KATERINA & SUILEABHAN

We wish you a merry christmas.

Ce n'était pas que j'en mourais d'envie -ou que j'en avais envie tout court- mais il fallait à tout prix que je sorte faire un peu les magasins, pour les achats de noël. Parce qu'évidemment, je n'avais encore rien de prêt. Très certainement du à mon besoin de toujours repousser l'inévitable. Je n'aimais déjà pas beaucoup les magasins. Mais alors en période de fête, c'était juste abominable pour moi. J'avais donc repoussé tant bien que mal, le plus longtemps possible. Mais ça ne pouvait malheureusement plus durer. Il était temps que je m'y mette pour de vrai. Je n'avais toujours pas même réfléchis aux cadeaux d'Orf et de Gof. C'était dire le retard fou que j'avais pris cette année ! En même temps, j'étais submergé de boulot. Encore plus depuis que j'avais accepté de bosser aux côtés de Serena, en tant que critique littéraire. Je devais vraiment aimer bosser comme un acharné, pour accepter de m'ajouter une telle tâche. Je faisais pourtant pas mal de trucs comme ça. Et non, je n'avais jamais le temps de m'ennuyer. Mais ce n'était quand même jamais assez pour moi. Ouais, j'étais sans doute maso ou un truc dans le genre. Ou juste, j'adorais bosser, point barre et ça n'allait pas plus loin. Et c'était en partie la raison pour laquelle j'étais autant frustré de devoir mettre mon boulot en pause, juste pour aller faire un tour dans les magasins où je souhaitais trouver des cadeaux pour mes proches. Mes rares proches encore en vie.  Mais je n'eus pas le temps d'atteindre la galerie marchande, qu'un type habillé en super héros -mélange de superman, batman et même spiderman-, se flanqua sur mon chemin, me barrant la route.  Je m'arrêtai net, yeux écarquillés.

"Attention ! Vous là ! Oui, vous monsieur ! Entendez moi bien. Attention, c'est votre avenir qui est en jeux ! Je sais que si vous ne m'aidez pas à faire régner l'ordre dans cette grande surface, à mes côtés, un malheur vous arrivera. Vous avez le choix. M'aider ou voir votre avenir chamboulé. Je..." What the fuck ? Mes yeux reprirent leur expression habituelle. Soit, rien. Et j'arquai un sourcil. "Oui d'accord. On verra bien. Bonne journée." Soupirai-je de lassitude, avant de le contourner pour entrer enfin dans la galerie. Il y avait quand même de drôles de spécimens à New-York. J'étais justement en train de penser ça, quand mon regard fut attiré par une gamine qui hurlait et faisait un caprice pas possible, semblant être même à deux doigts de se rouler en boule par terre. "Mais j'veux une photo avec le papa noël ! Je veux ! Je veux ! Je veux !" Dieu tout puissant. Mes tympans ! "Ca va, c'est pas comme si c'était vraiment le père noël. Et puis tout le monde sait qu'il n'existe pas." Marmonnai-je apparemment un peu trop fort, puisque la mioche m'entendit. Et sa mère aussi. Je le compris au regard noir qu'elle posa sur moi. Dans la seconde, la petite explosa en sanglots. Oups. J'allais m'en éloigner le plus vite possible, quand la mère flanqua une main sur mon épaule. Je pivotai pour lui faire face, rencontrant son regard flamboyant de colère. "Une minute ! C'est bien malin d'avoir fait ça. Maintenant, vous allez me la garder cinq minutes, le temps que j'aille faire une course." Les bras m'en tombèrent. Genre, pour de vrai ou presque. Je la suivis du regard juste quelques secondes. "Je vous demande pardon ?" Mais trop tard. Elle était trop loin pour m'entendre. J'étais choqué. Pour de vrai. Et puis j'y connaissais rien en gosse. Raison pour laquelle je hélai la première personne qui me passait devant. Une jeune femme. Chouette. Elle devait s'y connaître ! "Hey vous là ! Vous auriez une minute s'il vous plait ?"

FICHE ET CODES PAR EPISKEY.

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(fight club) ▽ Vous n’êtes pas exceptionnels, vous n’êtes pas un flocon de neige merveilleux et unique, vous êtes fait de la même substance organique pourrissante que tout le reste, nous sommes la merde de ce monde prête à servir à tout, nous appartenons tous au même tas d’humus en décomposition.

La période de Noël était toujours la plus compliquée pour moi. Ce n'était pas tant le fait que je n'avais plus ma famille au complet pour la célébrer qui me gênait. En fait, c'était surtout que je ne supportais pas la foule et qu'il n'y avait pas un seul moment dans la journée où je pouvais aller faire mes courses sans être au beau milieu d'un nombre impressionnant de personnes. Les gens faisaient tous leurs courses maintenant, achetaient des cadeaux, faisaient des prévisions sur leurs futurs repas. Moi, je n'avais rien de tout cela à faire. Un cadeau pour Raf' -même s'il rechignait toujours pour que je ne lui achète rien- et le tour était joué. Nous allions peut-être faire un repas à deux, comme à peu près tous les ans, mais rien d’extravagant. Du coup, je n'avais pas vraiment à aller dans une grande surface pour acheter monts et merveilles pour le repas de l'année. En revanche, je devais toujours faire mes courses pour mon quotidien, et ce n'était pas les fêtes qui allaient stopper cela, pour mon plus grand malheur. J'avais beau essayé de l'esquiver autant que possible, commander encore et encore des plateaux tout prêts, des pizzas et ce genre de conneries, arrivait toujours un moment où je n'avais plus d'autre choix que de m'extirper de mon appart'. C'était le cas aujourd'hui. Après avoir fouillé chacun de mes placards, avec une faible lueur d'espoir, j'avais dû me rendre à l'évidence : j'étais à sec.

Je n'avais plus d'autre solution, il fallait que j'aille faire des courses. Pourtant, Noël étant dans quelques jours, il y aurait forcément un monde monstre, et aucune possibilité pour moi de fuir cette obligation. Je n'avais pas d'alternative, tout simplement. J'avais donc opté pour des vêtements sobres, et de couleur sombre, pour pouvoir me fondre dans la masse, et passé aussi inaperçu que possible. C'était tout ce que je pouvais envisager pour espérer en finir avec tout cela au plus vite. Je savais, dans le fond, que ce ne serait pas aussi simple que cela. J'avais prouvé maintes et maintes fois que j'étais plus le genre de personnes à avoir une malchance à en faire fuir plus d'un. Ma poisse affolante me suivait partout, quoi que je fasse. En somme, je n'aurais pas plus de chance aujourd'hui, ce serait peut-être même tout l'inverse. Autant dire que j'avais plutôt intérêt à ne pas perdre de temps. J'allais me faufiler entre les rayons, voilà tout. C'est ce que je fis dès mon arrivée dans le magasin, et je pressais peut-être même encore un peu plus le pas en voyant le nombre impressionnant de personnes présentes. Tous ces gens se pressaient, se bousculaient, marchaient à vive allure, couraient même parfois. Et si j'étais presque à en faire de même, c'était uniquement parce que je voulais rentrer chez moi au plus vite. Je n'avais pas de temps à perdre ici, au milieu de tous ces gens.

Apparemment, le Destin en avait décidé autrement. Ou alors, ma malchance légendaire avait encore frappé ... au choix. Toujours est-il que j'avais à peine eu le temps d'esquiver un "père Noël" et un mère et son enfant apparemment en grand désaccord que l'on m'interceptait. Et pas de la meilleure manière qui soit, d'ailleurs. "Hey vous là ! Vous auriez une minute s'il vous plait ?" Je me retournai lentement, hésitant entre me choquer de son appel légèrement cinglant, ou juste détourner le regard pour fuir de mon propre côté. Mais bien sûr, j'étais trop naïve, ou trop gentille, ou trop je-ne-sais-quoi, et j'avançai de quelques pas pour pouvoir regarder la personne qui venait de me héler. Je balayai l'espace autour de nous du regard, histoire d'être certaine que j'étais bel et bien celle qu'il avait appelé avant de me rendre à l'évidence : c'était le cas. Bras croisés sur ma poitrine, mon sac à main bien en sécurité contre moi, je me plantai à environ un mètre de lui. Je devais carrément avoir l'air sur mes gardes, mais je m'en contre-fichais. "Euh ... Oui bien sûr. Qu'est-ce que vous voulez ?", demandai-je d'une voix légèrement hésitante, mais néanmoins assez forte pour qu'il m'entende. Besoin d'un coup de main, peut-être ? Mon regard dévia vaguement en direction de la petite fille à côté de lui, apeurée, à moitié en pleurs, avant que je ne le regarde de nouveau, dans l'attente d'une réponse. C'est que je devais faire mes courses au plus vite, moi.

(c) AMIANTE

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Pauvre innocent que j'étais ... Je m'étais rendu dans cette grande surface avec la ferme intention de boucler mes courses de noël au plus vite. Mais sacré malchance ou simplement mauvais karma, je me retrouvai bientôt avec une gamine sur les bras. C'était assez choquant de voir l'inconscience de certaines personnes. Parce qu'après tout, cette femme qui me laissait son enfant à garder, ne me connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Avait-elle seulement penser au fait que je pourrais être un fou furieux ? Ou éprouver une attirance malsaine pour les gosses ? Ah non, bon sang non, quelle horreur ! Bref, ça ne changeait rien au fait que je pourrais être un psychopathe. Mais non, fort heureusement pour elle, ce n'était pas le cas. Toutefois, j'étais vraiment incapable de gérer un gosse. Surtout pas une gamine aussi emmerdante que semblait l'être celle-ci précisément. C'était vraiment une sacré malchance pour moi, que je sois tombé justement sur elle. Alors que je voulais juste faire mes putains de courses de noël ! Acheter une bûche pour le dessert, une dinde, des chocolats remplis de ganache et j'en passe ... Bref, je voulais juste faire mes courses de noël, comme tout le monde dans les environs semblait-il. Pour quelle autre raisons tous ces gens seraient-ils en train de courir à gauche et à droite sinon ? C'était ça la raison. La seule et l'unique ! Et contre toute attente, j'aurais préféré être en train de faire comme eux, alors même que j'avais horreur des courses et de la foule. Tout, plutôt qu'être là à veiller sur une gamine que je ne connaissais absolument pas et dont je me foutais bien. Perso, je m'en fichais bien de ce qui pourrait lui arriver. Enfin non, pas vraiment non plus. Je n'étais pas assez monstrueux pour en arriver à un tel point.

Mais pour sûr, j'aurais nettement préféré qu'elle gère ça d'une toute autre façon. Tout plutôt que de m'embarquer dans ces histoires sans intérêt. Dieu que ça m'ennuyait. Fort heureusement, une jeune femme fini par me passer devant et ce fut presque un réflexe pour moi, que de l'interpeller et lui demander son aide. Elle non plus je ne la connaissais pourtant pas du tout. Mais je devais bien reconnaître que dans une situation désespérée, on pouvait vraiment en arriver à faire des trucs dignes du désespoir lui même. Moi qui n'étais pas sociable pour un sou et n'appréciais tout simplement pas l'espèce humaine, je me retrouvai donc à demander à cette jeune femme brune si elle n'aurait pas une minute. Elle sembla hésiter, ce que je compris sans mal. Mais pour mon plus grand soulagement, elle fini par s'approcher de moi. C'était un pas vers la victoire. "Euh ... Oui bien sûr. Qu'est-ce que vous voulez ?" Un sacré coup de main. Une aide providentielle. Quelqu'un pour me sortir de la moïse dans laquelle je m'étais moi même fourré, de par ma connerie légendaire. Si je m'étais contenté de la fermer quand il le fallait, je n'en serais pas là maintenant. Et n'aurais donc pas besoin de l'aide de cette illustre inconnue qui devait surtout être en train de lutter contre une envie de prendre ses jambes à son cou. Ce que je comprenais assez d'ailleurs. "Il y a cette ..." Je posai les yeux sur la fillette, avant de la désigner discrètement du doigt. "Cette petite fille que je ne connais absolument pas ... Et qui m'a été confié par sa mère. Or, je n'y connais vraiment rien en enfant. Je suis certain que vous, en revanche, vous vous y connaissez parfaitement les adorez, n'est-ce pas ?" Tentai-je maladroitement.

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(fight club) ▽ Vous n’êtes pas exceptionnels, vous n’êtes pas un flocon de neige merveilleux et unique, vous êtes fait de la même substance organique pourrissante que tout le reste, nous sommes la merde de ce monde prête à servir à tout, nous appartenons tous au même tas d’humus en décomposition.

Pour sûr, j'avais eu l'occasion de m'imaginer mille et un scénarios, avant de débarquer dans ce magasin. Je pouvais me faire voler, agresser, et plein d'autres trucs dans le genre encore, par des familles à la recherche d'un repas pour Noël. J'étais suffisamment imaginative - et froussarde, cela va de soit, pour envisager le pire. Mais c'était certainement pas ... ça. J'avais toujours tout tenté pour être discrète, me faufiler entre les rayons, tout ça, c'était mon truc. Un truc que l'on n'était pas prêt de m'ôter, pour la simple et bonne raison que je n'avais pas l'intention de changer. Mais aussi incroyable que cela puisse paraître, je n'avais jamais la paix. Je devais être sacrément poisseuse, ou pas faite pour une petite vie tranquille allez savoir, mais c'était bel et bien comme ça que ma vie se déroulait. Dès que je pensais que tout allait bien - aussi bien que Katerina Viscenti puisse aller, cela va s'en dire -, quelque chose me tombait dessus. Des trucs fous, inattendus, loin d'être habituels. Pourquoi moi ? C'était la question que je me posais sans arrêt. Question qui, malheureusement, n'obtiendrait sans doute jamais de réponse claire et nette. J'étais malchanceuse, voilà tout.

Dans toute ma naïveté légendaire, je ne me fis pourtant pas prier pour m'approcher de cet inconnu. Je ne saurais dire exactement ce qui m'avait empêchée de prendre la fuite, peut-être la petite fille que je voyais à ses côtés ... Ou bien parce que l'homme me donnait l'impression d'une biche, apeurée, aveuglée et à l'arrêt devant les phares d'une voiture. La comparaison était peut-être quelque peu idiote, mais je ne voyais vraiment pas d'autre manière de présenter les choses. C'était limite s'il semblait sur le point d'attraper une corde et un tabouret pour se pendre ... Pour autant, je n'avais pas l'intention de tourner autour du pot, ni même d'attendre là des heures. C'était maintenant ou jamais, pour lui. "Il y a cette ...", commença-t-il, avant de désigner la petite fille à ses côtés. Bon, déjà, ce n'était pas la sienne. De toute évidence, ce n'était pas le cas. Mais alors où était le problème ? Presque malgré moi, je haussai les sourcils, pas sûre de tout comprendre. Il fallait, évidemment, que je le laisse de nouveau reprendre la parole avant de le harceler de questions en tout genre.

"Cette petite fille que je ne connais absolument pas ... Et qui m'a été confié par sa mère. Or, je n'y connais vraiment rien en enfant. Je suis certain que vous, en revanche, vous vous y connaissez parfaitement les adorez, n'est-ce pas ?", me demanda-t-il finalement, apparemment pas très assuré. Je ne pus pas m'empêcher d'éclater de rire instantanément. Sérieusement, je ne voulais pas être vexante ou quoi mais ... Il fallait voir sa tête. Le monde aurait pu lui tomber sur la tête que cela n'aurait sans doute pas pu être plus différent. Et puis, surtout, il ne savait pas sur qui il était tombé ... " Je suis au regret de vous annoncer que vous n'auriez pas pu tomber sur pire. Les gosses et moi ... ça fait beaucoup. Beaucoup trop, peut-être.", avouai-je finalement, une moue désolée collée au visage. " Maintenant, si vous promettez d'empêcher quiconque de m'attaquer pour du jambon, je peux peut-être vous tenir compagnie et essayer de la garder avec vous. Deal ?", proposai-je, sautant sur l'occasion sans plus me poser de question. Il y avait un monde fou dans le magasin, alors tant qu'à faire...

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Toutes les broutilles et merdes de ce genre, ce n'était vraiment qu'à moi que ça pouvait arriver ma parole ! Pourquoi moi ? Pourquoi tout le temps moi ? Certes, je devais bien reconnaître que ce coup ci, je l'avais bien cherché ! Quelle idée d'aller remettre une gosse à sa place. Et maintenant je devais payer. Si seulement j'étais un peu moins du genre à me fâcher à propos de bottes ! C'était à cause de ce genre de comportement là, que je m'attirais souvent trop d'ennuis. Je n'étais pas particulièrement impulsif pourtant. Juste ... Eh bien j'étais juste trop moi. Je n'aimais pas l'espèce humaine. Je n'étais pas très sociable et je m'agaçais vite à cause des gens. Surtout des gosses tiens ! Parce que j'avais horreur de ces ... Bestioles là. Vraiment ! C'était comme ça. Aucun doute que je n'aurais jamais d'enfant. Je n'étais pas fais pour ça. Et j'en eus la pleine confirmation, alors que j'étais supposé surveiller cette mioche que je venais de remettre à sa place. J'avais sérieusement besoin d'une aide extérieure. Raison pour laquelle je venais d'interpeller cette illustre inconnue qui semblait vouloir vaquer à ses occupations sans se poser plus de question que ça. Mais c'était sans compter sur moi ... La pauvre venait de passer devant moi et c'était déjà foutu pour elle ! Enfin à peu près quoi. Disons simplement que je ne pouvais pas m'occuper de cette mioche et que j'osais espérer qu'il en irait autrement pour une femme. L'instinct maternel et tout ça, ça marchait à tous les coups, non ? Oui évidemment !

J'écarquillai les yeux de surprise quand la première réaction de la jeune femme, fut celle d'exploser littéralement de rire. C'était quoi ça ? Elle était totalement dérangée ? Ou juste elle se foutait royalement de ma tronche ? J'avais l'air si ridicule que ça ? Oui, à n'en pas douter c'était le cas ... Mais de là à rire de la sorte ? Ce n'était pas super sympa. Plutôt super vexant. Mais pas pour quelqu'un d'aussi froid que moi sans doute. Ca ne me fit ni chaud ni froid. Je crains juste d'avoir attiré l'attention sur nous, à cause de cette folle. Parce que je n'aimais pas trop ça, le fait que l'on puisse me regarder. Ca ne me mettais pas mal à l'aise pour autant, non. C'était juste que je n'aimais pas, tout simplement. " Je suis au regret de vous annoncer que vous n'auriez pas pu tomber sur pire. Les gosses et moi ... ça fait beaucoup. Beaucoup trop, peut-être." Ah ça, c'était bien ma veine. Il avait fallut que je choisisse la seule femme incapable de gérer un enfant. Alors qu'en cette période de fête, le magasin était bondé de mères de famille. Quelle malchance sérieusement ... Le destin semblait être contre moi sur ce coup là ! Sensation très désagréable. " Maintenant, si vous promettez d'empêcher quiconque de m'attaquer pour du jambon, je peux peut-être vous tenir compagnie et essayer de la garder avec vous. Deal ?" Hein ? Comment ? Je n'étais pas certain d'avoir bien saisis ce qu'elle entendait par là. Raison pour laquelle je fronçai les sourcils en lui lançant un regard interrogatif. "Je ne suis pas certain d'avoir bien compris ... Je dois vous servir de garde du corps, en quelques sortes, c'est ça ?" Demandai-je finalement.

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Le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne m'étais pas attendue à ce qu'il m'arrive un truc pareil. Ce doit être mon karma, qui frappe encore et toujours et ce, quand je m'y attends le moins. Il y a énormément de personnes dans le magasin aujourd'hui -les fêtes approchant dangereusement- et il a fallu que ça tombe ... Sur moi. Evidemment, je ne peux pas m'empêcher d'éclater de rire, autant face à sa requête que face à cette situation dans laquelle je me retrouve encore embourbée. Pour ma malchance mais ... pour la sienne aussi. Parce que s'il croyait obtenir de l'aide, c'est râpé. M'occuper d'un gosse ne me dérange pas plus que cela mais, en même temps, je suis loin d'être une pro'. Je viens tout juste d'apprendre que je suis tante mais, à part ça, je suis la fille la moins entourée de gosses qui existe. Difficile de faire pire que moi qui, quand elle sort, se contente d'aller bosser dans une boîte de nuit - pas de gosses là non plus, donc - ou de faire les courses, où j'ai tôt fait de terminer cette tâche abominable.

Autrement dit, ce parfait inconnu est dans une merde monstre. Je suis la dernière personne à qui il aurait dû demander un truc comme ça, et il ne va pas tarder à le découvrir. Quoi que, ça ne doit pas être si compliqué que ça de s'occuper d'un mioche ... Non ? Et puis, il faut aussi que je vois tous les aspects positifs qu'une situation telle que celle-là pourrait m'apporter. Les rouages de mon cerveau se mettent très rapidement en place, et m'offrent une vision d'ensemble sur tout cela. Je ne peux pas rester bloquer sur le gosse, et ne voir que ça. Ce type peut aussi me rendre service. Après tout, ça ne peut pas aller que dans un sens, échange de bons procédés, comme on dit. Il faut bien que j'y gagne quelque chose, moi aussi. Surtout si le gosse décide de me faire la misère et m'empêcher d'être aussi rapide que je le suis habituellement. Je viens à peine d'arriver, et j'ai déjà hâte de me casser. Si ce mec peut me venir en aide et empêcher qui que ce soit de m'emmerder, je ne peux pas passer à côté de cette chance.

Je ne tarde donc pas à lui faire ma proposition, bien décidée à obtenir quelque chose en retour. Il ne croit quand même pas que je vais récupérer l'enfant et le laisser partir faire ce qu'il a à faire ? Je veux bien être gentille, mais il y a des limites, tout de même. "Je ne suis pas certain d'avoir bien compris ... Je dois vous servir de garde du corps, en quelques sortes, c'est ça ?" Demanda-t-il, clairement incrédule. Je souris vaguement, jette un énième regard en direction du petit, parfaitement immobile et calme - ce qui a de quoi effrayer toute personne censée ! -, avant de regarder de nouveau l'homme. "C'est tout à fait ça !" Je confirme, sérieuse au possible. Impossible que je change d'avis à ce sujet. Et tout particulièrement quand je vois à quel point il y a du monde aujourd'hui, presque tous acharnés et décidés à obtenir ce qu'ils veulent, où ils le veulent. Brr, effrayant ! "Les gens semblent totalement fous aujourd'hui alors... Je crains le pire !" J'ajoute presque aussitôt. Un seul coup d'oeil derrière moi confirme mes dires. Je n'ai plus qu'à attendre la réponse du jeune homme qui, je l'espère, ne tardera pas trop. Je veux limiter ma présence ici au maximum.

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Je n'étais pas certain de vraiment comprendre ce que cette jeune femme me demandait. Elle souhaitait que je lui serve, en quelques sortes, de garde du corps, le temps qu'elle fasse ses courses. Sérieusement ? Voilà une demande que je trouvais assez étrange. Mais si vraiment je n'avais que ça à faire pour avoir droit à un peu d'aide de sa part, pourquoi pas ? Ca valait quand même le coup dans l'ensemble. Parce que je savais que je n'étais vraiment pas fait pour m'occuper d'un gosse. Franchement. Quelle horreur. Quelle situation atroce ! Non vraiment, je n'aimais pas les enfants. Ce n'était pas pour une autre raison que celle ci, que j'en avais pas à plus de trente ans. Bon, ok, ce n'était pas la seule raison non plus. Le fait est que je semblais bien incapable d'avoir une relation qui dure plus de quelques semaines. Alors forcément, ça ne pouvait pas aider ! Mais pour autant, je n'envisageais pas de fonder un jour une famille. Je ne pensais pas avoir la patience nécessaire pour élever un enfant. Je ne pensais pas pouvoir éprouver de quelconques sentiments positifs, pour un mioche. Déjà que pour une personne adulte c'était vraiment très compliqué ... Alors là, n'en parlons même pas ! Un enfant ... et puis quoi encore ?

Mais je partais du principe qu'une femme avait forcément la fibre maternelle. Ce qui venait donc de me pousser à héler une parfaite inconnue, pour lui demander son aide. Qu'elle fini par accepter de me donner, en échange d'un truc assez étrange, mais parfaitement faisable en même temps. Pourquoi pas après tout ? "C'est tout à fait ça ! Les gens semblent totalement fous aujourd'hui alors... Je crains le pire !" Elle était quand même un peu parano ou un truc dans ce genre là quand même, non ? Ou juste carrément effrayée par la foule et tout ça. En tout cas, c'était forcément un truc de ce genre ci. "Bon ... Très bien ... On fait comme ça alors. Je sais que si je dois m'occuper d'elle toute seule, je vais la perdre. Peut-être même de façon volontaire." Soupirai-je en laissant un regard pour le moins désemparé et désespéré, tout autour de nous. J'avais espoir que ça mère ait changé d'avis et fait demi tour. Mais de toute évidence, c'était peine perdue. Aucune trace d'elle. Elle était vraiment inconsciente de laisser son enfant avec un parfait inconnu, tout de même.

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