Problème, problème, problème, avec un P majuscule. Anaé tournait tel un lion en cage, alors que le gynécologue l’avait suppliée de se reposer comme il le fallait mais à sa décharge, elle attendait Shaun. La princesse n’avait strictement aucune idée de quand il allait se pointer, ni même s’il allait rentrer cette nuit et c’est la raison pour laquelle elle s’était glissée dans la cabine de son bateau puis dans ses couvertures afin de sentir son odeur tout près d’elle, et d’en voir sa panique s’amoindrir au fil des secondes. Pour sûr, lorsqu’il rentra enfin, sous les coups de trois heures du matin, elle lui sauta au cou après s’être levée maladroitement du lit. « Shaun !!! » s’exclama-t-elle tout en le serrant et déposant de petits baisers contre son cou, n’hésitant pas à se repaître de sa chaleur tant elle en avait besoin. Pourquoi était-elle aussi paniquée, au juste ? « Je ne savais pas quoi faire et tu ne rentrais pas… je t’ai attendu des heures en espérant que tu rentrerais effectivement sinon je serais devenue folle ! Mon patron veut que je parte quatre mois en mer mais je n’ai pas réussi à lui donner la raison qui pourrait me pousser à ne pas partir, justement ! » Anaé n’avait pas envie d’avoir l’intégralité de la royauté sur le dos trop vite, ou même Carl de Suède qui n’allait pas se priver pour l’attaquer dès qu’il en aurait l’occasion. « Je veux juste profiter de la nouvelle avec toi et ne pas avoir à supporter les attaques des uns et des autres tout de suite. C’est criminel, tu crois ? »

« Désolée je crois que j’aime un peu trop vivre dangereusement ! Mais tu avais laissé la porte de ton bateau ouverte à ma décharge… » D’accord, le discours d’Anaé n’avait pas été forcément d’une cohérence à couper le souffle, mais il n’empêche qu’elle n’avait pas la moindre envie de partir. Cela ne voulait pas dire que Shaun allait la retenir d’une quelconque manière, surtout lorsque l’on connaissait son mal fou à s’exprimer sur ses sentiments mais à défaut, elle avait besoin de conseils. Vers qui d’autre se tourner sinon le père de son enfant ? « Tu sais que je suis navigatrice et que j’ai un patron qui me donne des missions en mer… plus ou moins longues, d’ailleurs. Il souhaite que je parte quatre mois à bord de mon bateau et ce dans quelques jours. Je n’ai pas pu lui dire que j’étais enceinte sinon j’aurais eu l’intégralité de la royauté sur le dos et crois-moi je m’en passe par avance et par principe… surtout que je sais que Carl serait assez stupide pour clamer qu’il s’agit de son enfant alors que je ne l’ai jamais laissé me toucher ! Bref, je ne sais pas quoi faire, je panique et… j’ai besoin de tes conseils. Je ne peux et ne veux me tourner vers personne d’autre. » Mais Anaé vit subitement sur le visage de l’irlandais la fatigue qu’il avait l’air de traîner comme un boulet à sa cheville et, histoire de continuer à avoir son attention, elle s’empara brusquement de ses lèvres non sans plonger deux mains taquines dans son pantalon histoire d’éveiller ses sens. Elle s’écarta tout aussi brutalement avant de hausser un sourcil : « Ai-je réellement toute ton attention, désormais ? »

« Techniquement parlant mon ange, une tête couronnée va pouvoir en revendiquer la maternité et ce ne sera pas un O’Connor à moins qu’on ne soit mariés. » Anaé ou comment parler de ce qui fâche mais à en voir le sourire narquois qui venait d’étirer ses lèvres, impossible de la prendre au sérieux tant cela lui donnait une tête à connerie. Comme quoi, elle aurait était capable de faire preuve de second degré… il fallait bien puisqu’elle le côtoyait ! « On va voir si tu sais résister à la torture comme ça, si tu es au « garde à vous » comme tu dis ! » La jolie française plissa légèrement les yeux tandis qu’il lui faisait limite du chantage et se plaça contre ses genoux pour lui embrasser le bout du nez. « Bah quoi ? Tu n’avais pas dit où, le beusou, je te signale !! Et puis c’est proportionnel… tu as petitement joué ton rôle j’te signale, heureusement que je suis démerde dans la vie, sinon je suis foutue avec toi, tu es au courant ? J’aimerais bien ne pas avoir à me faire des virées en mer mais hélas, ce n’est pas comme si j’avais le choix. » Mais pour apaiser le feu de ses paroles, Anaé consentit néanmoins à lui offrir un baiser d’une passion presque dévorante, répondant ainsi au souhait qu’il avait fait un peu plus tôt. S’il n’était pas définitivement serré… c’était à désespérer, à croire qu’elle cherchait à se venger. « Je les fréquente parce que je n’ai personne d’autre. Des crétins, c’est mieux qu’une insupportable solitude. Je n’ai pas ta chance, je n’ai pas de clan. » Anaé se releva pour faire quelques pas dans son bateau, toujours gênée par ce genre de conversation. Si elle avait une autre option, elle ne les côtoierait plus depuis longtemps. « Et puis j’ai un rang à tenir, je suppose… »

« Il faut croire que j’ai été à bonne école question chantage… » murmura Anaé, presque fière d’elle-même si au départ elle n’avait pas prémédité le fait de faire du chantage à Shaun. Bah, cela évitait de diaboliser plus encore le mariage et cela ne lui faisait pas de mal à elle non plus. Oh bien sûr, la princesse l’avait vu mordre l’oreiller mais quand elle avait une idée désagréable en tête, contrairement à l’irlandais, la jolie française avait bien du mal à faire l’autruche en prétendant qu’il n’y avait aucun souci. « Encore faudrait-il que je t’épouse mon ange alors je crois que je ne risque pas grand-chose pour l’instant ! Et puisse casse-couille toi-même, tu te rends compte que même si j’atteignais le paroxysme de mon degré de casse-couille attitude, je paraîtrais toujours angélique à côté de toi ? Mais je ne t’excluais pas en disant cela. Je sais que tu es là, mais tu n’es pas tout le temps là et c’est normal. Moi, la solitude, c’est pas mon truc. Je suis comme ça, c’est mon caractère. » Anaé haussa les épaules avant de monter silencieusement sur le lit pour lui ôter le coussin des mains et, sans même le toucher, elle commença à déboutonner sa propre chemise, à l’aide d’une lenteur cruelle, non sans faire de temps en temps rentrer en contact leurs deux bassins en accompagnant son geste d’un regard brûlant. « Inutile de mordre l’oreiller, tu ne peux pas t’estimer frustré… tu sais très bien que je suis la meilleure pour m’occuper de ton cas, et encore, je suis modeste ! » Qu’est-ce qu’elle avait été à bonne école, décidément…

« Peut-être suis-je un diable mais là encore, j’ai été à bonne école puisque tu es le diable en personne ! » Mine de rien, Anaé avait l’impression que cela finissait par travailler Shaun puisqu’il revenait toujours sur cette foutue histoire de mariage. S’il ne voulait pas l’épouser, pourquoi continuer à en parler ? Cela finissait par blesser la française, bien qu’elle n’en n’ait pas dit mot jusqu’à lors, et qu’elle ait actuellement l’intelligence de simplement hausser les épaules. Il valait mieux pour sa santé mentale qu’elle ne cherche surtout pas la petite bête à ce sujet car sinon, ils iraient au devant d’une dispute des plus mémorables. « En fait tu sais quoi ? J’suis sûre que je peux m’épouser moi-même. Après tout, c’est l’idéal : je me connais sur le bout des doigts, je porte déjà mon nom… et puis j’aime me bisouter » énonça-t-elle avec culot tout en se bisoutant la main avant de la tendre à Shaun. « Je m’aime… t’en veux ? » La princesse éclata de rire histoire de dédramatiser la situation. C’était la réaction la plus intelligente qu’elle ait eut jusqu’à lors et elle n’était pas peu fière d’elle, autant dire ce qui est ! « Oh mais je sais dompter toutes les bêtes et même la tienne mon cher… il faut juste que je sois décidée à la chose ! Et pour l’instant, pas sûr que tu aies mérité mes attentions tout compte fait. » Anaé avait entièrement défait sa chemise, dévoilant ainsi sa poitrine nue sans soutien gorge avant d’ôter les mains de Shaun de ses cuisses. « Je crois que j’adore te rendre dingue… mais j’ai envie de te dire pas cap quand même, après tout, tu n’as pas mérité que je sois douce ! » La jeune femme s’empara de ses lèvres avec fureur, finissant son baiser en lui mordillant légèrement la langue pour mieux se relever félinement dans une tenue des plus… suggestives. Elle se dirigeait vers la porte de la cabine, sans se rhabiller, hilare face à sa propre connerie. Bah, il l’avait bien cherché ! « Faut bien que j’organise mon mariage avec moi !! »

Pour sûr, Anaé avait frappé un grand coup et si elle n’avait pas pour autant imaginé que Shaun réagirait de cette manière, elle n’en n’était pas peu ravie. Après tout, réussir à manipuler le boucher, c’était tout de même un coup de maître, n’est-ce pas ? Cela prouvait qu’elle parvenait à le cerner au moins un peu pour savoir comment le prendre sans le confronter et créer ainsi une insupportable dispute qui ne serait profitable ni à lui ni à elle. « Ah oui, la discussion est close ? » le provoqua-t-elle de façon ultime alors qu’il râlait encore, tout en se relevant de son lit, l’attirant dans ses bras non sans proférer encore et toujours des menaces. Mais la jolie française éclata de rire car son plan avait marché à merveille et qu’elle parvenait à ses fins de la façon la plus douce qui soit. « Je viens officiellement de rompre avec moi, mais je suis tellement triste… va falloir m’offrir un beau mariage pour me consoler Shaun ! » La jeune femme l’embrassa chastement pour mieux laisser ses doigts jouer contre son torse, passant ainsi définitivement maîtresse dans l’art très noble de l’allumer. « Tu sais que j’adore t’allumer… tu es magnifique quand tu fonds pour moi comme la braise, même si j’ai réussi à t’avoir et que maintenant tu veux m’épouser. Tu sais que tu ne vas pas le regretter parce que je t’aime ? »

Anaé s’attendait à beaucoup de réactions, mais pas à ce que Shaun les balance l’un comme l’autre à la flotte en étant en prime fier de son coup ! Elle se mit à grogner à de nombreuses reprises puisqu’elle était aussi habillée que lui, et que le sel de mer pour la lingerie… elle risquait de devoir dire adieu à son bel ensemble même s’il lui était impossible de lui en vouloir plus de dix secondes d’à filée. « Ouais, bah en ce qui me concerne, tu m’as définitivement éteinte et ôtée toute envie ! » Même si elle fronçait les sourcils en le voyant si fier de lui, c’est bientôt une expression aussi étonnée que sérieuse qui peupla ses traits. « Tu m’aimes ? Je crois que tu m’as donné la meilleure raison d’avoir encore plus envie de t’épouser, Monsieur O’Connor » énonça-t-elle avec un sourire franc avant de n’entourer son cou de ses bras et de lui donner le baiser le plus fougueux et le plus sincère qu’elle était en mesure de lui offrir. Shaun avait beau s’être fait avoir, il n’empêche qu’Anaé voulait vraiment l’épouser et qu’elle ne souhaitait pas que son bébé ne porte pas le nom de son père. Cela n’était pas sans risque bien sûr, mais le tueur de son cœur serait là pour les protéger, n’est-ce pas ? « A vrai dire… il n’y aura que deux têtes couronnées à notre mariage, ma sœur et mon frère. Je n’ai aucune envie d’inviter qui que ce soit d’autre et je n’ai pas d’autre famille, je crois donc qu’il y aura bien plus de membres du clan O’Connor que de Beauharnais ou de têtes couronnées à notre mariage mon ange. »

Un sourire étrange se dessina bientôt contre les lèvres d’Anaé alors que Shaun décrétait qu’ils feraient un mariage uniquement avec leurs proches. Cela l’aurait énormément gênée qu’il n’y ait que son frère et sa sœur face à l’intégralité du clan O’Connor, qu’elle imaginait gigantesque vu la façon dont en parlait l’irlandais. Cette panique laissa bientôt la place à de la curiosité, car elle ne connaissait pas du tous les proches parents du tueur de son cœur et l’envie de les rencontrer n’en fut que plus forte. « Ne pas m’envoyer au pilori face à la montagne des O’Connor ! Tu es trop bon mon amour » plaisanta-t-elle-même si le fond de ses paroles n’en restait pas moins vrai : elle le remerciait implicitement d’avoir compris que de rencontrer toute sa famille ne la mettrait pas seulement mal à l’aise, cela risquait aussi de l’attrister. Ce serait dommage le jour de leur mariage, n’est-ce pas ? « Qu’est-ce que c’est que ce sourire à bêtise ? » s’amusa Anaé avant de n’éclater de rire et de rapprocher son corps toujours aussi brûlant contre le sien ne l’étant pas moins, leurs sentiments communs les poussant à flotter délicatement dans une eau fraîche tout contre leur bateau. « Je crois que je vais passer maître dans l’art très noble de t’avoir, mon cœur… tu m’as réellement crue lorsque je t’ai dis que j’étais éteinte ? Tu m’as crue mais tu peux m’avoir cuite dès maintenant… » lui susurra-t-elle à l’oreille avec une grande malice.

Justement, Shaun ne savait pas à quel point cela lui faisait du bien de se dire qu’à son mariage, elle ne serait pas mal à l’aise ou à avoir l’impression de ne pas être à sa place. Certes, la présence de son père risquait de lui manquer puisqu’il ne lui offrirait jamais le bras, mais Danny apprécierait sûrement le rôle, à n’en point douter. Lui qui voulait devenir un homme, un vrai, voilà bien une tâche expressément taillée pour lui ! « Ca tombe bien, je n’aime pas être juste saignante » le provoqua-t-elle tout en se sentant de plus en plus étourdie par ses baisers et autres attentions qui lui faisait littéralement tourner la tête. « Soit mon pyromane et je serai ton incendie ! » décréta-t-elle avant de ne s’abandonner littéralement sous ses caresses, se cambrant aussitôt non sans s’accrocher à Shaun et au bateau tandis qu’il avait glissé sa main dans son entrejambe, lui prodiguant une délicate torture qu’elle eut aussitôt envie de lui rendre. Tout en s’accrochant à la coque, Anaé plongea littéralement la tête sous l’eau pour que ses lèvres aillent titiller le symbole même de sa virilité, fièrement dressé pour son plus grand plaisir. La jolie française ne reculait devant aucune folie et surtout pas celle-ci, bien qu’elle ne put continuer sa petite provocation sans manquer d’air. Elle refit donc surface, reprenant son souffle pour ceinturer ses hanches à l’aide de ses cuisses le poussant tacitement à s’unir à elle. « Occupe-toi de mon cas où c’est moi qui vais devenir folle… »

Shaun n’avait pas résisté. Anaé partageait ses soupirs, tentant de maîtriser ses coups de reins en le bloquant à l’aide de ses cuisses mais comme pour toute chose, l’irlandais parvenait parfaitement à se frayer un chemin en elle sans qu’elle ne puisse réellement le retenir. Les baisers qu’ils se donnaient n’avaient jamais été si fougueux, comme s’ils fêtaient dignement leurs fiançailles alors qu’Anaé n’avait pas encore de bague et qu’il s’agissait surtout d’une décision entre eux… quelque chose lui disait qu’elle risquait d’être portée au pilori dès lors qu’elle déciderait d’officialiser la chose, même si on ne la croirait sûrement pas : après tout, une fiancée sans bague d’engagement… mais il y avait tout de même une césure entre le monde de Shaun, se souciant peu du matériel, et Anaé, pour qui le matériel avait un brin d’importance. « Tu me tues aussi chéri » murmura-t-elle alors qu’ils parvenaient à une osmose qu’ils n’avaient pas encore atteinte ensemble, leurs cris s’entremêlant au même rythme que leurs respirations dans un dernier langoureux baiser. « J’ai bien peur qu’il ne te faille m’aider à remonter puisque tu m’as mise à l’eau ! » plaisanta-t-elle après l’avoir gardé un long moment dans ses bras, dans le silence le plus total, comme pour faire perdurer leur étreinte encore quelques instants. « Shaun… je ne sais pas si tu te souviens mais demain je dois voir mon gynécologue et j’aimerais que tu m’accompagnes. D’une parce que tu pourras le voir en même temps que moi mais aussi parce que demain on va savoir si c’est un petit garçon ou une petite fille. »

Au départ, Anaé avait été tentée de le frapper pour avoir oublié son rendez-vous chez le gynécologue mais comme s’il avait senti le vent tourner, Shaun proposa aussitôt de se faire remplacer pour l’accompagner. Comme quoi, si elle savait le manipuler pour obtenir ce dont elle avait besoin, il savait aussi atténuer le feu se consumant dans ses veines. Ils étaient réellement complémentaires et c’est avec délectation que la jolie française le compris avant de ne s’endormir qu’au petit matin entre ses bras. Il ne fallait pas croire, Anaé était bien plus stressée vis-à-vis de son rendez-vous médical qu’elle ne le laissait paraître et jusqu’à la dernière seconde, elle se surprit à craindre que Shaun ne se dérobe. Il la détrompa pour son plus grand plaisir et à la surprise générale, il mit une bague dans sa main. « Le grand Shaun O’Connor officialise la chose ? » se plut-elle à dire sans forcément énoncer à voix haute les mots comme « fiançailles », « engagement » ou tout autre choserie du genre. « En théorie tu devrais me la mettre autour du doigt mais je ne voudrais pas que tu me catalogues comme une feignasse à nouveau » reprit-elle tout en enfilant effectivement le magnifique bijou autour de son annulaire afin de mieux s’emparer des lèvres de son fiancé avec passion. « Je t’aime » lui murmura-t-elle alors qu’elle s’emparait de sa main pour mieux pénétrer au sein du cabinet où elle avait rendez-vous. Le médecin en question ne prit aucun temps pour l’écouter, la fit déshabiller, installer et passa aussitôt à l’examen sans même la regarder. Autant dire qu’Anaé n’approuva aucunement ses méthodes… « Vous avez l’air tendue, il va falloir que vous évitiez tout tracas à venir. Mais vous attendez un beau garçon. »

« Shaun tu n’es pas sérieux ! Tu ne peux pas encore voir la couleur de ses yeux et puis hey, il peut avoir ma couleur à moi ! » maugréa Anaé, bien décidée à ne pas être laissée pour compte dans l’affaire car s’il y avait bien quelqu’un qui allait devoir porter ce bébé jusqu’à sa naissance, c’était elle ! « Une petite seconde : aucune chance que mon fils se fasse tatouer à moins qu’il ne soit d’accord et surtout pas influencé par son gamin de père, as-tu perdu la raison ?? » Mais ce n’était pas le tatouage qui manqua de pousser la française à la syncope. Shaun avait beau tenter de noyer le poisson, il n’empêche que la princesse avait très bien entendu sa phrase et que son rythme cardiaque subit aussitôt une envolée. Dîner avec la famille O’Connor ?! Mais il voulait sa mort ma parole ! Toute une bande d’irlandais qui allaient bien lui faire comprendre qu’elle n’était pas née dans le bon pays ou alors que les têtes couronnées n’avaient rien de bien passionnantes… sublime ! Anaé se rallongea alors que le médecin terminait son auscultation et, lorsqu’il les laissa seuls pour que la jeune femme ne se rhabille, c’est là que toute sa panique s’exprima. « Tu comptais me le dire quand que nous étions invités à dîner ? Flûte Shaun ! Tu ne peux pas dire les choses simplement au lieu de les cacher pour mieux les dire à la dernière minute ?! Je vais mourir… ça va être l’interrogatoire de mon existence ! »

Shaun avait beau lui donner toutes les appellations les plus flatteuses de la création, il n’empêche que d’une, son fils ne se ferait pas tatouer à moins qu’elle n’ait sérieusement fumé la moquette un jour de grand vent, et de deux, elle était si stressée à l’idée de rencontrer sa belle-famille que son rythme cardiaque n’avait pas ralenti d’un copeck. Il ne pouvait pas lui laisser juste quelques heures pour se préparer, il voulait littéralement sa mort ! « Respire, tu en as de bonnes ! Tu ne risques pas d’être emmouscaillé de mon côté, aucune belle-mère pour te terroriser ou te faire comprendre que l’Irlande c’est le bien et tout le reste, c’est le mal ! Shaun, tu aurais dû au moins repousser d’un jour, je ne sais même pas ce que je vais me mettre… » Pour Anaé, la tenue avait son importance et elle souhaitait faire bonne impression. Ni trop sophistiqué, ni façon fille de joie… mais encore aurait-il fallut qu’elle ait du temps pour se préparer à la chose, sauf que ce n’était pas le cas et qu’elle allait devoir faire appel à tout son sens de la gestion du chaos. « C’est drôle je la redoute beaucoup ta cousine… sérieusement tu ne penses pas que j’étais assez stressé avec l’examen gynéco d’aujourd’hui que je doive en prime avoir l’interrogatoire maternel ? Oh dear mais sauvez-moi… évidemment, tu avais oublié ! » Anaé leva les yeux au ciel avant de ne se rhabiller en quatrième vitesse et de se repointer devant l’irlandais d’un air décidé. « Tu vas me ramener à la maison et je compte sur toi pour m’aider à trouver une tenue approprié, je te réquisitionne et pas de mais qui tienne !! »