Irina avait été réveillée par des coups frappés à sa porte. A vrai dire, on aurait plutôt dis que quelqu'un chercher à défoncer sa porte. C'était peut-être le cas en fait. Après avoir lâché un soupir, la jeune femme se leva difficilement avant de prendre la direction de l'entrée. Qui que ce soit, elle le détestait d'ores et déjà énormément pour l'avoir réveillé ainsi. Enfin, penser à ça n'était pas difficile parce qu'elle savait qu'il n'y avait personne qu'elle puisse avoir envie de voir. Et elle constata bien vite à quel point elle avait raison. EN effet, en ouvrant la porte, la jeune femme se trouva face à Anthony. Il était à peu près la dernière personne au monde qu'elle s'attendait à trouver là. Surtout après leur dernière conversation. Elle ne s'était plus attendue à le revoir un jour vu comme il était furieux après elle. Mais, elle devait bien avouer que ça ne le dérangeait pas plus que ça parce qu'elle était elle aussi très en colère contre lui. Elle restait persuadée encore maintenant qu'il s'était montré injuste avec elle et qu'il en faisait beaucoup pour rien. Mais elle n'avait plus envie de se battre ou d'essayer de lui faire entendre que pour une fois, elle avait essayé de faire ce qu'il fallait. C'était une perte de temps. Or, elle avait déjà perdu bien assez de temps avec lui. « Je te déteste » Ce fut la première chose que le jeune homme alla dire. Et pendant un bref instant, la jeune femme hésita à lui refermer la porte. Elle cherchait pourquoi au juste elle devrait rester là à entendre une nouvelle fois ses reproches et elle n'en voyait aucune franchement. Elle ne referma pas la porte pour autant. Elle faisait des choses comme ça parfois sans en comprendre la raison. « Oui, moi aussi. » Elle pouvait tout à fait lui retourner le compliment comme ça. Et encore, elle trouvait que détester était un mot trop faible pour dire ce qu'elle ressentait actuellement à l'égard du jeune homme. « Je te déteste et j’espère que tu es contente de toi. » La russe fronça les sourcils. « Contente de moi pour quoi ? » Elle ne savait pas trop non plus pourquoi elle lui demandait ça parce qu'il était évident qu'il avait trop bu et qu'il n'arriverait pas à lui faire une réponse cohérente à ça. Enfin, elle, en tout cas, elle ne voyait vraiment aucunes raisons d'être contente d'elle. « T'as trop bu. Tu devrais rentrer chez toi. » Enfin, il n'était peut-être pas en mesure de rentrer chez lui en fait. Peu importe, ce n'était vraiment pas le problème de la brune actuellement. « Et tu sais, ce n'était vraiment pas la peine de te déplacer jusque là juste pour me dire ça, je le savais déjà. »

La personne qui avait réveillé Irina en tentant frappant comme un forcené contre sa porte n'était nul autre qu'Anthony. Apparemment, monsieur avait crut bon de venir jusque là pour dire à la russe à quel point il la détestait et pour savoir si elle était contente d'elle. Elle ne savait pas pourquoi au juste elle était censée être contente d'elle mais bon... Après avoir informé le jeune homme qu'elle le détestait aussi, elle demanda quand même pourquoi, au juste, elle devrait être contente. Elle n'était pas certaine néanmoins d'obtenir une réponse cohérente. Ce qui crevait les yeux là aussi c'était que le jamaïcain était passablement bourré donc bon... déjà qu'il n'était pas une lumière dans son état normal, elle imaginait bien qu'il ne fallait pas trop lui en demander là. « Contente de toi pour me gâcher la vie comme ça ? » La jeune femme plissa les yeux. « Ah parce que c'est moi qui t'ait gâché la vie maintenant. » fit-elle sur un ton plus qu'amer. « Tu vois là, j'aurais vraiment dis l'inverse. » Parce qu'encore une fois, elle trouvait qu'il s'en sortait vraiment bien. Il pouvait retourner à sa vie tranquille sans soucis lui, rien n'avait changé. Mais bon, ce n'était certainement pas le moment d'avoir cette conversation avec lui. Ni là, ni jamais. Il ne l'écouterait pas et elle en avait assez de discuter de ça. La jeune femme finit donc par dire à Anthony que vu comme il avait trop bu, il ferait bien mieux de rentrer chez lui. Ou d'aller où il voulait en fait, elle s'en moquait pas mal dans le fond, tant qu'il partait de devant sa porte, ça lui convenait. « Quelle perspicacité. Tu veux me raccompagner ? » « Bah oui, bien sûr, j'en rêve. » rétorqua-t-elle sur le même ton moqueur qu'il avait employé. En vérité, c'était à peu près une des dernières choses au monde qu'elle avait envie de faire. Finalement, la brune prit quand même la peine de signaler à Anthony qu'il n'avait vraiment pas besoin de se déplacer pour lui dire qu'il la détestait parce que ça, elle le savait déjà et elle n'avait pas tellement besoin de l'entendre à nouveau. « Je ne sais pas, tu n’as pas tout compris la dernière fois alors je voulais m’assurer que ce soit le cas cette fois. » Irina lâcha un long soupir. « J'ai compris, c'est bon, ne t'en fais pas pour ça. » Et elle aurait bien aimer pouvoir dire qu'elle s'en moquait mais elle n'arrivait pas à être aussi indifférente à ça qu'elle l'aurait bien voulu. Mais bon tant pis. « Enfin, maintenant que tu sais que le message est bien passé, tu peux être content de toi et moi je vais pouvoir retourner me coucher. »

D'après Anthony, Irina était censée être contente d'elle parce qu'elle lui gâchait la vie. Gosh, la russe avait du mal à en croire ses oreilles. Comme si c'était vraiment elle qui lui gâchait la vie. Il était tranquille maintenant, il pouvait faire ce qu'il voulait alors qu'elle non. Donc bon, c'était juste un peu facile de l'accuser comme ça. Parce que s'il y en avait bien un qui gâchait la vie de l'autre, c'était lui. « Il n’y a que toi qui a le droit de souffrir Irina ? J’ai bien compris, moi je peux fuir et toi non, mais ce n’est pas pour ça que c’est plus facile pour moi ! » « Pauvre petit, je vais bientôt compatir pour toi. » Elle pourrait peut-être même verser quelques larmes sur son sort. Enfin... pour ça, il aurait fallut qu'elle soit capable de compatir à la situation du jeune homme et ce n'était vraiment pas le cas. Encore une fois, elle ne voyait vraiment pas en quoi tout ça n'était pas plus facile pour lui. « Et il faut être deux pour faire un bébé aux dernières nouvelles alors ne va pas dire que c’est de ma faute. » La jeune femme plissa les yeux. « Je sais qu'il faut être deux. » lâcha-t-elle agacée, il ne lui apprenait vraiment rien. « Mais si ce bébé est toujours là, c'est ta faute en revanche. Juste ta faute. » Enfin un peu la sienne parce qu'elle avait été assez stupide pour prendre la peine ne serait-ce qu'un peu de l'écouter. Mais soit, elle ne voyait pas pourquoi elle avait dit ça parce qu'elle ne voulait pas avoir cette conversation avec lui une fois de plus. Ca n'était franchement pas utile, ils ne tomberaient jamais d'accord à ce sujet de toute manière. Comme elle ne voyait franchement pas l'utilité de parler avec lui maintenant (ni jamais en fait), la brune conseilla donc ensuite au jeune homme de rentrer chez lui parce que vu son état, c'était tout ce qu'il convenait qu'il fasse maintenant. Well, après, elle n'était vraiment pas certain qu'il réussisse à vraiment rentrer mais ce n'était vraiment pas son problème ça. « Je reste là. » Irina plissa les yeux avant de lâcher un soupir. « Et pourquoi ça ? » Il lui avait pourtant semblé comprendre qu'il ne voulait plus rien avoir à faire avec elle la dernière fois. Et pourtant, il était encore là. Tout ça pour lui dire qu'il la détestait alors qu'elle le savait déjà. Elle l'avait très bien compris la dernière fois. « Très bien alors, parce que ça va être le cas pendant encore un moment. » « Cool, je n'en ai vraiment rien à faire mais ok. » Elle avait réussi à le dire finalement, qu'elle s'en moquait. Ce n'était pas vrai mais tant pis. Enfin, maintenant qu'il lui avait dit ça t qu'elle avait eut la gentillesse de l'écouter, elle allait pouvoir retourner se coucher. Elle était fatiguée et elle en avait assez de cette discussion. « C’est ça, fuis encore. Tu ne sais faire que ça de toute façon. » Irina s'apprêtait à refermer à sa porte et s'arrêta en l'entendant dire ça. « Ok, je ne fuis pas. Je ne vois juste pas l'intérêt de poursuivre cette conversation. » rétorqua-t-elle. « Crois-moi, je serais ravie d'avoir une discussion civilisée mais je sais déjà comment ça va finir là et je n'ai pas envie de ça maintenant. » Il allait lui répéter à quel point elle était une horrible personne, la rendre responsable de tous les maux du monde et comme elle serait énervée, elle finirait probablement par le menacer encore. La jeune femme regarda un moment Anthony avant de reprendre la parole. « Qu'est-ce que tu cherchais en venant là ? »

Heureusement qu'Anthony était là pour apprendre à Irina qu'il fallait être deux pour faire des bébés, elle ne l'aurait sûrement jamais su sinon. Enfin... il était possible qu'elle le sache déjà avant quand même et si elle rendait Anthony responsable, ce n'était pas parce qu'il l'avait mise enceinte, elle voulait bien reconnaître sa part de responsabilité à elle aussi là-dedans. Non, elle le blâmait simplement parce que si le bébé était toujours là, c'était seulement de sa faute à lui. Mais elle ne voyait pas vraiment l'utilité d'avoir cette conversation une fois de plus, ce n'était pas comme s'ils allaient tomber d'accord à ce sujet un jour. « De ma faute ? Tu étais pourtant décidée à avorter, il me semble avoir cédé alors après si tu as trop attendu pour le faire, ce n’est pas de ma faute non plus. Mais c’est tellement plus simple de rejeter la faute sur moi, n’est-ce pas ? » Irina plissa les yeux. « Ce n'est pas une question d'être plus simple ou pas. C'est la vérité. Est-ce que tu t'ai déjà demandé au moins pourquoi j'avais attendu autant ? » Non parce qu'elle avait bien tenté de lui expliqué mais il ne l'avait jamais vraiment écouté. La russe fit ensuite part au jeune homme du fait qu'il ferait mieux de partir. Il était tellement bourré que bon, il ne retrouverait certainement pas son chemin mais Irina imaginait bien que ce n'était pas son problème. Ca avait cessé de l'être depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vu. Sauf qu'il s'avéra qu'Anthony ne voulait pas partir et franchement, la brune se demandait bien pourquoi. « Force-moi à partir si tu ne veux pas de moi ici. » La jeune femme soupira. Oui, elle pouvait tout à fait faire ça. Sauf que... elle était fatiguée et n'avait pas envie de se battre maintenant. Ou peut-être aussi qu'elle n'avait pas totalement envie de le voir partir. Enfin même si il ne voulait pas partir, rien ne l'empêchait elle de lui claquer la porte au nez et de retourner se coucher. C'est d'ailleurs ce qu'elle s'apprêtait à faire mais elle s'arrêta lorsque le jamaïcain l'accusa de fuir. Ce n'était pas ce qu'elle faisait là. Enfin... si peut-être. Mais encore une fois, elle ne voyait pas où pourrait mener leur conversation. Elle finirait juste mal comme toutes celles qu'il avait pu avoir depuis qu'elle lui avait dit qu'elle était enceinte. « Ah bon, tu es voyante ? Je suis capable de faire des efforts si tu en fais, mais clairement ce n’est pas le cas. » La jeune femme secoua la tête. « Je ne pense pas non. Tu vois, le problème c'est que même quand je fais des efforts, tu refuses de le voir. » Certes, elle en faisait rarement mais à chaque fois qu'elle en avait fait pour lui, elle l'avait regretté parce qu'il l'avait toujours rejeté. Finalement, Irina voulut savoir ce qu'il cherchait exactement en venant là. Parce que s'il était simplement déplacé pour lui dire qu'il la détestait, il ne se serait pas éternisé après lui avoir dis ça. Or, il était toujours là et il avait refusé de partir quand elle le lui avait suggéré. Ca voulait bien dire qu'il devait chercher autre chose, non ? « Je ne sais pas. Je n’avais pas prévu de venir ici, je suis en totale improvisation. J’imagine que je ne veux pas qu’on en reste là. Mais c’est pas important hein ? Pourquoi ce serait important ? » « Qu'on en reste là ? »fit-elle en lui lançant un regard interrogateur. « Enfin... sachant que tu es celui qui ne voulait plus me voir à la base, si je trouve ça plutôt important. Au moins un peu. »

Irina avait demandé à Anthony s'il s'était jamais demander pourquoi elle avait tellement attendue avant d'aller avorter. Parce qu'elle n'avait pas juste fait ça pour le plaisir contrairement à ce qu'il pouvait penser. « Je ne sais pas… Juste pour avoir le plaisir de me blâmer après ? » La jeune femme plissa les yeux. Il était sérieux là ? Non parce que c'est vrai qu'elle le blâmait souvent pour beaucoup de choses mais tant qu'à faire, elle préférait éviter de se gâcher la vie pour avoir une raison de plus de lui faire des reproches. « Tu te rends compte au moins que ce que tu dis est ridicule ? » Elle n'en était pas certaine. Il était souvent ridicule comme ça et avait l'air de ne jamais s'en rendre compte pour autant. « Tu vas me dire pourquoi tu as attendu autant où je suis censé continuer à deviner ? Je ne suis pas d’humeur à jouer si tu veux tout savoir. » « Mais je te l'ai déjà dis Anthony, tu ne m'as pas cru. Et je ne vois pas pourquoi ça changerait là. » Surtout vu son état, il devait être encore moins disposée que d'habitude à l'écouter. C'était dire. Elle se fatigua quand même à s'expliquer. Encore une fois, elle ne savait pas pourquoi mais bon, tant pis. « J'ai attendu parce que j'ai pris vraiment beaucoup de temps pour réfléchir à ce que j'allais faire, en prenant autant en compte ton avis que le mien. Et après, j'ai aussi attendu d'être venue t'en parler pour le faire et j'ai mis du temps à faire ça aussi. Parce que well, j'avais peur. » Ce n'était pas souvent qu'elle avouait avoir peur comme ça, elle aimait bien ne craindre rien ni personne. Mais là, elle avait vraiment eut peur de la réaction qu'il pourrait avoir et elle avait eut raison. Elle n'avait pas voulu qu'il la déteste ni rien et bon, autant dire qu'elle avait tout gagné à ce sujet. « Résultat, quand je t'ai dis que je comptais avorter, il était déjà trop tard. » Sauf que ça, elle ne s'en était rendue compte que le lendemain quand elle avait fait l'examen. Le jeune homme refusa ensuite de fuir quand la jeune femme le lui suggéra et comme elle ne voulait pas le forcer à partir, la jeune femme décida de rentrer se coucher en lui fermant la porte au nez. Sauf qu'il lui reprocha de fuir dans elle s'arrêta et lui apprit juste qu'elle ne voyait pas l'intérêt d'avoir une conversation qui se finirait forcément mal et ce, même si elle faisait des efforts. Elle pourrait bien faire tous les efforts du monde d'ailleurs, le jamaïcain refuserait toujours de la croire. Il pouvait se montrer très buté lui aussi à ce sujet. « Et tu t’es déjà demandé pourquoi c’était si difficile pour moi de te croire ? » « Non, c'est plutôt évident. » fit-elle en secouant la tête. Mais il était injuste parce que ça faisait longtemps que ça faisait bien longtemps qu'elle avait changé de comportement envers lui. Irina finit par demander à Anthony ce qu'il cherchait vraiment en venant là et celui-ci lui apprit qu'il ne voulait pas qu'ils en restent là. Pour le coup, il allait falloir qu'il se mettre plus clair envers la russe, histoire qu'elle comprenne ce qu'il voulait vraiment dire par là. « Je n’ai pas envie de te haïr. C’est difficile pour moi tu sais, pourtant tu ne me laisses pas d’autre choix. » Bah oui, évidemment, tout est de sa faute à elle. « Tu crois que c'est facile pour moi peut-être ? » demanda-t-elle avant de pincer les lèvres. « Je n'avais pas envie que tu me haïsses et pour être honnête, je ne pense pas l'avoir mérité. Pas totalement en tout cas. » Enfin, c'est vrai que la dernière fois, elle avait aussi été méchante et avait reprit ses habitudes de le menacer mais... avant ça, elle n'avait rien fais de mal. « Ok... j'ai aussi mes torts. » consentit-elle à admettre, surprise que ces quelques mots ne lui arrache pas la bouche. « Mais... tu as eu une réaction un peu exagérée au sujet de cette histoire d'avortement. Reconnais le. » Irina lui expliqua ensuite qu'elle trouvait ça important de savoir ça parce que c'était lui qui ne voulait plus la voir à la base. « Vraiment ? » « Puisque que je viens de te le dire. » fit-elle alors. « Si tu n'avais pas décidé que tu ne voulais plus me voir... » Et s'il ne s'était montré aussi désagréable et affreux avec elle la dernière fois. « J'aurais sûrement voulu que les choses restent comme elles étaient entre nous avant. » Enfin, c'était même une certitude ça.

Même si elle avait déjà eu l'occasion de le faire plusieurs fois et que ça n'avait jamais donné grand résultat, Irina tenta d'expliquer à nouveau pourquoi elle avait tant attendu avant d'aller avorter. C'était à cause d'Anthony enfin... elle avait pris tellement de temps à choisir quoi faire et elle s'était tellement inquiété de savoir comment il allait réagir après qu'elle avait pris trop de temps. Mais la réaction du jeune homme lui faisait vraiment trop peur. Elle avait été jusqu'à avouer ça au jeune homme. « Peur ? Toi ? » Même si elle n'aimait pas le ton qu'il venait d'employer, Irina décida de ne pas trop se focaliser là-dessus et hocha simplement la tête. « Oui, peur. Ca arrive à tout le monde tu sais. » Même à elle. Et, elle était très loin d'en être fier. Surtout si sa peur concernait juste Anthony. La jeune femme ajouta même ensuite que lorsqu'elle lui avait dit qu'elle comptait avorter, il était déjà trop tard. « Et c’est ça qui te fais dire que c’est de ma faute. Parce que TU as attendu, parce que TU as eu peur. Ma faute. » Irina soupira. Oui, elle le savait, c'était couru d'avance... avoir cette conversation encore ne servait à rien. « Je savais que ce n'était pas la peine d'essayer de t'expliquer. » fit-elle en secouant la tête. Elle avait encore une fois perdu son temps.

Comme elle avait voulut savoir ce qu'il cherchait vraiment, Anthony lui expliqua ensuite qu'il ne voulait pas qu'ils en restent là parce qu'il n'aimait pas la détester. Mais elle l'y avait poussé apparemment. Evidemment, c'était toujours de sa faute de toute manière. Anthony pouvait bien dire d'elle mais le fait était que lui aussi passait son temps à blâmer Irina pour tout. Enfin là, la russe tenait à préciser qu'elle ne pensait pas l'avoir mérité. « Bien sûr que tu l’as mérité. Sois objective un peu, pour changer ! » Mais elle était très objective. Sauf que bon... comme elle voulait bien faire des efforts encore une fois (même si elle n'était pas sûre qu'Anthony voudrait bien le reconnaître), la russe admit alors qu'elle avait aussi ses torts. Au moins un peu... elle le reconnaissait. De son côté, le jeune homme pouvait reconnaître qu'il avait un peu exagéré à propos de cette histoire d'avortement. « Peut-être » Ouais, peut-être ce n'était pas encore trop ça mais bon... Irina imaginait qu'elle allait devoir s'en contenter. « Mais j’ai également eu raison sur certains points et je veux que tu le reconnaisses. » Ah parce que ce n'était pas suffisant qu'elle reconnaisse qu'elle avait eu des torts, il fallait en plus qu'elle dise qu'elle avait raison. Uh, il lui en demandait peut-être un peu beaucoup. « D'accord. Tu as eu raison sur certains points. » Même si c'était beaucoup, elle lui reconnaissait ça. Même si, elle ignorait toujours à quel propos il avait bien pu avoir raison. Ce n'était pas important, elle était fatiguée de cette situation et elle ne voulait juste pas envenimer plus les choses maintenant. La brune lui fit ensuite savoir que la raison de sa présence ici était importante pour elle, parce que s'il n'en avait tenu que d'elle, les choses entre eux n'auraient jamais changées. « Je n’ai pas eu le choix Irina, tu m’as blessé. Vraiment. » La jeune femme secoua la tête. Elle n'avait pas voulu les blesser, elle avait juste cherché... à faire au mieux. Pour elle et pour lui, même si c'était surtout son intérêt à elle qu'elle avait pris en compte. « J’avais besoin de m’éloigner de toi et je me suis juste rendu compte que ça n’arrangeait  pas les choses. Ca les a juste fait empirer en fait. » Irina plissa les yeux, pas certaine de comprendre où il voulait en venir encore une fois. « Et donc ? Qu'est-ce qui arrangerait les choses ? »

Irina avait mentionné le fait qu'elle avait eut peur de venir trouver Anthony et le jamaïcain eut l'air d'avoir du mal à la croire. Pourtant, c'était la vérité, ça arrivait même aux meilleurs, la preuve là. « Ok, tu as eu peur. Et tu as eu peur de quoi ? » Hmm... Irina releva la tête et fixa un moment Anthony. Elle avait déjà fais beaucoup en avouant qu'elle avait eut peur, elle n'était pas certaine de vouloir en plus expliquer ce qu'elle avait craint. Enfin... elle imaginait que maintenant elle n'avait pas grand choix. De toute manière, elle n'était plus à ça près. « J'avais peur de ta réaction. Parce que je ne voulais pas que tu le prennes comme tu l'as pris justement, ni que les choses deviennent ce qu'elles sont maintenant. » Parce qu'elle imaginait qu'elle tenait à ça au moins un peu. Mais elle n'avait pas non plus été surprise par la tournure qu'avait prise les choses. Irina tenta ensuite d'expliquer à Anthony pourquoi elle considérait que c'était sa faute si elle allait voir ce bébé mais il n'eut pas l'air de trop comprendre. Elle savait bien qu'elle perdait son temps et qu'elle n'aurait pas dut lui expliquer. « Eh bien essaye encore. Si tu abandonnes, si tu fuis comme ça à chaque fois c’est sûr qu’on ne va pas y arriver. » La jeune femme secoua la tête. « Non pas encore, ça n'a pas d'importance. » De toute façon, il ne serait pas content tant qu'elle continuerait à le rendre responsable de tout. Du coup, la jeune femme fit ensuite de gros efforts pour reconnaître qu'elle avait elle aussi ses torts et qu'il avait raison sur certaines choses (même si elle ne savait pas dire que quoi, le principal devait être qu'il soit satisfait de l'entendre dire ça). Après ça, ce fut au tour d'Anthony d'expliquer qu'il avait espéré qu'en s'éloignant d'elle, les choses s'arrangeraient mais ça n'avait pas été le cas. Sauf que bon... au point où ils en étaient, Irina voyait mal ce qui pourrait arranger les choses. Elle demanda donc à Anthony ce qui selon lui marcherait. « Je ne sais pas… Je ne sais pas. » C'est bien ce qu'elle pensait, elle avait vite compris qu'il ne devait pas être plus avancé qu'elle. « Ne pas fuir serait une bonne solution déjà. Et arrêter de se rejeter la faute l’un sur l’autre aussi… Faire des efforts, de vrais efforts. Essayer de repartir à zero ? » La jeune femme pinça les lèvres. « Ok. » fit-elle au bout d'un moment. « Je veux bien essayer ça. Faire des efforts, repartir de zéro et arrêter de rejeter toute la faute sur toi. Facile. » Ou pas du tout, surtout sur le dernier point. Mais elle voulait vraiment que les choses s'arrangent donc elle était voulait bien se donner la peine. La jeune femme s'écarta ensuite de la porte. « Et je veux bien commencer dès maintenant en te prêtant mon canapé parce que je ne pense vraiment pas que tu puisses rentrer chez toi ce soir. » Et contrairement à ce qu'elle avait voulu prétendre plus tôt, elle ne se moquait pas de ça.

Comme Irina lui avait avoué qu'elle avait peur, Anthony voulait qu'elle s'explique plus. Evidemment, elle n'aurait pas pu s'en sortir facilement. La jeune femme avait un peu hésité mais elle avait finit par quand même lui expliqué que c'était la réaction qu'il pourrait avoir qu'elle craignait (et elle avait raison d'ailleurs) parce qu'elle ne voulait certainement pas qu'il la déteste comme maintenant, ni que les choses soient ce qu'elles étaient maintenant. « D’accord… Je ne pensais pas que tu puisses avoir peur de ça. Mais d’accord. » La jeune femme hocha la tête, incapable de trouver quoi dire de plus suite à ça. Sûrement parce qu'il valait mieux ne rien ajouter en fait. Après avoir à nouveau blâmer le jamaïcain pour le bébé et le reste, la russe consentit tout de même à faire des efforts. Anthony venait de lui avouer qu'il voulait que les choses redeviennent comme avant en fait et vu que c'était à peu près ce dont avait aussi envie Irina, elle était prête à y mettre un peu du sien. Même si cela réclamer qu'elle arrête de rejeter la faute sur lui (ce qui était très loin d'être une chose facile pour elle, contrairement à ce qu'elle venait de prétendre). « Je vais attendre de le voir pour le croire. » Cette réponse était un peu prévisible quand même. Irina s'y attendait tellement qu'elle ne s'en offusque même pas d'ailleurs. A vrai dire, elle n'était même pas certaine de pouvoir y croire elle-même. Elle haussa donc simplement les épaules. « Si ça te chante. » La jeune femme décida même de commencer à faire des efforts dès maintenant en laissant Anthony entrer et dormir sur son canapé. Parce que bon... ce n'était pas comme s'il était capable d'aller bien loin. « Je ne peux pas, non. Je m’étais dit que je passerai la nuit sur ton paillasson. Mais ton canapé m’ira… Si ça ne te dérange vraiment pas, et j’ai un peu de mal à croire que tu es vraiment en train de me proposer ça. » La jeune femme soupira se demandant vaguement pourquoi il fallait toujours qu'il discute sur tout comme ça. « Je le fais pourtant. Je pense que mon canapé est plus confortable que la paillasson en plus. » fit-elle en roulant des yeux. « Allez entre Anthony, ne me force pas à te supplier. » Il ne fallait pas qu'il s'attende à ce qu'elle le fasse du reste parce qu'elle n'irait pas jusque là non plus.

Après qu’Irina lui ait expliqué pourquoi elle avait eu peur tout en refusant de trop lui en dire et de lui expliquer davantage ce qu’il ne comprenait pas, Anthony avoua qu’il avait envie que les choses changent entre eux. Il avait compris qu’il ne fallait pas insister parce que la jeune femme n’accèderait pas à toutes ses demandes et il devait bien reconnaitre qu’elle lui avait donné plus que ce qu’elle ne lui avait jamais donné ce soir. Il ne s’était pas attendu à tant, il ne s’était même pas attendu à quoi que ce soit en fait et elle qui disait qu’il ne voulait jamais reconnaitre ses efforts était en train de le faire. En pensée au moins, de là à ce que cela franchisse ses lèvres, il y avait un autre pas qu’il n’avait pas envie de faire pour le moment. Mais il voyait ses efforts et c’était bien pour ça qu’il en faisait aussi. Il voulait donc qu’ils aillent de l’avant et pour ça, il n’avait pas de solution miracle. Il supposait juste et il supposait qu’ils devaient repartir à zéro. C’était nécessaire. Ils devaient bien sûr mettre à plat leurs problèmes et en parler mais pour le moment ça semblait au-dessus de leurs capacités. Ils devaient y aller doucement. A la grande surprise du jamaïcain, Irina accepta de faire des efforts et surtout d’arrêter de rejeter la faute sur lui, pour tout. Il y croyait moins à ce dernier point mais il pouvait toujours voir. Lui faire confiance était encore un peu compliqué mais il pouvait lui laisser un peu de temps pour ça. Finalement la jeune femme lui proposa d’entrer. C’était, selon ses dires, sa façon de commencer à repartir de zéro. Anthony hésita avant d’entrer, il avait un peu de mal à réaliser tant il se voyait déjà en train de dormir sur son paillasson parce qu’il n’aurait pas la force de rentrer jusque dans le Bronx. « Je le fais pourtant. Je pense que mon canapé est plus confortable que la paillasson en  plus. » Oui, il ne pouvait décemment pas la contredire là-dessus. « Allez entre Anthony, ne me force pas à te supplier. » « D’accord, d’accord, je vais entrer. Je ne m’attendais même pas à ce que tu le fasses, j’attendais juste que tu m’invites clairement. » Il n’était jamais trop prudent avec elle. Mais il entra finalement, d’un pas pas franchement assuré. « Merci, hein » lui dit-il ensuite, en la regardant dans les yeux. Il lui était réellement reconnaissant et pour une fois il n’avait même pas peur qu’elle essaye de le tuer dans son sommeil. C’était une grande avancée. « Donc hum... J'imagine que je vais aller me coucher maintenant. Et te laisser enfin tranquille. »

Finalement, la venue d'Anthony ici ce soir n'était peut-être pas si mal. Parce que même si ça voulait dire qu'elle allait devoir faire beaucoup (beaucoup) d'efforts et que ce n'était pas forcément facile pour elle, elle ne pouvait pas dire que l'idée d'essayer que les choses redeviennent comme avant entre eux lui déplaisait. Loin de là en fait. Parce qu'elle imaginait que quelque part, elle avait au moins un peu besoin du jeune homme dans sa vie. Du coup, la russe voulait bien faire des efforts dès maintenant et elle invita proposa à Anthony de dormir son canapé. Elle s'écarta même pour le laisser entrer mais même avec ça elle n'avait pas dut être assez clair parce qu'il fallut bien vite qu'elle se répète. Il était mieux d'entrer parce qu'elle n'allait certainement pas aller jusqu'à le supplier. Si vraiment il préférait dormir sur son paillasson, elle ne pouvait cependant pas l'en empêcher. « D’accord, d’accord, je vais entrer. Je ne m’attendais même pas à ce que tu le fasses, j’attendais juste que tu m’invites clairement. » La jeune femme lâcha un petit soupir. Il avait quand même tendance à la désespérer vraiment facilement. Bon, cette fois, il entra quand même. Le message avait donc finit par arriver jusqu'à son cerveau. Il était temps en fait mais vu tout ce qu'il avait bu, ça devait être normal. « Merci, hein » « Crois le ou non, ça ne pose pas vraiment de problème là. Ce n'est pas grand-chose. » fit-elle en haussant les épaules. Et puis au moins, si elle savait qu'il était sur son canapé, elle n'aurait pas à s'inquiéter de ce qu'il pourrait éventuellement lui arriver au vu de son état. Parce qu'elle imaginait qu'elle se serait fait du souci sinon... au moins un tout petit peu. « Donc hum... J'imagine que je vais aller me coucher maintenant. Et te laisser enfin tranquille. » « Euh oui... bien sûr. Fais ce que tu veux. » répondit-elle alors. En vérité, c'était sûrement un peu trop tard pour s'en faire pour ça. Parce qu'à cause de lui, elle était bel et bien réveillée maintenant et il y avait fort peu de chance qu'elle réussisse à retrouver le sommeil avant longtemps. Elle avait trop de choses à propos de quoi réfléchir maintenant. Encore plus qu'avant. « Si t'as besoin de quelque chose hmm... dis le moi maintenant du coup. » Elle pourrait faire en sorte de lui obtenir vu qu'elle était partie à essayer de se montrer particulièrement aimable.

Pour prouver à Anthony qu’elle était prête à faire des efforts, Irina lui proposa d’entrer chez elle et de passer la nuit ici. C’était en effet un grand pas en avant et le jeune homme ne s’était certainement pas attendu à ça. Il avait considéré le fait de dormir par terre, peut-être pas dans la rue mais là, sur son palier. Il y faisait relativement chaud et il serait à l’abri au moins. Parce qu’il n’était clairement pas en état de rentrer chez lui. Mais là, c’était au-dessus de ses espérances, mais s’il ne dormait que dans le canapé, il ne pouvait pas faire le difficile et dire non. Lorsqu’il eut la confirmation qu’il pouvait entrer, le jamaïcain s’exécuta. Au passage, il en profita pour remercier la jeune femme. « Crois le ou non, ça ne pose pas vraiment de problème là. Ce n'est pas grand-chose. » Il la regarda sérieusement, cherchant à savoir si elle était sincère ou non. Enfin, en toute logique, si elle lui avait proposé c’était bien parce qu’elle le voulait et que ça ne la dérangeait pas, il ne l’avait forcée à rien. « Etonnant hein… Je ne pensais pas qu’on en arriverait là si vite. » Ils étaient tellement mal partis, mais ils faisaient tous les deux des efforts. Ils étaient capable au fond de mettre leur fierté de de côté, c’était bien. Le jeune homme fut par la suite un peu mal à l’aise. Il ne savait pas quoi dire ou faire alors il fit simplement savoir à Irina qu’il allait dormir maintenant. Il était fatigué et sa tête commençait à lui faire un mal de chien mais il faudrait qu’il fasse avec le fait qu’il se trouvait chez Irina. C’était étrange. « Euh oui... bien sûr. Fais ce que tu veux. » Il allait la laisser tranquille maintenant, mais si le mal était fait. Il supposait qu’il aurait dû s’excuser d’ailleurs mais… « Si t'as besoin de quelque chose hmm... dis le moi maintenant du coup. » « Je veux bien une aspirine, si tu as. » Ce ne serait pas de trop et ça l’aiderait pas mal au réveil. Quand elle revint, il avala le cachet directement et la regarda encore un instant avant de prendre la parole. « Tu vas retourner te coucher ? » Il ne savait pas pourquoi il lui demandait ça, ça lui paraissait logique. Mais il ne savait pas s’il voulait réellement que la conversation s’arrête là maintenant que tout était plus calme.

Anthony avait finit par comprendre qu'elle voulait bien qu'il entre chez elle (en même temps, si elle lui avait proposé son canapé, c'était parce qu'elle était d'accord) et il pénétra dans l'appartement. Il ne tarda pas à la remercier et Irina répondit alors que ce n'était pas un problème pour elle parce que ça ne lui coûtait pas beaucoup et en plus, ce n'était vraiment pas grand-chose. « Etonnant hein… Je ne pensais pas qu’on en arriverait là si vite. » « Moi non plus à vrai dire. » répondit-elle en pinçant les lèvres. C'était assez inconcevable pour elle d'ailleurs mais soit, elle n'allait pas se plaindre du tournant qu'avait pris la situation. Parce qu'elle pouvait vraiment faire quelques efforts et faire en sorte que ça se passe mieux entre eux. Depuis qu'Anthony était dans son salon, ils n'avaient plus vraiment échangé le moindre mot. Le jamaïcain reprit néanmoins la parole pour dire qu'il allait sûrement allait la se coucher du coup. Et la laisser tranquille aussi. Il était un peu tard pour se soucier de ça en fait mais bon, il pouvait bien faire ce qu'il voulait. Comme elle était particulièrement aimable ce soir, Irina lui demanda s'il avait besoin de quelque chose du coup, avant d'aller dormir. « Je veux bien une aspirine, si tu as. » La jeune femme hocha la tête avant de disparaître à la salle de bain d'où elle revint avec ce qu'il lui avait demandé. Le jeune homme ne se fit pas prier avant de prendre le cachet. « Tu vas retourner te coucher ? » La jeune femme haussa les épaules. « Je ne pense pas non, je suis bien réveillée maintenant je n'arriverais pas à dormir tout de suite. » Déjà qu'elle avait du mal à dormir à habituellement mais là ce serait encore pire, c'était couru d'avance. « J'imagine que je vais regarder la télé ou aller faire un tour, je ne sais pas. » Aller faire un tour ça pourrait être une bonne idée oui, elle avait besoin de prendre l'air un peu. Ou elle ne savait pas trop... en vérité, elle n'avait pas vraiment envie de bouger.

Avant d’aller se coucher, Anthony ne put s’empêcher de faire une remarquer au sujet de l’évolution si soudaine de leur relation. Ils avaient encore du chemin à faire, tout était loin d’être réglé mais ils avaient quand même fait un grand pas en acceptant tous les deux de faire des efforts et de repartir à zéro, ce qui n’était pas évident. Jamais en venant là il n’aurait pensé qu’ils en arrivent à ce stade aussi vite. Il n’avait même pas pensé pouvoir lui parlé en fait, mais c’était arrivé et il allait dormir sur son canapé. C’était bien, très bien. « Moi non plus à vrai dire. » Anthony hocha la tête et garda le silence un instant, fermant les yeux. Puis il soupira. « C’est une bonne chose. J’ai envie qu’on y arrive, qu’on s’en sorte. » Il tenait beaucoup à elle et il avait essayé de se dire que ce n’était pas important après ce qu’elle avait fait, mais force était de constater qu’il avait eu tort. Ils gardèrent ensuite le silence un long moment. C’était un peu étrange… Même si au fond ils n’avaient jamais vraiment parlé quand ils étaient ensemble. Sauf pour s’attaquer l’un et l’autre. Sinon, ils passaient plus de temps à « agir » qu’à « réfléchir ». Ils n’avaient rien en commun, ou en tout cas pas grand-chose. Finalement, Irina apporta une aspirine à Anthony qu’il ne se fit pas prier pour avaler. Il était maintenant prêt à dormir mais ça ne semblait pas être le cas de la brune. « Je ne pense pas non, je suis bien réveillée maintenant je n'arriverais pas à dormir tout de suite. » « Je suis désolé. » Il devait s’excuser, il l’avait réveillée et il avait foutu un beau bordel quand même. « J'imagine que je vais regarder la télé ou aller faire un tour, je ne sais pas. » Le jamaïcain pinça les lèvres, il n’était pas très sûr d’avoir envie qu’elle s’en aille. « Comme tu veux… » Il n’osait pas lui dire encore, ça le surprenait lui-même. Mais ce serait trop bête que ça s’arrête là, il avait peur que ça ne soit pas pareil le lendemain. Ou quand l’alcool n’aurait plus vraiment d’effets sur lui. « Tu veux rester avec moi un peu ? Je suis pas sûr d'arriver à dormir en fin de compte. »

Après être entré dans l'appartement de la jeune femme, Anthony évoqua le fait qu'il ne s'attendait pas à ce que les choses soient comme ça si vite. Clairement, Irina pensait la même chose. Surtout au vu de leurs derniers échanges en fait, il était très clair que tout dialogue entre eux était impossible. Mais ce soir, bizarrement (c'était d'autant plus étrange vu comme le jamaïcain était bourré), ils avaient réussi à discuter malgré tout et même à convenir de faire des efforts. « C’est une bonne chose. J’ai envie qu’on y arrive, qu’on s’en sorte. » La jeune femme hocha la tête. « Moi aussi. Parce que... » Elle hésita un peu avant de quand même reprendre la parole. « Ca m'a manqué. Un peu. » avoua-t-elle quand même. Il lui avait manqué. Mais ce qu'elle avait dit était déjà été difficile pour elle donc bon. Enfin, elle imaginait que vu tout ce qu'elle lui avait avoué depuis tout à l'heure de toute manière, elle ne devait plus être à ça près. Le jeune homme décida ensuite qu'il voulait aller se coucher et Irina lui amena l'aspirine qu'il avait réclamer. Elle s'apprêta ensuite à le laisser pour qu'il puisse dormir en paix (vu que c'était ce qu'il voulait) mais Anthony la retint en demandant si elle allait retourner se coucher. Evidemment, la russe répondit à la négative. Elle était bien trop réveillée pour réussir à trouver le sommeil maintenant et fixer le plafond de sa chambre pendant des heures ne la tentait pas des masses. « Je suis désolé. » « Ce n'est pas grave. » Même si pour le coup, elle avait trouvé ça grave au début et elle l'avait aussi détesté de venir la réveiller comme ça, autant que lui devait la détester. Mais maintenant elle avait changé d'avis parce que s'il n'était pas venu là, ils n'auraient jamais pu avoir cette discussion et les choses ne se seraient probablement jamais arrangées entre eux. Irina reprit ensuite la parole pour dire qu'elle allait sûrement regarder la télévision ou aller faire un tour. Elle penchait plutôt pour la deuxième option en fait. « Comme tu veux… » Oui, elle allait faire ça, elle avait besoin d'air. Elle allait chercher sa veste pour sortir quand le jeune homme l'interrompit à nouveau. « Tu veux rester avec moi un peu ? Je suis pas sûr d'arriver à dormir en fin de compte. » Elle aurait put faire un commentaire sur le fait qu'il ne savait pas ce qu'il voulait mais elle était trop heureuse d'entendre ça en vrai. « Si, je veux bien oui. Je n'avais pas vraiment envie de m'en aller non plus en fait. » Parce que ça faisait trop longtemps qu'elle n'avait pas pu passer un moment avec lui. Et puis... il fallait sûrement qu'elle en profite, elle ne savait pas combien de temps ça allait durer. « Est-ce que tu penses... qu'il y a beaucoup de chance pour que tu n'ai pas changé d'avis demain quand tu auras dessaouler demain ? » demanda-t-elle alors. Il ne devait pas savoir dire ça maintenant, la question était stupide, mais elle avait quand même besoin de savoir si elle devait s'attendre à ce qu'il la rejette à nouveau.

A sa grande surprise – mais plus rien n’aurait dû le surprendre au point où ils en étaient – Anthony avoua à Irina qu’il était content de la tournure qu’avait pris la situation parce qu’il voulait que les choses s’arrangent entre eux. Il le voulait depuis le départ mais il n’avait pas pu se résoudre à le faire avant, il était trop aveuglé par sa colère à l’égard de la jeune femme. Le temps aidant, son manque se faisait de plus en plus pesant et c’était pour cette raison qu’il était allé boire et qu’il était ensuite venu lui dire qu’il la détestait : il voulait la haïr et vivre sans elle mais il n’y arrivait pas. « Moi aussi. Parce que... » Anthony la regarda avec un peu d’espoir. Il voyait bien qu’elle hésitait et il voulait qu’elle termine sa phrase. Ce serait un énorme effort de sa part également. « Ca m'a manqué. Un peu. » Le jeune homme ne put s’empêcher de sourire légèrement et il ne fit même pas attention à sa précision à la fin. Tout ce qui comptait était qu’il lui avait manqué aussi, que ce soit réciproque. « Merci de le reconnaitre. Ça ne doit pas être évident pour toi hein ? » Mais il lui en était vraiment reconnaissant, il n’avait pas besoin de plus de mensonges encore. Ils devaient être sincères l’un envers l’autre. Il s’excusa ensuite de l’avoir réveillée au beau milieu de la nuit. Surtout vu son « état », ça ne devait pas être évident. « Ce n'est pas grave. » « Je ne voulais pas te dire tout ça en plus… C’est… Ça ne me ressemble pas de boire comme ça, ou de faire tout ça. Ce qu’il s’est passé entre nous mais plus secoué que je ne l’aurais voulu… » expliqua-t-il alors, un peu perdu. Il avait encore du mal à le réaliser et il espérait qu’Irina comprenne ce que cela impliquait. Finalement, il lui demanda si elle ne voulait pas rester avec lui un peu, plutôt que d’aller faire un tour. Il ne voulait pas la laisser s’en aller… Et il devait en profiter parce qu’il ne savait pas si cela allait durer. Il était encore pas mal sous les effets de l’alcool. « Si, je veux bien oui. Je n'avais pas vraiment envie de m'en aller non plus en fait. » Satisfait, il hocha la tête et lui fit signe de venir le rejoindre. « Est-ce que tu penses... qu'il y a beaucoup de chance pour que tu n'aies pas changé d'avis demain quand tu auras dessaoulé demain ? » Anthony soupira et pinça les lèvres avant de se tourner pour la regarder. « Je ne sais pas. Sans doute… Mais je ne pense pas que cela serve à grand-chose de s’en inquiéter maintenant. Tu ne veux pas en profiter un peu ?»

Irina voulait autant qu'Anthony que cela marche entre eux. Elle le lui fit savoir d'ailleurs. Elle marqua ensuite une courte hésitation avant d'ajouter que ça* lui avait manqué. Elle n'avait pas dis que c'était le jeune homme qui lui avait manqué mais ça revenait exactement au même pour elle. Le jamaïcain l'avait très bien compris d'ailleurs (pour une fois qu'il comprenait quelque chose), ça se voyait au sourire qu'il fit après qu'elle lui ait dit ça. « Merci de le reconnaitre. Ça ne doit pas être évident pour toi hein ? » « Non vraiment pas. » répondit-elle en secouant la tête avec quand même un faible sourire. Mais elle le faisait quand même. Elle lui avait bien dis qu'elle ferait des efforts et être plus sincère était la preuve même qu'elle tenait parole jusque là. Il s'excusa ensuite de l'avoir réveillée et même si, sur le coup, elle lui en avait beaucoup voulu, elle ne trouvait plus ça si dramatique maintenant. Au contraire en fat. « Je ne voulais pas te dire tout ça en plus… C’est… Ça ne me ressemble pas de boire comme ça, ou de faire tout ça. Ce qu’il s’est passé entre nous mais plus secoué que je ne l’aurais voulu… » La brune hocha lentement la tête. Elle comprenait exactement ce qu'il voulait dire parce que c'était exactement la même chose pour elle. Gosh, qu'est-ce qu'elle aurait aimé savoir rester indifférente tout ça. Mais ça n'avait vraiment pas été le cas. « Je comprends. » fit-elle après un moment de silence. « Ca m'a fait la même chose. Enfin, je n'ai pas bu comme ça mais... » Elle imaginait qu'il avait bien compris ce qu'elle voulait dire. Finalement, la russe décida de laisser Anthony tranquille pour qu'il puisse dormir mais celui-ci la retint. Apparemment, il n'avait plus tellement envie de dormir et il voulait qu'elle reste avec lui. Ca convenait pas mal à Irina parce qu'elle n'avait pas vraiment envie de bouger non plus. Elle voulait rester avec lui le temps qu'il voudrait encore bien d'elle. Parce que franchement, elle était loin d'être certaine que ça dure encore longtemps. Quand l'alcool ne ferait plus d'effet, il recommencerait très certainement à nouveau. La jeune femme interrogea d'ailleurs le jamaïcain à ce sujet. Elle voulait savoir quelles étaient les chances pour qu'il n'ait pas changé d'avis demain. « Je ne sais pas. Sans doute… Mais je ne pense pas que cela serve à grand-chose de s’en inquiéter maintenant. Tu ne veux pas en profiter un peu ? » « Hmm. Je voulais juste me préparer à l'idée, au cas où. » dit-elle en prenant un air très sérieux. Elle croisa par la suite son regard et opina. « Mais oui, t'as raison, vaut mieux que j'en profite là... »

Irina avoua qu’Anthony lui avait manqué. Anthony et les moments qu’ils passaient ensemble. Elle avait bien précisé que ça lui manquait « un peu » mais le jeune homme ne l’avait même pas relevé. Il était bien trop content d’entendre ça de la bouche de la brune – il ne put d’ailleurs réfréner son envie de sourire - il n’aurait jamais pensé l’entendre dire de telles choses… Ça ne devait pas être facile à admettre pour elle qui ne ressentait rien et qui ne s’attachait à personne. « Non vraiment pas. » Finalement, elle était humaine. Le jamaïcain en avait quand même douté un peu, elle lui avait semblé plus proche du robot au début et avant qu’ils n’aient pu trop se rapprocher – leurs rapports purement physiques n’étaient pas ce qu’on pouvait appeler un réel « lien » - et qu’il n’ait pu voir qu’elle avait un cœur et des sentiments, ils avaient eu leur énorme dispute et avaient cessé de se voir. « Ça ne veut pas dire que tu es faible. » Il préférait la rassurer sur ce point parce que c’était surtout ça qui lui posait problème. Malheureusement, le jeune homme sentait bien qu’elle n’allait pas se laisser convaincre facilement, comme à chaque fois qu’il essayait de lui faire intégrer cette idée. Il décida ensuite de s’excuser pour son attitude. Cela ne lui ressemblait pas, il ne buvait pas autant et surtout il ne faisait jamais de choses aussi stupides. C’était juste que tout ceci l’avait plus secoué qu’il ne l’aurait pensé et voulu, surtout. A choisir, il se serait attaché à une fille plus normale, moins dangereuse… Plus encline à se comporter bien avec lui. S’attacher à Irina était stupide et pourtant il avait foncé tête baissée, sans s’en rendre compte. « Je comprends. Ça m'a fait la même chose. Enfin, je n'ai pas bu comme ça mais... » Ce n’était peut-être pas de circonstances mais Anthony se mit à rire légèrement. Mieux valait en rire qu’en pleurer il supposait, parce qu’ils faisaient quand même une sacrée paire. « On s’est bien fait avoir on dirait. » Ni l’un ni l’autre n’avait voulu s’attacher et pourtant, c’était bien le cas. Ils n’y pouvaient pas grand-chose. « Enfin, ça ne me dérange même pas tant que ça. » Comme ils ne pouvaient pas lutter – ils avaient essayé, en vain – autant faire avec. Finalement, Anthony demanda à Irina de rester avec lui. Il voulait profiter de ce moment de calme fraichement retrouvé. Il avait beau être encore sous les effets de l’alcool, il savait qu’elle lui avait énormément manqué et il voulait en profiter au cas où ce sentiment se dissiperait en même temps que les effets. « Hmm. Je voulais juste me préparer à l'idée, au cas où. Mais oui, t'as raison, vaut mieux que j'en profite là... » Le jeune homme hocha la tête pour confirmer que c’était la meilleure chose à faire. Il passa ensuite un bras autour de ses épaules pour la rapprocher de lui et n’y tenant plus, se pencha pour l’embrasser. Et c’était très agréable, il ne savait pas comment il avait fait pour s’en passer. « Désolé si c’était déplacé ou si tu n’en avais pas envie, mais moi oui. Et je n’avais pas envie de me demander si c’était raisonnable ou non. »