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Linoä & Ambroise ❝ ACT II : the first call ❞

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MessageSujet: Linoä & Ambroise ❝ ACT II : the first call ❞ Linoä & Ambroise ❝ ACT II : the first call ❞ EmptyLun 23 Fév - 21:41

the first call
and not the last

Je consultais rageusement l’article paru ce matin à la une du blog de Vogue. Pourquoi rageusement ? Car s’il n’était pas rare que je fasse l’objet d’une publication sur un blog d’un obscure journaliste, il était rare que l’information tape aussi juste et s’avère un véritable scoop. Il était aussi rare que la nouvelle s’affiche à la une des média « mode » alors que j’en avais à peine parlé à ma famille. Voilà pourquoi depuis que j’avais posé le pied sur le parquet de ma chambre, je subissais les assauts des journalistes, de ma sœur jumelle, de mon agent, de mon agence ... A cause de ce fichu article ! Un article qui annonçait ma retraite et la fin de ma carrière de Mannequin. Retraçant mon parcours mais surtout livrant une vision assez « juste » de mon dégoût de ce métier et de mon envie de raccrocher le smoking. C’était vrai, certes. Mais le lire noir sur blanc, autre part que sur le brouillon du premier article de mon blog me gênait. Parce que cette nouvelle devait être la mienne, celle que j’aurais annoncé à mes proches lors d’un dîner ou d’une réunion de famille, pas dans un article impersonnel rédigé par un inconnu. Solanà avait été infernale depuis que son agent lui avait transmis le lien de l’article. Elle était persuadée que je faisais une erreur, que j’allais regretter mon choix dans quelques semaines ... Des Alinovitch elle semblait la seule qui se satisfaisait pleinement de notre métier, Nastazià peignait, j’écrivais ... Nous avions un violon d’Ingres mais pas elle. Elle ne jurait que par ce job. Elle était faite pour cela, elle avait l’attitude, les épaules, l’égo. Je n’avais jamais été aussi heureux de quitter l’appartement que ce matin-là, échappant ainsi à ses « conseils » sous forme de harcèlement. Nastazià était restée étrangement silencieuse, je savais qu’elle avait toujours ressenti que je n’exerçais ce métier que par pis-aller. Que je m’épanouirais ailleurs. Elle n’avait pas appelé, pas déboulé dans ma chambre. Rien. Mon aînée plus discrète, finirait par émettre un avis, positif ou négatif ? J’aurais parié qu’elle serait heureuse pour moi si j’étais moi-même heureux. Mais je n’arrivais pas à passer outre cet article alors que le taxi filait en direction de Plaza. Ce matin, jour de ma dernière séance photo. Timing parfait qui me faisait penser que mon agence était à l’origine de cette fuite. Qui d’autre aurait pu confier cette information à un journaliste ? Un journaliste apparu soudainement sur la toile : Isig Rödblond. J’enrageais à chaque ligne. Bon sang. C’était ridicule, j’étais ridicule. Ce n’était qu’un article. Mais ... Cela me touchait. Je n’étais pas habitué à voir ainsi exposé ma vie dans la presse. Dernière journée dans la vie d’un mannequin. Suivant l’inspiration du moment je fermais le navigateur pour ouvrir un nouveau message. « Si vous cherchez toujours l'inspiration. Rejoignez-moi au Plaza suite 23. A 10h. Demandez Sophie. » Après tout ne cherchait-elle pas l’inspiration cette nuit-là en renversant son amuse-bouche sur moi ? C’était sa dernière chance pour s’inspirer de ce milieu. Ma dernière séance photo avant le saut dans l’inconnu.

Sophie était là. Omniprésente, tendue, attentive au moindre détail. Je savais que l’agence lui mettait la pression pour qu’elle me convainque de rester, avoir les trois Alinovitch dans leur agence était une de leur ambition, Solanà et moi avions signés avec eux alors que nous venions de quitter la Russie. Nastazià était déjà gérer par son agence alors. Perdre l’un de leur poulain était un véritable coup dur pour eux. Je me laissais coiffer, maquiller, sans broncher, habitué à cette agitation, ses attentions, calme, patient, riant avec les maquilleuses et les coiffeurs. Ce n’était pas tant les shooting qui me manqueraient mais cette ambiance. L’agitation. Les équipes. « Sophie pour la centième fois, je ne ferai pas paraitre un démenti. » Je soupirais en me retenant de passer une main dans mes cheveux afin de ne pas massacrer le travail habile des coiffeurs. Levant les yeux au ciel face à l’obstination de mon agent, je croisais un regard chocolat amusé dans le miroir. « Vous êtes là depuis longtemps ? » Je demandais sachant le ridicule de ma situation, maquillé, une pince à brushing maintenant mes cheveux en place. Clairement ce n’était pas la vision la plus flatteuse de moi... Mais ça importait peu. Elle voulait voir ce qu’était ma vie de mannequin. C’était cela. Ça avait toujours été ça.
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Dernière édition par D. Ambroise Alinovitch le Sam 21 Mar - 22:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Linoä & Ambroise ❝ ACT II : the first call ❞ Linoä & Ambroise ❝ ACT II : the first call ❞ EmptyDim 8 Mar - 21:50



AMBROISE & LINOÄ
❝ ACT II : the first call ❞

Je n’arrivais toujours pas à comprendre comment j’avais pu baisser ma garde à ce point-là. Qu’est-ce qui avait bien pu se passer ? Qu’est-ce qui avait bien pu m’arriver ? Comment était-ce possible ? Au début, tout s’était exactement passé comme prévu, pourtant. Après avoir renversé un amuse-bouche sur sa veste à un gala de charité, j’avais pu obtenir les coordonnées d’Ambroise Alinovitch dans le but de « me faire pardonner ». La vérité était tout aussi simple : il fallait que je le revoie. Et ça avait été le cas. Il m’avait donné rendez-vous dans un café, et j’avais même cru pendant un instant que je pourrais passer du bon temps en sa compagnie. Et sans crier garde, il m’avait jugée. Sans me connaître. Il s’était levé et m’avait regardé de haut. Et il avait été comme tous les hommes dont j’avais eu besoin dans ma vie. Froid, lâche, cruel, me tournant le dos pour me quitter. Comme mon père. Comme mon ex petit ami. Tous deux avaient fait la même chose en apprenant ma grossesse. Ils m’avaient reniée, m’avait bannie. Et mon ex en avait rajoutée une couche, faisant de ma vie un enfer à l’école. Il m’avait humilié, m’avait ri au nez, et m’avait donné la réputation d’une véritable trainée. Et voilà que ce mannequin avait voulu en faire de même avec moi ? J’avais craqué. J’étais allée à sa poursuite et lui avait craché tout ce que j’avais sur le cœur, tout ce que j’avais gardé pour moi pendant de nombreuses années. J’avais brisé ma carapace, retiré mon masque, en moins de temps qu’il ne faut le dire, et cela pour un parfait inconnu. La bonne nouvelle, c’était que cela avait fonctionné. Il était venu à mon appartement, et nous avions parlé. A cœur ouvert, toujours. Je n’en avais pas l’habitude. Je ne l’aurais jamais. Même si je savais qu’il faudrait que je sois ainsi avec lui. J’avais compris ce qu’il fallait que je fasse pour le séduire, pour arriver à mes fins. Et c’était ça, tout simplement. Il fallait que je sois moi, la vraie moi. Et j’étais tout simplement tiraillée. Je ne savais pas quoi faire. Est-ce que cela en valait réellement la peine ? Est-ce que je devais réellement rouvrir une plaie qui était encore à moitié béante, alors même que j’avais mis tant de temps avant de réussir à me protéger ? Je soupirais longuement, et sortais mon téléphone de ma poche. Il me fallait un conseil, et il me le fallait maintenant. J’appelais Renji, comme toujours lorsque je doutais. Mais le fait était que même Renji ne m’avait jamais réellement vue entièrement. Il n’avait vu que ce que je l’avais laissé entrevoir de moi. Et si c’était bien plus, tellement plus, que la majorité des personnes de mon entourage … Cela ne changeait rien au fait que je doutais qu’il puisse comprendre réellement. Je raccrochais donc à peine après que la première sonnerie ait raisonné. Je m’avachissais sur mon canapé, avant de prendre mon ordinateur posé sur la table basse. Je l’ouvrais et tombais directement sur la page de mon article pour Vogue. Un petit sourire fit son apparition. Mon patron avait été tellement fier de moi et de mon papier. Il ne s’était pas attendu à ça, et moins non plus, il fallait bien l’avouer. Ambroise m’avait avoué vouloir quitter le monde du mannequinat. Mieux que ça, il m’avait dit que c’était en cours. Et si j’avais eu le malheur de ne pas avoir eu l’idée de poser des micros dans mon appartement – j’avais d’ailleurs remédié à ça, depuis – j’avais tout gardé en tête, bien précieusement. Et une fois remis de mes émotions, je m’étais mise à taper sur le clavier. Et fait le premier article d’une longue liste qui m’attendait. Oui, cela en valait la peine. J’allais enfin être chroniqueuse pour Vogue Magazine. J’avais un appartement de rêve, un poste de rêve, et le salaire qui allait avec. J’avais ce que j’avais toujours voulu, tout simplement. Et je ne le devais qu’à moi-même. Alors, si je devais me sacrifier un peu plus pour continuer et obtenir tout ce que j’avais toujours désiré, qu’il en soit ainsi. Et comme si le destin cherchait à me donner un signe et me montrer qu’il était de mon côté, mon téléphone vibra, m’annonçant un sms. Ambroise. Si vous cherchez toujours l'inspiration. Rejoignez-moi au Plaza suite 23. A 10h. Demandez Sophie. Parfait. Cela me donnerait une occasion de le revoir, et de le faire craquer encore un peu plus pour moi. Il allait falloir que je trouve la bonne façon d’agir et de me comporter en sa présence. Mais peut-être que, justement, je devais simplement laisser les choses aller naturellement. C’était ce qu’il voulait, non ? Et c’était comme ça que je le séduirais, d’ailleurs. Je le savais.

Après un rapide tour dans la salle de bain, j’étais fin prête. Je me regardais dans le miroir, et fit un sourire satisfait à mon reflet. Cela ne suffirait probablement pas, le connaissant. Mais au moins, cela me redonnait un peu de la confiance qu’il avait réussi à me subtiliser, sans crier garde. Alors que je sortais de chez moi et prenais la direction de l’hôtel, je réfléchissais. Oui, il fallait que j’hôte ma carapace en sa présence. Mais comment le faire, sans prendre le risque de me brûler les ailes ? Mon passé était bien trop douloureux. J’avais passé tant d’années à tenter de le mettre derrière moi, à tenter de me reconstruire. Je ne pouvais plus être blessée, pas à nouveau. Je le refusais. Alors il allait falloir que je trouve un juste milieu. Être moi, tout en réussissant à me protéger. Cela devrait bien être possible, non ? Je doutais, et je n’aimais clairement pas ça. Arrivant enfin au rendez-vous, avec un peu d’avance, comme à mon habitude, je suivais ses instructions et demandais Sophie. Celle-ci me conduisit au mannequin, avant de nous laisser lorsqu’il le lui demanda. « Monsieur Alinovitch … Merci pour votre invitation … » le saluais-je d’un signe de la tête, avant de la secouer et de me mordiller la lèvre inférieur. Pas de comédie, on a dit. « Enfin … Ambroise … » me reprenais-je rapidement, avant de lui faire un sourire désolé. Je n’étais clairement pas à mon aise, et cela pouvait se ressentir. Je ne savais pas sur quel pied danser. Qu’est-ce que je pouvais le laisser voir de moi ? Qu’est-ce que je devais cacher, protéger ? « Donc … Et si vous … tu ? m’expliquais le programme ? » lui demandais-je, intriguée. Il avait réussi à titiller ma curiosité en étant vague dans son message.

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MessageSujet: Re: Linoä & Ambroise ❝ ACT II : the first call ❞ Linoä & Ambroise ❝ ACT II : the first call ❞ EmptySam 21 Mar - 22:19

the first call
and not the last

En termes de mode, mes sœurs me considéraient clairement comme une cause perdue. Pour un mannequin, j’étais désespérément dénué de tout intérêt personnel pour le stylisme ou la création de vêtements. Je portais ce qu’on me disait de porter, j’étais bien entendu capable de me pencher sur l’élaboration de mes tenues pour des évènements ou des sorties « habillées » mais en règle général, pour mon utilisation quotidienne, je préférais des vêtements confortables, passe partout. S’habiller était une obligation en soit, elle n’était pas un plaisir. Bien que j’apprécie de porter des pièces en matières nobles lors de shooting ou de défilés, il fallait l’avouer, un costume bien coupé savait charmer l’égo d’un homme. Mais je n’étais pas le stéréotype que l’on imaginait d’un mannequin : je n’étais pas homosexuel, je ne portais pas un intérêt particulier aux vêtements, encore moins au stylisme et je ne recherchais pas la célébrité. Pourtant c’était là mon métier, depuis que j’avais été en âge de marcher. Je n’avais connu que ce milieu, j’y avais appris à me tenir sur mes gardes, j’avais aussi endossé un costume après l’agression de ma sœur aînée : celui de grand frère protecteur. J’avais veillé sur ma jumelle, puis sur Nastazia, avec bien moins de succès de son côté. Notre métier nous exposait à des dangers pernicieux, à des comportements addictifs. Nastazia avait cédé à son addiction à la drogue, Solana à la vanité de ce milieu. Je n’avais pas été touché, tout du moins je l’avais longtemps prétendu. Mais ce milieu ne m’avait pas épargné. Je m’étais forgé un masque, une carapace qui m’avait rendu insensible aux autres. Aux manipulations, aux parasites. Mais surtout, cela m’avait permis de rester à l’abri dans ma « tour d’ivoire », cette mission que je m’étais donné, celle de protéger mes sœurs, m’avait éloigné de moi-même. Mais je m’y étais enfermé, j’avais pris plaisir à incarner ce rôle, à les protéger des autres, des dangers... Cela avait donné un sens à ma vie mais surtout, cela m’avait permis de trouver une excuse. Pour ne pas vivre mes rêves. La culpabilité et l’amour d’un frère pour ses sœurs, s’étaient ce qui m’avait lié à ce « rôle ». J’avais peur qu’on leur fasse à nouveau du mal, qu’elles soient vulnérables, qu’on abuse d’elles. Je n’avais vu que leurs faiblesses et pas leurs forces. Cela m’avait conforté dans mon attitude d’agneau sacrificielle, j’avais rêvé ma vie, sans oser me lancer. Je m’étais trouvé des excuses. Mais ce n’était plus possible désormais. J’avais rompu avec cette spirale, du moins j’essayais. Tout avait commencé avec cette décision. Celle de quitter ce métier. Prise grâce à Ebba ... Et aussi à cette froide beauté blonde qui m’avait heurté à un énième évènement caritatif. Qui avait brisé la carapace qui m’avait protégé toutes ses années. J’avais pris un risque en mettant un terme à ma carrière. J’en prenais un nouveau en m’ouvrant à cette inconnue, en essayant et en me laissant surprendre, sans rien planifier. Je l’invitais dans mon univers, dans mes rêves. Et c’était effrayant, de laisser tomber le masque avec une autre que mes sœurs. J’étais un personnage public ... Faire de nouvelles rencontres pouvait être délicat mais ... Elle avait avoué avoir eu un objectif, elle m’avait parlé d’elle, de son adolescence difficile. Et je l’avais embrassé. Sur l’impulsion du moment. Et je l’avais invité. Aujourd’hui. A assister à cela. Mon dernier tour de piste. Le début d’un nouveau chapitre ... Elle avait sa place ici. Pensée étrange, dérangeante aussi ... Mais il y avait une connexion entre nous, quelque chose tissé cette après-midi-là. « Monsieur Alinovitch … Merci pour votre invitation … Enfin … Ambroise … » Elle était fraiche, pimpante, plus intéressée que moi par la mode de toute évidence. Elle était encore mal à l’aise avec notre « relation ». Pouvait-on vraiment qualifier cela de « relation » ? Je lui adressais un sourire chaleureux pour la mettre en confiance, il fallait pour nous deux que nous prenions nos marques dans l’étrange lien que nous avions. Ami ? Relation « sentimentale » ? « Donc … Et si vous … tu ? m’expliquais le programme ? » Le tutoiement était de rigueur désormais ... n’est-ce pas ? Sophie eut la bonté de se retirer, avec la maquilleuse, un instant. Je fis pivoter mon fauteuil pour lui faire face. « Tu voulais découvrir ce qu’était mon monde ... Pour ton livre, non ? Alors ... Si tu profitais de mon dernier shooting pour le faire ? Bienvenue dans mon monde. » Je lui annonçais avec chaleur, en lui faisant signe de s’asseoir sur le second fauteuil laissé libre devant les miroirs. « Et peut être qu’après cette folle journée ... Tu viendrais ... boire un verre avec moi ? » Je demandais doucement alors que Sophie pénétrait de nouveau dans la pièce. « Pouvons nous continuer Ambroise ? » Je hochais la tête, me pliant à la tiranie des maquilleurs et coiffeurs. « Alors, que désires-tu savoir, pour ton livre ? » Je lui demandais tandis que les mains s’afféraient sur mon visage.  
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MessageSujet: Re: Linoä & Ambroise ❝ ACT II : the first call ❞ Linoä & Ambroise ❝ ACT II : the first call ❞ EmptyDim 29 Mar - 22:08



AMBROISE & LINOÄ
❝ ACT II : the first call ❞

Je devais bien avouer que je ne savais pas sur quel pied danser avec le mannequin. Je venais à peine de poser un pied sur le plateau que j’étais déjà perdue. Je n’avais pas envie de trop m’ouvrir à lui, pas encore. J’avais eu bien trop de mal à referme la plaie qu’il avait rouverte, la laissant béante alors qu’il quittait mon appartement, pour recommencer une nouvelle fois. Mais en même temps … Pouvais-je réellement remettre mon masque sur le visage ? Je savais bien que non, il n’en me laisserait pas le choix. Si je voulais atteindre mon objectif, si je voulais le faire mien, être son roc, la personne sur laquelle il pourrait compte, à qui il pourrait tout dire … Il fallait que je me sacrifie. Parce qu’il n’accepterait rien d’autre de ma part que d’être moi … sans jeux, ni tromperies. D’être vraie, telle que je l’avais été autrefois. Mais il allait falloir que je trouve un juste milieu, je le savais bien. Entre me dévoiler, sans trop souffrir. Entre prendre du recul, tout en étant proche de lui. Et, pour le moment, tout se passait comme je l’avais prévu, non ? Ou à peu près, en tout cas. Bien sûr que je n’avais pas prévu de me confier à lui, de lui raconter ma vie, de lui parler de moi de cette façon. Bien entendu, j’aurais préféré garder ma carapace, cette armure qui me protégeait depuis tant d’années. Mais si l’on mettait cette « exception » de côté, tout se déroulait comme je le souhaitais. J’avais déjà pu sortir un article. Mon premier véritable scoop : Ambroise Alinovitch quittait le monde du mannequinat. Mon patron avait été tellement fier de moi que je n’avais pas pu cacher un sourire franc et vrai. Oui, j’allais devenir chroniqueuse. J’allais gravir les échelons. Et Ambroise était ma clé d’entrée. Ambroise était celui qui me permettrait de réaliser tous mes rêves. Cela valait bien quelques sacrifices non ? Quelques pleurs, quelques sanglots. Oui, cela valait bien tous les maux.

Pourtant, à peine eus-je croisé son regard que je ne pus m’empêcher de jouer un rôle, de nouveau. Mais je me reprenais, presqu’immédiatement. J’eus même l’audace de le tutoyer. Parce que, n’avions-nous pas passé un cap dans notre relation, la dernière fois ? Il m’avait embrassée, après tout. « Tu voulais découvrir ce qu’était mon monde ... Pour ton livre, non ? Alors ... Si tu profitais de mon dernier shooting pour le faire ? Bienvenue dans mon monde. » Je lui fis un petit sourire face à son engouement. Etait-il heureux de me voir, de partager cette facette de lui avec moi ? Parce que, clairement, ce n’était pas le shooting qui le mettait dans cet état-là, vu qu’il m’avait avoué ne pas aimer ça, et justement son intention de « prendre sa retraite ». « Et peut être qu’après cette folle journée ... Tu viendrais ... boire un verre avec moi ? » Mon sourire se fit un peu plus franc, face à sa proposition. Oui, tout se passait exactement comme je l’avais prévu, et comme je l’avais souhaité. « Avec plaisir !  » lui lançais-je avec enthousiasme, avant de baisser la tête et de me mordiller la lèvre. Je passais une main dans mes cheveux, pour me donner consistance, alors que celle qui se prénommait apparemment Sophie lui demandait s’ils pouvaient continuer. Puis une ribambelle de maquilleurs entrèrent dans la pièce, avant de se mettre au travail. Je roulais des yeux, ne pouvant m’empêcher de trouver cela fortement hypocrite. Après tout, est-ce que les personnes qui lisait ces magazines savaient réellement que l’homme qu’elles voyaient en photo ne ressemblait en rien, ou presque, à l’image qu’elles avaient devant les yeux ? Si j’aimais la mode, je n’avais pourtant jamais aimé tout ce qu’il y avait derrière. Toutes ces fioritures, cette hypocrisie. Cette façon, aussi, qu’avaient les couturiers à ne créer des vêtements que pour un certain type de beautés, quitte à complexer les autres femmes. En soit, je m’en moquais éperdument. Après tout, avec ma taille de guêpe, je n’avais jamais complexé sur mon physique. Non, je savais que j’étais belle, et n’en avais jamais douté. C’était bien l’une des choses que j’avais pour moi, d’ailleurs. Mais c’était toute l’hypocrisie qu’il y avait autour que je n’aimais pas.

« Alors, que désires-tu savoir, pour ton livre ? » Je haussais une épaule, ne le regardant dans les yeux que par miroir interposé. « Je ne sais pas …  A quoi ressemble une journée type, pour toi ? » lui demandais, avant de sortir ma tablette pour prendre des notes. J’en profitais pour prendre quelques photos – que je ne divulguerais pas, bien entendu ; j’avais une couverture à garder, après tout – avant de reprendre. « Et … Est-ce que tu ne crèves pas de chaud, sous toutes ces couches de fond de teint ?  » Je lâchais un petit rire, avant de rendre le regard noir qu’un des maquilleurs venait de me lancer. Oh mon petit, ne joue pas à ce jeu avec moi, tu ne sais pas à qui tu as affaire. Puis je lui lançais un sourire faux au possible, lui intimement bien qu’il ferait mieux de se remettre à la tâche. Une fois la « peinture » terminée, je le suivais vers les studios. Il se plaçait au milieu du plateau, alors qu’un photographe arrivait. J’écoutais les instructions qu’il lui donnait et les notais précieusement. En soit, je m’en moquais éperdument. Je ne comptais absolument pas faire un article à ce sujet, des dizaines – voire des centaines – ayant déjà été édité par Vogue. Mais j’avais toujours ce rôle à tenir, et je m’y appliquais. En tant que « romancière », je devais entrer dans sa peau, si je souhaitais pouvoir écrire un personnage sur lui. Et, des fois qu’il veuille réellement y jeter un coup d’œil, il fallait bien que je joue le rôle à la perfection. Je laissais le photographe faire son travail, prenant moi-même de nouvelles photos, puis le rejoignais une fois qu’il eut fini.  « Lorsque tu fais des photos avec d’autres femmes … Comment est-ce que ça se passe ? Il t’arrive de te prendre au jeu ? » Je lui fis un petit sourire entendu, alors que je créais un contact visuel entre nous. Après tout, n’étais-je pas supposée écrire un roman d’amour ? Il fallait bien que ce sujet vienne sur le tapis un jour ou un autre, et si je pouvais en profiter pour lui arracher quelques détails croustillants par la même occasion …

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MessageSujet: Re: Linoä & Ambroise ❝ ACT II : the first call ❞ Linoä & Ambroise ❝ ACT II : the first call ❞ EmptyLun 30 Mar - 21:17

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Il n’était pas de ceux qui s’amourachaient d’une plastique. Si la presse à scandales réussissait à compiler quelques clichés volés des maitresses qui avaient égrainées sa vie, les lecteurs avides de ce type de publication seraient étonnés. Le mannequin qui ne sortait pas avec une femme qui pourrait l’accompagner sur un podium, la « perfection » n’appelant pas la perfection. Il n’avait jamais fréquenté de mannequins, bien que les offres n’eut pas manqué depuis qu’il avait été en âge de penser aux femmes. Il était difficile de rivaliser avec la beauté des femmes sculpturales de sa famille, il avait assez de beauté chez lui pour se repaitre sa vie durant de grâce et de perfection. Non, Ambroise ne cherchait pas chez ses compagnes une perfection physique égale ou supérieure à celle qu’on lui attribuait. Il ne cherchait pas chez ses compagnes, si on pouvait appeler ainsi les quelques femmes qui avaient partagés sa vie de courte période, une beauté ou un plastique qui lui tiendrait la dragée haute, qui susciterait l’admiration ou la convoitise de ses paires. Les femmes qui le charmaient n’étaient ni superficielles, ni des familières du monde de la mode. Intelligente, vives, pondérées, elles avaient une âme, de l’esprit. Plus qu’une simple relation sexuelle, Ambroise désirait une conversation agréables, une soirée loin des strass et des paillettes de sa profession. Pour autant il n’avait jamais recherché une relation qui ne serait pas éphémère. Il ne désirait pas une compagne, il n’en avait jamais éprouvé l’envie, il se l’était toujours refusé. Il était un frère, avant d’être un homme. Le frère de Nastazià et de Solana. D’Ebba également désormais. Et ses sœurs, sa nièce suffisaient à occuper sa vie, elles étaient le centre de son univers. Une façon comme une autre de se protéger de ses envies. Il s’était abrité derrière cette « mission » par peur de l’échec, par peur de tourner la page. Mais, depuis sa rencontre avec sa demi-sœur, les choses avaient changé. Elle l’avait obligé à voir clairement les failles de son raisonnement mais aussi le danger de se montrer trop protecteur : le risque de se mettre ses sœurs à dos et de s’enfermer dans une vie qui ne le satisfaisait pas. Il était étrange de dire que sa cadette lui donnait des leçons sur lui-même alors qu’elle le connaissait à peine. Et pourtant, elle avait enclenché le processus. Elle avait changé sa façon de voir les choses, il avançait petit à petit, pour se découvrir lui-même, pour laisser ses sœurs prendre leurs propres décisions, leurs risques. Il devenait un frère et non plus un « garde du corps ». Il prenait de grandes décisions lui-même, il avait choisi de laisser sa carrière de mannequin derrière lui, pour s’accomplir en tant qu’écrivain. Tout du moins l’espérait-il. Il écoutait ses propres envies. Et l’une d’elle, bien qu’il ait été contrarié la veille par la parution d’un article relatant ses dernières prises de consciences, avait été de voir le verre à moitié plein. Le monde aurait fini par l’apprendre. Il aurait préféré que sa famille l’apprenne autrement. Mais il allait de l’avant et une petite voix lui rappelait que ce dernier shooting était aussi une occasion de la revoir. Et il avait cédé à cette étrange pulsion, à l’inviter à cette séance... et jusqu’à ce qu’elle apparaisse dans le miroir de sa loge, il avait douté de sa venue tout en l’espérant. Etrange. Encore plus étrange, elle accepta de terminer la journée par un verre, vu l’étrange fin de leur dernier « tête à tête » dans un restaurant, il y avait de quoi être surpris. Ils devaient prendre leurs marques, l’un et l’autre. Lui qui avait toujours été à l’aise avec les femmes se trouvait extrêmement gauche face à cette mondaine pourtant peu différente de ce qu’il avait été lui-même à la face du monde. Mais elle était plus que cela... et peut-être là était la fragilité de leur lien, encore instable, pouvant être brisé. « Je ne sais pas … A quoi ressemble une journée type, pour toi ? Et … Est-ce que tu ne crèves pas de chaud, sous toutes ces couches de fond de teint ? » Il rit, un rire qui fit froncer les sourcils des maquilleurs et lui causa une douleur capillaire tandis que le coiffeur s’empêtrait dans ses cheveux. « En général j’arrive tôt sur le lieu du shooting, pour les essais de lumière, de vêtements et aussi pour faciliter le travail des éclairagistes, du photographe, du styliste. Si jamais quelque chose n’allait pas pour le commanditaire, ils peuvent prendre le temps de trouver une solution. En général je passe presque deux heures en essais, tout dépends de l’ampleur du shooting. Ensuite je passe ici, dans la loge, entre les mains des coiffeurs et maquilleurs. Le pire ce n’est pas le fond de teint, ce sont les vêtements. Les vêtements de créateurs sont créés pour des silhouettes « types » ... Il faut ajuster, étirer, allonger... Un costume porté en shooting peut comporter des dizaines d’épingles invisibles, ajustées une à une sur le corps du mannequin... Et ça gratte c’est une horreur. Ne fait pas cette tête-là Sophie, Solana est beaucoup plus intrigante que moi pour ce type de contrainte... Ma sœur ne supporte pas les piqures. » Il précisa à l’attention de Linoä en adressant une œillade à sa bookeuse. « Le thème du jour est « undercover », je dois incarné un policier sous couverture, c’est un shooting en duo, avec un mannequin qui joue quant à elle la femme fatale qui le fera succomber. » Ajouta-t-il tandis que l’on lui faisait ôter sa « blouse » de maquillage pour le faire se lever. Torse nu, il se laissa, scruter, avant que les maquilleuses s’occupent de son torse. Aucun détail n’était épargné dans ce type de shooting.

Ambroise était rarement gêné par son travail, mais aujourd’hui il se sentait nerveux, peut-être parce qu’elle était là. Peut-être aussi parce qu’elle ne pouvait ignorer la femme sculpturale à moitié nue sur les clichés en sa compagnie. Qu’il devait enlacer, feindre d’embrasser, de désirer. Il donnait au photographe ce qu’il attendait et avait conscience de la gêne qui brulait sa nuque. Lorsque le photographe annonça une pose pour examiner ses clichés, elle intégra le plateau, le rejoignant alors qu’il passait un peignoir en éponge sur son torse nu. « Lorsque tu fais des photos avec d’autres femmes … Comment est-ce que ça se passe ? Il t’arrive de te prendre au jeu ? » Il sourit, désabusé, en partie. « Il y a des mannequins avec lesquelles cela passe naturellement, trouver l’alchimie, feindre, est plus facile. On est entre professionnels, on connaît le cadre et ce que l’on attend de nous. Peut-être as-tu ce shooting, je sais que mon nom y est souvent associé. Cruel intentions ? Les photos sont très ... magnétiques. Je connais Carolinne depuis plusieurs années, alors il n’y a pas eut de gêne entre nous, la nudité, les poses suggestives, tout cela fait partie du quotidien mais ce n’est pas « nous... ». C’est le travail. Tout cela est trop artificialisé, trop préparé pour qu’une quelconque « prise au jeu » soit possible, on pose sous le regard d’une équipe au bas mot de 20 personnes, cela casse toute velléité d’attirance. » Il essayait de répondre sincèrement à ses questions. A quelques mètres d’eux, la top avec qui il posait, discutait avec animation avec Sophie. Ils appartenaient à la même agence... Cela ne lui manquerait pas, courir après les contrats, les séances photos, les défilés. Elle devait avoir 19 ans à peine. A 24 ans il se sentait vieux, usé. Lessivé par ce job qui demandait tant. « Je ne sors pas avec des mannequins. Ce n’est pas une règle mais ...Toutes ses liaisons qu’on m’a prêté depuis 6 ans, aucune n’a ne serait-ce qu’une part de vrai. J’aime les femmes qui ne culpabilisent pas de manger un hamburger. » Plaisanta-t-il en l’entrainant vers le coin « buffet » de la suite. Il y choisit une bouteille d’eau qu’il vida presque d’un trait. « Et je me dois de le préciser, je ne sors pas avec des hommes. Le récent article sur moi a fait resurgir quelques rumeurs ... Je ne voudrais pas que tu y prêtes attention... Bien que tu dois te douter désormais que les hommes ne sont clairement pas mon domaine d’action. » Surtout après le baiser qu’il lui avait donné lors de leur dernières rencontre.
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Linoä & Ambroise ❝ ACT II : the first call ❞

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