It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
Le Deal du moment : -55%
Coffret d’outils – STANLEY – ...
Voir le deal
21.99 €

Partagez

Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
MessageSujet: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyJeu 18 Avr - 20:08



Un bruit répétitif me tira de mon sommeil, et je grognais en lui tournant le dos. Je n’avais pas envie de me lever, un mal de crâne enserrant mes tempes de manière la plus désagréable qui soit. Enfin, le silence revint dans mon appartement et je soupirais, m’apprêtant à me rendormir quand la sonnerie refit son apparition. « Bordel, qui que vous soyez, allez-vous faire foutre et laissez-moi pioncer, je suis en vacances » grognais-en décrochant. « McNamara, je passerai outre le fait de ton insubordination car je présume que tu dois encore cuver ton scotch. Y a eu un meurtre dans ton immeuble alors mène l’enquête » assena froidement mon capitaine, m’attirant une grimace de dégout. « Je suis en vacance » répliquais-je sur le même ton. On ne s’aimait pas pourquoi mettre les formes. Gates était un connard qui rêvait de me virer. « Ça fait deux jours que tes vacances sont terminées alors au boulot ou je te vire » et la tonalité du téléphone m’informa qu’il avait raccroché. Génial. Je m’étirais, frottant ma barbe de trois jours avant de filer lentement vers la salle de bain pour me décrasser. Un quart d’heure plus tard, je fermais la porte de mon appartement, le ventre creux de n’avoir pas mangé et je suivais l’agitation de l’immeuble jusqu’à me retrouver devant mes collègues à l’appartement 610B. « Tiens donc, un meurtre dans son immeuble et monsieur le lieutenant n’a rien vu rien n’entendu. Volez lui sa flasque et là, il remuera son cul » tel fut le discours de ce type dont j’aurais aimé pouvoir oublier le nom. Foutue mémoire. « Il est bientôt 11h, tu vas recevoir le coup de fil de ton créancier » répondis-je avant de me diriger vers les agents de la police scientifique. Douglas Hemerson recevait un coup de fil de son créancier tous les 18 du mois, à 11h pile. Les renseignements pris, un petit sourire étira mes lèvres voyant Douglas en pleine conversation téléphonique. Merci mémoire. « Le capitaine t’a chargé de l’enquête de voisinage » m’informa le co-équipier de Douglas. Surtout ne pas s’énerver. Je haïssais mes voisins et l’idée de me présenter autrement que comme le mec du douzième me glaçait d’effroi. A moi les pvs à faire sauter. Une heure plus tard, je toquais à une énième porte. La femme qui habitait là s’appelait Manuela Ayxeres. Mère célibataire, elle travaillait comme styliste et possédait depuis peu sa propre boutique. Comment je le savais ? Il m’avait suffi de capter une seule fois une conversation téléphonique entre elle et une amie sûrement pour retenir tous ses renseignements. Je la croisais de temps en temps dans l’ascenseur mais je ne lui avais pas parlé. Je ne parlais rarement aux autres à part à mes quelques amis que j’avais pu me faire et qui n’étaient pas encore ajoutés à ma cagnotte personnelle. « Lieutenant McNamara, j’enquête sur le meurtre qu’il y a eu dans l’appartement au-dessus du votre. Avez-vous entendu quoique ce soit de suspect ? » Débitais-je d’un ton morne après avoir montré mon insigne une fois la porte ouverte.

Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyVen 19 Avr - 20:45

Quand on est parent, on ne compte pas. Je me souviens que mon père nous répétait souvent cette phrase lorsque nous étions plus jeunes ma sœur et moi, mais avant d’avoir ma fille à charge, je ne comprenais pas réellement ce que cela impliquait. Aujourd’hui, je me rends compte qu’être mère demande énormément de travail et de sacrifices et, même si j’adore ma petite princesse, quelques minutes de tranquillité me feraient le plus grand bien. D’ordinaire, je profite de mes nuits pour me reposer et extérioriser les tensions que j’ai pu accumuler au cours de la semaine et il m’arrive même de m’octroyer quelques grasses matinées - mais je n’ai malheureusement pas pu profiter de la nuit passée. A l’aube, Soraya s’est glissée dans mes draps en se plaignant de maux de ventre. D’abord agacée d’avoir été réveillée, j’ai pris les choses à la légère et lui ai simplement conseillé de se rendormir. Mais lorsque ses supplications se sont faites de plus en plus insistantes, j’ai finalement allumé la lumière. Elle était très pâle et des cernes assombrissaient son regard. J’en ai déduis qu’elle n’avait pas dormi de la nuit ou très peu, et ce constat a suffit à m’alarmer -car d’ordre générale, c’est une grande dormeuse. Comme toute maman dans ces conditions, je me suis empressée de prendre sa température et ça m’a conforté dans l’idée qu’elle ne simulait pas. 38.5, ce n’est pas rien quand on y pense. A peine deux minutes plus tard, elle s’est précipitée dans les toilettes pour rendre son dîner. Le problème c’est qu’elle n’a pas réussi à les atteindre, ce qui fait qu’elle a vomi en plein milieu du couloir. Voilà comment je me suis retrouvée à passer la serpillière à 5 h du matin. Ensuite? J’ai eu beau me retourner dans mon lit, impossible de me rendormir. Déjà que j’ai le sommeil relativement léger, mais lorsqu’on me réveille en plein milieu de la nuit, j’ai beaucoup de mal à retrouver le sommeil - et puis de toute manière la petite n’a pas arrêté de se lever alors, c’était peine perdue. Sous les coups de 8 h 30, jugeant que son état ne s’était pas amélioré, j’ai décidé de téléphoner au médecin pour prendre un rendez-vous. Par chance, il n’avait pas beaucoup de clients, ce qui fait qu’il a pu nous recevoir une heure plus tard. Résultats des courses? La petite a simplement attrapé un coup de froid. Je préfère ça… Du doliprane, des anti-vomitifs et une bonne journée de repos suffiront à la remettre d’aplomb, m’a-t-il dit. Bien que rassurée, j’ai du supporter les ronchonnements de la petite qui était fortement agacée de ne pas pouvoir assister à l’anniversaire d’une de ses camarades de classe. D’ailleurs, j’ai presque été forcée de me battre avec elle pour lui faire entendre raison. Bien sûr quand j’ai téléphoné à la maman pour la prévenir, Soraya m’a jeté un regard noir et est partie bouder dans le canapé. Mais on ne gagne pas à tous les coups.

« Ma puce? Est-ce que tu veux essayer de manger quelque chose? Je peux te préparer des pancakes si tu veux ou bien des gaufres » je demande depuis la cuisine en faisant couler un café. « Des gaufres s’il te plaît. J’ai toujours envie de vomir, mais j’ai faim alors… je veux bien merci! » s’exclame-t-elle en changeant de chaîne. « Tu ne boudes plus? » j’ajoute dans l’unique but de la taquiner. « Non » réplique-t-elle en se mettant à genoux dans le canapé pour que je la vois. « Je suis malade alors, il faut me reposer. Et puis… je pourrais jouer avec Jane une autre fois… » Sur ces bonnes paroles, elle retrouve sa position initiale et se replonge dans ses dessins-animés. Pendant ce temps, je m’active en cuisine et je viens tout juste de terminer de préparer ma pâte quand on sonne à la porte. « Ne touche surtout pas au saladier Soraya. Je vais m’en occuper après, j’en ai pour deux petites minutes » j’explique en allant ouvrir. « Lieutenant McNamara, j’enquête sur le meurtre qu’il y a eu dans l’appartement au-dessus du votre » m’informe le mystérieux inconnu (qui, si mes souvenirs sont bons, vit dans cet immeuble) en me glissant sa plaque sous le nez. « Avez-vous entendu quoique ce soit de suspect ? » Mon corps se fige et je le regarde, l’air complètement ahuri. Un meurtre? Dans notre immeuble? Est-ce que j’ai bien entendu ce qu’il vient de dire? « B… bonjour » je bafouille encore abasourdie par la nouvelle. « Nous sommes rentrées relativement tard hier soir et je me suis endormie tout de suite. Par conséquent… je n’ai pas le souvenir d’avoir entendu quoi que ce soit. Vous avez bien dit un meurtre? Ici? Mais… comment c’est arrivé? » Ma question peut paraître stupide, mais je défie quiconque de mieux réagir dans cette situation.

Tout en attendant sa réponse, je m’écarte légèrement de la porte, au cas où il souhaiterait entrer. J’imagine que dans ce genre d’affaire, on ne se contente pas uniquement de demander si les voisins ont entendu quelque chose. Si j’en crois les schémas des séries policières, il va également me questionner sur mon emploi du temps et la nature de mes relations avec la victime. Si je suis fan des Experts? Personnellement, je préfère Criminal Minds, mais là n’est pas le propos.


Dernière édition par Manuela P. Ayxeres le Dim 21 Avr - 22:16, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyDim 21 Avr - 20:09



Les réponses étaient toujours les mêmes et je commençais à être lassé ce petit-jeu. Depuis l’essor des séries policières, les gens se prenaient pour des experts ou autres conneries de ce genre. Je venais de terminer avec un de mes voisins qui m’avait tout simplement demandé si j’avais un mandat pour l’interroger. Un autre un peu avant m’avait carrément donné un échantillon d’ADN et ses empreintes, le tout, contenu dans une petite boîte comme s’il me rendait un fier service. Franchement, je me tâtais de déménager après cette affaire. Après tout, je n’étais pas attaché à cet appartement même si j’y avais mes habitudes et qu’il n’était pas loin de mon pub préféré tandis qu’à coups sûrs, j’allais me ramasser mes voisins pour n’importe quoi. Dès qu’ils entendaient le mot flic, deux solutions possibles : où ils vous fuient et/ou vous ignorent –la solution que je préférerais ; ou ils vous harcèlent comme si vous étiez le remède à tous leurs malheurs. Le jour où je serais le remède à quelqu’un, il pleuvra de la merde. Je sonnais donc à mon énième porte avec tous les renseignements que je savais de cette femme, débitant mollement mon speech habituel. En fait, on disait souvent de moi que j’étais quelqu’un qui paraissait amorphe ou déphasé à longueur de temps. Les mauvaises langues clameront que ce ne sont que les conséquences de mon alcoolisme mais aucun ne semblait comprendre que je m’ennuyais tout simplement. Je vivais seul, je bossais seul tout ce que je faisais, c’était seul. Ajoutez à cela une mémoire qui enregistrait tout ce que je voyais ou entendais et vous m’obtenez moi : l’homme le plus blasé et cynique que le monde ait pu porter. « B… bonjour » bafouille-t-elle semble-t-il sous le choc de la nouvelle avant de reprendre « Nous sommes rentrées relativement tard hier soir et je me suis endormie tout de suite. Par conséquent… je n’ai pas le souvenir d’avoir entendu quoi que ce soit. Vous avez bien dit un meurtre? Ici? Mais… comment c’est arrivé? » Et voilà, encore des questions. La chose la plus surprenante était qu’elle me laissait entrer. Je n’allais pas cracher sur son invitation, je n’aimais pas rester sous les regards du voisinage. J’entrais donc. « Je ne suis pas habilité à parler de l’enquête en cours. Je vais avoir besoin d’un alibi pour la soirée d’hier soir, que faisiez-vous entre 21h et 23h30 mademoiselle Ayxeres ? » Lui demandais-je après un rapide coup d’œil à son appartement avant de plonger mon nez dans mon calepin, attendant sa réponse. Elle n’était pas suspecte mais simplement témoin dans cette histoire. Du moins, elle bénéficiait de la présomption d’innocence tant que je n’aurais pas vérifié son alibi. « Connaissiez-vous la victime Matt Anderson ? » continuais-je de l’interroger avant de plonger mon regard dans le sien. Elle était jeune. Peut-être vingt-cinq ans, je ne lui donnais guère plus.

Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyDim 5 Mai - 20:14

C’est sans laisser paraître la moindre émotion qu’il écoute ma réponse. Ses yeux s’attardent brièvement sur les murs de l’appartement, puis sur mon visage, avant de retourner se perdre sur son précieux calepin. Encore sous le choc de cette funeste nouvelle, j’essaye tant bien que mal de retrouver un semblant de contenance, mais les répliques saccadées de mon visiteur et ses suspicions ne m’aident pas à me détendre. Nerveuse, je ne peux m’empêcher de me triturer les doigts. D’un point de vue extérieur, on pourrait croire que j’ai quelque chose à me reprocher, mais il n’en est rien. Je suis davantage inquiète à l’idée d’expliquer à Soraya pourquoi un policier est venu m’interroger. Pour ce qui est du meurtre en question, je ne pense pas avoir le profil d’une criminelle, mais ce n’est pas pour autant que j’échapperai aux questions du lieutenant McNamara. Si on se fiait aux apparences, bon nombre de criminels seraient toujours en liberté et en ce qui me concerne, je ne serais pas rassurée. « Je ne suis pas habilité à parler de l’enquête en cours. Je vais avoir besoin d’un alibi pour la soirée d’hier soir, que faisiez-vous entre 21h et 23h30 mademoiselle Ayxeres ? » me demande-t-il de façon mécanique, bien qu’il ne semble pas réellement intéressé par ma réponse. Qu’est-ce que je faisais? Qu’est-ce que ça peut bien lui faire? Même si je suis tout à fait disposée à collaborer avec les services de police, je n’aime pas son attitude. Renfrogné, voir même grognon, ce type a le don de me mettre mal à l’aise. C’est étrange, mais il donne presque l’impression de se moquer du dénouement de l’affaire, d’exécrer son métier et quelque part, ça lui enlève toute crédibilité. Maintenant, je me trompe peut-être. Si ça se trouve, cet homme adore son métier, il est seulement agacé de devoir enquêter dans son immeuble - ce que je comprends parfaitement. Beaucoup vont essayer de profiter de son « rang » pour régler quelques affaires sans grandes envergures, quant à d’autre, ils vont s’empresser de colporter des rumeurs à son sujet. Les gens sont tellement intrusifs et curieux de nos jours que cela en devient presque affligeant. Regardez Madame Roberts, la résidente du numéro quatre par exemple : mère au foyer, son unique passe temps est de raconter tout et n‘importe quoi sur ses voisins. D’ici deux à trois jours, ce pauvre Mr. McNamara se verra affublé d’un passé des plus sombres, quant à cette histoire de meurtre, elle va à coup sûr, alimenter les racontars pendant un certain temps. « Connaissiez-vous la victime Matt Anderson ? » reprend-t-il quelques secondes plus tard. Secouant la tête, je recule légèrement pour m’appuyer contre un pan de mur. « Non. Enfin pas vraiment » je réplique sans trop y réfléchir. «  Ça fait seulement quelques mois que je loue cet appartement. Je croisais souvent Matt le matin, mais nos échanges se limitaient à de la pure courtoisie entre voisins… » Ce que je déplore. Même s’il semblait un peu bourru, il avait l’air très sympathique. « Quant à mon alibi… J’ai quitté l’appartement à 18h pour aller au cinéma avec un ami. Nous avons ensuite été dîner au restaurant et je suis passé récupérer les affaires de ma fille chez lui. J'ai du rentrer sur les coups de 0h30 il me semble. Quant à cet ami, il s’appelle Hayden Goodwin. Je peux vous donner ses coordonnées si vous voulez... » Ma voix se brise et je me mords la lèvre. Jusqu’alors avachie dans le canapé, Soraya se redresse brusquement pour finir par me rejoindre. Une fois arrivée à notre hauteur, elle tire sur ma manche et gémit « Maman, j’ai faiiiim! T’avais dit que tu en avais pour deux minutes. Là c’est trop long et en plus j’ai mal à la tête… » Posant une main sur son front, je m’agenouille à côté d’elle et lui demande d’aller se rasseoir, en lui expliquant que je n’en ai pas terminé avec le monsieur. « Mais J’AI FAIM! » renchérit-elle au bord des larmes, avant d’ajouter à l’intention du lieutenant. « T’es qui toi? Pourquoi t’es dans ma maison? T’es venu manger des pancakes? » Choquée par ses propos, je baisse la tête. « Soraya! Ça suffit maintenant! Retourne dans le canapé, je m’occupe de toi dans cinq minutes! » je lâche avec autorité, vraiment mal à l’aise face à une telle impertinence. « Excusez-moi » j’ajoute en relevant les yeux vers le lieutenant McNamara. « En temps normal c’est une petite fille très respectueuse, mais elle n’est pas en forme. Vous permettez qu’on continue dans la cuisine? Parce qu’il faut vraiment que je m’en occupe » je conclus, confuse.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyMar 7 Mai - 3:13

« Non. Enfin pas vraiment » réplique-t-elle et au ton de sa voix, je sens que ce n’est pas une réponse mûrement réfléchie. Cette femme me faisait bonne impression, je voulais bien lui laisser le bénéfice du doute. Un exploit quand on connaissait mon mépris pour mes semblables « Ça fait seulement quelques mois que je loue cet appartement. Je croisais souvent Matt le matin, mais nos échanges se limitaient à de la pure courtoisie entre voisins… » Poursuivit-elle tandis que je prenais des notes. C’était totalement inutile puisque déjà, ses mots s’inscrivaient dans ma mémoire mais j’avais appris que les apparences étaient primordiales dans ma profession. Un flic ne prenant jamais de notes, ça fait suspect. « Quant à mon alibi… J’ai quitté l’appartement à 18h pour aller au cinéma avec un ami. Nous avons ensuite été dîner au restaurant et je suis passé récupérer les affaires de ma fille chez lui. J'ai du rentrer sur les coups de 0h30 il me semble. Quant à cet ami, il s’appelle Hayden Goodwin. Je peux vous donner ses coordonnées si vous voulez... » Termine-t-elle de répondre à mes questions et j’hochais la tête à l’affirmative. Il me fallait les coordonnées de cet homme pour pouvoir vérifier son alibi. Toutefois, elle fut rapidement interrompue par sa fille à qui je lançais rapidement un regard. Je n’aimais pas les enfants : cela couinait pour un rien et cela demandait bien trop d’attention –sans parler des responsabilités que cela engendrait. « Non, je suis venu parler à ta maman » répondis-je pourtant avec un petit sourire qui se voulait engageant. Elle était mignonne, forte ressemblance avec sa mère. Père inconnu semble-t-il. Absent ? Décédé ? Je n’avais pas encore les réponses mais une rapide enquête devrait me les fournir. Manuela Ayxeres m’invita alors à poursuivre la conversation dans la cuisine, m’expliquant rapidement que sa fille était malade et que si elle faisait un caprice, c’était pour cette raison unique. « D’accord » répondis-je simplement en la suivant, continuant d’observer son appartement dont je pouvais redessiner les yeux fermés chaque mur, chaque décoration. Foutue mémoire à la con. « Donc vous n’avez rien entendu, rien vu et vos rapports avec la victime se limitait à des conversations cordiales mais sans plus. Avez-vous vu ces derniers temps des personnes suspectes trainer dans le hall ou même parler avec la victime ? La moindre information même la plus banale peut être importante donc n’hésitez pas. Evitez simplement de me mettre dans le lot, cela m’arrangerait. Après tout, vous ne seriez que la cinquième à me croire criminel alors que je ne suis qu’un flic » avouais-je en haussant les épaules. Je n’étais pas aimé de mes voisins, cela était de nature publique mais je m’en fichais. Je payais mon loyer à temps alors je n’avais de compte à rendre à personne. « Votre voisin m’a parlé d’un homme blond, la trentaine qui rendait fréquemment visite à M. Anderson. D’après elle, ils entretenaient une liaison, pouvez-vous confirmer ? »

Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyLun 13 Mai - 20:01

Je suis plutôt soulagée qu’il ne se soit pas offusqué du comportement de Soraya. J’étais sincère tout à l’heure quand je disais que ce n’était pas dans ses habitudes d’être aussi grossière. En temps normal, c’est une petite fille très calme. Elle est un peu caractérielle et je dois parfois la recadrer, mais comparé à d’autres parents, je n’ai pas à me plaindre. Réalisant qu’elle va finir par nous piquer une crise si je ne m’occupe pas de son petit déjeuner, j’invite le lieutenant McNamara à me suivre dans la cuisine pour poursuivre son « enquête de routine ». Il ne s’y oppose pas une seule seconde et reprend donc là où il s’était arrêté lorsque la petite est venue l’interrompre. « Donc vous n’avez rien entendu, rien vu et vos rapports avec la victime se limitait à des conversations cordiales mais sans plus. » Pour toute réponse, j’acquiesce d’un signe de la tête. Je ne connaissais pas vraiment Matt. Il lui arrivait parfois de réceptionner mes colis et nous parlions brièvement dans la cage d’escaliers, mais ça s’arrêtait là. Tout ce que je sais c’est qu’il était vraiment sympathique et qu’il ne méritait certainement pas ce qui lui est arrivé la nuit dernière. J’aurais aimé le connaître un peu mieux, prendre le temps de réellement sympathiser avec lui – et même pourquoi pas m’en faire un ami ? « Avez-vous vu ces derniers temps des personnes suspectes trainer dans le hall ou même parler avec la victime ? La moindre information même la plus banale peut être importante donc n’hésitez pas. Evitez simplement de me mettre dans le lot, cela m’arrangerait. Après tout, vous ne seriez que la cinquième à me croire criminel alors que je ne suis qu’un flic » ajoute-t-il en haussant les épaules, ce qui ne manque pas de m’arracher un petit rire. Ce qui les gens peuvent être bêtes… Si notre voisin avait réellement quelque chose à se reprocher, je doute qu’il prenne la peine de nous interroger. Qui plus est, son insigne fait office de bonne foi, n’est-ce pas ? Je sais bien que les scénaristes ne manquent pas d’imagination aujourd’hui et qu’il n’est pas rare de voir des policiers jouer sur deux tableaux, mais c’est un cas de figure relativement rare dans la vie réelle. « Votre voisine m’a parlé d’un homme blond, la trentaine qui rendait fréquemment visite à M. Anderson. D’après elle, ils entretenaient une liaison, pouvez-vous confirmer ? » Lui tournant le dos pour allumer la plaque à induction, j’attrape ensuite une poêle dans laquelle je mets un peu d’huile pour cuir les pancakes. « Je n’en ai pas la moindre idée. Vous savez, je ne suis pas du genre à me mêler des affaires des autres et, à mon sens, la vie privée de mes voisins ne me concernent à rien. Contrairement à certains » N’est-ce pas Mme Roberts ?! « J’ai mieux à faire ! Maintenant, c’est vrai qu’il m’est arrivé de croiser un homme correspondant à cette description. La dernière fois, ce devait être hier soir, peu avant de quitter l’immeuble » je lâche distraitement en continuant ma préparation. « Il avait l’air relativement pressé et je ne voudrais pas m’avancer, mais je crois qu’une dispute a éclaté. En tout cas, j’ai cru entendre des éclats de voix, mais j’étais pressée alors je ne me suis pas attardée dans le couloir ! »
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyMar 14 Mai - 21:31

« Je n’en ai pas la moindre idée. Vous savez, je ne suis pas du genre à me mêler des affaires des autres et, à mon sens, la vie privée de mes voisins ne me concernent à rien. Contrairement à certains » commença-t-elle à me dire ?! « J’ai mieux à faire ! Maintenant, c’est vrai qu’il m’est arrivé de croiser un homme correspondant à cette description. La dernière fois, ce devait être hier soir, peu avant de quitter l’immeuble » me répondit-elle en poursuivant sa préparation de ses pancakes qui m'en donnait l'eau à la bouche. Il faut dire que je me nourrissais presque, que de surgelés au gout aussi fade que mes chaussettes. Depuis combien de temps n'avais-je pas mangé un plat cuisiné avec amour? Ma mémoire me donna aussitôt la date exacte et je me renfrognais, bien peu à l'aise dans cet appartement où l'amour se trouvait partout. Je n'avais jamais eu autant conscience de ma propre solitude qu'en interrogeant cette femme. « Il avait l’air relativement pressé et je ne voudrais pas m’avancer, mais je crois qu’une dispute a éclaté. En tout cas, j’ai cru entendre des éclats de voix, mais j’étais pressée alors je ne me suis pas attardée dans le couloir ! » termina-t-elle et je fis semblant de prendre des notes alors que je ne faisais que la dessiner sur mon calepin. Une vieille habitude que je me trainais depuis des années. Chaque visage des personnes que je côtoyais finissait griffonné sur les pages de mes calepins, une fois voire plus. Autant dire que je possédais un carton plein de calepins. Sarah n'avait jamais compris l'utilité de la chose étant donné que je gardais en mémoire tous les détails et je n'avais jamais réussi à lui expliquer ne sachant pas moi-même pourquoi j'en ressentais le besoin quasi viscérale de dessiner. C'était un fait voilà tout. "Pensez-vous que vous pourriez me le décrire? " lui demandais - je avant de noter sa réponse du moins c'est l'impression que je lui donnais sûrement. "Bien! je vous remercie pour votre aide madame. Si des détails vous reviennent voici ma carte, n'hésitez pas à m'appeler, je ne dors pas beaucoup. " la saluais-je avant de sortir de la cuisine mais mu par une force inconnue, je retournais vers elle "Vous avez un rire charmant" marmonnais-je avant de quitter son appartement comme si j'avais le diable aux trousses. Qu'est ce qui m'avait pris de sortir une idiotie pareille? Même si c'était vrai, cela ne me ressemblait pas du tout. Je devais certainement être encore fatigué. Voilà, c'était simplement de la fatigue. Rien de plus. Je devais encore terminer mon enquête de voisinage et ce fut la mort dans l'âme que je m'y consacrais en songeant que j'aurais donné cher pour des pancakes.

Hj: je te propose qu'on enchaîne sur le soir ou elle a été cambriolée en faisant une ellipse temporelle.


Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyJeu 16 Mai - 19:30

Quelques jours se sont écoulés depuis l’abominable découverte, mais je crois que j’ai toujours un peu de mal à réaliser. Matt Anderson était un gentil garçon. Je ne le connaissais pas plus que ça, mais le simple fait de le côtoyer tous les jours, d’échanger quelques mots avec lui dans le couloir aura suffi à m’endeuiller lorsque j’ai découvert qu’il avait été sauvagement abattu. Ce monde est fou, ignoble et malade. Les humains perdent la raison et s’entretuent chaque jour –bien souvent pour des broutilles, des futilités telles que l’argent ou une petite incartade. Cette réalité me donne envie de vomir et me fait réaliser avec effroi que nous ne sommes en sécurité nulle part. Un meurtre a eu lieu dans mon immeuble et cet incident a fait naître une paranoïa constante. J’aimerais pouvoir dire que je n’y ai pas pris part et que je m’efforce de relativiser la situation, mais je suis la première touchée par le phénomène. Une mère célibataire de 22 ans, hispanique de surcroit, fait une proie idéale. Je suis supposée n’avoir aucune attache ici, je ne manquerai à personne – et je ne pourrais pas me défendre. En tout cas, c’est probablement de cette manière que la majorité des criminels me verraient s’ils s’intéressaient à mon cas. La vérité, c’est que j’ai été tellement perturbée par cette tragédie que j’ai du mal à penser à autre chose. Je n’ai même plus envie de rentrer chez moi, trop effrayée à l’idée qu’on ne s’en prenne à ma fille. C’est peut-être stupide de ma part, mais désormais je conduis la petite chez la nourrice lorsqu’elle n’a pas école – alors que normalement, c’était elle qui venait chez nous. Soraya de son côté est un peu dépassée par les évènements, mais ça n’a rien de surprenant, car elle est un peu trop jeune pour comprendre ce genre de choses. Bien sûr, elle s’interroge, elle pose des questions, mais je ne crois pas qu’elle ait compris ce qui s’était passé. Tout ce qu’elle sait c’est que notre voisin n’est plus là.

Il est environ 2o h 3o quand je rentre chez moi. Comme il le fait souvent depuis quelques temps, Hayden a décidé de garder Soraya pour la nuit, désireux de passer un peu plus de temps avec sa filleule. Même si je déteste autant être séparée de ma fille que rester seule à l’appartement, je n’ai pas eu le cœur de refuser. Le pauvre va tellement mal depuis qu’Anna est revenue qu’il a bien besoin de se changer les idées. Je fais ce que je peux pour l’y aider, mais je ne peux pas rivaliser avec la candeur et l’adorable sourire de ma fille. A ce jeu-là elle est abattable et j’ose espérer qu’elle réconfortera (ne serait-ce qu’un tant soit peu) son courageux parrain. Je gravis donc les escaliers à toute allure (car comme d’habitude l’ascenseur est en panne) et emprunte le couloir qui me mènera logiquement devant ma porte. Quand j’arrive à hauteur de mon appartement, je remarque avec stupeur que la porte de celui-ci est entrouverte. Encore échaudée par les récents évènements, je commence à imaginer le pire. Farfouillant dans mon sac-à-main pour en sortir ma bombe lacrymogène, je prends une grande inspiration et me décide à entrer. Les lieux sont vides. Je soupire, soulagée. Un rapide tour d’horizon me permet toutefois de remarquer que mon appartement a été retourné de fond en comble. Paniquée, je ne trouve rien de mieux à faire que d’aller tambouriner chez mon voisin de pallier, le lieutenant McNamara.

« Lieutenant ?! Monsieur McNamara ? C'est important! Ouvrez-moi s'il vous plaît! » Après quelques secondes (qui m’ont pourtant paru interminables) il se décide à ouvrir la porte. « Je suis vraiment désolée de vous déranger, mais je crois que je viens d’être cam… cambriolée et je ne savais pas vers qui me tourner… » j’explique, morte de peur.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyVen 17 Mai - 19:30

La journée de travail avait été longue et l’enquête que je menais ne m’aidait pas à garder les pieds sur terre. Cela faisait deux jours que j’avais bouclé l’enquête sur le meurtre de mon voisin et depuis, aucune autre affaire n’était tombée sur mon bureau mise à part l’histoire d’une secte. En règle générale, ce n’était pas mon service qui s’en occupait mais une personne avait été tuée. Une SDF. Aucune famille donc aucune personne venue réclamer le corps. Une mort dans l’indifférence la plus totale, sûrement que la mienne ressemblerait à celle-là. Quoiqu’il en soit, l’enquête n’était pas prioritaire mais j’en avais fait la mienne. Quelle était cette secte ? Pourquoi tuer une innocente ? Avait-elle cherché à en sortir ? Pour l’instant, je n’avais aucune réponse à apporter si ce n’est une photographie où la jeune femme semblait souriante à côté d’une autre femme. Une blonde au regard aussi innocent que joyeux que celui d’une enfant sauf qu’elle devait avoir plus d’une vingtaine d’année. Au dos de la photographie, il y avait une simple date avec un prénom : Willow. L’affaire s’avérait compliquée et dans un sens, cela me plaisait. Cette Willow semblait être la clé de ce mystère et je m’étais lancé à sa poursuite mais dans tout New York, c’était comme rechercher une aiguille dans une botte de foin. Inutile de compter sur les collègues, aucun ne m’accordait du respect depuis la mort de mon ancien coéquipier : flic ripoux, alcoolique, j’étais pour la plupart, déjà fini mais je les emmerdais car je restais encore celui avec le taux de réussite le plus exceptionnel du service. Quoiqu’il en soit, j’avais décidé ce soir-là de rentrer chez moi histoire de décompresser et pourquoi pas, dormir plus de trois heures mais je n’avais pas franchement d’espoir à moins que je ne boive l’intégralité de ma nouvelle bouteille de scotch. J’avais la dalle en prime. Tout pour plaire notais-je avec amertume tandis que j’enfournais un énième plat surgelé dans mon micro-onde. A peine la sonnerie avait retenti que des coups à ma porte résonnèrent. « Allez-vous faire foutre qui que vous soyez » marmonnais-je en sortant une assiette ainsi que des couverts. Les bruits se poursuivirent jusqu’à ce que je reconnaisse la voix de ma voisine. La mère célibataire. J’ouvris la porte, la retrouvant paniquée au possible. « Calmez-vous en premier lieu » lui demandais-je en me frottant la joue ombrée d’une barbe de trois jours. « Je vais chercher mon arme de service et je vous accompagne pour que vous fassiez l’état des lieux » l’informais-je disparaissant quelques instants avant de revenir vers elle lui faisant signe de me suivre jusqu’à son appartement « Votre fille est avec vous ? » lui demandais-je quand même inquiet « Vous n’avez rien vu ? » ajoutais-je ensuite tandis que je poussais la porte de l’arme. Un rapide tour m’informa que l’appartement était désert et je rangeais mon arme dans mon holster « Vous savez ce qu’on vous a volé ? »

Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyJeu 23 Mai - 0:01

Il me demande de me calmer et court chercher son arme de service. Prostrée sur le pas de la porte d’entrée, j’ai beaucoup de mal à recouvrer mon sang-froid. Mon cœur bat toujours la chamade et je tremble comme une feuille. Ça ne me ressemble pas. Même si je n’ai jamais cherché à jouer les dures, je ne suis pas non plus du genre à me laisser impressionner. Cependant, apprendre que l’un de mes voisins a été assassiné a totalement changé la donne. Comme la plupart des habitants de cet immeuble, je me méfie, invente des histoires ridicules et me fait peur toute seule. Pourtant, le lieutenant McNamara a déjà résolu l’affaire. A l’heure qu’il est, le meurtrier de Matt croupi dans une cellule, en l’attente de son procès, mais je ne suis pas rassurée pour autant. Moi qui pensais avoir trouvé un quartier calme où je pourrais vivre en sécurité avec ma fille, j’en arrive même à penser qu’il serait préférable de déménager. Ma réaction est excessive, je le sais, mais ce cambriolage est comme qui dirait la goutte d’eau qui fait déborder le vase. « Votre fille est avec vous ? » me demande-t-il en se précipitant vers mon appartement. « Non. Elle dort chez un ami et finalement, je suis bien contente qu’elle ne soit pas rentrée avec moi » je chuchote en me cachant derrière lui. Pour avoir déjà fait un tour d’horizon, je suis pratiquement certaine que l’appartement est vide, mais on n’est jamais trop prudent. « Vous n’avez rien vu ? Vous savez ce qu’on vous a volé ? » ajoute-t-il quelques secondes plus tard, après s’être assuré que le voleur était bel et bien parti. « La porte était entrouverte quand je suis arrivée. J’ai toujours été très vigilante de ce côté-là alors, j’ai tout de suite que quelque chose n’était pas normal. J’ai donc pris ma bombe lacrymogène et je suis entrée. Il n’y avait personne et je n’ai touché à rien. Mais la première chose que j’ai vu c’est qu’on avait ouvert et vidé mon coffre à bijoux. » Mêlant le geste à la parole, je lui indique où se trouve la boîte en question et m’en approche pour constater qu’on m’a volé plusieurs souvenirs de famille. « Je ne suis pas très riche, mais il y avait quelques bijoux en or là-dedans. Si je ne m’abuse, une bague, un collier et une broche ont été volés… » je déplore en jouant avec la bague vissée sur mon doigt, heureuse de l’avoir portée aujourd’hui. Je suis vraiment dégoûtée. Je tenais ses objets de ma grand-mère paternelle et ils étaient dans la famille depuis plusieurs générations. Papa va être très déçu lorsqu’il apprendra que je ne les ai plu. Alba n’en a jamais voulu, mais j’espérais pouvoir les confier à Soraya quand elle serait en âge de les porter. Je crois que c’est fichu. « Ils ont aussi pris le lecteur Blu-Ray, l’ordinateur portable et la console de jeux… » Triste bilan, je songe en me laissant tomber dans le canapé. Vous me direz, je suis assurée pour ce genre de choses, mais il n’empêche que je suis complètement anéantie. « Vous pensez pouvoir faire quelque chose ? » je demande en levant les yeux vers lui. « Ce sont surtout pour mes bijoux que je m’inquiète. Ils étaient dans la famille depuis très longtemps et j’y tenais beaucoup… »
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyJeu 23 Mai - 14:01

« Non. Elle dort chez un ami et finalement, je suis bien contente qu’elle ne soit pas rentrée avec moi » me répondit-elle à ma question sur sa fille. Tant mieux, cela fera toujours un civil de moins dans les jambes et puis même si je n’aimais pas les enfants, cela ne m’empêchait pas d’être inquiet pour la gosse. « Ok » me contentais-je lui répondre avant d’entrer dans l’appartement et de le sécuriser. Rien. Le voleur était partie depuis longtemps apparemment. Malgré moi, je me surpris à visualiser l’appartement avant ce cambriolage, m’amusant à jouer au jeu des sept différences afin de voir ce qui avait disparu et dans établir une liste quasi exhaustive. Toutefois, je lui demandais directement afin qu’elle ne pense pas une seule seconde que je prenais cela à la légère. Pour une raison qui m’échappait, je me sentais sous le joug de son opinion. C’était totalement con car je ne la connaissais pas le moins du monde. « Je ne suis pas très riche, mais il y avait quelques bijoux en or là-dedans. Si je ne m’abuse, une bague, un collier et une broche ont été volés… » Commença-t-elle à énumérer et je sentais que ces bijoux devaient avoir une grande valeur sentimentale « Ils ont aussi pris le lecteur Blu-Ray, l’ordinateur portable et la console de jeux… » Termina-t-elle avant de me demander « Vous pensez pouvoir faire quelque chose ? » Je ne savais pas quoi lui dire. Je bossais à la criminelle pas aux délits mineurs et tant qu’il n’y avait pas de cadavre, ce n’était pas mon job. Pourtant, je m’entendis lui répondre « Je ferais tout ce que je peux » et puis quoi encore, j’allais me la jouer justicier au grand cœur pour ces beaux yeux ?! « Ce sont surtout pour mes bijoux que je m’inquiète. Ils étaient dans la famille depuis très longtemps et j’y tenais beaucoup… » me précisa-t-elle et je soupirais. Pourquoi je me sentais aussi concerné par ses histoires ? Après tout, nous n’avions rien à voir ensemble, nous n’étions même pas amis. « Si vous aviez des photos de vos bijoux pour que je puisse les identifier cela m’arrangerait mais sinon, décrivez les moi, je les dessinerai » lui proposais-je avant de sentir mon ventre grogner de ne pas avoir eu le temps de manger « Si vous voulez, j’ai une chambre d’ami et on pourrait faire l’inventaire à commandant à manger. Je vous vois pas passer la nuit ici enfin vous faites ce que vous voulez, je dis ça comme ça » marmonnais-je en essayant de retrouver mes neurones. Cette femme me rendait mièvre sérieusement ! C’était une voisine, rien qu’une voisine point barre. Je n’allais pas me la jouer bon prince alors que j’avais plus l’étoffe du crapaud qu’autre chose.

Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyVen 24 Mai - 21:04

Il me promet de faire tout ce qui est en son pouvoir pour m’aider à retrouver mes bijoux et je lui adresse un franc sourire en retour. Je suis consciente que ce type d’affaire ne relève pas vraiment de son domaine d’expertise vu qu’il travaille à la criminelle, mais c’est exactement pour ça que je lui suis reconnaissante. Beaucoup à sa place m’auraient envoyé balader après s’être assuré qu’il n’y avait plus personne dans mon appartement. D’ailleurs, combien auraient pris la peine de se déplacer? « Si vous aviez des photos de vos bijoux pour que je puisse les identifier cela m’arrangerait mais sinon, décrivez les moi, je les dessinerai » ajoute-t-il quelques secondes plus tard. Il a vraiment l’air de prendre cette histoire à cœur, c’est assez troublant. Moi qui le prenais pour un homme renfrogné et détaché de tout, je me suis peut-être trompée à son sujet. « Si ma mémoire ne me fait pas défaut, je devrais pouvoir trouver ça. Attendez-moi une minute… » je lâche avant de disparaître dans ma chambre à coucher. Une fois à l’intérieur, j’ouvre mon armoire et en sort un vieil album photos. Le pauvre a pris la poussière, mais il me suffit de souffler légèrement dessus pour qu’il ait l’air comme neuf. Une certaine nostalgie s’empare de moi à mesure que j’en tourne les pages. Mais ce n’est pas le moment de m’attendrir, on m’attend. « Je l’ai » je m’exclame en regagnant le salon, un cliché dans les mains. « Il s’agit de ma grand-mère. La photographie est un peu âgée, mais on distincte assez bien les trois bijoux » j’explique en lui tendant la photo en question. « Si vous voulez, j’ai une chambre d’amis et on pourrait faire l’inventaire en commandant à manger. Je vous vois pas passer la nuit ici enfin vous faites ce que vous voulez, je dis ça comme ça. » Sa proposition me laisse interdite. Je rêve ou il vient de m’inviter à passer la nuit chez lui ?! S’il n’était pas policier et s’il n’avait pas l’air aussi désintéressé, j’aurais probablement cru qu’il avait une idée derrière la tête. Mais ce n’est pas le cas. Je ne l’intéresse clairement pas. D’ailleurs, je me demande bien à quand remonte la dernière fois où il a fréquenté une femme ? Mme Robert crie à qui veut bien l’entendre que c’est un célibataire endurci –mais on ne peut pas faire confiance à cette vieille mégère. Si ça se trouve, le lieutenant est marié ou bien fou amoureux d’une de ses coéquipières. Ne riez pas, cela arrive bien plus souvent qu’on ne le croit et pas uniquement dans les films. Regardez Caine, par exemple… De toute manière, je ne vois pas pourquoi je me pose la question –ce n’est pas comme si j’étais intéressée de toute façon… « C’est gentil de proposer, mais je ne voudrais pas abuser de votre temps. J’ai déjà suffisamment honte de vous avoir fait déplacer alors que je ne courrais aucun danger… » Pour toute réponse, il se contente de hausser les épaules et tourne les talons. Qu’est-ce que j’espérais, qu’il allait insister ? Ma pauvre Manuela, tu es vraiment pathétique quand tu t’y mets –je peste mentalement, avant de jeter un coup d’œil à mon appartement, mis sens dessus-dessous. « Tout compte fait… J’accepte votre proposition. C’est sans doute un peu puéril de ma part, mais je me connais, je vais m’imaginer tout un tas de choses si je reste ici –et je ne vais pas fermer l’œil de la nuit. Je vous revaudrai ça, soyez en sûr » je conclue en le suivant chez lui.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyMer 29 Mai - 15:50

La jeune femme venait de disparaitre dans sa chambre et j’attendais, calmement dans le salon, m’imprégnant de cette ambiance chaleureuse, autant dire à cent lieues de mon appartement. La décoration y était minimaliste, aucune photo d’accrochée aux murs ou posées sur un meuble, aucun tableau, rien. C’était un environnement froid où seule une jarre contenant 515$ trônée sur le bar. Ce n’était pas que je ne trouvais aucun intérêt à la décoration d’intérieure mais je ne trouvais ni le temps ni l’envie. Je n’avais pas besoin de cela et puis à quoi bon avoir un intérieur chaleureux quand vous viviez seul ?! Manuela finit par revenir vers moi et me tendre la photo en question. Déjà, je l’avais mémorisé mais je me forçais à la garder auprès de moi histoire de ne pas lui donner de fausses intuitions. Dire que lorsque j’étais plus jeune, je m’amusais de cela, j’en étais même fier, toujours à prouver aux autres que j’étais comme une sorte de génie de la mémoire. Désormais, je faisais profil bas à ce sujet. « Merci, cela me servira » bougonnais-je avant de lui proposer de l’héberger si elle le désirait et comme je m’y attendais, elle refusa. Je ne pouvais pas lui en vouloir après tout, ce n’était pas ma réputation dans l’immeuble qui jouait en ma faveur. « Pas de problème ! Je vais vous imprimer les formulaires, vous n’aurez qu’à les remplir » grognais-je en me détournant sans un bonne soirée ni rien. J’étais arrivé sur le palier lorsqu’elle me rappela « Tout compte fait… J’accepte votre proposition. C’est sans doute un peu puéril de ma part, mais je me connais, je vais m’imaginer tout un tas de choses si je reste ici –et je ne vais pas fermer l’œil de la nuit. Je vous revaudrai ça, soyez en sûr » Je me tournais vers elle et lui fit signe de me suivre jusqu’à mon appartement. C’était étrange de me dire que cette nuit, je ne serais pas seul. « Faites comme chez vous, je demande juste de ne pas toucher à la jarre sur le bar sinon vous repartez aussi sec chez vous » grognais-je en essayant de me montrer un poil aimable mais j’avais l’impression d’avoir joué avec le feu. « Je vais préparer la chambre d’amis.. Faites comme chez vous » marmonnais-je avant de m’enfuir presque en courant vers la chambre d’amis où j’installais de nouveaux draps ainsi que des oreillers pour qu’elle puisse dormir correctement avant de ranger mon arme dans le coffre-fort prévu à cet effet. J’en profitais également pour imprimer les formulaires de déclaration de vol et retournais par la suite près d’elle. « Vous voulez manger quoi ? Je n’ai pas l’habitude de recevoir alors j’ai rien à vous proposer mais on va commander ! Tenez, les papiers à remplir, soyez la plus précise possible » l’invitais-je à s’asseoir sur le canapé avant de m’installer sur le fauteuil sans trop savoir quoi faire ou dire. Je n’étais pas le champion dans ce domaine.




Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyJeu 30 Mai - 22:57

A peine sommes-nous arrivés chez lui qu’il me fausse déjà compagnie. Laissée seule dans le salon avec pour seule consigne de ne pas toucher à la mystérieuse jarre qui trône sur le bar, j’en profite pour jeter un coup d’œil à l’appartement. A priori il est identique au mien. En tout cas, l’architecture est la même. Toutefois, il a l’air beaucoup plus terne. Ce qui me frappe le plus est sans doute l’absence totale de décoration. Aucune photo accrochée au mur, aucun tableau, pas de fleurs, rien. Au risque de jouer les mauvaises langues, j’en déduis que le lieutenant est célibataire. Comment puis-je l’affirmer ? C’est simple, cet appartement est incroyablement masculin. Si une femme vivait ici, elle aurait accroché des rideaux aux fenêtres, repeint les murs avec des couleurs chaleureuses – sans oublier d’égayer la pièce avec quelques cadres photos ou bien des fleurs. Or, hormis cette vieille jarre à laquelle il semble très attaché, je ne vois rien de tout ça. « Vous voulez manger quoi ? Je n’ai pas l’habitude de recevoir alors j’ai rien à vous proposer mais on va commander ! » J’esquisse un petit sourire. Je m’en serais doutée ! « Tenez, les papiers à remplir, soyez la plus précise possible » ajoute-t-il en me tendant quelques feuilles. Bien que légèrement mal à l’aise, je prends place sur le canapé et commence à parcourir les documents. Je suis sur le point de commencer à les remplir, quand je réalise que je n’ai pas encore répondu à sa question. « Vous pouvez commander ce que vous voulez, je ne suis pas difficile… » je bafouille avant de me concentrer sur ma déclaration de vols. Une fois que j’ai fini de la remplir, je pose les papiers sur la table basse et lève les yeux vers mon hôte, resté anormalement silencieux. « Vous êtes certain que ça ne vous dérange pas que je passe la nuit ici ? Vous aviez peut-être d’autres projets ? » je lance en essayant tant bien que mal de relancer la conversation. « Vous vivez seul ? » Je baisse subitement les yeux. J’ai encore perdu une occasion de me taire. « Désolé, ça ne me regarde pas, mais on raconte tout un tas de choses à votre sujet et… quitte à rester ici cette nuit, je me disais qu’on pourrait peut-être faire connaissance… » Malheureusement, je crains que la discussion tourne court. Même s’il s’est montré incroyablement serviable ce soir, le lieutenant McNamara n’a pas l’air très loquace. « D’ailleurs, est-ce que je peux vous appeler par votre prénom ? Lieutenant c’est bien, mais ça fait un peu trop conventionnel entre voisins… » Le pauvre, il doit déjà regretter de m’avoir invité. Je suis un véritable moulin à paroles en temps normal, mais c’est bien pire quand je suis stressée. J’ouvrirais bien la bouche pour m’excuser, mais je ne voudrais pas qu’il me prenne pour une enquiquineuse qui ne s’arrête jamais de parler. Alors, je commence à jouer avec les pompons de mon gilet, dans l’espoir que ça suffira à canaliser mon stress.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyVen 31 Mai - 13:52

« Vous pouvez commander ce que vous voulez, je ne suis pas difficile… » Bafouilla-t-elle et j’haussais les épaules. Cela sera chinois dans ce cas car je ne mangeais que chinois. Je crois même qu’ils faisaient leur chiffre d’affaires rien qu’avec moi. Il faut dire que je ne savais pas du tout cuisiner alors autant me faire livrer quand j’avais une once de sobriété. J’allais donc commander tout un florilège de plat afin qu’il y ait au moins un qui lui convienne. En temps normal, je me serais contenté de lui imposer mes plats préférés mais je ne sais pas, je voulais qu’elle se sente bien ici. Je déraillais, il me fallait un verre ! Je revins donc vers elle, sans trop savoir quoi faire ni quoi dire mise à part attendre qu’elle ait besoin de moi « Vous êtes certain que ça ne vous dérange pas que je passe la nuit ici ? Vous aviez peut-être d’autres projets ? » Je soupirais face à ces deux questions. « Cela ne me dérange pas. Si je ne voulais pas de vous ici, vous seriez déjà dehors » grognais-je par frustration. Je n’allais quand même pas devoir la rassurer trois heures sur la question ?! « Vous pouvez rester ici » repris-je avec un peu moins de brusquerie et plus d’amabilité. « Vous vivez seul ? » me demande-t-elle d’un coup et j’arquais un sourcil, intrigué. Je m’étais attendu à tout mais sûrement pas à cette question. Je n’eus toutefois pas l’opportunité de lui répondre qu’elle ajoutait précipitamment « Désolé, ça ne me regarde pas, mais on raconte tout un tas de choses à votre sujet et… quitte à rester ici cette nuit, je me disais qu’on pourrait peut-être faire connaissance… D’ailleurs, est-ce que je peux vous appeler par votre prénom ? Lieutenant c’est bien, mais ça fait un peu trop conventionnel entre voisins… » Je gardais le silence, me renfrognant. « Qu’est-ce qu’on raconte sur moi ? » grognais-je légèrement car pour une raison inconnue, je ne voulais pas qu’elle se méprenne ou me méjuge. Ok je n’étais qu’un connard de cynique alcoolique mais j’apprécierai grandement qu’elle ne croit pas aux dires des voisins « Je vis seul. Je suis veuf » soulignais-je avant d’hausser les épaules « Vous pouvez m’appeler Jeremiah si cela vous chante » bougonnais-je un peu sur la défensive car ce n’était pas dans mes habitudes de me montrer si clément et si pour ainsi dire courtois avec une personne ne faisant pas partie de mes proches amis. « Est-ce que je peux vous appeler Manuela ? » lui demandais-je en retour avec une certaine timidité qui me fit cruellement honte. Il me fallait un verre. « Vous voulez un verre de quelque chose ? Alcool ? » Proposais-je en espérant pouvoir étancher ma soif d’alcool. Je ne voulais pas boire devant elle, seul.

Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyLun 3 Juin - 22:21

J’ai beaucoup de mal à cerner cet homme. Tantôt serviable et gentil, il se renfrogne brusquement lorsque je lui demande si ça ne le dérange pas que je passe la nuit chez lui. Je conçois que ma question puisse sembler un peu ridicule, mais c’était un moyen comme un autre de relancer la conversation. Sur le coup, je me sens presque agressée et je suis à deux doigts de prendre mes affaires pour rentrer chez moi –quand il reprend la parole, un peu plus calme cette fois. « Vous pouvez rester ici » me dit-il en essayant d’être un peu plus aimable. Plus ou moins rassurée par ses propos, je décide d’en apprendre un peu plus sur lui et commence à lui poser des questions. Histoire de ne pas passer pour une femme sans gênes, j’essaye de justifier ma curiosité en évoquant les rumeurs qui courent à son sujet dans l’immeuble. Mais je réalise que j’ai encore perdu une occasion de me taire. « Qu’est-ce qu’on raconte sur moi ? » ronchonne-t-il, ce qui me laisse totalement impuissante. A quoi bon s’énerver ? Quoi qu’il fasse, il ne pourra pas empêcher les gens de parler. D’ailleurs, il n’est pas le seul à être montré du doigt. S’il savait toutes les choses stupides et blessantes que les autres habitants ont pu balancer sur moi, il comprendrait que je n’ai pas du tout l’intention de le juger. « Je vis seul. Je suis veuf » ajoute-t-il sans même me laisser le temps de répondre à sa question. « Vous pouvez m’appeler Jeremiah si cela vous chante. » Je m’efforce de lui sourire, mais ses révélations et le ton qu’il emploie ont le don de me mettre mal à l’aise. « Est-ce que je peux vous appeler Manuela ? » J’acquiesce d’un signe de la tête. Peut-être que ça contribuera à détendre l’atmosphère, qui sait ? « Vous voulez un verre de quelque chose ? Alcool ? » Je reste interdite quelques secondes. Même si je n’ai jamais eu de problèmes avec l’alcool, je n’en consomme plus une seule goutte depuis que je m’occupe de Soraya. « Euh… oui je vous remercie. Je n’ai pas vraiment l’habitude de consommer des alcools forts, donc si vous avez quelque chose de doux comme du vin ou… quelque chose dans ce genre-la, ça fera très bien l’affaire » je bafouille en me passant une main dans les cheveux. Sans ajouter quoi que ce soit, Jeremiah se lève et se dirige vers un petit placard, duquel il sort des verres et une bouteille. « Vous savez, je suis vraiment désolée pour votre épouse. J’ai moi-même perdu le père de ma fille alors, je sais que c’est… » Je marque une courte pause. Pourquoi est-ce que je lui raconte tout ça ? Il n’en a probablement rien à faire. « Quant aux racontars des voisins, laissez-tomber. En général, les rumeurs sont lancées par notre concierge: une vieille fille acariâtre qui n’a rien trouvé de mieux à faire que casser du sucre sur le dos des autres pour occuper ses journées… Mais si ça vous intéresse réellement : vous avez eu le droit à un peu près tous les scénarios. Homosexualité, célibataire endurci, libertin… » je soupire en détournant le regard. Ces scénarios sont ridicules, mais ce n’est rien comparé au fait que Mme Roberts racontait qu’il avait tué sa femme, pas plus tard que la semaine dernière. Bien sûr, je me garde bien de lui faire part de ce petit détail.

Un tas de questions me brûlent les lèvres. J’ai envie de savoir comment sa femme est morte et depuis combien de temps ? Mais je sais que ce serait faire preuve d’une indiscrétion sans précédent alors, je m’efforce de tenir ma langue.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyMer 5 Juin - 15:34

« Euh… oui je vous remercie. Je n’ai pas vraiment l’habitude de consommer des alcools forts, donc si vous avez quelque chose de doux comme du vin ou… quelque chose dans ce genre-là, ça fera très bien l’affaire » De l’alcool doux ? J’avais la tête à boire de l’alcool doux ? Je devais bien avoir une bouteille de vin qui trainait sans nul doute, je laissais donc ma mémoire jouer deux secondes. Bouteille de bordeaux dans le placard de gauche, cadeau de mon époque ripoux. J’hochais donc la tête avant de sortir deux verres et une bouteille de vin « Vous savez, je suis vraiment désolée pour votre épouse. J’ai moi-même perdu le père de ma fille alors, je sais que c’est… » C’est dans ce genre de moment où je dois me montrer aimable et sortir une connerie du genre : toutes mes condoléances pour votre époux ? Peut-être bien mais ce n’était pas mon genre. Aussi, je me contentais d’un « Désolé pour vous » marmonné rapidement avant que je ne lui tende son verre de vin, lui demandant ce que l’on pouvait bien raconter sur moi. « Quant aux racontars des voisins, laissez-tomber. En général, les rumeurs sont lancées par notre concierge: une vieille fille acariâtre qui n’a rien trouvé de mieux à faire que casser du sucre sur le dos des autres pour occuper ses journées… Mais si ça vous intéresse réellement : vous avez eu le droit à un peu près tous les scénarios. Homosexualité, célibataire endurci, libertin… » Je gardais le silence quelques instants avant que mes épaules tressautent et que le coin de mes lèvres s’étirent puis petit à petit, je laissais mon rire franchir mes lèvres avant de finir dans un grand éclat de rire. « Homosexuel sûrement pas, célibataire endurci je ne peux le nier mais libertin… Cette femme est décidément pleine de ressources » plaisantais-je avant de secouer la tête. « Et vous, quelle idée vous vous faites de moi ? » lui demandais-je après coup, intéressé par son opinion avant de boire une gorgée de vin. Dommage, le degré d’alcool était bien trop faible à mon goût. Je l’observais attentivement, cherchant à déchiffrer son expression « Elle n’a pas dit que cela n’est-ce pas ? » compris-je à sa manière de détourner le regard, je me penchais vers elle, avec sérieux « Dites-moi donc ce que vous me cachez et ce que vous mourrez d’envie de me demander. Je suis dans un bon jour, profitez-en » haussais-je les épaules, conscient que le manque d’alcool me rendait moins irritable. J’avais l’alcool méchant et alors ?! Je vivais seul, ça ne gênait personne après tout. « Je vous promets de ne pas me mettre en colère ni de vous renvoyez chez vous un coup de pompe dans le derrière » repris-je sur un ton amusé en me laissant aller contre le dossier de mon fauteuil.

Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptySam 22 Juin - 0:13


Je ne suis pas surprise de constater qu’il ne s’épanche pas au sujet de son épouse. Quand je lui confie avoir perdu l’homme de ma vie, il me dit qu’il est désolé, mais je suis consciente qu’il le fait par pure courtoisie. C’est mieux comme ça. Même si j’ai déjà servi ce récit des dizaines de fois, je n’ai plus envie de parler de la manière dont Adan est mort. Je n’en ressens pas le besoin. Tout ça est derrière moi. Aujourd’hui, je préfère me concentrer sur les souvenirs heureux et les moments de bonheur que l’on a partagé tous les deux. J’ai mis un certain temps à le réaliser, mais je sais désormais que c’est l’unique moyen d’avancer. Même si c’est dur, il faut positiver et essayer de voir la vie du bon côté.

Comme il insiste, je lui glisse deux ou trois mots concernant les rumeurs qui courent à son sujet, mais passe volontairement sous silence celle qui laisse entendre qu’il aurait tué sa femme. Je n’ai pas envie de lui faire de la peine et ce serait vraiment très impoli de ma part étant donné que je suis son invitée. De même, la perspective de me voir renvoyée dans mon appartement ne m’enchante pas des masses. Anxieuse, je guette donc sa réaction. D’abord perplexe, Jeremiah finit par éclater de rire. Je soupire de soulagement. La situation semble l’amuser bien plus qu’elle ne le contrarie.  « Homosexuel sûrement pas, célibataire endurci je ne peux le nier mais libertin… Cette femme est décidément pleine de ressources » J’esquisse un sourire timide. Elle est surtout pathétique, oui ! « Et vous, quelle idée vous vous faites de moi ? » Je le fixe sans trop savoir quoi dire, puis je détourne le regard. Je ne sais pas quoi répondre. Même si je n’ai jamais été du genre à me fier aux quand-dira-t-on, avant ce soir, je n’avais pas une très grande opinion de mon hôte. « Elle n’a pas dit que cela, n’est-ce pas ? » Je reste silencieuse, mais acquiesce timidement. « Dites-moi donc ce que vous me cachez et ce que vous mourrez d’envie de me demander. Je suis dans un bon jour, profitez-en. Je vous promets de ne pas me mettre en colère ni de vous renvoyez chez vous un coup de pompe dans le derrière. » Sa remarque me fait sourire, mais je recouvre bien rapidement mon sérieux. Je ne sais pas comment exposer les choses. J’ai peur qu’il ne se braque ou se sente injustement accusé. « Je… Tout d’abord, je tiens à ce que vous sachiez que je n’ai jamais accordé aucun crédit à ces sottises ! Je ne vous le cache pas, vous n’êtes pas le voisin le plus souriant qu’il m’ait été donné d’avoir, mais… ce qui se dit à votre sujet est vraiment pitoyable. J’ai même honte de vous rapporter tout ça, mais… la vérité c'est qu'on ne sait rien à votre sujet. Vous êtes quelqu’un de très discret et… les personnes qui étaient au courant de la mort de votre femme, pensent qu’elle est partie dans des circonstances… douteuses » j’explique en essayant de peser mes mots. « Bon sang c’est ridicule » je soupire en passant mes mains sur mon visage. « Certains pensent que vous l’avez tué ! » Je me mords la lèvre et avale mon verre d’un trait. J’aimerais que le sol se fende sous mes pieds, qu’il m’avale toute entière. « Je suis navrée… vraiment. Je n’aurais pas dû vous parler de tout ça ! Même si vous semblez être quelqu’un de relativement mystérieux, les gens qui racontent ces choses sont horribles et… le simple fait d’y avoir prêté attention me fait réaliser que je ne vaux pas mieux…» Bien sûr, une part de moi voudrait savoir comment sa femme est morte, mais je n’ose pas lui poser directement la question. « Je vous imagine mal assassiner votre femme, ça dépasse tout entendement… » Je crois que je n’ai encore jamais été aussi mal à l’aise. Mais peut-être mes propos l’encourageront-ils à m’en dire plus sur les circonstances de ce décès, ce qui assouvirait dans le même temps, cet élan de curiosité malsain.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyMar 25 Juin - 20:13

« Je… Tout d’abord, je tiens à ce que vous sachiez que je n’ai jamais accordé aucun crédit à ces sottises ! Je ne vous le cache pas, vous n’êtes pas le voisin le plus souriant qu’il m’ait été donné d’avoir, mais… ce qui se dit à votre sujet est vraiment pitoyable. J’ai même honte de vous rapporter tout ça, mais… la vérité c'est qu'on ne sait rien à votre sujet. Vous êtes quelqu’un de très discret et… les personnes qui étaient au courant de la mort de votre femme, pensent qu’elle est partie dans des circonstances… douteuses » m’expliqua-t-elle tandis que je me renfrognais visiblement dans mon fauteuil. J’aurais dû me douter qu’un jour ou l’autre, on me parlerait de ma femme ou plutôt de sa mort. Pourtant, une partie de moi pensait à tort pouvoir poursuivre ma vie comme bon me semblait, indifférent aux racontars alors pourquoi étais-je aussi rancunier de savoir que de tels propos étaient remontés à ses oreilles ?! Hein pourquoi ?!   « Bon sang c’est ridicule…Certains pensent que vous l’avez tué ! » Cela semblait la mettre mal à l’aise voir la révulser. Me prenait-elle pour un ange de miséricorde ? Non parce qu’elle risquait de déchanter rapidement et je me sentais presque l’âme à le lui faire savoir. En fait, j’avais envie de tout lui balancer rien que pour avoir le plaisir de voir le dégout sur son visage. Les personnes qui m’intriguaient devenaient souvent des proches, c’était un fait que je ne pouvais discuter. Or, il n’y aurait rien de bon pour elle à ce qu’elle en devienne une.   « Je suis navrée… vraiment. Je n’aurais pas dû vous parler de tout ça ! Même si vous semblez être quelqu’un de relativement mystérieux, les gens qui racontent ces choses sont horribles et… le simple fait d’y avoir prêté attention me fait réaliser que je ne vaux pas mieux Je vous imagine mal assassiner votre femme, ça dépasse tout entendement… » Termine-t-elle et un bref éclate de rire secoue mes épaules. Un sourire mauvais étira même l’espace de quelques secondes mes lèvres. « Vous avez tort, j’ai bel et bien tué ma femme » soupirais-je avant de me relever et d’aller chercher la jarre contenant les 515$ pour la poser brusquement sur la table basse devant elle. « Je ne sais pas ce que vous vous êtes imaginé sur mon compte mais la plupart des gens de cet immeuble ont une bonne opinion de moi. La vie de ma femme vaut 15€, c’est le prix de la bouteille que je me suis tapé le soir de notre réconciliation. Elle m’avait offert une seconde chance et ne me voyant pas venir à notre rendez-vous, elle a pris la voiture mais un chauffard l’a embouti. Elle est morte sur le coup. Si je n’étais pas un ivrogne, elle ne serait jamais morte. Les 500$ restant, c’est pour la vie d’un ancien co-équipier. J’étais ce qu’on appelait un ripou et j’ai fermé les yeux sur une arme volée pour 500$. Il a été abattu avec un mois plus tard. Même si j’essaie de racheter mes fautes, cela ne fera jamais un homme bon ni même un meilleur flic mais mon boulot, c’est tout ce qui me reste alors j’emmerde les racontars. Faites-vous votre propre opinion de moi ou dégagez, c’est au choix »


 
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyMer 26 Juin - 23:38


Il éclate de rire et l’espace de quelques secondes, je me demande s’il n’est pas devenu fou. La moitié des habitants de cet immeuble, ses propres voisins, sont persuadés qu’il a assassiné son épouse et c’est tout l’effet que ça lui fait ? Comment peut-il s’en amuser ? Ce n’est pas vraiment la réaction à laquelle je m’étais préparée et je dois bien avouer que son comportement me laisse perplexe. Quelque part, je crois même qu’il m’effraie. « Vous avez tort, j’ai bel et bien tué ma femme… » lâche-t-il de but en blanc, avant de se lever pour aller chercher la fameuse jarre, celle qu’il m’a expressément interdit d’approcher quand je suis arrivée. Encore sous le choc de cette révélation, je déglutis. Peut-être bien que je lis trop de romans policiers, mais toujours est-il que je guette la porte d’entrée avec anxiété. Dans les thrillers, c’est à ce moment-là que le malade mental bloque les issues et s’attaque à l’héroïne. Serait-il possible que les rumeurs disent vrai ? Et si Jeremiah était en fait un dangereux psychopathe ? J’ai toujours refusé d’y croire, mais avec ce qu’il vient de confesser, je ne sais plus trop quoi penser. « Je ne sais pas ce que vous vous êtes imaginé sur mon compte mais la plupart des gens de cet immeuble ont une bonne opinion de moi. » Je baisse la tête, de plus en plus mal à l’aise. « La vie de ma femme vaut 15$, c’est le prix de la bouteille que je me suis tapé le soir de notre réconciliation. » Je fronce les sourcils, pas certaine de comprendre où il veut en venir. « Elle m’avait offert une seconde chance et ne me voyant pas venir à notre rendez-vous, elle a pris la voiture mais un chauffard l’a embouti. Elle est morte sur le coup. Si je n’étais pas un ivrogne, elle ne serait jamais morte. » Je relève les yeux vers lui et le fixe avec intensité, sans pour autant oser dire quoi que ce soit. Quelque part, je suis rassurée qu’il ne soit pas un dangereux criminel, mais d’un autre côté, je suis totalement dépassée. J’étais loin d’imaginer qu’il se confierait à moi… « Les 500$ restants, c’est pour la vie d’un ancien co-équipier. J’étais ce qu’on appelait un ripou et j’ai fermé les yeux sur une arme volée pour 500$. Il a été abattu avec un mois plus tard. Même si j’essaie de racheter mes fautes, cela ne fera jamais de moi un homme bon ni même un meilleur flic mais mon boulot, c’est tout ce qui me reste alors j’emmerde les racontars. Faites-vous votre propre opinion de moi ou dégagez, c’est au choix. » En tout cas une chose est sûre, ce ne sont pas les bonnes manières qui l’étouffent ! « Je suis vraiment désolée pour votre collègue et votre femme… Vous avez probablement entendu ce discours des dizaines de fois, mais croyez-moi, je comprends ce que vous ressentez. Je pourrais très bien vous dire que vous n’êtes pas responsable de ce qui est arrivé et qu’il ne faut donc pas vous sentir coupable et bla, bla, bla » je poursuis en levant les yeux au ciel. « Mais pour être déjà passée par-là, je sais que c’est la dernière chose que vous aillez envie d’entendre. En revanche, je peux vous assurez que ça passera. Un jour vous vous réveillerez et vous cesserez tout simplement de vous sentir coupable. » Même si cela m’a pris des années, j’ai fini par me remettre de la mort d’Adan. Pourtant, même si je n'en étais pas directement responsable, je me suis toujours sentie fautive de son décès. A l'époque, je me disais que rien de tout ça ne serait arrivé si je l'avais accompagné. Je me reprochais aussi d’avoir fait un caprice pour manger chinois ce soir-là, car c'était surtout pour me faire plaisir qu'il avait accepté de sortir chercher à dîner. Tout ça était parfaitement ridicule et, il en va de même pour les reproches que se fait Jeremiah. La situation est peut-être différente, mais ces deux décès résultent seulement d’un mauvais concours de circonstances… Et puis de toute manière, on ne revient pas en arrière. « Avant que vous ne m’envoyiez balader en hurlant que je ne peux pas comprendre ce que vous traversez, sachez que je me moque bien des quand-dira-t-on. Si vous interrogez la concierge à mon sujet, elle vous dira probablement que je suis une traînée. Et il fut un temps où ces rumeurs se justifiaient… Tout ça pour dire que chez moi : ce genre de choses rentre par une oreille et sort par l’autre. Quant à savoir ce que je pense de vous, c’est simple : de prime abord, j’aurais tendance à dire que vous êtes un homme méfiant, rude et surtout très grossier » je lâche sous le ton de la plaisanterie. « Avouez que vous n’êtes pas vraiment un gentleman… » Je le taquine volontairement sur sa façon de parler et son côté taciturne pour détendre l’atmosphère. Je n’aime pas parler des choses qui fâchent et je ne veux surtout pas me montrer trop indiscrète au sujet de sa femme.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyLun 1 Juil - 22:20

« Je suis vraiment désolée pour votre collègue et votre femme… Vous avez probablement entendu ce discours des dizaines de fois, mais croyez-moi, je comprends ce que vous ressentez. Je pourrais très bien vous dire que vous n’êtes pas responsable de ce qui est arrivé et qu’il ne faut donc pas vous sentir coupable et bla, bla, bla » Je fronçais les sourcils. Décidément, je m’étais attendu à tout mais certainement pas à cette réaction. Avait-elle compris ce que je lui avais dit ou n’y avait-elle vu uniquement ce qu’elle voulait voir ? « Mais pour être déjà passée par-là, je sais que c’est la dernière chose que vous aillez envie d’entendre. En revanche, je peux vous assurez que ça passera. Un jour vous vous réveillerez et vous cesserez tout simplement de vous sentir coupable. » Ça, j’avais des doutes car avec ma mémoire, je ne pourrais jamais l’oublier mais peut-être que le sentiment de culpabilité finirait par s’atténuer. Peut-être un jour lorsque je serais vieux, ridé et en passe de rendre l’arme à gauche. Toutefois, Manuela ne semblait pas le genre de femme facilement impressionnable et malgré moi, j’en ressenti comme un profond respect. Encore un peu et j’allais la trouver attirante. C’était une gamine et une gamine avec un gnome. Rien de bien intéressant à se mettre sous la dent car si j’étais célibataire endurci, cela ne m’empêchait pas de ressentir des besoins de ce côté-là. « Avant que vous ne m’envoyiez balader en hurlant que je ne peux pas comprendre ce que vous traversez, sachez que je me moque bien des quand-dira-t-on. Si vous interrogez la concierge à mon sujet, elle vous dira probablement que je suis une traînée. Et il fut un temps où ces rumeurs se justifiaient… Tout ça pour dire que chez moi : ce genre de choses rentre par une oreille et sort par l’autre. Quant à savoir ce que je pense de vous, c’est simple : de prime abord, j’aurais tendance à dire que vous êtes un homme méfiant, rude et surtout très grossier » lâche-t-elle sur le ton de la plaisanterie et malgré moi, un sourire fugace étire mes lèvres « Avouez que vous n’êtes pas vraiment un gentleman… » Termine-t-elle par conclure et je la regarde bien plus amusé qu’énervé. « Je préfère laisser les bonnes manières aux autres, je suis du genre à vouloir emmerder le monde et puis c’est bien plus amusant vous ne trouvez pas ? » lui demandais-je avec un certain sens de la dérision. « Vous croyez que je peux m’arranger pour glisser de la drogue dans son appartement et la faire coffrer pour détention de stupéfiant ? Je pense que nous rendrions service à l’humanité. Je vais quand même vous confesser un petit plaisir : la plupart des rumeurs qu’elle déverse vienne de moi. Je m’ennuie le plus souvent alors j’aime bien la manipuler mais promis, j’ai jamais radoté sur votre compte. Pourquoi dit-elle que vous êtes une trainée ? Vous vous prostituez ? » Demandais-je sans détour ni la moindre douceur. J’étais un homme qui y allait franco dans la vie. Pas besoin de prendre de gant après tout. Je me levais néanmoins pour ranger la jarre, ne pouvant concevoir de la laisser ainsi sur la table basse. J’en prenais soin comme de la prunelle de mes yeux. « Ça vous chante si on se tutoie ? ça me gonfle de vouvoyer une femme plus jeune que moi. Je ne suis pas un papi, pas encore ! »


Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyDim 7 Juil - 1:32

« Je préfère laisser les bonnes manières aux autres, je suis du genre à vouloir emmerder le monde et puis c’est bien plus amusant vous ne trouvez pas ? » Un sourire étire mes lèvres. Pour le coup, ce n’est pas moi qui vais le contredire. Il fut un temps où je prenais un malin plaisir à provoquer les gens et à faire exactement le contraire de ce que l’on attendait de moi. Emmerder le monde, comme le dit si bien mon cher voisin, était mon activité favorite à l’époque et si je n’avais pas une fillette d’un peu plus de cinq ans sous ma coupe, je résonnerais probablement de la même manière. « Vous croyez que je peux m’arranger pour glisser de la drogue dans son appartement et la faire coffrer pour détention de stupéfiant ? Je pense que nous rendrions service à l’humanité. » Cette fois, je ris à gorge déployée. Je crois même discerner une lueur d’amusement dans ses yeux lorsque je croise son regard. L’atmosphère semble se détendre peu à peu et ce n’est pas pour me déplaire. Quitte à passer la nuit ici, j’aime autant que la soirée se déroule dans la bonne humeur et la sérénité. « Je vais quand même vous confesser un petit plaisir : la plupart des rumeurs qu’elle déverse viennent de moi. » Je fronce les sourcils, légèrement déroutée. Est-ce que j’ai bien entendu ce qu’il vient de dire ? Ou bien est-ce mon imagination qui me joue des tours ? A moins que ça ne soit le vin ? Non. Même si je n’ai plus vraiment l’habitude de consommer de l’alcool, il m’en faut bien plus pour commencer à avoir des hallucinations auditives ou d’autres divagations du même type. « Je m’ennuie le plus souvent alors j’aime bien la manipuler mais promis, j’ai jamais radoté sur votre compte. Pourquoi dit-elle que vous êtes une traînée ? Vous vous prostituez ? » demande-t-il sans la moindre pudeur tout en remettant la fameuse jarre à sa place. « Non, j’ai beaucoup de défauts et j’ai fait pas mal de choses dont je ne suis pas très fière, mais je ne me suis encore jamais abaissé à ce genre de choses » je réplique, légèrement sur la défensive. Même si sa question n’était pas foncièrement indiscrète, il a cruellement manqué de tact en la posant et je me suis directement sentie insultée. Je sais qu’il m’arrive de porter des tenues un peu courtes, mais de là à vendre mon corps ! « Si cette vieille mégère raconte ce genre de choses, c’est parce qu’avant de récupérer ma fille, j’avais tendance à accumuler les relations sans lendemains. Je ne vivais pourtant pas dans cet immeuble à l’époque, mais… allez savoir comment, elle a découvert que j’avais fréquenté pas mal d’hommes et elle en a tiré ses propres conclusions » j’explique en grimaçant. Je n’aime pas songer à cette époque et je déteste la femme que j’étais dans ce temps-là. Egoïste, manipulatrice et inconsciente, elle était prête à tout pour arriver à ses fins et elle n’avait aucune morale. « Ça vous chante si on se tutoie ? Ça me gonfle de vouvoyez une femme plus jeune que moi. Je ne suis pas un papi, pas encore ! » Pour toute réponse, je me contente d’hausser les épaules. « Non. Absolument pas. Au contraire, je trouve ça beaucoup plus agréable… Et puis, j’imagine qu’on va être amené à se croiser alors, ce serait d’autant plus pratique. D’un autre côté, le fait qu’on se tutoie va probablement faire jaser dans l’immeuble. Tout comme le fait que je passe la nuit chez v… toi » je me rattrape de justesse. « Tu verras, d’ici quelques jours, on racontera que nous sommes en couple » je lâche dans un petit rire, consciente que ça serait parfaitement ridicule.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyLun 8 Juil - 21:45

« Non, j’ai beaucoup de défauts et j’ai fait pas mal de choses dont je ne suis pas très fière, mais je ne me suis encore jamais abaissé à ce genre de choses » Aie. J’avais touché un point sensible. Si j’étais un gars sympa et bien élevé, peut-être me serais-je excusé mais je n’étais pas quelqu’un de foncièrement gentil… Aussi, je me contentais d’hausser les épaules, fatalistes. Avec mon boulot, j’avais eu tout loisir de voir les basfonds de New York et le moins qu’on puisse dire, c’est que j’en avais vu des vertes et des pas mûres. « Autant pour moi alors pourquoi ? » lui demandais-je. La réponse ne tarda pas à fuser « Si cette vieille mégère raconte ce genre de choses, c’est parce qu’avant de récupérer ma fille, j’avais tendance à accumuler les relations sans lendemains. Je ne vivais pourtant pas dans cet immeuble à l’époque, mais… allez savoir comment, elle a découvert que j’avais fréquenté pas mal d’hommes et elle en a tiré ses propres conclusions » Là, la seule chose que je fis, c’est d’éclater de rire. Franchement, notre concierge était impayable. « Je comprends mieux. Je crois qu’elle n’a jamais connu d’hommes, elle doit être légèrement frustrée qu’une belle femme puisse avoir des conquêtes hors mariage » souriais-je à moitié avant de lui demander si on pouvait se tutoyer. « Non. Absolument pas. Au contraire, je trouve ça beaucoup plus agréable… Et puis, j’imagine qu’on va être amené à se croiser alors, ce serait d’autant plus pratique. D’un autre côté, le fait qu’on se tutoie va probablement faire jaser dans l’immeuble. Tout comme le fait que je passe la nuit chez v… toi » commença-t-elle à me répondre avant de se reprendre sur son hésitation et de poursuivre. « Tu verras, d’ici quelques jours, on racontera que nous sommes en couple » Un léger sourire accompagna cette parole tandis que je la regardais avec un certain amusement au fond du regard. « Tu es une jolie femme, ça sera pas trop dur que de supporter cette rumeur par contre, mon compagnon homosexuel risque de mal le prendre ! » rigolais-je en faisant référence à la rumeur courant sur mon dos. La sonnette de la porte retentit à ce moment-là « ça doit être la bouffe » lui dis-je avant de me lever et d’aller chercher notre commande et la ramener sur la petite table. « Bon appétit » lui souhaitais-je quelques instants plus tard en commençant à manger. « Donc tu n’es pas une prostituée, dans le dossier que j’ai, tu es styliste c’est ça ? Pas trop dur d’élever un gnome dans ces conditions ?» fis-je curieux.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  EmptyMer 10 Juil - 19:01

Nous rions aux dépends de cette bonne vieille concierge et peut-être devrions nous avoir honte de notre comportement, mais en ce qui me concerne, je crois surtout qu’elle l’a bien cherché. Au final, elle ne fait que récolter la monnaie de sa pièce et j’ose espérer que quelqu’un d’autre aura un jour le courage de lui dire ses quatre vérités. Si j’ai déjà essayé ? Evidemment. J’ai beaucoup de défauts, mais je ne suis pas quelqu’un d’hypocrite. Malheureusement, ça n’a pas eu l’effet escompté, car deux jours plus tard : cette vieille mégère parlait à nouveau derrière mon dos. Je lui explique donc ce qui se dit à mon sujet et Jeremiah réplique que la quadragénaire est probablement jalouse de moi. J’esquisse un petit sourire lorsqu’il me laisse entendre qu’il me trouve jolie. Il aura probablement dit ça pour être poli, il n’empêche que ça me fait un drôle d’effet. C’est encore plus déroutant la seconde fois. L’espace de quelques secondes, j’ai presque l’impression d’être une adolescente qui flirte pour la première fois. Si ce n’est que cette soirée n’a rien d’un rendez-vous galant… Troublée, je m’efforce tout de même d’être réceptive à sa plaisanterie. Je suis soulagée de constater qu’il a choisi de s’amuser des rumeurs qui couraient à son sujet. Sans vouloir jouer les mauvaises langues, il n’a pourtant pas la gueule de l’emploi… Je connais pas mal d’homosexuels et la plupart d’entre eux sont très soignés et surtout adorables… Ce n’est pas vraiment le style de la maison, raison pour laquelle cette rumeur m’a toujours beaucoup amusée. « Ça doit être la bouffe ! » s’exclame-t-il tandis qu’on sonne à la porte. M’abandonnant quelques secondes pour réceptionner notre commande, il réapparaît quelques minutes plus tard et me souhaite un « bon appétit ». Le repas se passe dans la joie et la bonne humeur. Je suis la première étonnée de constater que je passe une très bonne soirée et que mon voisin est loin d’être aussi renfrogné qu’il n’avait pu le laisser penser. En vérité, il est même capable d’être très agréable quand il en a envie. « Donc tu n’es pas une prostituée, dans le dossier que j’ai, tu es styliste c’est ça ? Pas trop dur d’élever un gnome dans ces conditions ? » J’hausse les épaules. Tout est relatif. « Je dirais que ça dépend des périodes. Il y a des jours avec et des jours sans, mais d’ordre générale, j’arrive plutôt bien à concilier mes rôles de styliste et de maman… Et puis, Soraya est une gamine adorable et je ne dis pas ça seulement parce que je suis sa mère ! » Comme il n’a pas l’air très à l’aise avec les enfants, je décide de changer de sujet et nous commençons à parler de son boulot et de ses loisirs. Encore une fois, Jeremiah reste très évasif et une pointe de cynisme vient percer son discours, mais il lance également beaucoup de plaisanteries et la soirée se déroule sans aucun accroc. Épuisée, je finis par aller me coucher rassurée de ne pas être restée seule chez moi.

FIN DU SUJET Rolling Eyes
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo  Empty

Revenir en haut Aller en bas

Manuela •• Non, j'ai l'imperméable mais je ne suis pas columbo

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» Mais, je ne suis pas une femme....[Libre]
» Mais si vous êtes un lord écossais, moi je suis Mickey Mouse ▬ Shanti
» Si je ne suis pas cage, alors est-ce que je suis lion?

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
i have a dream ::  :: Archives :: Anciennes Archives-