Assise devant mon ordinateur, mes yeux glissaient sur l'écran. Je passais d'une page à l'autre. Twitter. Facebook. Twitter. Facebook. Depuis quelques heures maintenant, je scrutais les pages personnelles de celui qui était mon jumeau. Enfin, que je croyais être mon jumeau. J'avais vraiment du mal à croire à tout cela, à croire que j'avais été enlevée alors que j'atteignais mes dix ans, que j'avais été enlevée par des gens complètement dérangés. Mon cœur se tordit légèrement. Depuis qu'Ethan était mort et que j'avais avancé dans la découverte de mon secret, il ne se passait plus une journée sans que je panique à la moindre pensée négative sur ceux que j'avais cru être mes parents, ma famille. Mes sœurs n'avaient pas fait attention à mon changement physique, elle n'avait pas vu que je n'étais pas la jeune Cecilia Jagger, mais une autre petite fille. Je sentis mes mains trembler. Lorsque Sarabi m'avait expliqué toute l'histoire, tout ce qui c'était passé et que je lui avais raconté mon histoire, en Nouvelle-Zélande, ses parents avaient vite compris : ils avaient fait un transfert. Je n'avais pas compris un piètre mot de ce qu'ils avaient dit et étais même partie en claquant la porte derrière, juste avant de revenir quelques heures plus tard, l'esprit libre et prête à attendre tout ce qui c'était passé pendant ces douze dernières années. Le père de mon – ancienne – amie avait fait des recherches et il avait retrouvé mes parents, ces personnes qui avaient perdu leur enfant de dix ans dans un accident de voiture. Elle me ressemblait comme deux gouttes d'eau. J'avais tellement pleuré ce jour là. Toute ma vie s'était effondrée devant mes deux petits yeux bleus. Aujourd'hui, je comptais aller voir Hayden. J'espérais qu'il se souvenait de moi parce que, de mon côté, je ne me souvenais pas de lui, absolument pas. Quelques petits souvenirs refaisaient surface mais ce n'était rien de très concluant. Je n'étais qu'une jeune femme qui tentait de retrouver sa vie, une vie qu'elle avait oublié pendant plus de dix ans. Voyant un onglet clignoter, j'arquai un sourcil et cliqua dessus. La page s'actualisa et un large sourire se dessina sur mes lèvres ! Regardant le tweet que venait de poster Hayden, je le relus plusieurs fois et trouva la localisation de ce dernier. East village, Manhattan. Je ne connaissais pas ce coin. Attrapant ma carte du petit touriste à New York, je chercha rapidement ce lieu. J'en avais pour une grosse demi heure pour m'y rendre. Fermant l'ordinateur, j'espérai fortement qu'il ne serait pas parti d'ici que j'arrive. Il ne manquerait plus que ça, que je me retrouve dans un quartier inconnu, seule, alors que j'avais peur comme pas possible de me balader dans New York. Attrapant mon sac à main, je partis rapidement. Il fallait que je me dépêche, que je fasse mon maximum pour réussir à approcher Hayden, mon frère. Ces mots étaient étranges, j'avais l'impression d'être une héroïne de roman. Cette vie n'était pas la mienne. J'étais une Jagger, je n'avais que des sœurs, j'avais grandis en Nouvelle Zélande. Mon pays me manquait tellement. M'arrêtant sur le quai du métro, je laissa un métro passer, puis deux. Il fallait que je me ressaisisse. Je ne pouvais pas me pointer devant lui, la bouche en cœur en lui disant 'Salut, je suis ta sœur' alors que je n'étais absolument pas convaincu de tout cela. Personne ne semblait avoir réellement cherché à me retrouver. Tourner la tête, je sursauta légèrement lorsque je vis le jeune homme à la chevelure blonde du restaurant de l'autre jour. Entendant le métro arriver, je m'engouffra rapidement dedans, plongeant ma main dans mon sac pour attraper ma bombe lacrymogène. Je sentais mon corps être pris de quelques tremblements. Mais qu'est-ce que me voulait cet individu ? J'étais paniquée, j'avais peur. Descendant rapidement à l'arrêt auquel je devais m'arrêter, j'entamai une course effrénée pour me sortir de ce sous terrain. Sortant rapidement, je continua ma course jusqu'au lieu que je crus reconnaître. Je vis plusieurs models se changer et passer, les une derrière les autres, sous les flash d'un photographe. Haletante, je m'approcha légèrement. De dos, le jeune homme était banal, comme tout le monde. « Mademoiselle, vous ne pouvez pas passer » Levant les yeux, je croisa le regard d'un homme d'une trentaine d'année, chauve et qui faisait trois mois mon poids. M'arrêtant nette, je pointa du doigt le photographe et dis « C'est... C'est... » Ma respiration se faisait difficile et pas qu'un peu. Toussant légèrement, une jeune femme se dirigea vers moi, avec son accent anglais. « Lincoln, laisse la passer, c'est notre dernier mannequin ! » Fronçant les sourcils, je la regarda d'un air plutôt... étrange. Je n'étais pas la personne qu'elle attendait mais si c'était ma seule chance de passer le barrage, j'étais prête à poser. Elle m'attrapa rapidement par le bras et me tira vers une cabine d'essayage. Il fallait que je quitte ma tenue de grand mère pour une robe rouge sur laquelle je devais passer une veste déstructurée. Regardant mon reflet dans le miroir, je souris légèrement. C'est que ça ne m'allait pas trop mal tout ça. Encore essoufflée, je me fis trimbaler de mains en mains. Coiffure, maquillage, retouche. Devant un muret peint et repeint, on m'expliquait ce que je devais faire. « Hayden, viens voir la perle qu'on a décroché ! » Le jeune homme se tourna et je croisa son regard. J'étais paralysée, perdue dans le regard du jeune homme. Un souvenir revint. Je connaissais ce regard mais d'où, je ne pouvais pas le dire...

Devant le décor, je tremblais. Chaque partie de mon petit corps était pris d'un spasme sans fin. Quelle idée avais-je eu de me pointer ici et de me laisser manipuler par tant de personnes. Moi qui étais plutôt méfiante en temps normal, voilà que j'avais baissé ma garde rapidement, trop rapidement. Face à Hayden, je ne savais plus quoi dire, où me mettre, comment agir. Son visage était plutôt renfermé, comme s'il était en colère. J'étais sûrement tombée au mauvais endroit au mauvais moment, comme d'habitude. Je n'étais pas franchement chanceuse et là, cela se voyait de plus en plus. Une vraie poissarde, jamais là quand il faut. Si mes parents pouvaient le voir, ils me disputeraient de ce comportement. On n'importune pas les gens sur leur lieu de travail et c'était ce que j'étais entrain de faire. « Tu es vraiment très belle » Un léger sourire tenta de se dessiner sur mes lèvres. C'était gentil. Sûrement une des chose les plus gentille que l'on m'avait dit depuis que j'avais posé le pied sur ce drôle de continent où l'indifférence et les critiques régnaient. Je n'aimais pas ce pays, absolument pas, et quand je voyais que rien ne se passait dans la tête du jeune homme, dans son regard, j'avais l'impression de m'être trompé d'homme, de personne. Peut être que les Michele m'avaient conduits à une imposture. Peut être s'étaient-ils fait avoir. Peut être que cette Sarabi s'était trompée d'Hayden Goodwin, peut être avait-elle eu affaire à un usurpateur d'identité et c'était aussi mon cas. « Tu as déjà posé ? » Alors que je regardais chacun de ses mouvements, je secouais légèrement la tête de droite à gauche, tellement légèrement qu'il ne dut pas le remarquer. J'étais tétanisée. Toutes ces pensées me déstabilisaient. Moi qui étais sûre de mon coup, je m'en mordais les doigts. Je n'avais pas de quoi me défendre. J'aurai peut être du demander à cet Everett de me conduire jusqu'ici. Le jeune américain avait été la seule rencontre agréable que j'avais eu la chance de faire. Il m'avait aidé, soutenu alors que j'avais eu affaire à ce blond. Blond que j'avais revu. « Dans tous les cas tu nous sauves la mise! Bien évidemment, tu seras rémunérée pour chaque instant passé ici ! » Le regardant, j'haussai les épaules. Tant mieux si mon 'travail' était rémunéré mais je n'en voyais pas l'intérêt. J'avais plus l'air d'une potiche qu'autre chose. J'étais blanche comme un linge, mes cheveux étaient mal coiffés et tout ce qui allait avec. Les maquilleurs avaient tenté de me rendre présentable pour passer devant le photographe afin d'avoir son approbation mais je ne ressemblais pas à grand chose. J'avais l'impression d'avoir de la paille sur les cheveux, l'eau de ce pays étant maléfique pour mes cheveux blonds. Je regrettais les soins capillaires de ma mère, enfin de ce qu'elle qui s'était faite passer pour ma mère... Déglutination difficilement, je me laissa tirer sans broncher. Je ne devais pas faire de scandale ici alors que je n'étais pas rassurée mais alors pas du tout. Je pouvais me mettre à hurler, à me débattre et pourtant, je restais muette. Tout cela ne me plaisait pas. J'étais faible. Je m'avais cru prête à affronter la vérité et face au jeune homme qui était censé me chercher depuis des années, rien ne se passait. « Il faut que tu enfiles ça, c’est ta pre… » Attrapant les bouts de tissu qui allaient me servir de tenue, je releva les yeux vers celui qui était censé être mon jumeau. Jetant un coup d'oeil derrière moi, je le regarda en fronçant les sourcils. Il venait de voir quelque chose mais quoi, je n'en avais aucune idée. En tant que supposé jumeau, n'étais-je pas censée ressentir quelque chose ? Comprendre ce qui se passait sans qu'il dise un mot ? Peut être m'avait-il reconnu, enfin. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres. « On se connaît? » Instantanément, mon sourire disparut. Les bras ballants, j'attrapai une nouvelle tenue – ou le reste de la première – et lui fis un sourire désolé. « Non. Je suis ici depuis une dizaines de jours seulement » Ce n'était pas mentir, absolument pas mais je cachais la vérité. Il n'avait pas l'air de se souvenir de moi ou quoi que ce soit et c'était assez difficile comme cela. Je n'avais guère envie d'apprendre qu'il n'avait jamais cherché à me retrouver. Sentant mon petit cœur se serrer, je lui fis un signe de la main et me dirigea rapidement vers une cabine où je pouvais quitter mes vêtements pour ces quelques bouts de tissus. Il ne me fallut pas plus de deux minutes pour enfiler la tenue. Un léger rire nerveux s'échappa de mes lèvres. Je ressemblais à une prostituée dans cette tenue. Je me demandais pourquoi les créateurs usaient d'aussi peu de tissu pour rendre leurs mannequins agréable à regarder. Sortant de la cabine plutôt rapidement, je me dirigea vers le lieu où je devais me trouver pour passer sous l'appareil d'Hayden. Ôtant le collier que j'avais trouvé à Lyon avec un autre nom et date de naissance dessus, je le cacha au creux de ma main. Tant qu'on ne me demanderait ps d'ouvrir la main, tout irait bien. Voyant Hayden revenir, je lui fis un léger sourire. « J'suis franchement pas à l'aise alors j'espère que ça ne sera pas une catastrophe.. » Je l'espérais vraiment sinon, je risquais de m'en vouloir un bon moment. Lui souriant légèrement, je m'attela à la tâche, écoutant ses directives. J'étais un vrai pantin, tentant de donner mon maximum mais ce n'était sûrement pas assez vu le nombre de clichés que le jeune photographe prenait. Je n'étais pas faite pour ça, absolument pas et on le voyait bien à ce moment même... J'étais une quiche, une vraie tarte.



(ca ou rien, même tarif, je fais rien avancer... Désolééééééééééée)

Je n'étais pas à ma place mais alors pas du tout. Plus les minutes passaient et plus j'avais l'impression d'être un torchon sale au milieu des plus belles serviettes qu'une femme puisse avoir. Je ne collais pas au décor mais alors pas du tout. J'étais fine mais pas assez. J'avais vraiment l'air d'un patapouf à côté de ces jeunes femmes taillées comme des poupées barbie. Je n'avais rien pour moi et là, je m'en rendais compte une bonne fois pour toute. Ma peur d'être approchée par des tas d'inconnus n'arrangeait rien mais alors absolument rien. Je prenais sur moi comme pas possible, je plantais mes ongles dans la paume de ma main au lieu de pousser un cri qui les ferait tous fuir. Je n'en pouvais plus et n'avais qu'une envie : me transformer en souris et quitter le lieu bondé de monde le plus rapidement possible. Je regrettais que sorcière et enchantements n'existent pas. Je regrettais que la bonne fée de Cendrillon n'apparaisse pas pour me sortir de ce merdier sans fin. J'étais une vraie poule mouillée, ce n'était un secret pour personne. Enfin, pour eux ça l'était. Ils ne me connaissaient ni d'Eve, ni d'Adam et le seul qui aurait pu me reconnaître semblait indifférent. Il ne s'agissait peut être pas de lui, Sarabi c'était peut être trompée. Comme une gamine, j'avais bu ses paroles, j'avais cru tout ce qu'elle m'avait dit mais n'était-ce pas le but de l'homme de donner de faux espoirs ? Alors que je croisais le regard d'Hayden, j'espérais qu'une lueur lui apparaisse, qu'il se souvienne de moi. J'étais égoïste parce que j'espérais des choses que je n'étais pas capable de lui offrir. Je ne me souvenais pas de lui et je n'avais aucun moyen de me souvenir de nous deux, notre enfance. Quand je pensais à mon insouciance, à mon enfance, je ne voyais que mes quatre sœurs. Quatre sœurs, aucun frère. Je lui fis rapidement part de mes craintes, mes craintes d'être inutile ou hideuse sur ses clichés. « Tu te débrouilles comme un chef, rassure-toi! Et puis c’est déjà très gentil de ta part de nous accorder un peu de ton temps! Je ne sais pas ce qu’on aurait fait sans toi » Un léger sourire se dessine sur mes lèvres, très léger parce que rien ne pourra me faire rire ou sourire à pleines dents aujourd'hui. La peur qui m'envahissait n'allait pas quitter mon corps en un clin d'oeil et ça, je le savais bien. Regardant rapidement à ma droite puis à ma gauche, je me rassura. Personne ne m'observait, personne n'allait m'agresser dans la minute. Il n'y avait qu'Hayden en face de moi et je ne le voyais pas me faire du mal après tout le mal qu'il se donnait pour me donner confiance en moi. Bon, il se lançait sur un chemin ardu mais qui ne tente rien n'a rien ? Après quelques secondes, je vois son regard se fixer et fais un pas en arrière, comme pour me protéger. « Si tu n’y vois pas d’inconvénients, on va faire une petite pause » Je secoue frénétiquement la tête de droite à gauche. Pas de problème pour moi, loin de là même. Alors qu'il se déplace vers une table, je balance mes bras d'avant en arrière pour faire bouger mes muscles et me dirige vers la table en question, tanguant sur mes talons hauts. «  Ça n'a rien à voir avec toi! Comme je te l’ai dit, tu te débrouilles comme une pro. C’est juste que tu me rappelles quelqu’un. Quelqu’un que je n’ai pas vu depuis plusieurs années et qui compte énormément pour moi. » Face à lui, je sens mon corps flancher légèrement. J'attrape rapidement une chaise et pose mes fesses dessus. Je suis encore plus blanche qu'en temps normal. « Ah.. si vous voulez, je peux partir si c'est trop douloureux pour vous... Ce n'est pas mon métier de toute façon alors ça ne me gènera pas ! » Ou peut être bien que si parce que c'est ma seule opportunité d'avoir le cœur net sur cet histoire et voilà que je me dégonfle une fois devant le jeune homme. « Désolé, je n’avais pas l’intention de t’embêter avec mes histoires. Laisse-moi cinq petites minutes et on s'y remet! » Le regardant, je bois une gorgée d'un verre d'eau présent sur la table et me lève. « D'accord » Léger sourire sur les lèvres, je me lève de ma chaise mais un peu trop vite. Les émotions me sont préjudiciables parce que je manque de m'étaler de tout mon long devant le regard de dizaines de personnes. Au lieu de ça, je m'écrase sur Hayden qui me retient à bout de bras. Me redressant, je le regarde légèrement et ôta rapidement mes talons. Honteuse, j'enfouis mon visage dans mes mains et commence à quitter le lieu où se trouve la table jusqu'au moment où je me rends compte que j'ai perdu mon collier. Je me retourne et le vois briller sur le sol. Hayden le ramasse et l'examine quelque secondes. « Je.. Désolée... Puis-je ? C'est un souvenir de mes parents. Enfin, je crois » Je ne sais même pas ce que ce pendentif représente si ce n'est ma réelle date de naissance et mon vrai prénom, Lucy.

bonjour, je ponds que de la merde :')

J'avais tout prévu. Dans ma petite tête, j'avais absolument tout prévu pour ma rencontre avec Hayden. J'avais pensé à tout ; faire semblant de le reconnaître et voir s'il me reconnaissait, s'il mettait un nom sur mon visage qui ne semblait pas avoir changé tant que ça depuis notre enfance. J'avais vu quelques photos chez Sarabi et depuis, je n'avais pas oublié cette image : deux paires de jumeaux inséparables, souriants et rieurs. Mais du jour au lendemain, tout avait changé. Sur une photo, j'avais vu le petit médaillon que le jeune Goodwin avait en main. J'avais vu ce médaillon et m'étais dit que tout ce qu'Ethan avait essayé de me rentrer dans le crâne pendant quatre ans était vrai. J'étais une petite fille kidnappée à ses dix ou onze ans, personne ne savait me le dire précisément. J'avais essayé de réfuter cette idée plus que ridicule mais lorsque je voyais son regard et son expression, je voyais bien que tout cela n'était pas qu'une pure invention de la part d'Ethan et de la famille de Sarabi. Tout cela était réel. Face au jeune homme, je n'osais plus bouger, plus dire un mot, rien. Je voulais juste voir s'il se souvenait de quelque chose. Peut être que lui aussi faisait un blocage avec cette partie de notre passé. Peut être qu'il m'avait oublié ; ou peut être pas... Je n'en savais trop rien et cela ne me plaisait guère. J'avais peur, vraiment peur. De quoi ? Tout simplement de trop en attendre et de n'avoir plus que mes yeux pour pleurer. Je ne pourrais pas m'en remettre, je le savais d'avance. J'étais trop fragile pour prendre un refus de la part de celui qui semblait être mon jumeau. J'aimerai tellement qu'il ait l'autre moitié du collier sur lui, histoire de les positionner l'un à côté de l'autre et de voir que tout cela n'est qu'une coïncidence. Je ne sais même pas si ce collier m'appartient. Je l'ai peut être trouvé quelque part... Je m'étais longuement répété cela mais, avec le temps et grâce aux clichés, j'avais revu ces moments avec Hayden, son visage rieur et notre complicité. Mes sœurs me manquaient aussi, mais c'était différent. Je ne savais même plus qui j'étais et qui je devais croire. J'écoutais le jeune homme et le regardais s'asseoir, collier en main. Je n'arrivais plus à bouger. Mes pieds commençaient à se rafraîchir puisqu'ils étaient nus à même le sol. Mon regard était fixé sur Hayden et je ne savais plus quoi dire ou quoi faire. Devais-je lui donner ma version des faits ou tout réfuter ? Il venait de confirmer que j'étais sa jumelle ! Enfin, que cette Lucy était sa jumelle. Déglutissant difficilement, je baisse la tête et dis, dans un souffle « Je m'appelle Lucy Cecilia Jagger, enfin je crois » Je parlais à voix basse, n'ayant guère envie que tout le monde me prenne pour une folle, ce que j'étais, autant le dire clairement et nettement. Je savais très bien qu'il y avait une chance sur deux pour qu'il me le dise à voix haute et j'étais prête à toute éventualité. Je le regardais et me posa sur une chaise. Posant mes chaussures sur le sol, je posa le collier sur la table et le regarda quelques longues secondes. « Je ne suis pas sûre de qui je suis en fait. Je ne me souviens de rien en ce qui concerne mon enfance. Mes souvenirs me ramènent vers mes douze ans à peu près, en Nouvelle Zélande, là où j'ai vécu jusqu'à mes dix huit ans avec mes cinq sœurs et mes parents, enfin ceux que je considère comme mes parents » Les mots étaient durs mais tellement vrais. Là voilà mon histoire ; j'étais une pauvre cloche, une fille sans identité qui ne savait pas exactement qui elle était. Je déglutis et joua quelque peu avec la chaîne en or. Je me souvenais la crise que j'avais piqué à Ethan lorsque j'avais trouvé le collier. Moi qui avait cru qu'il s'était trompé sur ma date de naissance... Il m'avait alors expliqué sa théorie, théorie que j'avais démenti de A à Z. J'aurai tellement aimé le croire plus rapidement, lui permettre d'enquêter un maximum avec moi. « Je ne savais pas que c'était ma date de naissance. Je pense que ma mère l'a glissé dans ma valise lorsque j'ai quitté la Nouvelle Zélande pour Lyon avec mon mari il y a quelques années. C'était peut être sa façon de me dire que je n'étais pas celle que je croyais être » Je sentis mes yeux me picoter, me brûler. Les larmes me montaient aux yeux mais je tentais de rester forte, je ne voulais pas pleurer, pas maintenant. « Je suis désolée de t'embêter avec ça. Tu dois me prendre pour une folle » lançais-je, dans un sanglot. C'était même sûre, il devait me prendre pour une grosse tarée et je ne pouvais pas lui en vouloir...