It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞

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SORA & THAÏS

❝ you're f*cking crazy ❞


Cara, Logan et Sasha dormaient paisiblement, tous les trois dans mon lit. Marchant sur la pointe des pieds, j'appuyais sur le bouton de la télévision. Adieu oui oui, bienvenue Morphée. Descendant les quelques marches qui séparaient les chambres de l'entrée et du reste de l'appartement, je soufflais. J'allais enfin pouvoir être tranquille une petite heure ou deux. Si, lors de mon retour de vacances en France, on m'avait dis qu'un mois plus tard je serais seule avec trois enfants, j'aurais éclaté de rire comme pas possible. Seulement, le constat était là : Esmeralda et Nattéo étaient morts, Cara et Sasha étaient désormais sous ma responsabilité et j'attendais deux petites filles pour le mois de décembre. Me posant sur le canapé, j'allumais la télévision et commençais à regarder un téléfilm boiteux. Une bande de copines s'était mis en tête de tomber enceinte ensemble pour que leurs enfants aient le même âge. Soupirant, je changeais de chaînes d'un air blasé. Comment pouvait on être aussi idiote ? Telle était la question. Je ne regrettais pas d'avoir eu Logan mais tout de même, il ne fallait pas pousser le bouchon un peu trop loin. Mon petit bout avait été voulu et j'avais été épaulée pendant ma grossesse et les mois qui suivaient. Alors que je commençais à somnoler, mon portable vibra sur la table basse de verre et l'attrapa à la volée. Qui pouvait bien m'enquiquiner à cette heure ci ? « Mmh ? » J'écoutais les informations à l'autre bout du téléphone tout en soufflant toutes les dix secondes. Alors que j'avais enfin un moment libre et calme, j'allais devoir réveiller les trois crapules et les emmener chez une amie, histoire qu'elle s'en occupe le temps de mon rendez-vous. Tout en continuant de grogner, je me leva et montant les escaliers que j'avais descendu il y a quelque minutes auparavant. Raccrochant, je me pencha sur le lit plein de crapules et posant un baiser sur le front de Cara, qui ouvrit légèrement les yeux en soufflant « Maman ? » Mon cœur se serra et j'attrapais la petite fillette de quatre ans dans mes bras. La portant comme un nouveau né, je lui dis, tout bas « Non c'est tata Thaïs mon cœur. Tu vas t'habiller ma princesse ? » La petite grommela avant d'ouvrir les yeux et de s'accrocher à mon cou. Mon cœur se brisait un peu plus chaque seconde que dieu faisait. Cara quittait la chambre et c'était maintenant au tour de Logan de se faire réveiller mais lui, avait l'habitude de se faire réveiller en plein sommeil. Il en avait vécu des choses avec moi ce petit bambin. Sourire aux lèvres, le petit bout de trois ans me dit « T'y es belle maman. T'es la meilleure des mamans et moi ze t'aime tout gros » Embrassant le front de mon fils, je le serra contre moi avant de lui tendre mon pantalon et le regarda – comme un grand – l'enfiler. Logan prenait le monde sur ses épaules et il était la dose d'énergie de la famille. Cela ne faisait pas cinq minutes qu'il était réveillé et il courrait déjà partout. Le sommant de sortir de la chambre, je ferma la porte derrière moi et me changea rapidement. Adieu le jeans troué et le haut plein de purée de carottes. J'enfilais une robe noire droite qui faisait très professionnelle. Attrapant Sasha, je me dirigea vers la salle de bain et changea sa couche. La crevette dormait toujours, elle était imperturbable et cela me plaisait énormément, surtout lorsque son aînée faisait des cauchemars en pleine nuit. Il fallait plus que quelques pleurs pour sortir Sasha de son sommeil de plombs. En place dans son cosy, je descendais les escaliers avec la petite princesse et la posa au pied de l'escalier de marbre. En haut, Cara et Logan se donnaient la main et descendaient ensemble. Un sourire se dessina sur mon visage et j'attrapais les deux petits en bas. Un sur chaque bras, je les posa sur le canapé et leur ramena leurs chaussures. Cara baillait encore alors que Logan se dandinait sur le canapé. « J'ai besoin de rencontrer un monsieur pour le travail mes amours alors vous allez aller chez une amie à moi d'accord ? Elle sera ravie de vous accueillir quelques heures et vous pourrez totalement dormir là bas si vous le voulez » Cara acquiesça légèrement alors que Logan, quant à lui, me regardait d'une façon de dire 'pas besoin de dormir moi !'

La discussion touchait à sa fin lorsque mon interlocuteur eut un appel et laissa échapper un soupir de soulagement. Curieuse comme jamais, je le questionna sur la raison de ce soulagement et lorsque j'entendis les mots sortir de sa bouche, mes poils se dressèrent sur mes bras. Non, elle n'avait pas osé. Serrant la main de mon – probable – futur investisseur, j'attrapais mon portable et appelais mon amie. Elle pouvait garder les enfants un peu plus longtemps et Logan amusait la galerie, je l'entendais rire à gorge déployée à l'autre bout de l'appareil. Me dirigeant vers une épicerie, j'achetais de la farine et commençais à faire ma petite 'farce' pour Sora. Une fois dans la voiture, je sortais mes boucles d'oreilles du petit sachet qu'il y avait dans mon sac et mis de la farine dedans. Une fois à l'hôpital, j'enfonçais le petit sac de farine dans mon sac à main et me dirigea vers la chambre que l'on venait de m'indiquer. Dans le lit, Sora somnolait encore, elle sortait à peine du coma et j'allais déjà lui en faire voir de toutes les couleurs. La jolie blonde avait fait une rechute et son coma me ramenait des années lumières en arrière. Un long frisson parcourut mon échine lorsque son regard vitreux croisa le mien. Elle devait se sentir mal, mal de s'être infligée cela mais aussi de s'en être sortie. Lorsque j'étais sortie du coma, je m'étais sentie tellement honteuse. Posant mes fesses sur une chaise, je leva la main pour l'empêcher de parler. Soupirant de désespoir, je dis « Tu joues à quoi ? Tu veux finir six pieds sous terre ? » Son comportement m'exaspérait tellement et pourtant, je la comprenais, c'était ça peut être le pire. Posant ma main sur celle de la jeune femme, je dis « Va falloir que tu te calmes Sora, que tu te fasses soigner avant de finir six pieds sous terre pour de bon. » Mon ton était sec et loin d'être doux mais, après tout, elle l'avait bien mérité ! J'avais perdu tellement de personnes ces deniers temps que je ne supportais plus ceux qui se mettaient en danger.


Dernière édition par Thaïs Patchett-Maye le Jeu 11 Oct - 19:40, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞ sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞ EmptyMer 12 Sep - 17:19

THAÏS & SORA

❝ you're f*cking crazy ❞




Un énième soupire lui échappa sans qu’elle ne parvienne à se retenir. Elle en avait assez de toutes ces questions qu’on lui posait chaque matin et qui étaient toujours les mêmes. Si seulement les infirmières ou son médecin les avaient posées la jeune femme n’aurait pas eu à se sentir si exaspérée, mais sa mère s’y mettait tous les jours aussi. Elle n’était pas supposée s’occuper d’elle, pas plus que son père n’avait eu le droit d’aider les médecins lorsqu’elle était arrivée aux urgences totalement inconsciente avec Danjel, mais sa mère ne se dérangeait pas. Le pire était qu’elle comprenait parfaitement son inquiétude et ce qui la poussait à la couver d’autant plus depuis son réveil. Elle l’avait entendu pendant tout son coma même si c’était assez flou dans son esprit, toutefois elle se souvenait parfaitement du timbre de voix de Carol qui la suppliait de se réveiller et lui répétait sans cesse qu’elle n’avait pas le droit de partir comme ça. Elle ne l’avait pas voulu de toute manière même si ça pouvait sembler être surprenant. Ce que la guatémaltèque avait espéré était uniquement de faire diminuer la douleur dans sa poitrine qui s’agrandissait de jour en jour et qui l’avait rendu plus faible qu’elle ne pouvait déjà l’être, malheureusement pour elle son corps avait très mal réagi à ce nouvel afflux de drogue.

Carol se trouvait déjà depuis dix minutes dans sa chambre à lui parler, à lui poser des questions voire même à lui proposer de revenir vivre chez elle – ce que la demoiselle refusa immédiatement. Il était quasiment treize heures et la jeune femme n’avait toujours pas touché à son repas, de toute manière elle n’avait pas faim si bien que les médecins continuaient de la nourrir par intraveineuse même si elle savait qu’ils auraient préféré qu’elle se force. A vrai dire, elle l’avait fait une fois et elle avait tout vomi dans les minutes qui avaient suivi. Son estomac était encore fragile pour le moment et c’était l’une des nombreuses raisons qui faisaient qu’elle restait à l’hôpital, dans cette chambre qu’elle connaissait si bien qu’elle la rendait malade. Voyant Carol se lever du fauteuil sur lequel elle avait prit place en lui amenant son plateau, Sora redescendit sur terre et posa son regard vert sur sa mère adoptive tout en se demandant si cette dernière ne lui aurait pas posé une question qu’elle n’aurait pas entendue, mais rien. « Je dois retourner travailler. Si jamais tu as besoin de quelque chose je viendrais, d’accord ? ». Forcer d’acquiescer et lui adressant un sourire parfaitement faux, Sora laissa sa mère l’embrasser sur le front et disparaitre de sa chambre pour souffler et s’enfoncer à nouveau dans son lit.

Elle préférait être seule, du moins avec n’importe qui sauf sa mère tant cette dernière commençait à l’étouffer malgré tout l’amour qu’elle lui portait. Sora attrapa la télécommande de la télévision sur la table de chevet et tenta de trouver une série ou téléfilm qui l’aiderait à s’endormir ce qui fut d’ailleurs rapidement le cas. La guatémaltèque continuait de recevoir tout un tas de médicaments dont elle était incapable de retenir les noms qui étaient – pour la plupart – directement injectés dans ses veines si bien que la jeune femme passait les trois quarts de ses journées à dormir en plus du fait que l’hôpital la rendait naturellement somnolente. Comme chaque jour, les heures s’écoulèrent sans même qu’elle en prenne conscience et Sora se réveilla pour poser les yeux sur un téléfilm qui n’avait strictement rien à voir avec celui qu’elle regardait avant de s’endormir. La jeune femme se tourna sur le dos et se redressa doucement dans son lit pour passer une main sur son visage. Un grognement lui échappa lorsqu’elle sentit les fils tirer sur le dos de sa main, signe qu’elle avait encore coincé l’un d’eux quelque part, mais tant pis elle était bien trop peu réveillée pour chercher.

Encore dans les vapes, Sora remarqua tout de même une nouvelle présence de sa chambre et mis quelques instants avant de parvenir à mettre un nom sur ce visage et immédiatement un soupire lui échappa. « Tu joues à quoi ? Tu veux finir six pieds sous terre ? ». Sora arqua l’un de ses sourcils blonds. A chacun sa manière de saluer une personne après tout même si celle de Thaïs était particulière et bien brusque, mais au moins elle rentrait quasiment dans le vif du sujet sans avoir à passer par toutes les formules de politesse au préalable. « Va falloir que tu te calmes Sora, que tu te fasses soigner avant de finir six pieds sous terre pour de bon. ». Pour ce qui était de finir six pieds sous terre, la guatémaltèque avait plutôt bien compris le message la première fois, mais elle se retint de le faire remarquer et posa plutôt son regard sur la main de Thaïs posée sur la sienne puis leva doucement les yeux vers la jeune femme. « Dis ça te dirait de prendre connaissance des faits avant de juger ? ». Le regard de la demoiselle se fit sévère. Premièrement elle venait de se réveiller, deuxièmement elle n’appréciait pas réellement de se faire agresser – même si, quelque part, Thaïs avait tous les droits de le faire – et troisièmement elle n’avait pas la moindre idée de ce qui avait pu la pousser à faire ce qu’elle avait fait le mois dernier.
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MessageSujet: Re: sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞ sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞ EmptyMer 12 Sep - 22:16

Depuis que j'avais perdu Nattéo, je me sentais seule, horriblement seule avec que trois enfants de moins de quatre ans vivaient sous mon toit et deux petites filles vivaient dans mon ventre. J'avais l'impression de vivre au ralenti et j'avais un trou béant à la place du cœur. Plus les jours avançaient et plus je me demandais quand est-ce que j'allais réussir à voir une lumière – même quelques secondes – et réussir à remonter la pente tant bien que mal. Je venais à peine d'enterrer le corps de mon mari et ça, ça me tuait encore plus. Les aller-retour au cimetière étaient nombreux, je me recueillais sur la tombe de mon cher et tendre, qui n'était pas là pour m'entendre. Pourquoi était-il mort ? La CIA m'avait contacté le jour de l'enterrement de Néttao et m'avait informé d'un possible complot contre mon mari. Ce que j'en pensais pour le moment ? C'était de la folie pure et simple ! Qui aurait pu vouloir tuer un homme aussi doux et bon ? Absolument personne, c'était impossible. Seulement, après un entretien poussé avec une jeune femme de la CIA, il s'était révélé que le frère de mon défunt mari était trempé jusqu'au coup dans des histoires de détournement de fond et de concurrence déloyale. Éliminer Nattéo et m'affaiblir semblait faire partit des plans du cadet des Maye et il avait réussi. Il avait réussi à faire éclater la seule famille qu'il avait encore. Marchant vers l'hôpital, j'étais en colère comme jamais. Comment Sora avait elle pu mettre sa vie en danger alors qu'elle avait tout pour réussir. Elle était belle, intelligente, et même si son adolescence n'avait pas été rose tous les jours, sa précédente hospitalisation pour surconsommation de drogue ne lui avait pas servi de leçon. Je tentais de me calmer en montant à sa chambre mais c'était dur, impossible. J'avais perdu l'homme que j'aimais et cette jeune femme jouait avec sa vie. C'était plus qu'insupportable pour moi et j'avais déjà prévu de la tester. Elle voulait avoir une vie, elle voulait rester dans le monde du mannequinat ? Elle ferait mieux de se forger un caractère digne de ce nom avant de finir les quatre fers en l'air. Moi qui était plutôt douce en temps normal, j'avais bien plus de mal à me contrôler devant de telles choses et je redevenais l'ancienne Thaîs, celle qui écrasait tout le monde sur son passage, quoi que ça fasse aux gens. Je me doutais bien que mes mots ne devaient pas lui faire du bien à entendre mais pour les pleurs et les câlins, elle devrait repasser. Elle avait sniffé bien trop de poudre, elle devait en payer les conséquences. J'avais payé les conséquences de mon coma et j'avais tué mes parents à cause de cela. On pouvait me dire ce que l'on voulait, si je n'avais pas surconsommé cette poudre blanche qui coutait un bras, si je n'avais pas été envoyée à l'autre bout du pays pour m'éloigner de New York et de son monde, ils seraient toujours là. J'étais dure et elle le prenait mal – quoi de plus normal – mais je n'allais pas me laisser démonter. « Dis ça te dirait de prendre connaissance des faits avant de juger ? » Laissant échapper un léger rire, je lâcha sa main et me posa sur la chaise qui était à côté du lit. Cette chaise devait avoir été occupée de nombreuses heures mais ce n'était pas moi qui allait la chauffer bien longtemps. Glissant ma main dans mon sac à main, je dis « Franchement ? Non. Tu peux te trouver toutes les excuses du monde, ça ne marchera pas avec moi » Sortant le petit sac de farine de mon sac à main, je le fis glisser sur la petite table de la jeune femme. Je la regardais, le visage fermé, prête à lui sauter à la gorge si ses doigts bougeaient en direction du sachet. Il n'y avait aucune chance qu'elle reconnaisse de la farine simplement en regardant le sachet de loin. Son regard venait de se poser sur le petit sachet et je soufflais légèrement. Ridicule. C'était sa deuxième hospitalisation... Moi qui avait toujours cru qu'on apprenait de ses erreurs, il semblerait que ce ne soit pas le cas de la jeune blonde. « On meurt tous assez tôt comme ça alors titiller la mort, je trouve ça d'un crétin si tu savais. Et tu sais quoi, si tu passes l'arme à gauche, tu pourras pas faire comme cette Jane Bingum dans la série Drop Dead Diva » Je lui montrais l'écran de la tête et dis « Une fois au Paradis, tu ne pourras pas appuyer sur la touche retour et être envoyée dans un autre corps sur terre » Je leva les yeux vers la télévision et souris lorsque je vis que mon discours concordait totalement avec les images qui défilaient. Deb était dans le corps de Jane et Jane, dans celui de quelqu'un d'autre. Ça, ça n'arrive qu'à la télé.


j'espère que tu regardes pas cette série ou que j'ai rien trop spoiler Laughing
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MessageSujet: Re: sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞ sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞ EmptyLun 17 Sep - 10:59

Les sermons elle y avait eu le droit dès son réveil ou tout du moins pas longtemps après être sortie du coma. Elle n'avait rien dit et s'était contentée d'encaisser puisque, de toute manière, elle méritait chacune des paroles prononcées par sa mère - son père était resté en retrait pour lui adresser un regard afin qu'elle tienne le coup. Elle savait qu'elle les avait inquiété, elle savait que sa mère s'était rongée les ongles jusqu'au sang lorsqu'elle avait été dans le coma et aux yeux de la guatémaltèque il n'y avait rien de plus normal que la crise que Carol avait pu faire peu de temps après son réveil. Elle méritait la colère de ses proches, elle méritait qu'on lui dise combien elle avait été égoïste puisqu'il n'y avait pas d'autres mots pour la qualifier. Sora n'avait pensé qu'à elle, une fois de plus ... Jamais elle n'avait pensé aux conséquences de son acte, jamais elle n'avait pensé que reprendre ne serait-ce qu'une fois de la drogue manquerait de la tuer comme ça avait pu être le cas. Lors de sa première overdose il lui avait fallu du temps avant de l'atteindre alors que là ... là l'effet avait été quasiment immédiat et quelque peu dévastateur. Pourtant, sur le coup la jeune femme n'avait pensé qu'au fait qu'ainsi la douleur allait probablement se dissiper même si ce n'était que pour quelques heures. Pour elle, tout était bon pour faire taire ce poids dans sa poitrine qui lui compressait le cœur.

Sora n'avait pas réfléchi, elle avait préféré agir de la manière la plus stupide qui soit et bien évidemment à présent elle s'en voulait même s'il était trop tard pour faire machine arrière. Retoucher à la drogue était hors de question et même s'il était bien triste qu'elle comprenne la leçon au bout de la deuxième fois il valait mieux tard que jamais, la jeune femme en était persuadée. Toutefois, si les paroles de sa mère adoptive avaient été dures - elle ne préférait même pas imaginer la colère de sa mère biologique si cette dernière avait toujours été en vie - celles de Thaïs lui semblait être pires. La guatémaltèque n'était pas d'humeur à encaisser encore des reproches, pas alors qu'elle planait totalement à cause de ses médicaments et du fait qu'elle venait de se réveiller. Malheureusement, elle savait que la jeune femme à ses côtés ne la laisserait pas s'en sortir aussi facilement et qu'elle allait avoir le droit à tout un tas de reproches afin de lui faire comprendre combien elle trouvait son action stupide ce que Sora ne pouvait s'empêcher de trouver ironique, bien qu'elle ne le fit pas remarquer. « Franchement ? Non. Tu peux te trouver toutes les excuses du monde, ça ne marchera pas avec moi ». La jeune fille soupira et détourna son regard. La réponse de Thaïs ne la surprenait même pas.

Si elle pouvait trouver un moyen de la descendre à cause de ce qu'elle avait pu faire, la jolie africaine le ferait sans le moindre remord et ce afin qu'elle comprenne son point de vue et peu importait ses excuses, rien ne serait valable à ses yeux. Puis, son regard fut attiré par un sachet qui glissa sur la table juste devant elle. Les sourcils de Sora se froncèrent et la demoiselle tourna la tête pour voir de quoi il s'agissait. Sa bouche s'ouvrit et pourtant aucun son ne parvint à en sortir. Thaïs était-elle folle ou complètement inconsciente d'amener ça ici et de le lui lancer alors qu'elle sortait tout juste d'un coma à cause de ça ? Sa mâchoire se crispa et la guatémaltèque posa un regard mauvais sur la jeune femme sans rien dire. « On meurt tous assez tôt comme ça alors titiller la mort, je trouve ça d'un crétin si tu savais. Et tu sais quoi, si tu passes l'arme à gauche, tu pourras pas faire comme cette Jane Bingum dans la série Drop Dead Diva ». Sora tourna la tête vers la télévision de sa chambre pour regarder brièvement les images qui défilaient provenant d'une série télévisée qu'elle n'avait jamais regardée mais qu'elle connaissait malgré tout. Son attention se reporta assez vite vers Thaïs sans qu'elle ne parvienne à faire taire la colère qu'elle éprouvait vis-à-vis de l'africaine. « Une fois au Paradis, tu ne pourras pas appuyer sur la touche retour et être envoyée dans un autre corps sur terre ».

Si elle avait véritablement souhaité mourir, Sora ne se serait pas loupée et ce qu'elle avait fait était avant tout un appel au secours, une demande à l'aide pour elle qui souffrait tellement. La jeune femme s'était sentie plus perdue que jamais, abandonnée aussi quelque part tant l'impatience avait pu la gagner, mais elle n'avait jamais tenu à mourir ... jamais. Sora attrapa le sachet de sa main la plus libre et le lança en direction de Thaïs se moquant de savoir s'il risquait de s'ouvrir une fois sur la jeune femme ou non. « Je comptais pas me suicider et garde ta merde, j'en veux pas ! ». La guatémaltèque n'arrivait pas à faire disparaitre son regard noir. Elle était en colère et ce n'était pas difficile de le deviner, autant à travers son regard que par l'expression qui avait pris place sur son visage. « Comment tu peux emmener ça dans un hôpital ? Et je croyais que tu avais arrêté ? Tu trouves pas assez ironique de m'en mettre plein la tête alors que tu te promènes avec ... ça ? » siffla-t-elle avec dégoût son regard déviant du sachet à Thaïs. Bien sûr elle n'avait rien remarqué. Elle n'avait pas fait la différence puisqu'elle n'avait pas même pris le temps d'ouvrir le sachet trop dégoûtée à l'idée qu'il puisse s'agir de cocaïne dont le simple mot lui donnait à présent la nausée. Mais, qu'elle sache ou non ça ne changeait absolument pas le fait que Sora était véritablement en colère.
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MessageSujet: Re: sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞ sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞ EmptyLun 17 Sep - 18:59

Jouer avec les nerfs des gens avait longtemps été mon jeu favori. Pendant de longues – très longues – années, je passais la majeure partie de mon temps à martyriser les gens, qu'ils l'aient 'mérité' ou non. Aujourd'hui, entre ces murs blancs, mon passé refaisait horriblement surface. J'avais déjà été hospitalisée pour overdose une fois, il y a huit ou neuf ans, mais j'avais pris conscience de mes actes plus rapidement que la jeune blonde. Elle voulait jouer avec sa vie, elle voulait jouer avec sa santé ? Tant mieux pour elle mais je ne comptais pas me rabaisser et lui faire un gros câlin. Je devais admettre que pour une ancienne droguée, je réagissais plutôt excessivement mais c'était plus fort que moi. Perdre Nattéo m'avait fait comprendre ô combien la vie était fragile et éphémère. Un jour on est heureux, le lendemain on est six pieds sous terre. Je me doutais bien que mon discours devait agacer la jeune femme, qu'elle devait se demander de quoi je me mêlais et, surtout, qu'elle avait déjà entendu assez de reproches pour un bon bout de temps. La voyant prendre le sachet de farine et s'énerver, je laissa échapper un petit rire. Elle avait réussi son petit test avec brio et j'étais fière d'elle. Lui dire ne serait peut être pas très judicieux et je comptais jouer encore un peu. Après tout, il ne fallait pas en attendre plus venant de moi. « T'es sûre ? C'est parfait pour faire de bons gâteaux... » J'attrapais le sachet de farine au vol et la regardais s'indigner. Elle avait du bon cette petit et je voyais enfin un côté que j'aurais voir pendant mon adolescence. Bien entendu elle avait fait une connerie mais elle ne voulait pas recommencer. J'étais tentée de dire jamais deux sans trois mais la force et la colère qui animaient ses mots me montrait qu'elle était prête à décrocher et pour de bons. Je l'espérais pour elle parce que je n'imaginais même pas les dégâts de deux lavages d'estomac en si peu de temps. Bon, ce n'était pas un mois non plus mais la drogue avait un effet dévastateur. « Comment tu peux emmener ça dans un hôpital ? Et je croyais que tu avais arrêté ? Tu trouves pas assez ironique de m'en mettre plein la tête alors que tu te promènes avec ... ça ? » Un large sourire se dessina sur mon visage et j'ouvris légèrement le sachet, humidifia mon index puis le plongea dans le sachet. C'était un geste qui ne se perdait pas, jamais. Elle me regardait avec des yeux qui auraient pu en faire fuir plus d'un mais j'avais vécu bien pire comme regard et, jusque preuve du contraire, je ne faisais rien de mal. Sous les yeux stupéfaits de la guatémaltèque, je plongeais mon doigt dans ma bouche, m'essuya la main et éclata de rire. « Sora, Sora, Sora... J'ai trois gosses à ma charge, deux dans le ventre et je suis veuve, tu crois franchement que je me droguerais ? Il y a une chose que j'ai compris il y a huit ans de cela ; la drogue n'arrange rien. Cette merde, comme tu le dis si bien, est un peu de farine dans un sachet où se trouvait mes nouvelles boucles d'oreilles. Franchement, la farine tout seul, c'est bien dégueux » J'avais toujours cette drôle d'humeur bonne enfant alors que je venais plus ou moins de la confronter devant la pire des abominations du monde. Ancienne droguée, je savais ce qu'était de dépendre de quelque chose et avec le temps, j'avais oublié la drogue au profit de Nattéo. Mon cœur se serra. Je devais éviter de penser à tout cela, de penser à mes souffrances pour me concentrer sur la jeune blonde. Avait-elle besoin d'attention ? Vu son acte, c'était claire et nette que oui. Elle savait déjà ce qu'apportait la drogue et c'était sûrement pour cela que je comprenais encore moins son geste. Fermant le sachet de farine et le fourrant dans mon sac à main, je dis « J'ai raccroché il y a presque huit ans Sora. J'ai touché une fois la mort du bout des doigts et quand je vois la merde qui en a découlé, je me demande comment tu as pu retenter l'expérience. Ou alors ton corps n'a pas supporté la substance et a réagit tout de suite, histoire d'éviter les dégâts » J'avais beau travaillé dans le monde de la mode version bébé, il ne m'était pas rare d'assister à des défilés et lorsque je voyais la maigreur et le teint rosé des mannequins, je comprenais rapidement. La drogue était tellement facile à avoir dans le monde de la mode que cela me faisait peur. Et si une des filles ou Logan allaient dans cette branche ? D'ici là, il y aurait sûrement pire qu'un rail de coke ou qu'une piqûre. Retrouvant un visage plutôt neutre, je dis « Je sais bien que je n'ai pas été très tendre avec toi jusque là mais putain Sora, qu'est-ce qui est passé par cette petit tête pour que t'en arrives à là ? Une fois t'as pas suffit ? Tu aimes les lavages d'estomac c'est ça ? » J'avais un ton un peu maternel à présent. J'avais tellement de mal à la comprendre. Tout le monde se souvenait de son premier lavage d'estomac et personne ne voulait réessayer. Je ne pouvais même pas penser au monde qu'elle laisserait derrière elle. Je n'avais pas compris cette partie de l'équation et maintenant que j'avais perdu mes parents depuis cinq ans, je m'en voulais d'avoir touché à cette merde. Elle avait une deuxième chose et cette fois, elle n'avait pas intérêt à la gâcher. Tout le monde n'était pas dans son cas.
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MessageSujet: Re: sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞ sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞ EmptyMar 18 Sep - 22:05

Son regard ne parvenait pas à se décrocher du sachet que Thaïs avalait habilement rattrapé. Comment osait-elle lui mettre ça sous le nez ? Comment osait-elle amener ça dans un hôpital et le lui montrer alors qu’elle se trouvait dans cette chambre justement à cause de la cocaïne ? Si elle voulait lui faire comprendre combien elle était stupide d’avoir retouché à la drogue, elle n’avait pas besoin de ça pour le faire. Si elle voulait la blesser plus qu’elle ne pouvait l’être par de simple mots ou par sa culpabilité, elle avait parfaitement réussit. Sa mâchoire était crispée et la guatémaltèque était incapable de desserrer les dents. A peine ses yeux s’étaient posés sur le sachet qu’elle avait senti la panique l’envahir. Elle n’avait pas envie d’y retoucher, loin de là mais c’était la simple idée que ses parents puissent revenir pile au moment où l’africaine l’avait sorti et qu’ils se seraient probablement imaginé tout un tas des scénarios complètement faux qui lui faisait peur. Heureusement pour elle ce n’était pas le cas et Sora avait réagi plutôt vite et de manière assez explicite, de quoi faire comprendre à la jeune femme le fond de sa pensée.

Elle faisait des erreurs, elle avait commis la même deux fois de suite – à plusieurs mois près – et elle pensait avoir tiré des leçons de cette dernière sans avoir besoin que Thaïs vienne en rajouter une couche même si elle savait pertinemment qu’elle n’allait pas se déranger pour l’enfoncer un peu plus ne serait-ce que pour la faire réagir et la forcer à faire face à stupidité. « T'es sûre ? C'est parfait pour faire de bons gâteaux... ». Sora grimaça et lui lança un nouveau regard parfaitement mauvais. Elle n’aimait pas son humour, pas du tout même bien qu’elle resta silencieuse. Elle ne trouvait rien d’amusant dans cette situation et pourtant c’était bien elle qui s’était mise là. C’était son choix. C’était elle qui avait décidé de toucher à nouveau à la drogue parce qu’elle avait été persuadée que ça l’aiderait à passer outre la douleur et la sensation de vide. Elle aurait tant aimé que Danjel arrive à temps, elle aurait tellement aimé qu’il puisse être là pour la serrer dans ses bras et qu’elle ne fasse pas cette erreur, mais Sora n’avait pas été assez patiente et voilà où elle en était à présent. Les seules choses auxquelles la jeune femme avait le droit grâce à son erreur était de restée enfermer dans une chambre d’hôpital avec beaucoup de difficulté à rester debout et l’incapacité de manger par elle-même. Aujourd’hui elle avait également le droit à la présence de Thaïs et à ce fichu sachet dans lequel l’africaine plongea son doigt sous le regard horrifié de la guatémaltèque.

Elle n’était pas vraiment en train de faire ça ? Ses médicaments étaient en train de lui créer une hallucination ce n’était pas possible autrement. En tout cas, Thaïs semblait véritablement s’amuser de son expression horrifiée sans que la jeune blonde ne parvienne à saisir la raison. « Sora, Sora, Sora... J'ai trois gosses à ma charge, deux dans le ventre et je suis veuve, tu crois franchement que je me droguerais ? Il y a une chose que j'ai comprise il y a huit ans de cela ; la drogue n'arrange rien. Cette merde, comme tu le dis si bien, est un peu de farine dans un sachet où se trouvaient mes nouvelles boucles d'oreilles. Franchement, la farine tout seul, c'est bien dégueu ». La bouche de la demoiselle s’ouvrit, mais elle ne prononça pas le moindre mot. Elle était choquée de ce petit jeu auquel l’africaine venait de jouer avec elle. Elle avait voulu s’amuser avec elle et la duper ? Autant dire qu’elle avait parfaitement réussi et c’était un fait qui restait en travers de la gorge de Sora qui referma sa bouche et ne dévia pas son regard pour autant. La différence elle ne l’aurait jamais faite, à moins de goûter elle-même au contenu du sachet mais dans tous les cas elle aurait refusé de s’y risquer, pas alors qu’à son réveil – ou du moins lorsqu’elle fut un peu plus consciente – elle s’était fait la promesse de ne plus jamais retoucher à une quelconque drogue.

« J'ai raccroché il y a presque huit ans Sora. J'ai touché une fois la mort du bout des doigts et quand je vois la merde qui en a découlé, je me demande comment tu as pu retenter l'expérience. Ou alors ton corps n'a pas supporté la substance et a réagi tout de suite, histoire d'éviter les dégâts ». Même si elle voulut baisser les yeux quand elle sentit la honte grandir en elle, Sora n’en fit rien tout simplement parce qu’il s’agissait de Thaïs et qu’elle n’avait pas encore digéré son petit jeu bien qu’elle comprenait où elle souhaitait en venir. Elle éprouvait bien trop d’orgueil d’un coup pour lui démontrer combien elle se sentait mal alors que c’était bien le cas. « Je sais bien que je n'ai pas été très tendre avec toi jusque-là mais putain Sora, qu'est-ce qui est passé par cette petit tête pour que t'en arrives à là ? Une fois t'as pas suffi ? Tu aimes les lavages d'estomac c'est ça ? ». Un soupire s’échappa des narines de la guatémaltèque qui cette fois posa son regard sur son lit uniquement par réflexion. Au moins Thaïs avait conscience d’y être allée un peu loin – même si elle ne s’excusait pas pour autant – ce qui était un bon point pour qu’elle passe outre ce qu’elle lui avait fait avec la farine. Sora resta tout de même silencieuse pendant un petit moment.

Elle passa nerveusement sa langue sur ses lèvres et ne tourna pas un seul instant la tête en direction de l’africaine près d’elle. Elle aurait aimé lui dire qu’elle ne pouvait pas comprendre, mais la vérité était tout autre. Elle savait que Thaïs avait perdu son mari elle aussi, elle savait qu’elle était passée par la même épreuve ce qui faisait d’elle l’une des personnes les plus aptes à comprendre la détresse qui l’avait gagné. Finalement, Sora prit la décision de regarder en direction de la télévision qui était toujours allumée mais à laquelle elle ne prêta pas plus d’attention que ça, c’était uniquement pour ne pas avoir à regarder Thaïs. « L’armée s’est amusée à me faire passer par deux étapes. » commença-t-elle avec ironie, le regard toujours posé dans une direction toute autre que celle où se trouvait la jeune femme. « Mon mari a d’abord été porté disparu avec toute son unité pour ensuite être déclaré mort. J’avais réussi à trouver un peu d’espoir pour finalement tomber d’encore plus haut … voilà ce qui m’est arrivé. ». C’était d’ailleurs plutôt bien résumé. Sora se mit à jouer nerveusement avec ses mains et mordit à plusieurs reprises sa lèvre inférieure dans l’espoir de ravaler les larmes qui commençaient à monter. En parler était toujours aussi douloureux et puisqu’elle était toujours sous morphine, Sora était bien plus sensible qu’ordinaire et même si elle ne le supportait pas la guatémaltèque pleurait bien plus facilement.
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MessageSujet: Re: sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞ sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞ EmptyMar 18 Sep - 23:33

J'avais du mal à comprendre Sora. J'avais tellement de mal à comprendre pourquoi elle avait retenté l'expérience, pourquoi elle avait voulu reprendre cette merde. J'espérais juste qu'elle n'allait pas recommencer, une troisième fois. On disait souvent jamais deux sans trois mais là, j'espérais que c'était différent, totalement différent. Elle était trop jeune pour mourir, elle était bien trop jeune pour finir à convulser dans une allée sombre à cause d'une prise de drogue. J'avais énormément envie de la prendre dans mes bras, de lui dire que j'étais là mais, comme à mon habitude, j'attaquais les gens qui me faisaient du mal. La jeune guatémaltèque ne le savait sûrement pas mais cet appel à l'aide qu'elle lançait, c'était celui que j'avais lancé il y a huit ans de cela et celui que j'avais voulu lancer il y a dix jours de cela. Lorsque Nattéo était parti, je m'étais dis qu'il n'y avait aucune raison que je reste sur terre, qu'après tout, j'étais devenue la femme que j'étais grâce à lui et grâce à personne d'autre. J'étais une femme reconnue internationalement grâce à mon mari, mon défunt mari. Cependant, rapidement, je compris que si je passais l'arme à gauche ou devais être hospitalisée un trop long moment, mon fils serait placé. Logan allait se retrouver seul, seul face à lui cruauté du monde et, du haut de ses trois ans, il était bien trop jeune pour vivre ça, pour se retrouver seul. J'avais trouvé ma raison de vivre – mes raisons de vivre – et il fallait sérieusement que Sora s'accroche à quelqu'un pour ne plus sombrer. Il lui fallait une bouée de sauvetage seulement je préférais jouer encore un peu avant de lui dire tout cela. Elle devait déjà avoir entendu le discours du 'je suis là' un bon nombre de fois et je savais très bien que la choquer serait une manière plus qu'efficace de lui montrer son erreur. C'était rude, difficile et elle allait m'en vouloir mais c'était ma façon de lui faire comprendre la gravité de son acte. Lui parler de Nattéo, de la souffrance que je ressentais à ce moment même ne l'aiderait pas maintenant. Peut être plus tard, lorsqu'elle aurait ancré dans sa petite tête blonde que la drogue, c'est le mal. Jouer avec la farine était un peu radical mais j'étais fière d'elle. Fière de voir qu'elle n'avait pas tenté et fière de la voir me bouder. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres lorsqu'elle tourna la tête et ne daigna plus me regarder. Elle était en colère contre moi et cela lui ferait du bien de se défouler sur quelqu'un. Je savais très bien ce qu'elle ressentait. Elle allait se détester quelques temps puis en vouloir à la terre entière de ne pas avoir vu sa détresse et avancer. Tout le monde suivait le même schéma et si elle voulait se défouler sur moi, je ne l'en empêcherais pas. Si elle voulait que je sois son souffre douleur, soit. J'avais beau avoir été plus que froide et hautaine, je voulais aussi savoir plus sur les raisons qui l’avaient poussé à consommer. Sora ne me regardait pas mais je l'acceptais. « L’armée s’est amusée à me faire passer par deux étapes. »  J'arquai un sourcil. Qui disait armée disait mari. Je voyais déjà comment allait se dérouler la conversation alors que la jeune femme tentait de trouver des forces pour me raconter ce qui c'était passé. Je restais muette et tira légèrement la chaise près du lit pour être plus proche d'elle. « Mon mari a d’abord été porté disparu avec toute son unité pour ensuite être déclaré mort. J’avais réussi à trouver un peu d’espoir pour finalement tomber d’encore plus haut … voilà ce qui m’est arrivé. » Mon cœur se serra en entendant les mots de la jeune femme. Elle aussi, elle était veuve et elle n'avait personne a enterrer, elle n'avait aucun lieu sur lequel se rendre et pleurer. Je ne pouvais que comprendre ce qu'elle ressentait mais son acte était toujours incompréhensible pour moi. Me levant, je pris la jeune femme dans mes bras même si elle ne le voudrait sûrement pas et déposa un baiser sur ses cheveux. « Je sais ce que c'est Sora... Je le sais trop bien. Mais c'était un risque dans son métier, tu le savais, il le savait. La guère tue plus qu'elle n'arrange, quoi qu'on tente de nous faire croire. Mais il est mort pour son pays ma belle et même si c'est difficile à le croire, c'est un home extraordinaire qui est mort pour son pays » Il n'avait pas vulgairement été tué d'une balle dans le crâne comme Nattéo. Je me retenais de lui dire cela, elle allait assez mal comme cela et la colère que j'éprouvais pour mon beau frère ne devait pas se déverser sur quelqu'un d'autre. Caressant légèrement ses cheveux blonds, j'inspirai et expirais doucement. J'avais besoin de calme, mon cœur commençait à battre un peu trop vite et ce n'était pas bon ni pour moi ni pour les jumelles. Me remettant assise, je pris la main de la belle blonde et souffla « Il est mort en héros ma belle, il est parti en mission pour te protéger, nous protéger et il continuera de le faire de là où il est » Je commençais presque à me lancer dans des discours mystiques mais lorsque j'allais mal, je me disais que Nattéo était là, au dessus de moi et qu'il me guidait, qu'il m'aidait à prendre mes décisions. « Nous sommes toutes les deux dans le même cas, toutes les deux veuves mais tu vas refaire ta vie Sora. Tu vas continuer d'avancer, tu vas rencontrer de nouvelles personnes, aimer à nouveau, sortir à nouveau parce qu'il ne supporterait pas te voir te détruire. » Et elle arriverait mieux que moi, ça c'était clair et net. À voix basse, je dis « Tu as la vie devant toi, tu n'as pas d'enfants à ta charge, tu peux tout faire » Elle n'était pas obligée de voir le regard de son mari à chaque fois qu'elle regardait son fils. J'aimais Logan mais là, je l'enviais la petite guatémaltèque ; elle pouvait repartir de zéro, elle pouvait refonder sa vie sur de nouvelles bases, elle pouvait enfouir Dean dans un coin de sa tête et ne plus y penser, elle le pouvait. En ce qui me concernait, c'était bien plus difficile...

faire de la merde : check. I'm so sorry c'est super ripou mais bon... Je me rattraperais au prochain (a)
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MessageSujet: Re: sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞ sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞ EmptyVen 21 Sep - 15:12

Les souvenirs étaient probablement ce qu’il y avait plus de douloureux, du moins c’était ainsi qu’elle voyait les choses. C’était la seule chose qui lui restait et c’était également ce qui faisait le plus mal. Se souvenir des bons moments passés, des rires, des taquineries et des instants dans ses bras était ce qui allait le plus la torturer, qu’elle passe à autre chose ou non. Elle se savait capable d’avancer une fois la douleur passée, mais elle craignait justement que cette dernière ne se dissipe jamais et elle était loin d’en avoir besoin. Encore aujourd’hui elle n’était pas parvenue à faire taire la souffrance due à la disparation de sa mère. Elle se souvenait encore que trop bien des moments qu’elle avait pu passer avec elle. Elle se souvenait des longues conversations avec sa mère, allongées sur le lit de cette dernière à fixer le plafond tandis qu’elle caressait affectueusement ses cheveux blonds. Elle se souvenait des fous rires qu’elles avaient pu avoir dans la cuisine à cause des lapsus que sa mère avait tendance à faire. Elle se souvenait de toutes ces fois où elle avait séché ses larmes et où elle l’avait bercé contre elle en lui assurant qu’elle était forte et qu’elle n’avait pas à écouter les divagations des autres tant qu’elle n’oubliait pas d’où elle venait et qui elle était. Et surtout, la guatémaltèque se souvenait de la douleur qui lui avait fait si mal lorsqu’elle avait appris que sa mère était morte. Elle se souvenait ne pas avoir voulu y croire et être persuadée que c’était une mauvaise plaisanterie que Carlos et sa mère lui faisaient.

Elle se souvenait ne pas avoir voulu y croire et d’avoir eu plus mal que jamais lorsqu’elle avait compris que ce n’était que la triste vérité. Sora avait enterré sa mère à tout juste seize ans et ce uniquement parce que cette dernière avait eu la malchance de se retrouver au milieu d’un règlement de compte entre deux gangs et de se prendre une balle perdue. C’était de là que venait son dégoût pour les armes, mais aussi pour la violence gratuite et la guerre. Elle haïssait ça et ne parvenait pas à comprendre ce qui pouvait pousser l’Homme et à se faire autant la guerre. Après tout dans un camp comme dans un autre, il ne s’agissait que d’hommes et de femmes parfaitement similaires qui exécutaient uniquement les ordres des fous au-dessus d’eux. La demoiselle était persuadée depuis toujours que s’ils cessaient d’obéir les guerres cesseraient … c’était comme tout. Pourtant, c’était à un militaire qu’elle s’était mariée, à un homme qui partait en guerre loin d’elle, qui usait d’armes que la jeune femme haïssait mais qui avait toujours eu des valeurs que Sora respectait. Elle n’avait jamais aimé l’idée de savoir qu’il partait pour l’étranger et qu’il allait probablement tuer des gens, mais elle comprenait son patriotisme malgré son désaccord. Qu’elle soit en colère ou non contre Thaïs, le fait d’avoir parlé de Dean l’avait déjà affaibli et fait un tant soit peu disparaitre l’irritation qui l’avait gagné. Ainsi, elle se laissa aller contre l’africaine et mordit avec force sa lèvre inférieure dans l’espoir de ravaler ses larmes ce qu’elle eut bien du mal à faire, bien qu’elle y parvint.

« Je sais ce que c'est Sora... Je le sais trop bien. Mais c'était un risque dans son métier, tu le savais, il le savait. La guerre tue plus qu'elle n'arrange, quoi qu'on tente de nous faire croire. Mais il est mort pour son pays ma belle et même si c'est difficile à le croire, c'est un homme extraordinaire qui est mort pour son pays ». C’était vrai, alors pourquoi n’arrivait-elle pas à le voir ainsi ? Pour elle, il était mort pour son pays mais pas uniquement. Il était mort pour une guerre stupide qui durait depuis bien trop longtemps déjà. Sa vision était certes utopique, mais au moins les pertes seraient moindre et la douleur bien moins présente. Dean comme Sora savaient dans quoi il était engagé toutefois ce n’était pas ce qui rendait les choses plus faciles lorsqu’elle devait y être confrontée. « Il est mort en héros ma belle, il est parti en mission pour te protéger, nous protéger et il continuera de le faire de là où il est ». La guatémaltèque mordit d’autant plus sa lèvre allant presque jusqu’à entailler cette dernière. Elle sentait les larmes l’assaillirent à nouveau et son menton se mit à trembler. S’il était vraiment quelque part là-haut à la protéger alors pourquoi l’avait-il laissé faire ce qu’elle avait fait ? Pourquoi l’avait-il laissé se faire autant de mal ? « Nous sommes toutes les deux dans le même cas, toutes les deux veuves mais tu vas refaire ta vie Sora. Tu vas continuer d'avancer, tu vas rencontrer de nouvelles personnes, aimer à nouveau, sortir à nouveau parce qu'il ne supporterait pas te voir te détruire. Tu as la vie devant toi, tu n'as pas d'enfants à ta charge, tu peux tout faire ».

Le regard ancré dans celui de Thaïs, Sora laissa ses barrières s’effondrer et les larmes en profitèrent pour se frayer un chemin le long de ses joues. Elle n’avait pas voulu pleurer devant elle, mais c’était plus fort qu’elle et la guatémaltèque était bien trop faible pour faire autrement. Aimer à nouveau … le pire était que c’était déjà le cas et qu’elle avait déjà aimé bien plus que Dean sans pouvoir se l’avouer. Danjel était de loin la personne à laquelle elle s’accrochait le plus, la personne qu’elle refusait de quitter et était celui pour qui elle s’était le plus battue durant son coma, mais comment avouer une telle chose alors qu’elle venait de perdre son mari ? « Je suis désolée. » souffla-t-elle entre deux sanglots. Comment avait-elle pu se permettre de jouer avec sa vie alors que des personnes comme Thaïs se devaient de tenir le coup alors que c’était tellement difficile ? Secouée d’un sanglot, Sora baissa la tête et ne chercha pas même à lutter contre ses larmes, elle avait besoin de pleurer alors autant le faire. « Je suis tellement désolée. ». Les mots lui paraissaient cependant trop faibles. Elle voulait réellement se faire pardonner et se racheter aux yeux de son amie … aux yeux de tous ses proches. Elle avait été stupide, si stupide qu’elle ne comprenait pas par quel miracle ses parents, Danjel et Ashton avaient pu si facilement lui pardonner. Ils auraient tous dû avoir la réaction de Thaïs et lui dirent qu’elle avait été égoïste, mais ils ne l’avaient pas fait et à vrai dire que l’africaine le fasse pour eux était la meilleure chose qu’elle pouvait faire pour Sora.
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MessageSujet: Re: sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞ sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞ EmptyJeu 27 Sep - 13:59

Je savais bien – même très bien – que le comportement que je venais d'adopter avec Sora n'était pas le meilleur qui puisse exister. Seulement, c'était ma façon de lui faire comprendre qu'elle avait mal agis et je savais très bien que tous ses proches – ou la plus part – lui avaient déjà pardonné son acte et l'avait compris. C'était horrible à penser ainsi mais les gens comprenaient totalement pourquoi une jeune demoiselle désespérée prenait de la drogue alors qu'il n'y avait rien à comprendre. Avec les années, j'avais compris que cela n'était que de la faiblesse et seulement de la faiblesse. Se droguer – ou se bourrer – n'était qu'un acte de faiblesse, c'était une façon lâche et idiote de tenter d'oublier ses problèmes. Façon plus qu'idiote puisque dès le lendemain, on revenait à notre minable petite vie. J'étais passée par là, j'avais pris de la drogue, j'avais passé quelque jours dans le coma et le sevrage n'avait pas été chose facile. Seulement, mon unique expérience de l'hôpital m'avait vite fait comprendre que ce n'était pas avec cette poudre que j'allais pouvoir vivre ma vie et m'épanouir. Je l'avais rapidement compris et avais mis cinq longues années à l'appliquer. Qu'est-ce que j'avais été bête d'attendre si longtemps avant de faire les choses que j'aimais vraiment, de faire ma vie en quelque sorte. Il fallait que je le fasse comprendre à Sora, d'une manière ou d'une autre mais je ne savais pas vraiment comment m'y prendre pour le moment. Pour le moment, je voulais qu'elle sache que je savais ce qu'elle traversait. L'atmosphère changeait totalement et je ne savais pas ce qui était le mieux, le fait de la voir énervée et prête à me sauter à la gorge ou la voir en larmes. La voir ainsi me brisait le cœur mais je devais rester forte. J'avais l'impression de me voir il y a dix ans et cela n'était pas franchement agréable. J'avais merdé, elle avait merdé mais elle ne pouvait qu'en tirer des leçons au jour d'aujourd'hui. Ce n'était pas une chance donnée à tout le monde et il fallait en profiter. Alors que je la serrais dans mes bras, je la sentais sangloter et trembler. Serait-ce un effet du sevrage qui commençait ou bien était-elle mal au point de craquer ? Me détachant légèrement de la jeune guatémaltèque, je la regarda et vis les larmes couler le long de ses joues. Me rapprochant d'elle, je caressais doucement son bras, comme pour lui montrer qu'elle n'était pas seule et qu'elle ne le serait jamais. Je serais toujours là, sa famille aussi et tous ses amis aussi. Faire une overdose n'était pas une honte mais il fallait en tirer quelque chose. « Shht Sora, ce n'est rien » Bon, si, c'était quelque chose mais après tout ce que je venais de lui dire, je n'allais pas en rajouter une couche. Je l'entendais s'excuser une nouvelle fois et mon cœur se serra. J'avais mal, horriblement mal et essayais de rester le plus calme et forte possible. Je ne supportais pas voir les gens souffrir comme Sora était entrain de souffrir. Et dire qu'il y a plus de dix ans, j'aurai été le genre de pimbêche à venir la narguer alors qu'elle souffrait. Qu'est-ce que j'avais pu être horrible, ignoble. Je n'étais pas fière de mon passé et ce dernier me jouait des tours depuis la mort de Nattéo. Les gens n'hésitaient pas à me critiquer ouvertement, à me lâcher que son mon mari, je serais toujours la pétasse de luxe que j'avais été pendant longtemps. J'avais semé le trouble autour de moi étant plus jeune et je le payais encore. Relâchant mon étreinte, je me baissa pour attraper mon sac à main et chercha un paquet de mouchoirs que je tendis à la belle blonde. « Ne t'excuse plus et sèche moi ces larmes beauté » L'instinct maternel commençait à me gagner et ce n'était pas désagréable. Je savais très bien qu'elle pouvait être une personne forte, plus que forte même mais il fallait qu'elle se donne les moyens d'y arriver. Personne n'est invincible après tout. Me posant sur le fauteuil à côté du lui, je regarda la jeune femme, un très léger rictus sur le visage et dis « Si tu veux, tu peux venir à la maison quelque temps. Je ne sais pas trop où tu vis en ce moment mais si tu as peur d'être seule, n'hésite pas. À deux on sera sûrement plus forte... » Qu'est-ce que je m'en voulais d'avoir envoyé Nattéo à la banque ce premier septembre. Ce chèque aurait très bien pu attendre mais non, mon côté maniaque me poussait à tout faire en temps et en heure. Dieu que j'avais changé, qu'il m'avait changé... « Et puis, comme ça, j'aurais quelqu'un à qui parler, quelqu'un d'autre que mon fils et mes deux nièces. » Je souris légèrement à la jeune blonde. Une conversation avec elle serait totalement différente d'une discussion 'garçon' avec Cara, il n'y avait pas à dire. La petite américaine était déjà à son troisième amoureux en un peu moins de dix jours, chose qui avait le don de me faire rire. Prenant la main de la jeune femme, je lui fis un léger sourire et dis « Je n'ai pas franchement été tendre mais il faut que tu comprennes qu'il faut décrocher de cette merde, pour toujours. Tu sembles le vouloir mais maintenant, il faut le pouvoir. Tu vas ressentir un manque que rien ni personne ne pourra combler mais il va falloir te battre. Lorsque j'ai arrêté, j'ai pris dix kilos en un an parce que je mangeais du chocolat dès que j'avais envie de me droguer. Ce fut plutôt difficile mais j'ai tout perdu et ai continué ma vie. Il ne faut pas perdre ton objectif de vue et tout ira bien, j'en suis sûre » Même persuadée à vrai dire. Quand on veut, on peut, c'était ce qu'on apprenait à tous les gamins. Doucement, je dis « Si tu as besoin de quoi que ce soit à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, tu ne dois pas hésiter. Je me doute que tout le monde t'a dit être là pour toi et tout le baratin qui va avec mais aucun ne comprendra réellement ce que tu as ressenti ce soir là et j'espère pour eux qu'ils ne le comprendront jamais... » Perdre un être cher était la chose la plus difficile qu'il puisse être pour une personne et je ne le souhaitais à personne, même pas à mes pires ennemie.
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MessageSujet: Re: sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞ sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞ EmptyLun 1 Oct - 0:40

Sora avait toujours été une demoiselle sensible bien qu’elle possédait un certain orgueil. Avant que tout ne s’effondre autour d’elle, lorsqu’elle vivait toujours à Champerico avec sa mère, elle était déjà sensible mais bien plus douée pour le cacher. Sa sensibilité avait toujours été, à ses yeux, son plus grand défaut et elle avait passé les seize premières années de sa vie à tenter de la combattre pour finalement se rendre compte que le plus simple était de se forger une carapace. Cependant, à peine l’eut-elle fait que celle-ci vola en éclats lorsque sa mère fut tuée. Dès lors, la guatémaltèque avait été dans l’incapacité de s’en forger une nouvelle malgré le fait que pendant quelques années elle avait crié haut et fort ce qu’elle pensait. S’adapter à la vie à New York n’avait pas été facile. Sora avait grandi dans une ville bien plus petite et bien plus pauvre que cette ville américaine. Elle avait fréquenté un lycée plus dangereux et moins luxueux que celui dans lequel Carol et Doug l’avaient envoyé auprès de Jazmin et Mattéo. L’adolescente qu’elle était encore à l’époque avait dû s’habituer aux mesquineries de celle qui était devenue sa sœur par adoption. Elle avait avancé dans les couloirs du lycée la tête basse et s’était faite aussi petite qu’elle le pouvait tout en sachant qu’elle avait malgré tout des personnes derrière elle pour la soutenir. Son frère l’avait toujours défendu du mieux qu’il le pouvait tout ne lui reprochant de trop se laisser faire. Sora n’avait explosé qu’une seule fois et après ce moment elle était redevenue la petite orpheline que tout le monde connaissait.

Ce ne fut que lorsqu’elle fut repérée par un agent et qu’elle débuta le mannequinat deux ans auparavant qu’elle eut la sensation d’avoir de l’intérêt pour quelqu’un, mais bien vite elle était tombée dans le tourbillon de ce monde et la drogue avait pris une place trop importante dans sa vie. La guatémaltèque avait conscience d’être fragile et quelque peu influençable par moment toutefois la solution de facilité était celle qu’elle avait préféré et même si elle s’en était mordue les doigts une fois, elle n’avait pas pu s’empêcher de replonger et de s’en vouloir d’autant plus à présent. La manière dont Thaïs usa pour lui faire ouvrir les yeux était peut-être brusque mais elle avait néanmoins le mérite d’être directe et de forcer Sora à voir combien elle était stupide d’avoir fait une telle erreur. Elle n’avait pas réfléchi, c’était le moins qu’on puisse dire et voilà dans quel état elle se retrouvait à présent. La jeune femme était bien plus faible, bien plus brisée qu’auparavant et elle fut incapable de se contenir plus longtemps une fois que l’africaine l’eut prise dans ses bras. Elle avait besoin de pleurer, bien plus qu’elle n’avait pu le faire jusqu’alors et même si elle aurait préféré le faire seule, elle ne se retint pas pour autant. « Shht Sora, ce n'est rien ». Si c’était beaucoup, mais elle appréciait l’effort que Thaïs faisait pour tenter de l’aider à cesser de pleurer. Sora resta silencieuse, profitant de cette étreinte au maximum même si ainsi elle laissait parfaitement voir combien elle avait besoin d’affection et de soutien pour tenir le coup.

Toutefois, lorsque la jeune femme s’éloigna d’elle, la guatémaltèque ne fit pas le moindre commentaire et laissa ses larmes continuer de rouler le long de ses joues et ses sanglots la secouer. « Ne t'excuse plus et sèche moi ces larmes beauté ». Elle attrapa le mouchoir qu’elle lui tendait et essuya délicatement ses yeux puis ses joues, le regard posé en direction de sa couverture puis finalement sur Thaïs sans dire quoi que ce soit, incapable de savoir ce qu’elle pouvait bien dire à présent. « Si tu veux, tu peux venir à la maison quelque temps. Je ne sais pas trop où tu vis en ce moment mais si tu as peur d'être seule, n'hésite pas. À deux on sera sûrement plus forte... ». Sora ouvrit la bouche et le referma aussitôt. Elle était véritablement touchée par la proposition de Thaïs, mais elle ne savait pas quoi y répondre sur le coup. Elle savait que Carol et Doug allaient vouloir s’assurer qu’elle allait bien et que pour cela ils allaient lui demander de revenir quelques temps chez eux, mais la proposition de l’africaine était toute aussi tentante pour une jeune femme qui avait peur de vivre seule depuis plusieurs semaines … depuis toujours. « Et puis, comme ça, j'aurais quelqu'un à qui parler, quelqu'un d'autre que mon fils et mes deux nièces. ». Un petit sourire finit par étirer les lèvres de la guatémaltèque qui continuait d’essuyer ses larmes à plusieurs reprises ne parvenant pas totalement à se calmer. Elle s’humecta les lèvres, le regard toujours posé sur Thaïs et toujours aussi silencieuse puisqu’elle ignorait ce qu’elle devait lui répondre pour l’instant et à vrai dire elle se sentait tellement exténuée d’un coup, qu’elle ne savait pas quoi dire pour quoi que ce soit.

Le reste des paroles de la jeune femme, elle les écouta avec attention en se laissant doucement tomber dans son lit tout en attrapant ses cheveux blonds qu’elle mit sur une de ses épaules pour éviter de les coincer sous sa tête. Ne pas perdre son objectif … pour ça il faudrait peut-être déjà qu’elle en ait un et aucun ne lui venait à la tête à moins que … Sora voulait terminer ses études et surtout finir ce roman qu’elle avait écrit plusieurs années auparavant quitte à le retravailler. Elle voulait que sa vie ait un sens et la réussir. Elle voulait être heureuse et ne plus penser au passé. Elle voulait rendre ses proches fiers … elle voulait s’avouer une bonne fois pour toute le fait qu’elle aimait sincèrement Danjel et peut-être même trouver le courage de le lui dire. La guatémaltèque se pinça les lèvres à toutes ses pensées et fixa la bosse que formaient ses pieds à l’autre bout du lit sans rien dire. Finalement, la voix de Thaïs la força à redresser la tête et à poser les yeux en direction de l’africaine, son léger sourire revenant étirer le coin de ses lèvres. « Merci … pour tout ce que tu essayes de faire alors que tu n’es pas obligée de le faire. ». Sora haussa doucement les épaules et tourna la tête afin de mieux voir la jeune femme à son chevet. « Pour ta proposition je ne sais pas quoi te dire hormis que je sais que mes parents vont vouloir garder un œil sur moi pendant quelques temps mais … si après ces quelques jours tu veux toujours de moi je … je veux bien, j’ai peur de rester toute seule. ». Et c’était là sa plus grande peur, aucun doute sur ce fait. La solitude était sa hantise depuis toujours. Elle avait peur de l’abandon et même s’il aurait été mieux pour elle de ne pas autant dépendre des autres, c’était ainsi que Sora fonctionnait et ça n’était pas prêt de changer.
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MessageSujet: Re: sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞ sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞ EmptyJeu 4 Oct - 18:19

Étrangement, je commençais doucement à comprendre ce qui avait poussé Sora à faire une telle chose. Je ne l'acceptais pas mais je le comprenais. La jeune guatémaltèque faisait à nouveau face à la mort et je ne pouvais que partager sa peine. La souffrance et la perte d'un être cher nous faisait faire n'importe quoi, absolument n'importe quoi et même si certaines personnes en sortaient plus forte que jamais, ce n'était pas le cas pour tout le monde. Elle avait pris la solution facile et je ne pouvais pas l'en blâmer. J'avais voulu faire la même chose, j'avais tellement voulu apaiser mes souffrance mais je n'y étais pas arrivée. Prendre de la drogue ou me faire du mal à moi même n'aurait rien arrangé à mon cas, je le savais bien. J'avais des enfants à ma charge, trois bambins – bientôt cinq – qui comptaient sur moi et c'était là que j'avais trouvé ma force pour me relever tant bien que mal. Je ne pouvais pas nier que j'avais envie de m'arracher le cœur lorsque j'étais seule, dans mon grand lit, mais je me battais et maintenant, la jeune blonde allait devoir trouver quelque chose pour se battre. Il lui fallait un but dans la vie, il lui fallait un objectif pour tenter de rester la tête hors de l'eau. Ce n'était pas facile à trouver, absolument pas mais elle devait le faire pour sa santé mentale mais aussi physique. Son corps allait s'affaiblir, il allait avoir du mal à compenser la drogue et tout ce qui allait avec. Elle allait sûrement compenser son addiction en mangeant, cuisinant ou pire, avec de l'alcool. Une chose était sûre, elle ne serait pas seule le long du chemin, je serais là pour l'aider, la soutenir mais aussi la remettre dans le bon chemin. Je n'étais pas tous les jours tendre mais il fallait ce qu'il fallait. «  Merci … pour tout ce que tu essayes de faire alors que tu n’es pas obligée de le faire. Pour ta proposition je ne sais pas quoi te dire hormis que je sais que mes parents vont vouloir garder un œil sur moi pendant quelques temps mais … si après ces quelques jours tu veux toujours de moi je … je veux bien, j’ai peur de rester toute seule. » Je souris à la jeune femme et déposa un baiser sur son front. Non, je n'étais pas obligée de le faire mais j'en avais envie, j'avais envie de l'aider comme on aurait du le faire avec moi. Je n'avais pas touché à la drogue en dix ans mais mes parents m'avaient éloigné comme une malpropre plutôt que de me garder près d'eux et de m'aider. Le sevrage n'avait pas été facile à Seattle mais j'y étais arrivée, tant bien que mal. Doucement, je lui fis un sourire et dis « Je n'y suis pas obligée mais ça me ferait plaisir de te savoir avec moi. Et ne t'inquiète pas, tu ne seras jamais seule ! Cara, Logan et Sasha sont plutôt bruyant mais bon, ça donne de la couleur dans la maison et ce n'est pas désagréable. Si jamais tu ne veux pas retourner chez toi, avec ta famille, je peux aller leur parler tu sais... C'est toi qui voit Sora, je ne te force en rien » Seulement je devais avouer que me retrouver avec la jeune femme me ferait plaisir. Je l'embarquerais dans mes après-midi shopping, dans mes après-midi muffins et cupcakes. Je n'aimais pas être seule et de la compagnie ne me ferait pas de mal. Nous pouvions nous soutenir, nous compléter et tout ce qui allait avec. Regardant rapidement mon portable, je ne vis pas de messages de mon amie et cela me rassura. Pas de nouvelles, bonnes nouvelles et je préférais cela plutôt qu'elle m'appelle paniquée parce que Logan ou Cara hurlaient la mort pour que je revienne les chercher. Rangeant mon portable, je dis « Tu sais quand est-ce que tu vas pouvoir sortir ? Tu as déjà rencontré un psychologue ? Je suis curieuse mais je connais un peu trop bien le processus... » Et j'aurai préféré ne jamais le connaître, absolument jamais mais la vie en avait décidé autrement. Posant les yeux sur la perfusion de la jeune femme, je dis, léger sourire sur les lèvres « Tu veux aller boire un coup à la cafétéria ? Ou manger quelque chose ? Parce que je me doute que ce qu'ils servent ici n'est pas franchement très agréable... » Pas du tout même à vrai dire. Me levant et passant légèrement mes mains sur ma tenue, je regarda Sora et lui tendis mon petit doigt comme pour faire un pacte. « La prochaine fois qu'on passe la porte de l'hôpital, ce sera pour un événement heureux, on est d'accord ? On ne vient plus jamais ici avant décembre » alias le mois de naissance des jumelles. Je m'avança légèrement de la belle blonde et bougea légèrement mon petit doigt pour lui faire comprendre que c'était ça, notre pacte. Riant légèrement je dis « Deal ? » Allez Sora, tu n'as qu'à attraper mon petit doigt et le contrat sera conclu ! Je lui fis un clin d'oeil et attendis sa réaction. Elle allait se moquer de moi mais, après tout, elle en avait plus que le droit. J'étais d'un ridicule..
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MessageSujet: Re: sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞ sora&thaïs;; ❝ you're f*cking crazy ! ❞ EmptyMer 10 Oct - 12:04

Depuis son réveil elle avait eu le droit à bien du soutien ce dont elle n’avait jamais été vraiment habituée. Bien que ses parents adoptifs – ainsi que son frère adoptif puis sa sœur une fois leur relation stable – aient toujours été là pour elle suite à son arrivée à New York, pendant des années elle avait appris à trouver du soutien en elle-même. Sa mère avait tenu à ce qu’elle soit forte et capable de se débrouiller seule même si elle ne l’avait jamais abandonné lorsque ça n’allait pas. Toutefois, cette deuxième overdose semblait avoir réveillé l’inquiétude de son entourage qui prenait enfin conscience que la jeune fille qu’elle était allait mal. Certes, elle aurait préféré se sentir bien et heureuse – ce qui arrivait, fort heureusement – mais il avait tout de même fallu qu’elle en arrive à ce point pour que les gens réagissent. Loin d’être du genre à crier sur tous les toits qu’elle se sentait mal, elle avait fait la même erreur qu’une année plus tôt et la guatémaltèque pouvait s’estimer heureuse qu’au cours de ces deux overdoses il y avait eu quelqu’un pour la trouver et pour la sauver. Cependant, même si elle continuait de souffrir de la perte de son mari – même si elle ne savait plus où elle en était niveau sentiments – elle se fit la promesse de ne plus jamais tirer la sonnette d’alarme par la drogue, c’était bien trop désagréable et douloureux.

Thaïs avait parfaitement raison de la juger comme inconsciente puisque c’était exactement ce qu’elle avait été ces deux fois, mais loin d’être douée pour s’exprimer lorsqu’elle allait mal, elle réagissait de la pire manière qui soit. Néanmoins, il fallait croire que c’était ce qu’il fallait pour que les gens qui lui étaient proches réagissent bien qu’elle se serait passée de leur faire une telle peur et tout ce soutien auquel elle avait le droit depuis sa sortie du coma commençait à la mettre mal à l’aise tout en éveillant sa culpabilité. « Je n'y suis pas obligée mais ça me ferait plaisir de te savoir avec moi. Et ne t'inquiète pas, tu ne seras jamais seule ! Cara, Logan et Sasha sont plutôt bruyant mais bon, ça donne de la couleur dans la maison et ce n'est pas désagréable. Si jamais tu ne veux pas retourner chez toi, avec ta famille, je peux aller leur parler tu sais... C'est toi qui voit Sora, je ne te force en rien ». Sora doutait d’être capable de remercier toutes les personnes qui l’aidaient comme il le fallait. Elle était même certaine de ne jamais pouvoir remercier l’africaine à ses côtés correctement pour ce qu’elle faisait pour elle même si son approche avait été quelque peu brutal – mais néanmoins efficace. Même si le fait que l’attention se porte sur elle n’était pas une chose qu’elle adorait, la guatémaltèque appréciait quand même les efforts que les autres faisaient pour l’aider à se rétablir lui donnant ainsi la sensation d’avoir enfin une bouée de sauvetage à laquelle se raccrocher pour ne pas fatiguer puis couler.

« Ça va aller … je pense que de toute manière j’ai besoin d’être auprès d’eux quelques temps, je les ai trop longtemps laissé de côté pour continuer comme ça. ». En réalité elle avait surtout refusé de les alarmer lorsque Dean avait été porté disparu. Lorsqu’elle s’était mariée – tout d’abord contre l’avis de ses parents – il y avait eu une petite période où elle s’était éloignée d’eux avant que son mari ne la pousse à renouer avec Carol et Doug. Elle était habituée à les voir si régulièrement qu’elle avait éprouvé le besoin de retrouver une certaine indépendance que finalement elle craignait aujourd’hui. « Tu sais quand est-ce que tu vas pouvoir sortir ? Tu as déjà rencontré un psychologue ? Je suis curieuse mais je connais un peu trop bien le processus... ». Sora secoua la tête de droite à gauche sans ouvrir la bouche. Elle n’en avait pas la moindre idée. Tout allait dépendre de son système immunitaire et de son estomac qui cette fois-ci en avait pris un sacré coup et elle était la seule à blâmer, bien évidemment. « Tu veux aller boire un coup à la cafétéria ? Ou manger quelque chose ? Parce que je me doute que ce qu'ils servent ici n'est pas franchement très agréable... ». De nouveau elle secoua la tête à la négative, un sourire étirant malgré tout ses lèvres. La nourriture hospitalière était loin d’être agréable en bouche, mais étonnement Sora aurait donné cher pour pouvoir en manger, chose qu’elle ne pouvait pas faire actuellement.

« Je ne peux rien avaler pour l’instant, je fini par tout vomir étant donné que mon estomac ne supporte rien. Cette jolie perfusion que tu vois là contient ma nourriture. » dit-elle en roulant des yeux agacée par le fait de ne pas pouvoir manger quelque chose de consistant. C’était d’ailleurs ce qui allait probablement la retenir le plus longtemps à l’hôpital. Si elle n’était pas capable de manger par elle-même, Sora savait qu’elle n’était pas prête de sortir de sa chambre. « La prochaine fois qu'on passe la porte de l'hôpital, ce sera pour un événement heureux, on est d'accord ? On ne vient plus jamais ici avant décembre ». Amusée, son regard dévia de Thaïs à son petit doigt qu’elle tendait en sa direction. Son marché lui semblait plutôt équitable d’autant plus qu’elle n’avait pas réellement envie de revenir ici pour être à nouveau couchée sur un lit pour sa propre santé. « Deal ? ». Un large sourire aux lèvres, Sora tendit sa main en direction de celle de l’africaine et attrapa son doigt à l’aide de son auriculaire qu’elle serra doucement. « Deal ! Merci d’être venue Thaïs. ». Son sourire se fit plus léger cette fois, plus doux également. Elle ne lui en voulait plus, ce n’était pas bien difficile à deviner. Elle avait été brutale, mais c’était exactement ce dont la guatémaltèque avait besoin pour réagir. Elle avait de nombreux amis toutefois la plupart auraient craint de la brusquer ce qui n’était pas le cas de la jeune femme et Sora en était bien heureuse car elle savait que malgré ça Thaïs était une véritable amie qui continuerait d’être là pour elle afin de la garder sur le droit chemin.
THE END
to be continued...
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