Installée au beau milieu du central park zoo, Sixtine-Micah regardait les gens passer, passer, encore et encore. Si elle était venue ici, c'était dans l'unique but de passer le temps, d'oublier quelque temps les études. Non, elle n'arriverait pas à ce détendre. Non, tout simplement parce qu'elle venait d'atteindre sa majorité, il y avait de cela un mois. Qu'elle ne pensait qu'au Canada, pour tout dire. Qu'elle pensait trop à Ezeckiel pour pouvoir penser à elle d'abord. Parce qu'elle pensait aussi que c'était simplement l'anniversaire de la mort de sa mère. L'anniversaire du suicide de sa mère tout simplement. L'anniversaire du jour où Sixtine s'était soudainement rendue compte que sa mère était la seule personne qui pouvait l'aimer plus que sa vie. Micah avait fait l'erreur de sa vie ; abandonner sa mère, sa seule vraie famille, avec le prétexte d'un secret trop longtemps caché. En fait, c'était seulement car Julia voulait préserver sa "fille". Mais Micah n'en avait fait qu'à sa tête, et avait aussitôt pris la mouche et fait par de son opinion. « Merde. » La jeune femme s'installa en tailleur sur le banc, et regarda à nouveau passer les gens devant elle. La vulgarité de la jeune femme avait heurté une pauvre maman. Vulgaire, oui, Micah était bien vulgaire. Mais bon, c'était pour protéger, sa naivité qui ne pouvait être que... Immense.
Vêtue d'une jean slim noir -dont on était presque sur qu'elle avait bien pris une taille en dessous de ce qu'elle devait- d'une paire de converse bien usées, d'un tee-shirt blanc, à l'éphigie des Rolling Stones et d'une petite veste en cuir, Micah n'était pas vraiment vêtue comme elle aurait du à cette saison de l'année. De son petit sac en cuir, elle sortit son iPhone 4. Oui, il y avait toute sa vie dans ce petit bijou de technologie. Il y avait ses rendez vous, ses réveils, ses photos, son répertoire... Tout, même, des notes... Des notes qu'on aurait plutôt qualifier de journal intime version miniature. Trois mots, qui pouvait retenir son humeur de la journée.
La belle prit donc l'application nécessaire et commença à tapoter, des deux mains, sur son écran tactile. « 12 mars 2011, regrets, haine, mal être : maman. »

Sixtine-Micah Justice Phoenix Richards leva la tête au ciel, pour contenir une larme. Oui, elle éprouvait des regrets ; la brune regrettait amèrement d'être partie de Québec. Oui, elle éprouvait de la haine ; elle était amèrement en colère contre elle-même, encore une fois, d'être partie de Québec et d'avoir abandonné Julia. Oui, elle n'était pas bien ; elle n'avait pas de famille, pas de base. Oui, sa mère lui manquait. Enormement, plus que tout.
Cette fois-ci, la larme tomba. Oui, Julia lui manquait, simplement. Elle se sentait incapable d'aimer un homme, elle n'avait pas confiance en eux. Elle pouvait compter ses amis sur les doigts d'une main, ses vrais amis.Les seuls vrais sentiments qu'éprouvait Sixtine, c'était bien pour sa mère. Elle n'a aimé, et continue d'aimer sa mère. Les hommes, lui font du mal, c'est bien pour ça qu'elle n'hésite pas à aller voir autre part. Elle ne peut pas se fixer. Pour elle, ça serait finir comme... Julia.

Une ombre passa devant elle, sans prévenir. L'ombre s'arrêta, bien évidemment. L'ombre cachait le peu de soleil que procurait ce mois de mars. Tout de même, Micah dut bien mettre une main par dessus son front pour ne pas être éblouïe par le soleil. « Oh ! » Toujours autant de tact et de sincérité, bravo Sixt' ! « Le soleil ! »