Une appellation. MAISON DE CAMPAGNE. Morgana avait l’impression de vivre « un conte de fées chez les Wolf » même si elle n’en n’avait pas encore dit mot. A sa décharge, elle n’avait jamais été dans une maison de campagne et toujours été fauchée comme les blés… d’ailleurs, jamais elle n’aurait cru pouvoir épouser un milliardaire et profiter d’une vie nettement plus opulente que tout ce qu’elle avait vécu jusqu’à lors. Mais en vérité, ce qui lui plaisait davantage dans le fait d’aller dans une maison de campagne, c’était de profiter d’un séjour où Dillon ne serait pas scotché à son portable, ou aux abonnés absents, ou encore retenu par l’un de ses interminables meetings. Durant leur séjour, il serait « à sa merci », les deux époux Wolf allaient être là l’un pour l’autre et qui sait… peut-être Morgana parviendrait-elle à lui apprendre à faire du vélo ? Rêvons un peu ! « Dis-moi Didi, est-ce que tu fêtes Thanksgiving ? Je ne suis pas américaine mais d’habitude je le fête toujours, avec mon père, Louise ou Nico. C’est LA fête de l’année, mieux que Noël je trouve ! Bon, ce n’est pas comme une partie de pouet pouet mais pourquoi ne pas tenter de le faire tous les deux cette année ? Voire même à la maison de campagne quitte à ce que ce soit un brin en avance ? » Morgana arqua un sourcil tandis que la voiture venait tout juste de s’arrêter dans l’allée menant à la maison et si elle n’avait pas promis d’être raisonnable, sûrement aurait-elle foncé comme une gamine pour visiter l’intégralité de la baraque au pas de course… « De toute façon je t’ai quand même prévu des surprises, ça empêche pas ! »

« Ouais ben moi pas avoir la science infuse ! Mais du coup, adjugé vendu pour Thanksgiving ! Ceci dit oui, je te rappelle que je ne suis pas trop mauvaise en cuisine et puis, y’a le moins vieux Google si jamais j’ai un doute sur la préparation… » Morgana souleva une des valises, incapable de rester sagement assise pendant que Dillon se tapait tout le boulot. Si elle avait une grossesse n’étant pas des plus évidentes, son mari avait fait plusieurs arrêts cardiaques il n’y avait pas si longtemps. En théorie, il devrait être allongée dans sa chambre d’hôpital et non dans une maison de compagne, sans médecin aux alentours… mais la jolie monégasque refusait de lui faire la guerre alors qu’il s’agissait de leurs premières vraies vacances. Un peu comme un deuxième voyage de noces chez les Wolf… « Te déguiser en tout ce que je voudrais ? Oula va falloir me donner des options parce que ça va être dur de choisir tellement tu as un corps parfait amour ! Mais si je te dis corset et jupe en cuir ainsi que masque, tu me réponds quoi ? » Morgana avait esquissé un sourire carnassier lui donnant une vraie tête à connerie, comme quoi Dillon n’était pas le seul à avoir le monopole de la chose ! « Chéri j’ai pas envie de te partager non plus alors tu zappes le threesome si jamais c’était dans tes fantasmes ! Mais serait-ce que tu deviens jaloux ? Merde, avant tu te targuais de ne pas l’être pour trois sous, t’en étais même diablement fier ! » lui demanda-t-elle subitement tout en entourant son cou de ses bras pour l’embrasser presque avec douceur et tendresse. Presque… il s’agissait de Morgana Wolf tout de même !

« Mais t’es con ou tu le fais exprès ?! Bien sûr que c’est pour moi le déguisement, et rien que pour ça tu mériterais que je m’habille d’une toge ! » s’emporta aussitôt Morgana, dominée par des hormones n’étant pas toujours très confortables, que ce soit pour elle ou pour son mari d’ailleurs. Il ne fallait pas lui en vouloir, après tout la question du sénateur était idiote : jamais la jolie monégasque ne voudrait menacer la virilité si attirante de son époux, il fallait franchement être frappé du neurone ! « Je suis triplement flattée même si tu sais amour, je ne mate que toi et même que t’es dans mes petits rêves les plus coquinou… mais ouais si tu t’avises t’engager une blonde, une brune, une rousse ou une multicolore à gros seins, je vais tellement te pourrir la vie que tu vas réclamer grâce ET la virer aussi sec. Et fais gaffe hein ! J’ai mes sources… » Morgana n’était pas en reste de plans b dès qu’il fallait obtenir l’information qui tue et à ce petit jeu là, Damian n’était pas mauvais joueur. Bon qu’il la prenne pour une tarée ou pas, peu lui importait car d’après ce qu’elle avait cru comprendre, il pouvait aisément se retrouver dans la même position de son côté, à savoir celle de l’être humain amoureux ! Néanmoins, Morgana ne put décemment s’empêcher d’éclater de rire lorsqu’il la souleva pour mieux lui demander de fouiller dans sa poche afin d’y trouver les clefs. La demoiselle s’exécuta aussitôt, s’amusant à le provoquer légèrement au passage, juste pour la beauté de la chose. « Mouais, y’a pas que tes clefs qui sont dures ! »

« Si t’étais pas Sénateur, hein ? Bah il se peut qu’avec un certain grammage d’alcool dans le sang j’ai eu comment dire… une aventure avec une femme donc tu sais, à ce jeu là, je suis sûre que j’obtiendrais trois fois plus de numéros auprès de gonzesses que toi ! » le provoqua-t-elle avec grand plaisir car dans le fond, même mariée et enceinte jusqu’aux yeux, Morgana restait une incorrigible joueuse. Même si en l’occurrence, elle ne voulait qu’être joueuse en compagnie de son mari et pas avec Pierre, Paul ou Jacques. « Mais je te rassure de suite, je passerais mon temps à faire du crêpage gratuit de chignon ! Ceci étant tu adores être exploité par UN de tes employés… ça te soulage tellement qu’il n’ait pas d’opportunité de me faire du gringue que tu serais prêt à tout, pas vrai ? Mais t’inquiètes mon loulou, je t’aime comme ça, même si c’est dommage que je n’ai pas tenu en main tes clefs tout à l’heure… » Morgana lui tourna le visage à l’aide de son menton l’espace de quelques secondes histoire de s’emparer de ses lèvres, pour mieux les faire entrer avec plaisir tandis que Dillon la portait toujours dans ses bras musclés et puissants. « Baptiser, c'est-à-dire ? Non parce que c’est pas évident de savoir dans quel sens prendre une telle invitation… » Morgana éclata de rire avant de soupirer légèrement car les triplés étaient diablement agités depuis ce matin. A croire qu’ils soient agités en même temps que leur mère !

« Ouais bah vas-y mollo avec tes fantasmes en carton parce qu’il est pas question qu’on fasse un threesome, tu oublies de suite !! » grogna Morgana encore plus fort car s’il y avait bien quelque chose qu’elle ne supporterait pas, c’est bien de partager son mari, que ce soit avec un homme ou une femme d’ailleurs, elle ne faisait aucune différence. « Tu te fous de moi ? Bien sûr que non j’ai pas « d’envies féminines » t’as cramé ou quoi ?! C’était une fois, avec un grammage d’alcool crevant le plafond, je m’en rappelle super en gros et y’a pas de quoi s’étendre là-dessus crois-moi… pourquoi t’es jaloux d’une nénette ? J’te signale que j’ai couché avec quatre fois plus de gars ! » Bon ce n’était peut-être pas forcément malin de préciser ça mais c’était avant toute chose pour le rassurer sur le fait qu’elle ne voyait que lui, qu’elle l’avait épousé lui et ne regrettait en rien son choix, surtout que très bientôt, ils allaient agrandir leur famille. Ce n’était pas rien ça, non ? « Oh dear non mais tu me demandes si je fantasme sur une de mes potes ? TU TE FOUS DE MA GUEULE ?! » s’emporta Morgana alors qu’il la reposa juste sur le sol non sans démontrer par a+b le fait qu’il ne soit pas au mieux de sa forme de son côté. Aussitôt, la jolie monégasque eut le réflexe de l’embrasser longuement, mêlant tendresse et passion, histoire de faire passer la chose ne serait-ce que quelques instants. « Ouais bah ton trousseau je le prends où je veux quand je veux ! Mais d’ailleurs, avant de me montrer chaque pièce, pourquoi tu ne t’allongerais pas sur le canapé et que tu ne me laisserais pas… te faire du bien ? »

Effectivement, Morgana n'était aucunement obligée de remuer le couteau dans la plaie, surtout qu'ils avaient été autant l'un que l'autre « victimes » de leurs succès auprès du sexe opposé mais dans la discussion, cela avait été pour ainsi dire son seul moyen de défense. Non pas qu'ils soient réellement en plein « combat », mais la jolie monégasque ne pouvait pas s'empêcher de vouloir avoir le point final lorsque son Dillon chéri avait le dernier mot. Question de fierté, et pourtant, aucun des deux n'avait encore été poussé par l'irrépressible envie de tuer l'autre... c'était en soi un miracle, n'est-ce pas ? « Ouais, t'as raison on va pas s'engueuler maintenant alors allonge-toi, allez !! » Avec toute la bonne volonté du monde, Morgana conserva un sourire canaille jusqu'à ce qu'une contraction ne la fasse subitement blêmir. Autant dire que si elle ne hurla pas de douleur, c'était de justesse, et le sénateur de New York ne s'y trompa pas car l'inquiétude s'empara aussitôt de son être. Elle ne poussa qu'un gémissement n'ayant rien d'agréable lorsqu'il la fit asseoir, se contractant pour ne surtout pas hurler mais là, la douleur avait rarement été si forte et il ne s'agissait pas d'un coup de pied de l'un des triplés. « J'ai des contractions vraiment, vraiment costauds » avoua-t-elle sans honte, car ce n'était pas la peine de cacher la vérité, pas alors qu'elle poussait juste après un cri qu'elle ne put retenir tandis qu'elle serrait vivement les poings, jusqu'à s'enfoncer volontairement les ongles à même la peau pour se calmer. « Appelle une ambulance je crois que je viens de perdre les eaux... BORDEL DE MERDE CA FAIT UN MAL DE CHIEN !! » vociféra-t-elle sans douceur car effectivement, elle dégustait quelque chose de bien...

Dillon n’était pas le seul à n’être ni rassuré ni vraiment prêt car Morgana n’en menait pas large. Malgré son habitude extraordinaire à gérer la douleur en cas de championnat, là c’était différent, surtout qu’elle n’avait plus eut du tout l’occasion de s’entraîner depuis le début de sa grossesse. Autant dire que de voir son mari quitter la maison, même si c’était dans l’espoir d’avoir du réseau sur son portable pour appeler les secours, la paniqua bien au-delà des mots et la monégasque manqua de massacrer le canapé sur lequel elle était assise et venait justement de perdre les eaux. Par chance, Dillon revint bientôt, suant à grosses gouttes et ne pouvant guère cacher son essoufflement à sa femme, toujours observatrice. « T’as pas intérêt à me claquer dans les doigts ou à t’évanouir Wolf parce que je t’étripe sinon !! » maugréa Morgana avant de pousser un énième cri de douleur, se crispant littéralement en attendant que la contraction ne passe. « J’arrive pas à faire ce foutu petit chien avec lequel la sage femme a pas arrêté de me gonfler ! » tenta-t-elle de sourire tandis qu’elle appliquait en revanche un vieux précepte de yoga appris avec son maître d’arts martiaux. Ce n’était pas inefficace d’ailleurs car cela l’aidait à mieux supporter la douleur, mais quel ne fut pas son soulagement de voir l’ambulance arriver et quelqu’un pouvoir la prendre en charge… « Bordel magnez-vous parce qu’ils veulent sortir là dedans !! » ironisa-t-elle avant d’être conduite à l’hosto et d’essayer de ne pas broyer au passage la main de Dillon, serrant le matelas sur lequel elle était installée plutôt que sa main… elle en aurait besoin plus tard et lui aussi ! Par contre, une fois à l’hôpital, elle fut rapidement placée en salle de travail, prête à recevoir une péridurale en bonne et due forme alors qu’elle ne quittait pas son mari des yeux, devenu son point fixe. « Tu restes là, hein ? Je te promets toutes les vacances et les pouet pouet que tu veux après mais là, de suite, tu restes avec moi hein ? »

« T’es sexy amour avec ta charlotte sur la tête » plaisanta Morgana en esquissant un petit sourire, chose déjà encourageante et preuve que la péridurale tout juste administrée commençait à faire au moins un peu effet. Sur le visage de la jolie monégasque, la souffrance avait moins de prise et aussitôt, elle sera nettement moins fort les deux mains de Dillon, qu’il avait eu l’extraordinaire gentillesse de lui céder en guise d’offrande. Délicat de sa part, n’est-ce pas ? « Pas de panique chéri ça fait déjà moins mal avec leur médoc de ouf donc… c’est déjà ça de pris ! Et puis je suis une warrior, tu te souviens ? Rien ne me résiste alors tes fils, ils vont venir au monde en mode normal et tous les quatre, on va être partis pour t’emmerder jusqu’à ce que la mort nous sépare ! » Certes, la respiration de Morgana était légèrement rapide mais c’était normal après avoir subit un tel pic de douleur. Elle attendait simplement que l’obstétricien débarque pour commencer à pousser et diable qu’elle avait hâte… « Heureusement que tu as eu l’intelligence de m’épouser avant Wolf parce que merde, j’aurais refuser de pousser une seule fois sans porter le même nom que nos trois bébés ! Mais on est les plus forts nous, hein ? Tu sautes, je saute Wolf alors comme t’es encore debout ça va bien se passer. » Finalement, la future mère, qui devrait être celle à rassurer en temps normal rassurait actuellement le futur père, dont elle sentait la peur au fond du regard. Mais par chance, le médecin accoucheur arriva sur ces entrefaites, obligeant Morgana à s’allonger tandis qu’elle ne lâchait pas la main de Dillon, s’y accrochant comme à une bouée de sauvetage. « Poussez, Madame, poussez ! » lui ordonna-t-il sans attendre alors que la monégasque s’appliquait à mettre au monde leur premier fils, essayant de ne pas broyer au passage la main de son mari mais là, pour le coup, la donne devenait difficile.

« Il… il est normal ? » s’inquiéta-t-elle aussitôt car Morgana avait lu tant d’articles scientifiques sur les bébés souffrant de malformations qu’elle avait fini par se flanquer la trouille toute seule. Bah, Dillon pouvait au moins noter l’effort suivant : elle ne l’avait jamais emmerdé avec ça ! Une chance tout de même que son mari soit bien présent ET qu’ils aient été ensemble au moment où elle avait perdu les eaux car tout allait à la vitesse grand V, la jolie monégasque avait à peine eut le temps de se rendre compte qu’elle allait enfin pouvoir mettre ses fils au monde que le premier était né et le deuxième sur le point de l’être, à force de massacrer à moitié la main de son américain préféré et de beugler comme une brebis qu’on égorge face à la douleur ayant une fâcheuse tendance à se réveiller. Comme quoi, l’anesthésiste ne l’avait pas si bien dosée que ça sa péridurale, et pour tout sentir, elle sentait tout bordel ! « Notre deuxième fils va… bien ? » eut-elle du mal à articuler alors que son visage était devenu subitement pâle, sa respiration extrêmement rapide au point que le moniteur se mette à biper bruyamment et avec insistance. Le rythme cardiaque de Morgana s’emballait alors que le troisième bébé ne pouvait pas sortir : « Il se présente par le siège et la patiente fait une hémorragie, sortez le mari immédiatement ! » beugla le médecin accoucheur alors que la monégasque fermait les yeux, mais pas à cause d’une anesthésie générale, indispensable dans un cas comme celui-ci… elle venait de s’évanouir à cause de l’hémorragie et le problème, c’est qu’il fallait procéder à une césarienne pour faire naître le troisième bébé. Cette première étape fut délicate et longue, puisqu’il fallait à tout prix éviter que l’intervention ne déclenche une perte de sang encore plus importante, mais bientôt, une sage femme sortit pour présenter son troisième fils à Dillon, celui-ci étant en parfaite santé. Morgana, en revanche… c’était plus délicat.

Morgana lui avait fait une promesse, n’est-ce pas ? Celle de rester avec lui, de ne pas l’abandonner ni leur trois fils tout juste nés et en bonne santé. La jolie monégasque n’avait aucunement conscience de ce qui se passait mais dès lors que le troisième bébé fut mis au monde, ce fut un véritable champ de bataille pour trouver la cause de l’hémorragie et la réparer non sans passer par la case transfusion. Combien de temps passèrent-ils au bloc opératoire à faire en sorte que l’épouse Wolf ne s’en sorte ? Plusieurs heures, au bas mot. Mais au final, le rythme cardiaque de la brunette parvint à revenir à un rythme plus normal et c’est avec soulagement que les chirurgiens présents lui firent les sutures nécessaires. « Votre femme est tirée d'affaire, Monsieur Wolf, nous avons contrôlé l’hémorragie et il n’y a plus rien à craindre. Nous allons lui affecter une chambre, je vous laisse aux bons soins de l’infirmière qui va vous guider à celle-ci, surtout si vous souhaitez passer voir vos trois fils. » Morgana était seine et sauve… elle mit un moment avant d’être montée à sa chambre car les médecins souhaitaient qu’elle soit réveillée avant. Mais autant dire que la monégasque avait la désagréable impression qu’un rouleau compresseur lui était passé dessus tant l’intégralité de ses membres étaient douloureux. « Hey beautiful » murmura-t-elle à peine eut-elle aperçu Dillon, pour l’inciter à entrer non sans lui sourire et en lui tendant les bras. Il fallait qu’elle y aille mollo car ses sutures tiraient affreusement mais elle n’était plus pâle le moins du monde et se sentait même… apaisée. « Je t’avais promis que je reviendrais, non ? Nos trois p’tits bouts vont bien, rassure-moi ? Et toi ? Ton cœur va bien ? » s’enquit-elle aussitôt, ne pouvant décemment passer outre son nouveau côté maman poule alors que dans la famille Wolf, c’était elle qui n’était pas passer loin.

A la façon dont Dillon l’étreignit, tout en prenant la peine de ne surtout pas lui faire mal, Morgana sut immédiatement l’enfer qu’il avait dû vivre durant le moment où elle avait été inconsciente. Avait-il pu assister à la scène ? La jolie monégasque, encore groggy par l’anesthésie, n’osa pas lui poser directement la question… cela attendrait des cieux plus cléments. « Ils doivent te ressembler » le complimenta-t-elle avant de ne le sentir craquer complètement entre ses bras. C’était bien la première fois que Dillon pleurait devant elle, sans pouvoir s’en empêcher, et cela ne faisait que la conforter dans l’idée qu’il avait passé un sale quart d’heure lui aussi… « Tout va bien Dillon, chéri, regarde-moi je suis en vie ! J’avais promis que je resterais avec toi et je reste avec toi, je ne t’abandonne pas. Je te demande pardon de t’avoir fait une telle frayeur… » Ce n’était pas plus la faute de Morgana si on y regardait bien mais elle ne pouvait pas s’empêcher de s’excuser à vrai dire. Elle voulait que son mari ait conscience qu’elle souffrait tout autant de le voir souffrir, même si elle caressait actuellement ses cheveux comme pour lui faire comprendre ‘continue de craquer, libère-toi mon amour’. « Chef oui chef… » s’amusa-t-elle pour essayer de dédramatiser la situation, car Morgana ne savait pas quoi faire d’autre hormis le rassurer en caressant délicatement ses cheveux, son visage, en l’embrassant avec cette même passion dévorante de d’habitude… « Le plus important, c’est que je sois là et les trois p’tits bouts aussi, non ? Tu veux t’allonger à côté de moi pour que je continue à te faire un câlin chéri ? »

« Faut vraiment que j’apprenne le javanais pour te dire même en cette langue que ton fric je m’en cogne » répondit-elle en esquissant un petit sourire amusé, ne pouvant guère se permettre de s’esclaffer à gorge déployée alors qu’on lui avait ouvert puis refermé le ventre plus tôt dans la journée. Mais une chose était sûre : non seulement Morgana ne serait jamais une femme vénale, mais en prime elle savait par avance que tout l’argent du monde ne remplacerait pas la présence de Dillon s’il venait, par malheur, à disparaître. « Pas sûr que tes trois p’tits gars soient encore capables de te le dire mais je n’ai pas l’intention de te lâcher Wolf et crois-moi, tu es loin d’avoir fini d’en chier avec moi, d’autant que je te signale qu’on s’est dit « oui » devant témoins pour que je puisse un jour te hurler dessus parce que je serais blindée d’arthrose et que tu m’auras fait du gringue alors que j’avais trop mal pour y répondre ! » Mais avant qu’il puisse répondre quoi que ce soit, elle lui leva le menton pour s’emparer à nouveau de ses lèvres, ce genre d’attention en disant bien plus long qu’un discours, même enflammé. Morgana avait bien compris qu’il se satisfaisait d’être père de trois bambins en bonne santé et qu’il ne fallait surtout pas lui infliger à nouveau la chose. « Une fois sortie d’ici, je te promets, je prends rendez-vous avec mon gynéco pour une pilule. Ça te convient ? Mais en attendant, ça va, je ne souffre pas trop alors sèche tes larmes et fais-moi beusous ET câlins parce que merde, je viens de te donner trois héritiers alors j’ai au moins mérité ça je crois !! »

TOPIC FINITO **