elle avait hâte de commencer les cours dans l’une des meilleures écoles d’art de New York.

    - Mon truc à moi c’est le dessin, je me sépare jamais de mon carnet de croquis. Répondit Linoa en souriant.

    Une fois arrêtée devant un immense immeuble, Linoa leva la tête pour en regarder le sommet. Il était immense et luxueux. Etait-ce ici qu’elle allait vivre ? La jeune femme n’eut pas longtemps à attendre car Nemo se servit de la clé donnée par James pour ouvrir la grande porte donnant sur le hall. Il était sublime et chaleureux. Intimidée, la jeune femme l’observa de l’extérieur sans réellement oser entrer. Ce ne fut que lorsque Nemo lui fit signe d’entrer en souriant, que Linoa laissa sa timidité de côté pour finalement entrer dans le hall, suivie de près par le jeune homme.

    Une fois devant les portes de l’ascenseur, un nouveau problème se posa. Ni Linoa, ni Nemo ne savaient quel était le numéro de l’appartement. Une situation bête, mais pourtant réelle qui fit sourire la jeune femme. Nemo s’absenta alors un court instant durant lequel Linoa ne put s’empêcher de se demander à quoi allait ressembler cette nouvelle vie qui se profilait à l’horizon. Se sentirait-elle bien dans cet appartement ? Linoa n’eut pas davantage le temps de se poser la question car Nemo revint vers elle et ensembles ils pénétrèrent dans l’ascenseur. Après quelques secondes, Linoa quitta l’ascenseur pour arriver dans un couloir aussi magnifique et chaleureux que l’était le hall d’entrée. Une fois la porte de l’appartement ouverte, la jeune femme y entra et ne put que constater la beauté de l’endroit décoré avec beaucoup de gout. Un sourire se dessina sur son visage en voyant l’immense photographie de l’Empire State Building, une photographie qu’elle aimait tout particulièrement. Voilà, elle était enfin chez elle et bien que la situation soit quelque peu déboussolante, elle avait cette petite conviction qui ne la quittait pas et qui lui murmurait que tout se passerait bien.

    Après un bref tour de la pièce principal de l’appartement, Linoa reporta toute son attention sur Nemo qui lui expliqua que toutes ses affaires étaient là, que le frigo devait être plein ainsi que le stock de DVD. Fan de cinéma, Linoa savait déjà qu’elle n’allait pas s’ennuyer dans cette ville ou tant de choses l’attendaient. Le sourire aux lèvres, elle prit le papier que lui donna Nemo en lui précisant de pas hésiter à l’appeler quelque soit l’heure.

    - Merci beaucoup Nemo, c’est vraiment très gentil à vous de m’avoir accordé tous ce temps…

    Linoa n’eut pas le temps de terminer sa phrase et fut interrompue par la sonnerie de son portable. Intriguée, elle s’excusa auprès du jeune homme et prit l’appel.

    - Linoa, c’est Yoko. La voix de sa petite sœur semblait assez paniquée. Y’a eut un accident… Regarde les informations…

    Sans plus attendre, Linoa chercha du regard ou était la télévision et après un rapide tour du salon, elle trouva la télécommande. Au hasard, elle appuya sur un bouton et le téléviseur s’alluma pour montrer des images de la catastrophes venant tout juste de se produite dans son Pays. Un tremblement de terre d’une intensité de 8.9, suivi d’une vague de près de 10m de haut. Le pays était ravagé et le bilan semblait s’alourdir de plus en plus.
    Sous le choc, Linoa se laissa tomber sur le canapé, ne lâchant plus du regard la télévision. Les tremblements de terre étaient une chose habituelle, mais là c’était pire que tout.

    - Myagi a été dévastée Linoa… BIP…BIP

    La communication coupa net, laissant Linoa dans l’incertitude totale. Comment allait sa famille… Ses amis… Myagi était la ville ou vivait ses grands parents…
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Here you are | JFK Airport • l i n o a Here you are | JFK Airport • l i n o a Empty

Revenir en haut Aller en bas

Here you are | JFK Airport • l i n o a

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
i have a dream ::  :: Archives :: Anciennes Archives-