L'invitation qu'avait reçu Appolon le rendait perplexe. Il ne connaissait aucun Jordan, ou en tout cas, pas qu'il s'en souvienne. Comment cette personne avait-elle eu l'idée de l'invité ? Cela devait être une fête d'une ampleur inimaginable pour que des inconnus y soient invités. En tant normal, Appolon n'y serait pas allé. C'était un fêtard, certes, mais pas ce genre de fête. De un, le jeune homme préférait les fêtes improvisées à celles prévues à l'avance. De deux, nombreuses allaient être les personnes à y venir et il avait très peu de chances d'y trouver quelqu'un qu'il connaissait. De trois, et c'était la raison majeure, il allait devoir porter un costume. Porter une veste de costume n'avait jamais gêné Appolon, ni même une chemise, mais les deux ensemble... il avait un peu plus de mal. C'était quelque chsoe « d'adulte », et il ne se sentait pas encore assez adulte. Cependant, un cruel dilemme s'offrait à lui. Il y avait des places à gagner pour le concert des Rolling Stones. Les Rolling Stones; bon sang ! Appolon n'était pas le plus grand fan des Rolling Stones qui existaient, et il n'avait aucun mal à l'admettre. Cependant, il appréciait énormément leur chansons – Ruby, She's a Rainbow, et j'en passe -, et étant un fan inconditionné de musique, il ne pouvait laisser passer une chance pareille. Josh lui avait déjà signifié qu'il n'irait pas, complètement désintéressé et peut-être aussi un peu moins téméraire que Appolon. La fête commençant à 22h, il ne se pressais d'autant moins qu'il n'avait rendez vous avec personne. Il choisit donc de passer un moment devant la télé, et il commença à se préparer à 21h30. Il enfila un costume, passa un coup de peigne dans ses cheveux. Il était 22h lorsqu'il prit la direction du Chelsea Hotel. Encore une fois, il se rendit à sa destination à pied. Il aurait aisément pu prendre le métro, mais il avait un mauvais pressentiment quand à la soirée qui se préparait, et était encore quelque peu hésitant. Cependant, en arrivant à destination, devant la splendeur des lieux, il ne pu s'empêcher d'entrer bien qu'une voix lui ordonnait le contraire.. Cela peut vous sembler exagéré, mais l'on se croyait dans un film. En mieux. En vrai. D'un pas décidé, il traversa le hall contemplant chaque corniche, et décoration... C'était réellement époustouflant. Son regard balayant sans cesse toute la pièce du regard, il percuta quelqu'un.

APPOLON – Désolé.

Dit-il en se retournant. Et là, quelle ne fut pas sa surprise en reconnaissant Esperanza. La jeune femme était ravissante dans sa robe noire moulante, et il ne pu s'empêcher de la contempler quelques secondes. Cependant, l'amertume reprit rapidement le dessus. En effet, la jeune femme et lui avaient un passé commun. Ils étaient sortis ensemble quelques semaines, et – alors qu'il commençait à s'attacher, évidemment -, la jeune femme avait rompu. Ce qui mettait Appolon hors de lui dans cette histoire, ce n'était pas d'avoir été largué – même si son égo en avait pris un coup, évidemment – mais c'était plutôt la façon dont elle l'avait fait. Mais ne revenons pas sur le passé, c'était une chose parfaitement inutile. Il commanda également une coupe de champagne, et s'accouda au bar, afin de regarder les invités. Il aperçut Caprice, en compagnie d'une jeune femme. Cependant, il ne bougea pas du bar, pourtant bien décidé à ne pas adresser la parole à Esperanza.

Samedi soir ; 22.12 ; Chelsea Hotel ; Près du bar

Je commençais à boire mon champagne tout en laissant aller mon regard tout autour de moi. Il n’y avait rien à redire, les lieux étaient tout simplement splendides et bondés !!! En effet, on voyait bien que l’invitation de ce Jordan avait fait de l’effet, de nombreuses personnes s’étaient déplacées pour l’occasion.

Dans la foule, je reconnus Caprice qui était en compagnie d’une autre jeune femme, je la saluais vaguement espérant qu’elle me voie. Au pire, si elle ne me voyait pas, ce n’était pas bien grave, la terre continuerait de tourner. Je me promis que quand je serais un peu plus saoule, j’irai lui parler, pour l’instant, je n’étais pas d’humeur à supporter ses sarcasmes. J’étouffais un bâillement.

Mes pensées étaient ainsi dirigés vers mon ami quand je sentis quelqu’un me percuté. Mon verre de champagne était presque vide et donc ne se renversa pas, quelle chance !!! Je n’en revenais pas, moi, j’avais eu de la chance, chose qui arrivait très rarement. Je me retournai tandis que la personne en faute laissa échapper un vague désolé, elle aurait sûrement été plus loin dans ses excuses si elle ne m’avait pas reconnu. En effet, cette personne, c’était Appolon Harper.

J’observais un moment Appolon. Il ne me regardai plus et c’était accoudé au bar tout en observant les alentours. Son attitude était très claire, il ne souhaitait en aucun cas me parler et je poussais un petit soupir. Je ne pouvais pas l’en balmer mais le fait qu’il n’arrive toujours pas à passer au dessus des évènements qui avaient eu lieu entre nous me décevait un peu. Evidemment, je ne m’étais pas attendu à ce qu’on devienne mi ni rien amis au moins à ce qu’on soit capable d’entretenir une conversation entre personnes civilisées.

Ce qu’il faut savoir c’est que Appolon et moi avions entretenu une relation ensemble. Nous nous étions rencontrés dans un bar et j’avais immédiatement flashé sur lui, en même temps il était (et est toujours) plutôt beau gosse. J’aimais beaucoup passer du temps avec lui, j’étais bien en sa présence mais un beau matin je m’étais levé et c’était fini, je ne ressentais plus rien pour lui. Je l’avais regardé un moment couché près de moi, puis je m’étais levé. Cela avait duré trois jours, peu désireuse de le blesser, j’avais passée trois jours à me demander comment le quitter en douceur. C’était peine perdue, mon manque de tact était tel que j’avais choisi le plus mauvais moment et je lui avais fait beaucoup de mal. Je m’en étais beaucoup voulu mais j’avais recommencé à vivre ma vie ignorant cette petite voix en moi qui me disait qu’Appolon aurait pu être le bon.

Je me rapprochai de lui et commandai un autre verre de champagne. Il fallait que je lui parle, que je lui explique, je ne savais pas trop quoi d’ailleurs, il n’y avait pas grand-chose à expliquer. Je devais m’excuser au moins même s’il y avait peu de chance qu’il comprenne.

-Hum, salut Appolon. Je me disais, ça fait longtemps. Comment tu vas ?

*Je m’y prends comme un manche.*

La salle était de plus en plus pleine, et je me demandais comme la salle faisait pour ne pas être encore pleine. Évidemment, les gens se dispersaient dans les différentes salles, mais la salle ne semblaient jamais désemplir. Au moins, cela me permettait de brasser le plus de visages possibles – et donc d'avoir le plus de chance de croiser des connaissances. Car, même si je n'avais aucune envie de passer la soirée seul, il était hors de question que j'adresse la parole à Esperanza. Je sais, cette réaction était immature, mais allié un tempérament rancunier, et un orgueil masculin, et vous obtiendrez rarement beaucoup mieux comme comportement. De plus, je n'avais aucune intention de l'envoyer paître si celle-ci venait m'adresser la parole. Je prévoyais simplement de répondre avec le moins de mot possible. Alors que j'entendis le son de ses talons résonner sur le sol, je scrutais quatre fois plus attentivement la foule, espérant reconnaître un visage familier qui me permettrait de l'esquiver. Je n'étais pas certain qu'Esperanza se dirigeait vers moi – je ne la regardais absolument pas -, mais au son de ses talons, c'est ce que j'en déduisis. Ce qui me fut rapidement confirmer par sa voix qui demanda au serveur une nouvelle coupe de champagne. Celle-ci ne devait pas être uniquement la seconde, ou alors elle avait pu auparavant à en juger par le ton séducteur qu'elle avait emprunté – ou était-ce un semblant de jalousie qui surgissait ? Je n'eus pas réellement le temps d'approfondir la question que je reconnaissais une tête familière. Et il n'y avait pas que la tête qui m'était familière. Mon regard se plongea dans celui de la jolie rousse qui se trouvait en face de moi. Elle semblait m'observer depuis quelques seconde, et je vis un sourire naître sur ses lèvres quand nos regards se rencontrèrent. Je levais légèrement ma coupe de champagne pour lui faire signe de me rejoindre, et me retournais pour demander au barman une nouvelle coupe... C'est à ce moment-là que je tombais nez à nez avec Esperanza.

ESPERANZA - -Hum, salut Appolon. Je me disais, ça fait longtemps. Comment tu vas ?

Je clignais des yeux, puis portais ma coupe à mes lèvres. Le champagne était succulent, et je ne me rappelais pas en avoir gouté un aussi bon. Jamais... Je jetais un coup d'oeil à Surfey, mon amante occasionnelle et un scénario puéril se mit en place dans mon esprit. Et si je faisais passer Surfey pour ma petite amie ? Elle jouerait le jeu, je n'en doutais pas. Cependant, Esperanza n'était réellement plus qu'une ex à mes yeux, et même si j'aurai pu tomber amoureux d'elle il y a quelques mois, j'avais accumulé trop d'amertume à son égard pour que ça ne soit jamais le cas désormais. Cependant, quand je plongeais mon regard dans le sien pour lui répondre, et je ne pus m'empêcher de la contempler une seconde. Son regard bleu était toujours aussi hypnotique.

APPOLON – Je vais très bien et toi ?

Au moment où je terminais ma phrase, Surfey me rejoint, et je ne pus résister à l'envie de mettre mon pseudo plan à exécution.

APPOLON – Esperanza, je te préfente Surfey; ma petite amie. Surfey, voici Esperanza.

Je plaçais mon bras autour de la taille de la magnifique jeune femme à mes cotés, et déposai un baiser au creux de son oreille. Je la remercierais plus tard de jouer le jeu même si ceci me faudrait surement quelques questions. Tant pis, rien ne m'empêchait d'arranger un petit peu la vérité. Je n'avais aucune idée de la raison qui me poussait à agir ainsi, mais la journée ne semblait pas normale, de toute façon. De plus, ce petit jeu pouvait se révéler des plus amusants. Autant en profiter dans ce cas. Je commandais une coupe au serveur, et la tendis à Surfey qui me remercia d'un tendre baiser sur les lèvres.

Samedi soir ; 22.16 ; Chelsea Hotel ; Près du bar

Je vidais ma coupe et regardais Appolon de nouveau, mes paroles semblaient s'être perdue dans l'oubli, il me parut évident que si je voulais m'excuser, je devrais me passer de préambule. Je commandais une troisième coupe et pensais vivement que, au rythme où j'allais je serais à même de rejoindre caprice dans moins d'une heure. Il fallait que j’évite de trop boire autrement, demain serait terrible. Même si je ne bossais pas, je ne souhaitais pas me ridiculise devant tout le monde.

Au moment où je m'y attendais plus, i me répondis, l'air parfaitement naturel et aimable mais son visage ne trompait pas, il semblait impassible, trop impossible. Une jeune femme nous rejoignit, elle devait avoir quelques années de moins que moi, quoique je n'aurais pas pu l’affirmé de manière très convaincante. Les gens ne font pas souvent leur véritable âge. Appolon la prit dans ses bars et l'embrassa au creux de l'oreille. Bizarrement, je ressentis un pincement au cœur. Non mais, c'était quoi ce plan ?? C'était pourtant moi qui l'avais quitté, je ne pouvais pas être.... jalouse. Sans aucun doute, c'était autre chose, sûrement le fait que lui vait retrouvé quelqu’un d'autre alors que moi j'étais toujours seule.

Toutefois, je lui fis mon plus beau sourire, j'avais bu suffisamment d'alcool pour pouvoir mentir convenablement, c'était déjà une chose. Oui, et puis, après tout, j'étais heureuse que Appolon ai pu retrouver l'amour, après la manière dont je lui avais brisé le cœur c'était la moindre des choses.

-Enchanté Surfey comme Appolon te l'as dis je suis Esperenza. Son... ex petite amie.

Je lui fis un nouveau sourire mais celui-ci reflétait plus l'hypocrisie qu'autre chose. Je sentis une bouffée de haine pour cette fille m'envahir et je crus bon d'arrêter de boire, décidément cela me tournait trop la tête, je ne savais pas à quoi je jouais mais c'était un jeu dangereux. Il ne fallait pas que je donne de fausses impressions. Je n'aimais plus Appolon, je n'étais pas jalouse de cette fille, j'étais seulement seule et je me rendis compte que cette solitude me pesait beaucoup.

-Hum Appolon, au fait, je tenais à m'excuser pour la manière dont...

Je me tus, ce n'étais pas le bon endroit, ni le bon moment pour parler de ça et pourtant maintenant que j'avais commencé je me devais de finir ce que j'avais à dire.

Samedi soir ; 22.18 ; Chelsea Hotel ; près du bar

Abandonnant toutes bonnes résolutions, je fis signe au barman de me resservir une nouvelle coupe, c’était la dernière, je me le jurais enfin, jusqu’à la prochaine. En vérité, je vivais une situation vraiment étrange, j’étais là, à cette soirée que j’avais attendu avec impatience mais que j’avais failli manquer tellement j’étais fatiguée, en compagnie de mon ex petit ami et d’une fille qu’il disait être as copine. Je dis qu’il disait parce que j’avais certain doute tout de même, doute qui était venu en moi dès que la fille avait ouvert la bouche. J’avais beau être saoule, je n’en étais pas pour autant sotte.

Je bus une gorgée en regardant ailleurs, comment se faisait-il que je n’avais personne d’autres à qui parlé dans cette maudite fête, il y aurait du y avoir des gens que je connaissais, je n’allais tout de même pas passer la soirée avec mon ex et sa saleté de soi disant copine. J’avais beau de pas la connaître, je ne pouvais pas m’empêcher de détester cette file, tout chez elle me dégoutait, sa manière de parler, sa façon de s’habiller, sa démarche, tout. Alors pour oublier ça, je buvais, et plus je buvais plus je la haïssais, c’était un cercle vicieux.

Je me secouais la tête, nan vraiment je nez tournais pas rond ce soir, j’aurais mieux fait de rester couché. Appolon semblait muet et je soupirais, la demoiselle cherchais vraisemblablement à provoquer une réaction chez moi réaction qui allait venir bien que je ne le veuille pas.

« Enchanté Esperanza. Je t'ai enfin rencontré, annonçais-je d'un ton enthousiasme »

Je souriais, ce sourire là aussi était tellement faux que même ma mère n’y aurait pas cru. Elle avait dit cela comme si Appolon devait parler souvent de moi or j’étais certaine que ce n’était pas le cas, Appolon n’était pas le genre à parler trop de ce genre de choses à moins qu’il ait changé au point de devenir méconnaissable. Cependant, je décidais d’entrer dans son petit jeu.

-Oh, je vois. Et… cela fait longtemps que vous êtes ensembles tout les deux ?

Je finissais mon verre et regardais distraitement autour de moi, pas loin il y avait un homme qui était vraiment pas mal, si je le séduisais, il me ramènerait sûrement chez moi ce soir, oui, c’est ce que j’allais faire, sinon je risquais de ne jamais parvenir à rentrer dans mon appartement. Je reportais mon attention sur les deux tourtereaux en posant mon verre.

-En tout cas je suis contente que tu es retrouvé l’amour Appolon. Vous formez vraiment un couple… *Ecœurant, abominable, totalement faux…* euh, magnifique…

Mon ton laissait clairement entendre que je n’étais pas dupe, du moins je le pensais, enfin ça avait été mon intention, maintenant, avec l’alcool, je n’étais pas sûre d’avoir réussi à faire entendre ce que je voulais vraiment.

Samedi soir ; 22.22 ; Chelsea Hotel ; près du bar

Tout tournait autour de moi, je ne me sentais vraiment pas bien, j'entendais les rires, la musique, des voix, certaines plus proches de moi que d'autres, Appolon et Surfey, telle fut ma déduction. Je dus développer des trésors de concentration pour parvenir à les entendre et encore plus pour les comprendre. Et ne parlons même pas de réagir à ses paroles.

J'avais trop bu, c'était clair, et pourtant, je ne pouvais m'empêcher de reprendre un autre verre que je demandais au barman qui me regardait inquiet. C'était de leur faute, ils étaient là à me provoquer, croyaient-ils vraiment que je croyais à leur petit manège. Certes, Appolon et Surfey avait peut-être couché ensemble tout les deux mais ça ne faisait en rien d'eux des gens sortant ensemble. De plus, j'étais certaine qu'ils n'avaient jamais échangés plus de trois quatre mots et pourtant... Et pourtant cette phrase resta en travers de mon cœur.

"Eh bien... Assez longtemps pour que je me sente assez à l'aise pour me confier à elle."

C'est après qu'Appolon m'ai dit ça que l’effet de l'alcool se fit sentir en même temps que celui du chagrin. En effet, durant tout le temps qu'avait duré notre relation, le jeune homme ne s'était pratiquement jamais ouvert à mo et ça n'avais pas été faute de lui poser des questions. Mais je l'aimais comme une folle et cela m'indifférait, l'aura de mystère que cela créait autour de lui m'attirait plus qu'autre chose et j'avais souvent pensé que si un jour il me parlait cela gâcherait notre relation. C'était faux bien évidemment. Moi, contrairement à lui, je lui avais tout dit de moi, mon histoire, mes peurs, mes angoisses. Je ne parlais pas qu'à mes amis, je ne parlais pas qu’à Josh bien qu’il soit aussi mon ami, mon plus vieil ami. Plusieurs fois, j’avais été tenté de lui posé des questions sur Appolon mais je n’avais jamais réalisé de ce projet. Je faisais confiance à Appolon, je l’aimais.

Je rouvris les yeux alors que je n’avais même pas eu conscience de les avoir refermé, la brutalité de ses souvenirs me fit mal, très mal, pourtant j’étais certaine de mes sentiments envers Appolon, je ne ressentais plus rien, juste de la mélancolie au souvenir de cette relation. Et, de la colère aussi. C’était un sentiment nouveau dont je prenais conscience maintenant, je l’avais peut-être plaqué de manière brutale mais lui, il n’avait jamais été très réglo avec moi, il m’avait toujours caché qui il était, il ne méritait pas que je le plaque d’une autre manière que celle que j’avais choisi.

Je me tournais vers l’endroit où il se trouvait quelques minutes plus tôt, il était parti, parti avec sa stupide soi disant copine. C’était fini. Je refermais mes doigts sur ma coupe. Oh que non, je n’allais pas en rester là, je posais ma coupe avec plusieurs billets et fendit la foule. Ma démarche était un peu branlante amis je tenais debout, j’arrivais bientôt à sa hauteur.

-Oh non, tu ne partiras pas comme ça. Oublies mes excuses, je les retire immédiatement, je ne regrette en rien ce que j’ai fais, tu es un sale type Appolon Harper. Même si ce n’est pas à cause de ça que j’ai rompu, je n’ai pas oublié que tu ne t’es jamais ouvert à moi et pourtant, je t’ai toujours tout passé, parce que je t’aimais. Et puisqu’on en est là, si je t’ai quitté c’est que je ne t’aimais plus, tout simplement. Et oui, figures-toi qu’un matin je me suis levé et c’était fini.

La colère rendait mes propos parfaitement compréhensible malgré tout ce que j’avais bu et mon expression n’avait rien à voir avec mes précédents sourires faux et mous.

« Avec plaisir. » Je me retins de pousser un soupir de soulagement, et accompagné de Surfey, me dirigeais vers une autre salle après avoir salué rapidement Esperanza d'un signe de tête. Alors que nous arrivions à la hauteur de la porte menant à une grande salle où était dressées de nombreuses tables. Avait-on prévu de nous nourrir, ou alors était-ce pour l'annonce des résultats ? Le problème était que tout le monde ne rentrerait jamais dans cette salle. Je haussais les épaules, et m'apprêtait à rendre sa liberté à Surfey quand Esperanza se plaça devant moi. Elle planta son regard dans le mien, et... me balança mes quatre vérités. « Oh non, tu ne partiras pas comme ça. Oublies mes excuses, je les retire immédiatement, je ne regrette en rien ce que j’ai fais, tu es un sale type Appolon Harper. Même si ce n’est pas à cause de ça que j’ai rompu, je n’ai pas oublié que tu ne t’es jamais ouvert à moi et pourtant, je t’ai toujours tout passé, parce que je t’aimais. Et puisqu’on en est là, si je t’ai quitté c’est que je ne t’aimais plus, tout simplement. Et oui, figures-toi qu’un matin je me suis levé et c’était fini. » Je devais avouer que lui dire que je m'étais confié à Surfey était un coup bas, très bas. Peut-être trop, car il semblait l'avoir réellement blessé. J'avais touché mon but, et pourtant, je ne m'en sentais pas heureux. Au contraire. Même si je ne ressentais plus rien pour Esperanza, je n'avais aucune envie de la blesser, de la rendre malheureuse. Et je savais que, en refusant de lui parler de moi, je l'avais blessée par le passer. Tout comme je venais de le faire en ramenant ce sujet sur le tapis. Je me mordis la lèvre, coupable. Mais la chose qui me choqua le plus fut de l'entendre me dire qu'elle m'avait aimé. Esperanza Rincon m'avait aimée moi, Appolon Harper. Bon sang. La raison pour laquelle je ne m'étais jamais ouverte à elle était que j'avais toujours douté de ses sentiments, que j'avais toujours cru qu'elle ne s'attachait pas à moi plus que ça. Les regrets ont beau être inutile, je devais avouer que ce soir, j'en avais quelques uns. Ceci dit, j'eus du mal à croire en la suite de sa « déclaration », c'est qu'elle s'était levée un matin, et que c'était fini. Ce genre de choses n'arrive pas si vite... Je la regardais un instant, incapable de dire quoique ce soit. Que dire ? La vérité ? Devais-je lui dire pourquoi je ne me confiais qu'à peu de personnes ? Elle ne comprendrait pas, pas sans connaître... la vérité. Et, cela semblait ridicule après ce que j'avais vécu dans le passé, mais c'était quelque chose que je n'étais pas prêt à raconter. Pourtant, d'une certaine manière, c'était moins grave que de tuer son père, mais... je n'en parlais pas, même pas à Josh.

APPOLON - Qui es-tu pour me juger Esperanza ? Tu es parti du jour au lendemain sans explication, et je suis le sale type ? N'inverserais tu pas les rôles ?

Je m'approchais d'elle. Ma voix était calme, mais je bouillais à l'intérieur. Elle ne savait pas combien j'avais souffert de notre rupture... Elle était partie au moment où je commençais à lui faire confiance, un couteau dans le dos, encore. Je fis un autre pas vers elle, et alors que je m'apprêtais à lui dire combien je l'avais détesté, mon regard tomba sur le sien, et l'espace d'un instant... je me retrouvais plus d'un an auparavant, et l'embrassais avec passion. Bon sang, qu'est-ce que je foutais ?

Samedi soir ; 22.25 ; Chelsea Hotel ; dans une autre salle

-Qui es-tu pour me juger Esperanza ? Tu es parti du jour au lendemain sans explication, et je suis le sale type ? N'inverserais tu pas les rôles ?

Il avait raison, enfin dans le principe il avait raison, j’inversais peut-être les rôles. Peut-être… Oui, parce que je savais ce qui c’était insinué en lui suite à mes paroles, on ne cessait pas d’aimer quelqu’un du jour au lendemain comme ça sans raison. Je me remémorais alors les jours qui avaient précédés et suivis notre rupture.

On était en plein milieu de la nuit et e me réveillais en sursaut, près de moi, Appolon dormait paisiblement, je me levais et gagnait la cuisine sans faire de bruit et me servait un verre d’eau. Ca n’avait été qu’un rêve et pourtant, tout m’avait semblé si vrai. Il y avait Appolon et il y avait eux, j’ignorais leur identité mais ils le pointaient du doigt en marmonnant des paroles, des accusations, je m’y du temps à le comprendre. C’est alors qu’elle avait parlé, son visage animée d’une splendeur indéfinissable. Chacun de ses mots m’avaient blessés telle un couteau qu’on enfonce, qu’on retire et qu’un réenfonce. Elle l’accusait de l’avoir abandonné à son sort, morte. Dans le fond, cela n’était rien, rien de très grave, mais je ne savais rien d’Appolon, rien de son passé et de ce qu’il avait bien pu faire. Et pourtant, j’étais éperdument amoureuse de lui, il fallait que je réagisse, il le fallait avant que cela devienne trop dangereux pour moi.

L’après-midi avait avancé lentement, très lentement, Phoenix me regardait l’air inquiet. Trois jours s’était écoulés. Trois jours s’était écoulés, depuis que je m’étais réveillée le matin de cette fameuse nuit. Je me sentais vide, et pourtant j’étais sûre de moi et résolu, Phoenix avait bien essayé de me faire changer d’avis mais il n’y était pas parvenu. J’allais quitter Appolon, je ne l’aimais plus, c’est ce dont je m’étais aperçu ce matin-là et si j’avais tant attendu, c’était parce que j’étais soucieuse de ne pas le blesser, c’était peine perdue.

Je regardais la télé, on était le soir et j’avais quitté Phoenix quelques heures plus tôt. Il m’avait fallu plus d’une demi-heure pour me décider de la manière dont procéder, certes, je ne voulais pas blesser Appolon mais je ne voulais pas non plus qu’il s’accroche. Je n’étais pas prête à faire face à des explications pénibles ou peut-être simplement pas en état. J’étais nerveuse, très nerveuse. Enfin, le bruit que j’attendais et redoutais tant retentit, j’entendis le cliquetis de la serrure et je pouvais aisément deviner la tête d’Appolon qui devait être face à ses valises. Il parla, je l’ignorais, me bornant à regarder la télé. Il vint jusqu’à moi et répéta ce qu’il venait de dire, je ne compris pas mais je me doutais, cependant, je lui répondis en prenant bien soin de ne pas lâcher la télé de mes yeux. Je feignais l’indifférence à merveille, du moins je l’espérais. - C’est fini Appolon, je t’ai préparé tes affaires, tu me rends mes clés et tu t’en vas. J’étais lâche, très lâche. Je ne voulais pas voir sa réaction et priait pour que quelque chose me sauve. La sonnerie de mon téléphone retentit, je le décrochais et m’enfuyais précipitamment dans mon bureau. Quand je revins, il était parti et ses clés étaient sur la table.

Je revins à moi et à Appolon, je me rendis compte alors que je pleurais. Les jours suivants avaient été très difficiles, je n’étais pas sorti pendant quelques temps et j’avais associé cela à la honte, honte d’avoir autant blessé Appolon. La vérité, ne m’apparaissait que maintenant, si j’avais quitté Appolon, c’est parce que je l’aimais, parce que je l’aimais et que je ne savais rien de lui. J’avais peur, peur de ce qui pourrait se passer et j’avais décidé de protéger Le lien entre mon rêve étrange et ce qui avait suivit était à présent évident. Mais j’avais payé cet acte très cher, plus cher qu’Appolon ne pouvait le soupçonner, plus cher que je n’avais pu le soupçonner.

Mes larmes coulèrent de plus belle et au moment où Appolon m’embrassa, j’étais prise dans une véritable crise d’hystérie. Je répondis tout de même au baiser, je m’accrochais comme je le pouvais. La passion qui émanait de lui était telle que je ne savais plus vraiment ce que je faisais, j’avais oublié que nous n’étions pas seule, j’étais trop bourrée pour me soucier de ce détail.

Et puis il me relâcha. Je sentis alors une profonde solitude m’envahir, c’était la vérité, j’étais seule. J’avais abandonnée mon premier et seul véritable grand amour et ma blessure avait du mal à cicatriser. Ne sachant que faire, je choisis la solution qui m’était la moins difficile, mentalement parlant s’entend, la fuite. Je ne voyais rien, j’avançais difficilement mais il fallait que je fuie, il fallait que j’aille loin. J’avançais pendant une éternité mais quand je prit conscience d’où j’étais je me rendis compte que je n’avais parcouru que quelques mètres. J’étais sur le trottoir devant l’hôtel mais je ne pouvais pas aller plus loin. Je m’écroulais par terre.

Vingt et une heure et quatre minutes -
Downtown - Manatthan


Je courais partout dans les rues de New York, j'avais complétement oublié que j'étais invité à une soirée au Chelsea Hôtel. Je m'en suis souvenu, quand j'étais en train de faire un jogging dans le central park, qui dit central park, dit rencontres, bien sur au pluriel, inattendues... Je m'étais fais accosté par une charmante demoiselle, qui me connaissait, et qui moi même, la connaissais aussi! Je discutais, quand tout un coup, elle me demanda " Tu y va ce soir a la fête? " . Dès que j'entendais sa, je sortais un pardon, on s'appelle, je dois y aller, j'avais complétement, oublié, cette fête. J'avais deux heures devant moi, et j'avais prévu de m'acheter, comment dire, une tenue, plutôt habillée. Je ne pensais plus à sa aussi. Je courais le plus vite possible, jusqu'à temps de trouver un magasin. Je prenais dans le premier magasin qui me venais, je ne regardais même pas le prix. Je passa rapidement à la caisse, je remarquais que je prenais le costume, le plus cher du magasin, pas grave, pas le temps de le changer! Je payais. Mais j'avais deux heures devant moi enfin? Oui, mais j'habite à Staten Island, et pour s'y rendre, il fallait prendre le ferry, et ce fameux ferry, passait dans 2 minutes. Pas la peine d'attendre le prochain j'étais déjà assez en retard comme sa. Je montais enfin dans le ferry, j'étais le dernier monté, et nous voilà en route, enfin, en bateau quoi! Le ferry arrivait enfin sur l'autre rive du fleuve. Je descendais du bateau rapidement, je poussais plusieurs personnes devant moi, qui eux, me poussaient également. C'était un peu comme un jeu, mais pas le moment de rigoler, je devais aller me doucher, m'habiller et me faire beau. J'arrivais enfin devant a porte de l'immeuble, j'ouvrais la porte, et montais deux étages en courant, j'arrivais devant la porte de mon appartement, et j'ouvrais la porte essoufflé et refermais la porte derrière moi. Je balançais mon sac sur le canapé, et je voyais que Cloé n'étais pas la. J'avais l'impression d'avoir fait le marathon de New York. Je respirais rapidement et fortement aussi, j'étais crevé, j'avais plus envi d'aller a cette fête. Mais l'envi de rencontrer des personnes, me regagnais rapidement. Après avoir pris ma douche, et tout ce qui s'en suit, j'étais enfin prêt. Je sortais rapidement de l'immeuble, et regagna le ferry. A, ce fameux ferry! Heureusement qu'il existe, ou on me verrais jamais!


Vingt Deux Heures et quarante minutes
Devant le Chelsea hôtel


J'arrivais enfin devant le lieu de rendez-vous donné sur le carton d'invitation. Je descendais du taxi; je regardais l'hôtel de haut en bas. C'était un bâtiment rougeâtre. Les balcons était fermés par des gardes-corps forgés. Je trouvais ce bâtiment, plutôt familial et grand. Comme toute la ville, New York City. Tout est en grand ici, que se soit les grattes-ciels, rues et toute autres choses. Mais ce n'étais pas mon inquiétude, je voulais juste, que la soirée ce passe bien et que je m'amuse. J'avançais sur le trottoir de l'hôtel, rien n'attirais mon intention, enfin quoi que... Je tournais la tête a droite, et baissa les yeux, je voyais une jeune fille, ou plutôt une jeune femme, au sol. Mais que faisait-elle là? Qu'avait-elle? C'était les questions que je me posais dans ma tête. Je me faisais des hypothèses : peut-être qu'elle était malade, peut-être avait-elle trop bu, peut-être était-elle de la fête, peut-être était-elle morte? Morte, non, car je m'étais approché pour la voir, je m'agenouillais, et touchais son cou, je sentais son poux battre. Elle n'étais pas morte, un grand soulagement. Une hypothèse en moi de rayée. J'étais toujours inquiet, je me demandais ce qu'elle avait, ce qu'il ce passait. Je lui parlais, enfin, pour savoir si elle était consciente. Toujours parler à une victime, pour la laisser consciente. C'était la seule chose ce que j'avais retenu de la journée secourisme de la fac. Mais je revenais à cette femme. Qu'avait-elle? Qui était-elle aussi, me trottais dans la tête. Elle ne me répondais pas, je la pris dans mes bras, et m'empressais de l'emmener dans l'hôtel. Quand je rentrais, il y avait deux jeunes gens. Peut-être savait-ils qu'est-ce qu'il c'était passé? Mais je passa devant eux, l'air de rien. Ils me regardaient étrangement, à savoir pourquoi?

Samedi soir ; 22.36 ; Chelsea Hotel ; sur le trottoir

J’étais dans le brouillard la plus complet. Je ne sentais rien sinon les larmes qui roulaient lentement le long de mes joues et le sol dur sous moi. J’aurais voulu trouver la force de me lever mais je n’y parvenais pas, j’en appelais donc à l’inconscience, c’était le mieux qui pouvait m’arriver. L’idée qu’il pouvait être dangereux d’être dehors inconsciente dans les rues de New York ne m’effleura pas. Le fait était que j’étais en proie à une crise d’hystérie, oui, c’est ce que je trouvais de mieux pour qualifier mon état.

C’est alors qu’un ange apparu, un ange, étais-je donc morte ? Peut-être, c’était une bien triste mort dans tout les cas. Et douloureuse, moi qui avais toujours pensé que la mort était paisible et tranquille. Une réminiscence me frappa alors, un visage que j’aurais reconnu entre mille, Casey… Une question des plus importantes me tarauda alors, est-ce que Casey serait triste de me savoir morte. Est-ce que malgré le fait qu’on est rompu, il me pleurerait. Mais avait-on vraiment rompu ? Cette question là aussi me frappa avec violence.

Je sentis mon corps se soulevé, le sol en dessous moi avait été remplacée par deux bras forts. Je mis du temps à comprendre que l’ange me portait. Il m’emmenait quelque part, je mis du temps à reconnaître l’hôtel dont je venais de sortit dans mon brouillard. D’ailleurs je n’étais pas sûre que je venais d’en sortir peut-être cela datai-il de plusieurs heures. Mais, s’il m’emmenait dans l’hôtel, cela voulait dire que je n’étais pas morte.

Ce constat me rassura, Casey n’aurait pas à me pleurer et je me promis que dès que j’irais mieux, j’irais m’excuser auprès de lui. Je reconnus de tête lorsque nous passâmes devant et j’eus envie de vomir. Peut-être aurais-je du attendre les explications d’Appolon à propos du baiser avant de m’enfuir, encore une fois…Ou peut-être pas, je n’étais pas vraiment en état après tout.

-Chez moi… Brooklyn.

C’est tout ce que je réussis à articuler. J’aurais voulu dire à mon ange, à mon sauveur que je voulais rentrer chez moi et qu’il suffisait qu’il me mette dans un taxi mais je ne réussissais pas à formuler cette phrase enfantine. Je rendis donc les armes, où qu’il m’emmène, ça n’avait pas d’importance.

*Dangereux…*

Cette pensée là me traversa rapidement et quitta mon esprit aussi vite. Peut-être que mon ange n’était pas un ange, peut-être qu’il m’emmenait à un endroit où il pourrait me faire du mal. Plus de mal que je n’en ressentais déjà. Malgré tout, je n’arrivais pas à me soucier de ça. J’étais vide.

19 h 47.
Je sortais à peine de cours, la tête pleine d’explications, d’engueulades, de sermons et de félicitations. L’hôtellerie n’est pas toujours simple. Tout est très strict et le moindre écart coûte très cher, aussi bien en cuisine, qu’en salle de restauration ou à la réception. Tout est calculé au millimètre près et ce fut donc un véritable parcours du combattant pour moi. Un Koh-Lanta sans boue ni sans vers blancs mais avec pas mal de grains de riz. Ils m’avaient tous épuisés. Aussi bien les filles hautaines, les simulations de clients que le maître d’hôtel. Si un jour on m’avait dis que les études c’était si usant…En rentrant chez moi je me suis affalé dans mon canapé un instant. J’avais cette sensation d’avoir oublié un truc. Ca me chatouillait dans les profondeurs de mon esprit sans que je puisse mettre la main dessus. Dire bonjour au concierge ? Non lui on s’en fou. Acheter du pain ? J’en mange rarement…Et mon sac était bien là. Non ce que j’avais oublié n’avait rien en commun avec tout ce genre de trucs qui font partis du rituel quotidien. C’est en allant me chercher un verre d’eau que je me suis souvenu – et il n’y a pas étrangement pas de rapport encore la flotte et ce que j’avais oublié. Il y avait cette fête ce soir à je-ne-sais-plus-quel-hôtel-fricqué. Pourquoi suis-je donc toujours à la masse… ? Je suis rapidement passé sous la douche avant de mettre des habits dit présentables. On ne pouvait pas dire que j’étais en grande joie de sortir un peu mais j’avais cet espoir débile que ça me fasse du bien un bon bain de foule. Il faut être masochiste pour espérer ça. Je ne suis pas agoraphobe mais tout de même. Trop de monde entraîne un manque d’air. Enfin passons. Je verrais quand j’y serais.

Une heure trente plus tard je traînais en ville dans l’espoir que le temps passe plus vite. Je ne savais plus à quelle heure la fête pouvait commencer mais j’ai estimé que vingt deux heures trente était une heure correcte pour aller voir à quoi ressembler cette chose. Je n’étais même pas certain d’y rester. C’était la curiosité et l’ennui qui m’avaient chassé de chez moi. Après, réellement profiter de cette fête était une autre affaire. Surtout seul. Je ne suis pas le genre de gars super extravertis qui s’accoude au bar pour draguer gentiment et qui arrive à venir prendre place dans une conversation avec des inconnus. En même temps j’ai pas la tête de Tom Cruise mais c’est très Mission Impossible tout ça. – Dirait-t-on que je suis branché télévision ce soir ? - Et rester dans son coin, c’est pire. J’ai toujours l’impression que tout le monde me regarde et se paye ma tête. Je ne suis pas paranoïaque, juste rongé par une timidité excessive. Maintenant, je ne voulais pas rester seul, je pouvais toujours envoyer un message à quelqu’un mais qui ? Chrysalde était de garde, du moins je l’imaginai fort bien. Akshan devait déjà être là perdu dans la foule comme son frère mais je me voyais mal les chercher dans la foule sans pour autant être sûr de leur présence. Après mes connaissances se limitaient grandement. Peut être Kostos. Ca avait l’air d’être un gars sympa avec qui je m’entendais facilement. Je n’avais pas encore eu droit à la blague débile sur South Park – même si je me doutais bien que c’était le genre de type à faire cette réflexion – et il n’avait pas non plus parlé de cette rumeur comme quoi j’étais gay donc on pouvait s’entendre. – L’un dans l’autre, pour maintenant, il pouvait parler des deux je crois que j’en rirais plus qu’autre chose car il ne m’a pas paru spécialement méchant et si c’est un ami de Axe, j’ai confiance. -

SMS From ; Kenny Trachtembergh
To ; Kostos Prokopios

Salut. Ca serait super si tu pouvais te pointer à la fête à l'hôtel machin. (:
T'es au courant au moins ? Dis moi oui sinon jvais me sentir seul --'
Et t'es pas du genre à louper un occasion de fête il me semble

J’ai remis mon téléphone dans ma poche avant de prendre la direction ce fameux lieux dont j’avais mangé le nom, espérant pouvoir y apercevoir Kostos.

Kostos poussa un soupir, il était étendu sur son lit et il s'ennuyait grave. Il avait essayé de joindre Akshan pour lui demander ce qu'il faisait ce soir et il était directement tombé sur la messagerie de son ami. Soit il n'avait pas de réseaux là où il était... soit son gsm n'avait plus de batterie. D'habitude, Akshan était le premier à répondre à tous ses mess... ou alors il était occupé avec une quelconque fille, dans ce cas, Kostos n'aurait pas de nouvelles avant le lendemain. Il avait sonné à sa copine aussi, mais Shabella était toute excitée, elle sortait avec d'autres filles ce soir... et Kostos n'avait pas envie d'être entouré uniquement de filles qui le surveillerait au doigt et à l'oeil... il ne lui avait même pas demandé où elle allait, préférant jouer l'indifférent alors qu'il stressait complètement... il n'était pas sûr que les amies de Shab' l'apprécient réellement et il avait peur qu'elles la pousse à rompre ou à trouver un autre gars mieux que lui... en plus, il savait que quand elle était bien entourée, Shabella se lâchait beaucoup plus facilement... et elle risquerait de le tromper... alors il devait à tout prix faire quelque chose pour s'occuper l'esprit, et la meilleure chose à faire pour lui aussi était de sortir. Parce que s'il restait entre les quatre murs de sa chambre, il ne pourrait s'empêcher de lui envoyer des messages pour savoir ce qu'elle faisait, si elle s'amusait, s'il y avait beaucoup de monde là où elle était... il ne voulait pas passer pour le petit-ami possessif et jaloux! Alors qu'il n'avait aucun droit d'exiger ça d'elle alors qu'elle l'autorisait à réaliser toutes ses folies...

Le jeune grec se redressa et se mit à arpenter sa chambre, il devait faire quelque chose, n'importe quoi... mais ce n'était certainement pas dans sa chambre qu'il allait trouver quelque chose à faire! Il ne s'y attardait jamais, il ne se sentait pas spécialement à l'aise ici. Sa chambre était vide de tous souvenirs, de toutes décorations lui donnant l'impression de ne pas être vraiment "chez lui", elle n'avait aucune chaleur ni aucune personnalité. En même temps, il passait tellement de temps à vagabonder plutôt qu'à rester en place que s'était dur pour lui de s'occuper de la décoration de quoique se soit ! Kostos secoua la tête et regarda la cadran de son horloge, il indiquait 22h23... le jeune homme grimaça, il ne savait vraiment pas quoi faire, il ne pouvait décidément pas rester ici tout seul. Au pire, il sortirait bien quelque part faire quelque chose de plus "soft", genre un ciné, mais à qui demander? Conan? ça faisait un moment que les deux meilleurs amis ne s'étaient plus parlés...

Kostos composa rapidement son numéro... pour directement tomber sur son répondeur. Le brun de cheveux leva les yeux au ciel et poussa un grognement frustré. Il se mit alors à faire défiler la liste de ses contacts, quelqu'un répondrait bien à son cris de désespoir quand même! Il s'attarda un moment sur le nom de Johan... après tout, les deux garçons s'entendaient plutôt bien, et puis, Johan était quelqu'un de simple, il n'était pas un grand sorteur, il fallait presque le préparer à l'avance dans l'éventualité d'une sortie... par contre, qui pourrait dire non à un ciné entre pote? Au moment où il allait composer un message pour son ami blond, son gsm vibra dans sa main le faisant sursauter. Il plaça sa main sur les battements affolés de son coeur avant de regarder qui lui avait envoyé un message, avec un peu de chance, se serait Akshan... en lisant le nom de son expéditeur, il fut surpris, Kostos fronça les sourcils, étonné que le meilleur ami blond de Akshan lui envoie un message. Toutefois, il était quand même ravi de recevoir un message de Kenny, ça avait l'air d'être un mec bien. Le jeune présumé grec se mit à lire rapidement le contenu du message du blond et son visage s'illumina littéralement, son sauveur avait enfin un nom : Kenny Trachquelque chose!! Dans sa joie, Kostos aurait bien fait une danse de la joie... mais fallait pas exagérer non plus. Le brun de cheveux se gratta le crâne, l'hôtel? Puis, il se rappela soudainement une conversation qu'il avait entendu. Une grosse fête à l'hôtel Chelsea! Avec boisson gratuite? Comment le gros sorteur qu'il était avait-il pu oublier cette soirée-là? L'adolescent répondit rapidement au message du blond.



SMS From : Kostos Prokopios To: Kenny Trachtembergh. Hello Kenny, je suppose que tu veux parler de l'hôtel Chelsea! ^^ Rassure-toi, j'en ai entendu parler, je me ramène et j'essaye aussi d'amener un pote. A tantôt, le temps que je me prépare et je suis tout à toi! Kostos.



Kostos était à présent tout excité, l'adrénaline parcourait ses veines et avec beaucoup de précipitation, il recomposa un message mais cette fois-ci à l'adresse de son ami Johan, tant pis pour le ciné mais il comptait tout de même sortir son ami de son état casernier, hors de question que Johan râte l'événement!



SMS From : Kostos Prokopios To: Johan Grimes Hello Jo', ça te dit une soirée branché à l'hôtel Chelsea? Tu dois bien être habillé et les boissons sont gratuites! ^^ Allez, ramène-toi, je suis sûr que t'as rien d'autres à faire et c'est la bonne occasion de rencontrer de nouvelles personnes, alors fais pas ton timide et ramène toi! Je t'attendrais, Kostos le sauveur de ta soirée!



Kostos envoya son message et se dépêcha de s'habiller convenablement, dans ses souvenirs, c'était une sorte de bal masqué organisé par un tel type dont il avait déjà oublié le nom. Quoiqu'il en soit, ce type était assez généreux pour offrir une soirée qui risquait d'être mémorable! Kostos espérait retrouver des personnes qu'il connaissait. Et qui dit bonne soirée dit fille à draguer! Les yeux bruns du jeune homme se mirent à briller d'excitation. Il mit son costume Hugo Boss (pour faire son King et parce qu'il aimait être bien habillé) avec une chemise blanche cintré de marque Dolce Gabana. A force de sortir avec Shabella, il s'y connaissait maintenant en marque de vêtement! Il s'aspergea de parfum et prit un briquet, des cigarettes Black Devil's et prit son gsm. Il descendit rapidement les marches de l'escalier de sa maison. En arrivant dans la cuisine, il parla genre cinq minutes à son père afin de lui gratter de l'argent pour la soirée. Son père, qui ne savait définitivement pas lui dire non, laissa son fils prendre l'argent dont il avait besoin et lui dit de bien s'amuser. Ce à quoi Kostos ne répondit pas, il savait qu'il allait bien se marrer de toute façon.

Il sortit dans la rue et héla un taxi jaune afin de se rendre au lieu indiqué. Dans le taxi, la radio était allumé, laissant entre une nouvelle chanson qui correspondait très bien à l'état d'esprit du garçon :


"I got a feeling, that tonight's gonna be a good night".


Et intérieurement, Kostos approuva. Il arriva rapidement à l'hôtel et attendit l'arriver de Kenny, et peut-être en plus de Johan. Mais pour ne pas avoir l'air trop con à attendre seul devant l'hôtel, il sortit son paquet de clope et se mit à fumer afin de tuer le temps. Il n'était pas fan de la cigarette, il détestait le goût à vrai dire, mais les Black Devils sentait la vanille et il trouvait que ça faisait cool et décontracté de fumer. Tout était dans l'apparence chez Kostos.