wayne & lola

❝ great teacher ❞

Comme tous les jours depuis qu'elle avait choisi sa spécialité, Lola avait passé sa journée à l'étage pédiatrique du NY Presbyterian Hospital à s'occuper de ses patients courts sur pattes. A vrai dire, elle ne regrettait vraiment pas son choix, et même si on pouvait penser que la raison de son choix était un peu obsolète, Lola était vraiment contente de se retrouver ici. Elle aimait la médecine, oui, et elle aimait opérer, sauver des vies comme elle l'avait fait en tant qu'interne et le faisait toujours aujourd'hui comme résidente, mais le petit plus qu'elle obtenait ici, c'était ce relationnel qu'elle ne pouvait avoir qu'avec les enfants. Peut-être étais-ce eux, ou bien étais-ce elle, elle et son caractère si particulier... elle l'ignorait, en tout cas elle s'épanouissait plus que jamais et elle avait vraiment l'impression d'avoir accompli quelque chose d'important et surtout de bon pour le reste de sa vie et le tournant qu'elle voulait qu'elle prenne. Et puis, franchement, elle s'éclatait avec ces gamins. De toute façon, tout le monde le lui avait toujours dit, elle avait souvent l'air d'une enfant elle-même, même si elle savait prendre ses responsabilités lorsqu'elle se retrouvait avec un scalpel dans la main. Il était donc logique qu'elle agisse avec autant d'empathie sur ses jeunes patients, qui lui rendaient d'ailleurs très bien toute la gentillesse dont elle pouvait faire preuve ; même si son allure originale et ses grands yeux bleus pouvaient les surprendre au premier abord, elle pouvait calmer le plus réticent des malades à se calmer et à prendre son traitement ! Enfin, encore une journée bien accomplie. Se rendant aux vestiaires, la jeune femme s'y changea, ravie de profiter d'un peu de silence dans la salle vide après cette journée où elle n'avait fait que courir partout, et pensa même à prendre une longue douche chaude avant d'aller se coucher, bien qu'elle sache très bien que ça ne favorise pas une bonne nuit de sommeil – à cause de la température du corps qui devenait gênante – et que c'était justement de ça dont elle avait surtout besoin. Enfilant son jean et un large tee-shirt, elle cacha ses vêtements un peu débraillés – les premiers bouts de tissu qui lui étaient tombé sous la main le matin même – sous une large veste imprimée militaire et enfonça ses effets personnels dans son sac avant de réfléchir, d'en sortir son portable et son bipper et de glisser ces deux objets dans sa poche, d'où ils seraient plus accessibles si l'hôpital venait à l'appeler en urgence. Détachant ses cheveux qu'elle avait noués dans un chignon aplati avant sa dernière opération, elle sortit des vestiaires et se dirigea vers l'ascenseur, qu'elle appela en déroulant les écouteurs de son portable avec lesquels elle avait bien l'intention d'écouter de la musique. Les glissant dans ses oreilles, elle commença à se dandiner sur la musique jusqu'à ce que la porte s'ouvre. A l'intérieur, elle y reconnut immédiatement le Dr Swarovski, à qui elle adressa immédiatement un sourire poli, teinté de cet engouement qui la caractérisait. « Bonsoir ! » entama-t-elle en retirant ses écouteurs pour glisser le tout en vrac dans son sac qu'elle referma. Elle appuya sur le bouton du rez-de-chaussée et les portes se refermèrent sur eux. Lola connaissait Wayne pour l'avoir assisté sur de nombreuses opérations – encore peu de temps auparavant, le jeune et brillant médecin avait espéré exploiter tout le potentiel de Lola en lui faisant intégrer une résidence en neurochirurgie ; la jeune femme ne l'avait pas revu depuis qu'elle avait choisi sa spécialité, et c'est la raison pour laquelle elle se tourna vers lui pour reprendre la parole. « Docteur, je voulais vous remercier. Même si j'ai choisi la pédiatrie, vous m'avez beaucoup appris pendant mes années d'internat... et puis, vos arguments étaient vraiment bons ! » déclara-t-elle ; après tout, c'était bien elle qui avait fait son choix, lui avait parfaitement bien vendu sa spécialité.

Du coup j'ai eu un doute sur ce qu'on avait dit par rapport à l'hôpital, alors bah, j'ai mis le sujet ici mais bon, on peut changer hein x)

Lola aimait vraiment le métier qu'elle faisait. Elle savait que certains trouvaient ça immonde, même si ils respectaient le fait que les médecins sauvaient des vies, Lola passait totalement outre le côté assez spécial de passer ses journées à charcuter des gens, puisque c'était pour les faire aller mieux. Elle ne se considérait pas vraiment comme une grande chirurgienne, et pourtant plusieurs hôpitaux s'étaient battus pour pouvoir obtenir que la jeune femme décide de sa résidence chez eux. « Me remercier ? » lui répondit pourtant le docteur Swarovski lorsqu'elle le remercia pour lui a voir tant appris lorsqu'elle était interne. En fait, c'était aussi beaucoup de chance ; Lola avait vraiment fait de bonnes rencontres dans son travail et certains médecins lui avaient vraiment beaucoup appris, comme Wayne mais aussi une autre interne avec qui elle avait travaillé, Belle, ou Hazel, une autre chirurgienne pédiatrique qu'elle remplaçait depuis que la jeune femme ne pouvait plus opérer. « Vous avez fait votre choix en toute connaissance de cause… peut-être suis-je légèrement déçu de ne pas pouvoir à nouveau opérer en votre compagnie, mais l’important réside dans le fait que vous avez trouvé votre voie. Ravi que mes arguments vous aient parus convaincants ! » Captant le sourire du jeune homme, l'américano-italienne y répondit avant de hausser les épaules, satisfaite. « Oui, je suis vraiment contente de travailler en chirurgie pédiatrique ! Ce sont sûrement les enfants qui ont fait la différence... » osa-t-elle, consciente que son choix ne s'était finalement pas tellement appuyé sur des arguments très professionnels et que finalement, elle était juste contente de tenir à la fois une garderie tout en soignant ses élèves. « J’avais cru comprendre qu’un autre hôpital était parvenu à vous débaucher… on vous a appelée pour une urgence ? » Lola n'était pas vraiment surprise que Wayne soit au courant des derniers contrats signés par la jeune femme, les on-dit allaient très vite dans le monde de la médecine comme dans tous les autres, mais elle était tout de même touchée que le jeune homme se soit attardé sur cette rumeur-ci. « En quelques sortes, oui. Je travaille ici en ce moment en remplacement d'une autre chirurgienne pédiatrique à l'arrêt, le docteur Danaé. Mais normalement, j'exerce dans la partie du Mount Sinaï qui se trouve au Queens, c'est là qu'il y a la meilleure spécialisation dans la pédiatrie. » expliqua la jeune femme. En plus d'être collègue avec Hazel, elle avait l'avantage d'être l'amie de la personne qu'elle remplaçait et elle n'hésitait pas à la tenir au courant de l'avancée des soins de ses patients et même de lui demander conseil par rapport à ses futures opérations. Curieuse, la jeune femme releva la tête vers Wayne. « Vous vous rendez à une opération ? » demanda-t-elle, ne pouvant nier que les moments qu'elle avait passé avec lui au bloc étaient les plus enrichissants de sa carrière de médecin pour le moment.

« S’il fallait que je sois de très mauvaise foi, je dirais que notre service de chirurgie pédiatrique est excellent… mais je connais bien les différents éléments se trouvant au Mount Sinaï et je vais éviter justement la mauvaise foi. Des félicitations s’imposent, au contraire ! » répondit Wayne à Lola alors que celle-ci expliquait la façon dont elle travaillait aujourd'hui. Il fallait avouer que quand Hazel lui avait demandé de la remplacer, la jeune femme n'avait pas réfléchi deux fois avant de dire oui à son amie. Bien sûr, elle avait dû passer par un protocole officiel pour pouvoir remplacer le Dr Danaé aussi longtemps, mais même si elle recevait une indemnisation sur laquelle elle ne pouvait pas cracher, elle ne faisait absolument pas ça pour l'argent et à vrai dire, tout le monde le savait. La jeune femme était tellement dédiée à sa cause et à son amie, qui devait être opérée d'une tumeur au cerveau qui l'empêchait de faire correctement son travail de chirurgienne, c'était avant tout pour Hazel qu'elle avait accepté, se déclarant même plus honorée qu'autre chose d'être considérée comme une personne de confiance, assez pour qu'elle lui confie ses patients & elle savait désormais à quel point, quand on avait un cœur aussi ouvert qu'elle ou Hazel, on pouvait s'attacher à ses petits patients. Serrant la main du chirurgien lorsqu'il lui présenta la sienne, Lola lui adressa un large et sincère sourire. « Merci ! » s'exclama-t-elle, s'abstenant une nouvelle fois de complimenter le service pédiatrique de l'hôpital, après tout si elle y travaillait ce n'était pas non plus pour rien, elle en apprenait beaucoup ici aussi et puis si elle pouvait sauver des vies au passage, hein, elle n'allait certainement pas s'en plaindre ! « Je viens de finir une craniotomie et je n’ai plus d’opération avant quatre heures. Mais peut-être souhaiteriez-vous assister à ma prochaine, en souvenir du bon vieux temps ? Si vous n’êtes pas attendue en chirurgie de votre côté… un cas unique, un cas d’école même ! Je dois ôter l’intégralité de l’hémisphère droit d’une enfant de trois ans, sans quoi elle risque prochainement un AVC dans les semaines à venir. Vous en êtes ? » La bouche entrouverte, Lola buvait les paroles de Wayne avec fascination. En entendant le cas sur lequel s'apprêtait à se pencher le chirurgien et surtout en comprenant qu'il lui proposait de prendre place à ses côtés, la jeune femme sentit un feu d'artifice s'entamer dans son crâne et son ventre, restant néanmoins immobile un bon instant comme si elle se demandait si tout ça était un mirage et qu'elle allait réaliser qu'en fait, Wayne était entré dans l'ascenseur, qu'il ne lui avait pas du tout adressé la parole et qu'elle s'était encore laissé emporter par son imagination. Mais non, comme si de rien n'était, Wayne reprit la parole. « Je vais avoir besoin de la meilleure équipe » dit-il, faisant enfin réagir Lola qui se racla la gorge avant de lui répondre. « Oh, je – je serais ravie, vraiment. Je ne dois pas retourner à Mount Sinaï avant l'aube, demain matin, et ce cas semble... » Elle s'abstint de devenir sentimentale, même si son cœur ressentit immédiatement de la compassion pour le bambin qui se retrouvait dans une telle situation. « Je ne pourrais pas rater ça, et je suis honorée que vous pensiez à moi pour vous assister. » souffla-t-elle, ravie. « Je peux vous offrir un café, en attendant ? J'aimerais beaucoup en savoir plus. » demanda-t-elle alors que l'ascenseur arrivait enfin à destination.