Le réveil était plus que difficile ce matin-là pour Coleen. Enfin matin… un simple coup d’œil à l’heure avait suffi à apprendre à l’australienne que la journée était déjà bien avancée. Mais ça lui était égal, elle était toujours au lit et n’avait pas l’intention de bouger de sitôt. Elle ne se sentait toujours pas bien de toute manière. Enfin au moins, elle n’était plus malade comme elle l’avait été une partie de la nuit mais elle avait toujours l’impression que sa tête était sur le point d’exploser. C’était peut-être le cas en fait. La brune se tourna dans son lit et entendit Lucky pleurer à la porte de sa chambre. Ou c’était peut-être Johnny en fait. Voire les deux. Ca, c’était le signe que Nora devait être partie. Leurs deux chiens étaient exactement comme John, incapable de rester seuls trop longtemps et toujours à demander de la compagnie. Pour éviter qu’il ne se mette à aboyer, la jeune femme se motiva et se leva de son lit, enfilant au passage un pull. Elle ouvrit la porte de sa chambre et découvrit qu’il s’agissait bien de Lucky qui attendait devant. Elle flatta la tête de celui-ci et lui ordonna de rester calme. Il se montra étonnement obéissant et ce n’était pas plus mal. La brune se rendit ensuite dans la cuisine où elle trouva des cachets d’aspirines bien en vus. Elle ne savait pas qui les avait mis là mais que ce soit Nora ou Julian, il était évident qu’ils avaient été placés là à son intention et c’était vraiment une très bonne idée.

Une heure plus tard, la brune avait pris une douche et s’était installée sur le canapé, emmitouflée dans une couverture, devant un film débile qu’elle ne suivait qu’à moitié. Elle allait sûrement finir par s’endormir. Elle était encore très fatiguée et ses paupières étaient très lourdes. Elle aurait pu s’endormir vraiment si quelqu’un n’avait pas sonné à la porte à ce moment-là. C’était plutôt… très violent en fait. Ca n’aurait pas dû être permis de faire autant de bruits. Coleen soupira, se releva en manquant d’écraser Johnny au passage et alla jusqu’à la porte. Elle tomba alors nez à nez avec Karina. La brune fronça les sourcils en la voyant. « Oh… salut. » Elle se demandait ce que la russe faisait là et tenta de chercher dans sa mémoire si elle avait pu faire quelque chose qui l’avait amené là. Clairement, c’était un exercice trop difficile pour maintenant. Ne sachant pas trop quoi faire, l’australienne s’écarta alors pour laisser entrer l’autre. « Sois gentille la prochaine fois, frappe. C’est tellement mieux. » Pour sa tête surtout. Coleen ferma la porte derrière Karina et s’avança, pas très à l’aise. « Qu’est-ce qui t’amènes hmm ? »

Karina avait repris le travail la veille. On lui avait, bien évidemment, posé beaucoup de questions sur son absence mais comme elle avait toujours fait du bon boulot et n’avait jamais donné de raisons pour qu’on ne lui fasse pas confiance, elle avait pu reprendre plutôt normalement. On l’avait juste prévenue qu’elle n’avait pas à recommencer si elle tenait à garder son travail. Et elle y tenait tout particulièrement alors elle allait faire attention à partir de maintenant. Peu importe qu’elle ait d’importants « problèmes personnels », elle devrait faire au mieux pour coordonner les deux. Quitte à ne pas dormir. Elle était habituée après tout, en tant que chirurgien. Puis qui avait besoin de sommeil, franchement ? La jeune femme n’allait pas tout gâcher, elle avait besoin de quelque chose de stable dans sa vie et son travail était bien la dernière qui l’était. Là, la jeune femme était exténuée. Elle sortait tout juste d’une garde de trente-six heures et rêvait de s’écraser dans son lit et de manger un peu avant de devoir repartir pour vingt-quatre heures le lendemain matin. Machinalement, elle vérifia son téléphone sans trop d’espoir d’y voir un quelconque message. Elle recevait toujours des messages de Coleen avant mais depuis… tout ce qu’il s’était passé avec Elizaveta, elles ne se parlaient plus. Mais c’était ce qu’elle faisait toujours en sortant de l’hôpital puisqu’elle était toujours coupée du monde un certain temps, il s’agissait là manière de s’y reconnecter en douceur. Seulement aujourd’hui, la russe avait bel et bien un message. Et contre toute attente, c’était un message qui venait de Coleen. Karina dut prendre un instant avant de pouvoir l’écouter, s’attendant au pire. Qu’est-ce que l’australienne lui voulait ? Est-ce qu’elle pouvait espérer un peu de mieux dans leur relation ? Elle porta le téléphone à son oreille et se boucha l’autre avec la main pour mieux écouter. Une vingtaine de minutes plus tard, elle se trouvait à la porte de l’appartement de Coleen. Elle n’eut pas longtemps à attendre avant de voir la porte s’ouvrir devant elle. La brune semblait surprise et pas dans le bon sens du terme. « Oh… salut. » Au moins elle ne la chassait pas, il y avait du progrès. Karina la regarda un instant interdite, ne sachant pas tellement quoi dire. Heureusement, l’australienne s’écarta pour la laisser entrer. Elle s’avança donc prudemment dans l’appartement. « Sois gentille la prochaine fois, frappe. C’est tellement mieux. » La jeune femme se mordit la lèvre. Coleen n’avait en effet pas l’air très en forme. « Désolée… » ne trouva-t-elle qu’à dire. Elle était assez mal à l’aise quand même. « Qu’est-ce qui t’amènes hmm ? » Karina la regarda en silence quelques seconds, sourcil arqué. « Est-ce que tu vas bien ? J’ai reçu un message vocal de toi… Il date d’hier mais comme je travaillais je viens juste de le voir. » Elle marqua une pause, interrogeant Coleen du regard. Elle n’avait pas tout saisi et aurait espéré qu’elle l’éclaire un peu. « Tu n’avais pas l’air très bien alors j'ai voulu venir vérifier... Je n'aurais peut-être pas dû ? » A ce qu'elle en savait, Coleen n'avait toujours pas envie de la voir. Enfin c'était ce qu'elle en avait conclu la dernière fois, et puis elle lui avait promis qu'elle a laisserait tranquille.

Coleen voulait redormir un peu. Elle estimait avoir bien mérité ça après la nuit qu’elle venait de passer – par sa faute, certes. Elle avait tout pour pouvoir faire une sieste tranquille en plus. Elle était bien installés sur le canapé avec une couverture, il n’y avait personne d’autres à l’appartement et même les chiens étaient calmes et faisaient une sieste. Néanmoins, il fallut bien que quelqu’un l’en empêche en ayant en plus la bonne idée d’utiliser la sonnette de la porte. Trop de bruits. Coleen hésita quelques secondes avant d’aller ouvrir la porte mais se décida finalement quand même à se lever. En ouvrant la porte, elle eut alors la surprise de se retrouver nez à nez avec Karina. Elle se demandait vraiment ce que la russe faisait là pour le coup. Mais contrairement aux dernières fois où elle l’avait vu, Coleen se montra presque accueillante avec elle en la saluant et en s’écartant même pour la laisser entrer. Elle était vraiment en progrès. Elle en profita aussi pour prier la brune de frapper la prochaine fois parce que la sonnette… ce n’était vraiment pas une bonne idée. « Désolée… » Coleen haussa les épaules. « Ca ne fait rien. » Elle ne pensait pas pareil une minute plus tôt mais soit. Là, elle était surtout perturbée de voir Karina dans son salon et à défaut d’arriver à trouver pourquoi elle était rendue là, l’australienne finit par lui demander ce qui l’amenait. « Est-ce que tu vas bien ? J’ai reçu un message vocal de toi… Il date d’hier mais comme je travaillais je viens juste de le voir. » Un message vocal hmm… Coleen essaya de fouiller dans sa mémoire à la recherche d’éventuel coup de fil qu’elle aurait pu passer la veille au soir mais tout était très flou. Elle savait juste qu’après que son frère l’air rejoint, elle s’était tenu loin de son téléphone mais avant elle ne se souvenait plus. « Hmmm. Pour être tout à fait honnête, je n’ai aucun souvenir de t’avoir appelé mais si tu le dis. » Elle haussa les épaules. A l’heure actuelle en fait, Karina en savait sûrement plus sur ce qui avait pu lui passer par la tête que Coleen elle-même. Il lui suffisait d’écouter le message. Qui n’était peut-être pas tout à fait compréhensible en y réfléchissant bien. « Tu n’avais pas l’air très bien alors j'ai voulu venir vérifier... Je n'aurais peut-être pas dû ? » Coleen ne répondit pas tout de suite et observa Lucky qui s’était approché de Karina l’air méfiant, lui reniflant à présent les pieds. « Oh si, tu fais ce que tu veux écoutes. Et c’est très gentil de t’être déplacer d’ailleurs. » dit-elle finalement. « But I'm fine. » La brune afficha alors un sourire forcée. « J’ai juste un eu fait la fête hier et… tu vois quoi. » La russe n’avait vraiment pas besoin de savoir en quoi avait exactement consisté la fête de Coleen.

Karina avait promis à Coleen qu’elle la laisserait tranquille. C’était dur et elle ne voulait pas s’éloigner de sa meilleure amie mais c’était nécessaire. Coleen avait assez souffert par sa faute et elle ne voulait plus que cela se reproduise. Seulement, après avoir entendu son message plus qu’inquiétant, la russe n’avait pas hésité une seule seconde à se rendre chez l’australienne, se fichant complètement de l’accueil qu’elle pourrait recevoir. La jeune femme comptait toujours énormément pour elle et si elle avait un problème et qu’elle pourrait l’aider, elle le ferait. En fait, autant que possible, elle s’était dit qu’elle se débrouillerait toujours pour veiller sur son amie, de loin. Elle n’aurait pas pensé une seule seconde réveiller Coleen. Ce n’était pas comme ça qu’elle allait gagner des points et encore moins avec le vacarme qu’elle avait apparemment fait. Tant pis hein, ce qui était fait était fait mais elle ne voulait pas donner une raison de plus à Coleen de la haïr. Elle finit par s’excuser, clairement mal à l’aise. « Ça ne fait rien. » Pinçant les lèvres, elle hocha la tête sans trop oser regarder l’australienne. Elle n’arrivait pas à déchiffrer son attitude et ne savait vraiment pas comment réagir. Elle lui demanda ensuite si tout allait bien, visiblement cela avait l’air d’aller mais elle ne pouvait pas savoir, comme ça. Après, elle prenait le risque que Coleen lui balance que ce n’était en rien de ses affaires mais elle pouvait toujours tenter. « Hmmm. Pour être tout à fait honnête, je n’ai aucun souvenir de t’avoir appelé mais si tu le dis. » Le contraire aurait été étonnant en fait. « Oh… » Elle la regarda quelques secondes en silence. « Mais tu la fais… Je ne me serais pas permise de venir sinon. » Une promesse était une promesse et pour autant qu’elle en savait, Coleen n’avait pas envie de la voir. Plus jamais. Elle aurait peut-être mieux fait de s’abstenir de venir en tout cas. Surtout qu’elle n’avait pas l’air d’être la bienvenue ici, un chien lui reniflait les pieds et semblait très hostile. Elle se rapprocha inconsciemment de la porte d’entrée. « Oh si, tu fais ce que tu veux écoutes. Et c’est très gentil de t’être déplacer d’ailleurs. » Là encore, elle ne savait pas si Coleen était en train de l’ « attaquer » ou non. Elle était tellement perdue… « C’était sur le chemin. » répondit-elle en haussant les épaules. « Et puis je ne savais pas si je pouvais mais… » Mais elle n’avait pas envie de tourner le dos à celle qu’elle considérait encore comme son amie. Elle se stoppa, ne préférant pas continuer à parler. A la place elle préféra regarder Coleen dans les yeux. « But I'm fine. » Son sourire n’était pas très convaincant. « J’ai juste un eu fait la fête hier et… tu vois quoi. » « Ton anniversaire. » répondit-elle en souriant légèrement. Elle avait voulu lui envoyer un message mais là aussi elle n’avait pas été sûre qu’il soit très bien abstenu. Heureusement qu’elle avait eu l’esprit absorbé par le travail la veille. « Je… » Karina toussota, s’éclaircissant la voix. « Je devrais peut-être y aller si tout va bien alors ? Je voulais juste m’en assurer. » Elle n’était vraiment pas certaine que Coleen aille bien et elle n’avait pas envie de partir tout de suite mais est-ce que Coleen voulait vraiment d’elle ici ?

En voyant Karina devant sa porte, Coleen se demanda un moment ce qui avait bien pu amener la jeune femme là. Elle n'en dit néanmoins rien sur le moment et s'écarta simplement pour laisser la russe. Celle-ci lui apprit ensuite qu'elle était venue suite à un appel qu'elle aurait reçu. Bien sûr, Coleen n'avait pas un traître souvenir de tout ça mais cela n'avait rien de bien étonnant en fait. L'australienne avoua donc ça à la jeune femme. « Oh... Mais tu la fais… Je ne me serais pas permise de venir sinon. »  Forcément, l'autre ressentait tout de suite le besoin de se justifier. Coleen supposait que ça non plus n'avait rien d'étonnant vu l'état actuel de leur relation. « Mais je te crois hein. » dit-elle en fronçant les sourcils. Là-dessus au moins, elle pouvait bien avoir confiance. Surtout qu'elle savait que même si elle avait voulut vérifier, il lui aurait juste suffit de sortir son téléphone. En tout cas, l'australienne se mettrait particulièrement cordiale avec celle qui avait été sa meilleure amie pendant si longtemps et elle continuant sur sa lancée en disant à Karina que c'était très gentil de sa part de s'être déplacer. Elle pouvait bien lui reconnaître ça, à défaut de savoir si elle était contente de la voir ou non. «  C’était sur le chemin. » « Hmmm. » Là déjà, Coleen avait plus de mal à croire en ce qu'elle venait de dire. Enfin soit. « Si tu le dis. » fit-elle en haussant les épaules. Elle allait au moins faire semblant d'y croire comme ça. « Et puis je ne savais pas si je pouvais mais… »  Coleen attendit la suite de la phrase de Karina mais rien ne vint. Elle lui lança donc un regard interrogateur. « Mais ? » Elle n'était pas forcément d'humeur ni en état de jouer à deviner la fin des phrases de la russe aujourd'hui. Karina voulut ensuite savoir si elle allait bien et Coleen lui assura que c'était le cas, tout en essayant de se montrer la plus convaincante possible. Ce n'était pas chose facile parce que, si l'inverse n'était plus réciproque, Coleen pouvait toujours affirmer que Karina la connaissait sûrement mieux que personne. Elle précisa ensuite qu'elle avait un peu trop fait la fête hier. La brune serait peut-être un peu plus convaincue comme ça. « Ton anniversaire. » L'australienne hocha la tête. « Ouais c'est ça. » répondit-elle mollement. « Mon anniversaire. » Le meilleur au monde. Tellement qu'elle avait du retenir une grimace en disant ça. « Je… Je devrais peut-être y aller si tout va bien alors ? Je voulais juste m’en assurer. » C'est en l'entendant dire ça que Coleen eut la certitude que la présence de la jeune femme ne la dérangeait pas tant que ça. Elle n'aurait pas eu un pincement au cœur à l'idée de la voir partir sinon, non ? « Euh. Ouais, j'imagine, si tu veux. » finit-elle par dire sans toujours être convaincue. Mais que pouvait-elle dire d'autres ? Elle avait l'impression qu'un mur s'était dressé entre elle et Karina et elle ne voyait vraiment pas comment passer au delà de ça. « Ou tu pourrais juste prendre un café. Juste histoire de ne pas t'être déplacée pour rien hmmm. » Elle ne savait même pas pourquoi elle venait de dire ça.

Coleen semblait sceptique quant à ce que disait Karina pour justifier sa présence. La russe ne savait pas si c’était parce qu’elle ne voulait pas la voir et qu’elle désirait se débarrasser d’elle aussi vite que possible ou parce que c’était trop absurde. « Mais je te crois hein. » Karina hocha légèrement la tête. En même temps, elle n’aurait pas eu intérêt à mentir là-dessus parce que l’australienne aurait pu vérifier facilement ses dires. Elle la remercia ensuite de s’être déplacée et la russe ne savait toujours pas dire si elle était sincèrement désolée ou non. Elle n’arrivait plus à interpréter les expressions et les paroles de son amie depuis quelques temps. Comme elle lui en voulait, elle avait surtout l’impression que tout ce qu’elle disait l’attaquait plus qu’autre chose. Elle lui expliqua donc que son appartement était sur le chemin pour rentrer chez elle depuis l’hôpital. « Hmmm. » Sur le chemin avec un petit détour quand même. Coleen semblait l’avoir compris d’ailleurs. « Si tu le dis. » « Oui. Je tenais à venir je t’ai dit, donc détour ou pas… » L’australienne n’aurait pu la faire changer d’avis pour rien au monde en fait. Elle ajouta une phrase qu’elle préféra laisser en suspens. « Mais ? » Elle soupira pour se donner un peu de « courage », elle allait devoir parler. « Mais je ne voulais pas te laisser tranquille comme je te l’avais promis. Je n’ai pas pu m’empêcher de m’inquiéter. » Coleen n’allait peut-être pas lui en vouloir pour ça mais bon, une promesse était une promesse… Même si quelque part, si Coleen l’avait appelée ELLE, ce n’était pas pour rien. Inconsciemment, elle avait voulu qu’elle vienne sans doute. Mais bon visiblement elle allait bien. Enfin selon ce qu’elle disait mais Karina ne pouvait pas s’empêcher d’en douter un peu. Elle repensa au fait que c’était son anniversaire la veille et comme elle avait dû bien le fêter, son état était peut-être normal. L’alcool n’était jamais très bon pour personne… « Ouais c'est ça. Mon anniversaire. » « Bon anniversaire, quand même. » se risqua-t-elle à dire comme elle ne le lui avait toujours pas souhaité. A présent elle devait sans doute s’en aller. Elle vu ce qu’elle voulait voir donc elle n’avait pas de raison de rester à présent, surtout avec Coleen qui semblait vouloir qu’elle s’en aille depuis le début.« Euh. Ouais, j'imagine, si tu veux. » La russe hocha la tête et commença à s’avancer vers l’entrée jusqu’à ce que la voix de Coleen ne l’interrompe. « Ou tu pourrais juste prendre un café. Juste histoire de ne pas t'être déplacée pour rien hmmm. » Elle n’avait pas le sentiment de s’être déplacée pour rien. Mais elle n’allait pas laisser passer une occasion pareille, l’australienne faisait un énorme pas dans sa direction là. « Je veux bien un café, oui. » répondit-elle avec un léger sourire avant de se pincer les lèvres.

Coleen eut un peu de mal à croire Karina quand celle-ci déclara qu'elle s'était arrêté ici parce qu'en plus, c'était sur son chemin. Enfin, elle ne savait pas où était Karina avant de venir ici (et elle ne voulait certainement pas le savoir) mais il y avait quand même de très fortes probabilités pour que ce que dise la russe soit faux. « Oui. Je tenais à venir je t’ai dit, donc détour ou pas… » Ah, déjà, elle devait être un peu plus honnête en mentionnant que c'était un détour. Coleen pencha la tête. « C'est tout à ton honneur. » fit-elle en haussant les épaules. Elle se montrait vraiment très... polie avec Karina aujourd'hui. Elle était plutôt fière d'elle même si on ne faisait pas plus impersonnel comme réponse. La russe recommença ensuite à parler mais laissa sa phrase en suspens. Pas décidée à devoir deviner la suite, Coleen l'interrogea pour savoir ce que la brune avait bien pu vouloir dire. « Mais je ne voulais pas te laisser tranquille comme je te l’avais promis. Je n’ai pas pu m’empêcher de m’inquiéter. » Oh, si ce n'était que ça alors, l'australienne haussa les épaules. « Ce n'est pas grave. » répondit-elle en levant la tête vers Karina. Elle croisa le regard de son 'amie' quelques secondes et finit par détourner la tête. Elle lui assura par la suite qu'elle n'avait aucune raison de s'inquiéter par ce qu'elle allait très bien. Elle avait juste un peu bu. Pour son anniversaire. Elle avait juste mentionné son anniversaire parce que Karina s'en était souvenue. Sinon, elle n'aurait sûrement rien dis. « Bon anniversaire, quand même. » La brune pinça les lèvres en l'entendit dit ça. « Merci. » répondit-elle un peu tendue. Parce que niveau bon anniversaire, on pouvait faire mieux franchement.


Coleen aurait dut être soulagé que la russe décrète qu'il était temps de partir juste après. Mais elle ne l'était pas vraiment. Elle avait les idées très embrouillées et c'était encore plus vrai au sujet de ce qu'elle pensait de Karina. D'ailleurs, sans qu'elle comprenne vraiment pourquoi, elle proposa ensuite à Karina de prendre un café. « Je veux bien un café, oui. » L'australienne hocha la tête te se rendit dans la cuisine pour s'occuper de la préparation du café. Il n'y en avait plus dans la cafetière mais fort heureusement, leur machine à expresso marchait encore très bien. Elle revint donc bien vite retrouvé la brune. « Tiens. » fit-elle e lui tendant le café. « Tu veux quelque chose avec ? » demanda-t-elle ensuite. Après ça, le silence s'installa et Coleen dit encore se creuser la tête pour trouver quelque chose à dire. Elle aurait mérité une médaille parce que c'était un exercice difficile et qu'en plus ça lui donnait mal à la tête. « Alors, Karina, comment tu vas ? » Elle avait eu beau essayer, elle n'avait rien trouver de mieux à dire que ça.

« C'est tout à ton honneur. » Coleen était décidément cordiale avec elle aujourd’hui. Karina ne s’était franchement pas attendue à ça, elle était venue avec la crainte de se faire rejeter et renvoyer chez elle comme une malpropre mais il n’en avait rien été de tout ça. Enfin, la jeune femme avait bien senti l’australienne tendue et pas très à l’aise mais au fur et à mesure que la conversation avançait, cela semblait aller mieux. Et elle ne pouvait pas vraiment s’en plaindre même si elle préférait continuer à marcher sur des œufs pour le moment. Elle avait trop peur de se faire trop d’espoir pour rien. Elle ne répondit rien à Coleen, estimant que cela ne servait à rien d’en rajouter une couche, Coleen devait avoir compris que cela ne la dérangeait pas. Les deux jeunes femmes n’avaient pas encore fait un grand pas en avant mais la russe sentait qu’elles avançaient quand même un peu. Karina s’excusa ensuite d’être venue parce qu’elle lui avait promis qu’elle ne chercherait pas à la revoir. Mais voilà, elle n’avait pas pu tenir sa promesse en écoutant son message et elle tenait à ce que Coleen le sache. Parce qu’elle n’était encore pas certaine qu’elle ne lui en veuille pas pour être venue la déranger chez elle. « Ce n'est pas grave. » Elle n’était pas encore très convaincue mais bon… Ce n’était pas elle qui avait le droit de douter de quoi que ce soit. Un court instant, son regard croisa celui de Coleen et cela la rendit encore plus mal à l’aise, d’autant plus que l’australienne l’avait détourné rapidement. Elle ne bougea pas pendant quelques instants puis toussota pour se redonner une contenance. Elle choisit ensuite de souhaiter un bon anniversaire à Coleen même si c’était peut-être un peu malvenu… Mais elle ne se voyait juste pas ne pas le faire. C’était important quelque part. « Merci. » La russe ne sut pas si elle était tendue parce qu’elle n’avait pas aimé qu’elle le lui souhaite ou parce qu’elle n’avait pas passé un si bon anniversaire que ça… Comme elle lui avait assuré que tout allait bien, Karina n’insista pas. Elle décida à la place de partir mais fut rattrapée juste avant qu’elle ne sorte par Coleen qui lui proposait de rester encore. Si elle s’était attendue à ça… Elle eut du mal à croire au début mais finit par accepter parce qu’elle aurait été stupide de laisser passer une occasion pareille. « Tiens. » « Merci. » répondit Karina en s’emparant de la tasse. Elle attendit néanmoins qu’il refroidisse avant de le porter à sa bouche. « Tu veux quelque chose avec ? » Elle secoua la tête. « Ça ira… Merci. » Elle se répétait… Est-ce que Coleen voyait qu’elle était nerveuse ? Non parce qu’elle avait l’impression de transpirer la nervosité. « Alors, Karina, comment tu vas ? » Encore plus avec la question qu’elle venait de lui poser. Elle baissa immédiatement la tête sur son café et tenta d’une boire une gorgée même s’il était brûlant. Elle ne savait pas quoi répondre à cette question même si elle préférait ça au silence. Elle prit le temps de reposer lentement sa tasse sur la table avant de répondre : « Hum je suis un peu fatiguée. J’ai eu pas mal d’opérations importantes ces derniers temps… » Elle avait cru bon de devoir préciser ça, histoire que Coleen ne pense pas à son autre activité qui l’épuisait aussi mais dont elle ne désirait pas parler. « Tu as réussi à trouver du boulot, toi ? » Elle n’allait quand même pas une nouvelle fois lui demander comment elle allait, elles avaient assez fait le tour de la question déjà.

Beaucoup de blabla, du blabla, encore du blabla pardon

Coleen était sûrement plus surprise encore que Karina pour avoir inviter celle-ci à rester plus longtemps. Le temps de prendre un café en fait. Elle pensait pourtant qu'elle avait hâte de se débarrasser de la russe. Mais bon, il fallait croire que ça ne devait pas être totalement le cas. La preuve encore, Coleen ne regretta presque pas de l'avoir invité quand Karina accepta effectivement de rester un peu plus là. Même si elle voyait mal ce qu'elles allaient pouvoir se dire en fait. Elle servit sa tasse de café à Karina qui la remercia. Par la suite, elle lui demanda aussi si elle voulait quelque chose d'autres avec. N'importe quoi. Elle disait surtout ça en fait pour combler le blanc qui s'annonçait dans la conversation maintenant. Parce que rien n'avait changé, les deux jeunes femmes n'avaient toujours rien à se dire. « Ça ira… Merci. » La brune hocha la tête. Tant pis alors, elle n'allait pas pouvoir s'occuper en fouillant dans ses placards à la recherche de nourriture. Du coup, maintenant, il fallait qu'elle trouve quelque chose à dire, elle et Karina n'allaient pas se regarder dans le blanc des yeux jusqu'à ce que la russe parte. A défaut de trouver mieux, Coleen finit donc par demander à son ancienne amie comment elle allait. Pas qu'elle s'en soucie réellement en fait c'était plus... histoire de faire la conversation. « Hum je suis un peu fatiguée. J’ai eu pas mal d’opérations importantes ces derniers temps… » « Ah oui c'est vrai. Tu sauves des vies. » fit Coleen avec un sourire sans joie. Ceci était un peu ironique. Soit. Elle releva la tête vers Karina et regretta un peu ses paroles. « Pardon. Je ne voulais pas dire ça. » Elle se mit ensuite à jouer avec un bouchon de bouteille qui traînait sur la table. C'était une excellente occupation en fait. « Tu as réussi à trouver du boulot, toi ? » L'australienne leva la tête. « Euh... ouais. » répondit-elle alors. « Je ne savais même pas que tu savais que je cherchais du boulot. » ajouta-t-elle en haussant les épaules. Non parce qu'elle n'avait vraiment pas parler à Karina depuis au moins une éternité.

Karina aurait dû partir maintenant. Elle n’en avait pas spécialement envie mais elle sentait que c’était le moment parce qu’elle ne voyait pas ce qu’elle avait à dire ou faire de plus. Sauf que Coleen choisit de la retenir et de lui offrir du café. La russe y vit là un espoir, minuscule mais présent, qu’elle pourrait réussi à retrouver une relation normale et qu’aucune des deux ne serait plus mal à l’aise en la présence de l’autre. Le chemin serait long mais Karina sentait qu’elles commençaient à s’y engager. L’australienne lui amena une tasse comme promis et elle commença par l’entourer de ses mains, appréciant la chaleur que celle-ci dégageait. Il y eut un blanc. Il n’y avait rien d’étonnant à cela, elles n’avaient plus grand-chose à se dire maintenant. Coleen avait sans doute en tête tout un tas d’horreurs sur la brune qui se révèleraient surement vraies à présent, elle devait penser qu’elle ne serait pas capable de parler d’autre chose que ça. Finalement, Coleen brisa la glace et demanda à Karina comment elle allait. C’était une question basique à laquelle la brune avait pourtant du mal à répondre. Elle choisit finalement de lui parler de l’hôpital et des vies qu’elle sauvait. « Ah oui c'est vrai. Tu sauves des vies. » Moui, peut-être pas la réponse la plus intelligente en fait. Elle baissa la tête à la pique de Coleen. Ca faisait mal mais c’était tout à fait mérité. « Pardon. Je ne voulais pas dire ça. » Toujours tête baissée, la brune secoua rapidement la tête tout en martyrisant ses lèvres. « Non, non, tu en as tout à fait le droit. » répondit-elle d’une petite voix avant de finalement relever la tête sur l’australienne. Toutefois, ce n’était pas un sujet sur lequel elle pensait qu’il était utile d’épiloguer parce que cela impliquait beaucoup plus que son travail. Elle garda donc le silence en attendant de trouver quelque chose pour détourner la conversation d’elle. Le seul problème était qu’il n’était plus naturel pour elle de vouloir tout savoir de la vie de Coleen, enfin… Avant elle n’aurait rien eu à demander, la jeune femme lui aurait tout raconté de toute façon. Elle lui demanda quand même si elle avait retrouvé du travail. « Euh... ouais. » Karina hocha la tête avec un léger sourire. « Je ne savais même pas que tu savais que je cherchais du boulot. » « Hmm, on en parlait déjà, avant… Enfin, on en a déjà parlé j’en suis sûre. » se justifia-t-elle immédiatement. « Et tu as trouvé quoi ? Ça te plait ? »

On aurait pu croire que si Coleen avait fini par inviter Karina à prendre le café c'est parce qu'elle était un peu mieux disposée à l'égard de celle qui avait été pendant longtemps son amie. Mais en fait, à la première occasion venue, l'australienne n'avait pas pu s'empêcher de lui lancer une petite pique. Elle avait demandé à la russe si elle allait bien et celle-ci lui avait expliqué qu'elle était un peu fatiguée à cause des grosses opérations qu'elle avait eu la veille. Parce qu'elle sauvait des vies. Coleen l'avait presque oublié et c'est ce qu'elle avait fait remarqué à voix haute sur un ton très ironique. Elle se rendit compte de ce qu'elle venait de dire en voyant Karina baisser tête et elle s'excusa. Elle ne voulait pas blesser la brune. Pas intentionnellement en tout cas. « Non, non, tu en as tout à fait le droit. » Coleen l'observa quelques secondes. « Oui je sais. » répondit-elle alors. Elle n'avait pas besoin que Karina lui donne son accord pour ça. « Mais ce n'est pas ce que je voulais dire quand même. » Well, leur conversation s'annonçait mal finalement. Enfin, si on pouvait vraiment dire conversation parc qu'elle n'avait pas grand-chose à se dire. Après ce bref échange, le regard de Coleen se fixa sur le mur devant elle et elle n'ajouta rien d'autres. Ce fut Karina qui cette fois brisa à nouveau le silence en demandant si elle avait trouvé un nouveau boulot. L'australienne confirma que c'était effectivement le cas et s'étonna ensuite parce qu'elle ne se souvenait pas avoir aborder ce sujet avec Karina. En même temps, ça remontait un peu maintenant. « Hmm, on en parlait déjà, avant… Enfin, on en a déjà parlé j’en suis sûre. » La brune haussa les épaules. « Possible. » accorda-t-elle alors. « C'est vrai que j'en avais marre depuis longtemps. » Et puis avec les récents événements, elle avait bien compris qu'elle avait bien assez de mal à gérer ses propres problèmes pour que la psycho soit une voie qui lui convienne vraiment. « Et tu as trouvé quoi ? Ça te plait ? » « Euh, dans un salon de thé. » l'informa-t-elle alors. « Et oui ça va. Ca m'occupe disons. » C'était bien mieux que de tourner en rond chez elle en cela.

Les choses n’étaient peut-être pas si bien engagées que ça finalement. Coleen faisait vraiment un effort là et Karina y avait un début d’espoir pour que leur relation finisse par s’arranger un jour mais dès qu’elles avaient commencé à vouloir discuter, les choses étaient redevenues difficiles. Aucune des deux ne trouvaient quoi dire et Karina ne se sentait pas encore tout à faire sûre pour se permettre de parler si elle n’y était pas invitée. D’ailleurs même quand elle répondait aux questions de Coleen, elle avait l’impression de faire l’équilibriste au-dessus d’un volcan : tout ce qu’elle dirait serait surement mal interprété par Coleen qui aurait de toute façon raison d’envoyer des piques à la russe comme elle venait de le faire là. Après ce qu’elle avait vécu par sa faute, elle avait le droit de ne plus la croire et surtout il devait être difficile de sortir tout ce qu’elle savait de sa tête. « Oui je sais. » Karina pinça les lèvres et baissa le regard sur sa tasse de café. Elle avait bien envie de s’y noyer en cet instant. Peut-être qu’elle aurait mieux fait de partir et de ne pas accepter ce café en fin de compte. « Mais ce n'est pas ce que je voulais dire quand même. » Karina hocha la tête sans relever le regard, prenant le temps de se redonner une contenance avant de le faire. « D’accord. » fit-elle finalement en se remettant à regarder Coleen. Elle aurait voulu ajouter qu’elle le méritait de toute façon mais l’australienne en aurait sans doute profité pour l’enfoncer un peu plus. Après un nouveau blanc où la brune put finir son café, celle-ci fut celle qui brisa le silence en demandant à Coleen si elle avait trouvé du travail. Elle fut étonnée qu’elle soit au courant de ça d’ailleurs, leur dernière conversation remontait à si longtemps qu’elle ne devait pas se souvenir de quoi elles avaient parlé. « Possible. » Au moins elle ne la contredisait pas, il y avait du progrès. « C'est vrai que j'en avais marre depuis longtemps. » Karina hocha doucement la tête. « Tu as arête sans regret alors ? » demanda-t-elle juste parce qu’elle ne pourrait pas rester silencieuse tout le temps. Elle était prête à faire des efforts pour qu’aucun malaise ne s’installe. Elle demanda ensuite à l’australienne où elle travaillait et si ça lui plaisait. « Euh, dans un salon de thé. Et oui ça va. Ça m'occupe disons. » « C’est le principal alors. » Elle marqua ensuite une pause pour observer sa tasse et relever le regard d’un air pas très assure. « Je passerais voir un jour, à l’occasion… Si tu veux bien. »

Coleen avait bien tenté de faire la conversation un peu. Mais tous ses efforts avaient été anéanti lorsqu'elle n'avait pas pu s'empêcher de lancer une pique à la russe. Elle ne voulait pas vraiment le faire et s'excusa aussitôt mais bon, elle supposait que le mal était déjà fait. Le problème, c'est qu'elle ne voyait pas quel sujet elles pouvaient bien aborder ensemble sans que le sujet ne dérape. Il y aurait toujours quelque chose. C'est pour ça qu'elle ne chercha pas plus quoi dire après et que le silence s'installa à nouveau. Jusqu'à ce que Karina ne le brise. Elle avait bien fait tiens. Elle voulait savoir si Coleen avait trouvé un boulot et l'australienne lui avait répondu même si elle ne se souvenait pas avoir déjà évoquer ça avec Karina. Quoique en fait... c'était tout à fait possible. Le fait que ses études la faisait chier n'avait rien de nouveau. « Tu as arête sans regret alors ?  » Coleen hocha la tête. « Sans regrets, aucuns.  » assura-t-elle alors. « Et puis soyons honnête, ce n'est pas comme si ça m'aurait mener à grand-chose. A part psy et j'aurais été la pire psy au monde. » Elle laissa échapper un petit rire sans joie. Gosh, c'est vrai que c'était plus que risible d'imaginer ça. Elle lui parla en fait du fait que c'était dans un salon de thé qu'elle avait trouvé un boulot. Elle ne savait pas si elle aimait ça mais elle trouvait juste bien parce que ça l'occupait. Et c'était juste ce qu'il lui fallait en fait. « C’est le principal alors.  » Coleen hocha une fois de plus la tête. Elle ne savait plus que faire ça il semblait, en réponse à tout ce que Karina lui disait. « Je passerais voir un jour, à l’occasion… Si tu veux bien.  » Coleen releva la tête vers la russe et lui fit un sourire timide. « Oh oui, ça me ferait plaisir.  » répondit-elle un peu surprise de constater qu'elle était sincère. « Je te montrerais comme je travaille tellement bien. » se vanta-t-elle alors légèrement.