Après sa journée de boulot, Lali avait décidé de rentrer directement chez elle. Pour une fois, elle n’avait pas fait d’heures supplémentaires et n’avaient pas non plus retardés exprès le moment où elle devrait rentrer et supporter le bruit qu’il y avait toujours chez elle. Et il y avait bien une raison à ça, c’était qu’en rentrant suffisamment tôt chez elle, elle espérait pouvoir voir Jaya. Elle n’avait eu l’occasion de la croiser que très peu ces derniers temps et elle s’en voulait un peu parce qu’elle pensait que son aîné pouvait éventuellement avoir besoin d’elle. Le fait était que ses parents avaient vraiment abusés cette fois. Enfin, Lali supposait qu’elle n’aurait pas dû être étonnée, le mariage de ses filles devaient être la seule obsession de sa mère depuis qu’elles étaient venues au monde mais de là à arranger un mariage Jaya de force… il y avait clairement une marge et Lali trouvait qu’ils avaient dépassés les bornes. Ce qu’elle comprenait encore moins là-dedans c’est que son père ait pu cautionner ça.

Lali n’avait pas mis si longtemps à faire le chemin jusqu’à chez eux. En arrivant à leur appartement, elle évita aussi bien qu’elle le pouvait sa mère qui était en train de faire une crise. La marocaine ne savait même pas pourquoi mais elle avait entendu sa mère mentionné ses nerfs et ça lui avait suffi à décider qu’elle ne voulait pas se trouver dans les parages. C’était sûrement Lakhi. Ou un autre de ses sœurs d’ailleurs. Tant que ce n’était pas Jaya, peu lui importait parce qu’elle n’avait pas envie de devoir affronter sa mère pour retrouver son aîné. Elle eut de la chance néanmoins et arriva à trouver Jaya dans sa chambre. « Hey. » fit-elle en entrant. « Passé une bonne journée hmm ? » Elle scruta ensuite le visage de sa sœur pour voir ce qu’il en était. Si sa sœur lui mentait, elle le verrait juste sur son visage. Lali entendit au loin sa mère se plaindre un peu plus fort encore et elle soupira. « Ca te dit d’aller faire un tour un peu ? » Elles seraient plus tranquilles si elles s’échappaient loin de chez elle pendant une heure ou deux.

Quand Jaya avait l'esprit préoccupé, elle rangeait. Même ce qui était déjà rangé mais elle devait faire quelque chose, s'occuper. Elle avait décider de replier les vêtements de sa garde-robe. Parce que c'est vrai, il n'y avait rien de plus utile que de faire quelque chose qui était déjà bien fait. « Hey. Passé une bonne journée hmm ? » Lalita venait d'entrer dans sa chambre. Jaya arrêta de plier ses vêtements et leva la tête vers elle. La marocaine était rarement désespérée. Elle ne se rappelait pas l'avoir déjà été à vrai dire. Elle pouvait être contrariée mais ça ne durait jamais longtemps. Mais là. Cette fois là. Ça dépassait tout ce qu'elle aurait pu imaginer. Jamais elle n'aurait cru que sa mère, et même son père, fasse une chose pareille. Oh elle savait que sa mère se lamentait souvent, elle n'avait généralement que les hommes, l'argent et le mariage à la bouche. Mais Jaya avait toujours eu l'intime conviction qu'au fond sa mère voulait juste qu'elle soit heureuse, qu'elle trouve un homme qui lui plairait. Elle ne pouvait pas être si sérieuse avec ces histoires d'argent. Et bien il s'avérait que si. Si elle avait su ce soir là ce qui était en train de se passer, ce qu'on avait manigancé dans leur dos. Elle ne serait jamais sortie. Mais ils auraient sûrement quand même organisé son mariage. La machine était déjà lancée. Elle ne comprenait même pas comment sa mère avait réussi à convaincre l'autre famille de choisir Jaya. Leur famille n'avait pas d'argent, rien, aucun titre ou notoriété. Et ils avaient accepté. Ses parents avaient vendu Jaya comme si son avis importait peu. « La beauté peut faire des miracles, Jaya. » Non, ce n'était pas un miracle, c'était un cauchemar. Parce que le pire dans tout ça c'était que l'homme à qui on voulait la marier était... odieux. Donc non la jeune femme n'allait pas bien mais elle sourit quand même à sa petite sœur – sachant pertinemment qu'elle ne se laisserait pas avoir. « Ça peut aller et toi ça a été ? » Un cri de sa mère interrompit la conversation. Jaya commençait sérieusement avoir mal à la tête. « Ca te dit d’aller faire un tour un peu ? » « Volontiers ! S'exclama-t-elle aussitôt comme si elle n'avait attendu que ça de toute la journée. » Une fois dehors, Jaya agrippa un des bras de Lalita avant de s'exclamer : « Tu crois que je dois m'enfuir quelque part ? Tu crois que ça me sauverait ? » Elle ne pourrait jamais le faire bien sûr. Ses sœurs, même ses parents au fond, elle tenait bien trop à eux. Mais l'idée était tellement tentante.

En rentrant chez elle, Lalita ne tarda pas à trouver Jaya dans sa chambre. Celle-ci avait l’air vraiment très occupée…à plier des vêtements. On faisait mieux franchement comme occupation. La première chose que fit alors Lali fut de lui demander si elle allait bien. « Ça peut aller et toi ça a été ? » Lalita regarda un moment sa sœur avant de secouer la tête. Elle ne pouvait même pas la croire quand elle disait que ça pouvait aller. Il était évident que ce n’était pas le cas. Sa sœur pouvait ajouter tous les sourire du monde, ça ne rendait pas ce qu’elle venait de dire plus crédible. « Pas à moi Jaya. » fit alors la brune en soupirant. « Et oui moi, ça a été. Normal quoi. » Elle haussa les épaules, elle n’était pas vraiment là pour parler de ça. Au loin (enfin pas si loin que ça au final), la marocaine entendit à nouveau sa mère crier et décida que ça ne servait rien qu’elles restent ici plus longtemps. Elle ne pourrait jamais parler tranquille ici et pas qu’à cause des cris. Elle risquait en plus d’être interrompue à tout moment par leur mère ou leurs sœurs et Lali n’en avait pas envie. C’est pour ça qu’elle demanda ensuite à son aînée si celle-ci ne voulait pas aller faire un tour. « Volontiers ! » La brune ne s’attendait pas à déclencher tant d’enthousiasme mais ça lui convenait très bien. Les deux jeunes femmes quittèrent donc l’appartement en réussissant (oh magie) à ne croiser personne. C’était une chance en fait.

Lorsqu’elles arrivèrent dehors, Jaya agrippa Lali par le bras avant de prendre la parole. « Tu crois que je dois m'enfuir quelque part ? Tu crois que ça me sauverait ? » Lali ne put retenir un petit sourire amusé. Enfin ce n’était pas vraiment drôle tout ça dans le fond mais la manière dont le disait sa sœur était drôle quand même. « Tu devrais aller très très loin alors. Quelque part où personne ne pourra te trouver. Sur la banquise par exemple ! Ca te dirait d’habiter la banquise ? » Ca ne devait pas vraiment être génial entre le froid et… le froid. Et puis il n’y avait que des glaçons là-bas et des pingouins. « Avec un peu de chance tu deviendras pote avec un ours polaire en plus. » C’était cool ça aussi non ? Ou pas. Lali reprit vie son sérieux et lança un regard grave à sa sœur. « Tu sais ce que tu pourrais faire pour échapper à ça ? Sans avoir à t’enfuir. » Non parce que la marocaine n’avait pas vraiment envie de voir Jaya s’en aller. « Tu devrais peut-être dire ce que tu penses pour une fois et juste dire non. Ce serait une bonne idée, tu ne crois pas ? »

S'il y avait bien quelqu'un qu'elle ne pouvait pas tromper, c'était Lalita. Elle était celle à qui elle se confiait le plus souvent et vice versa. Mais Jaya n'était de tout de manière pas une personne très difficile à déchiffrer. « Pas à moi Jaya. » Elle jeta un regard désolé à sa sœur. Elle faisait au moins un effort pour faire croire que ça allait bien. « Et oui moi, ça a été. Normal quoi. » Elle hocha la tête en souriant, elle était au moins contente que ça aille de son côté. Lalita proposa à sa grande sœur d'aller faire un tour, ce que Jaya accepta avec plaisir. Tout pour qu'elle puisse échapper de ces piles de linges et des cris de leur mère – qui lui était devenus un peu plus désagréable depuis les derniers événements... Une fois dehors, Jaya laissa un peu son désespoir transparaître et demanda si la meilleure solution n'était tout simplement pas de fuir. « Tu devrais aller très très loin alors. Quelque part où personne ne pourra te trouver. Sur la banquise par exemple ! Ca te dirait d’habiter la banquise ? » Elle fit une moue songeuse. Ça pourrait être pas mal. « Je risque de finir en glaçon mais pourquoi pas... Là au moins je ne serais plus 'à marier'. » Le froid n'était vraiment pas la température de prédilection de la marocaine. « Avec un peu de chance tu deviendras pote avec un ours polaire en plus.» Elle échappa un petit rire. « Et il sera sûrement plus agréable que mon 'futur mari'. » Pas difficile en même temps. Elle avait rarement rencontrer de personnes aussi... méchantes. Elle avait généralement des difficultés à parler en mal de quelqu'un, même d'un inconnu, mais elle avait sincèrement du mal à voir les qualités de Mako. Il les cachait vraiment bien. « Tu sais ce que tu pourrais faire pour échapper à ça ? Sans avoir à t’enfuir. » Elle tourna la tête vers sa sœur, sourcils en interrogation. « Tu devrais peut-être dire ce que tu penses pour une fois et juste dire non. Ce serait une bonne idée, tu ne crois pas ?» Elle retourna aussitôt la tête, la baissant vers le sol, poussant même un petit soupir. « Ce... n'est pas aussi simple. Tout est déjà décidé, et j'ai peur... de leur réaction si jamais... » Elle releva la tête vers sa sœur. « Maman a l'air si contente... » Elle ne voulait pas imaginer comment elle réagirait si elle disait qu'elle ne voulait pas se marier purement et simplement. Ce n'était pas Jaya de toute manière, elle n'avait pas la personnalité de Lalita ou même Lakhi, qui savait affirmer leur position. Jaya voulait faire plaisir à tout le monde, avant elle-même, et ne souhaitait blesser personne. Mais elle avait l'impression que tout ça au final que tout se refermait sur elle. « Si je fuyais je suis sûre qu'elle me retrouverait au fin fond de l'Amazonie de toute manière. » Leur mère était tellement décidée, elle n'arrêtait pas de parler des préparations et d'avoir des conversations au téléphone avec les parents de Mako. Elle n'avait quasiment plus rien d'autre à la bouche. Et quand elle abordait un sujet, elle finissait toujours par revenir au mariage.

Lali n'était pas resté très longtemps chez elle. Elle était rentrée tôt certes mais c'était juste pour voir Jaya et elle n'avait pas tardé à décider qu'il serait mieux pour sa sœur de l'attirer loin de l'atmosphère de leur appartement. Elle savait que sa sœur serait sûrement plus encline à se confier loin des cris de leur mère. Elles marchèrent un peu avant que Jaya ne se mette finalement à parler et demande si Lali pensait que ce serait suffisant qu'elle s'enfuit pour ne pas avoir se marier. La marocaine lui conseilla donc en toute logique (et pas du tout sérieusement) d'aller s'installer sur la banquise. C'était très cool la banquise. « Je risque de finir en glaçon mais pourquoi pas... Là au moins je ne serais plus 'à marier'. » On ne pouvait pas tout avoir, il fallait savoir choisir parfois. « Je t'achèterais un manteau avec un chauffage intégrer. » lui assura alors la brune. Ca devait bien exister ça, non ? Bon après, même si ça existait, elle n'était pas certaine que ce soit dans ces moyens mais pour Jaya, elle pouvait faire un ou deux sacrifices. « [color=indianred]Et c'est sûr que là où il n'y a que des pingouins, je vois pas vraiment comment tu pourrais être à marier. » Non parce que leur mère n'était pas on plus suffisamment désespéré pour vouloir marier sa fille avec un pingouin. Mais ça pourrait être sympa comme vie. Marier avec un pingouin, pote avec un ours blanc. « Et il sera sûrement plus agréable que mon 'futur mari'. » Lali pouffa de rire en l'entendant dire ça. « Je pense que ça n'aurait rien difficile. » fit-elle remarquer. Jaya lui avait déjà raconter en détail son fameux rendez-vous et Lali avait eu des envies meurtres. Sa sœur était parfaite, la fille la plus adorable au monde sans aucun doute, elle aurait mérité d'avoir une personne qui la reconnaisse à sa juste valeur et la traite bien. Vraiment. Et Lali pensait toujours qu'elle pouvait l'avoir. Il fallait juste qu'elle fasse entendre ce qu'elle pensait et ce qu'elle voulait surtout. C'est pour ça que la brune reprit son sérieux pour évoquer ça avec sa sœur. Dès qu'elle commença à évoquer ça, la jeune femme vit sa sœur baisser les yeux. Ce n'était vraiment pas gagné. « Ce... n'est pas aussi simple. Tout est déjà décidé, et j'ai peur... de leur réaction si jamais... Maman a l'air si contente... » Lali retint un soupir et posa une main sur l'épaule de sa sœur. « Je comprends Jaya. » C'était faux, elle ne comprenait pas pourquoi sa sœur voulait faire passer le bien-être des autres avant le sien comme ça. Ce n'était pas toujours un mal mais à ce point-là... « Mais c'est de ta vue dont il s'agit là. De l'homme que tu vas épouser. Tu ne veux pas passer ta vie avec un espèce de monstre quand même, non ? » Elle ne méritait tellement pas ça. « Et puis maman s'en remettrait. » Elle crierait, c'était certain mais comme elle criait tout le temps. « Si je fuyais je suis sûre qu'elle me retrouverait au fin fond de l'Amazonie de toute manière. » Lali hocha gravement la tête. « C'est pour ça que la fuite n'est pas vraiment une option. » Et qu'elle devait donc parler à sa mère.

Jaya préférait encore laisser son esprit partir dans d'autres contrées. Tout semblait plus attirant que ce qu'il y avait ici. Même la banquise. « Je t'achèterais un manteau avec un chauffage intégrer. » « J'espère que tu viendras me voir surtout. » Jaya en frissonnait d'avance. Elle n'était définitivement pas une fille du froid mais elle préférerait sûrement ça à son mariage. « Et c'est sûr que là où il n'y a que des pingouins, je vois pas vraiment comment tu pourrais être à marier. » C'était exactement le but rechercher. Elle serait tellement emmitouflée dans des vêtements que tout le monde se demanderait si c'était un être humain une nouvelle espèce. Elle irait s'exiler dans le désert glaciaire et apprendrait à pêcher en faisant des trous dans la glace comme on voyait à la télévision. « C'est parfait. Je n'ai plus qu'à réunir assez d'argent pour y aller. » Même si elle travaillait, la plupart de son salaire aidait à payer les factures et toutes les dépenses annexes. Si elle économisait tout de suite, peut-être qu'elle arriverait à partir avant son mariage. Même avec un pingouin, elle était sûre que ce serait plus agréable qu'avec Mako. « Je pense que ça n'aurait rien difficile. » Elle ne comprenait pas comment quelqu'un pouvait être aussi méchant. « On aurait dit que maman avait fait exprès de choisir quelqu'un qui m'ait complètement opposé. » A vrai dire elle savait très bien pourquoi elle l'avait choisi. Et ce n'était que ce qu'il avait dans son porte-feuille qui avait motivé ses actions dès le début. Lalita essaya ensuite de raisonner à Jaya et de la pousser à dire ce qu'elle pensait à tout le monde. Mais ce n'était pas aussi simple, surtout pour quelqu'un comme Jaya. Elle faisait toujours passer les autres avant elle et elle n'était juste pas capable de tout arrêter. Elle avait peur de blesser ses parents, de déranger tout le monde et elle ne voulait pas les ennuyer. « Je comprends Jaya. Mais c'est de ta vie dont il s'agit là. De l'homme que tu vas épouser. Tu ne veux pas passer ta vie avec un espèce de monstre quand même, non ? Et puis maman s'en remettrait. » Elle savait tout ça mais même là, elle n'arrivait pas à le faire. Elle regarda sa petite sœur avec une expression de souffrance. « Désolée Lalita, je ne sais pas si je... » Elle regarda ses pieds. Elle s'en voulait en même temps de ne pas réussir à avoir le même caractère que ses sœurs qui n'avaient aucun mal à se faire entendre. « Parfois j'aimerais être plus forte. Dit-elle d'une petite voix. » Ça ne l'avait jamais dérangé auparavant de manquer de cette force de caractère. Elle avait toujours trouvé facile d'exprimer ce qu'elle voulait à sa manière. Mais elle se rendait compte que sa manière serait peut-être un peu trop naïve. De toute manière quoiqu'elle fasse, sa mère l'empêcherait de s'échapper. « C'est pour ça que la fuite n'est pas vraiment une option. » Jaya fourra sa tête dans ses mains, avant de se tourner vers Lalita et d'écarter les doigts pour la regarder. « Tu ne veux pas te faire passer pour moi et tout arrêter s'il te plaît ? Ils n'y verront que du feu et tu auras ma reconnaissance éternelle. » Un peu de maquillage et on ne verrait pas la différence. Ou presque pas.

Jaya allait s'installer sur la banquise. C'était sûrement le moyen le plus sûr pour elle d'échapper à toute cette histoire de mariage. Comme elle était très gentille et qu'elle se souciait beaucoup de sa sœur, la brune décida qu'elle lui achèterait un manteau avec chauffage intégré. C'était la moindre des choses pour survivre. « J'espère que tu viendras me voir surtout. » Euh... Lali se demanda si elle se souciait de sa sœur à ce point. « Mais il fait froid sur la banquise ! » protesta-t-elle alors. Mais clairement, elle pouvait faire se sacrifice pour sa sœur. Parce que c'était Jaya et s'il y avait bien une personne sur terre qui méritait qu'on meurt ne froid, c'était elle. « Je viendrais. Mais il faudra que tu partages ton manteau ! » Sinon, elle ne viendrait pas. Et elle manquerait le mariage de sa sœur avec un pingouin (c'était un peu triste ça). « C'est parfait. Je n'ai plus qu'à réunir assez d'argent pour y aller. » « Hmmm. » Lalita pencha la tête. « Il va falloir que tu te presses d'économiser alors. » Genre avant le mariage de préférence. C'était possible ça ? « Je t'y aiderais. » décida-t-elle alors. SI c'était ce que ça sœur voulait, elle pouvait l'aider. Parce qu'elle ne voulait pas Jaya qui était si douce et gentille se trouve coincée avec quelqu'un d'aussi méchant que son futur mari. Elle méritait au moins quelqu'un de bien. « On aurait dit que maman avait fait exprès de choisir quelqu'un qui m'ait complètement opposé. » Ouais. Ou non. Lalita secoua la tête. « Ne dis pas de bêtises Jaya. » Leur mère n'aurait pas fais ça exprès. « Elle a juste fais exprès de trouver quelqu'un qui avait pleins de sous. » Parce que c'était la plus grande ambition de sa mère après tout, les marier avec des mecs pleins de frics. « C'est pas de sa faute si elle a pu en trouver seulement un aussi abominable. » Personne d'autres ne devaient vouloir de lui en même temps à part les personnes désespérées. Non pas que Jaya était désespérée mais c'était le cas de leur mère par contre. Lali reprit par la suite un peu son sérieux et encouragea sa sœur à dire un peu plus ce qu'elle pensait. Il le fallait là, elle ne pouvait quand même pas se laisser faire comme ça ! La marocaine se sentit mal en voyant l'expression que Jaya arborait alors. Elle avait l'air tellement mal... « Désolée Lalita, je ne sais pas si je... Parfois j'aimerais être plus forte.  » Lali pencha la tête. « Mais tu l'es déjà Jaya. Je ne te laisserais pas prétendre le contraire. » Il fallait qu'elle soit forte pour arriver toujours à se montrer si patiente avec tout le monde. « Ton problème c'est que tu te soucies juste trop des autres. » Certaines personnes n’appelleraient peut-être pas ça un problème mais à ce point-là ça en était vraiment un. « Tu pourrais être un peu plus égoïste parfois tu sais, tu ne t'en porterais pas plus mal. » C'était l'avis de Lali sur la question en tout cas. Elles établirent ensuite que leur mère retrouverait Jaya n'importe où dans le monde et que la fuite n'était donc pas une option. « Tu ne veux pas te faire passer pour moi et tout arrêter s'il te plaît ? Ils n'y verront que du feu et tu auras ma reconnaissance éternelle. » « Oh Jaya...» Lali s'approcha de sa sœur pour la serrer dans ses bras. « Je le ferais, tu le sais ça ? Si je pouvais vraiment tout arranger à ta place. Mais je ne peux pas. » Et c'est sûrement ce qui la désespérait le plus là-dedans.

« Mais il fait froid sur la banquise ! » Elle regarda Lalita d'un petit air suppliant. Elle ne survivrait pas sans des nouvelles de ses sœurs. « Je viendrais. Mais il faudra que tu partages ton manteau ! » Elle sourit, aussitôt satisfaite. « Bien sûr. Je te présenterais à mes amis pingouins, tu trouveras peut-être ton bonheur toi aussi. » Elle lui donna un petit coup de coude comme si ce serait une opportunité géniale. Alors que pas du tout. Mais si elle voulait réellement y aller, elle ferait mieux d'économiser tout de suite. « Hmmm. Il va falloir que tu te presses d'économiser alors. Je t'y aiderais. » Elle se tourna vers sa sœur, secouant la tête. « Ne t'embête pas pour moi, je me débrouillerais. » Elle ne voulait surtout pas que Lalita se sacrifie pour elle. De toute manière ce n'était pas comme si elle comptait réellement y aller. « Dans le pire des cas, j'irais à pieds. » Ça ne devait pas être si* loin. Ou si. Elle aurait juste à prendre un bateau ensuite et ça ne devait pas être trop cher pour ce genre de destinations. Dans tous les cas, Jaya ne comprenait pas comment sa mère avait pu choisir un homme qui lui était si opposé. « Ne dis pas de bêtises Jaya.  Elle a juste fais exprès de trouver quelqu'un qui avait pleins de sous. » Elle ne le savait que trop bien. Mais elle ne comprenait franchement pas pourquoi le père de Mako avait accepté de le marier à elle. Elle n'avait rien qui pouvait pousser à un tel acte, du moins à ses yeux. « Je me demande bien comment ça a pu tomber sur moi. Ce mariage ne leur apporte rien à eux. » Elle ne comprenait encore pas comme sa mère avait pu la 'vendre' de cette manière. « C'est pas de sa faute si elle a pu en trouver seulement un aussi abominable. » « C'est vrai qu'il est... vraiment méchant. » Même en ayant amplement 'profiter' de son caractère, elle n'arrivait pas à le condamner totalement. Elle avait du mal à penser qu'une personne pouvait être totalement noire, il devait avoir une bonne raison de se comporter comme ça. Elle avait juste aucune idée de la cause. La jeune femme un peu désespérée, finit par dire qu'elle aurait préféré être plus forte. Elle ne se sentait pas capable de porter le poids des événements toute seule. « Mais tu l'es déjà Jaya. Je ne te laisserais pas prétendre le contraire. Ton problème c'est que tu te soucies juste trop des autres. » Elle sourit à sa sœur. Elle ne savait pas ce qu'elle ferait sans elle. Et en même temps elle s'en voulait de l'inquiéter. « Tu pourrais être un peu plus égoïste parfois tu sais, tu ne t'en porterais pas plus mal. » Elle échappa un petit rire cette fois-ci. « Je n'en suis pas si sûre. Je m'en veux déjà de t'inquiéter avec toute cette histoire... » Elle demanda ensuite, un peu naïvement, si Lalita ne voulait pas se faire passer pour elle pour tout arrêter. « Oh Jaya... Je le ferais, tu le sais ça ? Si je pouvais vraiment tout arranger à ta place. Mais je ne peux pas. » Elle serra sa sœur dans ses bras, se doutant bien qu'elle ne pouvait pas faire les choses à sa place. « Je sais. » Elle devait assumer ses responsabilités toute seule. « T'avoir à mes côtés suffit, tu as de la chance d'être une de mes demoiselles d'honneur en plus. » Elle sourit sans grande conviction mais plus parce qu'elle voulait rassurer sa petite sœur en lui montrant que ça allait.

Même si l'idée d'aller mourir de froid sur la banquise était très loin d'enchanter Lalita, elle accepta quand même d'aller rendre visite à sa sœur quand elle vivrait là-bas. Pour Jaya, elle pouvait bien faire se sacrifice, du moment qu'elle partageait son futur manteau avec chauffage intégré. « Bien sûr. Je te présenterais à mes amis pingouins, tu trouveras peut-être ton bonheur toi aussi. » La marocaine se mot à rire. « Quelle bonne idée ! Je serais ravie de trouver mon futur mari parmi les pingouins. » approuva-t-elle en hochant la tête. C'était bien connu après tout, on ne faisait pas mieux que les pingouins. Enfin pour ça, encore faudrait-il que Jaya aille vraiment vivre sur la banquise un jour. Parce qu'il lui faudrait quand même peut-être un peu d'argent pour aller là-bas. Lali allait l'y aider ! « Ne t'embête pas pour moi, je me débrouillerais. » La brune hocha aussitôt la tête. « Mais ça ne m'embêtes pas, ça me fait plaisir de pouvoir t'aider comme je peux. » Enfin ce n'était pas comme si tout ce qu'elle racontait maintenant pouvait vraiment arriver. Mais ça tuait vraiment Lali de ne rien pouvoir faire pour aider Jaya. « Dans le pire des cas, j'irais à pieds. » Quelle drôle d'idée. Aller jusqu'à la banquise à pieds... « Tu mourras sûrement de froid avant d'être arriver là-bas. » fit valoir la marocaine. « Ou de mal aux pieds. » C'était au choix. « Et je ne veux pas que tu meures. » Elle avait besoin de sa sœur quand même. Elles parlèrent ensuite du futur mari que leur mère avait bien évidemment choisi parce qu'il était très riche. C'était toujours sa seule motivation. Ca l'avait toujours été. Et ça le serait probablement toujours. Mais Lali devait bien avouer qu'elle n'avait jamais penser que sa mère s'abaisserait aussi bas pour ça. « Je me demande bien comment ça a pu tomber sur moi. Ce mariage ne leur apporte rien à eux. » Clairement oui, la marocaine devait bien avouer qu'elle s'était elle-même poser la question. « Je pense qu'il n'arrivait pas à trouver de femme pour leur fils. » Et même avec le peu qu'elle avait entendu dire sur lui, elle comprenait aisément pourquoi. « C'est vrai qu'il est... vraiment méchant. » Lalita prit un air désolé. « Je ne comprendrais jamais comment quelqu'un peut être méchant avec toi. » Jaya était vraiment la personne la plus parfaite au monde après tout. Elle avait le cœur sur la main et essayait toujours d'être sympa avec tout le monde. La marocaine était toujours impressionnée. Mais dès fois, elle aurait vraiment aimé que sa sœur pense un peu plus à elle. Ca ne pouvait vraiment pas lui faire de mal. « Je n'en suis pas si sûre. Je m'en veux déjà de t'inquiéter avec toute cette histoire... » Lalita fronça les sourcils. « Tu n'as pas à t'en vouloir pour ça Jaya. C'est juste normal. » Elle se souciait toujours de ses sœurs, c'était comme ça. Surtout quand elles avaient l'air aussi vulnérable. La brune pris ensuite sa sœur dans les bras en lui disant qu'elle aimerait tellement pouvoir tout arranger pour elle. « T'avoir à mes côtés suffit, tu as de la chance d'être une de mes demoiselles d'honneur en plus. » Lali secoua gentiment la tête avant de relâcher sa sœur. « Ne dis pas ça. » fit-elle alors alors. Non parce que elle n’appelait pas ça une chance déjà et puis, ça sonnait comme si tout ça allait vraiment arriver. Mais ça ne pouvait pas être le cas. « On va trouver un moyen d'empêcher ça ok ? »