RYO & LHOA

You're the only person who attracted my attention  

Fixant le ciel, je restais longuement inerte avant de porter machinalement ma main à mes lèvres pour tirer sur ma clope. Clignant faiblement des yeux je les fermais avant de déguster ma cigarette et cracher lentement la fumée. Un peu de silence dans ce monde d’horreur. Combien de temps ça allait durer ? Je me le demandais. Soupirant fortement, je m’étirais avant de faire craquer mes articulations. J’étais seule à la maison, et tant mieux. Enfin, maison, si on pouvait appeler ça une maison. J’étais tellement habituée aux maisons japonaise qu’ici c’était limite la dépression. Déjà vivre dans ce genre d’immeuble me rendait folle mais alors là… Au moins j’avais un avantage, je pouvais aller sur le toit de celui-ci. Ça me permettait vraiment de m’échapper de ce monde. J’avais beau réfléchir à des tonnes d’idées, de comment fuir, mais rien ne me venait. A quoi bon ? Ils étaient bien trop forts pour sortir de là-dedans. Fuir était synonyme de mort. L’un d’entre nous y laisserait forcément la peau. Claquant ma langue contre mon palet je chassais cette idée de ma tête avant de bayer. Fin d’après-midi, il me tardait juste de manger et de dormir. J’avais terriblement sommeil. Finissant ma clope, j’écrasais le mégot avant de croiser les bras derrière ma tête. L’air frais était agréable, même s’il caillait sévère, ça ne me dérangeait pas du tout. Entendant la porte je ne bougeais pas, à quoi bon ? Ce n’était pas un tueur dans tous les cas. Enfin… Façon de parler. Je n’allais pas en mourir quoi. « Soraya, Sota veut que t’aille à Chinatown avec l’enveloppe qu’il y a dans son bureau. » tournant le regard vers ma mère je soupirais avant de me lever lentement. Elle avait perdu pas mal de poids, et des cheveux blancs apparaissaient de plus en plus dans sa chevelure noir. Sans rien dire, je passais devant elle avant de filer dans l’immeuble et aller dans son bureau. Cherchant la fameuse enveloppe je la pris avant de l’ouvrir, comme si c’était permis. Voyant l’argent, je compris rapidement. Il devait surement donner l’argent d’une mission ou je ne sais quoi. Pas bien difficile, il travaillait aussi pour les Yakuza de la ville. Enfin, moins j’en sais mieux je me porte. Je n’avais jamais aimé allée dans leur repère. Je me sentais un peu… A l’écart. Dans ce moment-là bizarrement j’aimerai ne pas être blanche. Enfilant ma veste, je mis l’enveloppe dans mon sac avant de partir. Le seul avantage ? Chinatown n’était pas si loin. Au moins je n’allais pas mettre trois plombes avant de venir. Les écouteurs dans les oreilles, je marchais tranquillement en regardant les gens. Ils avaient l’air heureux. Enfin, les apparences sont souvent trompeuses… Soupirant faiblement, après plusieurs minutes de marche, je me stoppais devant le repère. La boule au ventre me fit terriblement mal. Ce n’était pas la première fois que je venais ici pourtant… Je connaissais même certains gars… Mais quand même… Pour eux j’étais juste la fille de la femme de Sota. S’ils savaient… Il n’avait surement rien dit pour une raison quelconque. Secouant la tête j’avançai faiblement tout en me mordillant la lèvre inférieure. Entrant dans la bâtisse je marchais jusque devant la porte avant qu’elle ne s’ouvre sur une tête familière. J’avais oublié son prénom. « Sota t’envoie ? Entre. » souffla-t-il alors qu’il me laissait passer avant de partir. Déglutissant longuement, je regardais autour de moi les autres gens qu’il y avait. Certaines têtes me paraissaient familières d’autre non. A quand la dernière fois que j’étais venue ? Bonne question. Interceptant le regard d’un au loin je le scrutais longuement, comme s’il n’y avait que lui dans la pièce. Bizarrement, lui il m’inspirait foutrement confiance. Pourquoi je n’en savais rien. Détournant le regard, je cherchais l’autre des yeux. Comment il s’appelait déjà ? Rah… J’oubliais toujours les prénoms… Dans tous les cas, il n’avait pas l’air d’être là. Et j’allais devoir attendre, comme d’hab. Il faisait chier. C’était ce que je détestais le plus. M’avançant faiblement, je saluais faiblement ceux que je connaissais avant de voir l’un d’eux s’avancer vers moi. « Sota t’envoie ? » « Ouais, je dois voir… euh… » « Hisanaga ? » « Ouais voilà. » marmonnai-je en tournant le regard à nouveau vers cet homme. Nos regards se croisant je le fixais longuement tout en haussant un sourcil. Je ne l’avais jamais vu. Il était nouveau ? Ou alors c’est qu’il venait rarement ici ? « T’as l’habitude gamine, je te laisse gérer. » Ouais, ouais. M’assoir dans un coin et l’attendre. Ne répondant rien, je filais vers lui. Pourquoi, je n’en savais foutrement rien. L’instinct surement. Me plantant devant lui, je le fixais longuement sans parler, juste le fixer avant de soupirer faiblement et m’adosser contre le mur à côté de lui, comme si de rien été. Main dans les poches je fouillais pour attraper une clope et la mettre entre mes lèvres. Autant s’occuper comme on peut.