« Je t’attends sagement ici mon amour, tu me manques déjà ! » avait dit Quinn sur leur perron avant d’embrasser passionnément Léo pour mieux le voir s’éloigner, attendu à un rendez-vous important. La jeune femme s’était sentie un brin faiblarde en se levant ce matin là, et il avait donc été convenu dans le couple qu’il ne fallait prendre aucun risque. Elle s’apprêtait d’ailleurs à monter se rallonger lorsque quelqu’un frappa à la porte, la forçant à y retourner pour rouvrir et découvrir avec horreur Éloïse, accompagné de nul autre que l’ex de Quinn, qui lui administra un calmant par seringue dans le bras. L’effet fut quasiment immédiat et la jeune femme sentit ses forces l’abandonner, ses jambes chancelant tandis que ses deux agresseurs la portaient au milieu du salon, marmonnant des paroles dont elle ne distinguait hélas pas le sens. L’écossaise était toujours consciente, ce qui lui fit comprendre que l’ex-femme de Léo était là pour lui ravir son bébé, ayant enrôlé quelqu’un ayant un jour été proche de Quinn ET possédant un diplôme de médecine. « Tu pensais pouvoir me prendre mes enfants impunément sans qu’il y ait de conséquence, espèce de petite intrigante ? Je suis venue récupérer ce qui m’appartient… » furent les seules paroles que put comprendre la jeune femme étendue sur le tapis du salon, incapable de parler ou même de lever le petit doigt pour les empêcher d’agir. Brian avant déjà arraché sa chemise à Quinn, lui donnant ainsi libre accès à son ventre largement arrondi par sa grossesse presque à terme. Hélas, si la brunette sentait tout ce qui se passait, elle n’avait aucune capacité de hurler alors qu’on lui enfonçait un bistouri pour lui faire une césarienne sans anesthésie, sans stérilité, et surtout sans nécessité puisqu’elle n’était pas prête à accoucher encore. Il était évident que tout ceci n’était rien d’autre qu’un travail de boucher et que l’éventrer restait la finalité. Quinn perdit rapidement connaissance, à l’image de la quantité gigantesque de sang qu’elle venait de perdre et qui se rependait actuellement sur ce fameux tapis de salon qu’elle aimait pourtant tant. Brian examina rapidement la petite Rose, venant de pousser son premier cri, n’ayant cure du fait qu’elle soit née avant terme puisqu’il coupa le cordon ombilical sans l’ombre d’une hésitation avant de disparaître en compagnie d’Eloïse tandis que la pauvre Quinn continuait de se vider de son sang, allongée comme un ange dans son salon, le visage presque paisible.

Longues avaient été les heures pendant lesquelles la vie de Quinn ne tenait plus qu’à un fil. Une chance que Megahn l’ait trouvée et appelé les secours immédiatement, compressant la plaie béante se trouvant sur le bas de son ventre. Mais hélas, la quantité de sang perdue avait été titanesque et à de nombreuses reprises dans l’ambulance, le cœur de l’écossaise avait cessé de battre. A croire qu’elle se soit accrochée fermement à la vie, tout en sachant que sa fille avait besoin d’elle mais aussi Léo, abandonné au beau milieu de ce cauchemar ambiant insupportable. A aucun moment Quinn ne put avoir conscience de ce qui s’était joué rien que pour retrouver Rose, mais elle avait néanmoins sentit la présence de son futur mari à chaque instant, celui-ci serrant sa main froide dans la sienne sans pour autant que la jeune femme n’ait la force d’ouvrir les yeux. La force. Quinn se battait comme une tigresse pour ne pas basculer définitivement du côté obscur de la force, même si sa fatigue physique était telle qu’une simple embrassade contre les bras de la grande faucheuse aurait pu être une solution en soi. Oui, la demoiselle aux longs cheveux bruns était fatiguée. Fatiguée d’être la victime de ce genre de cruauté égoïste et fatiguée d’avoir l’impression de ne pas avoir pu protéger son bébé. Il ne fallait pas croire, même dans le coma, les cauchemars peuvent néanmoins persister et la vision de Brian s’occupant de l’éventrer n’avait de cesse de lui revenir en tête. Si Quinn avait été si faible qu’elle le pensait, sûrement aurait-elle définitivement abandonné la lutte, se serait bêtement laissée mourir en arrêtant tout bonnement son cœur de battre… mais Quinn avait une raison de vivre. Deux même : Léo et Rose. Il n’était pas question de laisser le capitaine de son cœur se débrouiller tout seul à élever leur fille dans le souvenir de cette jeune femme qu’il n’avait malheureusement pas eu l’opportunité d’épouser… alors fatalement, une nuit, vers les deux heures du matin, l’écossaise trouva la volonté suffisante pour serrer délicatement la main de Léo dans la sienne. La fin du cauchemar, peut-être ?

« Lé… Léo » murmura-t-elle d’une voix brisée à force de rester sagement enfermée dans sa gorge, Quinn esquissant néanmoins aussitôt plusieurs grimaces de douleur d’à filée tant sa blessure à l’abdomen semblait la marquer. Il lui fallut bien cinq minutes avant d’avoir la possibilité de réellement serrer la main de son fiancé, et un temps considérable pour ouvrir péniblement les paupières. Il s’agissait là de la preuve la plus extraordinaire de son amour pour son capitaine et leur enfant : Quinn refusait désormais de rester sagement dans le coma alors qu’elle n’avait pas du tout conscience de ce qui s’était tramé durant dix jours ni même du temps pendant lequel elle était justement restée inconsciente. Mais à l’aide de sa seule volonté, et malgré la douleur provoquée par une respiration plus rapide que lors de son coma, Quinn fit par pouvoir ouvrir les yeux, battant des paupières bien que non sans une extraordinaire difficulté, avant de ne tendre la main pour caresser sa joue. Le voir dans un tel état lui faisait mal au cœur… Léo semblait pâle, ému aux larmes, et si épuisé qu’elle ne pouvait qu’imaginer l’épreuve qu’il venait de traverser. « Je suis… là avec toi » murmura-t-elle avec autant d’intentions qu’elle était capable d’en avoir, les yeux débordants de larmes. « Chéri… où est Rose ? » murmura-t-elle non sans une large panique dans le fond du regard, sa respiration devenant presque haletante et faisant même biper l’appareil indiquant ses pulsations cardiaques. « Est-ce qu’elle… va bien ? »

Autant dire que Quinn poussa ce qui ressemblait presque à un soupir de soulagement en entendant que leur fille était saine et sauve. Elle était persuadée que Léo était pleinement responsable de ce miracle, voilà pourquoi elle se mit à le couver du regard, incapable pour l’instant de faire de longs discours tant son corps peinait à répondre comme il fallait. D’autres auraient été dans un état encore plus pitoyable après une telle épreuve et un coma de ce type. Il faut croire que la jolie brune avait définitivement plus de force qu’elle ne le laissait penser de prime abord et qu’elle était prête à se battre au-delà des mots pour protéger les personnes lui étant si chères. « Tu nous… protègeras ? » demanda-t-elle d’une voix à moitié étranglée tandis qu’elle essuyait les pleurs perlant contre les joues pâles de Léo avant qu’il ne disparaisse, parti chercher un médecin. Ce dernier lui fit un examen approfondi, testant ses réflexes, sa douleur pour une nouvelle prescription de morphine que Quinn déclina aussitôt : hors de question qu’elle ait l’air d’un zombie en prime alors qu’elle sortait tout juste du coma. « Ménagez-la, Monsieur Weatherfield. Elle est encore bien fragile et comme elle ne veut pas de morphine, les prochains jours risquent fort d’être pénibles » énonça le médecin à l’oreille de Léo avant de ne s’éclipser, laissant à Quinn le loisir de relever légèrement son lit pour être en position presque assise, bien qu’elle ne puisse pas bouger de contre le matelas. Mais au moins, elle pouvait prendre Rose dans ses bras et laisser de longues larmes s’écouler contre ses joues, la douleur physique et morale se mêlant ensemble après une telle épreuve. « Elle est parfaite… regarde-la » murmura l’écossaise, émue bien au-delà des mots. « C’est la… plus belle » continua-t-elle tout en cherchant à retrouver un discours un peu moins étranglé et hésitant bien que le résultat ne soit pas encore pleinement probant. « Tu l’as sauvée ? Dis… moi… » conclut-elle tout en berçant doucement Rose entre ses bras tremblants, malgré la douleur lancinante qu’elle ressentait et qui n’avait de cesse de lui arracher des grimaces insupportables.

Quinn n’hésita pas à laisser un petit sourire ému étendre délicatement ses lèvres alors que Léo faisait un compliment sur leur fille, la jugeant aussi belle que sa mère. Pour sûr, ce compliment lui allait droit au cœur même si le capitaine ne son cœur en vint rapidement à un sujet nettement moins léger et moins agréable : le fait qu’elle refuse l’aide que pouvait lui apporter la morphine. Peut-être était-ce stupide mais la brunette ne voulait plus avoir l’esprit embrumé et plus important, elle ne voulait pas être stone. La morphine restait un antidouleur trop puissant et sans doute était-ce préférable qu’elle souffre au moins un peu plutôt que de ne rien sentir du tout. « Je ne veux pas de… calmants, je veux garder l’esprit… clair » articula-t-elle sans forcément expliquer qu’il fut un temps, dans sa toute première jeunesse, à savoir vers ses seize ans, où Quinn avait eu un grave penchant pour les drogues. Il n’était pas question de risquer de retomber dans ses anciens travers même si en l’occurrence, voir Léo craquer complètement devant elle lui ôta toute réflexion à ce sujet tant cela lui arrachait le cœur. Elle déposa d’ailleurs Rose dans le petit berceau se trouvant à proximité et entoura son fiancé de ses bras, même si elle tremblait et que ce simple geste lui faisait déjà mal. « Léo, Léo… Léo je suis en vie grâce à… toi. Rose va bien… grâce… à toi. On ne risque plus… rien pas… vrai ? Je ne te quitte… pas. Je suis… là. Je ne te… laisserai… jamais. Je… t’aime. Tout… tout va… bien. » Délicatement, Quinn caressait le dos de Léo en gestes doux et tendres, pour apaiser ses larmes et faire en sorte qu’il ait bien conscience qu’elle était toujours là, qu’elle serait toujours là, au même titre qu’il était là pour elle.

« J’ai déjà eu des pr… problèmes et la morphine… abrutit beaucoup trop » expliqua-t-elle subitement tandis qu’elle consolait à moitié Léo, cherchant à lui ôter toute sa peine, toute son angoisse avec autant de volonté qu’elle était capable d’en avoir. Actuellement, son corps la faisait souffrir le martyr mais ce n’était manifestement pas grand-chose par rapport à ce qu’elle avait vécu. D’ailleurs, à plusieurs reprises, Quinn se surprit à regarder que Rose était toujours dans son couffin, se tournant avec virulence comme pour apaiser la montée d’une peur panique. La brunette était d’ors et déjà marquée par le traumatisme qu’elle avait vécu mais cela ne l’empêcha pas à écarquiller deux grands yeux étonnés face à la confession de son futur mari… « Léo ne t’inquiètes… pas. Ca va… aller maintenant, pense… à toi aussi. Tu as l’air… si fatigué ! » commença-t-elle, peinant encore à énoncer une phrase sans buter ou hésiter tant le choc avait été rude : après tout, elle avait perdu énormément de sang et les médecins eux-mêmes ne savaient pas quelle serait l’étendue des dommages. « Il l’a mérité… mais je me sens coupable. Coupable… parce que si… je n’avais pas… été attaquée tu n’aurais pas… eu à tuer. Je ne veux pas… que tu souffres. Ca… me tue. » A vrai dire, Quinn se moquait bien que son ex soit six pieds sous terre, il ne méritait rien d’autre surtout après ce qu’il avait osé lui faire subir mais ce qui l’inquiétait ce n’était pas lui… mais bien Léo. « Tu ne seras pas… ennuyé ? Je ne… veux pas… survivre sans toi. »

Léo n’avait pas besoin de lui dire à voix haute qu’il n’avait pas beaucoup dormi ces derniers jours, elle s’en rendait compte rien qu’à voir les cernes marquer son visage. Quinn émit d’ailleurs une petite grimace lorsqu’il le lui confirma, fidèle à son tempérament protecteur, maman poule même. Il ne la changerait pas surtout sur ce point précis, mais il l’aimait comme ça, n’est-ce pas ? « Tu devrais t’allonger à côté de moi et dormi chéri » lui énonça-t-elle avec douceur, la voix moins hésitante, l’esprit commençant peu à peu à quitter l’environnement brumeux dans lequel il avait été malheureusement plongé un peu trop longtemps à son goût. D’ailleurs, elle avança bientôt sa main pour caresser la joue de son fiancé, espérant lui ôter toutes ces affreuses images qu’il devait très certainement garder en mémoire… elle s’occuperait de son cas personnel après. « Tu es sûr ? Je ne voudrais pas que tu souffres à cause de moi et puis… tu as dit que tu n’étais pas fier de toi. Tu peux me le dire tu sais, je peux encaisser… » Encaisser. Ce mot lui flanquait ni plus ni moins des sueurs froides mais elle cachait assez bien son jeu, pour le moment. La donne ne serait sûrement pas la même une fois qu’ils seraient de retour chez eux mais là… Quinn ne voulait même pas y penser tant elle en trembla, rien qu’à cette pensée, pendant un dixième de secondes. « J’ai retardé notre mariage du coup… » fit-elle non sans lui lancer un regard désolé avant de grimacer de douleur parce qu’elle avait simplement bougé.

« Tu sais bien que je ne sais pas cesser de m’inquiéter » répondit Quinn d’une voix aussi douce que possible, toujours fidèle à son tempérament doux et profondément altruiste. Elle sentait d’ici la fatigue palpable de Léo et si cela n’avait tenu qu’à elle, probablement l’aurait-elle forcé à fermer les yeux et à ne pas continuer cette conversation. « Tu ne voulais pas un mariage où nous aurions été que tous les deux ? » fit-elle avec un rien d’amusement dans la voix même si rien ne lui ferait plus plaisir que d’avoir tout ce beau monde à leur mariage, y compris leur petite Rose, qu’elle n’avait de cesse de surveiller du coin de l’œil afin d’être sûre de capter la moindre respiration, le plus petit gémissement, n’importe quoi provenant de sa fille revenant de loin. « J’aurais quand même aimé être ta femme… » Il ne fallait pas croire, Quinn revenait de loin mais elle faisait en sorte de ne pas craquer, de ne pas se laisser aller à des émotions trop fortes pour ne surtout pas inquiéter Léo mais hélas, il avait nettement plus d’expérience qu’elle et l’habitude de côtoyer des victimes d’agression depuis tellement de temps qu’il ne serait pas aisé à tromper, même si elle le voulait. Malheureusement… « Je ne sais pas si je pourrais te faire cette promesse Léo. Je ne veux pas repenser à tout ça, pas tout de suite… je ne veux pas faire de cauchemars, je ne veux plus souffrir… ne m’oblige pas à faire cette promesse, pitié… » Par chance, vu que Léo était allongé à côté d’elle et ne pouvait pas voir son visage, car elle se mentait : elle souffrait déjà, même sans en parler.

« Tu… tu peux m’entendre ? » s’exclama-t-elle après le long discours de Léo tandis que cette nouvelle illuminait légèrement son visage resté si sombre pendant de si longues minutes. D’ailleurs, son regard noisette laissait pleinement entrevoir une étincelle qui s’était éteinte en même temps que son agression avait eu lieu, preuve qu’elle retrouvait un brin de joie de vivre après un tel cauchemar. Avec douceur, car elle ne pouvait malheureusement pas se permettre la plus petite fougue à moins de ne vouloir souffrir le martyr, Quinn s’empara des lèvres de Léo comme pour lui faire comprendre à quel point cette nouvelle l’emplissait d’une formidable béatitude et l’aidait à surmonter cette tragique épreuve, bien que son fiancé n’ait pas manqué de revenir aussitôt à la charge avec cette fameuse promesse qu’il voulait l’entendre lui faire. « Je ne sais pas quand je serais capable d’en parler Léo… je ne sais pas comment non plus… » commença Quinn sans le quitter des yeux, de longues larmes s’échappant actuellement de ses yeux déjà humidifiés par l’émotion qu’il avait précédemment créée en elle. « Mais je te le promets » articula-t-elle non sans difficulté, tout en sachant à quel point il avait souffert lui aussi de cette agression et qu’il méritait qu’elle tente même le diable pour libérer tous ses démons même les plus vils. « Léo… va chercher un prête, je veux devenir ta femme officiellement tout de suite… vivre un évènement très heureux et mettre l’horreur derrière nous. S’il te plaît… » Quinn était peut-être la femme de Léo dans son cœur mais elle voulait devenir Madame Weatherfield et, malgré sa présence obligatoire à l’hôpital, vivre un moment incommensurablement heureux.

Par chance, Léo ne manqua pas de trouver rapidement un pasteur acceptant de les unir et autant dire que les mots de ce dernier arrachèrent un sourire tendre à Quinn. « Vous n’avez pas grand-chose à craindre, je suis croyante » crut-elle bon de préciser tout en tentant de se redresser car elle ne voulait pas se marier en restant allongée, no way. Cela la faisait atrocement souffrir et elle refusa de compter le nombre de grimaces qu’elle put faire jusqu’à être en mesure de s’asseoir sur son lit, non sans l’aide de son futur mari en prime. « Je ne peux pas me marier avec la belle robe que m’a fait C’ian alors hors de question que je reste faiblement couchée, je veux rester au moins assise à défaut d’être debout. » Quinn prit subitement une expression extrêmement sérieuse en prononçant l’intégralité de ses vœux, qu’elle avait appris par cœur et était capable de réciter sans même bafouiller une seconde. Il ne fallait pas croire, elle désirait se marier avec Léo depuis qu’il lui avait retourné ses sentiments et avait même appris ses vœux bien avant qu’il ne lui fasse une demande en bonne et due forme. « J’accepte de te prendre pour époux, Léonard Weatherfield, de t’aimer et de te chérir, dans la santé comme dans la maladie, dans le bonheur comme dans le malheur, jusqu’à ce que la mort nous sépare… et bien au-delà » conclut-elle sans quitter son futur mari des yeux, le regardant comme si elle le voyait pour la première fois, comme s’il venait au monde, avec une tendresse et un amour proprement indescriptibles.

Quinn esquissa un sourire tendre alors que Léo paraissait subitement sans voix, lui qui savait pourtant passer d’un ton doux à un hurlement en un temps tellement record qu’il faisait toujours sursauter tout le monde à coup sûr. Mais là, il s’agissait de leur mariage, forcément la donne n’était pas la même. Ceci étant la jolie écossaise sentit sa gorge se nouer sous le coup de l’émotion alors qu’il prononçait ses vœux à son tour, lui arrachant même plusieurs larmes avant que le sacrement soit prononcé. Après tant de drames, de larmes et de souffrances, il était logique que d’obtenir une accalmie, n’est-ce pas ? Quinn se plaisait à le penser même si elle n’était pas psychologiquement sortie d’affaire bien qu’elle soit en vie. Rien que le fait d’entendre Léo l’appeler par son nouveau nom de famille lui arracha un rire ému, non sans qu’elle ne l’embrasse à nouveau après qu’ils aient été félicité par le prêtre venant tout juste de les marier. « Heureuse d’être enfin ta femme ? Je crois que je ne pouvais pas rêver mieux Léo… et toi tu es heureux avec moi ? » Peut-être que la question n’avait pas besoin d’être posée mais Quinn voulait l’entendre prononcer ces mots. Elle voulait lire tout le bonheur qu’il pouvait bien ressentir à l’idée d’être à son tour uni à elle, sans y avoir été contraint ou qu’il ne s’agisse d’un mariage de convenances. « Je suis la plus chanceuse du monde et à la fois frustrée parce que je n’aurais même pas pu avoir la possibilité de voir les traits de ton visage laisser entendre toute ta joie face à la naissance de notre petite Rose. Je sais, elle est en bonne santé et c’est le principal, surtout que tu as aussi retrouvé l’ouïe de ton côté mais… je ne peux pas m’en empêcher. Pardonne-moi Léo c’est stupide. »

Que le cauchemar cesse... Quinn en rêvait également mais hélas, cela ne risquait pas d'être donné d'avance. Non seulement parce que la jolie écossaise était loin d'avoir vécu quelque chose de simple, mais également parce qu'elle se sentait en proie à une panique des plus ancrées dans son âme et qui la faisait littéralement frémir de façon on ne peut plus désagréable rien qu'à y penser. Le pire, ce serait sûrement de revenir à leur maison, là où avait eu lieu le drame. Quinn risquait fort de baliser au moindre grain de riz, à son plus grand désespoir... « Grabataire ? Tu ne seras jamais vieux pour moi mon amour, il n'y a bien que toi pour penser ainsi » s'amusa-t-elle, allant même jusqu'à esquisser un petit rire sur plusieurs secondes car il n'y avait bien que lui pour se trouver vieux. « Moi je te trouve parfait... sexy comme un beau diable, protecteur comme un prince charmant... tu es mon ange, Léo. Mais tu veux d'autres enfants ? Je veux dire... tu es sérieux, tu ne dis pas ça pour me faire plaisir ? » Quinn avait toujours rêvé d'une famille nombreuse et ce fut sans doute à cause de la proposition du capitaine de son cœur que la douce brune vit son regard s'humidifier d'émotion. Il n'y avait cependant aucune trace de tristesse... juste de l'émotion pure et extrêmement positive. « Je veux bien être enfermée dans tes bras pendant neuf mois, crois-moi ça m'irait très bien ! Surtout que je sens que je vais détester le salon... dis, tu restes avec moi hein, tu ne pars pas ? S'il te plaît reste... Léo... » Quinn s’agrippait à lui comme à une bouée de sauvetage, sans vouloir trouver le sommeil tant qu'il ne lui aurait pas promis. L'inconnu lui faisait peur désormais et Léo était bien son seul point d'ancrage...

« Tant que tu es mon mari en premier lieu, moi tout me va… » avoua-t-elle non sans se blottir plus encore entre les bras rassurants et protecteurs de Léo. Bien que le fait d’être au sein d’un hôpital ne soit pas du plus grand glamour, Quinn n’était pas esseulée et elle ne tenait à garder que ce détail en tête. « J’ai grande hâte de choisir notre future maison avec toi mon ange… » poursuivit-elle avant de ne se laisser border par Morphée, la prenant délicatement dans ses bras à son tour pour mieux lui faire connaître un sommeil… qui fut hélas de bien courte durée. Vers les quatre heures du matin, Quinn commençait déjà à s’agiter, gémissant comme si elle revivait ce que l’ex-femme de Léo et le père biologique de son fils avait osé lui faire subir. Malheureusement, cela ne s’arrêta pas avec de simples gémissements, maintenant qu’elle était sortie du coma et en plein état de conscience, ce genre de cauchemars lui arracha des hurlements de frayeur avant qu’elle ne se réveille trempée de sueur face à Léo à qui elle devait avoir flanqué une belle frousse. Ses yeux fixèrent un point dans le vague pendant quelques secondes le temps qu’elle ne reprenne son souffle, avant de ne soit enfin en mesure de regarder à nouveau son mari. « C’était… c’était affreux, aussi réel… je n’arrivais pas à m’en sortir ! » souffla-t-elle avec difficulté, le front dégoulinant de sueur face au pic de fièvre qu’elle avait fait au passage. Le médecin lui avait dit que des pics d’hallucinations pouvaient survenir après un coma, mais elle avait osé espérer que la donne ne lui arriverait pas. Hélas… il fallait croire qu’elle n’avait pas de chance. « Parle-moi de quelque chose d’agréable… même si j’ai honte de t’avoir réveillé comme ça… je veux t’entendre, j’ai besoin de t’entendre. »