« Hum tu vas où Dillon ? Reste au lit avec moi » roucoula la superbe rousse en s’étirant parmi les draps. Tentante mais pas irrésistible. Aucune femme n’était irrésistible une fois qu’elles étaient passées dans mon lit. Je n’arrivais pas à coucher avec une femme plusieurs fois. Enfin, techniquement si puisque je couchais avec elle plusieurs fois dans la nuit mais une fois que je quittais les draps, elles ne m’inspiraient plus rien. De temps en temps, il m’arrivait de le regretter quand la jeune femme était intéressante mais je vivais ça comme une malédiction. Dillon Wolf ne pouvait tomber amoureux et encore moins être attendri par une femme. Distraitement, en allumant une clope, je me demandais ce que je ferais le jour où une femme m’intéresserait suffisamment au point que je veuille la revoir. Une chose est sûre : je ne coucherai pas avec elle pour ne pas perdre ce sentiment. Ma foi, pour l’heure, j’étais repu de sexe et tout allait bien dans le meilleur des mondes. « Désolé ma belle mais je me casse » lui expliquais-je tout en fermant mon pantalon, lui tournant le dos. Un petit hoquet de surprise fut ma seule et unique réponse avant que des bras chauds viennent s’enrouler autour de ma taille. « Alors nous deux c’est fini ? » . Je haïssais cette question. J’avais le droit à chaque fois. Pourtant, je les prévenais : une nuit de sexe point barre. « Pour ça, il faudrait déjà que ça ait commencé ! » lui rappelais-je tout en me détachant pour terminer de m’habiller. Dix minutes plus tard, je sortais de l’appartement et remontait l’avenue à pied. J’avais bien besoin d’un café pour achever de me réveiller. Dans deux heures, si mes souvenirs sont bons, je devais assumer une réunion du conseil d’administration. Génial. Rien de mieux pour vous pourrir la journée.

Je repérais alors un starbuk et décidais de faire une petite pause. Ma conquête n’habitait pas loin du siège de mon entreprise, me rendant les choses beaucoup plus facile. A ma montre, huit et demie s’affichait et déjà, les New Yorkais s’agitait dans les rues. J’aimais bien cette ville, toujours en action et jamais ennuyeuse. J’achetais le journal économique du jour et commença à patienter à la file d’attente. Un quart d’heure plus tard, je pouvais enfin m’asseoir à une table, mon café devant moi et le journal ouvert sur les chiffres de la bourse. Dire qu’avant, tout cela c’était du charabia pour moi et désormais, j’y comprenais comme si j’avais fait ça toute ma vie. Père avait mis les meilleurs professionnels à mon service, le moins que l’on puisse dire, c’est que ça payait. J’en étais là de mon rituel matinal quand un parfum fleuri me chatouilla les narines. Un parfum que j’avais appris au fil des semaines à bien reconnaitre. Malheur en vue. « Tiens donc ! Il n’est même pas neuf heures que tu viens chercher ton rateau June ? »