« T'es sure de vouloir le réveiller ? Laissons le comme ça.. Si le patron l'attrape, il se fera peut-être viré !» « Tu l'as entendu ? Il a dit qu'il va nous arracher la peau des fesses si on le réveil pas !» « Tu crois vraiment qu'il va le faire ? T'es con mec.. » «  Hmm.. ramen..ramen.. » « Oh merde, il se réveil là ! » « Sa copine s'appel Ramen, tu crois ? ». Je levai la tête doucement, les yeux a moitié fermés. Qui était ces deux cons là et qu'est-ce qu'il foutait dans ma chambre ? J'ouvris les yeux et pris environ une bonne dizaine de seconde pour distinguer le visage de.. et puis merde, on s'en fou de son nom. Il était tellement compliqué que j'oubliais à chaque fois. « QUOI? ». Je reculai d'un coup, tellement loin que je faillis tomber de ma chaise. Ce n'était pas possible.. Moi, avec lui ? Qu'est-ce qu'on avait foutu cette nuit ? Les yeux grands ouverts, je regardai autour de moi, me rendant compte que j'avais dormi au bureau, comme j'avais toujours eu l'habitude de le faire et ces deux clowns étaient sûrement venu me réveiller.. « Bien ça, les gars.. Vous pouvez sortir. », dis-je en baillant.. J'avais mal dormi la nuit dernière et j'allais faire de même cette nuit. Ce triple job allait me tuer un jour. Toujours entrain de courir à gauche et à droite pour vendre des conneries. J'avais vraiment l'impression d'être un gitan nomade des fois.. « Monsieur, est-ce que vous êtes libre tantôt ? », Ralph prit la parole. « Ca dépend de ce que tu vas me dire..». Vu sa tête, il devait sûrement pensé que je suis un enfoiré de taré. « On va tous aller manger ensemble ce soir.. On voulait vous inviter aussi. ». M'inviter ? Est-ce qu'ils m'invitaient parce qu'ils le voulaient ou parce qu'ils se sentaient obliger dû au fait que je suis leur chef ? Je baissai la tête sur mes feuilles vides où j'étais censé écrire un article. Un article sur quoi ? Je ne m'en rappelais même pas.. Du coin de l'oeil, je remarquai celui dont j'avais oublié le nom lui donné un coup de coude. Les employés du bureau ne m'avait jamais apprécié, surtout qu'après le jour où j'avais eu ma promotion, ils me regardaient tous de travers. Moi même j'aurais détesté un gars devenu journaliste en chef après seulement 2 semaines de boulot.. Mais ce n'était pas de ma faute si j'étais surdouée dans le domaine du lèche-botte. «  J'ai d'autres choses à faire ce soir.. Allez-y sans moi. », dis-je en leur faisant signe de sortir. Je ne voulais pas sentir leur regard hypocrite sur moi pendant toute la soirée.. Je pouvais aller manger tout seul. Lorsqu'ils furent sorti, je me levai pour m'approcher de la fenêtre, mettant la main sur mon front tandis qu'avec l'autre, j'attrapai la poignée pour ouvrir et respirer un peu. La tête me tournait et ce n'était pas normal. Il pleuvait beaucoup. Ce temps allait me déprimer encore plus.. Je fermai les yeux, me rappelant soudain de cette triste nuit de juillet où il pleuvait des cordes, lorsque mon frère jumeau était mort à ma place.. Je frissonai de tout mon corps, refermant la fenêtre pour aller chercher un parapluie car j'avais oublier le mien chez moi. Enfaite, je ne me rappelais même pas si j'en avais un. «  Ralph, t'aurais pas un parapluie pour moi ? », dis-je en sortant de mon bureau. « Tenez ! J'en ai pas besoin, on va aller en voiture tantôt. ». Oh que c'était sympa de sa part ! Lui aussi métrisait parfaitement l'art du léchage de cul. Je lui fis un petit sourire tout en tendant ma main pour attraper l'objet et je retournai ensuite dans mon bureau, me réassayant à ma place en jetant le parapluie sur le fauteuil à côté. Je pris l'un des articles se trouvant sur le coin de mon bureau que je devais vérifier avant de les faire imprimer. «Super Bowl: Volkswagen maintient une pub accusée d'être "raciste" ». Je parcourrai l'article des yeux sans vraiment lire. Que faisait Billy en ce moment ? J'avais un triste sentiment en moi.. Je pris mon téléphone et l'appelai une fois, deux fois, trois fois, toujours pas de réponse. Je décidai alors de laisser un message vocal lui demandant de me rappeler plus tard.

Le bureau commençait à se vider peu à peu. J'enfilai ma veste et chipota dans mon portefeuille pour prendre de l'argent, laissant mon sac et mes affaires car je voulais revenir juste après le diner, pour terminer mon travail. Je sortis, prenant bien soin de ne pas oublier le parapluie que Ralph m'avait prêté plus tôt et je fermai ensuite la porte de mon bureau à clé. Je me faufilai dans les rues du Downtown de Manatthan, passant le pont pour aller à Brooklyn, tout ça avec les écouteurs dans les oreilles, une main dans la poche, l'autre tenant le parapluie pour me protéger. Pourquoi à Brooklyn ? Sûrement parce'que Billy y habitait.. J'avançai lentement avant de m'arrêter devant un restaurant japonais. Mon ventre commença à gargouiller lorsque le bon odeur de la cuisine japonaise pénétra mon nez. Je rentrai alors à l'intérieur, décidé à bien manger jusqu'à en être dégouter ! « Oh ! Patron ! ». Oh non.. Qu'est-ce qu'ils foutaient là eux ? Tout le bureau y était.. «  J'ai un rendez-vous », dis-je en faisant un grand sourire. C'était la couille du siècle, bien sûr..

Je déposai le parapluie à l'entrée avant de prendre un ticket et de m'approcher du buffet. «  Mhmmm du riz.. Oh purée ça à l'air bon ! Je vais prendre quelques makis aussi.. et un peu de su...... ». Le regard posé sur le plateau de ma voisine, j'arrêtai de parler tout seul. Elle avait pris une bonne vingtaine de sushi et continuait à remplir son plateau. Cette petite, elle se prenait pour Hulk ? Elle avait pris tous les sushis du buffet.. Je ne pouvais pas attendre que les cuisiniers en mettent à nouveau ! «  T'as jamais vu de sushi ? », lui lançais-je tout en reprenant les sushis qu'elle avait mit sur son plateau. Je me permis de la tutoyer, car elle avait l'air bien plus jeune que moi. «  Faut en laisser pour les autres ! », dis-je en la regardant de travers, tournant les talons pour aller m'installer à ma place, accompagné de mon cher plateau que je commença à entamer tout doucement. Je commençai par le riz, comme j'eus toujours l'habitude de le faire. Une habitude qui avait toujours énervé ma mère.. Je n'avais jamais compris pourquoi d'ailleurs. Je pris un maki et commençai à tousser. Je devais manger plus lentement sinon j'allais mourir en avalant de travers ! Je tapai dans ma poitrine -musclée- plusieurs fois avant de boire de l'eau pour faire passer le tout, jetant des coups d'oeils vers la table de Ralph et compagnie tout en grimaçant. Ils étaient sûrement entrain de se foutre de ma gueule..

C'était quoi mon problème ces derniers temps ? A chaque fois que je mangeais un truc, j'échappais à la mort ! Même en avalant ma salive, je manquais de mourir en avalant de travers. Cette derniere habitude que je m'étais faite me rendait malade car je me tapais la honte à chaque fois. Je pris mon verre d'eau et en buvais tranquillement tout en lançant des regards vers la table de Ralph où ils se foutaient tous de moi, lorsque quelqu'un posa son plateau, ou plus tôt, jeta son plateau nerveusement devant le mien. Je tournai ma tête. Qu'est-ce que cette fille avaleuse de buffet me voulait encore ? Elle tira la chaise et s'assit devant moi. Je baissai la tête sur mon assiette, voyant ses baguettes attaquer mes sushis. Elle en attrapa un et se la mit en bouche, tout en entier. C'était impressionnant à quel point elle avait une grosse bouche ! On aurait dis un puits ! Un puits remplit de bon sushi.. « Mochiron, watashi wa sushi o shitteiru ! » Oh ouais ! C'était une japonaise en plus.. J'en rencontrais beaucoup, des japonaises complètement malades, ces derniers temps. Mais bien sûr, Chizuru était bien plus sexy que cette chose qui se trouvait devant moi. Elle me lança un regard de travers avant de me shipper mon verre pour boire mon eau. Le buffet était peut-être libre, mais mon eau pas! J'avais tellement horreur que l'on boive de mon verre même s'il m'arrivait de le faire aux autres.. Cette fille alors ! Elle n'avait aucun respect envers ses aînées alors qu'il faut toujours bien les traiter et être poli avec eux? Je lui lançai un regard de travers à mon tour avant de prendre un sushi en bouche. Même moi je n'arrivais pas à mettre le tout, comment faisait-elle, elle ? « Kore wa ishi de muryō no byuffe desu, anata wa sono kotoba o shitteiru ? », dit-elle en prenant son bol de riz. Je baissa la tête pour continuer à manger, réflechissant très vite à ce que j'allais lui répondre lorsqu'elle allait terminer de parler. Elle pensait vraiment rester à ma table pour manger ? Devais-je réellement la supporter sous tant de regard hypocrite ? Sûrement pas ! Autant crever ! Je voulus prendre la parole mais elle fut plus rapide que moi : « A part voler des sushis, vous savez faire quoi ? ». Je levai la tête. Elle savait donc parler une autre langue que le japonais.. Par contre, ce n'était pas à moi qu'elle adressait cette phrase. Je tournai la tête en direction de la table où Ralph et ses amis, entendant la petite, avaient directement arrêter de parler. Je ne pus m'empêcher de sourire mais effaçai très vite cette expression du visage. Enfin quelqu'un qui avait pu leur faire fermer leurs bouches. Par contre, cette personne, pouvait-elle arrêter de piquer mes sushis ? Je retournai alors la tête pour regarder cette demoiselle et répondre calmement : « Anata wa hazukashii jibun no koe de watashi no shita o dainashi ni shi nakatta no desu ka? », lui faisant une grimace, fière de ma réplique. Heureusement que mon père m'avait forcé à apprendre le japonais lorsque j'étais jeune, sinon, à l'heure qu'il est, j'aurais sûrement regarder cette fille comme un débile profond me demandant désespérément ce qu'elle raconte..

Je mis mes coudes sur la table, prenant mon verre en main lorsque je me rappelai soudain qu'elle en avait bu plus tôt tout en me pétant les tympans à propos de ce que j'avais fait au buffet. Lui lançant un regard toujours de travers: « Anata no ashi de watashi no nomimono ni te o fure te i masen! Anata wa sore ga muryō no byuffe da toyuu riyū dake de watashi wa byuffe o tabe te morao u to omotta koto ga ari masu ka? Monsutā ga hyōji sare masu ? Haruku? », dis-je d'un ton le plus calme possible, d'un air interrogatif, les yeux plissés, avec un petit sourire hypocrite aux lèvres. J'entendais quelqu'un rire juste derrière moi, je me retournai alors pour regarder. Le serveur n'avait apparemment pas pu se retenir de rire après ce que j'avais dis mais il fila vite dans la cuisine avant que cette folle ne lui dise quelque chose. Est-ce qu'elle attaquait tout le monde comme ça ? Ralph et les autres avaient recommencés à faire du boucan à la table à côté. J'aurais tellement aimé les étrangler.. Pourquoi est-ce que mes pieds m'avaient conduit ici? N'y avait-il pas d'autre restaurant japonais à New York? « Vous avez finis de rire comme des cons? On s'entend plus là! », j'avais assez mal à la tête comme ça!

Spoiler:

Cette fille alors ! Où est-ce qu'elle s'était fait éduquée ? Qui était-elle pour me traiter de tête de bite ? Plus beau que moi, elle n'avait sûrement pas vu dans sa vie d'engloutisseuse de buffet.. Si elle passait son temps à manger comme ça, elle n'avait sûrement jamais sorti sa tête des assiettes ou des casseroles. Genre, son bol de riz était plus beau que moi ? Je crois pas non ! Sa voix me donnait envie de vomir sur ses sushis tellement qu'elle était aiguë.. Et puis, elle s'était déjà vu dans un miroir ? Moi, tête de bite ? Elle, face de vagin alors ! Non mais n'importe quoi. La regardant de travers, j'attendis qu'elle me réponde à ma deuxième réplique mais elle ne me fit pas attendre longtemps.. Cette fille ne savait décidément pas se taire. « Mazu, yari tai koto wa, anata ga no yoi sushi o sawatte ki ta ! Soshite, watashi wa watashi ga nozomu subete o taberu! watashi wa jū jikan ijō irai no mono o tabe te i nai ! Dakara watashi wa kūfuku datta. īe, watashi wa ue te iru ! ». Haha, la bonne blague. Comme si c'était la mort de ne pas manger pendant dix heures.. Qu'est-ce qu'elle allait faire en pleine famine alors ? Entre des millions de personnes, elle aurait sûrement été la première à donner l'âme ! L'imaginant perdre la tête au beau milieu d'un désert gastronomique, je ne pus m'empêcher de sourire bêtement pendant plus de deux minutes. Me secouant la tête, je remarquai qu'elle n'était pas là. Où est-ce qu'elle était parti ? Elle était sûrement allé chercher à manger.. Mais impossible, son plateau était toujours posé devant moi. Mais c'est vrai qu'elle aurait très bien pu utiliser sa bouche comme plateau, tellement que celle-ci est grosse.. Non ? Haha. La sale vision.. Je tournai lentement la tête pour voir où elle était partie. La voyant arriver avec une carafe en main, je me remis à manger pour qu'elle ne puisse me voir la chercher des yeux. Elle aurait pu croire que je m'interessais à elle ou a son derrière quoi.. La honte ! Reprenant mon bol de riz en main, je ne pus m'empêcher d'exprimer mon contentement en prenant une expression de bonheur. Pourquoi ces riz me parraissaient aussi délicieuse ? Je n'avais jamais mangé une chose pareille avant.. Misstinguette vint alors se rasseoir à table avant de me dire « Dis-moi, l’inconnu, ce groupe de personne, tu les connais ? Non parce que dans trois secondes, l’un d’eux va recevoir la carafe dans la gueule. ». Mon prénom était devenu l'inconnu. Cela faisait presque une semaine qu'a chaque rencontre on m'appelait l'inconnu.. Fallait que je l'adopte bordel. Au moins, si je m'appelais réellement comme ça, ils auraient moins ris qu'en entendant Edouard.. Parcequ'il est vrai qu'avec la tête d'asiat que j'ai, Edouard ça fait un neuneu, même si je ne m'appelais pas comme ça réellement. Mais Ian n'est pas mieux non plus.. Bordel, où est-ce que mes parents étaient parti chercher ces prénoms ? Ils avaient toujours été un handicap pour mon frère et moi.. En tout cas, si elle le voulait réellement, elle pouvait aller cogner qui la personne qu'elle désire à la table à côté, je n'allais pas la retenir. Je l'aurais même aidé d'ailleurs. Sur ces pensées, je vis la petite se lever avec son verre d'eau en main, jetant alors le contenu du verre sur leur figure.« Le prochain qui rit ou qui fait chier, c’est pas l’eau mais mon poing qu’il se prend ! Compris bande de looser ? ». Oula.. Elle ne rigolait pas du tout, elle ! Mais elle ne leur faisait sûrement pas peur avec sa petite taille. Me retenant de rire, je fuis ma tête dans mon assiette avant de remarquer qu'il ne me restait que deux sushis. J'en perdai le sourire. Je les mis alors dans ma bouche avant que haruku ne puisse les voler aussi. Essayant de mâcher le plus vite possible, je me ralentissais encore plus. J'avais réussi à tout faire dans la vie.. Vraiment tout. Rien ne m'était difficile. Je pouvais même tuer deux, trois, cinq personnes en même temps.. Mais manger deux sushis en même temps m'étaient impossible. J'avais sûrement l'air con avec ma tête. Cachant mon visage avec ma main, je l'entendai dire « Sinon moi c’est Nanami. Je viens de Kamagura vers Tokyo, et toi ? ». Nanami ? C'était original comme prénom.. Par contre, Kamagura, non, je ne connaissais pas. Elle s'était rassise à sa place et ne me regardait pas, mangeant son riz à la hâte. Ouf de ouf ! Pour une fois, le fait qu'elle soit aussi goulaffe, me servait à quelque chose. Mais celà faisait déjà plus d'une minute que je ne lui avais pas répondu, étant toujours entrain de mâcher. J'en avais marre enfaite, j'avais plus envie de cracher que d'avaler tellement que c'était fatiguant. Comme faisait les vaches, sérieusement ? N'ayant pas le temps de me remplir le verre d'eau, je pris le sien et en bus. La voyant me regarder, j'avalai enfin les sushis avant de taper mon torse de mon poing fermé, essayant de faire en sorte qu'ils ne bloquent pas dans mon œsophage. «  Moi c'est tête de bite, je viens d'une planète de gens qui ne savent pas ce que c'est qu'un buffet. », dis-je en la regardant en coin, sous-entendant que j'étais vexé. Prenant un air plus sérieux, je répondai : «  Sinon, tu peux m'appeler Edouard.. Et pitié ne fais pas de commentaire. », dis-je. Même si j'étais habitué qu'on se moque de ce prénom, ça me faisait toujours un pincement au coeur, sachant que c'était celui de mon frère.. Bordel, je ne faisais que penser à lui pendant les repas, sûrement dû au fait qu'il cuisinait comme un dieu. «  Et j'suis pas enchanté du tout de faire ta connaissance » Haha. Tournant la tête vers la table de Ralph, je remarquai qu'ils s'étaient tous calmer. Elle était forte quand même, de les avoir fait peur ainsi. Moi même qui était leur chef, je n'avais jamais pu leur faire fermer leur gueule ainsi. Par contre, j'étais sûre qu'à partir d'aujourd'hui, les bruits allaient courir partout au bureau. Moi qui ne connaissait pas cette fille, je devais maintenant combattre les rumeurs que les gens allaient dire sur nous.. Voyant le cuisinier remettre des sushis au buffet grâce au miroir se trouvant derrière Nanami, je me levai d'un coup pour en chercher. A la moitié du chemin, je me rendai compte qu'enfaite, j'avais oublié de prendre mon plateau avec moi. Faisant demi-tour pour aller le chercher, je lançai un regard vers Nanami. Il fallait que je fasse comme si derien était.. Elle ne devait absolument pas savoir que j'étais un débile profond. Déposant le plateau devant le buffet, je commencai alors à contempler les plats comme s'ils étaient de pure chef-d'oeuvre. Cette fille avec son appétit de baleine m'avait donné envie de manger comme un taré. Ni un, ni deux, mais 20. Je pris exactement 20 sushis, sachant qu'elle allait les manger avec moi. Je ne pus m'empêcher de prendre un bol de soupe et de le renifler. Hmm soupe aux carottes.. Même si je n'aimais pas les carottes, la soupe devait être bonne vu son odeur. Revenant à table avec mon plateau, je le déposai sur la table avant de repartir chercher le deuxième, car oui, il y en avait un deuxième remplit de makis, dumplings et j'en passe. Poussant le plateau de Nanami pour mettre le deuxième à la place, je me rassis à table avant d'attaquer la soupe aux carottes. «  Mange au lieu de me matter », dis-je le nez dans mon bol, en sentant un regard sur moi.

Je ne sais pour quelle raison, je me sentais quelque peu mal après lui avoir dit que je n'étais pas enchanté de faire sa connaissance. C'était assez mal poli. Même si elle était plus petite que moi, je devais la respecter, si je ne le faisais pas, comment l'obliger à le faire elle ? Elle avait quelque peu raison de m'insulter de tête de bite. J'avais sûrement une mine horrible tellement que j'étais énervé à cause du groupe de Ralph et le reste du boulot à terminer au bureau. J'en avais marre en faite, de ne pas pouvoir dormir. Au début, je pensais être assez fort pour faire trois boulots, mais non, je n'en pouvais plus. S'en était assez maitenant. Chaque matin, je me reveillais avec le morale a zero. Vingt mille boulot à faire, plusieurs sales têtes à supporter.. Ca me soulait grave. Je n'avais même plus le temps de manger convenablement meme si, a vrai dire, je ne mangeais déjà pas beaucoup. Lorsque Billy m'avait annoncé qu'elle avait perdu son bébé quelques jours après que mon frère soit mort, j'avais été tellement bouleversé que je n'arrivais même plus à manger comme avant. Un bébé.. C'était ce que j'avais voulu le plus au monde. Sûrement la seule chose qui aurait fait que j'aurais quitté cette triple vie et boulots à la con. J'aurais tellement aimé que ce bébé soit ma seule raison de vivre. Dieu en avait décidé autrement. Non seulement, il m'avait pris mon frère, mais aussi ma femme et mon bébé. Tout ça par ma faute. Je payais pour tout ce que j'avais fait, tous les gens que j'avais tué. Qui sait, il y avait peut-être des innocents entre eux ? Je ne faisais que suivre les ordres que l'on me donnait sans vraiment faire des recherches sur mes victimes.. En fait, j'étais con. Non pardon, je suis con. Et je le resterai sûrement toute ma vie. Tous ces évenements m'avaient tellement bouversés que j'étais devenu, en quelque sorte, un gros bébé. Enfaite, je pleurais plus facilement par rapport à avant, je faisais moins l'imbécile et surtout, je me vexais vite. Je ne sais pas, c'était devenue une habitude. Je detestais simplement le fait que l'on me traite de tout et n'importe quoi. « Dis donc, t’es pire qu’une nana toi ! Tu te vexes vachement vite en fait ! Edouardette la fille qui se vexe vite. Sinon, à part ça… à part le fait que tes parents aient été horribles avec toi de t’appeler Edouard, tu n’as pas un prénom plus… Asiatique ? Non sinon je te rebaptise moi, sans aucun souci. Je trouverai un beau prénom japonais pour toi. Oui Japonais, je suis japonaise je ne vais pas te donner du chinois, du coréen, ou du Viet namiens ou autre. » Comment appelerais-je son comportement depuis mon arrivée ici ? Des gouttes oui.. Et moi, je suis le vase. Exactement. Et si je ne me levais pas tout de suite, j'allais sûrement lui pointer mon flingue a la gueule car la vase allait bientôt déborder. Je l'avais pourtant demandé de ne pas faire de commentaire sur mon prénom ou plutot, sur le prénom de mon frère. C'était le seul souvenir qu'il m'avait laissé à son départ ; son prénom.. Son identité. Elle ne pouvait pas se moquer de ça. Ca me tenait tellement à coeur.. A part le gout de ses cupcakes à mes lèvres et ses papiers, je n'avais rien de mon frère. Ah oui, la même tête aussi.. Right, j'avais oublié qu'on était jumeau. Il m'arrivait souvent d'éviter les miroirs car quand je m'y regardais, je voyais mon grand-frère et commençait à pleurer comme jamais. Je detestais ma tête, même si je donnais aux gens cette impression d'autokiffage. Voyant alors le cuisinier remplir le buffet à nouveau, je me levai pour prendre de la nourriture en plus. Revenant avec deux plateaux, je commençai à boire ma soupe tout en sentant un regard posé sur moi. Lui demandant alors d'arrêter de me matter, je continuais à boire sans vraiment faire attention à elle. Sa présence me dérangeait quelque peu.. Mais je devais faire avec, par pure politesse, même si au fond, je la tretais de tous les noms, dans ma tête ! Espece de phoque. « Si je te matais, je n’aurai plus d’appétit, ne soit donc pas vaniteux ! » . Souriant faiblement, je compris qu'enfaite, elle me ressemblait quelque peu. Ses remarques, sa façon d'être. On était pareil, de vrais cons. Je n'arrivais même plus à m'arrêter de manger. Qu'est-ce qui m'était arrivé en l'espace de quelques minutes ? A croire que moi, en la mattant, je retrouvais l'appétit.. Je ne machais même pas ma nourriture. « Bon sinon, Edouard aux mains d’argent. Que fais-tu dans la vie ? Et quelle est donc cette planète d’où tu viens qui ne … connait pas les buffets. Ça existe une planète qui ne connait pas les buffets ? ». Acquiesçant d'un signe de tête pour répondre à sa question sur les buffets, je remplis mon verre d'eau et en but un peu avant de la regarder manger à mon tour. Depuis la tantôt, c'était elle qui me regardait comme si j'étais un chef d'oeuvre, à mon tour de l'énerver avec mon regard. M'essuyant la bouche, je m'assis confortablement, posant un bras sur le bord de la table, les fesses au bout de la chaise, position je m'en foutiste. « Tu peux m'appeler Rui, si Edouard ne te plaît pas..  Je suis français.», dis-je en souriant faiblement avant de regarder mon plateau avec envie. Me redressant, je recommençai à manger avant de tourner faiblement la tête et regarder Ralph d'une expression what the fuckesque. Qu'est-ce qu'ils avaient à nous regarder là ? On avait un truc sur la gueule ? On était moche ? Ou ils étaient perturbés et voulaient tous se faire renvoyer. Déposant ma fourchette sur la table en usant de toutes mes forces, j'attendai d'avaler pour parler tout en lançant un regard noir vers eux. Soupirant ensuite, je pris la parole, séparant chaque mot et syllabe pour parraître un peu plus menaçant. « Si.. Vous continuez à parler à voix haute et à nous lancer des regards de ce genre.. », tournant la tête vers le gars qui s'était fait tremper par Mei, je le fixai un long moment avant de continuer : «... vous serrez tous renvoyé. Tous, sans exceptions. ». Si ça ne tenait qu'a moi, j'aurais surement déjà sorti mon flingue et tiré sur eux. Oui, je l'avais sur moi, mon flingue.. J'avais quelque chose à faire avant de retourner au boulot. Plongeant ma tête dans mon assiette après les avoir longuement regardé, enervé comme jamais, je repris ma fourchette, tremblant de colère. S'en était trop avec eux, ils me faisaient chier des briques depuis mon arrivé à New York. Ils étaient raciste, mal polis, chiant, simplement insupportables. Je devais boire de l'alcool pour me calmer. « Arrête de piquer mes sushis toi. », dis-je d'un ton ferme mais calme. A vrai dire, heureusement qu'elle était là. J'aurais mitraillé tout le restaurant sinon, sérieux. Piquant un dumpling du plateau que j'avais mi devant elle, je le mis entierement dans la bouche avant de commencer à macher. Oh non, je n'y arrivais pas. Voyant Nanami se préparer pour repiquer un sushi, je pointai son front de mon index pour l'empêcher d'en prendre un. Heureusement que mes bras étaient long. Elle n'arrivait même pas a les atteindre, avec ses petits bras et mains. Le pire, c'est qu'elle luttait encore, mais tout le monde sait qu'un simple doigt sur le front peu controler et retenir une personne à sa place.. Retirant mon doigt avant de terminer à macher, je rigolai en voyant la tête qu'elle me tirait. « Fait pas cette tete, je vais presque croire que t'es mignonne. ». On se taquinait entre nous et je trouvais ça super pour une première rencontre. « Je ne crois pas que tu ai besoin de savoir plus sur moi.. Sauf si tu t'interesse à moi. », dis-je en faisant un sourire moqueur.  

« Rui, c’est très beau comme prénom, je crois que c’est l’un des prénoms japonais que j’aime le plus, de pour sa prononciation. Le fait que l’on roule bien le r pour le prononcer. Edouard est beau aussi mais… ça fait bizarre pour un asiatique tu ne trouves pas ? Alors, je vais t’appeler Rui. C’est ton second prénom ? ». Acquiesçant d'un signe de tête pour répondre à sa question, je continuai à manger. Maintenant qu'elle le disait, c'était vrai que mon second prénom n'était pas si mal que ça. Fin, c'était surtout le second prénom de mon frère jumeau.. Nos parents lui avaient donné les prénoms de nos deux grand-pères. L'un Edouard, l'autre Rui. Moi pour ma part, je ne pouvais même pas dire d'où ils avaient sorti le ''Ian''. C'était assez bizarre quand même.. Avait-ils su, dès ma naissance, que j'allais être une honte pour leur famille et avait décidé de me donner un prénom n'ayant aucun rapport avec eux ? Je ne savais pas trop. Si cette idée me venait plus tôt à l'esprit, je leurs aurais demandé. Maintenant, je ne pouvais plus aller leur demander ça. Celà faisait plus d'un an, peut-être deux, que je n'avais pas vu mes parents. Leur Edouard adoré était mort à ma place mais eux pensaient que celui qui était mort était Ian, moi. Si je n'avais pas changé d'identité et leurs avais dis la vérité, ils auraient fait quoi à part me traiter d'enfoiré ? Depuis ma plus tendre enfance, ma mère ne m'aimait pas et elle ne se serait sûrement pas retenu de me le cracher à la figure le jour de la mort du sois-disant Ian.. J'étais une erreur pour elle. Elle ne m'avait jamais pris dans ses bras comme elle l'avait fait à Ed.. Si je retournais à Marseille, j'étais presque sûre qu'elle allait deviner la vérité toute seule et comprendre que je n'étais pas son Edouard à elle. Déposant bruyamment ma fourchette, j'agressai Ralph et sa bande de nigauds qui était trop cucul la praline à mon gôut, même pire que d'habitude. C'était sûrement dû au fait que l'on était pas au boulot qu'ils me traitaient comme ça.. Je restais quand même leur chef, merde ! Un peu de respect.. « Tu manques cruellement d’autorité, t’es au courant ? Ils te dénigrent, cause une honte sur ton entreprise en faisant les cons dans ce restaurant, moi si j’étais à ta place et que j’avais le pouvoir de les licencier… Je le ferai. Au moins un, pour montrer qui est le papa dans l’histoire ! ». Non mais de quoi je me mêle ? Elle aussi, elle était bien tranquille et se permettait même de me dire quoi faire en piquant mes sushis.. Continuant à manger, je posai soudain mon doigt sur son front pour l'empêcher de prendre à nouveau dans mon assiette. Elle se croyait chez tonton boulet ou quoi ? J'étais pire qu'oncle picsou ! Mais plus dans le domaine de la nourriture.. Lui, c'est l'argent qu'il ne partageait pas et était radin comme un pied. A vrai dire, je l'étais aussi pour l'argent.. Mais juste un peu, hein. Même si je n'en avais pas l'air, j'étais assez riche grâce à mes trois boulots. Quand je devais tuer quelqu'un, je recevais plus de 100.000 dollars.. Mais cela faisait environ 6 mois que je n'avais plus reçu d'ordre de tuer quelqu'un et l'argent allait bientôt commencer à me manquer. Retirant mon doigt, je continuai à manger tranquillement, buvant un peu de ma soupe avant de mordre encore un sushi. « Rui, j’ai une question… sincèrement, est-ce que tu me trouves belle ? Mignonne ? Fin, tu peux me dire que tu me trouves laide si c’est le cas à tes yeux hein. Je veux juste de la sincérité, s’il te plait. ». Manquant d'avaler de travers, je plissai les yeux pour pouvoir avaler ce que j'avais dans la bouche correctement. Toussotant en tapant dans mon torse, je levai enfin le regard vers elle. Laide ? Non, elle ne l'était pas.. Je pouvais très bien la traiter de laideronne, mais ce serait juste pour la faire chier alors, car non, elle n'était pas moche du tout. Son petit nez telle une noisette, ses petits yeux en amandes, ses lèvres à la fois fines et pulpeuses.. Tous allaient bien ensemble. Ce que j'aimais dans tous ça était le petit grain de beauté qu'elle avait au bout de son nez.. Je le trouvais mignon comme tout. Mais j'étais presque sûre que si je lui disais tout ça comme ça, elle allait prendre la grosse tête donc il vallait mieux que je me taises. En plus, je n'avais pas l'habitude de complimenter les gens, alors.. Mâchant lentement, j'avalai avant de lui faire un petit sourire. Pourquoi voulait-elle que je réponde à sa question ? Pourquoi moi ? Ce qui me parraissait beau à moi pouvait très bien parraitre laid à quelqu'un d'autre. Faisant un non de la tête, je pris la parole: «Tu n'as pas besoin de me poser une telle question.. Surtout pas une belle fille comme toi.. », répondis-je avant de la voir se lever pour aller chercher à manger. Elle n'avait pas assez avec tout ce que j'avais apporté à table ? Baissant la tête je pris un dumpling à nouveau pour le mettre en entier dans ma bouche. Me forçant à macher comme il se devait, je la vis se rasseoir devant moi, posant son assiette au milieu de la table. Comme je l'empechais d'en prendre dans mon assiette, elle était parti se chercher des sushis. Donc, elle était plus du genre à faire ce qui était plus facile.. C'est à dire, qu'elle n'aimait pas la guerre et préferait se retirer. Oui, prendre des sushis dans mon assiette était me faire la guerre ! « Moi je suis éditrice en manga, je traduis des mangas tous les jours… Et ça me plait, même si au début quand j’ai fait mes études je voulais éditer des romans spécifiques au Japon. Mais ici, on publie rarement de roman japonais. ». Editrice en manga.. On avait à peu près le même job.. Moi de mon côté, je devais traduire des articles ou corriger celles que mes employés écrivaient pour ensuite les publier dans nos journaux. Ce n'était pas un métier facile même si la plupart du temps, je demandais aux autres de faire mon boulot. Des mangas, je n'en avais jamais lu. Sérieusement ! Je manquais de temps pour ça.. Et c'est normal que les romans japonais se publient au Japon. Elle n'était pas au courant du fait qu'ils étaient japonais ? Pourtant le nom indiquait bien : roman JAPONAIS.. Ahlala. Secouant la tête d'un air désespéré, je bus un peu d'eau avant de prendre l'une des brochettes de viandes qu'elle venait d'apporter. Elles avaient l'air bonnes ces brochettes ! « Moi je suis chef journaliste.. C'est pas si difficile que ça comme travail mais il y a certaines personnes qui me rendent la vie dure au boulot.. », dis-je en tournant mon regard vers la bande à côté. Ils étaient calme maintenant et mangaient en silence. Je ne pouvais pas les licencier, non et ils étaient au courant de ça.. Je devais toujours demander l'avis du grand patron ! Mais lui m'adorait et disait oui pour tout ce que je lui demandais donc il était fort probable que je puisses les renvoyer, ce pourquoi ils restaient silencieux comme ds agneaux. J'étais même d'accord à faire tout le boulot moi même en renvoyant tout le peuple ! Tirant sur la brochette, je pris un bout de viande avant de le mettre dans ma bouche. Elle était assez dure, quand même et j'avais du mal à la macher. Ca me coupait presque l'appétit ! Posant la brochette d'un coup sec dans mon assiette, je pris un sushi, le dernier qui me restait dans mon assiette et ça tombait bien car je n'avais plus très fin maintenant. J'avais quelque chose à faire avant de retourner au boulot et y penser me donnait envie de vomir. A vrai dire, rencontrer des voyous complètement malade pour leur filer de la drogue n'était pas un job de tout repos et j'avais même pris mon flingue pour pouvoir me protéger au cas où ils voudraient m'attaquer pour prendre la drogue sans me payer.. Passant ma main dans mon dos, je verifiai si cet objet qui faisait peur à tant de monde était bien là, à sa place. « Je vais me laver les mains et je me casses. », dis-je en me levant. Prenant la direction du lavabo, je lavai mes mains avant d'aller faire pipi et revenir me laver les mains. C'était ce que je faisais toujours. L'hygiène était primordial pour un type comme moi ! Revenant à table, je me rassis pour je ne sais quelle raison. J'avais du mal à la quitter, enfaite.. Mon corps me disait de rester. « Tu comptes manger encore longtemps ? Sinon on peut.. Hmm.. », détournant le regard, je buguai un long moment avant de dire : «...aller boire un verre ? J'ai un peu de temps à perdre et je me suis dis que le perdre avec toi serait cool.». Croisant mes bras contre mon torse, je la contemplai un long moment sans rien dire.. Pour la première fois de ma vie, je demandais à une fille autre que Billy d'aller boire un verre avec moi. Me détendre avant le dure boulot qui m'attendait allait sûrement me faire du bien..