Suite à sa mauvaise rencontre avec les italiens, Karina s’était rendue chez Coleen dans l’espoir que celle-ci l’aide. Parce que c’était plus près, parce qu’elle ne pensait pas pouvoir arriver jusqu’à l’hôpital, parce qu’une part d’elle espérait que rien n’ait changé dans leur relation et qu’elle accepterait de l’aider. Rien ne lui avait garanti que ce soit le cas et qu’elle ne la laisse pas mourir sur son palier. Heureusement, elle ne l’avait pas fait et elle avait même accepté de la recoudre – plus ou moins bien, elle ne pouvait pas être trop exigeante compte tenu des circonstances – malgré son refus quasi persistant au début. Ceci lui avait permis d’attendre l’arrivée d’un médecin et d’arriver à l’hôpital en vie. Bon elle était presque inconsciente mais elle était vie passée en salle d’opération. Elle ne savait pas combien de temps elle y était restée mais elle s’était réveillée le lendemain matin et c’était tout ce qui comptait.

Cela faisait deux jours qu’elle était là à présent. La jeune femme ne se sentait toujours pas en pleine forme – elle avait quand même perdu beaucoup de sang et son estomac avait pas mal morflé – mais elle savait qu’elle allait s’en sortir à présent et elle était un peu plus capable de positiver. Elle ne savait même pas si elle avait hâte de sortir d’ici. Cet hôpital était sa vie après tout, c’était là qu’elle passait le plus clair de son temps et elle n’avait vraiment rien qui l’attendait dehors. Rien de réjouissant en tout cas… Alors qu’elle était en train de dormir, Karina fut réveillée par quelqu’un qui frappait à la porte. Son sommeil était plutôt léger et elle somnolait plus qu’autre chose en fait. Elle ouvrit donc les yeux et tourna la tête vers l’entrée de la pièce pour voir de qui il s’agirait. Elle ne s’attendait pas franchement à ce que ce soit le cas mais elle espérait que ce n’était pas quelqu’un de sa famille. Elle n’eut pas à attendre bien longtemps pour voir qu’il n’en était rien : plus surprenant, il s’agissait de Coleen. Karina la regarda, alors qu’elle avançait vers elle, d’un air étonné. « Tu es venue. » remarqua-t-elle d’une voix encore un peu endormie. Elle était quand même contente de la voir.

Coleen arriva aux abords de l'hôpital et hésita un moment en fait. Elle pouvait toujours faire demi-tour. Elle ne savait pas ce qu'il lui était passé par la tête, ça avait été une étrange idée de vouloir venir ici. Après tout, ce n'est pas parce que Karina avait faillit mourir chez elle ni parce que l'australienne lui était venue en aide à ce moment-là que ça changeait quoique ce soit au fond du problème. Au contraire même, le fait que la russe soit venue sonner à moitié morte à sa porte deux jours plus tôt aurait plutôt du inciter Coleen à garder d'autant plus ses distances. Mais non, il fallait croire que ça avait juste eut l'effet inverse sur l'australienne puisque au lieu de rentrer chez elle en revenant du boulot aujourd'hui, elle avait choisit de prendre à la place la direction de l'hôpital. Elle avait juste besoin de s'assurer que Karina était ok. Et après, elle repartirait.

La jeune femme pénétra dans le hall de l'hôpital et alla se renseigner à propos de la chambre que son amie occupait. Une fois après avoir obtenu sa réponse, elle s'arrêta rapidement à la boutique de l'hôpital pour acheter un truc et prit la direction qu'on lui avait indiqué et s'arrêta devant le numéro de chambre qui correspondait. Elle hésita encore brièvement et se décida à frapper. Sans attendre de réponse, Coleen entra dans la chambre et aperçut presque aussitôt Karina, qui avait la tête tourné vers elle. « Hey. » déclara alors la brune en s'avançant vers elle.  « Tu es venue. » Coleen hocha la tête. « Hmm, oui. Je ne te dérange pas j'espère ? » Non parce qu'à ce qu'elle pouvait voir, la russe n'avait pas l'air très réveillée. A moins que c'était juste le fait qu'elle ne soit pas vraiment en forme. « Commet tu te sens ? » demanda ensuite l'australienne, vraiment concernée par la question. Elle se souvint alors de ce qu'elle était passé acheter juste avant de venir là. « Tiens. » Elle lui tendit la boîte de chocolat. « Je t'ai acheté quelque chose. Enfin c'est rien mais bon. » Elle haussa les épaules. C'était juste histoire de ne pas venir les mains vides.

Karina était juste épuisée. Elle était bien placée pour savoir à quel point il était difficile de se remettre de ce qu’elle avait vécu mais maintenant qu’elle le vivait ça lui semblait encore pire que ça. C’était plus facile quand on n’était pas concerné et qu’on le vivait juste de loin… Elle n’allait pas non plus jusqu’à souhaiter être morte pour ne plus avoir à souffrir mais quand même. Pour bien des raisons il aurait été préférable qu’elle ne se rende pas chez Coleen ce soir-là. En passant sur celle qui était la plus évidente, il y en avait une autre toute aussi logique : si elle était allée à l’hôpital plus tôt elle aurait eu une convalescence moins longue ou en tout cas moins douloureuse. Soit. Elle était là maintenant et en voie de guérison et c’était le principal. Sans qu’elle s’y attende le moins du monde et alors qu’elle somnolait comme elle le faisait depuis deux jours, on frappa à la porte. La personne n’attendit pas avant d’entrer et la russe put constater qu’il s’agissait de Coleen, ou la dernière personne qu’elle ce serait attendue à voir. Elle avait espéré qu’elle vienne bien sûr mais elle n’avait jamais pensé qu’elle puisse le faire. « Hmm, oui. Je ne te dérange pas j'espère ? » Karina tenta de se redresser pour être un peu plus présentable puis secoua la tête. « Non… Comme tu peux le voir je ne suis pas très occupée et je n’ai pas grand-chose à faire ici. » Donc vraiment elle était contente de la voir. « Commet tu te sens ? » La brune soupira. « J’ai connu mieux mais j’ai eu de la chance, alors… » Elle regarda longuement l’australienne en silence avant de reprendre la parole : « Et toi ? » Elle hésita à s’excuser une énième fois mais décida finalement de ne pas le faire. « Tiens. » lui fit ensuite Coleen en lui tendant une boite de chocolat. « Je t'ai acheté quelque chose. Enfin c'est rien mais bon. » La russe s’en empara et se mit à sourire. « C’est parfait, merci beaucoup. » répondit-elle en posant la boite sur sa table de chevet. Elle pointa ensuite le fauteuil à côté de son lit. « Tu peux t’asseoir si tu veux. » Elle ne savait pas vraiment si elle comptait rester ou non…

Coleen n'avait pas pu s'empêcher d'aller voir Karina quand même. Elle pouvait blâmer la russe autant qu'elle voulait et lui dire qu'elle n'était pas capable de rester loin d'elle, le fait était que Coleen n'était pas mieux. Elle n'aurait pas pris la direction de l'hôpital aujourd'hui sinon. Elle hésita plein de fois sur le chemin mais au final, elle se retrouva quand même à frapper à la porte de la chambre de son amie. Elle n'attendit pas vraiment de réponses de l'autre pour entrer et se soucia seulement après de savoir si elle ne dérangeait pas Karina. « Non… Comme tu peux le voir je ne suis pas très occupée et je n’ai pas grand-chose à faire ici. » Coleen hocha la tête. « Oui, je sais mais tu pourrais avoir envie de dormir. » fit-elle alors. « Ou... tu pourrais ne pas vouloir me voir aussi. » Elle l'aurait compris aussi. Parce que même si Karina était très loin d'être irréprochable, Coleen n'avait pas été forcément très cool quand la russe était venue. Elle était mourante et la brune n'avait peut-être pas bien fait de passer ses nerfs sur l'autre à ce moment-là. Soit, Coleen lui demanda ensuite comment elle se sentait ce qui en fait n'était pas forcément la question la plus appropriée du monde. « J’ai connu mieux mais j’ai eu de la chance, alors… » Coleen hocha la tête aussitôt. Beaucoup de chance oui et c'était pour le mieux. Elle n'aurait pas vraiment voulu que Karina meurt. « Et toi ? » Coleen haussa les épaules. « Ca va. » répondit-elle simplement. Comme elle ne savait pas quoi ajouter maintenant, elle était bien contente d'avoir pensé à aller acheter quelque chose à al boutique de l'hôpital, ça lui laisser quelque chose d'autres à faire. Elle la tendit donc à Karina, à défaut d'être capable de lancer la conversation, c'était déjà ça. « C’est parfait, merci beaucoup. » Coleen eut un petit sourire. « C'est rien du tout. Ils viennent de la boutique de l'hôpital. Je ne pense même pas qu'ils fassent de bons chocolats là-bas. » Donc bon, elle avait dut lui offrir des chocolats dégueux du coup. Pas top. Karina indiqua ensuite un fauteuil près de son lit. « Tu peux t’asseoir si tu veux. » Coleen hocha la tête et s'installa alors sur le siège. Elle laissa ensuite son regard aller autour d'elle avant de reprendre la parole. « Qu'ont dit les médecins ? Ca va te prendre du temps pour te remettre ? » demanda-t-elle alors curieuse.

Même si elle était fatiguée et qu’elle avait envie de dormir comme tout le temps, Karina était très contente de voir Coleen. Elle aurait été contente de voir n’importe qui parce que cela faisait deux jours qu’elle ne voyait personne à part les infirmières et surtout parce qu’elle n’aurait pensé voir l’australienne. C’est pour cette raison qu’elle était d’autant plus contente de la voir et qu’elle pouvait passer outre sa fatigue pour passer un peu de temps avec elle. Donc non, contrairement à ce qu’elle semblait penser, elle ne la dérangeait pas. « Oui, je sais mais tu pourrais avoir envie de dormir. » La russe secoua la tête. « C’est ce que je fais à longueur de journée. » Et cela ne lui en donnait pas moins envie en plus. « Ou... tu pourrais ne pas vouloir me voir aussi. » « Ne pas vouloir te voir ? » répéta Karina en fronça les sourcils. C’était une idée étrange et si quelqu’un aurait pu ne pas vouloir voir quelqu’un d’autre ça aurait plus dû être Coleen. « Pourquoi penses- tu ça ? C’est plutôt toi qui ne devrait pas vouloir me voir. » Elle lui était d’autant plus reconnaissante d’être venue du coup. Mais oui, après tout ce qu’elle lui avait fait et ce que l’australienne lui avait dit en retour, comme quoi elle ne devait plus venir l’embêter, elle ne pensait pas qu’elle serait venue d’elle-même comme ça. Passée la surprise, Coleen lui demanda comment elle allait et elle lui répondit qu’elle avait connu mieux avant de lui retourner la question. « Ca va. » répondit alors Coleen. Karina hocha donc la tête à son tour, n’insistant pas là-dessus puisqu’elle en avait l’air convaincue. Avant que le silence ne s’installe et ne redevienne gênant, l’australienne tendit une boite de chocolats à la russe. « C'est rien du tout. Ils viennent de la boutique de l'hôpital. Je ne pense même pas qu'ils fassent de bons chocolats là-bas. » Cette dernière se mit à rire doucement. « Eh bien je te dirais ça quand je pourrais manger de nouveau normalement. » Son estomac avait pas mal morflé, alors c’était un peu compliqué. « Mais si tu veux, tu peux toi. Enfin qu’ils soient bons ou pas n’est pas important, c’est surtout le geste qui compte. » Et elle appréciait vraiment qu’elle ait fait ça. Elle l’invita ensuite à s’asseoir si jamais elle comptait rester, elle n’allait quand même rester debout indéfiniment. « Qu'ont dit les médecins ? Ca va te prendre du temps pour te remettre ? » Karina soupira avant de baisser un peu les yeux. « Que j’ai eu beaucoup de chance… Et je ne sais pas trop, je suis assez coriace alors ça ne devrait pas être si long que ça. » Elle espérait que ce serait rapide même si on ne lui avait pas donné plus de details que ça.

Maintenant qu'elle était arrivée auprès de Karina, Coleen voulait être sûre de ne pas la déranger. La russe aurait pu préféré être tranquille pour dormir par exemple. Parce qu'elle avait vraiment très mauvaise mine. Enfin bon, après réflexion, c'était sûrement normal après ce qu'elle venait de traverser. « C’est ce que je fais à longueur de journée. » L'australienne haussa les épaules. « Tu dois en avoir besoin. » C'était normal en fait. Enfin Coleen voyait une autre raison pour laquelle elle aurait out déranger Karina, celle-ci aurait pu ne pas vouloir la voir. « Ne pas vouloir te voir ? » Coleen hocha la tête. C'était effectivement ce qu'elle venait de dire et c'était on ne peut plus crédible selon elle. « Pourquoi penses- tu ça ? C’est plutôt toi qui ne devrait pas vouloir me voir. » C'est vrai que Coleen aurait aussi eu ses raisons pour ne pas vouloir venir. « Je suis là. C'est que je voulais venir. Je suppose. » répondit-elle simplement, sans prendre la peine de réponse à la question de Karina. Elle jugerait sûrement ça stupide de toute manière.

L'australienne finit par tendre à Karina la boîte de chocolat qu'elle avait acheté et avant que l'autre ne s'emporte trop à ce sujet, elle lui signala qu'il venait de la boutique de l'hôpital et ne devait même pas être bon. Il y avait vraiment des chances oui. Karina se mit alors à rire un petit peu. « Eh bien je te dirais ça quand je pourrais manger de nouveau normalement. » Coleen grimaça. « Ah oui c'est vrai désolée. » Elle aurait peut-être dut opté pour un ours en peluche finalement. Ou des fleurs. C'était cool aussi un ours en peluche et des fleurs. « Mais si tu veux, tu peux toi. Enfin qu’ils soient bons ou pas n’est pas important, c’est surtout le geste qui compte. » « Non c'est bon, je m'en voudrais de te voler de si bon chocolats. Ils pourront attendre que tu sois prête à les manger. » répondit-elle sur un ton ironique. Karina l'invita par la suite à s'asseoir et l'australienne s'exécuta. Après un nouveau moment de silence, elle finit par se renseigner auprès de la jeune femme à propos de ce que les médecins avaient dit et s'il lui faudrait du temps pour se remettre. « Que j’ai eu beaucoup de chance… Et je ne sais pas trop, je suis assez coriace alors ça ne devrait pas être si long que ça. » Coleen hocha la tête, elle supposait que c'était une bonne chose. Enfin, elle était conte que Karina se remette. « J'ai eu peur. » avoua-t-elle alors. « De te perdre vraiment. Même si... on n'est pas exactement très proches depuis... quelques temps. »

Karina avait passé les derniers jours à dormir alors vraiment, Coleen n’avait pas à avoir peur de la déranger. Elle pouvait bien faire l’effort de rester éveillée un peu. « Tu dois en avoir besoin. » L’intéressée haussa les épaules. C’était sans aucun doute le cas mais ce n’était pas franchement agréable parce qu’en se réveillant elle était encore plus fatiguée et mal qu’avant. Le seul avantage là-dedans était que quand elle dormait, elle ne souffrait pas. Puis elle était vraiment contente de voir Coleen, c’était tellement inespéré qu’elle n’allait surement pas gâcher ça en l’ignorant. D’ailleurs, l’australienne semblait surprise qu’elle accepte de la voir alors que Karina n’avait aucune raison de lui en vouloir. Elle ne voyait pas ce qui avait pu lui faire penser ça… Le contraire aurait même été plus logique. « Je suis là. C'est que je voulais venir. Je suppose. » « J’en suis vraiment contente. Merci. » Ca lui faisait du bien qu’elle soit là. Un peu de positivité dans sa vie ne pouvait pas lui faire de mal et c’était toujours plus facile de guérir quand on était bien. Ce simple geste de la part de la brune allait l’aider. Cela dit elle n’avait pas répondu à sa question et elle ne saurait donc pas pourquoi elle avait pensé qu’elle aurait pu ne pas vouloir la voir. Elle n’allait pas insister, elle estimait ne pas en avoir le droit.

Coleen lui tendit ensuite les chocolats qu’elle lui avait acheté. Karina ne pourrait pas encore y gouter comme elle ne pouvait pas manger mais elle ne manquerait pas de le faire quand elle serait remise. En attendant Coleen pouvait toujours en mange si elle le voulait, il aurait été dommage de les gâcher. « Non c'est bon, je m'en voudrais de te voler de si bon chocolats. Ils pourront attendre que tu sois prête à les manger. » La russe se mit à rire. « Le fait que tu ne veuilles pas y toucher n’est franchement pas rassurant, tu sais. » Ils allaient peut-être malencontreusement terminer à la poubelle du coup. Finalement, Karina invita son amie à s’asseoir si jamais elle comptait rester. A son grand soulagement, elle vint en effet prendre place près d’elle avant de lui demander des nouvelles : elle allait se remettre même si ça allait demander un peu de temps. « J'ai eu peur. » Well, c’était compréhensible. Ce n’était pas tous les jours qu’on devait s’occuper de personnes en train de se vider de leur sang sur son canapé. « De te perdre vraiment. Même si... on n'est pas exactement très proches depuis... quelques temps. » Oh… La jeune femme n’aurait pas pensé ça. Enfin, bien sûr elle était contente de l’entendre mais c’était étrange d’entendre Coleen dire ça. Que pouvait-elle bien répondre à ça ? « Oh… Mais tout va bien maintenant, je vais m’en sortir. » Elle pinça ensuite les lèvres, marquant une courte pause avant de reprendre : « Et j’étais convaincue de t’avoir perdue pour de bon moi. Enfin je sais que c’était le cas mais…Maintenant ? » Elle ne savait pas trop. C’était à Coleen de voir en fait, la balle avait toujours été dans son camp.

Finalement, Coleen ne regrettait pas d'être venu voir Karina. Elle était contente de voir la russe et surtout de constater qu'elle allait 'bien'. Enfin, aussi bien qu'elle pouvait aller dans ces circonstances là. Juste, elle ne savait pas trop quoi lui dire. C'était bien ça son plus gros problème. Elle finit donc par lui donner les chocolats qu'elle lui avait acheté. Elle avait eut une bonne idée en les achetant. Certes, Karina ne pouvait pas les manger pour le moment et ils étaient sûrement loin d'être bon mais au moins, elles avaient un sujet de conversation comme ça. Karina fit savoir à l'australienne qu'elle pouvait en manger en attendant mais celle-ci refusa poliment. Elle s'en voudrait d'empêcher la brune à goûter de tels délices.  « Le fait que tu ne veuilles pas y toucher n’est franchement pas rassurant, tu sais. » Coleen eut un petit sourire moqueur. « T'as peur de quoi ? Au pire tu constateras qu'ils ne sont pas bons. Mais tu dois les goûter, je serais très blessée sinon. » Ou pas, elle s'en moquerait pas mal en fait. Après qu'elles aient fini d'évoquer le sujet aussi passionnant que représentait les chocolats, Coleen se sentit un peu mal à l'aise. Elle ne savais plus trop quoi dire maintenant. Karina l'invita à s'asseoir et elle s'exécuta, même si ça l'obligeait  briser le silence qui allait inévitablement s'installer. Parce que c'était comme ça que ça se passait maintenant entre elle. L'époque où elle pouvait tout se dire et où elle avait une totale confiance en Karina semblait tellement loin au yeux de l'australienne. Elle finit quand même par demander si elle allait mettre du temps à se remettre. Apparemment, ça irait. D'après ce que la russe disait en tout cas. Ca tombait bien, parce que Coleen avait eu tellement peur de la perdre. Pour de vrai. Elles n'étaient plus proches depuis un moment déjà mais là, ça aurait été différent.  « Oh… ais tout va bien maintenant, je vais m’en sortir. » La brune hocha la tête. « Oui je sais. Tu l'as déjà dis. » Et c'est pour ça que la jeune femme était un peu soulagée mais elle avait quand même voulu être sincère avec Karina. « Et j’étais convaincue de t’avoir perdue pour de bon moi. Enfin je sais que c’était le cas mais…Maintenant ? » Coleen regard un moment Karina. C'était une bonne question ça. Au bout d'un moment, elle haussa les épaules. « Je ne sais pas... Les choses ne reviendront jamais comme elles étaient mais... » finit-elle par dire. « I need my best friend. » souffla-t-elle alors. Mais elle n'était pas certaine que ce soit ce qui compte le plus. Enfin que ce soit le cas où non, il n'empêchait pas qu'elle n'arrivait pas vraiment à totalement couper les ponts avec elle. Elle ne serait pas là aujourd'hui sinon.

« T'as peur de quoi ? Au pire tu constateras qu'ils ne sont pas bons. Mais tu dois les goûter, je serais très blessée sinon. » Karina fit une légère grimace. Elle était reconnaissante à Coleen d’être venue la voir et en plus de lui avoir acheté quelque chose – elle n’en attendait pas tant, elle n’avait même rien attendu en fait – mais elle n’était pas sûre de vouloir à nouveau risquer sa vie si vite. Elle était déjà assez mal en point comme ça en plus. Si encore l’australienne s’était montrée un peu plus confiante que ça elle aurait pu faire un effort mais là, non, c’était au-dessus de ses forces. « De l’empoisonnement ! » C’était quand même evident, à sa place Coleen aurait eu peur de la même chose. « Puis je souffre assez comme ça, ne sois pas si cruelle avec moi s’il te plait. » Dans d’autres circonstances peut-être qu’elle aurait pu tenter de lui faire plaisir. Peut-être… Ce n’était même pas sûr.

Finalement, Coleen décida de rester et vint s’asseoir à côté de Karina. La jeune femme était contente de l’avoir là… C’était inespéré et cela lui redonnait un coup de boost. Il n’était pas rare de voir des gens qui positivaient ou à qui il arrivait des choses bien guérir plus facilement. Cela avait des chances de se produire avec la russe. Surtout que Coleen lui avoua qu’elle avait eu peur de la perdre. Avant de crier victoire, Karina préféra lui demander ce que cela signifiait exactement. Elle ne voulait pas tirer de conclusions trop hâtives et se réjouir pour rien au final. « Je ne sais pas... Les choses ne reviendront jamais comme elles étaient mais... » Ouais elle n’était pas stupide non plus, elle savait bien que les choses étaient allées trop loin pour qu’elles puissent faire machine arrière, elle n’avait juste pas voulu imaginer Coleen en dehors de sa vie. « I need my best friend. » Karina l’observa longuement en silence. Après quoi elle vint poser sa main sur celle de l’australienne. « I need mine too. More than anything. » Elle n’avait plus qu’elle. Vraiment. Elle n’avait plus personne à part Coleen et elle avait vraiment besoin d’elle. Si elle ne l’avait plus elle ne voyait pas ce qui la retiendrait d’être totalement mauvaise… Coleen était en quelque sorte “garante” de son côté humain. « Je n’aurais pas supporté que tu coupes réellement les ponts avec moi. » Mais elle était là et ça voulait bien dire quelque chose.

Les chocolats étaient vraiment un très bon sujet de conversation en fait. Coleen avait eut une merveilleuse idée en les achetant parce qu'au moins, ça leur donnait de quoi parler. Vu qu'elles n'avaient plus tellement de choses à se dire ces derniers temps. Vu qu'ils n'avaient pas l'air super bon, Coleen refusa d'en manger et les laissa juste pour Karina mais celle-ci ne voyait rien d'encourageant dans le fait que l'australienne n'en veuille pas. Elle se demandait de quoi elle avait peur pour le coup. « De l’empoisonnement ! » Coleen fronça les soucils. « Et qui veux-tu qui ait empoisonné ces chocolats Karina ? » fit-elle légèrement agacé. Well, elle pouvait comprendre qu'on craigne ça mais il fallait être raisonnable parfois. « Je les ai choisi. A l'hôpital. Parmi tout un tas d'autres boîtes. Alors à moins que toutes les boîtes aient été empoisonné ou que tu ne craignes que je veuilles te tuer, tu n'as pas trop de soucis à te faire. » Pour illustrer ses propos, elle ôta le plastique de la boîte et l'ouvrit avant de porter un chocolat à sa bouche. Elle s'attendit à un goût immonde mais fut surprise de constater que ça passer. « Ils ne sont pas même pas si pire. » informa-t-elle alors la russe. Elle pourrait peut-être même penser à en prendre un deuxième pour le coup. Ca méritait réflexion. « Puis je souffre assez comme ça, ne sois pas si cruelle avec moi s’il te plait. » « Je ne suis pas cruelle ! » se défendit-elle aussitôt. Elle se trouvait même bien très aimable avec la jeune femme, compte tenu des circonstances.

Coleen décida par la suite de rester avec Karina un peu plus longtemps et prit place près de son lit. Après quelques échanges sans importance, elle lui fit même savoir qu'elle avait eu peur de la perdre. Mais elle ne savait pas trop ce que ça voulait dire. Pour maintenant en faiit. Bien sûr, Karina lui manquait mais jamais les choses entre elles ne pourraient redevenir ce qu'elles avaient été. Coleen n'aurait plus jamais confiance en Karina comme elle l'avait fait avant. Mais qu'elle le veuille ou non, elle avait toujours besoin de la russe. Elle était sa meilleure amie et sûrement la personne qui la comprenait et la connaissait le mieux. Après qu'elle lui ait confié ça, Karina posa une main sur la sienne. « I need mine too. More than anything. Je n’aurais pas supporté que tu coupes réellement les ponts avec moi. » Coleen hocha la tête et regarda très sérieusement Karina. « I'm here. For you. » lui fit-elle alors. « Et je ne bougerais pas à moins que tu me chasses. »

Vu la confiance qu’avait Coleen quant à la qualité des chocolats, Karina avait d’autant moins envie d’y gouter. Elle avait peur de finir empoisonnée du coup, ce qui était tout à fait légitime. « Et qui veux-tu qui ait empoisonné ces chocolats Karina ? » Hum. Karina ne comprit pas tout de suite pourquoi Coleen s’emportait. Est-ce qu’elle était en train d’insinuer qu’elle pensait qu’elle voulait lui faire du mal intentionnellement ? C’était ridicule. Et tout à fait malvenu. « Je les ai choisi. A l'hôpital. Parmi tout un tas d'autres boîtes. Alors à moins que toutes les boîtes aient été empoisonné ou que tu ne craignes que je veuilles te tuer, tu n'as pas trop de soucis à te faire. » Well, apparemment la russe n’était pas si loin de la vérité. Ce fut à son tour de froncer les sourcils du coup. « Mais Coleen, je n’étais pas du tout en train de dire que tu avais voulu m’empoisonner… » Elle pinça les lèvres, cherchant comment lui expliquer le plus simplement possible. « Si j’avais dit “indigestion”, ça aurait été plus clair ? » Peut-être au fond. Mais pour lui prouver sa bonne foi, l’australienne gouta un des chocolats. Et là, surprise, aucune mine de dégout, aucun cri d’horreur. « Ils ne sont pas même pas si pire. » Karina s’autorisa alors à rire légèrement. « Très bien, je te fais confiance alors et je les mangerais dès que je le pourrais. » Ce qui prendrait encore un peu de temps étant donné l’étendue de ses blessures mais elle n’avait pas le choix, elle devait attendre. Coleen fit ensuite le choix de rester auprès d’elle pour le plus grand Bonheur de la russe. Avoir la jeune femme près d’elle lui avait manqué et elle avait besoin d’elle plus que de qui que ce soit d’autre. Elle en avait besoin et même si elle savait qu’elle ne pouvait pas lui demander une tellement chose, elle le lui fit savoir. « I'm here. For you. » La brune se mit alors à sourire à nouveau. « Merci. » souffla-t-elle Réellement soulagée. « Et je ne bougerais pas à moins que tu me chasses. » « Je ne te chasserai pas, tu peux en être sure. » Elle n’allait pas faire une chose pareille alors qu’elle avait juste voulu qu’elle soit là. Ce serait complètement illogique et stupide.