It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE

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MessageSujet: On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE EmptySam 5 Juin - 18:46

  • On se l'était promis.

    On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE Hitchhiking_by_Codes778

    Un an. Un an que j'ai décidé d'abandonner ma vie pour la Vraie Vie. Celle où la liberté n'a aucun prix. Celle où la beauté des éléments est tellement grandiose que nous nous croyons par moment en plein rêve. J'ai connu la chaleur étouffante des canicules d'été, les ampoules aux pieds, et le pouce levé suppliant un aimable chauffeur de m'embarquer avec lui. J'ai connu le mauvais temps, le vent, la pluie et le désespoir dans toute sa forme. J'ai connu les embrouilles, les cris et les rires, les pleurs et la faim, la soif et la solitude, et les nuits glaciales à dormir à même les trottoirs. J'ai été résignée à fouiller quelques fois dans les poubelles, à me poser à certains endroits pour y dénicher un job et me gagner de l'argent. J'ai connu la violence et le danger, le risque de se faire agresser. C'est la loi du plus fort qui domine. Sans doute ce monde est-il d'autant plus cruel pour les femmes. J'ai appris à arnaquer les gens ainsi qu'à voler. J'ai rencontré de formidables personnes, avec lesquelles j'ai pu tisser des liens hors du commun. Mon problème ? Je suis incapable de m'attacher. Je ne suis rien. Ce sont les rencontres qui me forment, et font de moi ce que je suis aujourd'hui. Des hommes et des femmes, dont tous possédaient le même désir commun : l'indépendance suprême. Le loisir de vivre comme bon nous semble. Parce que la Vraie Vie à hélas un coût. Une fois que vous vous y engager, vous ne pouvez faire marche arrière. Vous êtes fait comme un rat, piéger comme jamais, et vous n'avez alors plus qu'un objectif : survivre.

    Un an que je suis partie. Qui aurait pu imaginer qu'on puisse tant apprendre en une année ?
    Enfin, je débarque à New-York. Il ne tient plus qu'à moi d'affirmer aujourd'hui qu'en 19 ans d'existence, j'en aurai vu davantage que mon père, ma mère, et peut-être même ma grand-mère.

    J'arrive vers un nouvel horizon. Je suis la fille venue d'ailleurs.

    Il est 6h12. C'est Rastakouet qui me réveille avec ses moustaches. J'ouvre les yeux. Les rayons qui filtrent à travers mon volet entre-ouvert m'aveugle. Ma fenêtre ouverte m'indique déjà le degré d'animation qui règne dans les rues de Manhattan. Ma chambre est petite. Et pour une fois, j'apprécie ce sentiment d'étroitesse. Je n'ai pas à me plaindre. Il s'agit là d'un miracle que je puisse déjà bénéficier d'un logement décent. Et lorsque je me sens désireuse de quitter tout ce bric à brac, je me dis que c'est grâce à mes efforts et mes économies que j'ai pu m'offrir pareille habitation. Dans moins d'une heure, je dois rejoindre ma salle de classe. Rien qu'à cette pensée, je me maudis encore d'avoir eu l'ingénieuse idée de m'être inscrite à l'université. J'ai complètement perdu le fil de la scolarité. Et ce, avant même de m'être enfuie de chez moi. Il y a encore un mois, je venais de fêter mes 19 ans. Rien qu'en tête à tête avec Rastakouet, assise en tailleur sur le canapé moelleux du salon, une bougie sur pied nous séparant tous les deux. C'est comme ça. Je préfère la compagnie de mon chat, plutôt que celle des hommes. Il m'arrive encore aujourd'hui de regretter Elliot, et mes quelques amis du pensionnat. Et je ne sais toujours si je dois rire ou pleurer de tous leur avoir fait gober que je mettais tuée.
    Mais qu'importe ! Je n'appartiens à personne. Et je m'autorise à ne pas me rendre en cours en ce jour. Je souris, soulagée et ravie à la fois.

    Je me lève sans précipitation. Il fait beau. Je me débarrasse de ce T-shirt trop grand pour moi, dans lequel je m'endors chaque nuit, et troque cette maigre tenue pour mon short en toile et ma chemise. Je me fais un café, et le boit ensuite tranquillement sur ma petite balustrade tout en réfléchissant à ce que je vais faire de ma journée. Je m'installe sur le vieux tapis blanc cotonneux, sort de ma besace la carte de la ville que je me suis procurée il y a quelques jours. J'observe chaque lieu en détail, et me rabat sur un endroit qui m'a l'air intéressant. Central Park, the Great Lawn. Exactement ce qu'il me faudrait pour m'étendre paisiblement. Mon choix est fait. Je range en vrac la carte dans mon sac, y fourre les derniers bouquins sur la faune, la flore et l'histoire des différents Etats des Etats-Unis, ainsi que le roman que j'ai commencé. Il est 7h. J'ai tout mon temps.

    Certaines personnes se droguent à l'héroïne, au sexe, ou aux clopes, moi je me drogue au café. Je m'en procure donc un au starbuck du coin, m'arrête en centre ville pour me payer une revue ainsi qu'un pain au chocolat, et en profite pour glaner un peu partout. Je débarque enfin au Central Park, freine l'allure en apercevant tout ce monde déjà de bonne heure parcourant la ville en long, large et en travers. Des gens étendus sur la pelouse à perte de vue, des jeunes trainant en bande, qui jouent de la guitare, ou suivent le sentier en roller, des joggeurs avec les écouteurs de leur Ipod enfoncés dans les oreilles. New York, la ville qui ne dort jamais.

    Je n'ai pas pensé à emmener une serviette. Allongée sur le ventre dans l'herbe encore un peu fraîche, je parcours différents ouvrages à la fois, finis mon café, et débute mon pain au chocolat. Le soleil est levé. Ca grouille de monde. Je ne suis qu'une vagabone parmi des New-Yorkais. Sans doute irai-je me divertir au zoo plus tard dans l'après-midi.

    J'apprends sur la carte que Simon & Garfunkel ont participé en ce lieu même à un concert. Je souris, ferme les yeux, et enfoui mon visage dans mes bras. Il fait bon. Je revois mon ancienne chambre du pensionnat. Mes inombrables CD de Simon & Garkunkel. Le visage d'Elliot, celui de Liam et de Cathy. Les cours de philo, la grande dans la forêt dans laquelle on m'avait retrouvé saoule à plusieurs reprises, le lac, la balançoire, mes Doc Martens, les cours de sport, les matchs de basket, le soleil, mes centaines de bouquins entassés, mon sac, la classe de maths, mon cahier d'algebre, la nuit dans les bois, ma voiture, mon T-shirt rouge, les bouteilles.
    La nuit. Les larmes. La voiture. Etat d'ivresse. Descente dans les profondeurs du lac. Panique. Je ne vois plus rien. Noir complet. Il y a de l'eau partout. Retour à la surface. Début d'une nouvelle vie.
    Je m'étais efforcée de tout oublier. De tout enfouir au plus profond de mon esprit. Et ce matin, je réalise que je n'oublierai jamais. Ca ne s'estompe pas. Ce n'est qu'une impression.

    Je rouvre les paupières. Les rayons m'aveuglent. Je les ferme à nouveau. Mes cheveux me cachent le visage. Je pleure silencieusement, mais je ne le sais pas.
    C'était un choix que je me devais d'accepter.


Dernière édition par Alaska Quigley Wilson le Ven 23 Juil - 20:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE EmptyLun 7 Juin - 0:00

Elle s'appelle Candy.
"Tu me fatigues
Avec tes chabadas wouh."


http://www.deezer.com/listen-538115

  • C'était un jeudi comme un autre. Un de ceux qu'on oublie, que l'on passe parce qu'il faut bien, et puis c'est tout. C'était un jeudi où il faisait trente degrés aux alentours de midi, et où le ciel était dépourvu de nuages. Mirella a bien fait son job ce matin, en annonçant la météo à travers le radio réveil miteux de William. Il s'est levé comme tous les jeudis en sachant pertinemment qu'il ne servait à rien de se presser puisqu'il ne travaillait pas. Le constat de chaque jeudi fut dressé en ce jour aussi, comme d'habitude. Encore une fois il s'était levé tôt, très tôt, et n'avait éprouvé aucun manque de sommeil. Demain, se levant à la même heure pour aller bosser, il aurait les paupières lourdes et piquantes.

    Étrange sensation que celle d'une journée vide. D'une journée non planifiée à remplir au gré de ses envies. Will ne sait pas trop comment appréhender cette sensation. Il s'étire longuement, enfile un jean et un t shirt noir, même si le temps devrait plutôt l'obliger à se vêtir moins et d'une autre teinte. Qu'importe, William faisait ce qu'il voulait quand il le voulait, et assurait assumer d'en payer les conséquences. Aujourd'hui encore il ne dérogeait pas à cette règle.

    Après s'être grossièrement débarbouillé il s'approcha de son vieux sofa, et y caressa tendrement sa chimère, faute de rien voir autour de lui qui la valut. Candy. Ce mystère de la nature que l'homme avait réussi à déceler. Ce silence pesant quand il n'allait pas vers elle. Depuis le début ils étaient faits l'un pour l'autre. Il l'avait sauvée non loin d'une décharge, à peine blessée, et très vite guérie par la douceur de William. Comment aurait il pu se passer d'elle à présent ? Dans ces moments de galère, il n'y avait qu'elle pour accepter de rester quel que soit le taudis ou la nourriture avariée qu'il y avait en décor. Elle était généreuse, elle donnait tout pour peu qu'on s'occupe un minimum d'elle. Si belle, si douce, si conciliante. Elle avait subjugué le jeune homme depuis Cinq ans déjà. Il n'oublierait jamais le jour de leur rencontre .. Mais ça, c'était une autre histoire.

    Il la prit doucement dans ses bras, lova son visage contre elle, soupira de bien être. Enfin il se décida à se lever, avec elle, pour rejoindre Central Park. Ce qu'il aimait cet endroit. Tôt le matin, il était peu fréquenté. C'était le meilleur moment pour se poser en toute tranquillité. Sur le chemin, William s'arrêta pour prendre un smoothie à la pomme, le soleil le dardant déjà de ses rayons impitoyables. La température avoisinait les 24°C alors qu'il n'était que sept heures et demi. Qu'importait. L'homme savait qu'il trouverait un coin d'ombre à une heure si avancée de la matinée. Et ce fut le bingo, quand il arriva dans Central Park.

    Quelques personnes çà et là, qui couraient, se prélassaient, visitaient. Mais le lieu n'était pas encore bondé. Le loup solitaire en profita pour se trouver un coin d'ombre le plus loin possible de toute existence humaine.

    S'asseyant sur son séant, il fut happé par les senteurs de la nature. La rosée apportait à son nez de fraiches effluves dont il s'enivrait. Les yeux mi clos, il effleurait l'herbe encore légèrement humide sous ses paumes. Oui, décidément, les somptuosités de la nature en plein cœur de la ville valaient vraiment le coup de se colletiner les gens alentours. Lorsque l'homme fut bien détendu, il entreprit de déshabiller Candy. Peu pudique, cette dernière se laissa faire, et un index insistant sur son corps sculpté la fit gémir quelque peu. Le son était brillant et retentissant, resplendissant comme le soleil. Bientôt elle fut offerte à ses bras chauds. Il l'observa un peu, puis l'amena contre lui. Là, il commença son ode.

    Spoiler:

    La guitare frémissait et bourdonnait au rythme de ses mouvements de poignet, et émettait des sons tantôt aigus, tantôt éraillés en fonction de la caresse. William était parfaitement dans son élément. Rien n'aurait pu le troubler, pendant qu'il échauffait ses phalanges. Deux jeunes filles vinrent s'agglutiner à lui dès qu'il émit deux ou trois notes pour réhabituer sa voix. Elles piaillèrent avant même que les deux voix, celle de Candy et de Will', puissent s'accorder et se lier.

    "Tu chantes trop bien ! Comment tu t'appelles ?"

    L'homme eut un sourire amusé, apaisé. Les filles, il savait bien les faire fuir. Surtout ce genre là. Superficielles à souhait.

    "Je sais qu'elle chante bien, merci. Elle s'appelle Candy."

    Les deux filles se regardèrent, mouchées, et le silence dura bien une dizaine de secondes avant que la moins blonde des deux ne se racle la gorge exagérément. Sa compatriote lança au brun un coup d'oeil méfiant et sa voix fut acerbe

    "On parlait de toi, nigaud."

    Le silence, encore. Depuis le début le loup solitaire savait quoi dire mais attendait un peu de voir si les filles partiraient d'elles même. Rien à faire, elles étaient bien accrochées. Alors, il leva les yeux vers elles, et lança en haussant un sourcil

    "Appelez moi Justin Bieber, nan ?"

    Fait surprenant, elles comprirent la boutade. Et cela ne leur plut pas du tout. Elle s'éloignèrent en jurant, et en lançant des regards furieux par dessus leur épaule. Il entendit des bribes. Tous les mêmes. Vraiment un connard. Il se la pète. T'as vu comme il s'y croyait ? Il chante mal en plus.

    "Allez vous faire foutre."

    L'homme s'adossa de nouveau à l'arbre qui lui faisait de l'ombre, et contempla la seule qui ait eu toujours le même jugement à son égard. Ah, Candy .. Il eut un sourire tendre à son égard, et bientôt, la mélodie s'échappa de ses mains et de ses lèvres.

    "Society, you're a crazy breed.
    I hope you're not lonely, without me."


    L'union fut parfaite, à tel point que même les oiseaux non loin cessèrent tout chant pour laisser l'homme se libérer. Sa voix était chaude, riche, pleine, suave, et rauque quand il poussait un peu trop. Ses accords étaient experts. Mais au delà de la technique il y avait ce petit plus, celui qui montrait qu'il n'était pas une usine à tube mais qu'il en avait dans le ventre. Sa façon de chanter transcendait. On se sentait triste s'il commençait une complainte, mélancolique s'il parlait de jolis souvenirs, heureux s'il évoquait le beau temps, l'amour, la vie.

    Ce jeudi là, comme toujours, il ne chantait pas pour un public. Il chantait pour lui, pour extérioriser ce qu'il ressentait, pour se vider. Il chantait comme si ce matin serait le dernier où il verrait le soleil se lever peu à peu à l'horizon.
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MessageSujet: Re: On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE EmptyLun 7 Juin - 20:20

  • On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE Honey_in_the_sun_by_nerdynotdirty

    Il m'était rarement arrivé de regretter ma vie d'avant. Il faut dire que je ne m'étais jamais pris le temps d'y réfléchir à ma guise. Je ne saurais dire encore aujourd'hui si mon départ était un temps soit peu prévisible. Je m'étais convaincue un jour que cette vie ne m'appartenait pas. Que je n'appartenais pas à la vie, et que je ne lui appartiendrais jamais. En m'identifier au personnage d'Antigone, j'en ai conclu que, tout comme elle, ma seule issue était la Mort. Non pas parce que nous y voyons là une échappatoire ultime, mais parce que nous nous bornons à croire que nous y trouverons davantage de satisfaction que dans la vie. Et en croyant en cela de toute mon âme, j'ai été amenée à me saoûler volontairement pour monter ensuite dans ma voiture. Je ne mesurais pas la vitesse, ni le danger, ni quoi que ce soit. C'était le but. Je ne voyais plus la route, ni les sécoyas qui défilaient à toute allure. Je ne percevais dans ma mémoire engourdie que le but final : la noirceur des eaux qui me fascinaient. Je voulais me réserver le même sort que j'avais infligé à mon frère. J'espérais qu'il était l'unique être à pouvoir pardonné mon erreur si j'agissais de cette manière. Je voulais goûter à la sensation de se sentir happer dans l'au-delà, moi aussi. La sensation de se sentir plus impuissant qu'en aucune autre situation. L'avantage, c'est que personne ne m'attendait nulle part, et qu'en d'autres termes, je ne manquerais à personne. Lorsque la voiture a quitté la route, mon coeur a cessé de battre. Je me rappelle de mes mains crispées sur le volant, et de mes paupières fermées. Je me souviens de l'impact de l'engin tombé dans le lac, de l'eau s'engrouffrant par toutes les fentes et toutes les issues possibles, de la sensation glacée qui m'avait brusquement saisie toute entière. Je m'étais stupidement débattue contre l'inévitable, alors qu'à l'instant précédent, mon unique désir était d'y céder. C'est drôle quand on y pense ! La plupart des personnes témoignent en disant que nous ne possédons peu voir aucun souvenir de l'instant où la Mort nous frôle. Et pourtant, ils ont tort. Tout est là. Les souvenirs sont partout. Simplement, ils mentent. C'est qu'ils ont du mettre beaucoup de temps à tout enfouir, quelque part, dans leur tête, et qu'ils sont terrifiés à l'idée que tout cela se réveille et resurgisse.

    J'avais tenté d'ouvrir la portière, qui malgré mes efforts confus, demeurait bloquée. C'est là que la panique est montée. Je me suis dit : "Ca y est. Elle arrive. Je vais partir. M'en aller pour toujours". Et dans la panique, on fait n'importe quoi. La fenêtre, elle, ne réagissait plus aux commandes. Evidemment. Et dans le dernier élan, je me suis mise à frapper de toutes mes forces contre la vitre. Aussi fort qu'un humain sous l'effet de l'alcool pouvait cogner. La vitre s'est fissurée à un moment donné. Je ne sais toujours pas comment cette vitre a réussi à se briser sous l'effet de mes poings, toujours est-il qu'elle a bel et bien cédé. Alors je me suis extirpée de l'habitacle et me suis laissée remonter à la surface. Mes mains saignaient. Mais je n'avais pas mal. J'étais inconsciente. Trop peu d'énergie. Trop faible. Je ne suis sortie de ma torpeur que deux heures plus tard, échouée sur le sable fin qui bordait le lac. Il faisait encore totalement nuit. J'ai eu peur. Et sur le coup, je n'avais rien compris à ce qu'il venait de se passer. Je me suis levée tant bien que mal, j'ai abandonné les lieux, et j'ai marché. Marché droit devant moi sans jamais m'arrêter. J'étais bien sûr épuisée, mais je n'avais pas le choix. J'ai ignoré la douleur, la fatigue et la peur. J'avais de sable dans la bouche. Ca crissait sous mes dents. J'en avais des grains étalés sur les joues et le front, qui parsemaient mes cheveux. Je ne ressemblais à rien, si ce n'est à une revenante trempée jusqu'aux os, des plaies ouvertes sur les mains.

    Bien évidemment, durant le début de mon voyage, je n'avais aucun souvenir de l'accident. Tout cela m'est revenu par bribes, tantôt les nuits, tantôt les jours, tantôt sous un soleil de plomb, tantôt sous la pluie. Parfois dans des rêves, ou dans des cauchemars. Notamment dans les premières rencontres que j'ai faites, lorsqu'on me demandait ce qu'était mon histoire, et pourquoi je me retrouvais ainsi sans personne, dans la fraîcheur de l'âge à arpenter les routes et les déserts, j'ouvrais des yeux totalement perdus, et répondais "Je ne sais pas." .


    Et quand je repense à tout cela aujourd'hui, allongée dans l'herbe à Central Park, visage caché comme une fugitive, refoulée dans une société que j'ai mis si longtemps à quitter, je me sens mal. Je me dis que mon désir de mourir n'était qu'une chimère, et que je tiens pourtant debout parmi tous ces gens dont je ne réclame pas la présence. Société qui n'est pas faite pour moi. Société qui me veut du mal.

    Oh it's a mystery to me.
    We have a greed, with which we have agreed
    and you think you have to want more than you need...
    until you have it all, you won't be free


    Et j'entends au loin ces douces paroles, et cette douce mélodie. Ca résonne dans ma tête. Deviendrai-je folle ? Je ne dois pas rouvrir les yeux. Surtout, ne pas rouvrir les yeux. Ce serait fatal.
    Et c'est en ne faisant qu'à ma tête, me refusant d'obéir à quoi que ce soit, que je fis l'erreur de relever mon visage, et lentement, me retourner vers la source de cette raison que je ne comprends que trop bien.

    Society, you're a crazy breed.
    I hope you're not lonely, without me.


    Je l'aperçois. Mes yeux se posent sur lui. Il est là-bas, à l'ombre d'un arbre, adossé à chanter pour lui seul, ignoré de tous. Enfin non. Pas de toutes. Je laisse tomber mes livres, me positionne pour l'avoir dans mon champs de vision, bien assez éloignée de lui pour qu'il ne m'aperçoive pas, et entoure fébrilement mes jambes de mes bras. J'ai des larmes séchées sur les joues, et observe cet homme qui s'est bâtit un univers de sorte à être extériorisé du monde qui l'entoure. Je suis du regard ces deux jeunes filles qui s'approchent de lui, l'allure typiquement féminine des américaines, peau de bébé, cheveux lustrés et sourires ultra-bright. Elles sont jolies. Elles se postent face à lui. Les connait-il ? Apriori, non. Ils échangent quelques paroles, que je comprends pas vue la distance qui nous sépare. J'observe un silence qui semble amusé le garçon. Les filles m'ont, elles, l'air plutôt vexées. Elles s'éloignent finalement, non sans accorder au musicien des regards assassins. Je n'arrive qu'à lire sur les lèvres de l'inconnu ce qu'il leur répond. Et je souris étrangement. Il se remet à jouer. Je n'attendais que ça. Les paroles fusent. Les accords avec. L'espace d'un instant, j'en oublie le monde qui m'entoure, et n'aperçoit que cet homme à la silhouette sombre et envoutante. Je vois d'ici qu'il est en pleine rebellion intérieure.

    When you want more than you have, you think you need...
    and when you think more then you want, your thoughts begin to bleed.
    I think I need to find a bigger place...
    cause when you have more than you think, you need more space.


    Je ne sais ce qui me pousse à agir de cette façon, mais me voilà qui me lève, abandonne mes affaires, tâchant d'être aussi invisible que possible, et marche en direction de l'inconnu. Il m'intimide. Même à cette distance. J'évite le groupe de filles allongées qui glousse sur mon passage, contourne plusieurs groupes de personnes, les yeux rivés vers l'homme. La mélodie devient plus intense au fur et à mesure que j'approche. J'ai envie de pleurer. J'ai le coeur qui bat très fort et les mains qui tremblent. J'ai très bien enregistré la réaction qu'il a adopté précédemment avec les deux New-Yorkaises, et je perds de mon assurance rien qu'à l'idée d'être ridiculisée de la sorte. Environ cinq mètre. Plus que quatre. J'ai les mains moites. Trois. Me juge de folle à liée. Deux. Je m'arrête soudainement, faisant face à cet homme qui, je le sais, perçois sans doute ma présence mais m'ignore totalement.

    There's those thinkin' more or less, less is more,
    but if less is more, how you keepin' score?


    Je prie bêtement pour qu'il ne me remarque pas, m'assoit en tailleur avec une lenteur exagérée, ferme les yeux, et me concentre sur les paroles. J'ai envie de pleurer, touchée par la chanson, mais tâche de ne pas me laisser envahir par mes émotions tumultueuses. Je voudrais que la chanson ne se termine pas. Hélas. Les minutes défilent, et lorsque j'ose ouvrir un oeil, je me rends compte qu'il a cessé de jouer depuis un moment, la chanson ayant prit fin. Je le fixe, incrédule, sachant qu'il doit me prendre pour une imbécile née, ne sachant trop quoi dire, et finis par balbutier.

    " Hm.. C'était...très beau. "

    Je fuis son regard, tiraillée entre l'envie de m'enfuir dans le néant, et l'envie de regarder cet homme et sa guitare, à les écouter encore tous les deux.
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MessageSujet: Re: On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE EmptyLun 14 Juin - 13:40

Tears dry on their own.
Les ricochets,
C'est rigolo.

http://www.deezer.com/listen-559487

On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE Hey_Mr__Tambourine_man____by_Beklagen

  • Les notes se déliaient, lentement, avec douceur. Ce n'était ni une démonstration de technicité ni une démonstration de show man. C'était juste de la douleur qui sortait par vagues, une sorte de dégout des autres qui se dégageait par flux de notes mélancoliques. C'était juste un homme, penché sur sa guitare, ses doigts volants sur les cordes, les lèvres frémissantes à chaque accord qui s'échappait dans l'atmosphère, le regard habité de celui qui parle.

    Le sable crissait sous les pas de la créature qui approchait. L'homme en fit fi, il ne voulait plus s'arrêter en plein milieu de sa mélodie. Il voulait qu'on l'écoute, c'est tout. Il soupira en enchainant les accords, un rictus se figeait, incertain, sur ses lèvres. Ayant eu une malformation de la pigmentation de ses iris, maladie de naissance très rare, il était fréquent que ses yeux changent de teinte du tout au tout. Fait encore plus surprenant, c'était souvent en fonction de son humeur du moment.

    Il se sentait menacé par la présence qui approchait. Elle voulait aussi envahir son espace vital ? Ses yeux prirent alors une teinte iceberg, presque blanc, un regard terrifiant encore plus prononcé par les cernes qui l'encadraient. Une demi seconde il cessa de jouer, et du coin de l'oeil vit que les jambes se pliaient non loin de lui, asseyant la créature en tailleur. Il se remit à jouer. Son regard était posé sur les mollets blancs de la femme assise dans l'herbe.

    "Society .. Crazy ending .."


    Son regard remontait lentement sur les courbes de la créature, alors qu'il grattait toujours.

    "I hope you're not lonely .."

    Son regard se planta, profondément, irrévocablement envoutant et terrifiant à la fois, dans celui de la femme qu'il savait à présent brune.

    "Without me .."


    Les derniers accords s'envolaient haut, alors que les yeux monstrueux se posaient sur les joues striées de larmes qui séchaient lentement.

    Puis, le Silence. Inquisiteur et oppressant.

    Elle avait fermé les yeux, comme pour échapper à la férocité de ce regard qui voulait qu'elle fuie. Elle avait écouté sans rien dire, chaque parole, senti chaque note vibrer, s'en était imprégnée sans oser troubler la mélodie du début à la fin. Elle ne bougeait plus. Elle ressemblait vaguement à ces statues représentant Diane, déesse de la chasse, en pleine traque. Ses sourcils étaient légèrement froncés, ses yeux clos, sa bouche tendue. Les secondes s'écoulaient et on aurait pu croire que les deux êtres étaient juste des statues de cire.

    Lorsqu'elle rouvrit les yeux, William n'avait pas bougé d'un pouce. Il la fixait, mais son regard avait viré à l'émeraude clair. Moins glacial, en somme. Il haussa un sourcil, et la vit se décontenancer.


    " Hm.. C'était...très beau. "


    La voix est fluette et timide, mais douce. Rien à voir avec ces filles qui en surjouaient. Elle s'effaçait devant la beauté de la chanson et la véracité de ses paroles. Elle acceptait que la musique l'enveloppe sans qu'elle ne puisse rien dire.

    Elle était différente.

    "Merci."


    Il pencha la tête, réaccordant sa guitare. Elle fuyait son regard monstrueux. Un soupir éreinté s'échappa de ses lèvres entrouvertes.

    "Bon, une dernière et j'y vais."

    Ses yeux étaient de nouveau posés sur les mollets nus de la femme. Ne plus la fixer. Ne pas l'effrayer davantage.

    C'était étrange, comme situation.

    Une colombe se posant avec volupté auprès d'un loup qui hurle sa peine.

    "In the light of the sun, is there anyone ? Oh it has begun .."


    Peu lui importait de la choquer à présent. C'était leur première et dernière rencontre de toute façon. Alors lentement, il planta de nouveau ses prunelles redevenues glacées, dans celles de la femme qui l'écoutait toujours. Ses doigts effleuraient les cordes sans qu'il ait à les fixer. Les yeux de l'homme se posaient sur les joues de la jeune femme. Ses traits à lui, fins, se durcirent sous l'effet de la tristesse. Plus il la regardait plus il la trouvait mélancolique.

    "Oh dear, you look so lost .. Eyes are red and tears are shed .."


    Un léger sourire chaud et rassurant à l'égard de la fille qui lui semblait si inoffensive, si fatiguée de chercher le repos sans jamais le trouver.

    "You said : You don't know me, you don't even care, oh yeah,
    She said : You don't know me, and you don't wear my chains .."


    La voix de l'homme était éraillée et tremblante, il lui semblait comprendre la peine de cette femme/fillette. Il lui conta ainsi mélodieusement cette histoire, l'histoire de la fille qui a pleuré. Il avait écrit cette chanson sans jamais avoir rencontré cette fille. C'était maintenant chose faite.

    "When flowers gaze at you, they're not the only ones, who cry when they see you .."

    Les yeux d'Elweard brillaient, oui, c'étaient des larmes qui menaçaient de couler sur ses propres joues. Il semblait en transe, comme si plonger dans le regard de la femme lui permettait de lire en ses douleurs comme dans un livre ouvert.

    Bientôt la musique cessa, et William fixa encore quelques instants la silhouette de la jeune femme, avant de ranger Candy, de la mettre sur son dos, et de se lever. Ses larmes n'avaient finalement pas coulé, il avait su être fort. Après un soupir de bien être, il tourna les talons sans un dernier regard à la brune, et quitta le petit carré d'herbe où il avait chanté pour elle.

    De son passage ne restaient à présent qu'une pâquerette à la tige pliée entre les herbes, et quelques larmes de fille sur son sillage.
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MessageSujet: Re: On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE EmptyMar 15 Juin - 19:49

  • On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE Sun_dust_by_quelquechose

    J'étais intelligente. Savais déjouer les pièges. Avais acquis une certaine métrise du danger qui régnait dans cette nature hostile et rancunière envers l'Homme. Sauf que là, sans le savoir, sans même me douter de quoi que ce soit, je venais de plonger dans les crocs du prédateur le plus redoutable. Aveuglée par l'image d'un homme sortit cabossé de la vie, mes sens étaient à présent en continuelle chute libre depuis que je m'étais assise en tailleur. Je redoutais avant tout sa réaction. Il n'avait pas l'air de la personne que l'on aborde tous les jours avec grande facilité. Je fixe le vague. Je préfère ça. Je sens son regard de glace me transpercer, me désigner clairement comme l'intruse dans ce tableau. J'aurai souhaité lui inspirer autre chose que cette méfiance qui me tétanisait. L'envie de m'enfuir à toutes jambes m'avait quittée. J'avais perdu le contrôle et ne maitrisais plus rien, pas plus que ce que j'avais eu l'occasion de maitriser dans ma vie. C'est-à-dire rien. Que dalle. Nada dans toutes les langues. J'avais fait la bêtise de venir faire ma curieuse en me postant face à cet homme, tant pis, je me devais d'en assumer les conséquences. Maintenant, j'ai les yeux fermés, mais je sais qu'il m'observe. C'est une étrange sensation que de se sentir épier par ses yeux à lui. C'est à la fois absolument insuportable, et en même temps, d'une fascination qui fait souffrir les coeurs tout en éveillant des passions.

    Il a cessé de jouer. Mes sens m'ont lâché depuis un moment déjà, c'est pourquoi je ne réagis pas face au silence qui s'installe. Ce silence. Ce lourd silence, devenu oppressant, je ne le remarque qu'après bien des minutes écoulées. Je refais surface, croise son regard. J'ai la chaire de poule. Je le complimente avec une certaine maladresse dont je n'ai plus l'habitude. Il me remercie. Sincèrement. Les yeux dans les yeux. A eux seuls, ils constituent une oeuvre d'art. Je peux y lire la douleur, la passion, et contemple ce feu ardent qui danse dans le fond de ses prunelles. Il ré accorde sa guitare. J'observe ses longs doigts fins corriger l'instrument avec habilité, rien ne m'échappe et je sais que rien ne lui échappe non plus. Il m'annonce qu'il va entamer une seconde et dernière chanson. Il dit qu'après ça, il s'en ira. Je ne prête pas attention à ce détail. Je me dis que ce n'est pas grave. Que je ne suis qu'Alaska la Vagabonde, et une vagabonde n'attire pas l'attention d'un homme, peu importe qui il est et où il se trouve. Ni les femmes, ni les enfants, ni les vieux, pas même les chauffeurs routiers, personne, jamais personne. Une vagabonde vit sur la route, appartient au désert aride et aux plaines étendues. C'est pourquoi, après cette réflexion, je me dis que non, ce n'est pas grave qu'il s'en aille maintenant ou après la chanson, parce que mon avenir ne jouera jamais avec le sien, que dès l'instant où il aura disparu, j'irai récupérer mes affaires, et cesserai de m'attarder ici pour rejoindre mon unique raison : la route. Tant pis pour l'appart, tant pis pour mes études à peine commencées, tant pis pour tout. Ceci n'est pas la vie que j'ai choisie.

    Là non plus, j'ignore qu'en me résonnant avec un tel argument, je me conduis seule à ma propre perte.

    Les accords débutent.

    In the light of the sun, is there anyone? Oh it has begun

    Mes pensées tumultueuses se font muettes. Je redresse la tête, j'ai cessé de respirer, je l'observe un peu perdue.

    Oh dear you look so lost, eyes are red and tears are shed,

    J'ai l'air d'une idiote, avec la bouche entre-ouverte, mes cils qui papillonnent un peu partout, parce que je crains les paroles qui suivront. C'est un préssentiment qui vient de loin, qui me hurle tout bas que ma chute vertigineuse vient de commencer.

    you said...
    You don't know me, you don't even care, oh yeah,
    She said
    You don't know me, and you don't wear my chains... oh yeah.


    Il ment. Je n'arrive pas à concevoir que ce qu'il interprête est une chanson. Il ne me chante rien, mais me parle, me chuchote, me murmure ce que je me refuse à comprendre.

    When flowers gaze at you
    They're not the only ones
    Who cry when they see you


    Mon coeur ne bat plus, lui aussi m'a lâché. Je panique intérieurement parce que je prends conscience qu'il me chante moi.

    She said I think I'll go to Boston
    I think I'll start a new life,


    Les notes de sa guitare deviennent assourdissantes, je suis figée et me consumme à petit feu. Il avait tout compris depuis le début. C'est qu'il a judicieusement choisi sa chanson, et je ne me rends pas compte que je suis précisemment en train de me balancer d'avant en arrière.

    I think I'll start it over, where no one knows my name,
    I'll get out of California, I'm tired of the weather,


    J'ai envie de me boucher les oreilles, mais je n'en fais rien. Je dois assumer. Ceci est ma faute. Les larmes débordent d'elles-même. C'est un cri silencieux.

    I think that I'm just tired
    I think I need a new town, to leave this all behind...
    I think I need a sunrise, I'm tired of the sunset,
    I hear it's nice in the Summer, some snow would be nice...


    Je cherche déséspéremment quelque chose du regard, je voudrais avoir le courage de le regarder lui, bien en face, mais je m'y oppose. Il sait d'avance qu'il avait vu juste, et je ne veux pas lui confirmer qu'il a raison. Mon égo reprend le dessus. Je pleure. Je suis lamentable.

    Where no one knows my name
    Where no one knows my name
    Yeah Boston
    Where no one knows my name.


    Je suis Alaska Sans Nom. Je ne dois m'attacher à rien ni personne, car personne ne comprend un fantôme errant dans la société. C'est ce que je croyais. C'est ce que je croyais. Sa voix suave et envoûtante cesse, alors que les derniers accords résonnent dans le terrible silence de mon âme. Je reste tétanisée. Me refuse toujours à lui accorder cette attention qui lui révèlerait tout. Mes larmes ne se tarissent pas, malgré les mains que je passe obstinément sur mes joues. Je divague déjà loin, le regard figé sur un carré de pelouse. Je l'entends qui range sa guitare dans son étui, l'aperçois du coin de l'oeil qui se lève avec lenteur. Il se tient debout un moment. Je ne sais pas ce qu'il regarde, ni ce qui le retient, si ce n'est ma carcasse clouée au sol. Il tourne finalement les talons, et je l'entends s'éloigner. Loin, toujours plus loin. Il s'en va. Et j'ai fait l'erreur de me dire que cela n'avait aucune importance. Mes lèvres sont mouillées. J'ai des larmes salées un peu partout. Pitoyable. Je pense à mes affaires étalées dans l'herbe plus loin, et ignore les gens qui passent à mes côtés, ignore ces regards si légers qu'on m'adresse, ces regards si différents du sien.

    Mes affaires m'attendent. Je dois rentrer. Mais rentrer où ? Nulle part. Je n'ai nulle part où aller. Mes affaires, je m'en fous. Ce sont des valeurs matérielles. Je n'en ai pas besoin. Je prendrai un train, un taxi, n'importe quoi pour partir d'ici. C'est alors que je songe à mon pauvre Rastakouet qui m'attend, ce pauvre chat qui a été le seul à penser à mes 19 ans. Ce compagnon qui n'a jamais autant compté qu'un parent. J'ai l'image floue d'une nuit sans étoile, de ma mère qui m'arrache Tobby des mains, monte dans la voiture, et s'en va le noyer. Rastakouet. Mon pauvre Rastakouet. Ni une ni deux, je me hisse sur mes deux jambes tremblotantes, et cherche l'Homme du regard. Où est-il ? Bon Dieu. Mes larmes redoublent en imaginant mon Rastakouet étendu sur le tapis du minuscule salon, sans croquette et sans eau. Je suis pitoyable. Je ne sais comment je réussis à me mettre à courir, toujours est-il que je suffoque parmi la foule de New-Yorkais qui inondent le parc. Je les bouscule, ignore les protestations, les insultes, et les regards farouches. Je le cherche. Lui. Cherche du regard un étui de guitare, ses vêtements sombres, une démarche de loup traqué. Je rejoins le sentier, cours sans trop savoir où je mets les pieds. Je crois l'apercevoir près d'un banc à plusieurs mètres. Ce n'est pas lui. Je dépasse la série d'arbres sur le côté, me fait engloutir par la société. Est-il l'heure du midi pour qu'il y ait tant de personnes ? Je m'arrête près d'un lac artificiel. Je le vois au loin, sa guitare, son allure qui tourne vers la droite. Je me remet sans hésiter au pas de course. C'est pire que tout. Pire que les 5O degrés du désert, pire que les ampoules et les crampes aux pieds, pire que la pluie et le verglas mélangés, pire que le froid et les nuits passées dehors. C'est pire que tout. Encore quelques mètres et je suis à sa hauteur. Je trébuche, plonge en avant, et agrippe son avant-bras. Peu importe les conséquences. Je suis Alaska Sans Nom.

    Je sanglote.

    " J'vous en prie...J'ai mon chat dans mon appartement...Il va mourir...Il a besoin de quelqu'un. C'est le chat le plus fabuleux du monde...Pitié. Il ne me mérite pas...Il me faut quelqu'un. "

    J'ignore s'il comprend quoi que ce soit, mes supplications entre-coupées par des sanglots d'oiseau égorgé.

    " Il n'aime pas Alaska...C'est le chat le plus intelligent...Il parle et adore les bougies..."

    Je n'ose pas le regarder. C'est la première fois de ma vie que je me vide à ce point en public.

    " J'ai besoin de quelqu'un..."


    Je m'appelle Alaska. Et je ne sais pas si j'ai besoin de quelqu'un pour Rastakouet, ou pour moi.
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MessageSujet: Re: On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE EmptyMar 22 Juin - 13:41

Need Help.
Papa,
Y'a Teddy qui me tape.

Blind - Placebo

On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE Crying_On_The_Inside_by_littlemisslove

  • Le chemin, il le connaissait par coeur. Il l'empruntait tous les jeudis, quand la foule commençait à s'amasser dans Central Park pour prendre le soleil. Son regard était morne, il sentait encore le petit picotement des larmes salées qui avaient brouillé sa vue quelques minutes auparavant, et ça lui était désagréable. Il savait ce qu'il avait à faire. C'était comme ça depuis le début de toute façon. C'était pas une fille qui allait changer ça. Même si elle n'était pas superficielle et qu'elle pouvait sentir la musique. Même si les paroles s'ancraient en son âme comme chez aucune autre personne. Même si elle pouvait comprendre ce qu'il ressentait à travers sa musique.

    Il se sentait las, et lourd. Si lourd .. Lent. Il errait sur le sentier le regard bas et les lèvres pincées. Il se sentait mal. Pourquoi a il fallu qu'elle s'invite dans sa chanson ? Avec ses grands yeux de fillette ? Il la haïssait. Elle était trop facilement cernable. L'homme se mordit la lèvre, mit ses écouteurs dans ses oreilles. Ce fut sa seule erreur en ce jeudi matin pas tout à fait comme les autres.

    Le mode aléatoire était doté d'un bien cruel hasard entre ses mains. A peine William eut il allumé son MP3 que la chanson se lança, comme une salve violente dans l'esprit de l'homme. Les premières paroles lui ôtèrent un soupir, et alors qu'il tournait à l'ombre des palmiers, il sentit un vent frais parcourir son dos humide de sueur. Le soleil frappait, impitoyable, et l'homme devait plisser les yeux pour voir où il allait. Les paroles emplissaient ses oreilles et son esprit, et bientôt il sentit un contact, sur sa peau.
    Un contact Humain. Un contact Charnel.

    Le premier réflexe fut de faire volte face, lançant un regard effrayant, de bête enragée prête à bondir. De ses lèvres frémissantes aurait presque pu sortir un grognement. Son bras se retira vivement de l'étreinte tiède de la créature. Elle se redressa à peine, semblant ne plus tenir sur ses pieds, en nage, essoufflée. William se figea. Elle releva le visage. Le cœur de l'homme fit un bond.

    Elle. Comment avait elle fait pour le retrouver dans la foule ? Et ce refrain dans ses oreilles, inquisiteur, et ce regard suppliant d'enfant perdu.

    Don't go and leave me. And please don't drive me blind.

    Il se mit à haleter, son coeur se calmait peu à peu de la frayeur du contact sur sa peau. Depuis quand n'avait il été touché par un être ? Il ne s'en rappelait même plus. L'homme retira ses écouteurs, et la femme trouva enfin le souffle nécessaire pour lancer

    " J'vous en prie .. J'ai mon chat dans mon appartement .. Il va mourir .. Il a besoin de quelqu'un. C'est le chat le plus fabuleux du monde .. Pitié. Il ne me mérite pas .. Il me faut quelqu'un. "

    William se détendit. Il recula d'un pas, comme si ce pas physique permettait de le mettre hors de danger de tout problème vis à vis de la femme. Haussant un sourcil, il lui souffla

    "Il est malade ? Je connais un bon vétérinaire si vous voulez le numéro .."

    Elle se mit à sangloter. L'homme était complètement désarmé.

    " Il n'aime pas Alaska...C'est le chat le plus intelligent .. Il parle et adore les bougies .."

    Elle a l'air en nage et dans un état second. L'homme ne sait pas s'il doit appeler quelqu'un pour l'aider. Brièvement, il se mord la lèvre. Dans sa paume, les deux écouteurs qui balancent les paroles en plus fluet, alors que le silence s'est installé.

    I'd fill your every breath with meaning. And find a place we both could hide

    Le regard de la femme est empli de larmes. Elles semblent intarissables. William est perdu. Il ne sait pas si encore une fois la chanson est un hasard ou non. Avec cette fille, on ne sait jamais vraiment.

    " J'ai besoin de quelqu'un..."

    Dans sa main, la musique braillait. Les paroles étaient toujours audibles.

    I'd freeze us both in time, and find a brand new way of seeing ..
    Your eyes forever glued to mine.

    Son cœur déborda. L'homme osa l'impossible. Sa voix éraillée de femme abattue, ses larmes brillant sur ses joues aux rayons du soleil. Il avance une main et effleure du dos de son index une pommette de la brune. Son regard se plante, émeraude, dans celui brouillé de larmes de la jeune femme. Le contact le fait frémir, et une fois la larme sur son index, le voila qui recule de nouveau. Il la fixe, longuement, avant de murmurer

    "Ne pleure pas. Allons voir ce chat."

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MessageSujet: Re: On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE EmptyLun 12 Juil - 21:38

Tu me dis que c'est fini. Je ne te crois pas un instant .


On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE Little_Cat_by_StacyD


  • Parce que je tiens mes promesses.

    A ton tour.

    ~ S e p t e m b r e.

    _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _


    Je suis là, bras ballants, face à lui, et m'étonne de ne pas me retrouver aspirée par les entrailles de la terre. L'humiliation m'a déjà frappé, mais cette fois-ci, elle a été redoutable. Je me répète que je ne suis qu'une idiote, et que cet homme n'est certainement pas la bonne personne à qui confier Ratsakouet. Ma décision est prise, je ne peux faire demi-tour. Je sanglote, c'est vrai, c'est ridicule. J'ai les joues en feux et j'ai affreusement chaud. Je sens mon débardeur s'empreindre de la ligne de sueur qui parcourt mon échine. Je me sens sale. J'ai tout dit, et ai l'impression qu'il ne saisit pas un mot de ce que je raconte. A peine avais-je agrippé son bras qu'il avait fait un bond comme peu en aurait fait. Je visionne à nouveau l'air féroce qu'il m'avait adressée et me sens désespérement faible. Il s'était rapidement dégagé de l'étreinte de mon bras, trop vite d'ailleurs. A croire qu'un seul de mes contacts flambait sa peau ou lui infligeait quelconque douleur.

    Il me propose le numéro d'un vétérinaire. Il n'a rien compris. Je ne dis rien. Il me regarde pleurer et je me sens honteuse. J'aimerais lui dire que je ne suis pas faible et que ce n'est pas dans mes habites de sangloter aussi facilement. Simplement, je me sens perdue et trop vulnérable là où je ne le devrais pas. Je peux demander de l'aide à n'importe qui, n'importe quand. J'ai tout à porté de main. Et cette habitude refoulée me déstabilise. Il approche une main, je recule instinctivement d'un pas discret. Il ne le remarque pas, ou peut-être fait-il semblant. Je ferme les paupières, m'attends à une parole assassine, une gifle, et l'image de son visage coléreux refait surface dans mon esprit. Un contact doux qui remonte le long de ma joue. Il doit faire aux alentours de trente degré, et un frisson me secoue de la tête aux pieds. Son doigt stoppe la course d'une de mes larmes, et je me décide à rouvrir lentement les yeux. Je tourne un peu la tête, et l'observe sans dire un mot. J'ai l'impression qu'il use d'un pouvoir imaginaire. Le voilà qui incite mon regard à se fondre dans le sien. A cet instant précis, je lui en veux secrètement, parce que -bien qu'à mon avis il ne le fait pas exprès- il exerce une certaine supériorité envoûtante. Il se met à me contempler sans pudeur, son regard s'attardant sur chacune des parcelles de mon corps. Les minutes s'écoulent, j'ai davantage la sensation qu'il s'agit d'heures infiniment longues. Enfin, alors que je n'espérais plus aucune autre réaction de sa part, je l'entends murmurer : << Allons voir ce chat. >>

    Sans raison apparente, je me mets à paniquer intérieurement. Et s'il me voulait de mauvaises attentions ? Après tout, je ne le connais pas. Ou trop peu. Je n'ai pas conscience du danger lorsqu'il s'agit de mes semblables. J'essaye de me résonner. En vain. Tout est flou. Il faut que je fasse quelque chose. Que je réagisse pour de bon. Sans plus réfléchir, je me retire de son regard profond et énigmatique, et avec un geste que je voulais pourtant sûr de moi, agrippe son poignet. Il est déjà trop tard pour que je réfléchisse aux conséquences de mon geste. Je me stoppe dans mon élan, relève mon visage vers le sien, les yeux effarés. Que va-t-il se passer ? Un cri de rage ? Un coup ? Ou simplement un regard furieux ? Je retire mes doigts de son poignet. Mes mains tremblent.

    << - Je...pardon. >>

    Me vient alors l'ultime échappatoire. Courir. Courir comme jamais. Quitte à tomber d'épuisement, ou à me déshydrater. Soit il me suivra, soit il repartira comme il est venu. Je me doute déjà de son choix. C'est douloureux mais réel. Je prie pour qu'il me suive, j'espère, je supplie le ciel pour ne pas me retrouver seule avec Rastakouet. Dans un élan cette fois-ci contrôlé, je fais volte-face et, retrouvant miraculeusement l'usage de mes jambes, me mets à courir comme une éperdue. Je ne vérifie pas si l'homme me suit. Je ne veux pas le savoir avant d'être arrivée à destination. Je cours, me trace un passage à travers les New-Yorkais, zigzague, bouscule et trébuche. Et dire que j'étais la meilleure de mon équipe au pensionnat en course à pied. Je ne compte plus le temps, n'ai plus aucune notion si ce n'est celle de la direction. J'ai conscience que c'est de la folie, qu'on est presque midi, que le soleil est à son zénith et qu'il fait particulièrement chaud. J'ignore les regards surpris des passants qui me suivent du regard et les remarques de ceux que je n'ai pas le temps d'éviter. Ma vision se brouille, quelques uns de mes cheveux se collent à mes tempes humides. Je m'arrête brusquement à la sortie du Central Park, en plein carrefour, la respiration saccadée, et roule des yeux effarés, réalisant que si je ne m'écarte pas d'ici quelques secondes, je me ferai engloutir par un fourgon. Je sens mon coeur battre à tout rompre, perçois les coups de klaxons, et me jette sur la trottoir d'en face. Je me raccroche de justesse à un passant et l'entends me demander si tout va bien. Je ne me prends pas la peine de répondre, et repars aussitôt dans la rue de droite, détallant aussi rapidement que possible.

    Mon t-shirt me colle à la peau. Il me tarde d'arriver. Et cet homme, m'a-t-il seulement suivi ? A-t-il jugé bon de me venir en aide ? Je n'en ai pas la moindre idée. J'ai la sensation que mes pieds ont quitté le sol. Je ne sens plus mes jambes. Pas un souffle de vent. Rien que le soleil. Je bifurque sur la gauche. Encore quelques mètres. Encore quelques mètres. Je dois tenir. Je ferme les yeux. Il me faut oublier la chaleur insoutenable. Une foulée. Deux foulées. Trois foulées...Je compte. Je dois me vider entièrement. J'entends alors de vives exclamations. Je ralentis un peu, rouvre les yeux. Des hommes se disputent en bas de mon immeuble. L'idée me vient de faire demi-tour et m'enfuir ailleurs, mais il se trouve que je suis épuisée et que Rastakouet m'attend toujours. Je ralentis encore, et viens presque à me planter devant eux. Ils s'aperçoivent de ma présence, et s'interrompent dans leur querelle. Ils me fixent, et l'un deux me fait un grand sourire que je n'apprécie guère. Un autre me demande s'il peut me venir en aide. Je parviens dans un souffle à m'excuser et prenant mon courage à deux mains, tente de passer entre eux dans le but d'atteindre le hall d'entrée. Ils font exprès de ne pas s'écarter, je sens une main me retenir mon bras, et avant que je ne me mette à paniquer sérieusement, parviens à me dégager et atteins la porte la peur au ventre. Arrivée dans le hall, je me remets aussitôt à mon allure de départ, et gravit les escaliers deux par deux, tâchant de restreindre la peur qui me noue le ventre. Peur de se retourner et se retrouver seule, peur de l'attente, peur de la déception.

    J'arrive enfin au numéro 22, et fouille dans mes poches à la recherche de mes clés. C'est alors que je réalise une chose qui me fait cesser dans ma frénésie. J'ai laissé les clés avec le reste de mes affaires à Central Park.

    << - Non...>>

    Je ne sais pas si je l'ai dit ou pensé très fort, mais je panique pour de bon. Ma vue se brouille cette fois-ci par les larmes, je me dis que c'est une mauvaise blague, que c'est comme dans les films où finalement on retrouve ses clés quelque part dans un pli de vêtement, que je n'ai pas pu faire l'erreur de les abandonner avec mes affaires là -bas, dans la pelouse du parc.

    << - Merde, merde, MERDE ! >>

    Cette fois-ci je sais que je l'ai crié. Je bouillonne de rage, de fatigue.

    << - C'est pas possible...>>

    Ma respiration devient bruyante, je gémis sans m'en rendre compte. D'un gémissement semblable à une plainte. Je me mets à frapper la porte d'entrée, secoue la poignée comme une demeurée, mais rien ne se fait. Des larmes de colère cette fois-ci roulent le long de mes joues. Ni une, ni deux, je prends un élan, et m'élance vers la porte en y mettant tout mon poids. Rien qu'un bruit assomant, et une douleur qui se propage dans mon épaule. Je répète l'opération plusieurs fois. Une autre plainte. Je frappe, donne des coups frénétiques, jure. Des mèches de cheveux collent à mon front, mes yeux lancent des appels de détresse. Rastakouet est capable de m'ouvrir. Je le sais.

    Il le fera...
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MessageSujet: Re: On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE EmptyMar 13 Juil - 1:01

Runaway, Runaway.
Dis,
C'est quand que je l'aurai, ma sucette ?
On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE Runaway_by_nikolinelr

  • Il espérait la calmer, avec son sourire en coin, son regard posé, son attitude paisible et pacifique. Il n'en fut rien. Elle guettait la moindre faille, le moindre éclair inquisiteur dans le regard. Elle cherchait elle même une douleur que l'homme ne voulait pas lui faire subir. Elle esquiva quelques regards rassurants et attrapa le poignet de William de sa poigne tremblante et peu assurée. L'homme offusqué, sursauta, fronça les sourcils. De surprise, mais ça, elle ne lui laissa pas le temps de lui expliquer. A peine eut il été rasséréné qu'elle le lâcha brusquement, le regard baissé, comme une gamine qui venait de faire tomber tout un étal de bonbons. Elle bredouilla alors des excuses, et il haussa des sourcils, encore plus surpris. Mais cette fille ne savait faire que cela, s'excuser ? S'excuser de rien ? Il pouvait presque sentir les larmes reborder de nouveau le coin des yeux de la jeune femme. Il allait pour la rassurer, mais elle recula, d'un pas, fit volte face vivement.

    Il écarquilla des yeux. Il ne comprenait plus rien. Il n'arrivait pas à cerner cette fille. Elle le tétanisait. Quand elle se mit à courir, il ne put la suivre. Il était là, scotché. Cloué au sol. Qu'est ce qui lui prenait ? Lorsqu'elle eut disparu, il soupira. Il fit demi tour, erra un peu dans le parc. Bientôt, il retrouva l'endroit où la pâquerette pliée rappelait leur rencontre. Il fixa longuement la fleur qui mourait, et lorsqu'enfin il releva les yeux, son regard tomba sur un tas d'affaires, sur un carré d'herbe, un peu plus loin. Un instant, il se demanda si c'était possible. Il avança, repéra deux livres et un cahier. Il accéléra. Un jeu de clefs. Il se mit à courir. Bientôt, il fut près des affaires abandonnées là. Un espèce d'agenda, deux bouquins aux pages jaunies et cornées. Un jeu de clefs basique.

    Il se pencha. Ramassa l'agenda. Il espérait trouver une adresse, un nom. Il ouvrit le cahier, à une page, au hasard. Lut.

    Je ne sais pas pourquoi je suis partie. Un instinct d'évasion qui m'a poussée à le faire. Je me sentais libérée.

    L'homme tressaillit. Une goutte de sueur froide coulait dans son dos. Il fronça un sourcil, refermant vivement le livre. Il avait l'impression de s'immiscer dans l'intimité de l'auteur, de violer tous les secrets et droits, de braver tous les interdits. C'était pire que de voler un baiser. Que d'espionner quelqu'un. C'était pire que tout. Et pourtant. Il le fallait. Il rouvrit le cahier à une autre page.

    Aujourd'hui, j'ai emménagé dans mon nouvel appartement. Rien qu'à lire l'adresse, je trouve que ça fait classe. Enfin non. Ça colle avec qui je suis, en fait.


    L'homme sauta deux ou trois paragraphes.

    Il n'y a que lui qui me comprend. C'est bizarre en fait. Des fois j'ai l'impression qu'il est le seul à vraiment me voir. Ce n'était pas un triste anniversaire, ce soir. Puisqu'il était là, avec son regard intelligent et sage. Rastakouet ..

    L'homme tourna la page.

    Tout le monde criait mon nom. Alaska ! Alaska ! Mais, j'étais déjà bien loin.

    Ce fut tout. Il avait sa réponse. Ce fut un flashback dans sa tête.

    Il n'aime pas Alaska .. C'est le chat le plus intelligent ..

    Un murmure, d'une voix rauque. La réponse à l'énigme.

    "Rastakouet."

    William relut l'adresse, la nota dans son téléphone, et chercha l'itinéraire le plus rapide. Ensuite, il cala les bouquins de la jeune femme dans la poche avant de son étui à guitare, et mit le jeu de clés dans sa poche. Lorsqu'il arriva, il regarda sur l'interphone, au numéro où habitait Alaska.

    Wilson. Le jeune homme eut un frisson. Il avait l'impression d'en savoir trop. Trop sur elle. D'un autre coté, une curiosité folle grandissait en lui et il avait envie d'en connaitre encore, toujours plus sur elle.

    Il ouvrit la porte, prit les escaliers. Son coeur accéléra la cadence quand il reconnut la silhouette a genoux, le front et les avant bras contre la porte close. Elle avait l'air d'un petit chat, elle aussi. Un petit chat perdu.

    Il avança à pas de loup, ses yeux phosphorescents dans la pénombre du palier. Des yeux effrayants et subjuguant a la fois. Le murmure de Will' fut rauque mais malicieux.

    "J'en connais une qui n'est pas aussi futée que Rastakouet."

    Un sourire en coin se devinait malgré l'obscurité, et bientôt, il inséra la clé dans la serrure de l'appartement d'Alaska. Il tourna, deux fois, le cliquetis lui assura que la porte était définitivement déverrouillée. Il laissa les clés dans la serrure. Se tourna vers elle, et sortit les bouquins, les lui tendant.

    "Je me suis permis de ramasser ça. J'ai pensé que tu aurais aimé ne pas les perdre."

    Il attendit qu'elle les récupère, avant de s'effacer lentement vers les escaliers, retournant furtivement sur ses pas.

    "Bon .."

    Un mot qui paraissait timide, ou poli, et qui voulait tout dire. Que ça se finissait là, et que c'était tout. Bientôt, on entendait ses pas furtifs s'esquisser de plus en plus bas dans les escaliers en colimaçon. Il disparaissait doucement. Avait il été une illusion ? Sûrement pas. Et pour preuve. Quelques mots qu'il avait griffonné à la date d'aujourd'hui dans le cahier de la jeune femme.

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MessageSujet: Re: On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE EmptyMar 13 Juil - 15:08

Je me suis cognée hier. Un bleu sur le genou.

On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE 65d2699e937e6c654f12bb0906a93907

  • Il ne servait à rien que je me débatte ainsi. Attendre...Je n'avais plus qu'à attendre. Une douleur tapait par à-coup dans mon épaule et j'avais du mal à canaliser mon souffle. Non, décidément, je n'avais pas pu faire pire. Je ne sais pas ce que fabrique Rastakouet, mais j'aimerais bien qu'il vienne m'ouvrir.

    A bout de force, je tombe à genoux. Je laisse aller ma tête en avant, ferme les yeux, ne crois plus en rien. Je comprends que cet homme ne m'a pas suivi, qu'il en a probablement rien à foutre. Et pourtant je m'obstine à ne pas vouloir faire chemin inverse pour ramasser mes affaires, parce que j'imagine bien que quelque imbécile a déjà du me voler me les volées, et que faire demi-tour viendrait à laisser tomber tout espoir que cet homme ne me revienne. Et l'image de moi, Alaska, allongée sur le pas de ma porte au beau milieu de la nuit me traverse l'esprit. J'appelle Rastakouet une dernière fois, dans un murmure éreinté. Aucun son ne perce de l'autre côté.

    Les minutes passent. Le temps s'écoule. Un silence oppressant règne dans l'immeuble. Je somnole à moitié, lorsque j'entends un claquement de porte au rez-de-chaussée. Je sursaute, me crispe, blottie contre la porte, et tend l'oreille. Je ne sais pas s'il s'agit du concierge, d'un résidant, ou de...Je n'ose l'espérer. J'aimerais m'effacer l'image de cet homme qui ne cesse de survenir à chaque instant dans ma mémoire, mais c'est plus fort que moi. J'entends des pas hésitants dans le hall, comme à la recherche de quelque chose ou de quelqu'un, puis plus rien. Ou presque. Des pas feutrés, légers, qui gravissent un à un les escaliers. Mon coeur rate un battement. Ce n'est pas humain. L'image d'un loup entamant une valse suave me traverse la tête. De la neige. Partout. Le sol gelé. Des pattes graciles s'enfoncant une à une dans la poudreuse, qui la frôle, joue avec, la taquine. Un loup ne touche jamais vraiment le sol. Un long museau. Des yeux jaunes, vifs et curieux. Je rouvre les yeux, apeurée sans le montrer vraiment. Je fixe du coin de l'oeil l'angle du couloir. Le temps de battre des cils, et je distingue sa silhouette. Etrangement, la crainte disparaît. Il est là. Tout va bien. Je fais mine de ne pas l'avoir remarqué. Un murmure, une voix rauque et le silence disparaît.
    "J'en connais une qui n'est pas aussi futée que Rastakouet."

    Je relève la tête vers lui. C'est plus fort que moi. Je souris, un peu triste et rassurée à la fois. Je m'étonne à le trouver encore plus grand que dans le parc. Je le vois approché la main de la serrure et y introduire les clés. Je fronce des sourcils. Je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche pour réclamer quelconque explication qu'il me devance.

    "Je me suis permis de ramasser ça. J'ai pensé que tu aurais aimé ne pas les perdre." dit-il en me tendant mes propres affaires.

    J'ouvre d'abord des yeux ronds, avance une main encore tremblante et ai la surprise de récupérer mon cahier avec ma carte enfouie entre ses pages, ainsi que mon agenda. Ce dernier m'échappe des mains et tombe dans un bruit sourd sur le parquet, couverture pliée. Je relève les yeux vers lui, pleine de gratitude à son égard, et m'empare de mon agenda.

    "Bon .. "

    J'ouvre la bouche pour le remercier comme il se doit, mais m'aperçois que quelqu'un a griffonné dans mon agenda à la date d'aujourd'hui. Je plisse les yeux. Une écriture masculine des plus parfaites... Je lis. Mes yeux parcourent la page froissée. L'émotion me saisit toute entière, mon coeur cesse de battre un instant et les larmes me monte aux yeux. Quel tableau pitoyable ! Je ne remarque pas sa silhouette qui disparaît, n'y ses pas feutrés qui redescendent lentement les escaliers. Je ne veux pas qu'il m'aperçoit dans cet état. Je détourne la tête, lève le bras et ouvre enfin la porte . Avant que je n'ai pu esquisser le moindre geste, voilà que Rastakouet déboule de nulle part, et dans un ronron étouffé, s'échappe en direction des escaliers. Je lâche mes affaires et me relève brusquement, réalisant par la même occasion que cet Elweard a disparu.

    << - Eh. Attends. Reviens ! >>

    Je ne sais pas moi-même si je m'adresse plus à lui qu'au chat, toujours est-il que je m'élance dans les escaliers à leur poursuite. J'aperçois tout juste à temps Rastakouet qui se frotte aux jambes de l'homme au beau milieu des escaliers, manquant au passage de leur rentrer dedans. Je les devance un peu, m'arrête et me tourne vers Elweard. La lumière du hall n,ous éclaire tous les trois. Je me penche et attrape Rastakouet, que je serre telle une peluche contre ma poitrine. Je viens de parcourir quelques mètres seulement, et n'ai plus de souffle. Serait-ce lui à l'origine de cet effet ?

    << - Je voulais...Je voulais vous remercier. Il ne fait jamais ça, d'habitude. Je veux dire...courir après les inconnus. >>

    Je lui accorde un sourire timide, à l'aise en sa présence. Rastakouet se débat dans mes bras, pourquoi diable ne veut-il pas se tenir tranquille ? Il est déjà difficile pour moi de paraître un tant soit peu digne face à cet homme, alors si même lui commence à en faire des siennes...Il m'échappe des mains, retourne se frotter à Elweard en émettant un petit miaulement. Je me passe nerveusement une main dans mes cheveux.

    << - Elweard. Je peux vous appelez par votre prénom ? Est-ce...Est-ce que tu accepterais de surveiller Rastakouet quelques minutes ?...Il faut...J'ai juste à récupérer quelques affaires. Je n'en ai pas pour longtemps. >>

    Je n'attends pas sa réponse, pressée d'en finir avec cette idée nouvelle qui me trotte dans la tête. Je regagne à la hâte mon appartement, me précipite dans ma chambre et tire de sous l'armoire une grosse valise ainsi qu'un énorme sac à dos. J'en profite pour changer de t-shirt, celui-ci étant humide de la course exécutée auparavant. J'ouvre la valise, y fourre avec précipitation quelques habits, toutes mes économies, passe-port, chaussures, carte d'identité et permis de conduire récemment renouvelé, brosse à dent, et soins de première nécessité. Je fais la navette de la chambre à la salle de bain, et de la salle de bain au salon. Je mets dans mon sac à dos ce que je trouve en nourriture à emporter, ainsi que les croquettes de Rastakouet. C'est décidé, je ne pars pas sans lui. Je sais que ce que je fais n'a aucun sens mais il est essentiel que je le fasse. J'y rajoute mes cartes, mes plans et mes notes, mon agenda et des stylos, ainsi qu'une pile de livres et une bougie pour le chat. C'est armé de mon sac à dos que je me rue vers le corridor et descends les escaliers le plus gracieusement possible. Je dépasse Elweard, dépose mon sac juste en contre-bas, dans le hall et me tourne une nouvelle fois vers l'homme, lui adressant un sourire rassuré, qui finalement ne l'est pas du tout. Je souffle un court instant, avant de m'écrier :

    << - J'ai oublié ma valise... ! >>

    Je me traite d'idiote mille fois dans ma tête, et remonte à nouveau les escaliers. Je me saisis ensuite de ma valise, ferme rapidement la porte à clé une bonne fois pour toute, trop pressée pour un quelconque au revoir à cet habitat, et rejoins le hall. Avant que je n'ai eu le temps de dire ouf, ma valise -mal fermée apparemment- décide de lâcher prise, envoyant valser vêtements, pile de linges, chaussures, et dollars.

    << - C'est pas vrai...>>

    Je soupire, lève une main comme pour annoncer que tout va bien.

    << - C'est rien, rien du tout...Tout va très bien. >>

    J'ai la voix qui tremble. Cet homme me rend dingue. Depuis quand ai-je pris la décision de mettre les voiles ? Je m'accroupis lentement, roule en boule les vêtements et tout ce qui traîne par terre. Il doit soit me prendre pour une tarée finie, soit pour une furie ambulante, ce qui finalement revient à peu près à la même chose. Ca recommence. Je n'ose pas le regarder. J'appelle Rastakouet sans lever le nez de mes affaires. Je l'entends me répondre <>, et vois du coin de l'oeil ses longs poils d'un gris presque blancs s'approcher. Je le caresse quelques instants, tire le sac à dos vers moi, l'ouvre, et, saisissant le chat par les deux deux pattes avant comme un bébé, je le glisse avec douceur dans l'ouverture du sac. C'est qu'il a souvent dormi dedans déjà...Je laisse dépasser sa tête, et referme un peu l'emprise du sac. N'importe qui me voyant agir ainsi roulerait des yeux d'effroi, moi je trouve ça normal de pas abandonner son chat même si c'est pour lui infliger quelques désagréments. Je me lève, enfile le sac à dos, et saisit à une main ma valise.
    J'ose une dernière fois croiser le regard de cet homme par comme les autres. Je m'approche vers lui, yeux baissés, et saisissant sa paume sans crainte cette fois-ci, y dépose les clés de l'appartement.

    << - Elles sont à toi. >>

    Je me détourne et lentement me dirige vers la porte du hall. Une main posée sur la clanche, j'ignore vers où et vers qui je m'oriente. Tout ce que je sais, c'est que j'aimerais bien parfois quelqu'un pour me retenir, histoire de voir ce que ça fait de se sentir indispensable...
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MessageSujet: Re: On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE EmptyMar 13 Juil - 21:13

Il suffit de tendre le bras et fermer les phalanges.
Maman,
Pourquoi papa il te frappe ?

https://www.youtube.com/watch?v=w-qMyOleo8o


  • C'était dans un soupir qu'il avait rejoint le hall de l'immeuble, au pas de course. Alors qu'il avait ouvert la porte, il avait entendu les appels effrénés de la jeune femme dans la cage d'escalier. Se tournant, l'écho de la voix féminine lui arriva, mais les paroles étaient déjà brouillées. Pestant, il aperçut une vague forme qui se mouvait dans les escaliers face à lui. Machinalement, l'homme referma la porte, et aperçut alors à la lumière de l'entrée l'adorable félin qui venait se frotter à ses jambes en ronronnant. William n'eut que le temps de se pencher pour le grattouiller derrière les oreilles qu'il vit du coin de l'œil les basket d'Alaska dans les escaliers. Son regard remonta en même temps qu'il se redressait, sur la courbe de ses mollets blancs, puis ses cuisses, ses hanches, ses épaules, son visage. Il planta ses mirettes dans celles de la femme, interrogateur. Elle s'avança timidement, essoufflée comme si elle venait de terminer le marathon de New York, et attrapa le chat, le plaquant contre sa poitrine comme une vulgaire peluche. L'homme n'en fut pas le moins du monde offusqué. Le chat ne semblait absolument pas souffrir là où il se trouvait. La jeune femme lança alors

    "Je voulais .. Je voulais vous remercier. Il ne fait jamais ça, d'habitude. Je veux dire .. Courir après les inconnus."

    L'homme eut un sourire léger, qui plissa la commissure de ses lèvres de façon envoutante. Son regard brilla un instant de malice, virant au noisette clair, et il répondit

    "Surtout que je dois sentir le chien, c'est étrange."

    Aucune allusion à ses aspects louvesques, mais juste à son chiot, récupéré un mois auparavant sur le palier de sa porte. Le chat n'en faisait qu'à sa tête, et bientôt, il échappa des mains d'Alaska pour retourner se frotter aux jambes de William, qui s'accroupit pour lui caresser le dessus de la tête.

    "Elweard. Je peux vous appelez par votre prénom ? Est-ce .. Est-ce que tu accepterais de surveiller Rastakouet quelques minutes ? .. Il faut .. J'ai juste à récupérer quelques affaires. Je n'en ai pas pour longtemps."

    L'homme releva la tête, interdit, et regarda la fille se jeter dans les escaliers pour les monter quatre à quatre. Dans un soupir, fixant le chat, il murmura

    "Sa demande ressemble plutôt à une obligation .."


    Le chat ronronnait de plaisir sous les grattouilles. Will' attendit patiemment qu'Alaska daigne redescendre. Il nota lorsqu'elle revint qu'elle portait un débardeur couleur pêche. Elle s'était changée, tiens. Elweard se releva dans un geste gracieux, et la femme jeta son sac contre la porte du hall, pestant et remontant les escaliers. L'homme leva les yeux au ciel en poussant un soupir. Ça n'en finirait donc jamais ? La voila qui revient, tentant tant bien que mal de porter sa valise. Un sourire en coin, l'homme esquisse un pas vers elle mais il est déjà trop tard. La valise éclate avec fracas, et toutes les affaires se déversent dans le hall de l'immeuble. William écarquille les yeux, fixant les objets incongrus qu'elle a pu emporter. Vaincue, la femme lève une main d'un air las, commençant à ramasser tout son bardas.

    "C'est rien, rien du tout .. Tout va très bien. "


    C'en fut trop. L'homme n'en pouvait plus. Bientôt, le voila qui éclatait d'un rire mélodieux et enhardi. Le tableau était d'un comique insoutenable pour Elweard. Après une dizaine de secondes, lorsqu'il fut calmé, il s'avança pour ramasser deux ou trois babioles qu'il tendit à Alaska pour qu'elle les range. Elle clipa sa valise, et s'empara de Rastakouet qu'elle fourra dans son sac à dos. Cette fille était folle à lier, littéralement. Mais elle était attachante, dans le fond. Bientôt, elle se redressa, et tendit ses clés à l'homme, qui les accueillit dans sa paume de force. Haussant des sourcils, il la vit le dépasser pour se diriger vers la porte qui menait au dehors. Ou allait elle comme ça ? Le refrain de la chanson de tout à l'heure se faisait effréné dans sa tête. Il n'en pouvait plus. Il avait l'impression que les rôles s'inversaient. Que ce n'était plus elle qui le suppliait de rester. Qu'elle le laissait là, sur le palier, comme cet enfoiré avait abandonné son chiot un mois auparavant. Un gémissement naquit dans la gorge de l'homme, qui la regardait ouvrir la porte. C'en devenait interminable, ces adieux. William n'en pouvait plus. Il fallait faire quelque chose. Le brun se rappela des paroles de sa mère le jour où il avait demandé pourquoi elle se laissait battre.

    "J'ai toujours la foi mon ange. J'ai l'intime conviction qu'un jour il se rendra compte de sa méchanceté et qu'il se repentira. Il lui suffirait de peu pour que je le pardonne. Si j'en ai le courage, un jour, je le forcerais à agir. A tout faire pour me garder. Tu sais, mon fils. Parfois, il suffit de tendre le bras et fermer les phalanges."

    Il fallait faire quelque chose. Quelque chose.
    Il s'élança.

    "Attends !"

    Il tendit le bras, ferma les phalanges sur le poignet frêle d'Alaska, stoppant net son départ. Il tira un peu, pour l'attirer contre lui. Qu'importait qu'elle le prenne pour un connard, pour un vicieux ou autre. Il suffisait juste de faire quelque chose, après tout.

    "Elles sont pas à moi ces clés. Il est pas à moi cet appart. Tu peux pas faire ça, faut que tu le rendes et tout, que tu le nettoies .. C'est pas à moi de le faire."

    Il espérait que le ton de sa voix ait été assez dur et réprobateur. Le silence qui suivit fut pesant, il sentait qu'elle se noyait dans son regard de braise. Leurs souffles se mêlaient furieusement, dans un bruit rauque de leurs deux gorges à l'unisson. Le regard d'Elweard avait viré au rougeâtre. Terrifiant. Il se sentait mal à l'aise.

    "Oh et puis, j'en ai rien à foutre. Je sais bien que je suis qu'un monstre, que mon regard te fait peur, que toute ma personne te terrifie, que dans deux secondes quand la tétanie aura laissé place à la colère tu vas me balancer une gifle de tous les diables. Mais j'en ai rien à foutre. On m'a toujours dit qu'il fallait tendre le bras et fermer les phalanges, tu vois, pour pas perdre les choses dont on a besoin. Alors j'ai tendu le bras, et .."


    Sa voix mourut, presque plaintive, il sentait le petit coeur d'Alaska palpiter contre son torse brulant. Il fronça des sourcils. Il avait l'impression de divaguer complètement. Peut être était ce la chaleur ? Il termina sa phrase d'une voix ferme, et sur un ton définitif.

    "Et j'veux pas que tu t'en ailles."
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MessageSujet: Re: On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE EmptyMer 14 Juil - 22:05

She's lost control.

On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE She_wants_to_be_found__by_sky_eyes92

  • Je suis face à cette porte. Ma tête me fait mal. Petite, on me disait "Alaska, tu penses trop.". Aujourd'hui rien n'a changé. Je pense. Je pense à tout ce que je vais retrouver si je me tire de cet endroit, si j'ouvre cette porte et que je me laisse glisser vers ce monde qui m'appelle, qui m'inspire, qui me terrifie et me fascine. J'ai mal au bide, c'est une sensation qui vient d'ailleurs. Je sais que je fais n'importe quoi, que j'ai toujours fait n'importe quoi, et que je ferai probablement toujours n'importe quoi. Il y a des gens qui résonnent avec logique, moi je ne connais que ma logique. Je sens son regard peser sur ma personne. Ma main reste figée, crispée sur la clenche. Ma respiration est dérangée. Il faut que je m'en aille. Maintenant. Maintenant ou rien ne sera jamais plus pareil. C'est une petite voix qui me hurle, là, dans ma tête, que si je ne réagis pas bientôt dans les minutes qui suivent, je me mène vers une perte inconsidérable. Et pourtant j'attends. Je ne sais pas encore quoi, mais j'attends. Son rire mélodieux résonne à nouveau dans mes oreilles. Un rire trop parfait qu'on n'oublie pas facilement. Je revois ses mains d'homme, longues, puissantes, s'affairer auprès de mon bazar pour remettre en ordre ma valise. Des gestes lents et adroits. Tout est flou. Je m'embrouille. Son regard lorsque je serre Rastakouet dans mes bras. Ma main tremble. Je respire décidément tel un animal prit en chasse. Ou plutôt devrait-on dire, prit au piège. Je souffle nerveusement.

    "Attends !"

    Ce n'est rien qu'une supplication. Je prends ça pour un cri qui déchire le silence. A moi d'agir.

    Ma main s'abaisse enfin sur la poignée. J'entre-ouvre la porte, visage baissé. Le ciel est couvert. Un orage. Un vent léger balaye mon visage. Mon pied quitte le sol. Je m'en vais retrouver mon univers.

    Basculer. Un verbe qu'on emploie pour désigner une chute. Une chute au sens propre. Une chute imaginaire. On dit "Ils ont basculé en arrière..". On dit "Sa vie a basculée..". Moi j'ai l'étrange faculté d'avoir basculé dans les deux sens du terme.

    Un contact, vif, brûlant sur ma peau. Sa main a encerclé mon poignet. Elweard a été le plus rapide. Stoppée dans mon élan, fulminante, je me retourne. Mon coeur bat follement. Sourcils froncés, mon regard se baisse sur sa main qui m'emprisonne. Mes lèvres se pincent. Je veux me dégager, mais avant que je ne puisse exécuter le moindre geste, le voilà qui m'attire à lui. Il est fort, et il est évident que mon poids ne puisse rivaliser avec le sien. Sans avoir le temps de comprendre quoi que ce soit, voilà que je me retrouve le nez dans sa chemise, poitrine contre poitrine, valise tombée à mes pieds, tandis que mon coeur a cessé de battre le temps de quelques secondes. Je ne sais pas si j'ai réellement poussé un cri de stupeur ou s'il n'était qu'inventé par mon esprit. Sa mâchoire touche le sommet de ma tête, je roule des yeux effarouchés. Je n'ose plus bouger. Je sens sa mâchoire se contracter, il est tendu. Il me sermonne avec un ton qui sonne faux. Il n'est pas en colère. Il veut le paraître. Je ne dis rien, seul mon souffle se répercutant dans son cou. Reviens le silence. Lourd. Pesant.

    J'ose relevé la tête. Erreur. Voilà que nos regards se croisent, visages proches, trop proches. Nos souffles se mêlent avec une sauvagerie indistincte. En voulant me dérober de ses yeux fascinants, d'une couleur qui vient à se rapprocher du sang ou d'une tulipe fanée, mon regard s'arrête involontairement sur ses lèvres. Cette sensation qui m'envahit toute entière...C'est enivrant et effrayant en même temps. Une sensation que je ne retrouve ni dans les couchers de soleil d'Arizona, ni dans les pleines du Montana. Ni dans l'eau du Mississipi, ni dans la vue qu'offre le Grand Canyon. C'est totalement différent. Je m'arrache à ma contemplation, prise sur le fait, je cherche une cachette dans le col de sa chemise. Un raclement de gorge et sa voix brouille mes sens. Il dit qu'il s'en moque, qu'il a conscience d'être un monstre et qu'il sait aussi qu'il me fait peur. En fait, il m'intimide. Et puis il dit que tant pis si je viens à le gifler, on lui a toujours dit qu'il fallait tendre le bras et fermer les phalanges. J'écoute, mais tout est vague. Il m'embrouille complètement. Il s'interrompt. Reprend en m'affirmant avec clairté qu'il ne veut pas que je m'en aille. Je cesse de respirer. Mes yeux s'agrandissent. Je n'ose pas le croire. Il faut que je fasse quelque chose. Je me sais dans l'incapacité de parler, c'est pourquoi je le fixe un moment, et puis j'agis. Comme toujours. En faisant n'importe quoi.

    Je me dégage brusquement de son étreinte. Je n'ai plus de souffle. Je le regarde avec un air offusqué, sourcils froncés, comme s'il venait de sortir un mensonge dont j'ai conscience. Je soutiens son regard, frustrée, je le défie secrètement de me jurer qu'il ne dit pas de bêtise. Je fais un pas en arrière, rajuste mon sac à dos. Il ne baisse pas les yeux. C'est des questions silencieuses auxquelles nous nous répondons. J'attends. Observe. Cogite. Mes sourcils s'affaissent, regard implorant. Il a dit vrai. Je laisse mon sac à dos glisser de mes épaules. Il s'écroule lourdement. Rastakouet lui, reste immobile. Je sais qu'il me sourit. Je sais qu'il est heureux. Ma vue se brouille de larmes, et sans réfléchir, me jette dans les bras d'Elweard. J'enfouis mon visage dans son épaule, expire bruyamment, une sorte de gémissement plaintif. Mes mains agrippent les plis de sa chemise.

    << J'veux pas que tu t'en ailles .. >>.

    J'ignore les larmes qui roulent sur mes joues, à quoi bon... Il est là.
    Tant pis si j'inonde sa chemise. Tant pis s'il me prend pour une petite chouineuse. Tant pis si je me ridiculise encore une fois. Il a dit ce qu'on ne m'a jamais dit.

    << - Cette phrase... Ca fait dix-neuf ans que je l'attends. >>

    Il a pas du piger grand chose. Ma voix est éraillée.
    Je ne sais combien de temps nous restons enlacés ainsi.
    Je m'écarte enfin, les joues mouillées et le regard plein d'émotion. D'une main, j'enfile mon sac à dos, m'empare de ma valise, et de l'autre, le poignet d'Elweard. Je remonte lentement les marches jusqu'à l'appartement. Je le rouvre sans trop d'empressement, laisse tomber mes affaires dans un coin. Je fais entrer Elweard dans le salon. C'est le bordel partout. Je referme la porte d'un coup de pied et sors délicatement Rastakouet du sac. Je lui murmure pardon à l'oreille, et le laisse filer jusqu'à sa couverture rouge posée sur l'étagère de la bibliothèque.

    Je me tourne vers Elweard resté à quelques mètres de là.

    << - Mon idée était stupide. C'est vrai. Je fais un peu n'importe quoi...>>

    Sans le quitter des yeux, je désigne du doigt la petite fenêtre par laquelle on distingue de gros nuages gris.

    << - Il va pleuvoir. >>

    Je divague. Je rajoute d'une voix douce :

    << - Quand j'étais p'tite, je courais sous la pluie. >>
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MessageSujet: Re: On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE EmptyJeu 22 Juil - 22:47

Ses larmes contre ma jugulaire.
C'est l'heure du biberon,
A table !
On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE Wrap_your_arms_around_me_by_nouxz

  • Les secondes deviennent des minutes, et la minute une heure. Une heure imaginaire de silence de plomb après qu'Elweard ait parlé. La jeune femme est immobile, juste un peu tremblotante contre son corps à lui, fulminant et oppressé. Il se demande si elle a réellement entendu ce qu'il a murmuré. Peut être vaudrait il mieux juste la laisser tranquille. Pourquoi resterait elle après tout ? Rien ne la retenait. Rien ni personne. Ce n'était pas un idiot en plus dans sa vie qui allait la faire rester, hein. Il se sentait stupide plus les secondes passaient. Comme s'il revenait peu à peu sur terre, la tête sur les épaules. Le nez à terre. Honteux.

    Elle se dégage, vivement, dans un souffle rauque et sauvage, il n'aperçoit que sa tignasse qui s'échappe et vole dans les airs, libre et rebelle. Il n'ose seulement quelques secondes croiser son regard. Son cœur se serre, il a l'impression d'avoir un organe en plomb au coté gauche. Ses yeux ont pris une teinte d'un vert pomme, clair. Il sait qu'elle va partir, il sait qu'il aurait du se taire. Il regrette. Il se demande ce qu'il fait là, cette fille qui fuit sous ses yeux et lui qui se sent impuissant et abandonné de nouveau. Il se mord la lèvre, dépité, le regard au sol, morne. Il attend qu'elle le gifle, outrée, et finisse ce qu'elle a commencé. Il attend, patiemment. Il a tout son temps, pour recevoir sa correction.

    Le bruit du sac à dos qui chute au sol lui fait rouvrir les yeux. Menton bas, il ne comprend pas. A peine eut il le temps de redresser le visage qu'il aperçut la furie se jeter sur lui. Dans l'élan, il ouvrit d'instinct les bras, apercevant furtivement l'éclat de larmes qui roulent sur les joues de la jeune femme. Son cœur explose, il le sent insuffler une chaleur incomparable à celle de la température extérieure à tout son corps, l'irradiant ainsi d'ondes qui le firent trembler quelque peu. Son souffle accéléra brusquement, il mordit un peu trop fort sa lèvre qui laissa perler quelques gouttes écarlates, et les yeux écarquillés, il accueillit le chaton contre lui sans broncher. Le silence revint, pendant quelques secondes, puis il fut brisé par les sanglots timides et discrets d'Alaska. De petits gémissements plaintif et des reniflements qui emprisonnèrent l'homme dans un étau de culpabilité insoutenable. Il s'en voulait, il se sentait idiot. Il l'avait enchainée et tout cela en quelques mots. Il l'avait brisée, l'avait coupée de sa liberté. C'était lui qui voulait fuir à présent.

    "Cette phrase... Ça fait dix-neuf ans que je l'attends."

    Elle murmure, d'une voix que seul le souffle saccadé n'arrête, et il lâche enfin sa lèvre, poussant un soupir de soulagement. Elle n'est donc pas triste. Elle est lovée là contre lui parce qu'elle est bien. Il sent ses larmes chaudes contre sa jugulaire. Il ferme les yeux, ses muscles se détendant, osant passer un bras maladroit derrière sa colonne, sans serrer trop fort. Il ne savait pas s'y prendre, et il se noyait dans sa pudeur. Après une minute ainsi collés, voila la lionne qui recule, récupère ses affaires, arrachant un bond au cœur d'Elweard qui croit un temps qu'elle a changé d'avis. Mais non. Elle le rassura en attrapant son poignet, et en l'entrainant à sa suite dans les escaliers, puis dans l'appartement. Il fixe ses phalanges blanches lorsqu'elle tourne la clé dans la serrure. Elle tremble encore un peu, ce qui arrache un sourire furtif et malicieux au brun. Il ose enfin entrer dans l'antre. Presque vide, quelques meubles, une kitchenette, une minuscule chambre avec un lit standard. Rien de bien surprenant. Il referme la porte derrière lui.

    " Mon idée était stupide. C'est vrai. Je fais un peu n'importe quoi..."

    Le bellâtre ne peut s'empêcher de sourire de nouveau, le regard brillant. UN PEU n'importe quoi, ouais. Un peu beaucoup. C'était assez drôle d'ailleurs. Il croise son regard. Elle tend l'index vers la vitre, un peu plus loin dans le salon. Oui, il va pleuvoir. Et tomber des cordes, au vu des nuages qui noircissent. L'été semble s'en etre allé pour aujourd'hui. Il est treize heures, et il ferait presque trop sombre, comme si le soleil se couchait. Elweard s'approche de la fenetre, pensif, s'y penche. Deux enfants jouent à la balle, juste en dessous. Il soupire. Elle divague, dans son dos. Ca l'amuse, il ne dit rien. Ce fut le vibrement de son téléphone dans sa poche qui le fit enfin bouger. Il fourra sa main dans sa poche, récupéra le portable, reconnut le numéro de sa voisine. Il décrocha.

    "Bonjour, oui, j'ai vu votre nom sur le téléphone .. Non, au courant de quoi ? Pardon ? Je vous entends mal."

    Il fronce des sourcils, arpente le salon de long en large pour trouver du réseau. Il en trouve près de la porte d'entrée, suffoque. Ses yeux s'écarquillent, prennent une teinte bleu iceberg. Panique.

    "J'arrive tout de suite."


    Il jette un regard à la pauvre Alaska qui cherche à comprendre, prend la mine triste et inquiète, et recule d'un pas

    "Faut que j'y aille. Pardon. Pardon pour tout."

    Le voila qui dévale les escaliers, sans même avoir pris le temps de refermer la porte de l'appartement de la jeune femme. Il sort, il ne sait si elle est derrière lui, si elle le fixe par la fenêtre. Il court, il dépasse vite les deux gamins et leur ballon, tourne au coin de la rue, en traverse deux, arrive dans la sienne. Le camion part sous ses yeux. Il gémit, impuissant, s'élance dans le hall de l'immeuble. Il appuie sur le bouton de l'ascenseur, attend deux secondes, et n'y tenant plus, emprunte les escaliers en les escaladant quatre a quatre. Complètement essoufflé, il arrive sur ce qui était son palier. La serrure est fraichement changée. L'avis d'expulsion est placardé sur la porte. Elweard tombe à genoux. Il n'arrive pas à reprendre son souffle, ses esprits encore moins. Il gémit, s'affaisse de plus en plus. Sa montre sonne. C'est l'alarme. Celle de l'heure du biberon.
    Putain, l'heure du biberon.

    "NAN !"

    Il se relève vivement, se jette contre la porte, se démontant l'épaule, tambourine avec ses poings. Les larmes brouillent sa vue mais il se refuse à se laisser aller aux pleurs. C'est impossible. Ils n'ont pas pu.

    Une porte grince dans son dos. Il entend les pantoufles qui trainent sur le carrelage. Il sait que c'est sa voisine. Elle pose une main sur son épaule, doucement. Il n'ose même pas relever la tête. Elle lance

    "Je l'ai caché chez moi le temps que vous veniez, Mr Evensen."

    Il souffle bruyamment, redresse lentement la nuque. La fourrure douce effleure sa joue, il s'empare de son trésor. Il la serre contre lui, une larme unique, perlant sur sa joue et venant se perdre dans le pelage d'un blanc de neige. Les yeux d'opale naïfs le fixent, il sourit maladroitement, incroyablement soulagé. Peu importe s'il était à la rue. Il avait sa guitare et son chiot. Ses deux bébés.

    Il se lève, la créature dans les bras. La vieille dame lui tend un sac à dos.

    "Je vous ai mis une petite couverture, un sandwich, une bouteille d'eau, et le pot de lait en poudre pour chiot qui était chez vous."

    Il sourit à la vieille dame, le regard encore brillant de larmes.

    "Merci pour tout."


    Il tourne les talons, et sans se retourner, s'éloigne. C'est une nouvelle vie maintenant.

    Tout a changé.
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On se l'était promis . [PV: Will Evensen] TERMINE

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