◘ je ne savais pas que le monde était si petit ◘

april & edouard

Un matin banal, comme tous les autres; j'étais arrivé tard au boulot. En effet, je m'étais réveillé à dix heures aujourd'hui. Me laver et acheter quelque chose à manger pour manger au bureau m'avait retardé encore plus, alors j'arrivai avec trois heures de retard. Mais comme j'étais l'un des trois journaliste en chef de l'entreprise, on ne me disait pas grand-chose car au final, je faisais mon boulot correctement. C'était assez bizarre quand même et même-moi, ça me choquait. Pour la première fois de ma vie, je me donnais à fond sur quelque chose. Ce travail n'était pas amusant et je ne gagnais pas beaucoup.. mais donner des ordres me faisait du bien. D'ailleurs, je me demandais comment je faisais pour être aussi "ordonné" à ce boulot: je passais mes nuits dehors, n'avais pas le temps de bosser à la maison mais ça ne me fatiguaient pas du tout. Parfois, j'avais tendance à croire que j'étais un robot ou quoi.. Non mais c'est vrai. Qui pourrait résister à des journées aussi charger sans rien avaler l'après-midi, à travailler avec de bêtes personnes et surtout à écouter des imbéciles se plaindrent, car" ils ont beaucoup de choses à faire"?

Lorsque j'arrivai au boulot, je m'installai à mon bureau. Mon patron vint me trouver directement. « Edouard! Qu'est-ce qui t'a retardé autant? Tu as l'air malade, ça va? » « J'ai l'air malade? Comment ça? ». Je jetai un coup d'oeil dans le miroir se trouvant juste derrière moi. « Je suis toujours aussi beau que d'habitude, monsieur », dis-je en me retournant, faisant un grand sourire à celui-ci. Il rigola un moment avant de dire : « Peu importe, j'ai quelque chose à te dire. Une jeune fille à été mutée aujourd'hui, elle va arriver ici dans quelques instants. J'aimerais que tu la prennes sous tes ordres et lui explique notre fonctionnement. » « Très bien monsieur. », dis-je en secouant la tête de haut en bas. Je soupirai lorsque celui-ci sorti enfin. Pourquoi était-ce moi qui devait toujours accueillir les nouveaux ? J'avais une tête d'hôte ? Je pris quelques documents en main avant de sortir du bureau à mon tour. Je m'avançai vers la table de travail d'Andy, l'un des nombreux nouveaux. « Andy? » « Oui Monsieur? » « C'est vraiment le mieux que tu puisses faire? », dis-je en lui montrant les feuilles. « Ce n'est pas moi qui ai fait ça, monsieur ». Je le regardai d'un air exaspéré avant de dire: « Aishh, tant pis, recommence. ». Je déposai les feuilles sur son bureau avant d'entendre un toc toc à la porte principale. Une petite asiatique, ayant l'air de ne pas avoir plus de 18 ans, entra. « Ian, occupe-toi d'elle aussi. », rétorquais-je sans vraiment faire attention à qui elle était. « Je crois que c'est la nouvelle monsieur. Et je m'appel Andy. » « Tu crois savoir mieux que moi? », répliquais-je en lui lançant un regard énervé. « Toi la petite, suis-moi ». Je rentrai très vite dans mon bureau, laissant la porte ouverte pour qu'elle puisse rentrer. Il y avait un sale bordel sur la table, m'obligeant à faire un tri et à ramasser tout ce qui traine. « Tu peux t'asseoir », dis-je, continuant à faire mon ménage sans vraiment me donner la peine de la regarder. Je devais également faire le tri dans mon cerveau et ma mémoire.. Ma vie privée me stressait et me rendait tellement malade que j'agressais les autres.

Je savais que ce patron allait vite m'énerver ! J'aurais dû suivre mon instinct tiens ! Ca m'apprendra à toujours vouloir n'en faire qu'à ma tête... Non, mais vraiment, n'importe quoi ! Ce matin, comme d'habitude, je me levais tranquillement et me préparais sans bruit. Je sortais et vérifiais au moins dix fois que la porte était fermée. Je me rendais au bureau et là, bam ! Mon patron demande à me voir. Ce n'est jamais bon signe, à chaque fois il me raconte sa vie ce drôle de bonhomme. Mais là, qu'est-ce que j'entends ? Rien. Précisément, assurément, je n'entends rien. Il est là, assis à son bureau à se tourner les pousses. Il me sert un discours sur la crise économique et j'en passe. Blabla, il évoque sa famille, l'honneur, l'argent, les denrées alimentaires, l'argent, les loisirs, l'argent, le bonheur, l'argent, l'argent et enfin : l'argent. Et puis là, alors que je ne m'y attends pas et que je suis parfaitement sage, il me sort : "c'est pourquoi, vous me voyez navré de vous annoncer que nous vous avons muté dans un bureau de journalisme à Manhattan. Nous vous regretterons, vous qui étiez si serviable et dévouée, blabla..." Non mais il est sérieux, là ? Il me mute et me fait baisser de grade alors que j'ai toujours été gentille et que je n'ai jamais fais l'andouille ? Pourtant, ce n'est pas les tentations qui ont manqué ! En outre, j'ai toujours voulu lui dire que malgré sa présentation soignée, les horribles poils de yack qu'il a dans le nez attiraient l'attention et gâchaient toute la mise en scène.
Bref, j'ai gardé mon calme et me suis rendue à mon nouveau bureau. Dès que je suis arrivée, j'ai deviné que cet endroit me déplaîrait. Il y avait énormément de gens, ils criaient tous, se plaignaient, couraient dans tous les sens... Un mode de vie très stressant, je deteste ça. Je me suis présentée et on m'a emmené devant une porte. Là, on m'a dit d'attendre, quelqu'un allait venir me chercher. Ils auraient au moins pu mettre une chaise dans leur salle d'attente improvisée !
Après un long moment, j'en ai eu assez ! Cela faisait trois minutes que j'attendais qu'on vienne me chercher ! J'ai frappée à la porte et ai ouvert. Il y avait un garçon assis, assez banal, et un autre debout. Ce dernier avait une sale tête, il avait le teint terne et des cernes sous les yeux, mais malgré cela il n'avait pas l'air fatigué. J'avais l'impression de l'avoir déjà vu... Mais bien sûr ! Cette tête de rat musquée qui porte à rire était inoubliable.
« Ian, occupe-toi d'elle aussi. »
« Je crois que c'est la nouvelle monsieur. Et je m'appel Andy. »
« Tu crois savoir mieux que moi? »
Non mais je rêve ?! lls sont vraiment en train de se battre pour savoir lequel est Ian ? Moi je sais déjà qui sait, si il a oublié son identité je vais le lui rappeler. Et par ailleurs, je vais également lui rapeller qu'il a une femme.
« Toi la petite, suis-moi »
Petite ? Non mais il m'a bien regardé le rat musqué ? Et puis il croit que j'ai quel âge d'ailleurs ? Au cas où il n'était pas au courant, j'en ai 20 ! 20 et demi, même !
Il me fait rentré dans un bureau très ( mais vraiment très ) mal rangé. Est-ce une habitude des journalistes de toujours mettre du bazard partout ?
« Tu peux t'asseoir »
Je referme discrètement la porte qu'il avait laissé ouverte. M'asseoir ? Et où ?
« Il faudrait déjà qu'il y ait une chaise disponible dans ce... "bureau". »marmonnais-je. Il ne m'a certainement pas entendu.
Je vais vraiment faire face à mon nouveau supérieur ? Je ne peux pas supporter que cet ordure puisse me donner des ordres. Il a fait du mal à MA Billy, elle souffre à cause de lui. Sale ordure que tu es, si tu crois me faire peur ! Espérons que je ne sois pas renvoyée, il a l'air d'avoir une humeur de chien. Et si j'en crois ses mouvements de mains et son air énervé, il est impatient et a hâte de se débarasser de moi. Souvent les gens ne se rendent même pas compte de leurs petites réactions, c'est pourtant ce qui les trahis, souvent.
« Bon, écoute Ian. Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Tu me fais chier ! »

J'étais de très mauvaise humeur, oui. Tout le monde me faisait chier et je ne pouvais pas m'empêcher de le leur faire comprendre. Il fallait que je me décompresse un peu, histoire de pouvoir supporter cette horrible journée que j'allais passé avec cette nouvelle. Je n'avais encore rien manger et mon ventre criait famine comme si je n'avais rien manger depuis des dizaines de jours. Je ne mangeais pas correctement certes, mais ceci ne veut pas dire que je ne mangeais plus du tout. Elle avait refermée la porte et s'était avancée devant la table en marmonnant quelque chose que je ne pus distinguer, trop occupé à trier tout ce qui trainait. Je jetai quelques feuilles par terre. Le recyclage et la propreté n'étaient pas mes trucs, de toute façon! « Bon, écoute Ian. Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Tu me fais chier ! ». Je relevai la tête tout de suite avant de faire de gros yeux et de m'exclamer: « Ap-ap-ap-ap-april? ». Qu'est-ce qui me prenait de bégayer comme ça à chaque fois que quelque chose me choquait? Ca me rendait tellement ridicule! Qu'est-ce qu'elle faisait ici, elle? Elle était venue pour me parler de Billy? Et puis d'où est-ce qu'elle savait que j'étais Ian? Billy ne le lui aurait jamais dit la vérité.. Je réflechissais très vite pour trouver une réplique plus ou moins intelligente. « Tiens ça fait longtemps! » Je me força de faire un sourire assez hypocrite. « Tellement longtemps que.. d'ailleurs je me demande comment cela se fait qu'ils ne t'ont pas dit que mon frère Ian est mort... Qu'est-ce qui t'amène ici? ». Sur ce coup là, je devais sûrement avoir l'air débile. Cette April.. la chère et tendre -ou pas- cousine de Billy. Où est-ce que je l'avais rencontré pour la première fois? Je ne m'en rappelai même plus.. Qu'allait-elle me dire? D'ailleurs, pourquoi je la faisais chier? Je ne lui avais rien fait! Son regard disait tellement de choses que je ne voulais pas la regarder. Elle n'était quand même pas ici pour me donner une raclée? Je m'asseyai à ma place en lui faisant signe de faire de même, toujours avec mon sourire aux lèvres, curieux de savoir ce qu'elle allait me dire. M'allait-elle parler de Billy? Quelque chose n'allait pas avec elle? Toutes ces questions et pensées se tapaient dessus dans mon cerveau. Pendant ce temps, mon mal de tête continuait à augmenter mais je ne pouvais pas prendre de médicament avant de manger. D'ailleurs, je me demandais si j'allais pouvoir rester éveillé jusque 18h.. J'espérai pitoyablement qu'elle s'en aille pour manger mes nouilles à mon aise, sans être dérangé par qui que ce soit. J'avais encore tellement de chose à faire: la nouvelle à accueillir, puis classer les dossiers, corriger des articles, lire, inventer.. Je pris ma bouteille d'eau se trouvant au coin du bureau et en bu une gorgée. Pour être franc, April m'avait manquée. C'était une jeune fille assez folle mais adorable et elle n'en faisait qu'à sa tête.. Du moins, je l'avais connu comme ça. Je ne savais absolument pas si elle avait changé de caractère ou non, depuis notre première rencontre.

Mais pourquoi est-ce que j'ai dis ça, moi ?! Je ne suis jamais vulgaire et je ne jure pas, alors pourquoi ? Argh, je savais que Billy allait finir par me contaminer. Mais attendant, le rat musqué faisait une tête de ... c'est quoi ce truc ?!
« Ap-ap-ap-ap-april? »
Ah parce que non seulement il a la tête d'un rat musqué mais il en a aussi le cerveau ? Il faisait plus pitié qu'autre chose. D'ailleurs, il avait l'air de parfaitement s'en rendre compte.
« Tiens ça fait longtemps! Tellement longtemps que.. d'ailleurs je me demande comment cela se fait qu'ils ne t'ont pas dit que mon frère Ian est mort... Qu'est-ce qui t'amène ici? »
Est-ce que c'est un... sourire qu'il essaie de faire ? Eh bien bravo, maintenant tu ressemble à un écureuil ! Tu n'en a pas marre de tout le temps changer de tête ? En plus ce sourire sonne encore plus faux que le dernier mandat de Barack Obama.
« Oh je t'en prie, ne me prends pas pour une idiote ! Tu sais parfaitement que la personne la plus intelligente dans cette pièce c'est moi. D'ailleurs, je suis aussi la plus belle. Mister Marshmallow te remet son bonjour, tu te souviens de lui n'est-ce pas ? Mais ce n'est pas pour lui que je suis venue ».
Je décide de le faire poireauter quelques instants. Après tout, le suspens, il n'y a que ça de vrai ! Je contourne son bureau et me tiens à côté de lui. J'ouvre un de ses tiroirs et sors les pâtes qu'il avait tenté de dissimuler en même temps que ça faim évidente.
« Tiens mange. »
Je retourne à ma place.
« Si je suis ici, c'est parce que ce yack de patron a osé me muter. Mais ça tombe bien, parce que doute façon je voulais te parler, Ian. C'est à propos de Billy, comme tu auras pu le deviner. Tu sais que je suis d'un naturel enjoué et légèrement folle, mais là c'est différent, je suis très sérieuse quand il s'agit des gens que j'aime - et tu sais combien il y en a peu. Il n'y a pas longtemps, j'ai trouvé de la drogue dans le sac de ma cousine. Rin d'étonnant puisque qu'elle deal. Le problème, c'est que cette drogue est pour elle et pas pour ses clients. Je me doutais qu'elle en prenait, mais là, la dose à plus qu'augmenter et j'ai peur pour elle. Je sais que c'est à cause de toi, et sache que si tu ne fais rien tu vas la tuer ! Bien, et maintenant venons-en à un sujet plus joyeux : combien je vais être payé ? »

« Oh je t'en prie, ne me prends pas pour une idiote ! Tu sais parfaitement que la personne la plus intelligente dans cette pièce c'est moi. D'ailleurs, je suis aussi la plus belle. Mister Marshmallow te remet son bonjour, tu te souviens de lui n'est-ce pas ? Mais ce n'est pas pour lui que je suis venue ». Comment fesait-elle pour passer d'un sujet à un autre aussi vite ? Et puis, depuis quand était-elle plus intelligente que moi ? Elle pouvait très bien l'être, oui, mais moi j'étais plus malin.. C'est bien pour ça que je suis chef ici, non ? La regardant d'un air supris, je ne pus dire quoi que ce soit. De plus, mon ventre continuait à crier famine. C'était le problème du siècle à, et cette fille venait me perturber pour me parler de sa peluche, mister marshmallow.. On ne s'était pas vu depuis plusieurs années et elle était venu pour me remettre le bonjour d'une peluche ? Hmm.. Oui, d'accord. Si c'était quelqu'un d'autre, je l'aurai sûrement déjà mis dehors. Quelle était la raison exacte de sa présence ici ? Contournant mon bureau, elle vint juste à mes côtés pour sortir mon plat du tiroir. « Tiens mange. ». Non. J'allais la tuer. Il fallait que je la tues. Je ne supportais pas que l'on me donne des ordres, ça me mettait hors de moi. C'est bien pour ça que je n'aimais pas rester avec mes parents, aller en cours. Je détestais simplement ça. Genre, je devais prendre sa permission pour manger ? Je ne crois pas non. Si elle n'était pas la cousine de Billy, je l'aurai sûrement déjà flinguée ! Retournant à sa place, elle s'assit avant de commencer a me raconter sa vie. « Si je suis ici, c'est parce que ce yack de patron a osé me muter. Mais ça tombe bien, parce que doute façon je voulais te parler, Ian. C'est à propos de Billy, comme tu auras pu le deviner. Tu sais que je suis d'un naturel enjoué et légèrement folle, mais là c'est différent, je suis très sérieuse quand il s'agit des gens que j'aime - et tu sais combien il y en a peu. Il n'y a pas longtemps, j'ai trouvé de la drogue dans le sac de ma cousine. Rin d'étonnant puisque qu'elle deal. Le problème, c'est que cette drogue est pour elle et pas pour ses clients. Je me doutais qu'elle en prenait, mais là, la dose à plus qu'augmenter et j'ai peur pour elle. Je sais que c'est à cause de toi, et sache que si tu ne fais rien tu vas la tuer ! Bien, et maintenant venons-en à un sujet plus joyeux : combien je vais être payé ? ». Hein.. Que.. Quoi ? Billy prenait de la drogue ? De toutes les choses qu'elle venait de me dire, c'était la seule que j'avais réellement entendu.. Pourquoi ? Pourtant, elle m'avait dit qu'elle avait refaite sa vie.. Me levant d'un coup, je la regardai avec de la haine dans les yeux, sentant la rage monter. « Billy prend de la drogue.. Et tu penses à ton salaire ? Où est-ce qu'elle est maintenant ? Dis le moi tout de suite, je vais aller la voir, lui parler, la calmer, l'aider. Faut que je fasses quelque chose..».. Me rassayant, je sentis mon appétit disparaître. Poussant mes pâtes devant elle, je lui fis signe de manger. « J'en sais rien moi combien du vas gagner.. Demande le à ton patron..  Je sais même pas où tu bosses.», soufflais-je entre les dents. Déposant mes coudes sur la table, je pris ma tête entre mes mains. Je devais faire quoi ? Elle ne voulait même pas me voir, ni me parler.. « Hein quoi ? T'as été mutée ici ? », criais-je en relevant la tête d'un coup. Eh oui.. Ca venait de faire tilt.

« Billy prend de la drogue.. Et tu penses à ton salaire ? Où est-ce qu'elle est maintenant ? Dis le moi tout de suite, je vais aller la voir, lui parler, la calmer, l'aider. Faut que je fasses quelque chose..»
Ben oui je pense à mon salaire, ça me semble logique non ? Il ragit comme si j'avais tué quelqu'un, là, sous ses yeux. Il veut peut-être que je le torture ? Dommage, j'ai oubliué ma petite cuillère "spéciale torture" et mes cotons tiges... Où elle est ? Il est drôle lui ! Soit elle dort, soit elle tue. Et il prêtant avoir été marié avec elle ? Laissez moi rire ! Tu peux rien faire coco. Enfin si, tu peux me donner tes pâtes. Ca serait très gentil et en plus j'ai faim. Je restais là, avec mon air de "mais oui cause toujours" et mon petit sourire en coin. Il a un cheveux qui rebique. Ca m'énerve.
Ah ça y est ! Il me donne enfin ses pâtes, c'est pas trop tôt...
« J'en sais rien moi combien du vas gagner.. Demande le à ton patron.. Je sais même pas où tu bosses.»
Non ! Il est sérieux le petit rat musqué ? Mais quel idiot... Peut-être que c'est la faim qui le rend bête ? Alors pourquoi il a pas mangé avant ? Il est peut-être au régime ? En tout cas il ressemble plus que jamais à un rat musqué. J'attends qu'il réagisse. Peut-être qu'il n'y parviendra jamais et qu'on restera coincé là, jusqu'à la fin de nos jours ! Oh quelle horreur : il y a Sherlock Holmes II ce soir à la télé ! Je ne peux manquer ça pour rien au monde. Heureusement que j'ai pensé à prendre l'arme de rechange de Billy, comme ça je le zigouille et je pars tranquillement regarder la télé. Ouais, bon plan.
« Hein quoi ? T'as été mutée ici ? »
« Mais c'est qu'il réfléchis presque rapidement le petit rat musqué ! »
Je lui ai parlé sur le ton d'une mamie à caniche. Mais oui, ces vieilles femmes qui ne sont toujours pas mariées parce qu'elles sont maniaques et coincées et qui, du coup, noient leur chagrins dans leur petit caniches. En plus, j'avais la bouche pleine : ces pâtes sont vraiment délicieuses ! Peut-être qu'il le prendra mal et qu'il me renvoyera, comme ça je pourrais devenir vendeuse de saucisses et j'engloutirai la moitié du stock sans rien payer. Ah mais non, c'est vrai, il peut pas virer... C'est à des gens encore plus haut placés de prendre cette décision. Dommage, je me serais bien vu avec leur chapeau rigolo sur la tête...
« Qui est-ce qui a mangé mes pâtes ?! Le plat est déjà vide ! »
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression d'avoir dis un truc très stupide...

Je n'arrivais pas à croire mes oreilles. Si j'avais bien entendu, April était mutée ici.. Ce qui voulait dire qu'elle allait à présent travailler avec moi.. Ou plutot, avec les autres, vu que moi, j'étais le patron. Fin, pas le patron, mais juste le chef, ce qui ne m'empechait pas de me faire passer pour le patron. La plupart des gens ici n'était pas très respectueux et April était l'un d'entre eux mais tant pis. Je devais faire avec.. Je n'allais pas mourir en la supportant. Quoi que.. J'ai un doute là. Elle allait sûrement passer son temps à m'énerver dans mon bureau en me faisant des remarques sur ma tête, mes vêtements, mon comportement. Une fille pareille, je n'avais jamais rencontré auparavant. Elle m'avait coupé l'appétit avec tous ce qu'elle venait de me dire. Billy prenait de la drogue.. Etait tueuse à gage.. Et puis quoi encore ? C'était sa façon à elle de me punir pour cette absence ? Si oui, déjà que je n'arrivais pas à me pardonner moi-même, j'allais me détester encore plus. « Mais c'est qu'il réfléchis presque rapidement le petit rat musqué ! » Et voilà, ça recommençait. Ses remarques, toujours aussi débile. En plus, elle se permettait d'imiter les vieilles. Ne pouvait-elle pas garder ses remarques pour elle ? Je ne la détestais pas non, loin de là. Mais elle avait un don pour me gonfler les nerfs, cette petite. Pire qu'une peste ! Totalement différente de ma Billy.. Parfois je me demandais comment c'était possible qu'elles soient cousine. Il n'y avait aucune ressemblance entre elles, que ce soit physiquement ou mentalement. Je me rappelais tellement bien de ce jour où je l'avais rencontré pour la première fois, j'avais juré de ne plus la revoir tellement qu'elle m'avait fait flipper. La voyant manger comme une malade, je la regardai un moment d'un air désespéré. Elle ressemblait un peu à Nicky, la chienne de mon frère Edouard. Elles avaient la même façon de manger.. Peut-être que c'était la cousine à Nicky et pas à Billy, qui sait ? « Qui est-ce qui a mangé mes pâtes ?! Le plat est déjà vide ! » . Elle avait bien raison de faire la mamie plus tôt, car elle avait déjà oublié qu'elle venait d'engloutir toutes mes nouilles. MES nouilles à moi.. Je n'aimais pas partagé, mais elle m'avait coupé l'appétit.. Elle l'avait fait exprès, j'en étais sûre ! Elle avait prit l'odeur des nouilles de trois km plus loin sûrement. Ne lui répondant même pas, je pris mon téléphone en main avant d'appeler Billy tout en regardant April dans les yeux. Pourquoi ne décrochait-elle pas ? « Aish.. », dis-je en reposant le téléphone, énervé. Me frottant les yeux, non pas parce'que j'avais eu mal en la regardant mais plutôt parce que j'étais fatigué, je baillai avant de répondre à sa question sur son salaire. « Hmm.. Tu auras 1400 dollars, comme les gens normaux. Je sais que tu devrais recevoir moins.. Mais bon.»,dis-je en la regardant de travers, sous-entendant qu'elle ne faisait pas partie des gens normaux. Elle me donnait envie de dormir.. « Au fait... Elle travaille toujours au bar ? », demandais-je, pensant à aller voir Billy ce soir pour lui parler, si j'avais le temps.. J'avais tellement de boulot que je ne trouvais même pas de temps pour me laver le visage.