Ecouteurs dans les oreilles, Victoria courrait. Elle avait eut envie de passer par la salle de sport avant d’aller au travail. Elle avait déposée sa fille à l’école et était venue directement pour courir un peu sur les tapis. Tout en écoutant de la musique, elle faisait attention à sa respiration. Un vrai médecin pour ça. Une heure plus tard, elle se retrouvait sous la douche, appréciant grandement de pouvoir se laver. Un jean, un tee-shirt et une veste plus tard, elle prenait la direction de l’hôpital, le Lenox Hill. Une fois sur place, elle alla directement dans le bureau qu’elle avait et qu’elle partageait. Ca ne la dérangeait pas, en plus de cela la personne avec qui elle le partageait était agréable donc ça allait. Y déposant ses affaires, elle commença à lire les dossiers qui étaient sur son bureau. De nouveaux dossiers visiblement. Elle prit le temps de tous les lire, prenant des notes sur un calepin à côté. Finalement, elle alla s’occuper de ses patients. Elle fut amusée par la plupart. Cependant, avec un homme, il y avait un problème. Elle ne savait pas quoi exactement. Ca faisait un mois qu’elle était sa kiné, mais son état ne changeait pas. Cet homme avait eut une opération du cerveau et elle venait le masser, pour que le reste de son corps ne soit pas trop délaissé. Seulement, il disait qu’au début ça lui faisait du bien, mais au bout d’une semaine, il ne ressentait plus les effets des massages. Elle avait donc essayé un tas d’autres choses et elle arrivait au bout de ses possibilités. Elle décida donc d’aller voir le médecin qui s’était occupé de ce patient. Malheureusement, elle ne le connaissait pas et ce dernier n’était pas dans l’établissement pendant la semaine. Il était en congé. Elle hésita à l’appeler et finalement, décida de faire au plus simple. Victoria avait confiance en Wayne et c’est pour ça qu’elle le chercha. Mettant sa blouse, elle alla dans son service, elle demanda où elle pouvait trouver le jeune homme et finit par lui mettre la main dessus.

Docteur Swarovski ?

Comme il n’était pas seul, elle préférait l’appeler de la sorte, restant donc professionnelle. Attendant qu’il en ait terminé avec les personnes qui était là, elle regarda à nouveau le dossier du patient, soupirant, parce qu’elle ne trouvait pas la réponse. Quand son meilleur ami arriva, elle lui sourit.

J’ai besoin de toi. Je sèche complètement sur ce cas et ça serait super si tu avais du temps à m’accorder.

Elle soupira à nouveau et montra le dossier au jeune homme, le laissant lire tranquillement, avant de prendre la parole.

Ca fait un mois que je le masse, seulement ça fait trois semaines qu’il ne ressent plus rien. N’étant pas une professionnelle de la neurochirurgie, je voulais savoir si ton confrère avait bien opéré ce patient ou si se sont vraiment mes massages qui ne lui font aucun effet.

Le fameux Docteur Swarovski était sur le branle bas de combat en cette journée. Il ne voyait plus le bout de ses opérations et alors qu’il sortait tout juste du bloc, une bande d’internes lui mit aussitôt le grappin dessus pour lui poser mille et une questions. Il fut visiblement soulagé de voir apparaître Victoria, sa meilleure amie, de nulle part. Elle appela son nom avec son professionnalisme ayant fait sa réputation et il l’accompagna jusqu’à son bureau de chirurgien afin qu’ils soient plus au calme. Ils ne pouvaient pas s’exprimer librement une fois entourés d’infirmières, de médecins et d’internes. Ils avaient une réputation à tenir, un standing même, et ne pouvaient redevenir les anciens collègues de l’internat qu’une fois seuls… bien que cette fois, Wayne fronça rapidement les sourcils car elle venait avec un cas concret à lui mettre entre les doigts. « Tu as le nom du neurochir qui l’a opéré ? Que je sache déjà si c'est un bon ou une savate ! » demanda-t-il en remettant aussitôt sa blouse de chirurgien de façon métaphorique via son discours on ne peut plus professionnel et sérieux. Il s’empara du dossier, dont il feuilleta les éléments les plus capitaux pour son diagnostic sans la regarder alors qu’elle lui exposait elle-même ses propres détails. « Il avait une sensibilité quelconque durant la semaine de différence entre le début de tes séances avec lui et le début de son insensibilité ? »

Wayne ne manqua pas de tomber sur les différents IRM cérébraux que le patient avaient passés avant de les observer à la lumière. Plusieurs éléments semblaient le déranger puisqu’il fronça les sourcils à de nombreuses reprises, s’y reprenant par trois fois en jonglant entre les différents clichés. « Il avait une tumeur cet homme, non ? Le chirurgien l’ayant opéré a dû s’approcher un peu trop de la zone blanche sensorielle. Il faudrait que je puisse tester les réflexes de ton patient et que je lui fasse une batterie d’examens complémentaires. Tu as d’autres éléments à me communiquer ? »

Son nom est dans le dossier.

Elle ouvrit à la bonne page pour le lui montrer. Elle ne savait pas si ce médecin là était compétent ou pas du tout. Elle préférait attendre l’avis de son ami pour savoir ce que lui aurait fait. Le laissant regarder le dossier, elle se demandait si ce médecin avait bien fait son travail ou si c’était vraiment elle qui devait se donner plus à fond dans son boulot avec ce patient.

Oui. Ca fait un mois que je m’occupe de lui. Seule la première semaine lui a fait du bien. Le reste du temps, il ne ressent plus rien.

Victoria était douée dans son travail et ça Wayne le savait. Ils étaient deux très bons médecins. Seulement, cette fois-ci, la jeune femme se posait vraiment des questions sur sa façon de s’y prendre avec ce patient. Laissant son ami faire son boulot, il le vit froncer les sourcils à plusieurs reprises. Elle ne savait pas si c’était bon signe ou pas. Si c’était elle qui ne savait plus faire son boulot, elle allait clairement devoir reprendre depuis le début. Croisant les bras sur sa poitrine, elle se mordilla lèvre, attendant le verdict de son vis-à-vis.

Aucune idée. Tout ce que j’ai, c’est ce dossier médical.

Elle ne savait pas exactement ce que le médecin lui avait fait. Elle n’avait que ce que ce dernier lui avait transmit. A sa question, elle réfléchit et hocha la tête positivement.

Il m’a même dit que parfois, il ne sentait pas mes mains le masser. Je me suis dis que je devais le masser plus fortement, mais ça ne changeait rien du tout.

Wayne avait parlé de zone blanche, mais elle ne savait pas ce que c’était. Cherchant alors dans ses souvenirs de médecine, elle fronça les sourcils.

Ca veut dire quoi exactement ? Que le patient à perdu toutes sensations ?

Elle devait avouer qu’elle était perdue. Le cerveau est un organe complexe et elle n’avait jamais vraiment prit le temps d’en savoir plus à ce sujet. Du coup, elle avait besoin de savoir ce que ça voulait dire, pour savoir si elle pouvait faire quelque chose de son côté.

Pour les examens, fais tout ce que tu veux. Je rajouterai dans son dossier que j’ai demandé ton avis, comme ça tu pourras faire ce qui te semble bon.

Soupirant, elle était tout de même rassurée que ça ne soit pas totalement de sa faute.