Depuis qu’elle avait accouché, Bonnie était un peu déprimée. Si elle était certaine d’avoir pris la bonne décision pour sa fille en la faisant adopter par un couple stable qui lui apporterait tout l’amour nécessaire, elle n’était pas sure que ce soit la bonne pour elle. Bien sûr, au départ, quand la nouvelle était tombée, elle ne s’était pas imaginée pouvoir être mère et s’occuper d’un enfant en plus d’elle-même. C’était hors de question qu’elle le garde. Cependant, elle n’avait pas voulu adopter. Elle le ferait adopter. Elle était restée sur cette idée pendant neuf mois et n’avait commencé à regretter que quelques jours avant l’échéance. Et depuis, elle se sentait mal. Heureusement qu’elle avait Lynch et Sweva à ses côtés. Cette dernière se révélait être un appui formidable, la péruvienne avait toujours les meilleures idées pour lui changer l’esprit justement. Elle commençait à aller mieux grâce à elle et Grey’s Anatomy. La jeune femme avait d’ailleurs proposé à son amie de sortir. L’américaine avait encore besoin de se changer les idées. Elle allait donc une fois de plus délaisser son petit-ami, mais après tout, Sweva était son premier amour, elle avait la priorité.

Bonnie n’était pas sortie en boite depuis un bon moment. Comme elle avait ressemblé à une baleine pendant à peu près six mois, elle n’avait pas eu le courage de sortir ainsi. C’est qu’elle avait eu du mal à se trainer… Puis elle ne voulait pas risquer de donner le mal de mer à son bébé en se dandinant sur une piste de danse. Aussi, elle n’aimait pas ne pas boire lors d’une soirée, et voir toutes ces jeunes femmes pas enceintes boire et danser n’aurait fait que la dégouter encore plus. Mais là, elle pourrait en profiter pleinement. Elle serait surement un peu rouillée au début, mais boire et faire la fête ça ne devait pas s’oublier si facilement, c’était comme le vélo.

En avance, la jeune femme avait commandé une bouteille de champagne – c’était sa boisson préférée – et plusieurs shots de vodka. Il ne manquait que Sweva en fait. Bonnie lui avait donné rendez-vous vers vingt-trois heures, elle avait encore le temps d’arriver. L’américaine buvait tranquillement et observait tout autour d’elle. Il y avait pas mal de monde, surtout des jeunes de son âge. Un homme était venu s’assoir en face d’elle à un moment donné. Sans gêne, plutôt dégueulasse, il ne semblait pas savoir s’y prendre mais restait dans l’illusion que si. Pauvre de lui. Tomber sur Bonnie était la pire chose qui puisse lui arriver : elle n’aurait aucune pitié à l’écraser comme le vulgaire insecte qu’il était pour elle. Seulement, il ne semblait pas vouloir la laisser tranquille. Sadomasochiste much ? La jeune femme se contentait donc de boire en essayant de l’ignorer. Peut-être que Sweva réussirait à le faire dégager, elle ? « Ah, Sweva ! » s’écria Bonnie avec un grand sourire, essayant de se faire entendre malgré la musique. Elle se leva et prit son amie dans ses bras. « Tu tombes bien, j’avais besoin d’aide pour me débarrasser de ce cloporte. » Elle désigna l’homme sa coupe. « Tu m’aimes hein, tu veux bien m’aider ? »

Après avoir changé trois fois de tenues, comme c'était le cas à chaque fois qu'elle devait sortir, elle se décida finalement sur une robe qui lui arrivait à mi-cuisses. Elle finit de se maquiller et de se préparer, et une fois qu'elle était sûre d'être assez belle pour sa Bobo chérie, elle quitta son appartement. Ça faisait longtemps qu'elles n'avaient pas fait une soirée entre filles – peut-être une semaine, ou deux, ce qui était déjà beaucoup trop. Tout le temps qu'elle passait loin de sa meilleure amie était gâché de toute manière. Elle seule savait vraiment lui remonter le moral et elle savait que jamais elle ne s’ennuierait en sa compagnie. Ou alors elles s'ennuyaient ensembles, ce qui était tout de suite beaucoup moins ennuyant.
Elle était assez rapidement arrivée à la boîte de nuit et après quelques instants à chercher son amie, elle finit par la repérer. « Ah, Sweva ! » « Bonnie-chérie ! » Elle avait déjà ouvert les bras pour la serrer contre elle, toute contente de voir sa meilleure amie. « Tu tombes bien, j’avais besoin d’aide pour me débarrasser de ce cloporte. » Sweva dévisagea le jeune homme qui se tenait à côté de Bonnie, ou pour ainsi dire collé à elle. Y en a ils ne se gênaient vraiment pas... Elle le regarda quelques secondes en fronçant les sourcils avant de faire une petite grimace en tirant la langue. « Tu m’aimes hein, tu veux bien m’aider ? » Elle tourna à nouveau son regard vers son amie avant de sourire malicieusement. « Bien sûr, on ne touche pas à ma Bobo. » Elle hocha la tête de droite à gauche en même temps pour appuyer ses propos. Elle pouvait être très jalouse. Elle tolérait déjà à peine qu'elle la trompe avec Lynch – si elle n'avait pas de nouvelles de lui depuis longtemps c'était sûrement parce qu'il avait trop peur que Sweva lui casse la figure – mais Bobo l'aimait alors Sweva avait donné sa bénédiction. Même si elle surveillait quand même tout ça de très près. Elle se tourna donc vers le jeune homme, ayant passé un bras dans le dos de Bonnie dans le même temps. « Alors comme ça vous avez essayé de draguer ma copine ! S'exclama-t-elle. C'est ma femme, vous ne la touchez pas ou vous risquez d'avoir des problèmes... » Elle avait dit ça sur un air de copine très jalouse et très fâchée pour être très crédible. Après, elle n'était pas sûre d'avoir l'air très menaçante mais elle pouvait toujours essayer.

Bonnie n’avait jamais été tendre avec ses semblables. Elle avait toujours estimé qu’ils lui étaient inférieurs et qu’elle n’avait aucune raison de perdre son temps avec le petit peuple si elle n’y gagnait rien. Elle n’avait donc jamais peur de dire ses quatre vérités à une personne qui la dérangeait. Se faire détester ne la dérangeait pas, au moins elle inspirait quelque chose et n’était pas invisible. Elle avait très tôt appris qu’on ne la respecterait pas si elle était trop gentille, surtout dans le milieu et au poste auquel elle était destinée à travailler.

Pour le coup, l’homme qui s’était incrusté à sa table n’avait vraiment pas eu de chance. De toutes les filles présentes dans le bar et assises seules, il avait fallu qu’il tombe sur la pire de toute. Celle qui ne ferait qu’une bouchée de lui, celle qui lui ferait regretter d’être venu au monde. Si elle s’était adoucie, elle savait encore comment fonctionnait la méchanceté gratuite. C’était comme le vélo, ça ne s’oubliait pas vraiment facilement. Comme il ne se montrait pas trop entreprenant pour le moment, elle se contentait d’essayer de l’ignorer. Ce n’était pas évident parce qu’elle n’arrivait pas à le sortir de son champ de vision. Tant qu’il n’agissait pas et que Sweva n’était pas là, il ne la dérangeait pas tant que ça au final. En revanche, quand la péruvienne arriverait, il allait falloir qu’il décampe vite fait bien fait. Bonnie tenait à son intimité quand elle était avec sa meilleure amie.

Les deux jeunes femmes ne s’étaient pas vues depuis trop longtemps à son gout (une semaine, voire deux maximum, une éternité !) et c’était une torture que de ne pas la voir. L’américaine ne pouvait pas vivre sans Sweva, elle était son oxygène, sa came, l’amour de sa vie. Blague à part, elle était l’une des seules amies de la jeune femme, une des seules qu’elle faisait passer avant elle-même. Quand celle-ci arriva, Bonnie se dépêcha de lui sauter dessus et de l’appeler à la rescousse. « Bien sûr, on ne touche pas à ma Bobo. » L’intéressée lui en fut immédiatement reconnaissante et planta un baiser sur sa joue pour la remercier. Sweva passa ensuite un bras et Bonnie se profita pour se resserrer contre elle. « Alors comme ça vous avez essayé de draguer ma copine ! C'est ma femme, vous ne la touchez pas ou vous risquez d'avoir des problèmes... » L’américaine hocha vivement la tête pour confirmer ces propos. Elle fit ensuite aller son regard des pieds à la tête de l’homme. « Elle est très très très jalouse. Si j’étais vous je partirais en courant tout de suite, elle peut être très violente quand on touche à quelque chose qui lui appartient. Ce serait dommage qu’on trouve votre corps dans l’Hudson, attaché à une pierre ou disséminé dans plusieurs endroits de la ville… Ce n’est pas ce que vous voulez, hein ? » dit-elle en secouant la tête doucement, le regardant avec un air qui signifiait qu’elle le prenait vraiment pour un imbécile. L’homme, visiblement alcoolisé, se mit à rire puis termina sa boisson d’une traite. « T’es drôle chérie ! Laissez-moi vous payer un verre. » dit-il en faisant un clin d’œil, visiblement content de la tournure que prenait les évènements (deux jolies filles rien que pour lui c’était encore mieux que de gagner au loto) et imperméable aux menaces qu’elles lui faisaient. Il se leva ensuite et s’approcha de Sweva, passant également un bras derrière son dos. « Une fois que tu m’auras essayé tu ne pourras plus te passer de moi ! »

S'il y avait une chose qu'elle n'aimait pas, c'était qu'on embête et essaye de s'accaparer sa Bobo alors qu'elle était là. On se moquait de qui ? Les gens ne savaient-ils pas que quand Sweva était avec Bonnie, on ne devait pas les embêter ? C'était pourtant une règle internationale. A ne surtout pas enfreindre. Vous ne vouliez pas vous retrouver face aux deux jeunes femmes réunies... Mais apparemment, cet homme semblait croire que oui, il pouvait. Ne savait-il pas lire l'expression – pourtant connu – du casse-toi-avant-que-je-t'en-foute-une ? Clairement il devait être aveugle. « Elle est très très très jalouse. Si j’étais vous je partirais en courant tout de suite, elle peut être très violente quand on touche à quelque chose qui lui appartient. Ce serait dommage qu’on trouve votre corps dans l’Hudson, attaché à une pierre ou disséminé dans plusieurs endroits de la ville… Ce n’est pas ce que vous voulez, hein ? » Elle hocha la tête avec un sourire désolé, comme si ça allait réellement arriver. Elle en serait bien capable s'il faisait du mal à sa meilleure amie. « T’es drôle chérie ! Laissez-moi vous payer un verre. » Ugh. Il fallait lui dire quoi à lui pour qu'il comprenne ? « Non merci. Marmonna-t-elle. » Sérieusement ? Il lui mettait sa main dans le dos en plus ? Il osait la toucher ? Elle, grande déesse de... Non... Elle n'appréciait pas qu'on la touche quand on ressemblait à une larve. Elle avait du supporter le toucher d'assez de larve dans sa vie... Il voulait qu'elle le frappe tout de suite ou après qu'elle lui ait dit ses quatre vérités ?
« Une fois que tu m’auras essayé tu ne pourras plus te passer de moi ! » Elle hésitait entre éclater de rire ou le regarder avec un profond dégoût. S'il savait l'expérience qu'avait la jeune femme il ne se montrerait peut-être pas aussi sûr de lui... Elle opta pour la deuxième option avant de glisser un regard à Bonnie genre « seriously ? ». Son visage se détendit soudain quand elle eut une idée. Elle se tourna à nouveau vers le jeune homme en souriant. « Si je crois bien que je pourrais me passer de toi. C'est d'elle que je ne peux pas me passer. » Elle se tourna vers Bonnie, lui agrippa le visage et l'embrassa. Pas un simple bisou, il fallait que ce soit crédible après tout. Elle s'interrompit juste un instant pour pousser avec un coup de coude l'homme. « Dégage tu gênes. » Et elle embrassa à nouveau Bonnie – au cas où il n'aurait pas compris qu'elle ne voulait plus de lui – et tentant de ne pas rire bien que ça la démangeait sérieusement. Elle glissa un regard sur le côté pour voir s'il était encore là. Elle n'avait pas vraiment prêté attention à lui quand elle embrassait Bonnie, vu qu'elle embrassait divinement bien. Elle se recula en rigolant. « Je crois que la voie est dégagée. »

Bonnie était vraiment soulagée que Sweva soit arrivée. Telle le prince Philippe sur son fidèle destrier Samson, elle allait la délivrer de Maléfique – l’homme n’avait rien d’un dragon ou d’une méchante sorcière mais il était tout aussi coriace – qui n’allait pas réussir à s’en remettre. Parce que comme elle, la péruvienne pouvait être impitoyable quand elle le voulait et on s’en relevait difficilement. Elles faisaient une bonne équipe d’ailleurs toutes les deux et étaient d’autant plus redoutables lorsqu’elles étaient ensemble. Bobo avait bien fait de la choisir en tant que femme tiens. « Non merci. » Il venait de leur proposer des verres quand bien même elles venaient de le menacer. Il devait être vraiment stupide ou sadomasochiste pour persévérer ainsi. La réaction de la jolie ne se fit d’ailleurs pas attendre, réaction à laquelle se joignit l’américaine en secouant vivement la tête. Et puis quoi encore… Si Sweva voulait boire, Bonnie pouvait lui payer tous les verres qu’elle voulait. Seulement, il ne semblait pas vouloir s’arrêter puisqu’il resta à côté d’elles et commença à s’en « prendre » à Sweva. Il avait au moins compris qu’il n’aurait aucune chance avec Bonnie alors il avait dû se dire qu’il n’y avait aucune raison pour qu’il ne tente pas sa chance avec Sweva, quand bien même celle-ci avait déjà manifesté son mécontentement. « Si je crois bien que je pourrais me passer de toi. C'est d'elle que je ne peux pas me passer. » Les deux jeunes femmes échangèrent un regard et sans qu’elle ne puisse s’en rendre compte, la péruvienne était déjà en train de lui agripper le visage et de se rapprocher significativement. Sans qu’elle ne comprenne ce qui était en train de se passer, Sweva l’embrassa – un vrai baiser de cinéma – comme si elles étaient effectivement mariées comme elles se plaisaient à le dire à qui voulait l’entendre. La jeune femme n’avait pas résisté bien longtemps et elle s’était prise au jeu. Il fallait que ce soit crédible et puis franchement il y avait plus désagréable comme personne à embrasser. En fin de compte, elle aurait surement très bien vécu mariée avec sa meilleure amie, peut-être mieux qu’avec Lynch (♥). « Dégage tu gênes. » Sweva s’interrompit quelques secondes pour pousser du coude le malotru hors de leur vue. Bonnie se joignit à elle et le poussa par l’épaule. Après quoi, elles s’embrassèrent à nouveau histoire de parfaire l’illusion. Elles ne s’écartèrent qu’une fois assurées qu’il était bel et bien parti. « Je crois que la voie est dégagée. » La jeune femme éclata de rire. « Gosh, il était difficile à déloger celui-là. » dit-elle tout en se laissant tomber sur la banquette. Elle sirota ensuite une gorgée de sa boisson. « En tout cas je dois dire que tu embrasses très bien. Peut-être mieux que Lynch mais faudra pas lui dire, il pourrait être jaloux. » Elle marqua une courte pause, sourit puis haussa les épaules. « Comme tu m’as sauvé des griffes de ce méchant monsieur j’offre les premières tournées. »

Tel un poux dans les cheveux, une tique dans les poils du chat (pauvre roro), ou un vampire qui vous suçait le sang, cet homme, une fois collée à une femme – ici deux – ne voulait plus les lâcher. Peut-être pensait-il qu'à force d'insister ça marcherait. Ou bien qu'elles découvriraient son charme tout à coup. Mais il était bien trop caché pour qu'elles puissent le voir. Tout ce qui parvenait aux yeux des deux jeunes femmes, c'était sa tête insupportable et ses manières bien trop familières. Un éléphant aurait plus de grâce, une hyène aurait meilleure haleine, et un gros crapaud aurait l'air plus attirant – ou peut-être pas. Elles avaient tenté de lui montrer qu'elles n'étaient pas intéressées mais les mots lui passaient à travers, comme s'il avait un traducteur qui ne lui faisait entendre que ce qu'il souhaitait entendre. Dans sa langue dégage devait sûrement vouloir dire quelque chose comme « oh je t'en supplie reste avec nous pour nous délecter de tes charmantes histoires you sexy boy ». Oui mais non. Sweva employa donc une manière disons plus claire, pour lui faire comprendre que ni elle ni Bonnie ne voulait avoir affaire à lui. Elle prétendit donc être extrêmement jalouse avec les gens qui s'approchaient de sa femme. Ce ne fut pas suffisamment efficace. Sweva attrapa alors le visage de sa meilleure amie et l'embrassa, peut-être serait-ce plus clair ainsi. Et oui ! Enfin ! La vermine avait déguerpi. Sweva ne put s'empêcher de rire une fois qu'il fut assez loin. « Gosh, il était difficile à déloger celui-là. » Elle hocha de la tête, ne pouvant être plus d'accord. « J'te le fais pas dire ! Dans le genre sangsue on fait pas mieux je crois. Il y ressemblait même un peu je crois... » Une sangsue était même moins désagréable. « En tout cas je dois dire que tu embrasses très bien. Peut-être mieux que Lynch mais faudra pas lui dire, il pourrait être jaloux. » Sweva sourit malicieusement. « Peut-être ? C'est sûr tu veux dire. Je te confirme que tu es la meilleure moi. On ferait de parfaites épouses. Nos bébés seraient très beaux en plus. » Sweva avait toujours été intéressée par la gente masculine mais il est clair que si elle changeait de bord un jour, elle irait vers sa Bonnie chérie. « Puis ne t'inquiètes pas, je dirais jamais à Lynch que tu es ma femme secrète. Ça fait longtemps que je l'ai pas croisé pour un footing de toute manière, ce feignant. » Le froid et la neige devait y être pour quelque chose aussi. Ce n'était pas Sweva qui allait affronter le froid polaire pour aller courir. Elle était folle mais pas à ce point. « Comme tu m’as sauvé des griffes de ce méchant monsieur j’offre les premières tournées. » Elle sourit fièrement. « C'est trop aimable à toi. Surtout que ce n'était pas une tâche très difficile finalement. Et très agréable. » Elle se demandait pourquoi elle n'y avait pas pensé avant d'ailleurs. « Je pense que la prochaine fois on devrait faire ça tout de suite, c'est rapide et efficace. »

La tâche fut rude mais Sweva et Bobo – Bonnie pour les non-initiés – avaient réussi à se débarrasser de l’énergumène collant et désobligeant qui ne voulait pas les lâcher. Il avait au moins eu le mérite de les faire et d’égayer un peu le début de soirée de l’américaine qui était bien morne en l’absence de sa meilleure amie. C’était elle qui les avait véritablement sauvées d’ailleurs, Bonnie n’avait fait que la suivre mais c’était elle qui avait eu une idée de génie. Une fois libres, la jeune femme n’attendit pas pour se plaindre et commenter le fait que cet homme n’était vraiment pas un cadeau. « J'te le fais pas dire ! Dans le genre sangsue on fait pas mieux je crois. Il y ressemblait même un peu je crois... » Bonnie fit une grimace puis se mit à rire. L’homme aurait facilement pu être comparé à une sangsue oui, et la jeune femme aurait même préféré être en compagnie de ces bestioles. Elles ne parlaient pas et l’auraient laissée tranquille sur ce point-là. Mais bon tout ça était derrière elles et elles pouvaient désormais profiter pleinement de leur soirée en tête à tête. Ces soirées étaient ses préférées d’ailleurs, la péruvienne avait vraiment le don d’embellir sa vie. ( ) Elle ne se gêna d’ailleurs pas pour la complimenter sur sa façon d’embrasser. C’était une qualité qu’elle pouvait ajouter à la longue liste de celles qu’elle possédait déjà. « Peut-être ? C'est sûr tu veux dire. Je te confirme que tu es la meilleure moi. On ferait de parfaites épouses. Nos bébés seraient très beaux en plus. » Bonnie hocha la tête et un grand sourire naquit sur ses lèvres. Tout ce que disait Sweva était vrai. Elles étaient tout simplement parfaites et elle imaginait sans peine leurs magnifiques bébés trottinant un peu partout. Elles avaient juste à attendre que la médecine fasse des progrès en ce sens pour qu’elle puisse avoir le leur bien à elles et qu’un homme n’entre pas dans l’équation. « Bon d’accord, je l’admets, tu es bien meilleure que Lynch. J’ai préféré dire « peut-être » parce qu’on sait jamais, imagine il a mis des micros sur mon sac ou dans mon téléphone et qu’il m’entend dire du mal de lui… Ça pourrait mal finir. » Elle haussa tout de même les épaules quant à cette éventualité, c’était assez improbable quand même. « Mais bon tant que je t’ai toujours toi, tout va bien. Et me parle de nos hypothétiques futurs bébés, je sais que même des anges ne seraient pas aussi parfaits. » Si un jour elle venait à se lasser des hommes, il était clair et net qu’elle demanderait à Sweva de l’épouser. Elle était tout simplement la femme parfaite. « Puis ne t'inquiètes pas, je dirais jamais à Lynch que tu es ma femme secrète. Ça fait longtemps que je l'ai pas croisé pour un footing de toute manière, ce feignant. » Bonnie lui était grandement reconnaissante. Elle aimait Lynch autant qu’elle aimait Sweva – beaucoup beaucoup beaucoup donc – et à ce jour, elle était tout bonnement incapable de choisir entre les deux. Elle les voulait tous les deux pour elle toute seule et si on lui avait demandé son avis, ils formeraient un couple à trois. « Merci beaucoup. J’aime bien Lynch quand même, je serais très triste de ne plus l’avoir avec moi. »Elle savait aussi que sa meilleure amie et son petit ami se connaissaient avant qu’ils ne se rapprochent. Elle savait également pourquoi il n’avait plus le temps de faire de footings – non ce n’était pas du tout de sa faute. « S’il te manque je le forcerai à revenir courir avec toi alors. Je ne suis pas prêteuse mais pour toi je ferais tout. » La jeune femme planta ensuite un baiser sur la joue de la péruvienne, comme ça, juste parce qu’elle en avait envie. Après quoi elle lui proposa de lui payer ses prochains verres. « C'est trop aimable à toi. Surtout que ce n'était pas une tâche très difficile finalement. Et très agréable. Je pense que la prochaine fois on devrait faire ça tout de suite, c'est rapide et efficace. » « J’avoue que c’était très agréable. Je veux bien me faire embêter par des lourdos plus souvent du coup. » La jeune femme interpella ensuite une serveuse et laissa Sweva leur commander ce qu’elle voulait.

« Bon d’accord, je l’admets, tu es bien meilleure que Lynch. J’ai préféré dire « peut-être » parce qu’on sait jamais, imagine il a mis des micros sur mon sac ou dans mon téléphone et qu’il m’entend dire du mal de lui… Ça pourrait mal finir. » Oh oui il serait parfaitement capable de faire ça. S'il faut il y avait une caméra et il était en train de les regarder en ce moment même. Il n'aurait sûrement pas été jaloux en les voyant s'embrasser, c'est plutôt ce qu'elles avaient dit après qu'il aurait dérangé... « Aaah je préfère. S'exclama-t-elle en souriant de toutes ses dents. Puis t'inquiètes pas au pire s'il a tout entendu on s'occupera de lui toutes les deux, il pourra rien faire contre notre super équipe. » La preuve avec la manière dont elles avaient fuir ce monsieur dégueulasse. Bonnie et Sweva c'était comme un duo de super héros, rien ne les arrêtait et tout le monde les adorait. Elles étaient fortes l'une sans l'autre mais à elles deux elles étaient super puissante ! Parce qu'elles étaient parfaites comme ça. « Mais bon tant que je t’ai toujours toi, tout va bien. Et me parle de nos hypothétiques futurs bébés, je sais que même des anges ne seraient pas aussi parfaits. » Elle ne pouvait pas être plus d'accord que ça. Les plus beaux bébés du monde même. « Tout le monde voudrait nous les voler. » Elles étaient déjà sans cesse harcelées elle-même, alors leurs bébés parfaits... Il est clair que Bonnie aurait été la première à laquelle elle aurait pensé pour avoir des enfants, si ça avait été possible. Vraiment elle ne savait pas ce que la science attendait...
Sweva assura ensuite qu'elle ne révélerait pas leur couple parfait à Lynch. « Merci beaucoup. J’aime bien Lynch quand même, je serais très triste de ne plus l’avoir avec moi. » Ah il ne fallait pas que sa Bonnie chérie soit triste, sinon Sweva l'était aussi. « Ne t'inquiètes pas c'est pas moi qui te le volerait. T'avoir toi suffit à combler mon bonheur de toute manière. » La voir, l'entendre suffisait à Sweva pour retrouver le sourire. Sa meilleure amie était son propre rayon de soleil. « S’il te manque je le forcerai à revenir courir avec toi alors. Je ne suis pas prêteuse mais pour toi je ferais tout. » Elle sourit aussitôt à sa meilleure amie. « Oh tu es trop gentille. Mais de toute manière avec ce froid polaire je préfère même pas mettre un pied dehors. En plus Lynch serait sûrement encore plus lent que d'habitude vu comment tu dois le fatiguer. » Son sourire se fit plus malicieux avant qu'elle finisse par échapper un rire. La péruvienne fit remarquer ensuite que cette nouvelle technique pour faire fuir les boulets étaient très efficaces. « J’avoue que c’était très agréable. Je veux bien me faire embêter par des lourdos plus souvent du coup. » Sweva hocha la tête. « Enfin que quand on est ensemble, se faire embêter toute seule c'est moins cool. » Et on pouvait pas s'auto-embrasser pour dire qu'on était pris. Ça serait sacrément tordu. Sweva commanda des vodkas pour toutes les deux à la serveuse puis se tourna vers Bonnie. « On devrait avoir un beeper. Comme ça on pourrait se sonner dès qu'on a besoin de l'autre. » Bon Sweva avait toujours besoin de sa Bonnie, mais elles ne l'utiliseraient qu'en cas d’extrême urgence. Genre si elle avait besoin d'un câlin. Ou s'il y avait de nouveau un boulet.

« Tout le monde voudrait nous les voler. » Bonnie émit un soupir rêveur. Elle ne voulait pas d’enfants pour le moment – elle n’était pas encore tout à faire remise de sa première grossesse et de l’abandon de sa fille – mais elle savait qu’un jour elle serait prête. Pas maintenant, plus tard. Et que ces bébés soient avec Sweva ou avec Lynch, ils seraient parfaits parce qu’elle était parfaite. « Oui et il faudrait qu’on fasse beaucoup d’efforts du coup pour les garder. » Elle soupira à nouveau. « En fait c’est vraiment fatiguant d’être parfaite. J’aimerais être banale parfois, ce serait plus facile. » Oui, ou pas en fait. J’aimerais elle ne voudrait changer qui elle était, elle s’aimait trop pour ça et elle savait que si elle était banale, elle ne serait plus assez bien pour sa Sweva. Elle ne pourrait pas vivre dans un monde où la péruvienne ne l’aimait pas. Bonnie ne pourrait pas non plus vivre sans Lynch. On n’aurait pas dit comme ça, mais elle l’aimait vraiment beaucoup. Elle avait été vraiment malheureuse sans lui et elle ne voulait pas revivre ça. C’est pour ça qu’elle fit promettre à sa meilleure amie de ne pas parler de tout ça au jeune homme. Il serait trop jaloux et la quitterait sans doute dans un accès de colère impulsif. « Ne t'inquiètes pas c'est pas moi qui te le volerait. T'avoir toi suffit à combler mon bonheur de toute manière. » Elle fit un signe de révérence avec la tête. Elle aimait vraiment quand on chouchoutait son égo comme ça, ça la faisait se sentir mieux. Puis Sweva semblait lire dans son esprit, elle était certaine que si elle n’avait pas connu son petit-ami, la seule présence de la jolie brune suffirait à la combler aussi. « Mais tu es tellement parfaite qu’il voudra peut-être te voler à moi en revanche… Et je serais très triste si c’était le cas, je sais pas ce que je deviendrais sans toi tu sais. » Elle fit ensuite une petite moue triste pour appuyer un peu plus sur le côté dramatique de la chose. Au fond, elle savait que Sweva ne l’abandonnerait jamais, même si Lynch était parfait lui aussi – les gens parfaits s’attirent et restent entre eux, c’est un fait connu. Mais même si elle avait peur, elle proposa quand même à sa meilleure amie de parler à Lynch pour qu’il retourne lui tenir compagnie un peu. « Oh tu es trop gentille. Mais de toute manière avec ce froid polaire je préfère même pas mettre un pied dehors. En plus Lynch serait sûrement encore plus lent que d'habitude vu comment tu dois le fatiguer. » Elle hocha la tête à la deuxième partie de la phrase, elle ne pouvait pas être plus d’accord, elle imaginait franchement mal Lynch courir, surtout par ce froid. C’était un homme d’intérieur. « Oui, tu as raison en fait. Il risquerait de se faire un claquage ou de se fouler une cheville vu comme il est fatigué en ce moment. » L’américaine regarda alors son amie d’un air innocent. Ce n’était pas de sa faute s’il ne pouvait rien lui refuser et jamais lui dire non. Les deux jeunes femmes se félicitèrent ensuite sur le génie de la technique anti-boulets qu’elles venaient de trouver. « Enfin que quand on est ensemble, se faire embêter toute seule c'est moins cool. » « En fait, c’est ça, on ne doit plus jamais se quitter, être tout le temps ensemble. » Elle réfléchit quelques instants et l’idée d’être tout le temps collée à Sweva n’était pas désagréable du tout. L’incendie de son appartement était sans doute la meilleure chose qu’il lui soit arrivé sinon elle n’aurait certainement jamais vécu avec elle. « On devrait avoir un beeper. Comme ça on pourrait se sonner dès qu'on a besoin de l'autre. » « Tu sais quoi ? C’est une excellente idée. J’ai trouvé quoi t’offrir pour la Saint Valentin !» Leurs boissons arrivèrent ensuite et Bonnie leva son verre pour trinquer avec la brune. « A nous ! A nous et notre perfection ! Et à toi bien sûr, sans qui je ne serais rien du tout. »

« Oui et il faudrait qu’on fasse beaucoup d’efforts du coup pour les garder. » Rien que pour les garder en vie déjà... Elles seraient trop occupées à se complimenter et à s'aimer. Elles finiraient sûrement par oublier leur bébé. Mais elles trouveraient sûrement des gentils hommes pour s'en occuper. Elles devraient avoir un harem. C'était toujours utile, ce qu'elle suggéra aussitôt. « Il suffit qu'on est un harem. Ils s'en occuperont puis ils nous protégeront. » Plus autres services bien sûr... Mais c'était inutile de le préciser tant c'était évident. « En fait c’est vraiment fatiguant d’être parfaite. J’aimerais être banale parfois, ce serait plus facile. » Sweva hocha de la tête pour approuver. C'était pas facile tous les jours. Mais à force on s'y habituait. « Oui... Mais on ne s'amuserait sûrement pas autant. » On devait s'ennuyer non quand on était banale ? Elle ne pouvait pas vraiment savoir, ayant été parfaite depuis toujours. Comme c'était le cas pour Bonnie aussi bien sûr. Elles s'étaient vraiment bien trouvées toutes les deux. Le destin aurait fini par les réunir dans tous les cas de toute manière. Elles étaient faites l'une pour l'autre. « Mais tu es tellement parfaite qu’il voudra peut-être te voler à moi en revanche… Et je serais très triste si c’était le cas, je sais pas ce que je deviendrais sans toi tu sais. » Sweva avait rassuré sa Bobo en lui assurant qu'elle ne risquait pas de lui voler son Lynch, et à la réponse de son amie, la péruvienne ouvrit la bouche comme si elle était profondément choquée. « Tu crois vraiment que je t'abandonnerais pour quelqu'un d'autre ? » Elle attrapa la main de sa meilleure amie et la serra dans la sienne. « Personne ne vaut le coup comparé à toi, je peux te l'assurer. » Personne ne pouvait former un meilleur duo que Sweva et Bonnie. « Je perdrais assurément de ma perfection sans toi. Tu me complètes. » Elle lui fit un petit clin d'oeil alors qu'elle souriait. La jeune femme serait perdue sans sa meilleure amie, c'était certain. Sweva assura ensuite qu'elle n'avait pas très envie de se mettre à courir et de fatiguer le pauvre Lynch – déjà pas très rapide. « Oui, tu as raison en fait. Il risquerait de se faire un claquage ou de se fouler une cheville vu comme il est fatigué en ce moment. » « Ça serait bête que tu perdes ton homme à cause de moi. Même si ça voudrait dire que je t'aurais rien que pour moi. » Ce qui ne lui déplairait clairement pas.
Les jeunes femmes évoquèrent ensuite leur exploit de tout à l'heure, pure idée de génie bien sûr et la péruvienne insista sur le fait qu'elles devraient toujours être ensemble pour se débarrasser des boulets. « En fait, c’est ça, on ne doit plus jamais se quitter, être tout le temps ensemble. » C'était une merveilleuse idée ! Bonnie était d'une rare personne qu'elle pourrait supporter H24. « Je suis parfaitement d'accord. » Comme si on pouvait contredire une idée pareil. La jeune femme proposa même qu'elles aient un beeper pour pouvoir se contacter à tout moment. « Tu sais quoi ? C’est une excellente idée. J’ai trouvé quoi t’offrir pour la Saint Valentin !» « Moi aussi, dit-elle d'un air complice. » Les boissons arrivées, Sweva cogna légèrement son verre contre celui de sa meilleure amie. « A nous ! A nous et notre perfection ! Et à toi bien sûr, sans qui je ne serais rien du tout. » Elle échappa un petit rire avant d'enchérir : « Et à toi aussi ma Bobo, la meilleure amie au monde ! Toi et moi c'est pour la vie ! » Puis elle porta le verre à ses lèvres pour boire. « Il n'y a vraiment qu'avec toi que mes soirées sont aussi parfaites. »