Cela faisait plusieurs mois maintenant que Karina avait commencé son entrainement et son « enquête » sur la mort de son frère. Le moins que l’on puisse dire était que ces deux choses n’avançaient pas au même rythme. La jeune femme avait fait pas mal de progrès avec Elizaveta, elle avait de moins en moins de mal à tuer maintenant – en tenant compte du fait que la majorité de ses victimes n’étaient pas innocentes – et elle maniait plutôt pas mal la plupart des armes qu’on lui avait fait tester. Elle n’avait pas encore tous les réflexes des autres membres de sa famille bien sûr, puis elle n’était pas très douée en combat rapproché mais c’était quand même en bonne voie. Disons qu’elle avait une bonne motivation alors c’était tout de suite plus facile pour elle. Enfin peu importe à quel point elle était motivée, l’enquête sur la mort de Vladimir en était encore au point mort justement. Elle avait beau voir des personnes, elle n’avançait pas. Elle avait suivi plusieurs pistes pourtant, mais elle rentrait toujours bredouille. Elle commençait à croire qu’on l’envoyait sur des mauvaises pistes exprès sans qu’elle réussisse à vraiment comprendre pourquoi pour le moment. Elle n’avait pas une vision assez large des choses et ne comprenaient pas encore comment la hiérarchie et tous ces jeux de pouvoir marchaient. Elle n’y voyait aucun intérêt en fait donc c’était plutôt dur à saisir pour elle. Néanmoins, elle ne lâchait pas l’affaire et continuait à suivre des pistes. Ce soir, elle devait aller vérifier chez les italiens. On avait confirmé la présence de plusieurs d’entre eux à Moscou le soir de la mort de son frère et il y avait fort à parier qu’ils n’y étaient pas étrangers. Qu’elle meilleure façon de toucher le parrain russe que de s’en prendre à ses enfants, hein ? Surtout que les rivalités avec eux n’étaient pas récentes. Karina put le constater très rapidement, dès qu’elle eut prononcé le nom de « Mikhailov » en fait. Elle avait sous-estimé ces hommes qui étaient supposés n’être que des sous-fifres. Ils avaient eu des ordres bien précis apparemment et ils ne l’avaient pas vraiment épargnée… La jeune femme s’était retrouvée au sol en moins de temps qu’il n’en faut pour le réaliser, et s’était pris des coups de pieds dans le ventre et les côtes, puis quand elle avait essayé de se relever l’un d’eux l’avait plantée avec un couteau. Du coup, elle avait jugé préférable de se laisser passer pour morte jusqu’à leur départ. Ils avaient quand même pris la peine de déposer son corps dans une ruelle. Peu après, elle avait réussi à se relever, non sans mal, et constater qu’elle se trouvait dans un quartier qu’elle connaissait très bien et pour cause : c’était là que Coleen vivait. Et elle était trop loin de l’hôpital pour s’y rendre elle-même… Du coup, le calcul se fit très vite dans sa tête : elle voulait aller voir Coleen. C’était la seule personne à qui elle faisait suffisamment confiance pour l’aider – les membres de sa « famille » l’auraient sans doute achevée en fait. Tout en ayant le bras appuyé sur sa blessure au ventre – elle saignait énormément et ne savait pas comment elle faisait pour tenir sur ses deux jambes – Karina avança jusqu’à l’immeuble de l’australienne et arriva à son étage grâce à l’ascenseur. Il ne lui resta plus qu’à appuyer sur la sonnette et elle s’appuya puis glissa le long du mur le temps qu’on vienne lui ouvrir. Elle ne pouvait pas rester debout plus longtemps ou elle allait définitivement tourner de l’œil.

Coleen était condamnée à passer la soirée toute seule parce que Sirius l'avait lâchement abandonné. Il était très nul comme ça et allait lui faire payer. Enfin plus tard parce que là, elle ne pouvait pas trop. Nora non plus n'était pas là en fait. Elle était sortie quelque part, Coleen ne savait pas trop où mais elle avait décidé de la renier pour l'abandonner comme ça aussi. Fort heureusement, elle avait au moins les chiens. Même si en fait, elle trouvait que ça sonner un peu pathétique. Lucky était allongé près d'elle sur le coup et John était parti bouder quelque part après qu'elle ait refusé de le sortir. Pour sa défense, elle l'avait déjà promené il n'y avait pas si longtemps, en fin d'après-midi, et en plus il pleuvait maintenant. Trois fois rien mais c'était de l'eau quand même. Elle mangeait le repas qu'elle avait préparé. Parce que oui, faute de n'avoir rien de mieux à faire, elle avait fait la cuisine. Il fallait vraiment qu'elle soit désespérée comme ça. Enfin, elle avait quand même mis du temps à se décider et il était assez tard en fait. La nuit avait même commencé à tomber d'ailleurs. Son assiette finie, elle se déplaça jusque la cuisine pour choisir une glace dans son frigo quand elle entendit sonner à la porte. L'australienne fronça les sourcils et jeta un coup d'oeil à l'heure. Elle ne voyait pas qui pourrait vraiment venir sonner à cette heure-là. La plupart des gens à qui elle pensa était soit trop occupé, soit avait déjà les clés. Elle s'avança hésitante vers la pas de la porte. Si elle était perturbée et méfiante en cet instant, ce n'était absolument pas le cas du chien qui était toujours en train de dormir tranquillement. Elle avait bien fait d'en vouloir pour faire chien de garde tiens. Arrivée à la porte, la jeune femme jeta un coup d'oeil au travers du juda pour ne voir personne. C'était incompréhensible en fait. La jeune femme sentit les battements de son cœur s'accélérer et tenta de calmer au mieux la panique qui la gagnait. Il ne fallait vraiment pas la blâmer pour ça, elle était toute seule, il faisait nuit et elle avait traversé assez de choses pour paniquer simplement pour ça. Après un instant d'hésitation, elle tourna quand même la clé dans la porte et attrapa un parapluie (très utile) avant d'ouvrir.. Elle trouva alors Karina qui était assise contre le mur juste à côté. Sa première réaction fut d'être soulagée et puis après, elle remarqua dans quel état était la russe et la panique l'envie à nouveau. « Oh mon dieu Karina. » fit-elle en se penchant vers elle. « Qu'est-ce qu'il t'est arriver ? » Elle ne savait pas pourquoi elle posait la question en fait, c'est le genre de choses qui pouvait arriver quand on faisait partie de la mafia russe comme elle. Elle posa ensuite son parapluie sur le sol avant de tenter d'aider la jeune femme à se redresser. Non, sans mal, elle la conduisit ensuite à l'intérieur de l'appartement et la fit s'asseoir sur le canapé. Une fois fait, elle alla reverouiller la porte derrière elle avant de revenir. « Tu dois voir un médecin. »

L’instinct de Karina l’avait menée droit chez Coleen. Elle était blessée, elle se sentait mal et allait sans doute finir par mourir si elle ne faisait pas quelque chose très vite. Elle avait eu de la chance dans son malheur, les italiens l’avaient déposée à une rue de son immeuble. Elle s’était donc dirigée tant bien que mal jusqu’à l’appartement de l’australienne sans savoir toutefois comment elle l’accueillerait. Bien sûr, Coleen et elle s’étaient reparlé il n’y a pas si longtemps. Enfin… Un mois, presque un mois et demi. A son anniversaire en fait. Mais elles avaient un peu parlé et il y avait eu du mieux dans leur relation. La russe y avait vu un espoir que leur relation continuerait d’avancer sur la bonne voie pour redevenir – presque, elle ne se faisait pas trop d’illusions – celle qu’elles avaient avant que… tout n’arrive. Il y avait encore du chemin mais elle avait bon espoir. Et là, elle ne s’était posé aucune question avant de se rendre chez son amie. Elle était la seule qui puisse l’aider de toute façon, la seule qu’elle puisse déranger comme ça à une heure pareille, la seule en qui elle avait confiance. La jeune femme dut attendre un petit moment avant que la porte ne s’ouvre. C’était logique quelque part, Coleen devait être un parano après tout ce qui était arrivé… Néanmoins, la russe était soulagée. « Oh mon dieu Karina. » Alors que l’australienne se penchait vers elle, Karina tenta de lui sourire mais elle n’était pas convaincue que Coleen voit autre chose qu’une grimace. « Je suis contente de voir que tu es là. Je ne dérange pas j’espère ? » réussit-elle à dire faiblement. Le fait qu’elle ne puisse pas être là ne lui avait même pas effleuré l’esprit en fait. Et du coup elle ne savait pas ce qu'elle aurait dans ce cas. « Qu'est-ce qu'il t'est arriver ? » Karina essaya de penser à ce qu’elle pourrait dire tout en évitant de parler de la mafia. Sauf que rien ne lui venait dans cet état…« Hum… Je suis tombée sur les mauvaises personnes… » Voilà, c’était tout ce qu’elle pouvait dire sans trop entrer dans les détails. Coleen ne serait sans doute pas dupe mais bon, tant pis. Après ça, Coleen l’aida à se relever et Karina ne se priva pas de s’appuyer sur elle. Etre debout n’était clairement pas bon et elle avait besoin d’être allongée au plus vite. Heureusement, son amie la conduit droit au canapé. « Tu dois voir un médecin. » La brune se mit à sourire. « Ca tombe bien, je suis Médecin. » Sauf qu’elle ne savait pas si elle réussirait à se soigner seule. Coleen allait devoir être ses propres mains.

En fait, le parapluie n'était sûrement pas très utile. Coleen aurait put déverrouiller la porte les mains vides, ça aurait sûrement eut le même effet. Aller chercher un couteau de cuisine aurait put se révéler plus efficace. Ou ne pas ouvrir tout court en fait. Mais si elle n'avait pas ouvert, Coleen n'aurait jamais trouvé Karina... Ou vu l'état de cette dernière, elle l'aurait peut-être trouvé le lendemain. Morte devant sa porte. En la voyant, l'australienne s'approcha aussitôt d'elle et s'accroupit pour être à sa hauteur. « Je suis contente de voir que tu es là. Je ne dérange pas j’espère ? » La jeune femme fronça les sourcils. « Je ne pense pas que ce soit ton plus gros soucis pour le moment. » l'informa-t-elle alors. Enfin, juste au cas où la russe ne la saurait pas encore mais elle devait déjà le savoir. « Enfin non. » assura-t-elle quand même. « Je suis toute seule. Et je pense que c'est une bonne chose en fait. » Non parce qu'elle allait faire rentrer Karina chez elle et elle voyait difficilement comment elle aurait put faire si Nora ou même Sirius avait été là. Ils auraient réclamés une explication, c'était certain. Elle demanda ensuite à Karina ce qu'il lui était arrivé mais well, regretta presque aussitôt sa question. Elle n'était pas sûre de vouloir entendre ce que l'autre avait à dire là-dessus. Parce qu'il était évident que l'état de Karina actuellement n'était pas lié à son travail de médecin mais à son autre activité. « Hum… Je suis tombée sur les mauvaises personnes… » « Oh yeah, c'est des choses qu'arrivent. » répondit-elle simplement avant de l'aider à se relever pour la conduire à l'appartement. Elle n'allait sûrement pas laisser Karina crever sur le pas de sa porte, peu importe ce qu'elle pouvait ressentir à son égard ces derniers temps. Lorsqu'elle eut installée la brune sur le canapé et refermer la porte de chez elle, Coleen revint vers Karina pour lui dire qu'il lui fallait un médecin (au cas où elle ne l'aurait pas remarqué encore une fois). Pour une raison qu'elle ne s'expliqua pas tout de suite, la jeune femme eut un sourire en entendant ça. « Ca tombe bien, je suis Médecin. » Coleen fronça les sourcils. Elle avait peur de comprendre où son amie voulait en venir pour le coup. « Ouais mais bon... tu ne peux pas vraiment te soigner toi-même là. Surtout vu ton état. »

Karina fut soulagée en entendant la porte s’ouvrir. Elle n’avait pas pensé que cela ne puisse pas être le cas en fait, donc elle avait tenu bon pour que Coleen ait une chance de l’aider. Mais si l’idée que l’australienne ait pu ne pas être là et ne pas la trouver à temps lui avait traversé l’esprit, elle aurait peut-être baissé les bras plus vite. Mais non, Coleen lui avait ouvert et elle était juste à côté d’elle maintenant, alors qu’elle aurait pu fuir ou avoir peur. Comme elle était contente, la russe ne se priva pas pour le lui dire mais s’inquiéta tout de même qu’elle puisse la déranger. Après tout leur relation n’était pas encore très stable donc il y avait des chances pour que ce soit le cas. « Je ne pense pas que ce soit ton plus gros soucis pour le moment. » Justement, Coleen ne savait pas quel point c’était important pour Karina. Si elle devait mourir ce soir elle tenait à savoir si la jeune femme lui pardonnait ou non, si leur relation avait avancé dans le bon sens ou non. « Enfin non. » Karina sourit faiblement. « Je suis toute seule. Et je pense que c'est une bonne chose en fait. » Karina était d’accord aussi, cela amènerait trop de questions et elle n’était pas sûre que Coleen ait envie d’y répondre ou d’en parler tout court en fait. « On n’a pas besoin de spectateurs, effectivement. » Parce que le spectacle qui allait suivre serait tout sauf beau à voir. Coleen lui demanda ensuite ce qui était arriva et Karina tenta de rester vague. « Oh yeah, c'est des choses qu'arrivent. » La russe hocha simplement la tête avant de se relever avec l’aide de la brune. Elle avança ensuite non sans mal jusqu’au canapé où elle s’allongea puis poussa un soupir de soulagement. « Merci. » souffla-t-elle à l’intention de son amie. « Tu aurais pu me laisser mourir mais, non… Alors merci. » Elle n’avait jamais douté d’elle en fait mais elle était curieuse de savoir si ça lui avait traversé l’esprit ou non. Qu’elle l’ait pensé ou pas, elle voulait l’aider maintenant. Elle voulait qu’elle voie un médecin. Ça tombait bien, elle en était un. « Ouais mais bon... tu ne peux pas vraiment te soigner toi-même là. Surtout vu ton état. » Karina sourit à nouveau, fixant Coleen avec insistance. « Toi, tu pourrais… » commença-t-elle d’un air pas vraiment assure. « Tu pourrais être mes mains. » Parce que si ça continuait comme ça elle n’aurait pas le temps d’atteindre l’hôpital. Elle avait de plus en plus froid et commencer à trembler.

Une des premières choses que demanda Karina à Coleen lorsque celle-ci se pencha vers elle fut de savoir si elle ne la dérangeait pas. Well, l'australienne ne pensait pas que ce soit son plus gros souci actuellement. Vraiment. Mais elle la rassura quand même un peu. Elle s'estima également heureuse d'être toute seule maintenant. Pourtant, c'était ce dont elle avait voulut se plaindre toute la soirée mais en un rien de temps, c'était devenu une bonne chose. Elle n'aurait pas voulu avoir à fournir la moindre explication à propos de Karina et du pourquoi elle était dans cet état-là. « On n’a pas besoin de spectateurs, effectivement. » La brune hocha la tête. Même si en fait, avoir quelqu'un pour s'occuper de ça à sa place ne l'aurait pas nécessairement dérangé. Soit, elle aida Karina pour entrer dans l'appartement et la conduisit jusqu'au divan. Elle serait sûrement mieux là que dans l'entrée déjà. Même si elle n'était pas sûr que le canapé apprécie vraiment. « Merci. » La brune haussa simplement les épaules. « Tu aurais pu me laisser mourir mais, non… Alors merci. » « JOh tu sais, ça me disait pas des masses d'avoir un cadavre devant chez moi demain. » fit-elle avec un sourire moqueur. « JC'est un peu chiant à expliquer après. » Well, et puis, elle n'avait pas non plus envie de la voir mourir. Non parce qu'elle pouvait en vouloir autant qu'elle voulait à Karina tant qu'elle était vivante mais si elle venait à mourir, ça changerait tout et elle savait par avance qu'elle serait perdue après et qu'elle regretterait de ne pas avoir essayé de faire la paix avec elle avant. Soit. Ce n'était pas le plus important là. Le plus important, c'était qu'il fallait un médecin à la russe. Celle-ci répondit bien qu'elle en était un mais Coleen ne put pas se contenter de cette réponse. Elle ne voyait pas comment Karina pouvait se soigner toute seule. Et elle refusait en fait d'admettre ce que son amie pouvait avoir en tête. « Toi, tu pourrais… » Ouais, c'est effectivement ce qu'elle avait craint. Coleen grimaça. « Tu pourrais être mes mains. » « JKarina... » La jeune femme pinça les lèvres. « Je t'assure que je veux vraiment t'aider mais... je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Je ferais juste empirer les choses, c'est cour d'avance. »

Contre toute attente, Coleen aida Karina à se lever et à entrer chez elle. La russe lui était très reconnaissante de faire ça alors que rien ne l’y obligeait et qu’elle aurait pu la laisser mourir. Elle le méritait bien après tout ce que l’australienne avait subi par sa faute. Mais non, elle l’emmenait dans son appartement pour qu’elle se retrouve dans une position un peu plus confortable et souffre un peu moins. Cela la soulagea même quelques instants avant qu’un frisson ne fasse trembler tout son corps. Elle avait froid, mal et continuait de trembler. Néanmoins, elle trouva le moyen de remercier Coleen pour ne pas l’avoir laissé littéralement moisir sur son palier. « Oh tu sais, ça me disait pas des masses d'avoir un cadavre devant chez moi demain. » Karina se mit à rire faiblement avant de grimacer. Même ça c’était douloureux. « C'est un peu chiant à expliquer après. » Cette fois, la jeune femme se contenta de sourire. « Oh, je comprends mieux alors… Tu as bien fait alors, je n’aurais pas voulu te créer de problèmes. » Souriant toujours, la jeune femme ferma les yeux quelques secondes. Elle voulait juste dormir maintenant, elle se sentait fatiguée et elle sentait que ce serait plus facile si elle fermait les yeux, là. Plus supportable. Cela ne fut pas le cas et elle finit par rouvrir les yeux assez rapidement. « Est-ce que je peux me permettre de te demander… une couverture ? » Si cela pouvait la soulager un peu elle voulait bien tout essayer. L’australienne lui fit ensuite savoir qu’elle avait besoin d’un médecin. Elle était tout à fait d’accord, là n’était pas le problème mais… vu le rythme où son état empirait, elle n’aurait pas le temps d’y arriver tout comme elle n’aurait pas le temps d’attendre que l’un d’eux vienne ici. Heureusement qu’elle l’était elle-même ! Bon elle ne pouvait pas faire grand-chose toute seule mais elle espérait pouvoir compter sur Coleen. « Karina... » Elle avait conscience de lui demander beaucoup mais elle était sa seule chance là. « Je t'assure que je veux vraiment t'aider mais... je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Je ferais juste empirer les choses, c'est cour d'avance. » La russe attrapa la main de son amie. « J’ai confiance en toi Coleen. Je sais que tu peux y arriver. Je ne te le demanderais pas si j’avais un autre choix… » Elle lui jeta un regard suppliant. Elle ne voulait pas mourir, pas aujourd’hui, pas maintenant. « Je ne veux pas mourir Coleen. »

Coleen avait finit par installer Karina sur son canapé. Elle l'aurait bien laissé sur le palier mais, comme elle l'expliqua à la russe après qu'elle l'ait remercié, ça aurait un peu pénible de devoir justifier un cadavre sur son palier. Son amie se mit alors à rire faiblement. « Oh, je comprends mieux alors… Tu as bien fait alors, je n’aurais pas voulu te créer de problèmes. » Coleen secoua la tête mais ne répondit rien du tout. Elle aurait put dire à Karina qu'elle n'était plus à ça près vu qu'elle lui avait déjà causé des problèmes mais bon, comme la russe était souffrante, elle s'abstint quand même. Elle vit ensuite la jeune femme fermer les yeux et elle posa alors une main sur son épaules. « Karina, garde les yeux ouverts maintenant. » exigea-t-elle. Elle refusait que la brune ne meure ici. Si ça devait, elle ne voulait surtout pas voir ça. Fort heureusement, l'autre rouvrit les yeux. « Est-ce que je peux me permettre de te demander… une couverture ? » Coleen hocha la tête. « Oui. » Elle lui lança ensuite un regard hésitant avant d'aller chercher une couverture dans un placard. Elle revint le plus vite possible et fut soulagé de voir que Karina n'était pas morte entre temps. « Tiens. » souffla-t-elle en lui tendant la couverture. Mais ça ne réglait rien du tout. La jeune femme avait besoin d'un médecin. D'un vrai médecin et pas juste des Coleen qui serait 'les mains' de Karina. Elle n'arriverait rien à faire pour elle, elle en était convaincue. Elle ferait juste... empirer les choses. S'il était vraiment possible de les empirer. Karina lui attrapa alors la main, sûrement pour tenter de la rassurer. « J’ai confiance en toi Coleen. Je sais que tu peux y arriver. Je ne te le demanderais pas si j’avais un autre choix… » Le regard suppliant qu'elle lui lança ensuite n'aida pas du tout Coleen. Au contraire, l'australienne sentit la panique l'envahir encore plus. « Non, non, Karina. Je ne peux pas. J'aimerais pouvoir vraiment mas c'est juste impossible. Et puis je n'ai rien ici en plus. Pourquoi est-ce que tu n'as pas été juste à l'hôpital hein ? Pourquoi est-ce que tu ne peux pas mener une vie tranquille comme les gens normaux ou au moins me laisser en dehors de ça ? » La brune se prit ensuite la tête dans les mains et tenta de sa calmer du mieux qu'il le pouvait. Elle devait garder les idées claires si elle voulait aider Karina comme il le fallait. Parce qu'apparemment elle n'aurait pas le choix. « Je ne veux pas mourir Coleen. » « Ca n'aide pas que tu me dises ça Karina. » fit-elle en relevant la tête avec un air agacé. C'était comme ses regards suppliants là. L'australienne prit ensuite un air déterminé. « Écoutes moi-bien, tu ne mourras pas ce soir Karina. Même si c'est tout ce que tu mérites. Je ne te laisserais pas faire ça. Dis moi ce que je dois faire maintenant. »

Karina avait juste envie de dormir maintenant qu’elle était confortablement installée sur le canapé de Coleen. Vu son état elle aurait pu dormir n’importe où mais il devenait de plus en plus difficile de lutter contre l’envie de fermer les yeux et de se laisser aller. Ce serait un énorme soulagement. « Karina, garde les yeux ouverts maintenant. » la rappela l’australienne à l’ordre. Elle rouvrit donc les yeux sans attendre avant de soupirer longuement. « Oui, tu ne dois pas me laisser m’endormir. » Il y avait de fortes chances pour qu’elle ne se réveille pas si c’était le cas et elle n’y tenait pas vraiment. Surtout qu’imposer ça à Coleen après tout ce qu’elle avait vécu par sa faute n’était pas la meilleure idée qui soit non plus. Comme elle avait de plus en plus froid, la russe réclama une couverture. Elle n’était pas certaine que cela puisse la soulager en fait mais elle pouvait bien essayer. Coleen s’exécuta et Karina la remercia d’un léger signe de tête. Voilà. Ce n’était pas vraiment mieux mais bon, elle ne voyait pas ce qu’elle pouvait lui demander de plus. Enfin, si… Il lui fallait un médecin en fait et elle n’avait pas le temps ou la force d’aller jusqu’à l’hôpital ou d’attendre une ambulance. Il fallait que Coleen l’aide même si l’idée ne lui plaisait pas du tout. Elle était sa seule chance et elle espérait qu’elle ne la laisserait pas tomber même si elle ne méritait rien d’autre. « Non, non, Karina. Je ne peux pas. J'aimerais pouvoir vraiment mais c'est juste impossible. Et puis je n'ai rien ici en plus. Pourquoi est-ce que tu n'as pas été juste à l'hôpital hein ? Pourquoi est-ce que tu ne peux pas mener une vie tranquille comme les gens normaux ou au moins me laisser en dehors de ça ? » Elle paniquait… C’était compréhensible mais elle devait surtout garder son sang-froid là. Si la blâmer encore plus pouvait la soulager Karina pouvait l’encaisser sans broncher aussi. Elle n’avait pas tellement le choix de toute façon. « Je ne voyais pas quoi faire d’autre Coleen. Je sais que je t’avais promis de te laisser tranquille surtout avec… ça… mais… » Elle ne savait même pas comment expliquer ce qui l’avait poussée à venir sonner à son appartement. Elle l’avait fait, c’était tout et ça ne demandait aucune raison. Elle avait juste trouvé la force pour ça parce que penser à Coleen lui avait redonné de l’espoir. Elle était la seule chose bien dans sa vie. « Si je m’en sors je réitère ma promesse de te laisser tranquille. Je ne viendrais plus sonner à ta porte à moitié morte, c’est promis. » Elle serait plus vigilante pour réussir à tenir cette promesse-là. Comme Coleen ne semblait pas bouger, Karina lui fit savoir qu’elle n’avait pas envie de mourir. Et c’était vrai, elle n’était pas prête et avait peur. Ou elle voulait au moins savoir que l’australienne la pardonnait. « Ca n'aide pas que tu me dises ça Karina. » La jeune femme eut ensuite un sursaut de détermination puisqu’elle afficha un air bien plus déterminé. « Écoutes moi-bien, tu ne mourras pas ce soir Karina. Même si c'est tout ce que tu mérites. Je ne te laisserais pas faire ça. Dis-moi ce que je dois faire maintenant. » La russe afficha un petit sourire et ferma les yeux une secondes tout en soupirant tant elle était soulagée. « Il faudrait que tu nettoies ma blessure déjà et… » Elle marqua une pause. Ce qu’elle allait dire n’allait sans doute pas plaire à Coleen. « Tu sais coudre ? »

Karina était vraiment mal en point. C'était sûrement déjà étonnant qu'elle ait réussi à se traîner jusqu'à devant chez Coleen. C'est pour ça que quand l'australienne vit l'autre fermer les yeux, elle ne fut pas du tout rassurée, au contraire, et s'empressa d'ordonner à l'autre de garder les yeux ouverts. Elle eut alors le soulagement de voir la russe rouvrir les yeux. « Oui, tu ne dois pas me laisser m’endormir. » Coleen hocha la tête. « Ne t’inquiètes pas, je te frapperais même s'il le faut. » Si c'était le prix à payer pour que la jeune femme garde les yeux ouverts, ça ne la dérangeait pas plus que ça. Karina réclama ensuite une couverture et la brune alla lui chercher aussitôt. Si ça pouvait aider hein... Mais ce dont son amie aurait vraiment eu besoin, c'était d'un médecin. Elle aurait dut se déplacer jusque là-bas plutôt qu'ici, plutôt qu'attendre. Mais Coleen ne tarda pas à comprendre que si Karina ne se souciait pas outre mesure d'aller chercher un médecin c'est parce qu'elle avait une autre idée en tête, elle comptait sur elle pour la soigner. A cette idée, l'australienne se mit à totalement paniquée. Elle était presque certaine de ne pas pouvoir faire ça. Et puis, même sans ça en fait, la russe n'avait pas le droit d'exiger ça d'elle. Elle n'aurait pas du venir ici, elle aurait juste dut la laisser en paix encore. Ce n'était pourtant pas si compliquée à comprendre ça, non ? « Je ne voyais pas quoi faire d’autre Coleen. Je sais que je t’avais promis de te laisser tranquille surtout avec… ça… mais… » « Tu pouvais aller voir un médecin ! » s'exclama-t-elle aussitôt. Gosh, Karina était pourtant censée être une personne intelligente, elle aurait put penser à ça d'elle-même. « Ou peu importe, un membre de ta chère famille même. » La brune fit une moue dégoûté. « Tant que tu me laissais en dehors de ça. » Mais il fallait croire que c'était trop demander ça. « Si je m’en sors je réitère ma promesse de te laisser tranquille. Je ne viendrais plus sonner à ta porte à moitié morte, c’est promis. » « S'il te plaît Karina. » commença Coleen d'un ton las. « Cesse de faire des promesses que tu ne sauras pas tenir. » C'était couru d'avance. La prochaine fois, il y aurait de nouveau autre chose et elle serait encore une fois là, peu importe que Coleen le veuille ou non. Comme si elle pensait que ça allait aider l'australienne, Karina ajouta bientôt qu'elle ne voulait pas mourir. Ca ne pouvait que faire encore plus paniquée la jeune femme. Elle finit néanmoins par réussir à se calmer et finit par demander ce qu'il fallait qu'elle fasse avec un air déterminé. « Il faudrait que tu nettoies ma blessure déjà et… » Ok, nettoyer la blessure ça allait mais Karina n'avait pas finit et ce qui allait venir ensuite n'était pas forcément une bonne chose. « Tu sais coudre ? » Ok, elle avait vu juste, ce n'était pas une bonne chose. « Karina... » Elle poussa un soupir las. « Je sais coudre oui, quand il s'agit de bout de tissus. » Rien de plus. « Je vais chercher de quoi nettoyer cette blessure. » ajouta-t-elle alors en prenant la route de la salle de bain.

Il était important, vu son état, que Karina ne s’endorme pas. Elle espérait pouvoir compter sur Coleen pour la tenir éveillée. « Ne t’inquiètes pas, je te frapperais même s'il le faut. » Karina sourit à nouveau, s’efforçant de hocher la tête. « Bien, bien. Peu importe le moyen du moment que le résultat est le même. » Elle était prête à laisser Coleen la frapper si cela la gardait en vie. Elle souffrait déjà beaucoup en plus, donc un peu plus ou peu moins ne ferait aucune différence. Puis l’australienne devait au moins avoir envie de la frapper pour tout ce qu’elle avait vécu par sa faute. Ça pouvait peut-être la soulager au moins un peu… Ce serait bien maigre consolation en comparaison mais ce serait toujours ça. Mais elle tenait quand même à ce que Coleen la garde envie même si elle ne le méritait pas. Elle s’en voulait d’être venue la déranger elle alors qu’elle n’en avait pas le droit. Elle l’avait déjà assez mêlée à des affaires sordides comme ça. Mais quelque chose l’avait poussée à venir ici et ce n’était pas seulement le fait qu’elle se trouvait tout près de chez elle. « Tu pouvais aller voir un médecin ! » Karina pinça les lèvres, oui elle aurait pu. Elle n’aurait eu qu’à se laisser tomber dans un taxi et le chauffeur l’aurait emmenée droit à l’hôpital. « Ou peu importe, un membre de ta chère famille même. » « Ouais, ma chère famille… » répéta-t-elle sur un ton amer. « Tu as conscience qu’ils en auraient profité pour m’achever hein ? Enfin ça doit surement t’être égal mais je ne pouvais pas aller les voir eux, non. C’est tout ce qu’ils attendent de me voir mourir. » Enfin, elle supposait. Oksana lui avait confié son intention de reprendre les rênes et d’évincer son père. Avec elle morte, Sergei serait affaibli et la tâche serait bien plus facile pour sa tante. « Tant que tu me laissais en dehors de ça. » La jeune femme tenta de soutenir le regard de son amie. « Excuse-moi. » Elle lui promit ensuite à nouveau de la laisser tranquille si elle s’en sortait. Elle allait s’employer à respecter sa promesse cette fois, peu importe qu’elle soit une nouvelle fois en danger de mort ou non. « S'il te plaît Karina. Cesse de faire des promesses que tu ne sauras pas tenir. » Karina hocha la tête. Oui, c’était peut-être mieux en fait. Soit. Elle n’avait plus le temps de s’en vouloir pour ça parce qu’elle se sentait de plus en plus mal. Elle pensait vraiment qu’elle allait mourir très bientôt et il fallait que Coleen agisse vite. Encore une fois, elle était vraiment désolée de lui  mettre une telle pression sur les épaules. Après avoir paniqué, la jeune femme sembla retrouver son calme ainsi qu’une dose de détermination. Seulement, ce qui lui annonça la russe ensuite ne sembla ébranler tout ça. « Karina… Je sais coudre oui, quand il s'agit de bout de tissus. » Elle avait conscience de lui demander beaucoup mais elle n’avait vraiment pas le choix. « Ce n’est pas si diffèrent tu sais. » Elle était bien placée pour le savoir. « Je vais chercher de quoi nettoyer cette blessure. »  Coleen disparut et Karina ne profita pour fermer les yeux le temps qu’elle revienne. Dès qu’elle la sentit près d’elle, elle rouvrit les yeux. « Tu sais quoi, tu n’as qu’à appeler un médecin. Tu as raison je n’avais pas à t’imposer ça et cela vaudrait mieux pour toi comme pour moi si quelqu’un de qualifié s’occupe de moi. »

Coleen avait paniqué en voyant Karina fermé les yeux. Elle ne pouvait pas faire ça, elle était trop faible pour que ça puisse finir bien. L'australienne l'avait lui avait donc ordonné de rouvrir les yeux et promit de la frapper s'il fallait empêcher que cela ne se reproduise à nouveau. Si c'était ce qu'il fallait faire, ça ne la dérangeait pas. Elle avait juste un peu peur de faire encore plus mal à son amie. Enfin, elle n'était vraiment plus à ça près en fait. « Bien, bien. Peu importe le moyen du moment que le résultat est le même. » La jeune femme hocha la tête et resta ensuite relativement sereine. Enfin, autant que le permettait les circonstances... Cela prit fin aussitôt après que Karina ait expliqué qu'elle comptait sur Coleen pour réparer ça. Elle voulait que ce soit l'australienne qui fasse le médecin et il n'en fallut pas plus à l'australienne pour se mettre à paniquer à nouveau. Elle ne pouvait pas faire ça, ce serait une catastrophe. Et même si elle avait pu en fait, elle ne voulait pas faire ça. Elle voulait juste être tranquille et ne pas voir son amie débarqué tard dans la soirée à moitié morte chez elle. La russe lui devait bien cette tranquillité maintenant, ce n'était pas beaucoup demandé. Il fallait croire que si parce que Karina ne voyait pas ce qu'elle pouvait faire d'autres. C'est en tout cas ce qu'elle alla dire à Coleen. C'est vrai qu'aller voir un médecin n'était pas la chose la plus évidente à faire dans ce cas-là. Mais elle pouvait y pensait. Ou même, si la russe y tenait, elle pouvait même aller trouver quelqu'un de sa chère famille, Coleen s'en moquait du moment qu'elle pouvait rester éloigner de ça. « Ouais, ma chère famille… Tu as conscience qu’ils en auraient profité pour m’achever hein ? Enfin ça doit surement t’être égal mais je ne pouvais pas aller les voir eux, non. C’est tout ce qu’ils attendent de me voir mourir. » Oui, Karina avait tout à fait raison, Coleen s'en moquait totalement de ça. « Etonnant. » commenta-t-elle avec le même ton amer que Karina avait utilisé précédemment. Ils avaient pourtant l'air adorable tous autant qu'ils étaient. L'australienne précisa ensuite qu'elle aurait juste voulu rester en dehors de ça. « Excuse-moi. » Elle secoua la tête. Ses excuses... c'était exactement comme la promesse qu'elle voulu faire ensuite, du vent. La jeune femme n'était plus assez bête pour croire en ce que disait la russe. Mais elle voulait bien l'aider et pousser par un accès de détermination surprenant, elle demanda à Karina ce qu'elle devait faire. Sa détermination faiblit aussitôt lorsque l'autre lui demanda si elle savait coudre. Coleen voyait où elle voulait en venir mais elle n'aimait pas ça du tout. C'est pour ça qu'elle déclara juste savoir coudre sur des vêtements. « Ce n’est pas si diffèrent tu sais. » La brune pinça les lèvres. « Bien sûr que si, c'est très différent. » L'autre disait ça juste parce qu'elle était médecin et avait l'habitude. Pour repousser le moment où elle devrait s'illustrer dans ses talents de couturière, Coleen alla chercher de quoi nettoyer la blessure. Lorsqu'elle revint près de la russe, elle déposa un serviette imbibée d'eau là où elle était blessée. « Tu sais quoi, tu n’as qu’à appeler un médecin. Tu as raison je n’avais pas à t’imposer ça et cela vaudrait mieux pour toi comme pour moi si quelqu’un de qualifié s’occupe de moi. » Coleen lui lança un regard sombre. « Pitié Karina, je ne suis pas stupide, je sais bien que tu seras morte avant qu'un médecin n'arrive. » fit-elle alors. « C'est juste trop tard maintenant, c'était avant qu'il fallait y penser. » Mais elle ne pensait pas beaucoup et aimer imposer ses choix à Coleen comme ça.

Karina était rassurée maintenant que Coleen lui avait promis qu’elle ne la laisserait pas s’endormir. Si elle s’endormait elle risquait bien de ne pas se réveiller et le problème était qu’elle avait de plus en plus de mal de résister à l’appel de Morphée et il y avait de grandes possibilités pour que même les efforts de Coleen ne servent plus à rien. Pour le moment elles n’en étaient pas encore là. L’australienne réussit à la tenir éveillée en l’accablant un peu plus encore. C’était un moyen comme un autre et bien qu’elle aurait préféré se faire frapper, la russe reconnaissait que la jeune femme avait tout à fait le droit de faire ça. Elle avait le droit de lui demander pourquoi elle était revenue la voir, pourquoi elle n’arrivait pas à la laisser tranquille alors qu’elle en avait assez de toutes ces histoires. Et Karina n’avait rien à lui répondre, aucune excuse valable, rien du tout. Il fallait qu’elle arrête de lui faire des promesses qu’elle savait qu’elle ne pourrait pas tenir – elle n’arrivait pas à rester éloignée de l’australienne - et de s’excuser aussi parce qu’apparemment cela l’énervait beaucoup. Du coup, elle garda encore le silence. Trouver quoi dire lui donnerait trop d’efforts surtout que tout ce qu’elle dirait ne ferait qu’énerver encore plus Coleen et elle n’avait pas besoin de ça. Elle devait rester calme et ne surtout pas paniquer parce ce que Karina avait besoin qu’elle fasse requérait du calme et de la concentration et ça n’allait pas être simple : il fallait recoudre sa plaie. L’australienne avait peur de ne pas réussir et la russe tenta de la rassurer en lui disant que c’était comme avec le tissu. « Bien sûr que si, c'est très différent. » Karina soupira. « Non, pas tellement. Tu peux y arriver. » l’encouragea-t-elle alors. Il fallait que Coleen ait confiance en elle parce que c’était le seul espoir de la brune. Cela dit elle avait conscience de lui en demander beaucoup et si elle ne s’en sentait pas capable elle lui proposa d’appeler un médecin. « Pitié Karina, je ne suis pas stupide, je sais bien que tu seras morte avant qu'un médecin n'arrive. » Elle en était bien consciente mais bon, quelles étaient ses chances si elle restait là sans rien faire ? Elle n’en avait pas plus donc autant essayer et vu que Coleen ne le voulait pas il ne lui restait plus que cette solution. « Si tu ne me recouds pas ma plaie je vais mourir aussi alors je ne sais pas trop ce qui est préférable. A toi de voir. Et je sais très bien que tu n’es pas stupide. » Coleen était tout sauf stupide et c’était bien pour ça qu’elle avait confiance en elle. « C'est juste trop tard maintenant, c'était avant qu'il fallait y penser. » Oui sauf que si elle y avait pensé le problème ne se serait pas posé. Elle n’avait pas eu la tête à penser à tout. « Très bien, fait comme tu le sens. » Elle ne pouvait la forcer à rien après tout.

Après s'être mise à paniquer et avoir blâmer Karina pour (encore) la mêler à ses histoires alors qu'elle avait juste envie de rester loin de tout ça, Coleen finit quand même par se calmer un peu. Elle se sentit alors d'un coup beaucoup plus déterminée sans pour autant savoir d'où elle tenait ça. Mais ce fut de courte durée. Elle était vraiment décidée à venir en aide à Karina et à la soigner mais il suffit que la russe ne lui demande si elle savait coudre pour que la jeune femme se sente à nouveau mal à l'idée de l'aider. Parce que coudre sur des vêtements, ce n'était pas comme la recoudre elle, contrairement à ce qu'elle affirmait. « Non, pas tellement. Tu peux y arriver. » Coleen pinça les lèvres. Well, elle avait de sérieux doutes quand même. Elle n'était même pas certaine d'avoir envie d'essayer en fait. C'était sûrement là tout le problème. « I'm not sure. » Loin de là même. Enfin, comme elle voulait quand même faire un effort, la jeune femme alla chercher de quoi nettoyer la blessure de Karina. Mais c'était très loin d'être suffisant ? Elle le savait très bien. Et son amie sûrement aussi, même si elle suggéra d'appeler un médecin. Comme si elle allait survivre le temps d'appeler un médecin. Elle était trop faible maintenant et Coleen ne se leurrait absolument pas à ce sujet. « Si tu ne me recouds pas ma plaie je vais mourir aussi alors je ne sais pas trop ce qui est préférable. A toi de voir. Et je sais très bien que tu n’es pas stupide. » « Bah, si tu meurs dans les deux cas, autant éviter de faire déplacer un médecin pour rien hein. » répondit d'abord Coleen. Peut-être cherchait-elle maintenant à prouver à Karina qu'elle était stupide si. Ou pas. Elle ne pensait rien de ce qu'elle venait de dire mais elle détestait la pression que Karina lui mettait sur les épaules maintenant. Non parce qu'elle ne lui laissait pas vraiment de choix là, il était trop tard pour faire quoique ce soit. « Très bien, fait comme tu le sens. » Coleen laissa échapper un soupir las. « Bien sûr que je vais le faire. » Mais elle ne lui pardonnerait probablement jamais ça non plus. « Mais je ne sais même pas si j'ai ce qu'il faut. »

Coleen paniquait et c’était tout à fait normal. Karina aurait sans doute paniqué aussi à sa place – si elle n’avait pas été médecin quoi – et elle s’en voulait de devoir lui faire subir ça alors qu’elle était supposée la laisser tranquille. Il y avait encore moins de chances pour qu’elle lui pardonne maintenant mais bon pour le moment c’était un peu le cadet des soucis de la jeune femme. Tout ce à quoi elle pensait à présent c’était qu’elle ne voulait pas mourir. Ce n’était pas gagné si l’australienne ne se calmait pas vite. Elle savait bien que lui mettre la pression comme ça n’était pas non plus la bonne solution mais elle n’avait pas vraiment le choix, si elle ne la bousculait pas un peu elle ne se bougerait pas. Cela sembla fonctionner puisque la jeune femme se retrouva bien vite animée par la détermination. Détermination qui disparut bien vite lorsque la russe lui annonça qu’elle allait devoir la recoudre. Coleen savait coudre, ce n’était pas ça le problème. Elle ne voulait juste pas coudre de la peau alors que c’était presque la même chose. Enfin pour Karina ça l’était, elle avait tellement l’habitude de le faire qu’elle ne voyait plus la différence à force. Elle tenta tout de même de rassurer Coleen en lui disant qu’elle allait y arriver, qu’elle avait confiance en elle. « I'm not sure. » Karina soupira et vint poser sa main sur celle de Coleen. « Yes you are. » Elle devait au moins le croire si elle voulait y arriver. La volonté pouvait faire faire des miracles à n’importe qui. Parce que bon, ce n’était pas en nettoyant simplement sa plaie que Karina allait guérir. Elle n’avait pas d’autres choix là, il fallait recoudre. Cela dit, Coleen ne semblait pas décider à le faire et comme elle ne pouvait pas faire que la pousser la jeune femme lui dit d’appeler un médecin, elle ferait son maximum pour tenir le coup. Sauf que ce n’était pas une bonne idée pour Coleen non plus parce qu’elle savait qu’elle allait mourir. Elle lui rétorqua alors qu’elle allait mourir aussi si elle ne faisait rien. « Bah, si tu meurs dans les deux cas, autant éviter de faire déplacer un médecin pour rien hein. » Sa logique était douteuse, et même dans son état cela frappa Karina. « Well, si je meurs il saura quoi faire du corps au moins. » Ce qui ne serait vraisemblablement pas le cas de l’australienne. « Donc on peut au moins essayer, peut-être que je vais tenir le coup, je suis plus forte que j’en ai l’air. » Ouais enfin ça elle l’espérait. Mais si elle ne se montrait pas optimiste ce serait plus difficile pour Coleen. La décision sur la marche à suivre lui revenait à présent. « Bien sûr que je vais le faire. Mais je ne sais même pas si j'ai ce qu'il faut. » « Du fil, une aiguille, du désinfectant. C'est tout ce dont tu as besoin. » énonça-t-elle immédiatement pour ne pas perdre de temps.

Le moins que l'on pouvait dire, c'est que Coleen n'avait pas été décidée à aider Karina bien longtemps. La détermination de l'australienne avait en effet fondu bien vite dès que la brune avait mentionné le fait qu'il faudrait que Coleen la recouse si elle voulait faire quoique ce soit. C'était plus que la jeune femme ne pouvait l'accepter. Elle ne voulait pas avoir à faire ça et elle détestait vraiment son amie pour le lui imposer. Elle ne s'en croyait pas non plus capable du reste. « Yes you are. » Well, ça n'avait rien de bien étonnant d'entendre la russe lui dire ça. Ce n'était pas dans son intérêt de prétendre le contraire. Elle voulait que Coleen ait confiance pour pouvoir l'aider. Elle aurait pu lui dire n'importe quoi du moment que ça aurait amené à ça, l'australienne en était persuadée. Mais comme elle ne faisait pas beaucoup d'efforts, la jeune femme suggéra d'appeler un médecin. D'après elle, il saurait l'aider. Sauf que, comme elle n'avait pas crut bon d'aller voir un médecin avant, il ne serait juste pas capable d'arriver à temps. C'était bête pour Karina ça. Elle insista quand même mais bon, si elle devait mourir dans les deux cas, Coleen ne voyait pas l'utilité de forcer un médecin à se déplacer. C'était très logique pour elle en tout cas. « Well, si je meurs il saura quoi faire du corps au moins. » Coleen fit la moue. C'est vrai que ça semblait censé aussi tout ça. Mais elle n'était pas très sûre de vouloir accorder raison à la russe maintenant. Ca n'avait aucun intérêt franchement de s'obstiner à la contredire alors qu'elle était au plus mal mais l'australienne n'arrivait pas à se résoudre à faire autrement. Karina tira la jeune femme de ses pensées en reprenant la parole. « Donc on peut au moins essayer, peut-être que je vais tenir le coup, je suis plus forte que j’en ai l’air. » Coleen fronça les sourcils. « Essayer quoi ? » D'appeler un médecin ou de la soigner elle-même. Elle n'était plus sûre de tout suivre maintenant. « Et j'espère que tu dis vrai oui. » Même si elle ne se fiait plus vraiment à la parole de Karina depuis un moment déjà. C'était sans importance de toute manière puisque la jeune femme finit par décider qu'elle allait effectivement l'aider. Elle n'était juste pas certaine d'avoir tout ce qu'il fallait. Ou peut-être était-elle seulement en train de se chercher une excuse de plus. « Du fil, une aiguille, du désinfectant. C'est tout ce dont tu as besoin. » « Ok. » Elle avait tout ça. Evidemment. Qui n'avait pas des choses aussi basiques hein ? Coleen se redressa et alla chercher tout ce qu'il fallait avant de revenir s'installer près de Karina. « So, je fais quoi now ? » Elle n'allait pas pouvoir y arriver sans indications supplémentaires.