Rosalie était au dessus du lavabo, dans la petite salle dans le fond du bloc. Elle venait de passer six longues heures penchée sur la cage thoracique d’un homme d’un trente ans. Elle l’avait ouvert, elle lui avait enlevé son corps encore battant et en avait cousu un nouveau en place. C’était un travail d’artiste et elle l’avait bien fait, mais elle était épuisée. En plus d’avoir du sang jusque sous les ongles. Elle se frottait encore les mains avec une éponge, avec le temps, elle c’était habitué, mais bon. Elle avait faim et n’avait pas envie de retrouver des bouts d’artère dans sa salade. Elle se passait de l’eau sur le visage quand une infirmière l’agrippa par l’épaule et se pencha vers elle, comme si elles se connaissaient depuis toujours et qu’elle était venue lui raconter les derniers ragots. Rosalie figea pour le coup, mortifié. « Il y a un garçon dans ton bureau. Et je dois te dire, de la part de toutes les infirmières. BRAVO. Il est vraiment pas mal ! » La paysanne s’enfuit de la même manière qu’elle était arrivée et Rosalie put avoir un frisson de dégout sans se cacher. Non, mais de quel droit des petites gens comme elle pouvait venir lui parler de la sorte. N’empêche… Elle fronça les sourcils et regarda l’heure, c’était étrange pour Luis de la retrouver ici à cette heure. Elle finit rapidement de se nettoyer et replaça ses cheveux avant d’accrocher son sarrau, pour se diriger dans son bureau.

Mais ce n’était pas Luis qui était assis sur sa chaise, c’était Sirius, l’air particulièrement grognon. Malgré sa fatigue le mode ‘petite-sœur’ se mit automatiquement en marche dans le cerveau de Rosalie et elle sautilla jusqu’à son frère pour aller se pendre à son cou et l’amadouer avec des bisous sur la joue. « Mon Kraken, ce que tu es beau sans ton plâtre. » Elle lui ébouriffa les cheveux et s’assit sur son bureau pour être en face de lui. Elle ne le dirait jamais, de peur de mourir de honte ou bien de faire de la peine à Sofia au point d’être inexcusable. Mais depuis que sa sœur était occupée avec son boulot et que cette histoire de froid entre elle et Sirius prenait un temps fou à guérir, elle avait l’impression d’avoir son ainé pour elle seule et ça lui faisait du bien quelque part. Elle adorait Sirius et l’avait toujours admiré, dans le fond, mais elle s’en était toujours tenu très loin, à cause de Sofia. Elle avait l’impression de rattraper des années de retard et de se rapprocher de son frère un peu plus chaque jour. « Pourquoi t’as attendu ici ? T’aurais dû voir ce que je viens de faire. Sans vouloir me vanter, j’ai été exceptionnelle. » Elle rejeta ses cheveux vers l’arrière et eut un sourire arrogant. « Oh et tu as la cote avec les infirmières. » Elle ne put cacher sa grimace de dégout cette fois.

Il ne voulait pas y croire. Tel un enfant borné à qui on avait annoncé que le père Noël n'existait pas et qui ne voulait pas l'accepter, Sirius ne voulait pas y croire. Ce n'était pas vrai. C'était un bébé. Elle ne pouvait pas. C'était pas possible. Les mecs qui l'avaient touché étaient des pédophiles. Il allait tous les faire arrêter. Puis enfermer sa petite sœur dans une bulle où personne ne pourrait plus la toucher. Il se trouvait plutôt gentil parce qu'il était à peu près sûr que leur père les tuerait tous. Mais la prison ce n'était pas une partie de plaisir non plus. Surtout pour les pédophiles. Mais peut-être que Coleen avait tort. Peut-être que c'était juste une blague. Que ce n'était pas vrai. Le jeune homme avait donc spécialement déplacé un rendez-vous – important pourtant – pour aller voir sa sœur. Il sourit aux infirmières, c'est qu'il savait se montrer charmant, même s'il bouillonnait de l'intérieur et se rendit au bureau de petite soeur. Il s'assit sur sa chaise, croisa les bras, et resta le regard fixé sur la porte. Il n'esquissa pas un sourire quand elle pénétra à l'intérieur. « Mon Kraken, ce que tu es beau sans ton plâtre. » Comme elle essayait de l'amadouer. Il savait qu'elle avait toujours fait ça mais maintenant qu'il connaissait la vérité il avait juste l'impression que c'était un gros mensonge pour le tromper. Il se contenta de prendre un air contrit, insensible aux gestes de tendresse de sa soeur. « Pourquoi t’as attendu ici ? T’aurais dû voir ce que je viens de faire. Sans vouloir me vanter, j’ai été exceptionnelle. » Il arrivait à peine à l'écouter. C'était sa PETITE-soeur. Il avait envie de vomir rien que d'imaginer. Il eut un bref frisson puis leva les yeux sur sa sœur, formant avec difficulté un sourire sur son visage. « Je devais te parler. Et je pense qu'en privé c'était mieux. Dit-il, peut-être un peu sèchement. » Elle ne voulait sûrement pas parler de ce genre de choses devant ses collègues. « Oh et tu as la cote avec les infirmières. » Great. Avait-elle la côte auprès des médecins elle ? Non il ne devait pas penser à ça. Il ne savait même pas comment aborder le sujet. Même si en bon avocat il avait déjà tout un sermon dans sa tête, prêt à l'emploi. Il poussa un soupir avant de se passer une main sur le visage. « Rosalie... Je... Je sais. Je suis au courant. » Elle devait sûrement se demander de quoi il parlait mais ce n'était pas vraiment facile à prononcer, il n'avait même pas digéré la chose, et ne la digérerait probablement jamais. « Tu... Pourquoi tu m'as menti ? » C'était rare qu'il manque autant d'éloquence. Il baissa les yeux, trop déçu pour regarder sa sœur. « Jouer ton innocente alors que... » Non il pouvait pas dire le mot.

Rosalie aimait se montrer douce et câline avec ses frères. C’était son truc ça. C’était le bébé, elle jouais et souriais, câlinait et disais des mots doux et ses frères faisaient ce qu’elle voulait. La vie marchait comme ça après tout, en tous, pour les femmes De La Vega, ça avait toujours été comme ça. Sirius avait carrément l’air de mauvaise humeur et c’était naturel pour elle de tout faire pour le faire sourire. Comme quand elle pleurait et que Diego lui faisait des câlins tandis que Fred allait lui chercher des biscuits. « Je devais te parler. Et je pense qu'en privé c'était mieux. » Elle leva la tête, un peu sous le choc devant son ton. « Okay. Il est arrivé quelques choses? Fred ? » Quand on voulait lui parler sérieusement, elle commençait toujours à avoir peur pour son ainé en premier. Sa famille n’était pas sérieuse et ça ne pouvait jamais mener à quelques choses de bon et c’était normal que Fred soit dans sa tête en premier. Elle ne serait jamais reposée tant que son frère ne prendrait pas sa retraite de l’Armée américaine. Elle essaya quand même de se détendre et faire une blague à propos des infirmières. Son frère n’aurait surement pas choisi son bureau pour lui annoncer quelques choses de graves ou quoi. Coleen avait dû lui dire qu’elle avait été méchante avec elle ou un truc du genre et elle allait seulement se faire gronder un peu, patatita… « Rosalie... Je... Je sais. Je suis au courant. » La blonde fronça des sourcils. Elle n’était pas sure de comprendre pour le coup. « Hm ? » C’est qu’il faisait dans le vague quand même. « Tu... Pourquoi tu m'as menti ? » « Quoi ? » Elle cligna des yeux et continua de le regarder interdite. Elle ne voulait pas lui dire qu’il avait besoin d’être un peu plus précis, parce que ça serait se jeter dans la gueule du loup, mais elle était tout aussi dans le noir que lui. « Jouer ton innocente alors que... » Oh…. Ok. Elle commençait à comprendre. La blonde baissa la tête et rigola un peu, se cachant le visage sous ses cheveux. « Alors que je suis plus vierge depuis que j’ai 14 ans ? C’est ça ? » En tout cas, elle espérait que ça soit ça, parce qu’elle ne pouvait plus reculer maintenant. « Jouer mon innocente alors que je suis qu’une trainée qui désappointe tout le monde ? » Elle croisa les bras et releva la tête en guise de défis. « Si c’est ça que tu veux savoir, tu devras poser la question directement. Sirius. » Elle essaya de soutenir son regard et de garder son calme, mais elle avait l’impression qu’une partie de son monde à elle venait de tomber en morceau. Elle hocha la tête et sauta de son bureau pour commencer à ramasser ses affaires. Elle ne voulait même plus le regarder. Elle ne savait même pas comment réagir. Une partie d’elle était furieuse qui se pointe dans son bureau et lui mette ça sur le nez, comme si ça le regardait, lui ou qui que ce soit. L’autre partie avait juste envie de pleurer jusqu’à ce que son frère lui pardonne. « Qui te la dit ? » Non parce qu’une chose sur laquelle les deux parties s’entendaient c’était qu’elle allait retrouver cette personne et la rendre silencieuse pour le restant de ses jours.

« Okay. Il est arrivé quelques choses? Fred ? » Ce n'était pas aussi grave, mais presque. Il n'aurait pas eu l'air si énervé si ça avait été le cas. Non ça ne concernait personne d'autres qu'elle. « Non. Se contenta-t-il de répondre. » Il se montra ensuite un peu évasif, lui disant qu'il savait sans réellement dire de quoi il s'agissait. « Hm ? Quoi ? » Il n'arrivait pas à dire le mot parce qu'il ne voulait pas croire qu'elle lui ait menti pendant tout ce temps. Mais quand il évoqua sa soit disant « innocence », elle sembla comprendre. « Alors que je suis plus vierge depuis que j’ai 14 ans ? C’est ça ? Jouer mon innocente alors que je suis qu’une trainée qui désappointe tout le monde ? » Il secoua la tête, comme si c'était à propos de ça. Il ne penserait jamais ça d'elle. C'était juste qu'il l'imaginait encore comme une petite fille et qu'elle ait pu lui mentir aussi longtemps, il avait juste l'impression de ne plus la reconnaître. « Si c’est ça que tu veux savoir, tu devras poser la question directement. Sirius. » Il poussa un soupir exaspéré et se releva pointant un doigt vers elle. « D'abord, je n'ai jamais dit que ça faisait de toi une traînée. Ce qui me déçoit ce n'est pas que tu l'ais fait, mais c'est que tu m’aies menti pendant aussi longtemps. » Il ne put s'empêcher d'avoir une expression blessé. Si elle voulait qu'il lui pose le question, il allait le faire. « Tu comptais me mentir pendant combien de temps encore sur ta virginité ? » Il ne comprenait pas pourquoi. S'il faut Sofia lui mentait aussi. A ce stade là il ne serait presque plus étonné. Mais il ne voulait pas l'envisager, c'était déjà bien assez difficile de penser que sa petite sœur ne l'était plus. Dire qu'il lui avait déjà parlé de ses relations, et qu'elle elle faisait comme s'il n'y avait rien dans sa vie. Il était profondément blessé qu'il lui ait menti et en colère qu'elle ait eu le culot de le faire pendant aussi longtemps. Elle commençait à ramasser ses affaires mais si elle comptait s'échapper, elle rêvait. S'il était venu c'était pour mettre les choses aux claires. « Qui te la dit ? » « C'est ça qui te semble le plus important, sérieusement ? Grandis un peu et assume tes responsabilités au lieu de vouloir fuir et te venger pour quelque chose que TU as fait. » Elle n'espérait quand même pas lui cacher pour toujours ? Il avait conscience de lui parler sévèrement mais pour le moment il avait du mal à voir les choses avec lucidité. Certes ça le dégoûtait qu'elle ait pu le faire, rien que l'imaginer lui donnait envie de vomir, mais le pire restait le mensonge. Qu'elle ait pu le faire pendant si longtemps, qu'il ait pu se montrer si naïf... Dire que Ses frères et son père pensaient encore la même chose que lui. Ils étaient vraiment aveugles et elle était définitivement douée pour le mensonge. Maintenant il ne savait même plus s'il pourrait la croire pour quoique ce soit, peut-être qu'elle ne mentait pas seulement sur ça. Il ne savait plus quoi penser.

Elle comprit très vite pourquoi son frère lui faisait cette tête. Ou peut-être qu’elle cherchait juste une excuse pour arrêter de mentir et voulait à tout pris sauter sur la première occasion. Ce n’était pas qu’elle aimait* mentir à sa famille. Elle détestait même. Ils étaient tous si proche les uns des autres, que jouer son rôle lui pesait lourd. Elle avait tout simplement senti ne jamais avoir le choix. Et c’était ridicule parce que of course, elle avait eu le choix. Elena c’était jamais caché de rien. Elle se rappelait encore du matin où elle avait tout simplement craché qu’elle venait de perde sa virginité, encore attablée pour le déjeuner. La fin du monde n’était pas arrivée ce jour-là et elle ne serait probablement pas arrivée le jour où elle aurait dit la même chose à ses parents, mais elle n’avait pas pu le faire. Et elle savait pourquoi aussi. Elle avait beau dire que c’était pour ne pas décevoir son père, ce qui était vrai en un sens. Mais c’était surtout cette foutue compétition avec Sofia. Elle qui avait l’air si parfaite et qui avait vraiment tenu à ses principes ridicules pendant un long moment… Elle n’aurait pas supporté qu’elle reste seule sur son pied d’estale. « D'abord, je n'ai jamais dit que ça faisait de toi une traînée. Ce qui me déçoit ce n'est pas que tu l'ais fait, mais c'est que tu m’aies menti pendant aussi longtemps. » Elle fronça les sourcils et renifla un coup. « You lie to me all the time ! » Elle avait encore l’histoire avec Coleen sur le cœur. « C’est pas d’ailleurs pour ça que Sofia te fait la gueule ? » Si ça se trouve, il était juste là à se venger du traitement que sa jumelle lui faisait subir. Tout dans sa vie retombait toujours sur Sofia, c’était énervant. « Tu comptais me mentir pendant combien de temps encore sur ta virginité ? » La blonde haussa les épaules avant d’éclater d’un rire amer. C’était ridicule comme conversation, comme si ça le concernait à la base quoi. Elle n’avait aucune idée de l’age à laquel son frère avait commencé à coucher à gauche et à droite, et franchement, elle n’avait aucune envie de le savoir. « Je sais pas, jusqu’à mon mariage je suppose. » Ça avait été le plan au départ, pour le sake de son père. Parce qu’il lui avait demandé quand elle avait à peine douze ans et elle avait tout simplement dit ‘ok.’. C’était ridicule. Mais Sirius ne pouvait pas comprendre ça lui, parce qu’on ne lui avait jamais mis cette mentalité. On n’avait jamais attendu à ce qu’il tienne ses règles stupides. Ses frères l’avait eu beaucoup plus faciles qu’elle et Sofia et ça faisait partie du pourquoi de toute cette histoire. Elle en avait déjà marre de lui, elle en avait marre de tout le monde en ce moment et elle voulait vraiment être seule, pour briser quelques choses ou bien pleurnicher à sa guise. Elle n’avait pas décidé encore ce qu’elle voulait faire, mais elle avait décidé qu’elle ne le ferait pas devant son grand frère. « C'est ça qui te semble le plus important, sérieusement ? Grandis un peu et assume tes responsabilités au lieu de vouloir fuir et te venger pour quelque chose que TU as fait. » Mais c’était important, elle voulait savoir qui elle devait tuer. « Fine Sirius, je t’ai menti ok. J’ai menti à Fred, à Diego, à mon père. J’ai probablement déjà menti à maman, je mens souvent à mon boss.. » Elle fit mine de réfléchir encore. « Probablement tous les profs que j’ai eus dans ma vie, une ou deux fois a des agents de police… Une fois à un douanier…. » Sa fausse liste finie elle soupira et regarda son frère complètement abattu. « Je ne suis pas parfaite okay ? Peut-être que si vous arrêtiez de le penser, je n’aurais pas a mentir autant. Je ne suis pas Sofia et je ne suis pas Elena, je suis juste… Je ne sais pas. » Elle avait essayé d’être les deux et ça ne lui avait pas réussi. Elle était juste perdue.

« You lie to me all the time ! » Il leva les yeux au plafond. Il ne lui mentait pas tout le temps, ce n'était pas vrai. Il avait menti pour Coleen, et encore c'était par omission et ça n'avait pas duré très longtemps – c'était souvent la faute à Coleen. « C’est pas d’ailleurs pour ça que Sofia te fait la gueule ? » Ugh comme si elle avait besoin de lui rappeler ça. « N'essaie pas de changer de sujet ! Je n'ai pas menti pendant plusieurs années ! » Il aurait été difficile pour lui de mentir sur sa virginité... Puis il n'avait pas voulu mentir très longtemps pour Coleen. Il avait juste préféré attendre que ça soit sérieux. Il demanda en revanche combien de temps elle avait espéré lui mentir à lui. « Je sais pas, jusqu’à mon mariage je suppose. » Nice. Si Coleen n'avait pas lâché le morceau sans faire exprès, il aurait vécu dans l'illusion pendant un moment encore. « Pourquoi ? Je ne comprends pas. T'avais peur qu'on ne te voit plus de la même manière ? Est ce que c'est ça ? Ou ça t'amusait de nous prendre pour des idiots ? » S'il faut ça n'avait été qu'un jeu pour elle, prouver qu'elle était bien plus intelligente... Mais connaissant sa sœur elle ne devait pas se sentir super fière quand elle mentait. Elle n'avait sûrement pas fait ça pour s'amuser. Il voulait savoir pourquoi elle l'avait fait. Qu'elle n'ait pas fait une annonce familiale il comprenait, ce n'était pas le genre de choses que tu balançais en plein milieu d'un repas de famille. C'était un coup à faire mourir d'une syncope leur parent... Mais elle aurait pu trouver un moyen d'en parler. Personne ne l'aurait tué. La jeune demanda ensuite qui avait lâche le morceau ce qui l'énerva encore davantage. « Fine Sirius, je t’ai menti ok. J’ai menti à Fred, à Diego, à mon père. J’ai probablement déjà menti à maman, je mens souvent à mon boss.. Probablement tous les profs que j’ai eus dans ma vie, une ou deux fois a des agents de police… Une fois à un douanier…. » Il avait compris, mais ce n'était pas ce qu'il avait voulu dire en l'accusant d'avoir menti. Bien sûr que tout le monde mentait. Mais il ne comprenait pas quel était le but de leur mentir sur sa virginité. Paraître toujours aussi innocente que quand elle était petite ? « Ne confonds pas tout Rosalie. » Ça ne l'aurait sûrement pas autant dérangé si elle n'en avait pas autant joué. C'était le plus petite, bien sûr que tout le monde la protégeait mais vierge ou non, cela n'aurait strictement rien changé. Au contraire il aurait pu vérifier que les hommes étaient fiables – non en fait il ne valait mieux pas qu'il les voit. « Je ne suis pas parfaite okay ? Peut-être que si vous arrêtiez de le penser, je n’aurais pas a mentir autant. Je ne suis pas Sofia et je ne suis pas Elena, je suis juste… Je ne sais pas. » Il poussa un soupir, toujours aussi exaspéré. « On te demande pas d'être parfaite. Du moins ce n'était pas son cas. Il ne savait pas pourquoi elle vivait dans l'idée qu'elle devait faire comme ses sœurs. C'était ridicule. Je t'aimerais quoique tu fasses Rosalie. Mais je ne pensais pas que tu me décevrais autant un jour... Je pensais qu'on était proche mais visiblement je me suis trompé. » Même s'il avait toujours été collé à Sofia, il avait toujours été proche de Rosalie aussi, du moins c'est ce qu'il pensait. Visiblement se confier sur sa vie amoureuse n'avait marché que dans un seul sens.

« N'essaie pas de changer de sujet ! Je n'ai pas menti pendant plusieurs années ! » Rosalie secoua la tête et croisa les bras sur sa poitrine. Ce n’était pas comme si elle ne se sentait pas déjà assez mal comme ça. Il faisait exprès pour en remettre une couche et la blonde avait l’impression qu’il essayait de la pousser à bout. « Félicitation alors, tu mérites une médaille, St-Sirius. » Elle fit une révérence ridicule et lui tourna le dos pour la forme. Si elle restait en colère, elle ne se mettrait pas à culpabilisé et pourrais toujours le tenir coupable de la situation, et pas elle. Elle en rajouta une couche en disant que s’il n’était pas arrivé dans son bureau aujourd’hui, elle aurait probablement continué de lui mentir jusqu’à ce qu’elle soit mariée. Si elle se mariait un jour. « Pourquoi ? Je ne comprends pas. T'avais peur qu'on ne te voit plus de la même manière ? Est ce que c'est ça ? Ou ça t'amusait de nous prendre pour des idiots ? » «Le deuxième, évidemment.» Elle se retourna vers lui, mais ne pouvait pas se résoudre à le regarder en pleine face. Est-ce que c’est comme ça que même sa famille la voyait? Une fille qui jouait avec les gens juste pour son plaisir – eux inclus ? Petite elle avait été… Difficile. Détestable… Mais pas avec eux, jamais avec eux. « J’avais quatorze ans Sirius. Je me faisais dire de tous les côtés que la chose la plus importante c’était que je reste vierge et ‘pure’ et que le sexe était quelques choses d’importantes et je ne sais pas. » Elle avait été tellement déçue la première fois. Joa et elle avait tellement été maladroit et il avait finie en à peine trois minutes, elle avait eu mal et elle se souvenait encore d’avoir pensé ‘quoi c’est juste ça ?’. Elle c’était attendu à quelques choses de magiques, c’était attendu à être éblouie et au final. Gosh. Même aujourd’hui la magie n’était pas au rendez-vous toutes les fois. Elle leva les yeux vers son frère et se mit à rigoler doucement. « Et évidement que je savais que sa changerais tout. Ta juste à voir la façon que tu me regardes juste là ! » Et Sirius ce n’était rien. Son père …. Non. Elle continuerait à mentir à son père, c’était trop tard maintenant. Mais évidemment, c’était le mensonge bien plus que le fait qui avait dérangé son ainé et il lui fit rapidement savoir. « Ne confonds pas tout Rosalie. » Elle avala sa salive difficilement. La situation était ridicule. Elle était une chirurgienne diplômée de 23 ans, sortait de salle d’op, mais son grand frère à la tête enflée l’engueulait encore comme si elle en avait 12 et revenait de gym. « On te demande pas d'être parfaite. »La blonde lui lança un regard assassin. « Non c’est vrai. C’est dans ma tête. Je n’ai jamais eu de pression pour être aussi douce et aimable que Sofia et tu n’as jamais eu de pression pour être aussi docile et brillant que Diego. Je me trompe, je nous confonds avec une autre famille DLV. » Elle n’avait pas été à Harvard pour rien, ses frères et sœurs n’avaient pas tous été à Yale par hasard… « Je t'aimerais quoique tu fasses Rosalie. Mais je ne pensais pas que tu me décevrais autant un jour... Je pensais qu'on était proche, mais visiblement je me suis trompé. » L’Anglaise figea et fixa son frère un moment. « That’s not fair… » Elle sentit ses yeux lui piquer instantanément et passa son poignet pour empêcher les larmes de couler. Pas devant Sirius non, elle le détestait trop en ce moment. À la place elle se rapprocha de lui et le poussa de toutes ses forces. « T’as pas le droit de me dire ça Sirius De La Vega, t’as juste pas le droit, c'est pas juste et je te déteste, et fuck you. »

« Félicitation alors, tu mérites une médaille, St-Sirius. » Il leva les yeux au plafond, poussant un soupir. Il avait l'impression de n'avoir fait que ça depuis qu'il était entré dans son bureau. S'il était un saint, il fallait prier pour l'humanité... Mais ce n'était pas lui le problème dans l'histoire et il n'avait pas envie de lui répéter une nouvelle fois. Il se contenta donc d'ignorer cette nouvelle tentative, avec un certain mépris dans son regard. Il ne pouvait s'empêcher de réagir comme ça, il était trop déçu et en colère. Il lui demanda pourquoi elle avait fait ça, ne comprenant pas totalement la raison, même si d'une certaine façon il pouvait. «Le deuxième, évidemment.» Il fit un petit sourire morgue. « J’avais quatorze ans Sirius. Je me faisais dire de tous les côtés que la chose la plus importante c’était que je reste vierge et ‘pure’ et que le sexe était quelques choses d’importantes et je ne sais pas. » Quatorze ans. Oh my il pensait pas que c'était si tôt. Il eut un bref frisson en y pensant. « Alors le mieux c'était de jouer la comédie... mais tu n'as jamais été assez mâture pour arrêter de mentir. » Rappeler que c'était encore qu'une enfant au final ne l'aidait pas davantage à accepter cette idée. « Tu es la plus intelligente de la famille finalement. Dit-il d'un air lasse, presque étonné lui-même de lui faire un "compliment". Mais je n'aurais jamais pensé que tu aurais été la plus sournoise aussi. » Il fallait forcément l'être pour mentir de cette manière. « Et évidement que je savais que sa changerais tout. Ta juste à voir la façon que tu me regardes juste là ! » Il ne changea pas son regard, qu'il fit plus dur au contraire. « Tu voulais peut-être que je te félicite et te pardonne d'avoir menti ? Tu croyais que j'allais réagir comment ? » Déjà qu'il avait bien du mal à se faire à l'idée... S'il l'avait appris plus tôt, quand elle était encore jeune, il se serait sûrement énervé, aurait agi en grand frère trop protecteur, mais il s'y serait fait. Au bout de quelques années... Mais il avait du mal à digérer les mensonges et tout ses airs innocents qu'elle avait joué devant eux. Personne ne lui avait demandé de jouer la comédie. « Non c’est vrai. C’est dans ma tête. Je n’ai jamais eu de pression pour être aussi douce et aimable que Sofia et tu n’as jamais eu de pression pour être aussi docile et brillant que Diego. Je me trompe, je nous confonds avec une autre famille DLV. » Il savait qu'ils avaient tous eu de la pression, et qu'ils en avaient encore. C'était des De La Vega, il ne fallait pas décevoir la famille et faire honneur à son nom. Mais c'était aussi une famille. Toujours proche, soudée, qui était prête à s'entraider et à se protéger. Et il était sûr que Rosalie le savait aussi. « Il y a une différence entre essayer de faire de son mieux sous la pression et mentir pour se faciliter la vie. » Elle avait choisi ce qui lui semblait le plus facile à faire, cacher ses relations pour ne pas se faire embêter par des frères ou un père trop protecteurs. C'était tout ce qu'il arrivait à comprendre. Mais il avait beau être en colère contre elle, déçu comme il lui dit, il l'aimerait toujours, quoiqu'elle fasse. C'était sa petite sœur, il ne pourrait jamais en être autrement. « That’s not fair… T’as pas le droit de me dire ça Sirius De La Vega, t’as juste pas le droit, c'est pas juste et je te déteste, et fuck you. » Il regarda sa sœur d'un air contrit, touché en même temps par sa réaction. « J'en ai le droit et tu le sais. Tu sais que je t'aime et tu sais que je n'aurais sûrement pas bien réagi en apprenant dès le début tes relations. Mais comment je suis supposé prendre le fait que tu m'aies menti pendant autant de temps ? » Il la regarda un instant avant d'ajouter : « Je croyais qu'on pouvait se faire confiance. »

Elle savait que s’engueuler avec son frère ne mènerait à rien de bon. Elle aurait beau lui expliquer son point de vue pendant des heures, Sirius resterait aussi têtue qu’elle et continuerait à en faire à sa tête. Tout ça lui prouvait qu’une chose après tout. Elle avait eu raison de tout cacher jusqu’à maintenant et elle aurait bel et bien dû étouffer Coleen pour apporter son secret dans sa tombe. Non parce qu’elle était certaine que ça venait de Coleen. Il y avait qu’elle d’assez idiotes pour pas voir le ‘drame’ que ça allait causé. Elle essaya tout de même, bêtement, d’amener son ainé vers sa cause. Lui expliquant un peu la raison pour laque elle avait commencé à mentir. Il n’était pas complètement stupide, il était là à ce moment, il pouvait très bien se rappeler à quoi elle avait eu affaire. « Alors le mieux c'était de jouer la comédie... mais tu n'as jamais été assez mâture pour arrêter de mentir. » Elle hocha la tête de gauche à droite. Elle se demandait quand exactement elle aurait dû dire la vérité, pour éviter d’avoir une scène de la sorte. À l’adolescence elle se serait fait enfermer dans une tour, maintenant elle se faisait crier dessus dans son bureau. Elle n’avait jamais eu l’impression de pouvoir gagner ce jeu-là. « Ah oui, parce que tu es tellement ‘ouvert’ à toute vérité ! » Elle fit un signe de main vers lui et sa petite crise pour prouver son point. « Tu es la plus intelligente de la famille finalement. Mais je n'aurais jamais pensé que tu aurais été la plus sournoise aussi. » Un son s’étouffa dans sa gorge et elle rentra ses ongles dans sa propre chair pour faire passer la douleur. Elle se demanda pendant un moment qu’est-ce qu’il ferait si elle lui lâchait qu’elle n’avait pas été la seule à jouée le jeu et que Sofia était loin d’être moins ‘sournoise’ qu’elle, mais se retient juste à temps. Elle n’allait pas trahir sa sœur, parce que sa réaction serait bien pire que tout ce que Sirius pouvait lui faire endurer et qu’elle n’avait rien fait pour mériter ça. « On est forcée à être sournoise quand on grandit avec des monstres qui nous enferment dans les placards ou autres. » Elle n’avait rien d’autre à lui dire, alors lui reprocher son comportement dans quand ils étaient encore ados, semblait être la meilleure chose. « Tu voulais peut-être que je te félicite et te pardonne d'avoir menti ? Tu croyais que j'allais réagir comment ? » « I don’t know ! » Elle commença à s’énerver et faire de grand geste avec ses bras en lui criant dessus. « I’m your baby sister ! T’aurais pu juste dire ‘Wow Rosalie, maintenant que je sais tu peux être tranquille et avoir ce poids en moins, je m’en fou, fais ce que tu veux de ta vie, ça me regarde pas.’ pourquoi t’es pas ce frère-là* ein ? » Elle lui parla ensuite du fait qu’elle avait toujours eu l’impression d’être forcé à être parfaite, à la hauteur des plus vieux, mais apparemment c’était rentré dans l’oreille de Sirius et puis ressortie par l’autre, d’après lui, elle se faisait des idées. Et puis quoi encore. « Il y a une différence entre essayer de faire de son mieux sous la pression et mentir pour se faciliter la vie. » Elle croisa les bras et releva la tête pour regarder son frère de haut. « Tu jures sur ta vie que t’as jamais menti pour te sauver la peau ? Non ? Jamais ? Que papa et maman savent exactement, à ce jour, tout ce qui c’est passé de travers dans ton adolescence ? Pendant les vacances avec Muwgli et tout ça ? » Elle était certaine que son frère avait fait deux ou trois erreurs qu’il n’était pas fier et que ses parents n’étaient pas au courant. Elle avait bien volé le voilier familial pendant une journée, Sirius avait définitivement fait pire. Son frère lui fit vraiment de la peine cependant avec ce qu’il dit ensuite. Elle avait l’impression qu’elle était de nouveau à six ans quand il lui criait qu’il aurait voulu ne jamais l’avoir comme sœur et avoir Louisa à la place. Elle réagi aussi à peu près de la même manière maintenant. En le poussant, pleurant et lui criant dessus à son tour. « J'en ai le droit et tu le sais. Tu sais que je t'aime et tu sais que je n'aurais sûrement pas bien réagi en apprenant dès le début tes relations. Mais comment je suis censé prendre le fait que tu m'aies menti pendant autant de temps ? » Elle renifla un peu et haussa les épaules. « Je t’ai pas menti ! Je t’ai juste… Pas mit au courant okay, Sirius c’est pas comme si ça te regarde franchement ! » Elle ne lui demandait pas les détails de sa vie sexuelle non plus ein. « Je croyais qu'on pouvait se faire confiance. » Elle haussa les épaules encore, penaude. « Je ne pense pas que tu as besoins de tout* savoir pour ça. »

Il avait su dès le début que cette dispute ne serait qu'un dialogue de sourd, entre un grand frère trop protecteur et une petite sœur trop têtue. Il se rappelait encore de sa réaction quand Coleen avait échappé que Rosalie n'était plus vierge. Il lui avait fallu un temps pour assimiler la chose, comme s'il ne réalisait pas vraiment puis la colère avait rapidement pris place. Une colère sourde, empreinte d'un dégoût qu'il n'était pas prêt à ressentir. Mais il faisait déjà un effort en soi, de ne pas la sermonner sur sa conduite et de se concentrer uniquement sur le fait qu'il lui avait menti. C'était ce qui l'avait choqué le plus en même temps, qu'elle ait réussi à cacher son jeu aussi longtemps... « Ah oui, parce que tu es tellement ‘ouvert’ à toute vérité ! » Il fit une grimace à sa sœur, s'abstenant de répondre à cette remarque. Ce n'était un secret pour personne chez les De La Vega que tous les hommes étaient sur-protecteurs. « On est forcée à être sournoise quand on grandit avec des monstres qui nous enferment dans les placards ou autres. » Il planta son regard dur dans le sien. Si elle appelait ça une excuse, elle n'était pas très douée. « Les monstres vont te laisser tranquille alors, ne t'inquiètes pas pour ça. » Si elle tenait tant à avoir une « vie cachée », elle pourrait faire ce qu'elle voulait. Il ne l'embêterait plus. Il lui demanda par la suite comment elle pensait qu'il aurait réagi. Elle connaissait sa famille et elle savait que ce sujet avait toujours été sensible. Il ne lui aurait sûrement pas offert un cadeau pour la féliciter. « I don’t know ! I’m your baby sister ! T’aurais pu juste dire ‘Wow Rosalie, maintenant que je sais tu peux être tranquille et avoir ce poids en moins, je m’en fou, fais ce que tu veux de ta vie, ça me regarde pas.’ pourquoi t’es pas ce frère-là* ein ? » Il secoua la tête, excédé encore plus parce qu'elle venait de dire. Il releva la tête avec fierté avant de répondre : « Désolé de ne pas être le frère idéal. Je ne me mêlerais plus de ta vie. Répéta-t-il une nouvelle fois, avec un air sarcastique. » Il parlait sous le coup de l'émotion, blessé d'un côté par ses propos. Si elle tenait tant que ça à être libre, il ne se mêlerait plus de ses affaires. « Je ne le dirais à personne, tu peux faire ce que tu veux. » Il prit un air indifférent, gardant ses bras croisés avec obstination. Il lui reprocha tout de même encore de lui avoir menti, ne comprenant pas vraiment la raison d'un si long mensonge. « Tu jures sur ta vie que t’as jamais menti pour te sauver la peau ? Non ? Jamais ? Que papa et maman savent exactement, à ce jour, tout ce qui c’est passé de travers dans ton adolescence ? Pendant les vacances avec Muwgli et tout ça ? » Il resta le visage fermé. Évidemment qu'il avait déjà menti mais il n'aimait pas le fait qu'elle essaye toujours de retourner la situation. « Oui j'ai déjà menti Rosalie, je ne suis pas parfait non plus. Tu te sens mieux là ? Tu crois peut-être que je vais te pardonner comme ça ? » Il ne comprenait pas cette logique où le fait que Sirius ait déjà menti pardonnerait les mensonges de sa petite sœur. A ses yeux cela n'avait aucun rapport. « Je t’ai pas menti ! Je t’ai juste… Pas mit au courant okay, Sirius c’est pas comme si ça te regarde franchement ! » Il hocha brièvement de la tête, échappant un petit rire jaune. « Mensonge par omission, ça reste un mensonge, marmonna-t-il. » Il était bien placé pour savoir que ce genre de mensonges dans un tribunal pouvait avoir de lourdes conséquences. Elle était bien au courant pour lui et Coleen de toute manière. Il ne l'avait peut-être pas dit au début. Mais était-ce mal de vouloir attendre que c'était sérieux ? Et lui n'avait pas le droit d'être au courant pour les histoires de sa sœur ? « Je ne pense pas que tu as besoins de tout* savoir pour ça. » Il ne voulait pas tout savoir. Ew ew ew. « Je suis désolé de vouloir m'intéresser un peu à ta vie. Je ne te demande pas de tout me raconter mais j'aurais au moins aimé savoir que ma petite sœur avait trouvé un « soutien » ailleurs et s'amusait. » Il ne posait plus les yeux sur elle, trop déçu et énervé. « Mais garde tout secret je m'en fiche... » Il affectait le même air indifférent que tout à l'heure même si toute leur dispute montrait clairement qu'il ne s'en fichait pas.

Elle avait l’impression d’être une biche coincée entre les phares d’une voiture. Elle se sentait exposée et envahie alors que son frère était là à l’accuser de chose tout à fait normale. Enfin, oui, elle lui avait menti. Mais elle estimait avoir ses raisons et qu’ils ne conviennent pas à Sirius était son problème, pas le sien. Elle aurait mieux fait de s’engueuler avec le mur, il se serait sans doute montré beaucoup plus réceptif. « Les monstres vont te laisser tranquille alors, ne t'inquiètes pas pour ça. » Elle avala sa salive difficilement. « Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. » Ou peut-être, elle n’était plus trop certaine en fait. Elle était tellement prise de sentiments contradictoires en ce moment. Elle disait des choses qu’elle pensait à moitié et voulait seulement que tout s’arrête et que rien ne se soit jamais passé. Sirius était son frère, son grand frère. Elle en avait peut-être des tonnes, mais elle avait autant besoin de lui que des autres (et certainement plus que James.). Il était un des piliers marquant de sa vie et l’Anglaise réalisa que c’était la première fois qu’il se prenait la tête, vraiment et sérieusement. Ils c’étaient fait chier un et l’autre, dans le passé, plusieurs fois et c’étaient amusé à être cruel chacun leurs tours. Comme tous les frères et sœurs du monde entier. Mais quelque chose d’aussi ‘sérieux’ que maintenant. Elle n’en avait pas souvenir. Avec Sofia oui des tonnes, avec James elles pouvaient passé des mois sans lui parler après une crise. Personne ne s’engueulait avec Elena, elle avait fait la grève de la faim pour Fred et avait eu un problème avec l’autorité de Diego quand elle était adolescente, mais Sirius…. C’était nouveau et franchement déplaisant. Elle avait l’impression que tout se mettait à chanceler autour d’elle et avait un gout amer dans la bouche. « Désolé de ne pas être le frère idéal. Je ne me mêlerais plus de ta vie.» Elle se retient de ne pas lui rire au nez et repris exactement le même ton qu’il avait pris tout à l’heure avec elle. « Personne ne te demande d’être idéal. » Elle voulait juste qu’il l’écoute pour une fois. Juste une fois. Il pouvait continuer de faire sa tête de pierre après, mais elle avait besoin qu’il l’écoute maintenant et elle serait prête à lui dire tout ce qu’il voulait – ou pas – entendre. « Je ne le dirais à personne, tu peux faire ce que tu veux. » Elle hocha la tête, elle n’en avait rien à foutre à ce point. Enfin non…Si son père… La blonde ferma des yeux et inspira un coup. Non, son frère n’était pas assez cruel pour ça… Elle espérait. Elle revint avec une de ses dernières armes et insistait sur le fait que lui aussi lui avait déjà menti à tout le monde, même sous ses grands airs. « Oui j'ai déjà menti Rosalie, je ne suis pas parfait non plus. Tu te sens mieux là ? Tu crois peut-être que je vais te pardonner comme ça ? » « Non. » Comment est-ce qu’elle était sensée se sentir mieux ? « Eh non, je n’attendais pas à ce que tu me pardonnes, clairement. » Aussi bien attendre la venue du messie. « Mensonge par omission, ça reste un mensonge. » Elle le tossa avec dédain. « Oui et ça, c’est juste bon quand sa viens de toi non ? » En tout cas, quelque chose qu’on ne pouvait pas nier. Ils avaient tous le sens du drame et de la victime bien encré. Son frère ne faisait pas exception. « Je suis désolé de vouloir m'intéresser un peu à ta vie. Je ne te demande pas de tout me raconter, mais j'aurais au moins aimé savoir que ma petite sœur avait trouvé un « soutien » ailleurs et s'amusait. Mais garde tout secret, je m'en fisse...» La blonde le regarda pendant un moment interdit et finit par hocher la tête. « Bien. » Elle le poussa encore une fois, jusqu’à ce qu’il tombe assis sur sa chaise de bureau et le domina en hauteur. « Tu veux tout savoir Sirius ? Tu ne veux pas que je garde mes secrets. Tant pis pour toi. » Elle prit une grande inspiration avant de se mettre à compter sur ses doigts. « J’ai perdu ma virginité à 14 ans, avec Joaquin. Parce que j’en avais envie, parce que j’étais curieuse et je voulais savoir comment tout marchait. C’était très nul, tu sais, notre ‘cousin’ n’a pas tenu 2 minutes. Il s’est amélioré avec le temps d’ailleurs, même s’il n’est jamais devenu un pro et a fini par m’ennuyer. On a continué à baiser jusqu’à il y a un peu plus d’un an. Trois garçons au secondaire, six à Harvard, un à Yale – l’ex de Sofia. Trois ambulanciers, deux policiers, quelques garçons rencontrés dans les bars. 1 médecin. Lys, ta stagiaire ? On a couché longtemps ensemble, parfois seules, parfois avec d’autres garçons. Une fois, tu m’as sonnée et je t’ai répondu alors que j’avais la tête d’un homme entre les cuisses. Ça va faire un an que je couche avec le même garçon qui – bonus – travaille comme prostitué. J’ai eu un avortement en novembre d’ailleurs – au cas où sa aussi t’intéresses. » Elle se mordit la lèvre, faisant mine de réfléchir encore. « Écoute, c’est tout ce qui me vient, mais si je me souviens d'autres trucs, je te mettrais au courant. Satisfait maintenant ? »

« Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. » Mais c'est ce qu'il allait faire. Ce n'était pas comme s'ils se comprenaient depuis le début de cet échange. Il avait finalement pris l'air résolu et indifférent de celui qui ne voulait pas en savoir plus. Il se décida à ne plus lui poser des questions sur ses raisons ou quoi que ce soit, si elle tenait tant à ses secrets, elle n'avait qu'à se débrouiller. C'était une grande fille. Enfin même si dans sa tête il avait toujours du mal à imaginer que c'était le cas. « Personne ne te demande d’être idéal. » Il eut un bref sourire. « Tu clames le contraire depuis le début. » Les De La vega avaient beau toujours se motiver à être les meilleurs, mais au moins ils avaient toujours un soutien. C'était une famille. Mais malheureusement il semblait y avoir plus de secrets qu'il ne le pensait. Il comprenait qu'elle ne raconte pas tous les détails, mais il aurait aimé savoir que sa petite sœur commençait à voir des gens. Après il aurait sûrement voulu vérifier si ces hommes étaient vraiment fréquentables mais ce n'était pas une si mauvaise chose de vouloir savoir si sa sœur était entre de bonnes mains ou non ? Enfin après il n'aimait pas non plus quand on critiquait ses conquêtes. Mais c'était le cas pour tout le monde chez les De La Vega, pourquoi devrait-elle y échapper ?
Le jeune homme n'arriverait pas lui pardonner tant qu'elle ferait en sorte de lui reprocher ses propres mensonges. Il n'appréciait pas vraiment qu'elle évoque des choses qui n'étaient pas en rapport avec la situation. « Eh non, je n’attendais pas à ce que tu me pardonnes, clairement. » Les bras toujours croisés, il prit un faux air satisfait. « On est clair comme ça. » D'un côté ça lui faisait bizarre d'être aussi froid avec sa petite sœur. Il ne se rappelait pas s'être disputé aussi sérieusement avec elle une seule fois depuis qu'ils étaient petits. Mais d'un autre côté, il ne voyait pas quelle autre réaction avoir. « Oui et ça, c’est juste bon quand sa viens de toi non ? » Il poussa un soupir. « Je n'ai jamais dit ça. » Il y avait mensonge et mensonge de toute manière. Et cacher qu'elle avait des relations c'était comme cacher tout un pan de sa vie. Sirius s'excusa de vouloir s'intéresser un peu à sa vie et déclara une nouvelle fois qu'il n'en avait plus rien à faire. Mais cela sembla excéder davantage la jeune femme qui se mit à le pousser jusqu'à ce qu'il se rassoit. Elle pouvait se mettre en colère, pour ce que ça lui importait maintenant... « Bien. Tu veux tout savoir Sirius ? Tu ne veux pas que je garde mes secrets. Tant pis pour toi. » Il allait protester, souhaitant répéter qu'il ne voulait pas tout savoir, good lord no. Mais c'était trop tard... Il ne se serait JAMAIS attendu à tout ça. Il n'aurait JAMAIS voulu l'entendre. Et il avait envie de TOUT oublier. Non non non, ce n'était pas possible. Non non non il ne voulait PAS savoir. Voilà, elle avait tué Sirius. « Écoute, c’est tout ce qui me vient, mais si je me souviens d'autres trucs, je te mettrais au courant. Satisfait maintenant ? » Il déglutit avec difficulté, ne sachant plus quoi faire de ses bras. Il se sentit également pâlir, il allait peut-être faire une syncope là. Il se passa la main dans les cheveux dans un geste fébrile. Il n'avait pas entendu tout ça. Il ne voulait PAS savoir. Il l'avait dit pourtant mais elle avait tout compris de travers visiblement. Il se sentait mal maintenant et ne trouvait plus quoi dire. Elle avait eu un avortement. Elle sortait avec un gigolo. Il ne savait même pas ce qui le choquait le plus. Le jeune homme se redressa un peu avant de finalement se relever. Il regarda sa sœur dans les yeux et prit un instant avant de répondre, histoire de se redonner une contenance. « Fais ce que tu veux... dit-il sur un ton dur. » Il était têtu, oui. Il passa devant sa sœur et sortit finalement de son bureau. Il se retourna vers elle avant de franchir la sortie. « Tant que tu en assumes les conséquences. Ajouta-t-il, comme pour finir sa phrase. Ça ne me concerne pas. »