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Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞

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MessageSujet: Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ EmptySam 20 Oct - 14:34

IMEN & JALIL
Ce rituel qu’il avait, il n’arrivait plus à s’en passer depuis près de huit ans. C’était à croire qu’il craignait qu’il ne disparaisse comme par magie de sa chambre, de l’appartement ou tout simplement de sa vie. Il avait la sensation d’avoir déjà perdu beaucoup trop pour que ce petit bonhomme s’ajoute à la liste si bien que depuis qu’il avait sa garde Jalil se sentait obligé de s’assurer régulièrement qu’il était dans sa chambre. Gabriel était le dernier lien qui lui restait de Sofia et il le chérissait comme son propre fils parce qu’il savait que sa jumelle aurait tenu à ce qu’il prenne soin du petit garçon. Même si le garçon n’était plus un bébé, même si à dix ans il savait tout de même se prendre en charge, l’Israélien était bien incapable de cesser cette petite manie qu’il avait depuis toutes ces années. Ce soir-là ne dérogeait pas à la règle puisqu’aux alentours de vingt-trois heures trente le jeune homme avait quitté le canapé du salon pour aller s’assurer que tout allait bien dans la chambre de Gabriel. Vivant dans un appartement en duplex, puisque les chambres se trouvaient à l’étage entendre un quelconque bruit était impossible ne faisant que redoubler la vigilance de Jalil. La porte de la chambre largement ouverte puisque le garçon détestait qu’il en soit autrement, le jeune homme s’appuya de façon nonchalante contre l’encadrement de la porte, bras croisés contre son torse et un léger sourire étirant ses lèvres tandis que son regard ne déviait pas de son neveu.

Gabriel avait le sommeil lourd et si jamais une nouvelle guerre mondiale devait éclater juste sous sa fenêtre il savait que le petit garçon n’en serait pas réveillé pour autant. Le voir dormir aussi paisiblement le rassurait même s’il ne savait pas tellement pourquoi. C’était à croire que le voir heureux et loin d’imaginer ce que pouvait être la douleur de perdre un être cher l’apaisait également et lui permettait de se sentir moins … oppressé. Le jeune homme finit par se redresser puis se pencha en avant pour attraper la poignée de la porte qu’il tira doucement vers lui et il laissa tout juste assez de place pour qu’un fin rayon de lumière provenant du couloir où il se trouvait puisse éclairer la chambre. Sa petite habitude passée, Jalil redescendit à l’étage inférieur pour reprendre place sur son canapé où il attrapa l’un des dossiers qui étaient posés sur la table basse sur laquelle il mit ses pieds en ouvrant la chemise en carton. Ramener certains dossiers chez lui était habituel. Étant donné qu’il enchaînait souvent ses services à l’hôpital et ceux à la caserne, les moments où ils pouvaient s’en charger étaient assez rares et Jalil en était venu à profiter de chaque instant qu’il parvenait à se trouver pour le faire, comme ce soir. Les minutes s’écoulèrent sans que l’Israélien n’en prenne conscience. La seule chose qu’il put remarquer était qu’à force de se tenir n’importe comment pour lire ses papiers sa nuque devenait de plus en plus douloureuse au point de le forcer à tout arrêter pour s’étirer la nuque en fermant les yeux.

Jalil garda la tête en arrière un long moment en respirant doucement. Il sentait la fatigue le gagner, mais il refusait de la laisser gagner temps qu’il n’aurait pas terminé ce qu’il s’était promis de faire ce soir. Le dossier dont il s’occupait dans les mains, le jeune homme se leva pour rejoindre la cuisine non loin et jeta la chemise et le crayon sur le plan de travail tandis qu’il rejoignait la cafetière pour verser son contenu dans une tasse qu’il s’empressa d’aller faire chauffer. Ceci fait, son dossier à nouveau ouvert sous ses yeux, sa tasse près de ses lèvres et en appuie sur le plan de travail, il recommença gribouiller quelques mots médicaux en sirotant son café jusqu’à être dérangé par quelques coups donnés contre la porte de l’appartement. Tasse posée à côté du dossier, Jalil parcouru les quelques mètres qui le séparaient de la porte d’entrée et poussé par la curiosité il ouvrit directement la porte sans même chercher à savoir qui pouvait venir le déranger à minuit. « Imen ? ». La jeune femme face à lui était bien la dernière personne qu’il pensait revoir un jour. Pourtant, il avait pensé à plusieurs reprises tenter de la revoir avant d’abandonner l’idée n’ayant pas la moindre envie de se reprendre une gifle ou un coup plus violent, ce dont la Syrienne serait parfaitement capable, il le savait. Sourcils froncés, Jalil resta devant la jeune femme faisant barrière entre elle et le reste de son appartement. Silencieux, il tentait en vain de trouver une raison de sa présence sur le pas de sa porte et aussi tard. Il la connaissait pour avoir une certaine fierté et le jeune homme n’avait réellement aucune idée ce qui avait pu l’amener à mettre cette dernière de côté pour se présenter devant lui.
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MessageSujet: Re: Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ EmptySam 20 Oct - 20:55

C'est mon cinquième verre de tequila, ou peut-être seulement le quatrième, je sais plus trop. Oh et puis de toute façon c'est quoi l'intérêt de compter ? Qu'est-ce que j'en ai à foutre ? Ce soir, je veux plus penser à rien du tout, rien qu'en me regardant glousser pour un rien accoudée au bar, on peut s'en rendre compte. Je suis dans cet autre monde où tout est facile. L'alcool est une bénédiction. La musique fait battre mon coeur mort. Quant à ma tête ... tout se mélange, c'est un bordel sans nom, encore plus que d'habitude et quand je veux me concentrer sur une pensée, elle me file entre les doigts. Je ris, encore et encore comme une hystérique. Une part de moi trouve mon comportement stupide et l'autre ... l'autre me souffle à l'oreille de continuer, que ça ira mieux parce qu'autrement, plus rien n'a d'importance. « Je peux t'offrir un verre ? » Euh ... pourquoi je rigole quand il me pose cette question déjà ? Je contrôle plus rien. Tous mes mouvements me paraissent être au ralenti. Si ma tête bascule en arrière, mon petit doigt me dit qu'elle restera bloquée. Mais putain, qu'est ce que ça fait du bien ! J'ai l'impression de flotter, d'être tellement loin de la lourdeur qui m'habite tous les jours. Oh merde je crois que je vais tomber de mon tabouret ! J'essaie de garder un minimum de sérieux devant le mec qui m'a abordée et avec qui je discute depuis une trentaine de minutes. Ou une heure en fait, ou peut-être dix minutes ... Peu importe. Il est cool. Donc je lui fais ma tête sérieuse sauf qu'avec les cinq -ou quatre, ou six ... Je crois que c'est six quand j'y repense- verres que j'ai dans la gueule, ça donne pas le bon résultat. « T'as pas autre chose à me proposer pour faire original ? » Je tente de poser mon coude sur le bar pour mettre mon menton dans la paume de ma main, seulement j'ai mal calculé la distance et mon coude ne rencontre que le vide ... donc le résultat a été très étrange vous pouvez l'imaginer. Aussi très drôle faut croire parce que Jeremy -le mec- se retient de rire difficilement. Faut dire que je suis hilarante comme fille, surtout bourrée. « Alors est-ce que je peux t'offrir autre chose ? » continue-t-il avec un rictus amusé. Je prends un air pensif, seulement mon air pensif, quand je suis bourrée, il finit de la même façon que mon air sérieux. Je plisse les yeux. Je vous jure que je supporte bien l'alcool normalement, seulement que je veux lâcher prise ... je me débrouille aussi très bien. Oh parce que je vous aie pas parlé de la vodka avant la tequila ? Roooh, pardon.

Donc qu'est-ce que Jerome pourrait bien m'offrir. Ma première envie c'est de dire une danse. Je suis allée sur la piste tout à l'heure, c'est comme ça qu'il m'a abordée d'ailleurs je crois, mais j'ai encore envie de bouger. Le souci, c'est que j'suis plus très sure d'être capable de danser. Si ça se trouve, si y avait pas le tabouret je tomberais par terre. Il m'a conseillée d'y aller mollo sur la boisson mais je l'ai envoyer gentiment chier. J'ai déjà des grands frères et ils sont en train de se faire pourchasser à des milliers de kilomètres donc moi je dis, vu qu'ils sont pas là, si j'ai envie de me bourrer la gueule jusqu'à vomir tripes et boyaux ... Qu'est-ce que ça peut foutre ? Parait qu'une fille dans cet état, c'est pas sexy mais devinez quoi : là tout de suite, je m'en balance qu'on me trouve sexy ! Heureusement que je suis pas une débutante et que je tiens bien parce que sinon. « Tu pourrais m'emmener voir mon ex ? » Boum. Ma tête était pas au courant que ma bouche allait sortir un truc pareil. Oui dans ce genre de moment, je suis très impulsive et très franche. Y a un truc qui me passe par la tête, je le dis, pouf ! Sans avoir l'accord au préa ... préali ... priola ... enfin avant quoi ! Je regarde Jeremiah -Jeremiah ?- dans les yeux. Je crois qu'il est surpris. Moi ? L'idée d'aller voir Jalil chez lui au beau milieu de la nuit -haaaan je pense en rimes !- ne me viendrait même pas à l'esprit normalement mais là encore ... ce soir ce n'est pas "normal". Je veux pas être normale ce soir parce que si je l'étais, ça voudrait dire que j'aurais mal et j'en ai marre d'avoir mal. Ca m'épuise. Il hausse un sourcil et répond quelque chose que j'entends pas. Du coup je lui fais répéter. « Vraiment ? » Je sais pas s'il est amusé ou désespéré par mon comportement. Quand je suis bourrée la dernière chose que je suis c'est psychologue. Tant pis pour toi mon gars ! Si tu voulais une fille tranquille à baiser, t'es tombée sur la mauvaise ! Je hoche vigoureusement la tête. Oh oui c'est bien ce que je veux. L'idée de faire chier Jalil à une heure pareille fait remonter mon moral en flèche. On s'est pas vus depuis qu'il m'a tout avouée. Je me suis toujours dit plutôt crever que de le revoir mais là ... faut croire que ma fierté a un peu disparue et qu'elle est surpassée par ... l'envie de dire ses quatre vérités à Jalil et de le frapper un peu tiens. Pourquoi pas ! C'est tout ce dont j'ai envie à cet instant précis.

A ma grande surprise, on se retrouve quelques instants plus tard sur le parking du club dont j'ai déjà oublié le nom. Le fraîcheur de cette nuit me donne l'impression d'un fouet qui me fait revenir sur terre. La douleur. Non, je la repousse. Je repousse tout et m'enfonce à nouveau dans ma douce euphorie. Moi tituber ? Naaaan, jamais. Enfin Jeremy me tient juste un peu par la taille, mais juste un peu hein, parce que sinon j'y arrive ... Forcément, je suis venue en métro parce que je vois toujours pas l'intérêt de passer mon permis ici. C'est pour ça que je lui ai demandé de m'emmener là-bas. Au début ça m'a surprise qu'il accepte mais en y réfléchissant -oui, oui, j'en suis capable- je me dis qu'il veut se débarrasser de moi au plus vite. Putain qu'est-ce qu'il fait froid dans ce putain de pays ! Oui bourrée je suis parfois assez vulgaire, comme tout le monde non ? Pourquoi j'ai pris que ma petite veste déjà ? Avec sa et ma robe, j'ai la chair de poule. Heureusement il semble qu'on soit arrivé finalement à sa voiture. Voilà comment je me suis retrouvée dans la voiture d'un inconnu totalement bourrée. Comme si c'était la première fois que ça m'arrivait. Si Kassim voyait ça ... Alerte. Je secoue la tête. C'est tellement plus facile de se bourrer la gueule que d'affronter ses problèmes, je sais bien mais ce soir ... enfin cette nuit parce qu'il est quand même minuit passé, je veux rien ressentir, tout oublier. Oublier par exemple, que les choses ne s'améliorent pas dans mon pays et que ma vie n'a aucun sens. Oublier qu'Idriss et sa bombe sont là, quelque part en ville. « Je vais sûrement te paraître indiscret mais ... quelqu'un t'a frappé ? » On roule depuis quelques minutes déjà. La lumière des réverbères dessinent des ombres mouvantes sur nos visages. Mon sang se fige. Mon regard se porte sur l'extérieur. Merde. Ca fait quelques semaines déjà mais j'ai l'impression que ça ne partira jamais. Les traces des coups portés par Idriss et ses potes. Enzo. Je soupire. Je me suis tartinée de fond de teint mais visiblement, ce n'est pas suffisant. « Oui ... Oui tu es indiscret. » ai-je fait ailleurs. Quel con, non mais quel con de me poser une question pareille ! Est-ce que je lui demande pourquoi il a les cheveux en brosse moi ? Bon okay ça n'a aucun rapport mais vous voyez le truc. Il reporte son attention sur la route. Alors bien sûr je lui ai donné l'adresse de Jalil avant qu'on parte hein, je suis pas torchée à ce point. Mais je suis trop excitée pour lui en vouloir ... Fuck, de quoi je parle déjà ? « Pourquoi tu veux voir ton ex à cette heure là déjà ? » Je lève les yeux au ciel et lui lance un sourire mystérieux. Enfin, qui se veut mystérieux. Je me sens à l'étroit dans sa voiture. J'ai envie de voir Jalil et sa tête quand il va me voir à sa porte. « Tu poses vraiment trop de question mais comme je t'aime bien je vais te répondre. C'est juste pour voir s'il a toujours sa gueule de connard. » ai-je fait comme si c'était la chose la plus importante. Ouuh, même assise dans une voiture j'ai l'impression d'être sur un bateau, c'est drôle. Je prends la peine de m'étirer, me moquant de pouvoir le gêner ou pas. Aucune réaction de sa part, à croire que je suis tombée sur le type le plus patient du monde ce soir. C'est bien ma veine vu que je suis bourrée et que je fais n'importe quoi. Le pauvre. Il a dû comprendre que je suis une fille à problème et il veut se débarrasser de tout ça au plus vite.

En quelques minutes qui me donnent l'impression de passer en un éclair, on se retrouve devant l'immeuble de Jalil, endroit où je me suis rendue un nombre incalculable de fois. Malheureusement, tseuh. Mais c'est la première fois que j'y vais depuis qu'on a rompu. Enfin rompu, pour que deux personnes rompent, faut qu'elles aient été un jour ensemble donc vu ce que ce connard m'a dit, on n'a pas vraiment rompu. CQFD comme dit Sam. Mon chauffeur se gare le long du trottoir devant l'immeuble. Il se tourne vers moi et m'aperçois pendant que je détache ma ceinture, qu'il fixe le bas de ma robe bleue nuit qui a tendance à remonter un peu et à mal se placer, donc il veut essayer de voir s'il peut avoir un petit aperçu de la caverne d'Ali-Baba ... Hum. Il voit que je le vois. Moi ça me dérange pas à cet instant, du tout mais voir sa tête gênée me fait sourire. Il relève la tête. « Pourquoi vous vous êtes séparés avec ton ex ? » demande-t-il pour changer de sujet. Ca me fait sourire puis, ma tête penche légèrement sur le côté et je fais la moue. Euh ... dans cet ordre oui, enfin je crois. Je prends le temps de le regarder quelques secondes en me disant qu'il est quand même plutôt pas mal mais manque de chance pour lui et puis pour moi, il m'a rencontrée un mauvais jour. « Tu poses définitivement trop de questions ... Merci pour la balade Jeremy. » ai-je fait avec un sourire exagéré en ouvrant la porte et en commençant à sortir. Au moment de me retrouver sur mes deux jambes, je préfère m'appuyer sur sa voiture, histoire de me ré-habituer. « C'est Jake. » répond-il à la fois amusé et exaspéré. Qu'est-ce que ... Ah Jake, oui ! Oups ! Je lui souris encore une fois en me penchant par la fenêtre de la voiture. « T'es sure que ça va aller ? » Mmmm ... moi, bourrée qui veut rendre visite à un ex qui s'est foutu de ma gueule pendant presque huit mois parce que ce qu'il voulait juste, c'était se servir de moi ? Si ça va aller ? Je pense pas non mais on va dire que si. Me retrouver dehors à nouveau à cette fois l'effet de me réveiller. L'air froid qui me donne envie de tout démolir. Je hausse un sourcil, Jake semble comprendre. Il rit légèrement. Il vient de comprendre que je suis une fille plutôt compliquée, tout ça en quelques minutes. Il ne sait sait pas qu'il vient d'avoir un simple aperçu d'une fille complètement démolie. Je me recule de sa voiture et il redémarre. Il s'éloigne tranquillement tandis que je me dirige d'un pas un peu chancelant vers la prote de l'immeuble de Jalil. Heureusement, une jeune couple sort au même moment et j'en profite pour entrer. Oui, maintenant que j'y pense, si j'avais dû sonner à l'interphone, ça aurait totalement nul. Dans le hall, j'appelle l'ascenseur et quand il arrive, je prends une seconde pour essayer de me calmer. Mais ça marche pas. J'ai envie de bouger, de crier, de frapper, de danser ... Mon corps est rempli d'adrénaline qui n'a pas lieu d'être. Je fais les cent pas dans l'ascenseur. C'est le bordel dans ma tête. C'est la guerre. Parfois j'ai l'impression d'avoir amener le conflit Syrien avec moi à NYC. En moi. Je vis avec, et il me rend totalement folle. Mais pour ce soir, je préfère me défouler sur Jalil que de penser à ça. Les portes s'ouvrent et je débarque comme un boulet de canon à son étage. Non, je n'ai pas oublié derrière laquelle de ces portes se cachent son appartement, au contraire. J'ai frappé. A la porte je veux dire. Je tiens pas en place. La porte s'ouvre. « Imen ? » Je retiens mon souffle. Ca fait combien de temps ? Deux mois ? Mon sourire se fend en un large sourire, et pas parce que je suis contente de le voir. « Oh oui, j'avais raison ! T'as toujours autant une tête de connard ! » ai-je lancé toute guillerette. Oui je sais, les gens civilisés se disent d'abord bonsoir et j'aurais dû m'excuser de débarquer à une heure pareille mais ... je suis bourrée et en colère, vous vous en souvenez ? Avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit, je le bouscule et rentre dans son appartement comme une flèche. J'essaie de cacher mon état mais malheureusement, ma marche se fait un peu ... en slalom. Tant pis, qu'il le croit ou non j'ai toute ma tête. D'ailleurs je l'aurais bien giflé maintenant que j'y pense ... Oh zut, on peut pas revenir en arrière pour que j'ajoute ça à ma fabuleuse entrée ? J'avance dans son appartement et constate avec douleur que rien n'a changé ici. C'est à la limite de me faire grimacer, voire vomir quand je me souviens de tous les moments qu'on a passé ici et que je me dis ensuite que tout ça, ces bons moments n'étaient que des mensonges. J'ai fait volte-face en me laissant tomber brusquement sur le canapé. Histoire de l'avoir sous les yeux. Ooh oui, j'aurais dû le frapper. Un sourire exagéré au visage, mes longues jambes dénudées croisées, je me prépare au combat et sent mon coeur battre plus vite que la normale. « J'espère que je te dérange au moins, sinon c'est pas drôle ! »
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MessageSujet: Re: Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ EmptyMer 24 Oct - 18:29

Être un salaud n’était pas dans ses habitudes et pour tout dire c’était une chose qu’il ne supportait pas. Il était bien trop altruiste pour ça. Il pensait bien trop au bien-être d’autrui pour se comporter de la sorte et pourtant il l’avait fait. C’était sans doute la raison pour laquelle il ne se pardonnait toujours pas ce qu’il avait fait. Le pire ? Ce n’était pas le fait d’avoir dévoilé la vérité à Imen … non le pire était qu’au final en huit mois il avait fini par s’attacher à elle. La jeune femme était peut-être totalement détruite, mais il avait tout de même apprit à véritablement la connaître et à l’apprécier sous toutes ses coutures. Il comprenait quelque peu ce qu’elle pouvait ressentir. Savoir son pays en guerre n’était pas une chose simple à encaisser, encore moins en étant attaché à ses racines. Lui-même n’était pas né dans le pays le plus paisible de cette planète. Israël était en conflit depuis des années avec divers pays et c’était dans cette ambiance qu’il avait grandi. À bien y réfléchir il avait toujours été entouré du danger sans même s’en rendre compte et Jalil était bien triste qu’il ait fallu attendre la mort de Sofia pour comprendre. C’était à partir de là qu’il avait fait le choix de quitter son pays, de se séparer de ses racines pour aller se planter ailleurs parce qu’il avait besoin de sécurité … que Gabriel en avait besoin.

Alors bien sûr qu’il comprenait à quel point Imen pouvait être détruite par tout ça et l’avoir utilisé – même si, quelque part, ça partait d’une bonne intention – ne l’avait que très peu aidé, le médecin le savait. Pourtant, il n’avait pas l’option de remonter le temps car autrement il l’aurait fait, aucun doute là-dessus. Faire souffrir les autres était une chose qu’il haïssait parce que de toute manière la souffrance il n’a jamais supporté, que ça soit lui qui la ressente ou quelqu’un d’autre. Il savait que trop bien ce que c’était et l’Israélien était bien assez intelligent pour savoir que tout comme lui, toutes les personnes qui souffraient s’en passeraient … c’était le cas d’Imen, ça tombait sous le sens. Toutefois, la voir sur le pas de sa porte à une telle heure et dans un tel état c’était à se demander si elle n’était pas masochiste sur les bords. Qu’elle ne cherche plus jamais à le revoir il aurait compris, après tout elle avait tous les droits de le haïr plus que n’importe quelle autre personne dans ce monde – sans vouloir se donner trop d’importance – mais qu’elle vienne ce soir, jamais il ne s’y serait attendu, d’où la surprise qui se lut sans le moindre mal dans son regard. « Oh oui, j'avais raison ! T'as toujours autant une tête de connard ! ». L’étonnement fut d’autant plus présent après ces quelques mots prononcés.

Enfin, au moins il avait bel et bien la preuve qu’elle continuait de le détester et qu’elle n’était pas là pour accepter son pardon. Jalil avait également la preuve qu’elle n’était pas dans son état normal, il eut l’explication du fait qu’elle avait mis sa fierté de côté lorsque la Syrienne le poussa de son chemin et tituba quelque peu en pénétrant dans son appartement. Les sourcils froncés et visiblement inquiet de l’état dans lequel elle se trouvait, le jeune homme ne prononça pourtant aucun mot. Il referma la porte en douceur tout en soupirant pour lui faire de nouveau face bien qu’il garda ses distances. Il avait beau la comprendre ce n’était pas pour autant qu’il voulait se risquer à s’en prendre une. Imen était complètement ivre ce qui en plus d’être visible à sa démarche le fut à sa manière de se laisser tomber sur le canapé avec ce sourire bien trop exagéré pour être réel et sincère. Le médecin continua de rester près de la porte, les bras croisés contre son torse et le regard posé sur la jeune femme en tâchant de savoir ce qu’elle allait bien pouvoir lui dire cette fois … vider son sac probablement, après tout il ne méritait que ça. « J'espère que je te dérange au moins, sinon c'est pas drôle ! ». Un soupire lui échappa. Jalil baissa la tête et la secoua doucement de gauche à droite.

Si elle le dérangeait ? Ce n’était pas comme s’il était minuit, qu’elle était totalement ivre dans son appartement, que son neveu – malgré son sommeil lourd – dormait à l’étage et qu’en plus d’avoir enchaîné ses heures de garde au Lenox Hill il avait dû faire son service à la caserne sans même penser à s’effondrer. « Combien de verres tu as bu, Imen ? ». Ce fut sa seule réponse tandis qu’il la rejoignait pour prendre sur l’un des deux fauteuils autour du canapé et face à la table basse. Il n’était pas devenu fou et si elle devait s’énerver contre lui – ce qui vu son état allait se produire – il continuait de préférer garder ses distances pour éviter de se prendre un coup, qu’il le mérite ou non. Ses bras en appuis sur ses cuisses et ses mains croisées, Jalil leva la tête vers la jeune femme tout en haussant les sourcils pour lui faire comprendre qu’il n’allait pas la laisser s’en sortir aussi facilement, pas si lui aussi devait passer un sale quart d’heure. « Et oui, tu me déranges. ». Autant lui faire plaisir n’est-ce pas ? Cependant ce n’était pas vrai. À part remplir ses dossiers concernant certains de ses patients, le jeune homme ne faisait rien de bien intéressant et comptait même aller s’effondrer dans son lit une fois le dossier sur lequel il était soit terminé, malheureusement ce dernier restait dans la cuisine auprès de son crayon et de sa tasse de café.
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MessageSujet: Re: Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ EmptyMar 6 Nov - 21:30

La colère est un sentiment puissant et qui vous dévore de l'intérieur. Si on la laisse faire, elle vous détruira. C'est fatiguant d'être en colère tout le temps, contre tout le monde. Depuis le temps, je pensais que j'avais compris. Au bout de presque deux ans ... Deux ans de malheur. Deux ans de larmes. Deux ans de cris et de pertes. Mais je réalise aujourd'hui que la colère n'a jamais vraiment disparu, elle s'est juste terrée en moi, n'attendant qu'une chose : de refaire surface. J'étais en colère quand je suis arrivée à New-York contre ma volonté, mais les semaines ont passé et je m'y suis habituée, à tout ça, si on peut dire. Mais là l'alcool a tout fait ressurgir ... Mouais, je sais c'est une bonne excuse. En vérité il suffit sûrement de très peu de choses pour me faire rechuter, pour me refaire faire n'importe quoi. Oui parce que là, je fais réellement n'importe quoi. L'idée même d'aller trouver mon ex petit ami dans son appartement à une heure pareille c'est juste ... alors vraiment le faire. Je ne peux expliquer pourquoi, j'ai bu, vous vous souvenez ? Toutes mes idées s'embrouillent dans mon esprit. Il faut que j'évacue la colère et il a suffi que je pense à Jalil une seconde et à ce qu'il m'a fait pour qu'il devienne la cible idéale. Je précise que sobre, je n'aurais jamais fait ça, pour ma défense. Alors vu que Jeremy, enfin Jake était là avec sa belle mercedes, ça aurait con de pas en profiter non ? C'est pas souvent que j'ai un chauffeur à disposition ... ou si, enfin je sais plus. Je suis donc sortie de la voiture de Jeremy, pardon Jake quand il s'est garé le long du trottoir devant l'immeuble de Jalil. Je lui ai adressé un sourire désolé, si on peut dire, en voyant qu'il a fini par comprendre que notre soirée est définitivement terminée.

Et en moins de temps qu'il n'a fallu pour que je réfléchisse à la portée de mon acte, je me suis retrouvée devant sa porte. Le pire c'est que là tout de suite, j'en ai envie. Je veux dire, l'idée de venir emmerder Jalil me rend joyeuse au plus haut point. L'idée de voir sa tête quand je vais ouvrir la porte m'excite follement. J'aurais presque envie de sautiller comme une licorne magique ! Forcément, quand il a ouvert la prote, je n'ai pas été déçue de sa mine surprise. Haha, comme quoi c'est moi qui l'ai eu cette fois ! Oui je suis complètement maso, et alors ? Je voulais simplement lui dire que y a pas que lui qui peut faire des sales coups ! Et que je l'emmerde ! Oui parfaitement ! Un gros mélange de tout ça et plus encore mais là tout de suite ... J'ai faim ! Quand je suis bourrée j'ai faim ! Je mangerais bien le gâteau que nous faisait papa quand on était petits ... mais je suis bête, papa et mort, tué par les gens censés nous protéger, haha ! Oui je sais, si un télépathe était dans le coin, il me trouverait pathétique au possible tellement ... tellement ma tête n'est qu'un immense tas de ruines. Je suis une ruine. Une pauvre fille qui continue de se lever tous les matins en ne sachant pas très bien pourquoi. Pour faire le ménage dans ce putain d'hôtel ? Pour écumer soirée sur soirée, me bourrer la gueule et finir dans le lit d'un type dont je ne connais même pas le nom ? Pendant que mes frères et mon peuple ... Rooh putain mais ta gueule conscience ! On a déjà parlé de tout ça alors ne vient surtout pas gâcher mon moment de gloire. Oui un moment de gloire, c'est comme ça que je vois la situation actuelle. C'est pitoyable mais je ne m'en rends pas compte. Ou alors je m'en fous, au choix. « Combien de verres tu as bu, Imen ? » me demande-t-il alors que je me laisse gracieusement tombée sur son canapé. Il a l'air las à l'idée de m'affronter, sûrement que monsieur a eu une longue journée et qu'il est fatigué ... ooh pauvre 'tit bichon ! Mon large sourire ne quitte plus mes lèvres. « Deux ... Ou cinq ... Ou ... Mais qu'est-ce que ça peut te foutre d'abord ? » C'est vrai ça ! C'est pas mon père à ce que je sache ! Et on sort plus ensemble ... Heureusement ! Donc qu'est-ce que ça peut lui foutre de savoir le nombre de verres que je me suis enfilée ? J'ai totalement le droit je crois ! Les États-Unis, c'est le pays de la liberté non ? A moins que je confonde ... Peu importe. Me voilà assise sur son canapé, le moment de surprise est passé ... Je dois avouer que j'ai pas vraiment réfléchi à la suite. Je le suis du regard quand il vient s'asseoir sur le fauteuil en face de moi. Non mais pourquoi il vient s'assoir ? Je jure que s'il commence à faire son psy ... « Et oui, tu me déranges. » Oooh qu'il est gentil ! Forcément mon sourire c'est un peu plus élargi, heureuse qu'il le dise, peu importe si c'est vrai ou pas. Tant qu'il le dit ... « Gé.nial. » ai-je articulé lentement. Et sincère en plus. Ne supportant plus de rester statique face à lui, je me lève d'un bond, ce qui est une totale mauvaise idée mais je réussis sans trop de mal à me maintenir debout. « T'étais peut-être avec une nouvelle conquête même ? Haaan a elle aussi tu lui mens à chaque fois que t'ouvres la bouche pour lui parler ? » ai-je fait d'un air exagérément ... je sais pas quoi exactement. Bon okay, j'ai pas mis longtemps à en parler, mais c'était trop tentant. Du coin de l'oeil, je regarde en direction de sa chambre, pièce où j'ai passé beaucoup de temps. « Et par pitié ne joue pas au psy avec moi, tu sais que ça sert à rien ... » ai-je continué. Okay, je commence un peu à me perdre dans ce que je suis censée dire parce que regardons les choses en face ... je suis venue ici sur un coup de tête. Aucun plan en tête. « Bref, je suis venue égayée ta soirée, ça te fait plaisir hein ? »
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MessageSujet: Re: Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ EmptySam 17 Nov - 12:49

Il avait été un connard avec elle, il n’y avait pas d’autres termes pour le qualifier. Il avait joué avec elle – enfin plus ou moins. Il s’était servi d’elle pour parvenir à obtenir des informations qu’elle-même ne détenait pas et évidemment lorsqu’elle l’avait découvert, elle était tombée de haut et lui en avait pris pour son grade. Après tout, il ne méritait que ça pour s’être servi d’elle. Elle avait déjà été affaiblie par le conflit qui régnait dans son pays natal, affaiblie par la perte des membres de sa famille puis par l’éloignement forcé que lui avait fait subir ses frères. Lui, il savait tout cela. Il le savait et pourtant il avait continué sur sa lancée devenant de plus en plus incapable de se regarder dans le miroir à chaque fois qu’il avait passé du temps avec la jeune femme. Elle avait toutes les raisons du monde de le haïr, et bien plus encore. Elle aurait dû le frapper, l’insulter voire même le maudire pour ce qu’il avait fait et l’Israélien ne doutait pas du fait que, une fois partie de chez elle, Imen l’avait fait, mais masochiste comme il pouvait parfois l’être, Jalil aurait préféré qu’elle le fasse devant lui afin qu’il paye les conséquences de ses actes. À la place, il avait passé les jours qui avaient suivi leur rupture à se détester lui-même et à se plonger corps et âme dans son travail pour oublier même si ce n’était pas aussi facile que ça. En réalité, il n’avait jamais oublié et il se connaissait assez bien pour savoir que ça ne serait probablement jamais le cas.

Le jeune homme était parvenu à aller de l’avant, mais pas tant que ça. Il lui arrivait souvent de penser à ce qu’il avait pu lui faire, à la peine qu’il avait pu lui infliger et ça ne lui ressemblait tellement pas d’agir de la sorte qu’il s’en supportait de moins en moins. Jalil avait voulu prendre de ses nouvelles, même de loin, cependant il n’avait jamais trouvé le courage et il s’était enfermé dans sa routine, allant travailler à la fois à l’hôpital et à la caserne, et s’occupant du mieux qu’il le pouvait de Gabriel. Son neveu était d’ailleurs actuellement en train de dormir à l’étage. Même s’il savait que le petit garçon de dix ans avait un sommeil plus que lourd – ce qui l’avait toujours impressionné – il ne pouvait pas s’empêcher d’espérer que l’intrusion d’Imen chez eux ce soir n’allait pas le réveiller et le pousser à descendre voir ce qu’il se passait dans le salon. Néanmoins, il la laissa se faire plaisir sans parvenir à cacher le fait que la voir dans cet état d’ébriété l’inquiétait sincèrement comme s’il se sentait coupable de chaque moment où la Syrienne serait dans la pire humeur qui soit. Le jeune homme savait qu’il valait mieux pour lui de lui faire plaisir, de confirmer le fait qu’elle le dérangeait alors que ce n’était pas vraiment le cas. Il travaillait sur ses dossiers, mais il avait tout le temps de le faire au cours de ses pauses à la caserne. La raison pour laquelle Imen pourrait réellement déranger était son neveu, Jalil n’avait pas la moindre envie que Gabriel soit réveillé et fasse face à une Imen totalement ivre.

Sa question concernant le nombre de verres qu’elle avait pu boire vint donc tout naturellement et il la posa le plus calmement possible et s’efforçant de cacher un tant soit peu le fait qu’il s’inquiétait pour elle. « Deux ... Ou cinq ... Ou ... Mais qu'est-ce que ça peut te foutre d'abord ? » Un soupire lui échappa, mais Jalil ne fit pas le moindre commentaire. Elle semblait décider à être insupportable avec lui. Il le méritait, mais ce n’était pas pour autant qu’il appréciait le fait qu’elle lui parle de cette manière, néanmoins, patient comme il pouvait l’être, le résident jugea qu’il valait mieux ne rien dire pour le moment. « Gé.nial. T'étais peut-être avec une nouvelle conquête même ? Haaan a elle aussi tu lui mens à chaque fois que t'ouvres la bouche pour lui parler ? » Sa mâchoire se crispa instinctivement. Le voilà le moment qu’il avait attendu lorsqu’il lui avait avoué la vérité. Il venait juste un peu à retardement et c’était probablement ce qui expliquait le fait qu’il appréciait que très peu les sous-entendus qu’elle venait de faire. Restant aussi calme que possible, Jalil se pencha un avant, les coudes en appuient sur ses cuisses et les mains croisées, juste avant que la jeune femme ne reprenne la parole. « Et par pitié ne joue pas au psy avec moi, tu sais que ça sert à rien ... Bref, je suis venue égayée ta soirée, ça te fait plaisir hein ? » Levant les yeux au ciel, il resta dans la même position quelques instants de plus pour finalement se redresser et se laisser tomber contre le dossier du fauteuil sur lequel il avait pris place, les bras croisés contre son torse et son regard ne quittant pas la jeune femme face à lui.

« Il n’y a que Gabriel à l’étage. » Commença-t-il. Sa voix était parfaitement calme ce qui le surprit tant il avait pu ressentir une pointe d’agacement suite aux paroles prononcées par Imen. « Je ne vais pas jouer au psy, rassure-toi, même si visiblement tu en aurais bien besoin ce soir. » Et merde … par moment il ferait mieux de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant d’ouvrir cette dernière et de laisser échapper des piques comme celle qui venait tout juste de lui échapper. Toutefois, Jalil garda son sérieux et le regard rivé en direction d’Imen sans bouger ne serait-ce que d’un millimètre. « Sincèrement ? J’aurais préféré que tu viennes passer tes nerfs sur moi avec un peu moins d’alcool dans le sang … » Son regard un peu plus froid que précédemment – il laissait un peu trop son mécontentement l’envahir – Jalil serra les dents pour tenter de faire retomber la pression qu’il sentait augmenter en lui lorsqu’il remarqua quelques traces sur le visage de la jeune femme qui, immédiatement, fit disparaître toute sa contrariété d’un coup. L’Israélien se redressa pour la énième fois et se pencha en avant pour tenter de mieux apercevoir ce qui, visiblement, ressemblait à des restes de bleus et d’égratignures. « Imen ? Qu’est-ce qui t’es arrivée ? Et ne me dit pas "rien", je suis médecin ! » En clair interdiction de lui mentir. Elle pouvait être en colère contre lui et complètement ivre, mais il n’allait pas la laisser s’en sortir aussi facilement. Qu’elle l’insulte ou non. Qu’elle lui hurler de se mêler de ce qui pouvait le regarder ou qu’elle lui lance la moindre pique, Jalil s’en moquait tant il voulait savoir la raison pour laquelle elle pouvait avoir ces marques sur elle.
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MessageSujet: Re: Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ EmptyVen 23 Nov - 18:52

Je suis pitoyable et le pire, c'est que je le sais. Plus pitoyable que la fille bourrée qui va frapper à la porte d'un mec qui s'est servi d'elle pendant des mois sous prétexte de lui en mettre plein à la gueule ... Y a pas mieux niveau pitoyable. Mais vous savez quoi ? Je vous emmerde. J'emmerde le monde entier s'il le faut. Qu'est-ce que j'en ai à foutre de tout ça ? Oui je sais, c'est triste d'être toujours autant en colère après tant de mois dans cette foutue ville. Je suppose qu'elle n'a jamais réellement disparu en fait, elle reste juste cachée à chaque fois, n'attendant qu'une chose : l'occasion de ressortir. Et moi en train de picoler, c'est un véritable boulevard pour que tout ressurgisse. Je n'étais pas comme ça avant, je le jure. J'étais une fille normale, marquée par la mort soudaine de son père mais normale. Quand tout a commencé, j'imagine qu'on a tous dus devenir d'autres personnes, pour se protéger en quelque sorte. L'instinct de survie vous pousse à faire des choses et vous change. Alors j'ai été catapultée à New-York en ayant vu beaucoup trop de choses pour y trouver un sens ... un sens à ma présence ici. Voilà pourquoi un spécialiste vous dirait que je suis devenue une personne hautement instable. Je suis devenue une personne triste en fait, tout le temps triste derrière mes sourires. Je ... L'alcool me monte à la tête. Mes frères me manquent. Le seul sur lequel j'ai envie de frapper maintenant c'est Jalil. J'en ai marre d'avoir mal tout le temps. J'en ai marre que tout le monde finisse toujours pas m'abandonner. A quoi ça sert que je reste ici ? A continuer à vivre comme si de rien était ? Comme si ça avait encore un sens ... Ouais dans l'ensemble j'ai plutôt l'alcool mauvais, au-cas-où vous ne l'auriez pas remarqué.

Mais à cet instant, mon état d'ivresse fosse tout. Je sais que demain va être une terrible journée. Les effets de l'alcool auront disparu et la colère sera retombée, mais pour le moment je ... J'ai envie de bondir partout, je ne peux même pas expliquer pourquoi. Jalil et moi ne nous sommes pas parlés depuis ce fameux jour où j'ai découvert qu'il s'était royalement foutu de ma gueule. Je n'ai pas été maso au point de vouloir le revoir pour lui foutre mon poing dans la gueule. Enfin jusqu'à maintenant. En voyant son visage, j'aurais dû me rappeler réellement de tous ces moments qu'on a passé ensemble qui ont eu beaucoup de significations pour moi mais ... Disons que je m'en suis rappelée oui, mais ayant bu trop d'alcool, ils sont juste passés dans mon esprit comme l'eau d'un torrent glisse sur les rochers. Rien. Merci l'alcool. Jamais je ne serais venue ici sans avoir bu quelques verres de trop. Je n'aurais même pas eu l'idée en fait. Sauf que maintenant j'y suis. Il est juste en face de moi et je peux lui balancer toute la haine que j'ai pour lui et que j'ai accumulé depuis tous ces mois. A l'époque ... A l'époque j'ai cru des choses qui étaient fausses le concernant. J'ai juste été un pion à ses yeux. Je déteste qu'on m'utilise. Je ... déteste quand on me trompe. Je déteste quand ... on met quelque chose dans mon café et qu'on m'envoie à l'autre bout du monde sans me demander mon avis. Comment je peux réussir à faire confiance maintenant ? Tout le monde un jour ou l'autre montre sa véritable nature. La douleur est le résultat à chaque fois.

Je ne sais pas réellement ce que je fais, je crois que ça se voit d'ailleurs. Depuis New-York, je suis une créature qui agit à l'instinct. Je ne sais jamais réellement ce que je fais et à quoi ça sert de tout prévoir à l'avance ? « Il n’y a que Gabriel à l’étage. » répond-t-il à propos de quelqu'un d'autre dans son appartement . Ooh ... c'est presque décevant. Disons que je m'attendais à plus intéressant, comme quelque chose à exploiter ... A moins que ... Je me suis levée d'un bon du canapé, sourire aux lèvres en faisant quelques pas vers les chambres. Non sans bien sûr, un léger vacillement de ma part. « Nice ! Je vais aller le réveiller ! Comme ça il pourra participer à la fête ! » ai-je lancé ironiquement. Je sais, je sais mais rassurez-vous, je ne suis pas aussi irresponsable que ça quand je suis bourrée. Je veux juste voir sa réaction, lire la peur dans son regard et surtout, l'emmerder. Quelques secondes après avoir balancé la phrase en question, je me tourne vers lui avec un large sourire. « Ne fais pas cette tête, je plaisante ! Détends-toi ! C'est pas sa faute à ton neveu de t'avoir pour oncle. » ai-je fait comme si tout était "relax". Ce qui ne doit pas vraiment être le cas. Sûr qu'il n'a pas prévu que je débarque chez lui à presque minuit en plus. Pauvre petit bouchon, j'ai gâché sa soirée. Du coup, comme bien sûr je ne vais pas aller réveiller Gabriel qui n'a rien à voir avec tout ça, je me rassoies toujours aussi délicatement sur le canapé. Le pire ? C'est que je me sens bien. Je vous ai dit tout à l'heure que j'avais l'alcool mauvais mais c'est quand même plus compliqué que ça. L'excitation est la première phase mais le reste va être beaucoup plus difficile. « Je ne vais pas jouer au psy, rassure-toi, même si visiblement tu en aurais bien besoin ce soir. » continue-t-il toujours aussi calmement. Aaargh, j'avais oublié à quel point il peut être énervant quand il fait ça ! Rester calme même quand quelqu'un comme moi débarque à une heure pareille. Je sais que Gabriel est à côté mais quand même ! Ca serait mieux si ... Oh ta gueule Imen ! Tant que t'as le dessus, de quoi tu te plains ? Du même air blasé que lui, je hausse un sourcil. « Venant de toi cette phrase c'est se foutre de la gueule du monde. » ai-je fait avec un ton un peu plus dur cette fois. Il est agacé ? Tant mieux ! Moi aussi je le suis. Oui c'est se foutre de la gueule du monde. Il me conseille d'aller voir un psy alors qu'il s'est servi de moi pendant huit longs mois ? Tout en sachant dès le départ tout ce que j'avais pu vivre avant lui ? Il OSE me dire d'aller voir un psy après m'avoir à son tour enfoncé la tête sous l'eau ? Me dire que j'ai besoin d'un psy est vraiment tout ce qu'il a à me dire ? « Sincèrement ? J’aurais préféré que tu viennes passer tes nerfs sur moi avec un peu moins d’alcool dans le sang … » Son regard se fait de plus en plus froid. Heureusement que le sarcasme, je maîtrise, surtout quand je suis ivre. En même temps à quoi je m'attendais d'autre en venant dans cet état et à une heure pareille ? Malgré tout, je sens comme une sorte de tension monter. « Sincèrement ? J'aurais préféré que tu meurs noyé dans ta baignoire mais tu vois Jalil chéri, on peut pas tout avoir dans la vie. » ai-je craché plus ironique que jamais. La vie m'a rendue amère. La petite fille qui marchait pieds nus sur les murets de Hama sous le soleil couchant après les cours a disparu. A la place il y a ... je sais pas qui. Quelqu'un d'autre de complètement différent. Une pauvre fille totalement perdue qui ne sait plus quoi faire de sa vie et du coup, qui la réduit en miettes.

Soudain ... Soudain j'ai vu ses yeux me fixer de façon différente. Il se redresse vers moi et ... Oh non ... « Imen ? Qu’est-ce qui t’es arrivée ? Et ne me dit pas "rien", je suis médecin ! » En le voyant s'approcher de moi, j'ai brusquement tourné la tête, refusant l'idée qu'il puisse me questionner sur ce qui est arrivé. Lui parler de l'affaire avec Idriss ? Comment je pourrais ? Autant dire que là, il vient de toucher le sujet sensible. En même temps, je l'ai cherché en venant ici non ? Bref, alors qu'il cherche à voir mes bleus, je détourne la tête brusquement et me lève d'un bond du canapé. La colère est revenue et à cet instant précis, elle me brûle de l'intérieur. « Depuis quand tu t'intéresses réellement à ce qui peut m'arriver ? » ai-je rugi hors-de-moi à l'idée qu'il me pose une telle question. Suis-je injuste ? Mais ... comment je peux croire qu'il se soucie réellement de moi après tout ce qui est arrivé ? Comment je peux faire la différence entre le Jalil qui joue et celui qui ne joue pas ? « Donc RIEN OKAY ? Pour toi ça serait RIEN ! RIEN qui te concerne ! » ai-je continué sur le même ton catégorique. Touchée en plein coeur. J'en ai marre d'avoir mal à cause des hommes. Mon père, mes frères, Bobby, Idriss, Jalil ... Ils m'abandonnent, ils me font mal. Oh putain, qu'est-ce que je fous là ? « Ca suffit, je me casse. » ai-je lancé sur un coup de tête, sentant la dangerosité du sujet abordé. Idriss et ses coups. Je suis trop bête d'être venue alors que les traces sont encore visibles ... Mais on ne fait souvent rien de bon sur un coup de tête. Alors avant que je craque complètement, je me dirige vers la porte que j'ai franchi quelques minutes plus tôt.
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MessageSujet: Re: Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ EmptySam 24 Nov - 22:07

La soirée aurait pu être mieux, mais elle aurait aussi pu être pire … dans un sens du moins. Il aurait pu apprendre une mauvaise nouvelle : la mort de sa dernière sœur, un attentat contre son père – bien que ça ne serait pas la première fois – le fait que l’un de ses proches soit blessé ou autre. Tout aurait pu être pire. Gabriel aurait pu être gravement malade, lui-même pourrait être en train de mourir dans un incendie, étouffé et aveuglé par la fumée du feu, se perdant dans ce qui ressemblerait à ses yeux à un labyrinthe avant de s’écrouler sur le sol et de mourir là, tout seul. Oui tout aurait pu être pire comme tout aurait pu être mieux. Il aurait pu passer sa soirée tranquille. Il aurait pu finir de s’occuper de ses dossiers, drogué à la caféine et incapable de fermer l’œil pour ensuite s’occuper de son neveu au petit matin et commencer sa nouvelle garde, plus exténué que jamais. Il aurait pu être tranquille et ne pas avoir à affronter le fait qu’il avait été un salaud avec une personne qui, au final, comptait tout de même pour lui. Certes, il avait menti sur bien des choses. Certes, il lui avait caché la vérité, mais il s’était tout de même attaché à elle. Peut-être ne l’avait-il pas autant aimé qu’il avait pu le laisser croire, mais elle avait eu de l’importance pour lui, comme une sœur mais en plus fort pour la mettre dans son lit et passer des nuits avec elle qui, malgré tout, restaient gravées dans sa mémoire.

Il doutait sincèrement de pouvoir lui faire croire tout ça, pas après la trahison qu’il lui avait fait subir et pas en ayant laissé la haine s’infiltrer en elle parce qu’il considérait que c’était l’émotion la plus normale à éprouver à son sujet. Toutefois, le destin semblait en décider autrement et ce même s’il n’y croyait pas le moins du monde. Si l’inverse avait été vrai il n’aurait eu qu’à se pendre depuis bien longtemps. Dans sa vie il y avait des morts, bien trop de morts pour tout dire. Il avait perdu sa mère alors qu’il n’était qu’un enfant et il se revoyait encore dans ce cimetière à Tel Aviv, tentant de réconforter son père. Il avait perdu des amis qui avaient fait le choix de travailler pour le Mossad et qui, au final, avaient perdu la vie pour leurs convictions. Il avait perdu Jamie lorsqu’elle avait fait le choix de quitter Israël bien qu’il l’avait ensuite revu. Il avait perdu sa moitié, sa jumelle dans un attentat contre sa famille et encore aujourd’hui il restait persuadé que ce n’était que le début. Même si à l’extérieur il n’en laissait rien voir, il était devenu quelque peu paranoïaque, effrayé à l’idée que quelque chose puisse arriver à ses proches, l’estomac noué lorsque le téléphone se mettait à sonner comme s’il craignait que la nouvelle soit forcément mauvaise. Si le destin était réel, Jalil aurait eu beaucoup de soucis à se faire et il était bien trop scientifique pour croire à une telle chose. Non, la seule raison pour laquelle Imen était chez lui ce soir était la fatalité … ou quelque chose dans ce genre-là, rien de plus et rien de moins.

Il ne faisait que recevoir ce qu’il méritait … what goes around comes around comme certains le disaient ici. Il avait blessé Imen ? Il s’était servi d’elle pour obtenir des informations pour son père ? Et bien à présent il récupérait la monnaie de sa pièce et de façon plutôt inattendue. S’il avait pensé qu’un jour elle finirait par venir lui cracher ses quatre vérités, il ne s’était toutefois pas attendu à ce qu’elle débarque chez lui complètement ivre et qu’elle se mette à jouer avec ses nerfs de la sorte. Jalil savait être patient lorsque ça se révélait nécessaire, mais comme n’importe quelle personne il possédait ses limites et la fatigue le gagnant, les siennes se faisaient de plus en plus petites et Imen s’en rapprochait dangereusement. « Nice ! Je vais aller le réveiller ! Comme ça il pourra participer à la fête ! » Son regard l’avait suivi sans qu’il ne dise quoi que ce soit. Il l’avait vu s’approcher de l’escalier menant aux chambres en sentant son estomac se nouer et pourtant il n’avait pas prononcé la moindre parole. En réalité, quelque part il se doutait qu’elle ne serait pas inconsciente au point de mêler Gabriel à tout ça alors qu’il était loin de l’avoir mérité et pourtant … lorsqu’il l’entendit prononcer ces paroles il manqua de se lever d’un bond pour la rattraper et l’arrêter dans sa folie une bonne fois pour toute, quitte à la mettre à la porte. « Ne fais pas cette tête, je plaisante ! Détends-toi ! C'est pas sa faute à ton neveu de t'avoir pour oncle. » Se détendre ? SE DÉTENDRE ? Comment était-il supposé faire une telle chose alors qu’elle s’amusait à jouer avec ses nerfs ?

D’accord, il le méritait totalement, mais encore une fois il aurait largement préféré qu’elle vienne faire une telle chose un autre jour … et il appuyait sur le fait que ça soit le jour et non pas la nuit, à un moment où il serait certain que son neveu ne serait pas dans les parages. La voir reprendre place sur le canapé face à lui l’avait que très peu calmé, mais tout de même un peu. Il l’a préférait là, quelque part où il pouvait garder ne serait-ce qu’un peu le contrôle de la situation et quelque part loin des escaliers. « Venant de toi cette phrase c'est se foutre de la gueule du monde. » Là-dessus, elle n’avait pas tort, cependant les mots étaient sortis bien plus vite qu’il ne l’aurait voulu, sa tendance à être un peu trop ironique lorsqu’il commençait à s’énerver sans doute. « Sincèrement ? J'aurais préféré que tu meurs noyé dans ta baignoire mais tu vois Jalil chéri, on peut pas tout avoir dans la vie. » Un soupire lui échappa tandis qu’il leva les yeux au ciel. Elle avait également raison sur l’un de ces points : on ne pouvait pas tout avoir dans la vie, un fait que Jalil avait compris que trop vite. Mais rapidement, ce ne fut plus le plus important, bien au contraire. Son regard avait décelé quelques traces de coups sur les parties du corps d’Imen qui lui étaient visibles. Son cœur avait manqué un battement et sa respiration s’était brusquement coupée. Il était peut-être un salaud mais ce n’était pas pour autant qu’il était égoïste et égocentrique. Voir que quelqu’un avait sans doute osé lever la main sur elle l’avait instantanément rendu malade et il avait été incapable de le cacher, qu’Imen le prenne mal ou non.

« Depuis quand tu t'intéresses réellement à ce qui peut m'arriver ? » L’Israélien ouvrit la bouche, prêt à répliquer, mais tous les mots étaient restés coincés dans le fond de sa gorge. Depuis toujours … c’était à peu près ce qu’il comptait lui répondre. Il tenait à elle, oh ça oui, mais la colère qui l’envahissait déjà lui cloua le bec et le força à garder ça pour lui afin d’éviter de la mettre plus hors d’elle que ce qu’elle pouvait déjà être. « Donc RIEN OKAY ? Pour toi ça serait RIEN ! RIEN qui te concerne ! Ça suffit, je me casse. » De nouveau sa mâchoire s’était crispée. Il n’aimait pas qu’elle le repousse de la sorte, mais ne le méritait-il pas ? À vrai dire peu lui importait car dès qu’il la vit commencer à se diriger vers la porte de l’appartement il s’était levé d’un coup, avait brisé la distance qui le séparait d’Imen et à quelques centimètres d’elle, il attrapa son poignet de sorte qu’elle ne puisse pas aller plus loin. « Non ! » Dit-il d’une voix ferme, forçant la Syrienne à lui faire face sans la lâcher et en évitant de serrer au point de lui faire mal. « Je ne te laisserais pas partir ! J’ai saisi la partie "tu es un connard et je te hais Jalil", je le mérite on est d’accord mais tu ne partiras pas sans me dire ce qui t’es arrivée. » Et il comptait bien faire en sorte qu’elle reste là jusqu’à ce qu’elle lui parle quitte à la séquestrer dans son appartement et à ce qu’ils se regardent dans le blanc des yeux toute la nuit, il tiendrait jusqu’à ce qu’elle craque. « J’ai peut-être menti concernant le but de notre relation, mais je n’ai jamais menti sur ce que je ressentais, alors oui je m’inquiète pour ce qui peut t’arriver, oui je tiens à toi et non je ne te lâcherais pas. » Enchaîna-t-il plus déterminé que jamais. Si quelqu’un avait osé lever la main sur elle, il comptait bien savoir de qui il s’agissait et ceci fait il comptait bien le retrouver et lui faire passer toute envie de relever la main sur elle un jour.
NOM DE DIEU Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ 1656269883 y avait longtemps que j'avais pas autant écris Laughing Et t'as mis un des avatars que je t'avais fais 63
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MessageSujet: Re: Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ EmptySam 8 Déc - 21:47

Nouria me dirait que je suis dans un sale état si elle était toujours de ce monde, tous mes proches me le diraient de toute façon. Je sais plus quoi faire pour faire partir la douleur et la colère. C'est quand même grave d'en être toujours au même point après presque un an. Bon, encore une fois les verres que je me suis enfilée toute la soirée ne sont pas étrangers à tout ça. J'arrive de mieux en mieux à tout cacher mais parfois, tout ressort. J'ai l'impression d'avoir perdu toute confiance envers les autres. A quoi ça sert les sentiments ? A quoi ça sert de s'attacher aux gens alors qu'ils peuvent disparaître ou vous trahir. Forcément ... Forcément j'aurais dû me méfier quand j'ai rencontré Jalil, si seulement j'avais su ... C'est ce que je n'arrête pas de me dire depuis que j'ai découvert ses mensonges. Comment j'ai pu ne pas remarquer son double-jeu ? Parce que t'es pas télépathe Imen, ce connard mériterait un Oscar. C'est juste qu'à l'époque, j'étais déjà dans un sale état et il en a juste profité. J'étais juste un pion, quelqu'un dont il a dû se servir pour faire son travail. C'est inhumain. Inhumain parce qu'il savait très bien tout ce que j'avais pu traverser, mais il l'a tout de même fait. Il m'a regardée droit dans les yeux et sans ciller,a menti, jour après jour, semaine après semaine et mois après mois. C'est ce que les gens comme lui font j'imagine, se servir des autres pour atteindre leurs buts en se moquant des conséquences. J'ai honte de dire que j'avais fini par réellement m'attacher à lui en fin de compte, honte parce que je suis tombée dans son piège et que je me suis lamentablement faite avoir. Pauvre fille. Et t'espérais combattre toute une armée ? T'es même pas fichue de reconnaître un type qui se fout de toi ! Mon orgueil est l'une des seules choses qui me restent et quand on le met à mal, quand on se sert de moi comme Jalil l'a fait, je peux devenir très, très méchante et rancunière, la preuve maintenant.

J'ai l'impression d'être une bombe à retardement. Je suis pas saine comme fille. Une fille qui a autant perdu que moi dans de telles circonstances ne peut pas être saine. Je dis pas que je l'étais spécialement avant mais quand même un peu plus. Là c'est un foutoir sans nom. Comme dirait cette chanteuse américaine, "i've got a war in my mind". C'est fatiguant d'être aussi en colère que je le suis, croyez-moi. L'alcool me donne l'impression que je vais finir par réellement perdre la tête. Je voudrais lui faire mal comme il m'a fait mal seulement je sais que c'est impossible. J'ai longtemps cru qu'on était le même genre de personnes. A ce qu'il m'a dit, si ce qu'il m'a dit est vrai s'entend, il a perdu beaucoup de gens aussi et ... enfin d'autres choses ... Aujourd'hui je sais même plus quels mots, quelles paroles étaient vrais ou non. Mon esprit s'embrouille. Ma voix se fait sèche. Je me traite de stupide d'être venue ici à une heure pareille dans un tel état. Qu'est-ce que je fais ici ? BORDEL QU'EST-CE QUE JE FOUS ICI ? Mon coeur a manqué un battement qui m'a empêchée de respirer une fraction de seconde. A quoi se résume ma vie aujourd'hui ? A rien. Alors j'imagine que je suis là parce que ... parce que je veux ressentir à nouveau quelque chose. Peut-être même que c'est la colère en fin de compte, ce que je veux ressentir. Mais à quoi tout cela rime hein ? Donc j'ai fait ce pour quoi je suis venue. Rien que sa réaction vaut le coup. Et son embarras ... Ouais mec, t'as un gros problème sur le dos là ! Seulement le truc c'est que tu le mérites, haha ! Pauvre Jalil sur qui je suis en train de déverser toute ma colère. Parce que c'est vrai quand on y pense, il n'y a pas que contre lui que je suis en colère, y a un tas d'autres gens aussi. Seulement tant que Jalil est dans le coin ... c'est lui qui va tout prendre, car les autres ne sont pour la plupart pas disponibles. Prenez Kassim, par exemple. Sam avait raison ... je devrais voir un psy.

J'ai pense être capable de le faire. J'ai pensé ... que je pouvais venir ici, comme ça, lui dire ses quatre vérités, crier, jouer avec lui et lui foutre la honte, tout ça en même temps tout en gardant la maîtrise de la situation. Sauf que bien sûr, ça ne s'est pas passé comme ça. J'aurais dû le savoir, ce genre de plan ne marche jamais avec moi, surtout quand je suis bourrée. Quand je lui ai dit que j'aurais voulu qu'il meure noyé dans sa baignoire .. Ouais bon, c'est la première chose qui m'est venu à l'esprit. Ce sont la colère et l'alcool qui me font dire des choses pareilles, mais j'imagine qu'il y a quand même un fond de vérité là-dedans. Trop compliqué à expliquer dans mon état. Seulement voilà, ma soit-disant maîtrise de la situation s'est révélée être éphémère. Idriss et ses coups, j'avais oublié qu'ils étaient encore visibles malgré les semaines qui se sont écoulées. Mon sang s'est littéralement glacé à l'idée que Jalil puisse me questionner sur le sujet et du coup, savoir que j'ai été dans une telle position de vulnérabilité et que je le suis encore. Pas de nouvelles de la CIA mais pas de bombe non plus. Si ça se trouve, ils ont arrêté Idriss et sa clique sans me le dire. N'empêche si c'est ça ... Peu importe. Je me suis levée d'un bond de son canapé, l'idée de tout lui expliquer me retourne le coeur. Je ne veux pas paraître faible devant lui ! J'ai des fourmis dans les mains et manque de tomber en me levant si brusquement, mais je fais comme si, je fais face comme je l'ai toujours fait. Mais mes mains se mettent à trembler. « Non ! » crie-t-il dans mon dos pour me retenir. Mon coeur bat à mille à l'heure face à la situation. La situation dérape totalement. Pourquoi je suis venue ici ? Je fais semblant de ne pas l'entendre et accélère mes pas vers la porte d'entrée mais il réussit à se saisir de mon poignet et à m'immobiliser. « Je ne te laisserais pas partir ! J’ai saisi la partie "tu es un connard et je te hais Jalil", je le mérite on est d’accord mais tu ne partiras pas sans me dire ce qui t’es arrivée. » poursuit Jalil en maintenant son emprise sur moi. C'est étrange ... Il ne me fait ps mal mais me tient juste assez pour ... Ta gueule Imen. Mes yeux s'agrandissent. De quel droit ose-t-il me retenir ? Je ... Je sais que c'est moi qui suis venue le chercher ce soir mais ... La colère et la peur font battre mon coeur à un rythme fou. « Tu as perdu le droit d'exiger quoique ce soit de moi le jour où tu m'as gentiment avouée la véritable nature de notre relation. » ai-je sifflé de ma voix la plus froide possible. Nous y voilà. Le noeud du problème. Non véritablement, j'ai du mal à accepter qu'on se foute de ma gueule pour ce genre de choses, encore plus quand c'est pour atteindre mes frères pour je ne sais quelle organisation secrète ... Putain mais j'en ai marre de leurs conneries à tous ! Leurs organisations, les armes, les combats, les missions ... Ils peuvent pas se démerder tous seuls et me laisser en dehors de ça ?! « J’ai peut-être menti concernant le but de notre relation, mais je n’ai jamais menti sur ce que je ressentais, alors oui je m’inquiète pour ce qui peut t’arriver, oui je tiens à toi et non je ne te lâcherais pas. » J'ai failli me mettre à hurler en l'entendant mis rien n'est sorti de ma bouche. La colère est en train de me couper le souffle, j'ai du mal à respirer et ... Je perds le contrôle de moi-même. Il est en train de faire tout ressortir. C'est trop. La goutte d'eau qui fait déborder le vase. J'en peux plus. Il ne va pas me lâcher hein ? IL NE VA PAS ME LÂCHER !!! D'un geste sec et inattendu, je parviens à libérer mon poignet de son emprise Oui s'en est trop. Mon visage est déformé par la rage et je le pousse soudainement de toutes mes forces, en espérant que le sol de l'appartement cède sous son poids et qu'il se retrouve enterré sous des tonnes de gravas. Il est en train de payer pour tout le monde. « Mais quand tu vas t'arrêter de mentir ? TU VEUX ME FAIRE CROIRE QUOI LA ? Que tu tiens à moi ? Mais si c'était le cas, si c'était vraiment le cas tu ... t'aurais pas fait ça ! » ai-je littéralement hurlé, trop démolie à ce moment pour me souvenir qu'il y a un petit garçon juste au-dessus. Alors j'ai poussé Jalil, encore et encore, c'est plus fort que moi, il faut que que j'évacue. Ma gorge est nouée par toutes ces émotions trop fortes qui m'envahissent. Je peste encore plus contre moi-même quand je me rends compte que les larmes de rage commencent à rouler sur mes joues. « J'en ai marre que vous me preniez tous pour votre jouet avec qui vous pouvez faire ce que vous voulez ! » ai-je rugi, sans tremblements dans la voix. C'est ça, maintenant je réagis d'instinct à la colère. Forcément en disant ça, je ne pense pas qu'à Jalil, je pense aussi à Idriss et surtout à mes frères. Mes frères qui ne m'ont pas laissée le choix quand ils ont drogué mon café et m'ont mise dans cet avion. Je n'ai pas pu leur dire au revoir. J'en ai marre qu'on joue avec moi. Je l'ai poussé une dernière fois en rapprochant mon visage du sien. « En tout cas j'espère que tes supérieurs ont été contents de leur petit soldat quand tu leur a donné ton rapport ! » ai-je articulé d'un ton méprisant avant de commencer à me reculer sans pour autant lui tourner le dos.
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MessageSujet: Re: Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ EmptyVen 4 Jan - 21:38

Après tout … ne recevait-il pas que la monnaie de sa pièce ? Il avait été un connard, comment pouvait-il se considérer comme autre chose ? Comment pouvait-il encore chercher à se justifier auprès d’elle ? Il s’était servi d’elle, il lui avait menti sur une grande partie des choses qu’il avait pu lui dire et même si ses sentiments avaient été sincères, ça ne suffisait pas à pardonner ce qu’il avait pu lui faire, loin de là. S’il regrettait ? Parfaitement, tout du moins la partie « mensonge » de leur histoire, le reste il était incapable de le regretter. Il avait apprécié chaque instant en sa compagnie. Il avait aimé ces moments où il l’avait serré contre elle dans l’espoir de faire disparaître ses douleurs, ses peurs et sa rancœur envers le monde entier. Longtemps il avait aimé l’importance qu’il avait eue pour elle et il avait également aimé imaginer être celui qui serait capable de l’aider à aller de l’avant et oublier tout ce par quoi elle était passée. Cependant, il était bien placé pour savoir que c’était impossible. Ce genre d’évènements ne pouvaient pas être oubliés, pas même après des années. C’étaient des moments de la vie qui restaient gravés en vous à tout jamais, quoi que l’on dise et quoi que l’on fasse. C’était un trou dans la poitrine, une douleur qui certes s’atténuait avec le temps, mais qui restait présente malgré tout. Elle ne pourrait jamais oublier l’horreur qu’elle avait vécu, les pertes qu’elle avait connu, c’était impossible, c’était gravé bien trop profondément en elle, il le savait parfaitement, mais il avait tout de même été touché par l’espoir fou de parvenir à l’aider à se sentir un tant soit peu mieux. Seulement il avait joué au con et au final il avait tout fait voler en éclats. Être sincère qu’on lui avait dit, la bonne blague !

La sincérité était juste parvenue à la mettre plus en colère que jamais et lui donner la nette impression que le monde entier se foutait de sa gueule, ce qui n’était peut-être pas faux quelque part … malheureusement. S’il aurait préféré ne pas faire partie de ces personnes l’ayant déçu ? Parfaitement ! Il aurait préféré continuer d’être un soutien pour elle et non pas un crétin qu’elle haïssait un peu plus chaque jour. Mais il méritait ce qui lui arrivait et il ne pouvait pas s’empêcher d’être étonné que la colère d’Imen ne lui soit pas tombée dessus un peu plus tôt, mais ne dit-on pas qu’il vaut mieux tard que jamais ? Bien sûr, Jalil aurait souhaité être seul plutôt qu’en compagnie de son neveu. Quand bien même Gabriel avait-il le sommeil lourd, si jamais la syrienne finissait par réellement s’énerver – ce qui ne devrait pas tarder, il en était persuadé – qu’emporte le type de sommeil, le petit garçon de dix ans ne tarderait pas à se réveiller et à venir voir d’où pouvait provenir ces hurlements. Peut-être aurait-il mieux fait de la laisser partir au final ? Oui, c’était de loin la meilleure option à choisir, mais il n’était pas d’humeur à réfléchir et à être intelligent ce soir, pas alors qu’il avait découvert les ecchymoses sur le corps de la jeune femme. Connard, idiot, goujat … toutes les insultes de la Terre lui convenaient concernant ce qu’il avait fait subir à Imen, mais il ne l’était pas tous les jours, heureusement pour lui. Aussi surprenant que cela puisse être pour la syrienne, il était avant tout un jeune homme altruiste et la simple idée que quelqu’un ait osé levé la main sur elle, la battre, le rendait malade et il ne comptait pas la laisser filer sans avoir une bonne explication, qu’elle soit contente ou non ! Jalil était bien déterminé à connaître la vérité et pour ça il fallait qu’il l’empêche de partir, qu’elle le déteste ou non et c’était ce qui l’avait poussé à se lever d’un bond et à la rejoindre en quatrième vitesse pour saisir doucement son poignet et l’empêcher de gagner la porte de l’appartement.

« Tu as perdu le droit d'exiger quoique ce soit de moi le jour où tu m'as gentiment avouée la véritable nature de notre relation. » Celle-là, il l’avait vu venir et ce fut la raison pour laquelle il ne prit pas même le temps de lui répondre. Il allait probablement devoir se justifier encore un long moment – alors qu’elle avait parfaitement raison de lui en vouloir et de le haïr – mais pour l’instant il arrêtait, son esprit uniquement focaliser sur son besoin de savoir ce qui avait bien pu lui arriver. Pourtant, lorsqu’elle parvint à dégager son poignet, l’israélien ne tenta pas de le saisir à nouveau, étant donné la colère qu’il n’eut pas le moindre mal à lire dans son regard il savait qu’il allait d’autant plus s’attirer ses foudres s’il s’y risquait. Quant au fait qu’elle le poussa de toutes ses forces, il ne broncha pas plus, conscient qu’elle éprouvait ce besoin de s’énerver contre lui même si elle en avait après le monde entier. « Mais quand tu vas t'arrêter de mentir ? TU VEUX ME FAIRE CROIRE QUOI LA ? Que tu tiens à moi ? Mais si c'était le cas, si c'était vraiment le cas tu ... t'aurais pas fait ça ! » Mâchoire crispée, Jalil continua de rester silencieux. Ce qu’il voulait lui faire croire ? Absolument rien, il avait menti, point ! Il avait été un salaud et il n’avait plus rien à lui faire croire quand bien même tenait-il sincèrement à elle. Il savait qu’elle n’allait pas croire un mot venant de lui alors autant rester silencieux, c’était la meilleure décision à prendre, il n’en doutait pas. « J'en ai marre que vous me preniez tous pour votre jouet avec qui vous pouvez faire ce que vous voulez ! » Jalil sera d’autant plus les dents en levant les yeux en direction de son plafond.

Il s’efforçait de rester silencieux et de ne pas faire le moindre geste tandis qu’Imen continuait de se défouler contre lui alors qu’il mourrait d’envie de la serrer contre lui pour tenter de la calmer, qu’elle se risque à le gifler ou non. Mais il se contenta de reculer pas par pas lorsqu’elle le poussa sans lutter plus que ça. « En tout cas j'espère que tes supérieurs ont été contents de leur petit soldat quand tu leur a donné ton rapport ! » Cette fois il reposa les yeux sur la syrienne en la regardant s’éloigner à reculons en direction de la porte d’entrée. En silence, il s’avança vers elle jusqu’à avoir atteint la porte qu’il maintint fermé et posa son regard sur la jeune femme qui était à présent tout près de lui, bénissant rapidement le ciel que Gabriel ne se soit pas réveillé malgré les hurlements d’Imen. « C’était mon père Imen … c’est lui qui avait besoin de ces informations pour avoir promis à ton père de garder un œil sur vous si jamais il lui arrivait quelque chose. » Commença-t-il doucement sans éloigner son visage de celui de la jeune femme. De nouveau silencieux, Jalil la regarda deux bonnes minutes sans rien ajouter. Son regard était incapable de quitter les bleus qu’elle avait et, lentement, ses doigts passèrent dessus avant qu’il ne relève la tête vers elle. « Je te demande pas de me pardonner, je le mérite pas on le sait toi et moi, mais je te demande au moins de me croire lorsque je te dis que je m’inquiète pour toi et que malgré la partie salaud qu’il y a en moi, je tiens toujours à toi. » Son regard s’ancra dans celui de la jeune femme. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle le croit, après tout en quelques minutes rien n’avait changé ce qu’il avait pu lui faire et sa haine était donc toujours aussi intense, mais l’israélien avait préféré tenter le coup puisque, de toute manière, il était plus que sincère avec elle, à présent la balle était dans son camp, à elle d’en faire ce qu’elle voulait.
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MessageSujet: Re: Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ EmptyJeu 17 Jan - 17:24

Mes nerfs ont lâché. C'est sûr, que je me déteste d'être aussi faible devant lui. Je me déteste pour un tas de choses mais c'est trop tard. Je suis en train de péter un plomb, de m'en prendre un Jalil tout en sachant qu'il y a un petit garçon pas très loin qui doit se demander ce qu'il se passe. Qu'elle est la cinglée qui est en train de s'en prendre à son oncle en criant comme ça et en l'insultant de tous les noms. Ça fait des mois que je rêve de faire ça, d'aller le trouver, de le regarder bien en face et de lui balancer toute la colère et la rancoeur que j'ai contre lui. Je ne sais pas vraiment ce qui m'a retenue de le faire plus tôt. La honte de m'être faite manipuler aussi facilement par ce visage d'ange, de me dire qu'après tout ce qui s'est passé, je ne suis pas capable d'être plus méfiante quand une nouvelle personne se pointe dans ma vie. Mais se méfier de tout est épuisant. Être toujours triste, c'est épuisant aussi. Alors parfois je me laisse aller, je baisse la garde ... et voilà ce que je récupère. Si ma mère était encore vivante, elle vous dirait que la confiance d'un Al-Tassir est difficile à obtenir et impossible à récupérer. Paraît que c'est un trait de caractère commun chez nous. Enfin ma mère et mon père étaient comme ça, Kassim aussi, Hassan, Nouria, moi ... Ma gorge s'est nouée. Casse-toi Imen, dégage avant de te ridiculiser un peu plus ! Ma colère embrouille tout. Il veut savoir qui m'a fait ça. Je ne peux pas lui dire, lui raconter qu'une vieille connaissance s'est défoulée sur moi et de passer pour une femme battue. J'ai eu envie de hurler, hurler encore plus fort et de tout laisser sortir. Il paierait pour tous ceux qui m'ont fait du mal et m'ont laissée tomber dans la vie. Ça serait injuste je sais. Je m'y connais dans le domaine.

Le fait qu'il veuille que je lui raconte rajoute de la panique à mon état d'esprit. Bourrée comme je suis, je n'ai pas pensé à ce détail. Le pire c'est que maintenant j'ai plutôt l'impression d'avoir dé-saoulé rapidement. Les larmes viennent nouer ma gorge. La dernière chose dont j'ai besoin mais je n'arrive pas à m'en empêcher. Le fait qu'il prétende s'inquiéter pour moi me fait du mal parce que ... une partie de moi voudrait le croire mais je n'y arrive pas. Je n'y arrive plus. Je regrette tellement d'être venu. Totalement perdue sur la marche à suivre, me répétant qu'il ne peut pas savoir pour Idriss parce que je ne veux pas qu'il me voie comme une victime. Je n'aime pas quand on me voit comme ça ... mais c'est trop tard là encore. Dans un accès de colère, j'ai commencé à le pousser, encore et encore en espérant que ça me soulage. Ça me soulage pas du tout en fait. Jalil me laisse parler, me laisse me défouler et m'énerver dans un moment de lucidité qu'il est le seul à avoir pour le moment. Moi, je perds le contrôle pendant ce temps. Des lumières dansent devant mes yeux. Je ne suis qu'un regroupement d'émotions à l'état brut et plus rien n'a de sens. Je me hais de réagir de cette façon, de ne pas garder mon sang froid. Je suis pathétique et plus je m'en rends compte, plus je m'énerve et plus ça me rend pathétique et plus ... Ma respiration est saccadée soudainement. Il faut que je sorte d'ici, et vite histoire d'oublier cette lamentable expérience. Sauf que bien sûr, il n'a eu aucun mal à se montrer plus rapide que moi. A peine je me suis retournée qu'il s'est déjà planté devant la porte d'entrée pour m'empêcher de fuir. Gémissement. La frustration et la colère mêlée. « C’était mon père Imen … c’est lui qui avait besoin de ces informations pour avoir promis à ton père de garder un œil sur vous si jamais il lui arrivait quelque chose. » a-t-il soufflé un peu trop près de mon visage à mon goût. J'ai eu envie de démolir son visage si parfait. Les larmes me montent, montent ... J'en peux plus. L'impression que je vais exploser. Je ne veux pas entendre ses justifications, je ne peux pas. J'ai envie de lui hurler de toute mes forces d'aller se faire foutre mais rien n'est sorti. Surtout l'entendre mentionner mon père en fait. La colère se transforme petit à petit en un autre sentiment appelé chagrin. Quelques secondes de silence et les premières larmes ont commencé à couler. Je me sens tellement mal ... tellement vulnérable. Puis soudain, ses doigts se mettent à frôler mes bleus, à les toucher comme s'ils avaient un quelconque pouvoir, comme un baume apaisant. Je l'ai détesté de faire une chose pareille mais pour une obscure raison, je ne l'ai pas empêché de faire ça. A la place, mon menton tremble et les larmes sont toujours là. Faible. « Je te demande pas de me pardonner, je le mérite pas on le sait toi et moi, mais je te demande au moins de me croire lorsque je te dis que je m’inquiète pour toi et que malgré la partie salaud qu’il y a en moi, je tiens toujours à toi. » continue-t-il d'une voix toujours aussi douce. Je grimace. Ça fait mal de l'entendre d'ici parce que je ne veux pas le croire et ... je ne peux pas le laisser m'avoir une deuxième fois, même si la première fois était pour mes frères, pour la bonne cause ... Oh putain pourquoi je reste plantée là ... pourquoi, pourquoi, pourquoi ... J'ai manqué d'air. Je veux qu'il se taise, je veux plus l'entendre, je ne veux plus qu'il me demande des explications et ... Après je perds le fil. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. J'ai dû perdre la tête. Pulsion. Je me suis jetée sur ses lèvres. Quelque chose qui a presque l'air d'un acte désespéré. Ça n'a pas de sens je sais, mais plus grand chose n'en a. Je me suis tout simplement jetée sur lui pour le faire taire et parce que ... parce que. Au contact de ses lèvres, je n'ai pas eu l'impression de revenir en arrière et à l'époque où on était ensemble. Non ... trop de choses sont arrivées depuis. C'est quelque chose de plus compliqué comme émotion. Mais je m'en fous. Mon esprit est en mode pause. Les larmes continuent de rouler sur mes joues tandis que je renforce notre baiser en mettant ma main sur sa nuque. Pauvre fille.
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MessageSujet: Re: Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ EmptyDim 20 Jan - 19:11

Les paroles, il continuait de les chercher au fin fond de son esprit. Il se forçait à former des phrases qu’il espérait la toucher tout en pesant ses mots avant de les prononcer. Il n’avait pas la moindre envie d’empirer les choses, d’envenimer la situation plus qu’elle ne l’était et de lui donner une raison de plus de lui hurler dessus. Il pensait à Gabriel qui était supposé dormir paisiblement à l’étage supérieur et il espérait sincèrement que ça soit toujours le cas malgré les hurlements de la jeune femme. Mais, après quelques instants où il pensa à son neveu, tout son esprit et tout son corps ne se focalisèrent que sur elle et sur elle seule. Il voulait la rassurer, se faire pardonner aussi quelque part, mais surtout et avant tout la rassurer. Il voulait qu’elle déverse sa colère jusqu’à se sentir plus légère, mais il doutait sincèrement qu’elle en soit capable. Imen avait bien trop sur le cœur. Elle accumulait depuis bien trop longtemps tout un tas d’émotions en elle et laisser tout sortir était tout bonnement impossible bien qu’il voulait qu’elle le fasse au maximum ce soir, quitte à tout prendre pour les autres, ce n’était pas un problème pour lui. Il n’avait que ce qu’il méritait et il était prêt à prendre pour les autres, c’était sa punition aussi masochiste que cela pouvait être. Alors oui, il la laissait s’énerver contre lui, lui hurler combien elle le détestait et ô combien il n’avait plus la moindre raison de se mêler de sa vie. Sans doute avait-elle raison, mais ce n’était pas ce qui allait lui faire baisser les bras. Il était têtu, trait de caractère du côté paternel de sa famille.

Les Tal ne baissaient jamais les bras, qu’importe les moyens qu’ils utilisaient pour parvenir à leurs fins, son père l’avait prouvé en tant que directeur du Mossad, lui-même en avait fait de même avec la jeune femme bien qu’il n’en soit pas fier du tout. Il n’allait pas la laisser s’en sortir, jamais ! Voir ces bleus ici et là l’avait rendu malade et aussi stupide qu’il puisse être, il ne l’était pas non plus au point de laisser passer ceci. Avec son accord ou non, il comptait bien savoir et ce même si pour ça il devait passer par la rage de la jeune femme, une rage qu’elle ne tarda pas à lui échapper, mais il encaissa sans trop de mal, les paroles comme les coups. Il n’avait pas l’habitude, mais il était capable de faire preuve de maîtrise de lui-même, c’était quelque peu un atout dans son métier, à la fois au sein de l’hôpital et lorsqu’il était sur le terrain avec le reste de la caserne – enfin une partie. Jalil était capable de rester calme, de supporter les colères des personnes qu’il ne connaissait ni d’Adam ni d’Eve. Toutefois, il devait bien avouer que c’était une chose bien moins simple avec une personne qu’il connaissait. Voir Imen être dans un tel état lui faisait si mal et pourtant le jeune homme ne se permettait aucun geste tendre envers la syrienne en sachant pertinemment qu’elle repousserait avec violence. Pourtant, il désirait sincèrement l’amener contre lui, la serrer dans ses bras pour lui assurer que tout allait bien se passer, qu’elle n’avait désormais plus à s’inquiéter, des mots qu’il avait déjà prononcé par le passé pour tenter de calmer la douleur qui persistait dans la poitrine de la jeune femme.

À la place, Jalil jugea plus intelligent de la laisser s’emporter tout en l’empêchant de quitter l’appartement tant qu’il n’aurait pas une réponse convenable, car oui, il voulait savoir ! Il voulait connaître le nom de l’abruti qui avait osé lever la main sur elle. Il voulait connaître son identité, le retrouver et lui faire passer toutes envies de lever à nouveau la main sur quelqu’un et ce même s’il devait s’apporter des ennuis car pour l’instant les ennuis était le cadet de ses soucis. L’israélien savait que l’empêcher de partir allait l’énerver plus qu’autre chose, mais une fois de plus il tint le coup et resta devant la porte de l’appartement tout en essayant de se justifier, petite manie qu’il n’arrivait pas à corriger. Après tout, Imen avait le droit de savoir. Elle devait savoir, savoir que s’il s’était rapproché d’elle c’était pour la bonne cause, pour une promesse que deux pères s’étaient faite, mais que malgré ça il tenait sincèrement à elle. Il n’attendait pas qu’elle le croit, mais lui avait besoin d’être sincère avec elle, de lui avouer ce qu’il aurait dû faire dès le début plutôt que de jouer avec elle et avec ses nerfs. Suite à son aveu, il vit l’expression dessinée sur le visage d’Imen changer. Ce n’était plus du dégoût qu’elle éprouvait, mais de la tristesse. Il connaissait ce regard et il le connaissait par cœur. Il l’avait vu à de nombreuses reprises déjà. Il avait connu le regard triste de son père lorsque sa mère était morte. Il avait vu cette même tristesse dans le regard de ses sœurs lors de l’enterrement. Il avait pu le voir également à la mort de Sofia, à travers les yeux des membres de sa famille, mais également à travers les siens.

Il avait vu ce regard triste chez les proches des patients qu’il n’avait pas pu sauver ou ceux dont il avait assisté à l’opération, alors oui ce regard il le connaissait par cœur et n’eut aucun mal à le décrypter. Parler de son père était douloureux pour elle et Jalil ne pouvait que la comprendre. Elle avait trop perdu d’un coup, ces pertes étaient plus que difficiles à surmonter et ce n’était pas seule qu’elle y parviendrait et pourtant, ses propres frères l’avaient envoyé contre son gré aux Etats-Unis pour la protéger, mais il la connaissait et il savait qu’elle faisait de son mieux pour garder la tête haute, laissant parler sa fierté avant tout. Néanmoins, malgré cette tristesse dans son regard, l’israélien ne s’arrêta pas là. Il continua sur sa lancée et s’efforça d’insister sur le fait qu’il tenait à elle quoi qu’elle puisse croire et il n’allait pas abandonner, pas en étant aussi persévérant que lui, chose que la syrienne savait très bien à son sujet. Cependant, jamais il ne se serait attendu à ce que la situation tourne si … étrangement. Lui s’attendait à ce qu’elle s’emporte une nouvelle fois, qu’elle lui hurle dessus, qu’elle le frappe et le force à se pousser de devant la porte pour parvenir à prendre la fuite, mais elle n’en fit rien. Pas un seul instant Jalil ne s’était attendu à ce qu’elle l’embrasse sans crier gare. Alors, la surprise envahi chaque parcelle de son corps. Ses paupières se fermèrent tandis qu’il la laissait l’embrasser et il tenta vainement de faire redémarrer son cerveau, mais rien à faire. Il lui fallu plusieurs secondes avant de réaliser, avant de comprendre ce qui se passait et déjà Imen l’embrassait avec plus d’ardeur, une main posée sur sa nuque.

Jalil dû lutter de toutes ses forces pour parvenir à trouver le courage de la repousser, mais son visage resta à quelques centimètres de celui de la jeune femme. Son regard se plongea dans celui d’Imen, le souffle court. Il ne voulait pas la blesser, pas une nouvelle fois. Il n’avait pas la moindre envie de lui donner la sensation de profiter de sa faiblesse alors qu’elle était celle qui l’avait embrassé. Il resta silencieux tandis que les secondes s’écoulaient, le regard toujours ancré dans celui de la jeune femme. Puis, doucement, une moue désolée se dessina sur le visage de l’israélien. L’une de ses mains alla se poser sur la joue de la syrienne qu’il caressa à l’aide de son pouce. Nerveusement, il passa le bout de sa langue sur ses lèvres afin de les humecter. Il sentait dans sa poitrine son cœur battre à tout rompre tandis que dans sa tête une petite voix lui hurlait de ne pas faire ce à quoi il pensait. Il était sincère, il tenait à elle. Il tenait beaucoup à elle et l’impression d’avoir mal fait les choses continuait d’exister en lui comme le désir de se rattraper. Toutefois, s’il cédait à la tentation, s’il lui donnait ce que visiblement elle voulait, il doutait sincèrement de parvenir à améliorer quoi que ce soit et pourtant au fond de lui il savait en avoir envie. Il n’était qu’un homme, un homme qui l’avait aimé, un homme faible, mais un homme malgré tout. Alors, Jalil fit taire une bonne fois pour toute la voix qui continuait d’hurler dans sa tête et il se pencha vers Imen pour capturer ses lèvres dans un baiser bien plus tendre que celui qu’elle avait pu lui donner auparavant. Puis, à nouveau il sépara leurs lèvres et essuya délicatement les larmes qui continuaient de rouler le long de ses joues sans la quitter du regard. Sa main encore libre glissa dans le dos d’Imen pour s’arrêter au niveau de la chute de ses reins. Lentement il la rapprocha de lui et l’embrassa avec bien plus de vigueur que précédemment tandis que son autre main allait se perdre dans la chevelure brune, douce et soyeuse de la jeune femme.
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MessageSujet: Re: Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ EmptyDim 10 Fév - 20:56

Après l’explosion de la bombe, il y a eu un moment de flottement. Quand j’ai enfin réussi à me redresser, que les sons me parvenaient de façon étouffée et que mes yeux regardaient les débris et les cendres virevolter dans les airs. Moment de vide absolu où mon esprit ne fonctionnait plus. Ca n’a duré que quelques secondes, entre l’instant où la déflagration s’est arrêtée et quand j’ai découvert le corps de Nassim qui n’était que le premier d’une longue liste. J’ai tant perdu durant ma vie que je me demande encore pourquoi je me prends la tête à en vouloir autant aux autres. Pourtant je fais tout le contraire. Tout me touche et je prends tout à cœur. J’ai toujours été ainsi et je ne peux faire autrement. Cette colère que j’aie en moi ne disparait que très rarement. J’ai l’impression de pouvoir la contrôler de temps en temps, avant de me rendre compte souvent trop tard que c’est elle qui me contrôle. Comme ce soir. C’est elle qui m’a guidée jusqu’à l’appartement de Jalil. Là encore, j’ai réalisé trop tard que c’était une lamentable erreur d’être venue ici. Non mais franchement, à quoi je me suis attendue ? Dans l’état dans lequel j’étais ! Parce qu’au moins, la situation a eu le mérite de me dessaouler rapidement. Sauf que c’était encore une fois trop tard. Je l’ai réalisé quand il a exigé de savoir ce qui m’était arrivée. Quand il m’a empêchée de sortir quand j’ai voulu fuir. Je le déteste. Je construits des murs et des barrières pour continuer à me dire qu’il me ment encore et toujours parce qu’il ne sait faire que ça. Qu’il ne tient plus à moi car quand on tient aux gens, on agit pas de la sorte. C’est catégorique comme jugement mais … mais … Il n’avait pas le droit.

Mon esprit ressemble à Hama après le bombardement. Les larmes me rendent presque aveugle et je suis épuisée de le repousser. Je dois avoir atteint mes limites. Jalil, impassible enfonce le clou en évoquant mon père. Je me déteste de me laisser avoir aussi facilement mais je peux plus. Je doute même avoir la force de franchir cette porte maintenant. Mais j’ai toujours envie de fuir, de m’éloigner de lui. Il répète qu’il tient toujours à moi mais ma tête rejette encore cette idée catégoriquement alors que mon corps … c’est le combat, parce qu’une partie de moi a envie de le croire de toutes ses forces et l’autre n’en est plus capable. Bonne cause ou pas bonne cause. Justifié ou pas justifié. Il s’est servi de moi et s’est foutu de ma gueule. Et forcément, c’est quand la vérité a éclaté que je me suis aperçue que je tenais réellement à lui. Sincèrement.

Cela va peut-être pouvoir expliquer ce qui est arrivé ensuite. Mon pétage de câble a pris une tournure inattendue quand je me suis jetée sur les lèvres de Jalil pour y coller les miennes. J’ignore pourquoi. Une pulsion. Un truc incontrôlable et irréfléchi. Les mots me fatiguent. Je me fatigue et je ne veux plus l’entendre me dire qu’il tient à moi … Ca fait trop mal et c’est trop perturbant. A croire que la seule solution que j’ai trouvé est de l’embrasser et retrouver la chaleur de son corps. Ca a des allures de baiser totalement désespéré en fait. Je m’en suis rendue compte mais j’ai été incapable de m’arrêter. Je ne sais pas ce que je suis en train de faire mais ne réussissant plus à réfléchir je … J’étais persuadée qu’il me repousserait. Mais non. A un moment nos lèvres se sont séparées et je me suis retrouvée, mortifiée, les yeux plongés dans ceux de Jalil. Regard embué par les larmes. Je dois avoir l’air d’une gamine ayant un gros chagrin et qu’il faut consoler. Il ne m’a pas quittée des yeux et moi, j’ai été incapable d’ouvrir la bouche. J’aurais dû, au moins pour lui expliquer mais je suis restée paralysée. Il doit me prendre pour une fille pathétique hein … Démunie, je me sens horriblement démunie après avoir lâché toute cette colère. Mon cœur bat. Il bat très fort et la pointe de douleur est toujours présente. Il me regarde d’un air désolé. Deux minutes avant, je lui aurais fait passer l’envie d’avoir pitié de moi mais j’en suis à présent incapable. J’arrive à la lire le dilemme dans ses yeux. Je ne peux pas prendre de décision tellement je suis en vrac. Alors quand ses lèvres s’approchent des miennes pour me donner un baiser plus doux je … j’y réponds. Une part de moi en a envie. Une part de moi en a assez de se battre. Je m’abandonne. Le goût de mes larmes vient s’immiscer entre nos lèvres, y ajoutant quelque chose d’indescriptible. Mon cœur tambourine toujours autant. Je n’espère rien du tout mais quelque chose me pousse à avoir envie. Il fait séparer nos lèvres encore une fois. Mon cœur tambourine mais d’une autre façon. Je le sens s’apaiser tout de même, un peu. Ou alors il s’agite d’une autre façon. Oui c’est ça, c’est la deuxième solution. C’est toujours autant le bordel mais un bordel différent. Tous les signaux d’alarme sont de sortie. Qu’est-ce que tu penses être en train de foutre Imen ? Jalil essuie mes larmes. Doucement. Et ça me manque, ça me manque de ressentir cette douceur, cette sécurité, cette … Instant suspendu dans le temps. J’ignore comment on a pu en arriver là, je me l’explique pas et je préfère ne pas y réfléchir. Alors quand nos lèvres se rencontrent une nouvelle fois, je m’abandonner définitivement. Le baiser se faire plus pressant. Différent des deux premiers car on a tous les deux arrêté de se poser des questions. Sa main glisse dans mon dos, l’autre se perd dans mes cheveux. Les miennes s’agrippent doucement à se chemise. Le baiser est intense, tellement que je bascule légèrement en arrière sous sa force. Mon cerveau est en mode pause. J’ignore les signaux d’alarme. Je sens ma veste glisser doucement de mes épaules et finir sa chute au sol, dévoilant mes bras couverts par les manches en dentelle noire de ma robe. La température monte toujours et encore plus quand mes doigts commencent à déboutonner rapidement sa chemise. Mon instinct primaire me guide. Je n’ai pas perdu la main à ce jeu-là de sorte que Jalil, alors que nos lèvres sont toujours soudées, se retrouve rapidement débarrassé de sa chemise. J’ai alors l’occasion de voir que son corps n’a rien perdu de sa sculpturalité depuis cet été, au contraire même. Mes mains semblent retrouver rapidement leurs habitudes et commencent leur balade sensuelle sur le torse et dans le dos de Jalil.
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MessageSujet: Re: Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ EmptyLun 11 Fév - 17:25

Plus rien ne semblait fonctionner correctement. C’était comme si son cerveau s’était brutalement déconnecté de tout le reste, de la réalité. Il ne contrôlait plus rien, plus aucun de ses mouvements et il n’agissait que pousser par sa pulsion et le désir qui le brûlait de l’intérieur. Même si plus rien n’était correct, il ne semblait pas s’en rendre compte ou peut-être s’en moquait-il ? Comment savoir exactement ? Dans sa tête c’était l’apocalypse, tout s’emmêlait, tout se mélangeait et il n’avait plus aucun pouvoir sur quoi que ce soit. Il semblait mélanger ce qui était bien et ce qui était mal sans même s’en rendre compte, sans y prêter la moindre attention. Était-il supposer réagir de la sorte ? Probablement pas, mais déjà il ne réfléchissait plus, il se contentait simplement d’agir, dicté non pas par son cerveau mais visiblement par son cœur. C’était sans doute la peur de savoir que quelqu’un avait osé lever la main sur elle qui l’avait mis dans tous ses états. Peut-être était-ce aussi la crainte de la perdre alors que, clairement, il continuait de tenir à elle bien plus que ce qu’il pouvait montrer. Il n’était pas amoureux ou tout du moins il s’agissait d’un amour tout à fait différent de celui que l’on pouvait imaginer. Ce n’était ni fraternel, ni impliqué, il s’agissait d’un sentiment tout autre sur lequel il ne parvenait pas à mettre le doigt et, sincèrement, il s’en moquait éperdument.

À présent plus rien n’avait la moindre importance pour lui, plus rien hormis eux deux et pourtant il n’était pas sûr que ce qu’ils étaient en train de faire soit correct. Elle le haïssait mais ce n’était pas ce qui l’empêchait de l’embrasser avec une passion qui ne lui avait jamais connu jusqu’alors. Il s’en voulait, toutefois il ne s’arrêtait pas pour autant comme si cerveau craignait que le simple fait de l’éloigner de la jeune femme lui soit tout bonnement fatal. Plus rien n’avait de sens si bien qu’il ne chercha plus à comprendre au bout de quelques secondes à tenter de remettre de l’ordre dans ses idées. Il l’avait aimé, il tenait toujours à elle et il s’agissait du genre de sentiment qui ne s’effaçait pas du jour au lendemain, ce qui était plus que clair désormais. Il la voulait alors qu’il ne s’en était pas même rendu compte. Il était un homme, il était faible et il enfreignait sans le moindre mal toutes les règles qu’il s’était imposé jusqu’alors. Pourtant, il refusait de lui faire le moindre mal … mais ne courrait-il pas le risque de le faire une nouvelle fois malgré lui s’il ne s’arrêtait pas ? Jalil n’en avait pas la moindre idée et de nouveau son cerveau semblait refuser de lui donnait la moindre réponse à son questionnement. Il sentit une pointe d’agacement le gagner à cette remarque. Pourquoi était-il incapable de faire les choses bien ? Pourquoi fallait-il qu’il soit aussi faible et qu’il ne puisse pas tout arrêter avant qu’il ne soit trop tard ?

Probablement parce qu’il le désirait bien plus qu’il en avait conscience, y compris à cet instant même. Tout ce qu’il avait toujours souhaité soit qu’Imen puisse être heureuse, mais il avait contribué à son malheureux. Sans doute espérait-il de cet acte qu’elle comprenne qu’il était sincèrement désolé et qu’il pensait réellement le fait qu’il tenait à elle ? Toutefois, il y avait toujours des moyens bien plus simples et moins engagés pour tenter de le lui faire comprendre. Pourquoi fallait-il toujours qu’il emprunte les chemins les plus sinueux et compliqués ? Pourquoi se posait-il autant de questions à cet instant précis ? Mais quoi que l’israélien puisse penser il n’arrêta pas ses gestes pour autant. Il continua d’embrasser la syrienne avec une telle fougue, une telle passion que lui-même en était surpris. La seule chose qui parvenait à séparer leurs lèvres ne serait-ce que quelques secondes fut le moment où l’un comme l’autre eurent besoin de reprendre leur souffle, mais ce moment ne durait qu’une poignée de secondes à chaque fois avant qu’ils ne reprennent de plus belle. Jalil commençait à sentir la chaleur le gagner. Oui, plus le temps défilait et plus il mourait de chaud sans pour autant trouver la force de s’éloigner d’Imen. Son corps semblait subitement aimanté à celui de la jeune femme comme lorsqu’ils avaient pu être ensemble auparavant, comme lorsqu’il l’avait désiré aussi naturellement qu’un petit ami peu désirer sa conjointe.

Même si elle ne l’était plus, chaque parcelle de son corps semblait avoir mémorisé ce fait passé et c’était comme faire du vélo : il n’oubliait pas. Doucement ses mains glissèrent sur la veste de la syrienne qu’il dégagea lentement de ses épaules afin de la faire glisser au sol. Du bout des doigts il caressa la peau de ses bras tandis que pendant un petit instant ses lèvres allèrent se perdre dans le cou d’Imen avant de capturer à nouveau ses lèvres. Un frisson ne tarda pas à parcourir toute son échine lorsqu’il sentit les mains de la jeune femme passer sur son torse après qu’elle l’ait débarrassé de sa chemise. Faire machine arrière était désormais impossible et, de toute manière, Jalil n’en avait pas la moindre envie. En silence il l’amena contre le mur le plus près, non loin de la porte d’entrée et la plaqua tout contre afin de se coller davantage à elle. Sans cesser de l’embrasser et ses mains glissant le long des hanches de la syrienne il la souleva de sorte à ce que ses jambes entourent sa taille. Il la garda ainsi durant un laps de temps qui lui échappa totalement avant de s’éloigner du mur, maintenant Imen fermement contre lui tout en gagnant les marches de son appartement duplex qui le menèrent aux chambres. Une fois devant la porte de la sienne, il dû batailler pendant dix bonnes secondes avant de parvenir à trouver la poignée qui lui permis d’ouvrir sa chambre. La porte refermée tant bien que mal derrière eux, il laissa la jeune femme glisser jusqu’à ce que ses pieds touchent le sol mais la garda près de lui alors qu’il mourait de plus en plus de chaud.
c'est tout minable à côté de toi Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ 1656269883
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MessageSujet: Re: Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ Imen&Jalil ❝ we are born to die ❞ EmptyDim 3 Mar - 21:13

Il y a des choses inexplicables dans la vie. Elles sont tellement nombreuses que je ne peux pas toutes les lister. Une des choses principales je pense est la capacité de l'être humain à se lier aux autres tout en sachant que les autres finissent toujours pas partir. Toujours. Une envie irrépressible de souffrir peut-être. L'incapacité à être seul. Est-ce que ça existe les gens qui restent seuls toute leur vie ? On est obligés de s'attacher aux autres ou cette constatation ne concerne que moi ? Ou il n'y a que moi qui en redemande encore et toujours après avoir souffert comme ... Je ne suis pas une victime, je ne veux pas que les gens me voient de cette façon. C'est peut-être trop tard pour ça Imen, tu crois pas ? En venant ici, te comporter comme une folle ... On peut dire que j'ai très mal calculé mon coup. J'ai voulu me défouler contre lui, lui faire payer en quelque sorte et au final, je me retrouve dans la position de victime avec les larmes et le regard désespéré en prime. La suite n'a rien arrangé. Quand j'ai parlé de choses inexplicables, la scène qui a suivi en est une. La colère que j'éprouve contre lui est immense depuis qu'il m'a avoué la vérité il y a quelques mois. Elle n'a pas diminué depuis cet été, je l'a compris en venant ici ce soir, tout simplement parce que ... Qu'est-ce que je disais ? Je sais plus, c'est du n'importe quoi. Mon coeur bat à mille à l'heure. Je l'ai embrassé. Mon esprit proteste mais il n'a plus le dessus. Expliquer mon geste ? Allez vous faire foutre, pourquoi il faudrait toujours tout expliquer ? J'ai cédé à ma pulsion et surtout, à mon envie de le faire arrêter de me poser des questions sur ce qui m'est arrivée. Point. Mon souffle est saccadé et je n'arrive plus à rompre le contact avec sa peau. Depuis le temps ... Je crois que j'en avais envie quelque part, depuis le début. Je suis vraiment trop conne. Trop conne et désespérée. Ne vous méprenez pas, je ne crois rien du tout à propos de ce qu'il va se passer cette nuit, je ne suis pas désespérée à ce point. Ca fait longtemps que j'ai tiré une croix sur Jalil. J'ai mal à la tête et le corps en feu, bloquée entre le mur et mon ex petit-ami, son corps pressé contre le mien. Vague de chaleur. Je vais regretter demain matin, je le sais mais pour le moment ... c'est juste impossible de faire marche arrière, je n'en ai pas envie. J'ai besoin de quelqu'un ... Il a fait ressurgir un tas de trucs ce soir, surtout en me posant des questions sur mes "blessures". Partout où ses mains se sont posées, ma peau me brûle. C'est un mélange de choses qui fait que je suis dans sa chambre cette nuit. Sentiment d'insécurité, désespoir, solitude, moyen de changer une situation dangereuse, envie, pulsion ... et surtout, le besoin de se dire au revoir correctement.

***


Cette nuit fut sans rêve. Noire comme de l'encre et obscure comme un trou noir. J'ai ouvert les yeux, encore à moitié endormie avant de réaliser que ... Ma main est posée sur son torse. Je cligne des yeux, reste immobile pour ne pas le réveiller. Je retiens mon souffle quand les évènements de la veille reviennent comme une déflagration dans mon esprit. Jalil et moi. J'avais dit que j'allais regretter en me réveillant le lendemain. C'est fait. Mes yeux fixent son visage un long moment. Trop de choses passent dans ma tête, trop d'impressions contradictoires. J'ai le ventre noué et je me sens mal, mal d'avoir craqué. Mal d'avoir cru à ses paroles de cette nuit quand il a dit qu'il tenait encore à moi. Le doute, c'est horrible d'avoir le doute sur quelque chose, surtout sur la vérité de ce genre de paroles alors que l'on s'était promis de ne plus tomber dans la piège. Je refuse de retomber dans le piège, même après cette nuit. Ca ne se reproduira plus. Pendant de longues minutes, j'écoute le silence accompagné par la respiration régulière de Jalil qui atteste qu'il est toujours au royaume des rêves. A moins qu'il sache maîtriser ce genre de choses ... Peu importe. Je fais attention, retire ma main de son torse, m'écarte légèrement, fais attention à son bras sur lequel je suis allongée. Non, non, je n'avais pas vraiment l'attention de rester pour le petit-déjeuner, surtout que le sujet de mes marques risque de revenir sur le tapi, Jalil ayant eu tout le loisir de les voir de près cette nuit. Chacune d'entre elles. J'ai posé un pied par terre, tout doucement. On dirait que je suis en opération commando et autant dire que je prends ma mission très à coeur. Oui, partir comme une voleuse, j'assume. Pourtant l'instant, je me débrouille bien, à moins que Jalil se foute toujours de ma gueule et qu'il fasse semblant. Avec mille précautions, je quitte ce lit dans lequel je me suis retrouvée tant de fois par le passé. Et c'est la dernière fois, cette fois je le sais. J'en suis consciente, et c'est étrange de le savoir. J'ai ramassé mon boxer en dentelles noires dans un coin, mon soutien-gorge assorti à l'opposée. Un léger coup d'oeil m'affirme qu'il dort toujours. J'arrive pas à croire que j'ai fini par coucher avec lui alors que je voulais lui arracher les yeux en venant. Je récupère ma robe, perdue dans mes pensées et l'enfile rapidement. C'est en ayant fini de me rhabiller que je commence à entendre du bruit dans mon dos. Oh non ... Je me retourne, très lentement.
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