Alors ça, il ne l'avait pas vu venir. Il venait au musée, parce qu'il avait des recherches à faire. Il avait quelques mariages dont il devait prévoir les cérémonies. Pour l'un d'entre eux, il venait faire des recherches au musée, car ils voulaient un mariage sur le thème des indiens. Ne connaissant pas bien les traditions des indiens, il avait besoin d'en savoir plus. Evidemment, les familles des mariés avaient aidés à ce sujet, mais il voulait faire des recherches plus approfondies. C'est pour cela qu'il était venu au musée, seulement, il venait d'apercevoir une personne qu'il n'était pas censé voir ici. Enfin, il n'aurait pas pensé la voir où que ce soit depuis qu'elle l'avait volé. Lui, fan de livres, qui se faisait voler des livres anciens, par cette femme, Neige. En plus du vol, elle avait piétiné son égo. Ils en étaient arrivés à se battre pour savoir qui gagnerait lors d'u cambriolage et ils étaient arrivés à égalité. Maintenant qu'il la revoyait, il fonça tête la première vers elle.

Vous êtes venu voler des documents ici aussi ?

Peu importe qu'on l'entende dire cela tout fort. Après tout, elle l'avait volé, il ne serait pas agréable avec elle une seule seconde. Surtout qu'ils étaient dans un musée, il y avait des choses précieuse, donc elle était sûrement là pour voler quelque chose ou en tout cas repérer les lieux.

Je n'ai pas oublié le vol que vous avez commit chez moi. Alors j'espère pour vous que vous courrez vite, parce que je ne vais pas manquer d'aller chercher la sécurité.

Regardant autour d'eux, il vit un homme de la sécurité qui regardait vers eux. Il lui fit signe de venir et l'homme arriva, leur demandant si tout allait bien.

Justement non. Cette femme est une voleuse, vous devriez prévenir la police.

Cependant, Diego qui pensait que tout irait bien pour lui, entendit l'homme de la sécurité demander à la jeune femme s'il l'importunait. C'était elle la voleuse était c'était lui le problème.

Pardon ? Non, mais vous vous rendez compte que vous faites une erreur là ? Ca n'est pas moi qui suis en faute ici.

Conservatrice du MET. Brillamment reçue, en prime ! Neige n’était pas peu fière d’elle car il s’agissait réellement de son rêve d’enfant, et ce bien que personne n’en n’ait jamais eu vent. La jolie allemande n’était pas connue pour être quelqu’un d’expansif à vrai dire, c’était même tout l’inverse. Elle gardait tout pour elle, jalousement, qu’importe ce que les gens pouvaient bien en penser. Mais en l’occurrence, quelle ne fut pas sa surprise d’être « agressée » ainsi alors qu’elle se trouvait en plein couloir du musée qu’elle menait désormais de main de maître, habillée d’un magnifique tailleur Chanel sur mesure ! Cet homme qui beuglait comme un putois n’était autre que Diego Arenales, quelqu’un à qui elle avait déjà subtilisé d’anciens ouvrages. Il n’était pas étonnant qu’il ne veuille monter au créneau, aussi afficha-t-elle premièrement un air surpris avant qu’un petit sourire amusé ne prenne le pas sur la surprise. Bien évidemment, un vigile l’avait aussitôt rejointe, lui demandant qui était cet énergumène l’importunant et s’il fallait l’éjecter du musée illico presto sans bavure avant d’effrayer des visiteurs et autres touristes présents… « Ne vous inquiétez pas Phil, je gère, merci de votre intervention. » Neige lui serra chaleureusement la main avant de ne croiser les bras sans que son sourire presque insolent ne diminue d’un copeck. Ah, c’était le pied absolu… « Il serait stupide que je vole les œuvres du musée dont je suis responsable, vous ne croyez pas ? Et oui, vous avez bien entendu… en face de vous, c’est la conservatrice du MET qui se tient, ne vous en déplaise Monsieur Arenales. »

Comment la situation avait-elle pû tourner à son désavantage ? Elle était la voleuse et c'était lui qui devait sortir d'ici ? Ca, il ne l'avait pas vu venir.

Responsable ? Vous ? Vous êtes responsable d'un musée ?

Ca non plus il ne l'avait pas vu venir.

Comment cela est-il possible ? Ils ne vérifient pas le passé des personnes à qui ils donnent un emploi ici ?

Il était remonté après la jeune femme, mais il n'y avait pas de ça. Un autre détail le mettait en rogne.

Oh c'est ça. Vous vous êtes rapproché de Mylo pour diriger cet endroit et avoir ainsi la main mise sur des choses que vous pourrez revendre.

Parce que oui, Diego et Mylo étaient amis et il savait que la jeune femme sortait avec lui.

Vous avez monté votre coup à la perfection. Au moins, vous ne serez suspecté de rien en faisant semblant d'être dans la légalité.

Il n'arrivait pas à démordre du fait que la jeune femme avait forcément quelque chose à cacher et qu'elle n'était pas aussi droite qu'elle le disait.

« Oui, moi, pas le Pape ! » rétorqua-t-elle non sans faire perdurer son petit sourire narquois. Un très agréable sentiment de pouvoir s’écoulait désormais dans ses veines et autant dire que Neige allait pleinement en profiter. Désormais, elle n’était plus la voleuse qui ne pouvait pas survivre sans ses larcins, elle accomplissait un boulot monstre au MET et n’était pas peu fière d’elle-même. La jolie allemande espérait simplement que ses parents l’observaient de là où ils étaient et qu’ils éprouvaient également un peu de fierté pour leur fille unique… « Au cas où vous ne le sauriez pas, devenir conservateur nécessite de réussir un concours particulièrement trapu. Le casier ne vient pas en ligne de mire en général. » Qu’il la croit compétente ou pas ou encore qu’il veuille croire qu’elle allait magouiller avec les œuvres du MET, peu lui importait. Il y avait bien longtemps qu’elle ne se préoccupait plus de l’avis de tiers comme Diego. Il n’était personne pour lui, après tout. « Mylo sait très bien faire la part des choses et je ne l’oblige pas à être avec moi. Vous l’insultez en pensant qu’il ne sait pas pertinemment ce qu’il fait. Qui se trompe sur autrui désormais ? » Neige arqua un sourcil, reprenant une expression nettement plus froide tout en plaçant félinement ses mains contre ses hanches. Sensation divine de pouvoir… « Que les choses soient bien claires Monsieur Arenales : je n’ai cure de votre avis sur ma personne et de la salive que vous êtes prêt à gâcher pour persuader autrui sur les affres de mon passé. Mais si vous continuez à m’insulter de la sorte, en talons aiguilles et tailleur ou pas… c’est à grands coups de pied là où je pense que vous quitterez mon établissement, suis-je claire ? »

Comment la jeune femme avait pû atterrir ici ? Elle était à un poste élevé et avant ça, elle était voleuse. Comment personne ne pouvait voir qu'il y avait un problème ? Apparemment, il était le seul. Malheureusement, plus il l'écoutait et plus il se rendait compte qu'elle avait les pleins pouvoirs dans ce lieu.

Ils auraient dû vérifier vos antécédents, c'est la moindre des choses, dans n'importe quel travail.

En tout cas, ça l'était pour le jeune homme. Lui n'embauchait personne sans avoir vérifié leur passé à la loupe. Du coup, il pensa qu'elle avait séduit son ami Mylo juste pour avoir le poste et faire tout ce qu'elle voulait dans le dos de tout le monde, faisant passer cela pour légitime et légal.

Je sais qui est Mylo, mais je sais aussi qu'il ne voit pas tout. L'amour rendre aveugle et pour lui, c'est clair que c'est le cas.

Il savait que son ami était un brillant scientifique et qu'il était très doué dans son domaine. Malheureusement en terme d'humain et de sentiments, il n'était pas le meilleur. La manipulation était un art et il savait que Neige ne devait pas être la dernière pour parvenir à ses fins.

Vous pouvez me menacer autant que vous voulez, je sais ce que vous êtes. Un voleur reste toujours un voleur, même s'il pense avoir changé de vie à jamais.

Il savait de quoi il parlait. Il en avait vu des gens qui pensaient avoir changés et ça n'était jamais le cas. La noirceur revenait toujours au galop.

En tout cas, tant qu'on ne se recroise plus, ça me va très bien. J'ai des choses plus importantes à faire et si j'entend un jour qu'il y a eu un vol ici, je ne serai même pas étonné.

Il aurait pû aller voir Mylo, savoir ce qui se passait exactement avec Neige, mais pour le moment, il devait rester calme et penser travail plutôt.

Si vous êtes si professionnelle que ça, vous pouvez m'indiquer l'étage sur la civilisation des indiens.

Après tout, vu qu'elle était là, elle pouvait bien lui dire quel chemin prendre. Même s'il doutait qu'elle le fasse avec plaisir et qu'elle le laisse plutôt là, tout seul.

Neige écarquilla deux grands yeux surpris alors que ce maudit jeune homme continuait de juger sans même savoir où il mettait les pieds. Cela devenait lassant à la longue et il fut un temps où elle l’aurait tout bonnement frappé en pleine face pour lui apprendre la vie. Mais ici, elle avait un certain standing à respecter et il n’était pas question de se laisser aller à ce genre de pulsion hélas. C’était bien dommage ! Après tout, on n’allait pas lui faire croire que Diego n’avait pas manqué de coups de pied au cul quand il était petit ! « Est-ce moi ou votre connerie impacte votre audition ? Comme je viens de vous le dire, Mylo sait très bien faire la part des choses, bien mieux que vous à vrai dire puisqu’il connaît tous les tenants et les aboutissants de ma vie contrairement à vous. C’est dingue, vous prêchez facilement pour votre paroisse mais je suis sûre que si je farfouillais un brin dans ce qui vous sert de passé je trouverais pas mal de choses dont vous n’êtes pas forcément fier ! » Neige soupira, les bras croisés contre son corps élancé et fin. Si cela continuait, handicapé ou pas, elle allait lui puncher le derrière jusqu’à ce qu’il ne demande grâce. Qu’il continue à la tester pour voir si elle n’en n’était pas capable ! « Civilisations des indiens ? Troisième étage en partant sur le couloir se trouvant à votre gauche. Mais peut-être serait-il plus avisé de ma part que je ne vous surveille, sait-on jamais que vous comptiez semer le trouble dans mon établissement… »

Juger sans savoir n’était pas ce que faisait Diego d’habitude. Malheureusement cette fois-ci, c’était le cas et ça tombait sur Neige. Sans doute parce qu’elle avait écrasé son égo avait très peu de courtoisie. Ou tout simplement parce qu’elle avait écrasé son égo. Quand elle parla de son passé, il fronça les sourcils et son corps tout entier se crispa.

Nous ne parlons pas de moi. C’est vous qui êtes entré chez moi pour me voler, pas l’inverse.

Il se doutait que Mylo n’était pas amoureux de la jeune femme pour rien. Seulement, il savait aussi que son ami n’était pas des plus solides face à l’être humain. Il était même fragile sur certains points. Aux paroles de la jeune femme, il eu un rire jaune.

Comme si c’était moi le délinquant dans le coin.

Ne faisant plus attention à la jeune femme, il fila à l’endroit qu’elle lui avait indiqué. Une fois sur place, il regarda autour de lui, commençant à lire les panneaux indicatifs. Seulement, il sentait un regard braqué sur lui. Se tournant, il vit la jeune femme et leva les yeux au ciel.

Heureusement que vous n’avez pas accepté la demande en mariage de Mylo, ça n’aurait fait que gâcher sa vie.

Il avait dit cela assez fort pour que seule elle entente. Pas besoin de rameuter tout le monde, surtout qu’il savait que ça devait être un sujet douloureux entre eux. Mais, il ne fit rien pour en parler plus, se contentant alors de sortir un carnet de sa poche et un stylo pour prendre des notes. Il en avait besoin et étant du genre minutieux, autant qu’il prenne des notes et comme ça, pas besoin de remettre les pieds ici, sans quoi il risquait de croiser la jeune femme à nouveau.