Un jour de repos. Autant dire une extraordinaire rareté pour quelqu’un comme Wayne dont l’emploi du temps impossible enchaînait les gardes, les urgences, les appels en plein milieu de la nuit… bref, en un mot comme en cent, l’américain avait appris à se les jouer insomniaques et à profiter de la moindre seconde où il pouvait s’occuper de son propre séant. Un délice parmi tous les délices divins de cette bonne planète. C’est sûrement la raison pour laquelle le jeune homme, déjà ennuyé après une bonne nuit de sommeil, ne manqua pas de s’armer d’un débardeur et d’un jogging pour aller courir en compagnie de son énorme patapouf de chien nommé Loki. La direction ? L’appartement de Maisy bien sûr ! Ca faisait une paye qu’il n’avait plus vu son champion et comment occuper mieux sa journée qu’en passant voir la jeune femme et son filleul. Les moments qu’il pouvait passer avec eux étaient malheureusement peu nombreux mais il tâchait de prendre des nouvelles au moins par un coup de fil aussi souvent qu’il le pouvait. Sauf que là, il était en chair et en os devant sa porte, tenant fermement Loki au bout de sa laisse pour éviter surtout qu’il ne renverse Maisy sur son passage. « Hello ma belle » énonça-t-il avec enthousiasme tout en embrassant doucement sa joue. « Je sais ça fait une plombe que je ne suis pas venu mais que veux-tu… ils en ont tous après mon corps ! True story all women are crazy when I’m coming around ! Enfin plutôt mes mimines de chirurgien en l’occurrence ! Mon champion va bien ? J’me suis dit que si vous êtes dispo, je peux vous emmener quelque part ? »

Wayne éclata singulièrement de rire en voyant le petit bout haut comme trois pommes foncer dans sa chambre pour s’habiller et se coiffer en quatrième vitesse, à la manière des plus grands. A croire qu’il ne veuille littéralement pas rester plus d’une minute chez lui, chose que le chirurgien pouvait comprendre, surtout qu’ils ne s’étaient pas vus depuis un lustre… ceci étant dit, l’américain ne put s’empêcher de placer sa grande main sur le front de l’enfant dès qu’il fut de retour : appelez ça déformation professionnelle mais on ne pouvait pas la lui faire à lui. « Bah alors mon grand, tu as attrapé froid ? » demanda Wayne au bout de quelques secondes d’observation, manifestement concerné. D’accord, il faisait diablement chaud à l’extérieur mais lors des dernières semaines, les températures n’avaient pas cessé de grimper et de redescendre sans cesse, ne laissant aucunement le temps à la population de s’adapter. Pas étonnant que les personnes fragiles tombent malades et que les urgences soient complètement blindées… « On va juste aller se balader au parc et si jamais tu ne te sens pas bien, tu nous le dis, on te ramène illico presto à la maison ! » Wayne n’avait pas l’air comme ça, mais il était extrêmement concerné et ne risquait pas de quitter ce petit homme des yeux. Par chance, ils n’étaient pas seuls dans l’affaire : son patapouf de chien ne manqua pas de léchouiller la figure de Vastyan tandis que l’américain s’était tourné vers Maisy, lui souriant sincèrement alors qu’ils marchaient main dans la main vers le fameux parc précédemment évoqué. « Comment tu t’en sors au niveau de ton boulot ma belle ? Je sais que ça fait longtemps que je n’ai pas pris de tes nouvelles et crois-moi… ce n’est pas faute d’en avoir envie mais je ne décide pas quand les gens ont un accident de voiture ou ce genre de choseries, ce serait trop simple ! » Il ne fallait pas espérer qu’il ne plaisante pas sur ce qu’il faisait toute la journée. C’était mieux que de pleurer sur le malheur des gens… car dieu sait qu’il le côtoyait au jour le jour. Annoncer des catastrophes aux familles n’avait jamais été une partie de plaisir, même lors de son internat, aussi côtoyer Maisy et son fils restait une véritable bouffée d’air frais à ses yeux… « Tu sais que tu peux m’appeler au moindre pépin, tu le sais au moins ? D’accord je ne réponds pas forcément illico presto mais je finis toujours pas rappeler ou au moins par te faire appeler par quelqu’un pour savoir ce qui se passe. » Le fléau des personnes qui sauvent des vies à longueur de journée : ne plus avoir une vie à eux…