Sergeï était encore parti à l’autre bout de la planète pour une affaire soit disant ultra urgente, et résultat, Vioryna posait à peine un doigt sur son violon que l’un des deux jumeaux se mettait à pleurer. Le souci, c’est qu’ils ne pleuraient, mangeaient et donc dormaient jamais au même rythme, empêchant ainsi la jolie russe de fermer l’œil. Elle avait une tête de zombie et ne pouvait même plus se concentrer décemment sur l’une de ses nombreuses partitions en attente… un gigantesque gâchis mais qui fondamentalement valait la peine, car contrairement à Sergeï, la jeune femme ne manquait aucune étape de la croissance de ses deux anges. Même si elle dû avouer qu’entendre en prime la sonnette de la porte d’entrée raisonner lui arracha un grognement. Vioryna n’avait envie de voir personne, surtout pas dans l’état de nerfs dans lequel elle se trouvait. Ses yeux rouges montraient aisément combien elle avait pleuré, se trouvant actuellement en plein baby blues à cause de la fatigue et puis… de la solitude, il fallait dire ce qui est. Mais quelle ne fut pas sa surprise de voir Maisy en chair et en os devant son perron, n’ayant rien perdu de sa superbe et lui rappelant malheureusement qu’elle n’avait guère eut le temps ou même la force de lui passer un petit coup de fil… les jumeaux lui avaient réellement pris tout son temps. «Ах компания вы не знаете до какой степени вы падаете хорошо поскольку я говорил себе, что я собирался выводить шар (пуля)! (Ah une compagnie… tu ne sais pas à quel point tu tombes bien car j’étais en train de me dire que j’allais me tirer une balle !) » s’exclama-t-elle dans un russe parfait, ayant pris l’habitude de parler dans sa langue maternelle avec la demoiselle. Au moins, aucun risque de perdre ses racines ! Sauf que là, de longues larmes s’écoulèrent bientôt sur ses joues, pour la cinquième fois depuis son réveil à deux heures du matin. Elle n’avait évidemment plus fermé l’œil depuis. « Je sais que tu connais la chose mais là… ils sont DEUX ! »

Une chance que Vioryna ait une amie comme Maisy qui était passée par là et pouvait donc la comprendre mieux que quiconque… certes, Elvia était enceinte et savait plus ou moins ce que les coups de deux bébés faisaient à son bedon, mais ce n’était rien comparé à la vie au jour le jour lorsque l’on doit s’occuper de jumeaux. Surtout que ces derniers jours, Vioryna les avaient passés en mode solo ! Une chance que Marya, la fille aînée de Sergeï, ait déjà cinq ans et soit capable de s’amuser seule dans sa chambre car de toute évidence, la jolie violoniste n’avait pas six bras et ne s’en sortirait jamais si elle devait veiller sur une personne supplémentaire. « Heureusement que tu es là, tu es une sainte Maisy ! » s’exclama-t-elle de bon cœur. Le souci, c’est que Vioryna ne serait jamais capable de dormir en sachant que Maisy était seule ici à s’occuper des jumeaux, ce n’était pas juste non plus. « Je peux rester ici et t’aider, je m’endormirais quand vraiment je n’aurais plus une once d’énergie ! » Oh elle avait suffisamment confiance en sa camarade russe pour lui laisser ses deux fils, mais d’un autre côté, elle savait que si Sergeï rentrait plus tôt de son voyage d’affaires et voyait une presque parfaite inconnue s’occuper de ses fils… il allait péter un câble. Autant partir sur un partenariat et, lorsqu’elle n’en pourrait vraiment plus, à ce moment là elle irait s’allonger et laisserait Maisy faire. « Ce n’est pas juste de te laisser tout faire ma belle… c’est l’heure du biberon de Dimitri et par contre je veux bien que tu m’aides car j’ai les mains qui tremblotent à cause de la fatigue. Je suis un désastre ambulant… comment tu as fait pour t’en sortir ? »