Assit dans le canapé de la caserne des pompiers, Kellen lisait le journal. Il n’avait pas eu le temps encore aujourd’hui. Ce matin et jusqu’à midi, il avait travaillé, avant de reprendre à treize heures, jusqu’à dix sept heures. Son travail de dresseur lui prenait pas mal de temps. Il avait pas mal de demande pour les forces de police. Mais, il aimait ce qu’il faisait. Il n’avait pas de souci de ce côté-là. Puis, à dix huit heures, il commença son service avec les pompiers. Le problème qu’il avait aujourd’hui était que ses parents lui avaient mentit toute sa vie. Ils ne lui avaient jamais dit qu’il avait un jumeau. Du coup, il avait décidé de faire ses propres recherches et il avait trouvé deux Orphée. Sachant que le premier avait bien ce prénom, il se disait que ça ne pouvait être que lui. Parce que le second, c’était un pseudonyme. Mais, il n’avait pas encore trouvé le moment d’aller le voir. Sans doute aussi parce qu’il ne savait pas comment l’aborder pour lui dire qu’il était son frère. Allez dire à un homme que vous n’avez jamais vu qu’il est votre jumeau. Mais pour l’instant, le plus important était la sonnerie de la caserne qui se fit entendre. Tout le monde écouta la secrétaire dire au micro l’adresse de l’incendie et ce qui se passait, ils finirent par partir sur les lieux du sinistre. Une fois là-bas, il écouta le chef d’équipe donner les instructions. Kellen devait rester en dehors des bâtiments pour s’occuper des victimes. En voyant deux personnes arriver, il fonça vers eux avec un autre collègue. Ce dernier s’occupa de l’homme inconscient et il s’occupa de la jeune femme qui toussait beaucoup. Il comprit bien vite qu’elle ne pouvait pas marcher. Le problème était aussi qu’il n’y avait qu’une ambulance pour le moment sur les lieux. L’homme était donc à l’intérieur et lui vit un banc pas loin. Il y allongea la jeune femme, cherchant à voir si elle était blessée. Mais, il fallait surtout qu’elle puisse respirer mieux. Du coup, il allait chercher une bombonne d’oxygène, mais la jeune femme le retint et il fronça les sourcils en l’écoutant lui dire de ne pas partir. Ce qui fut pire, ce fut le cri qu’elle lança. Il fronça encore plus les sourcils et vit un autre pompier venir à ses côtés, lui demandant ce qui se passait.

Il me faut de l’oxygène et des serviettes.

L’autre pompier ne demanda pas pourquoi et il fila chercher tout ça.

Comment vous appelez vous ?

Il fallait qu’elle reste éveiller et il savait que le manque d’oxygène n’allait pas l’aider. Du coup, quand son collègue revint, il lui demanda d’installer l’oxygène. De son côté, il alla au pied du banc et ouvrit le peignoir. Il savait que ça ne se faisait pas, mais il avait besoin de voir l’étendu des dégâts. Il installa une serviette sur la poitrine de la jeune femme et il comprit que ça n’allait pas du tout. Enlevant la serviette, il remit le peignoir et il chercha du regard une ambulance. Son collègue lui expliqua que la seconde ambulance n’était toujours pas là. Il chercha alors une voiture. Il l’expliqua à son partenaire et ce dernier alla demander aux personnes présentes s’ils ne pouvaient pas laisser leur voiture. Un couple de personnes âgées accepta et Kellen porta doucement la jeune femme.

Vous êtes enceinte de combien ?

Il avait besoin de ce genre de détails pour les dire aux urgences où il comptait l’amener. Déposant doucement la jeune femme sur les sièges arrière de la jeune femme, il lui indiqua de ne pas bouger et de rester allongée. Démarrant, il arriva à sortir du quartier et il prit la direction de l’hôpital le plus proche.

Vous êtes allergique à certains médicaments ?

Une fois en voiture, il chercha mentalement les chemins les plus rapides pour aller à l’hôpital. Il n’avait pas envie d’être bloqué par des voitures. Ce qui aurait été encore mieux aurait été une voiture de policier pour mettre les gyrophares et sirènes en route, mais il n’avait pas tout ça. Du coup, chercher les rues moins fréquentées, restait sa seule option. Il ne voulait pas que la jeune femme lui claque entre les doigts et il fixa la route tout en écoutant la jeune femme répondre à ses questions précédentes. Quand elle donna son identité, il haussa les sourcils. Il n’avait pas vu que c’était elle. Il la connaissait de réputation. Aimant la musique et jouant lui-même du violon, il connaissait des noms de célébrités dans le domaine de la musique. Il n’avait par contre pas assisté à un de ses concerts. Mais, il devait avouer que ça serait un évènement auquel il aimerait bien participé en étant dans le public. Mais ça n’était pas le plus important pour l’instant et il resta concentré sur la route et sur les propos de l’artiste. Il avait besoin de savoir certaines choses sur elle, surtout pour qu’aux urgences, ils puissent la prendre en charge en ayant toutes les infos qu’il fallait. Il écouta, avant de l’entendre clairement mettre des mots sur ce qui lui arrivait En effet elle faisait une fausse couche. Si elle avait perdue moins de sang, ça aurait pû être normal, mais pas là. En l’entendant demander son nom, il sourit en coin. Il ne savait pas pourquoi elle en avait besoin, mais autant lui répondre.

Kellen Johnson.

Pas besoin de donner son second prénom, pas pour l’instant en tout cas. Puis, en l’écoutant parler des allergies possible, il hocha la tête.

L’incendie et le fait d’avoir aidé votre ami à sortir en faisant un tel effort physique, a fait que votre corps réagit d’un seul coup.

Ca n’était pas la meilleure explication qu’il pouvait avoir, il n’était pas médecin, mais il expliquait comme il pouvait.

Je pense que vous êtes en train de faire une fausse couche.

Il savait que ça n’était pas la meilleure façon de lui expliquer les choses, mais il ne savait pas comment le dire autrement.

Je suis désolé. Mais vous ne devez pas perdre plus de sang, c’est pour ça qu’il faut que je vous amène rapidement à l’hôpital. Il faut qu’un médecin arrête l’hémorragie et s’occupe du fœtus.

Il faisait son possible pour être clair et il tourna rapidement dans une ruelle. New-York était trop grand pour une fois. Sortant de la ruelle, il entendit klaxonner, mais il ne fit pas attention. Il reprit la grande rue et il fila le plus vite possible, faisant en sorte de passer au vert ou orange.

La situation lui échappait complètement et il n’aimait pas vraiment ça. Il n’était pas médecin, du coup il ne pouvait pas soulager la jeune femme de la douleur qu’elle ressentait. Mais, il conduisait le plus rapidement possible vers l’hôpital pour qu’elle soit prise en charge. Seulement, il fut surprit par ce que disait la jeune femme. Musique ? C’était un sujet comme un autre après tout. Il l’écouta donc parler et il devait avouer qu’elle avait raison. Les morceaux de ce compositeur n’étaient pas des plus simples. Il savait malgré tout, qu’elle était douée dans son domaine et qu’elle devait donc parvenir à faire des merveilles. L’écoutant parler de l’homme qu’elle avait sauvé, il comprenait qu’elle ait voulu l’aider, le faire sortir de l’incendie. Il pouvait comprendre cela et quand elle reprit la parole, il fronça les sourcils. Tournant la tête vers elle, il la vit fermer les yeux.

Enorah, restez éveillé.

Il klaxonna sur une voiture qui n’avançait pas et il savait que l’autre dans sa voiture n’allait pas aimer, amis tant pis. Il parvint à le doubler et à tourner à moins de deux rues de l’hôpital désormais.

Vous connaissez David Oistrakh, Vadim Repine et Maxime Vengerov ?

Elle voulait parler musique, autant le faire.

Ils sont de grands violonistes et se sont des modèles pour moi. Je joue du violon depuis tout petit et je suis loin de savoir faire ce qu’ils font, mais je ne m’en sors pas trop mal.

Accélérant, il vit les lumières de l’hôpital et il accéléra encore.

Je vous connais de réputation. Malheureusement je n’ai jamais pû assister à un seul de vos concerts.

C’est vrai qu’il avait envie d’assister à un de ses concerts un de ces jours.

On y est presque, vous devez tenir le coup.

Très bien madame la pianiste mondiale.

Il esquissa un sourire et il tourna un peu la tête pour la regarder. Il regarda ensuite la route et ils commencèrent à parler un peu et il devait avouer que ce qu’elle disait était à la fois agréable et le mettait mal à l’aise. Mal à l’aise parce qu’elle parlait du fait qu’elle pouvait mourir dans l’immédiat et agréable parce qu’il devait avouer qu’il serait content de pouvoir assister à au moins un de ses concerts.

Y a intérêt et je veux visite des coulisses aussi.

Il sourit à nouveau, avant de tourner dans une rue et d’éviter une voiture. Seulement, la jeune femme n’arriva pas à rester éveillée. Il se concentra encore plus sur la route et il arriva aux urgences. Ouvrant la portière arrière, il alla vers les urgences et il donna les premières constantes et tout ce qu’il fallait pour que la jeune femme soit prise en charge. Quand Enorah, sur son brancard, passa les portes battantes du couloir, le pompier soupira. Il espérait que la jeune femme irait bien. Il était prêt à repartir pour aider ses collègues pompiers en repartant sur les lieux de l’incendie, mais il fut interpeller par une infirmière qui lui demanda de rester. Il hésita, avant de se dire que si Enorah se réveillait seule, ça n’était pas non plus forcément la meilleure chose. Du coup, il resta et il apprécia le café de l’infirmière. Le buvant tranquillement, il finit par voir un médecin arriver et en l’écoutant parler, il hochait la tête. Arrivant dans la chambre de la jeune femme, il ferma doucement la porte derrière lui, quand elle posa une question. Il approcha alors du lit et il s’assit sur un fauteuil près d’elle.

Vous vous souvenez de moi ?

Il voulait d’abord qu’elle se souvienne de lui. Pourquoi ? Pour savoir de quoi elle se souvenait. Parce que si elle se souvenait de lui, elle pourrait peut-être se rappeler l’incendie et les douleurs qu’elle avait vues, mais il ne voulait pas non plus que ça lui revienne trop brutalement.

Vous vous souvenez de quoi en dernier ?

C’est bien moi.

Il devait avouer que ne s’était pas attendu à ce qu’elle parle des coulisses, mais elle l’avait reconnu au moins. A sa question, il grimaça un peu.

A vrai dire quand les médecins vous ont prit en charge, j’allais partir pour tenter d’aider mes collègues, mais on m’a dit que vous risquiez de vous réveiller seule, alors je suis resté.

Kellen n’était pas du genre à mentir ou en tout cas pas facilement et encore moins avec un sujet aussi sensible que celui là. En effet, il avait voulu aller aider ses collègues, mais il était resté parce qu’il n’avait pas envie que la jeune femme soit seule à son réveil.

Etre seule dans ces moments là, ça n’est pas quelque chose d’agréable et c’est bien Kellen.

Esquissant un sourire, il regarda alors la jeune femme. Il fut alors surprit par ses propos et il haussa les sourcils, avant d’esquisser un sourire.

Oh mais je trouve que cette blouse d’hôpital vous va très bien. C’est très saillant.

Ca n’était pas non plus une tenue superbe, mais ça n’était pas grave pour lui. Après tout, elle était à l’hôpital, elle n’allait donc pas porter de la haute couture. Seulement, il fronça les sourcils aux propos de la jeune femme.

Je vous l’ai dit, je resterai là. Je partirai quand votre famille sera là.

Prenant ses aises dans le fauteuil, il continua de regarder la jeune femme.

Qui est votre pianiste préféré ?

Haussant les sourcils, il sourit.

Si je peux avoir une interview exclusive je ne dis pas non.

Il sourit de plus belle. Il savait que le moment était mal choisit, mais parler d’autre chose ne ferait pas de mal, surtout si on venait lui faire des tests.

Pourquoi ? Enfin je veux dire, il faudra que quelqu’un soit près de vous quand vous sortirez d’ici.

Il s’était reprit, parce qu’il s’était rendu compte que ça devait être personnel. Mais du coup, il ne voulait pas non plus la forcer à parler. Il se mit à sourire à ce qu’elle ajoutait.

Pour l’instant ça va, alors je reste.

Gardant son sourire, il devait avouer qu’il ne s’était pas attendu à ce qu’elle lui dise ça, mais ça lui allait. Parlant alors musique, il rit à sa réponse.

Pompeux non. Présomptueux, totalement !

Souriant de plus belle, il devait avouer que ça faisait celle qui avait la grosse tête, mais elle le prenait à la rigolade, ce qui était agréable. Parce que d’autre aurait pû faire bien pire et être très sérieux. Ecoutant sa réponse, il devait avouer que les deux personnes citées étaient des grands. Il connaissait plus le second, mais il appréciait quand même le premier.

Je vous ai déjà donné les noms tout à l’heure, mais je peux ajouter le votre. J’aime votre musique et maintenant je sais aussi que j’aurai le plaisir de pouvoir venir à un de vos concerts.

En effet, il espérait qu’elle ne reviendrait pas sur sa décision de lui proposer une place. Puis, en écoutant sa question, il hocha la tête.

Pas du tout. Je suis bien australien.

Il sourit un peu plus.

C’est donnant donnant, c’est ça ?

Ca ne le dérangeait absolument pas, du coup, il se décida à chercher d’autres questions.

Comment arrivez-vous à avoir une vie privée qui ne soit pas trop étalé dans les magasines ?

C’est vrai que certaines célébrités se laissaient faire par les journalistes, mais d’autres savaient garder tout ça privé et c’était toujours étrange de voir comment certains y parvenait parfaitement, comme la jeune femme.

Enchanté voisine.

Il se mit à sourire. Déjà qu’il pouvait aller à un de ses concerts et il devait avouer qu’il n’avait pas pensé à sa nationalité.

Mon père est de Nouvelle-Zélande.

En effet et c’était sa mère l’australienne. Cependant, la jeune femme indiqua qu’elle ne préviendrait pas sa famille, ce qui surprit Kellen. Il l’écouta répondre à sa question de savoir pourquoi, mais il hocha la tête, comprenant ce qu’elle voulait dire. Puis, il lui demanda pourquoi les médias n’avaient jamais de gros scoops sur elle et il devait avouer qu’il ne s’était pas attendu à une telle réponse. Cependant, elle expliqua un peu plus et il hocha à nouveau la tête.

Chaque grossesse est différente. Si le père du bébé n’est pas en plus quelqu’un de fiable et qui vous a laissé tomber, ça n’est pas forcément la meilleure chose d’avoir un enfant venant de lui. Mais après chacun vit cela de façon différente.

En effet, certaines femme, comme Enorah préférait avoir perdu le bébé. D’autres garde le bébé, pensant plus à leur envie d’être mère que d’être rancunier contre le père du bébé. La jeune femme lui posa une question et il se mit à sourire.

Serait-ce une proposition, alors que nous nous connaissons à peine ?

Se mettant à sourire, il préférait s’en amuser, avant de reprendre son sérieux.

Je n’ai pas de femme, ni de petite amie. Ma vie sentimentale est très plate à vrai dire. Mais pompier n’est pas mon premier métier. Je suis pompier volontaire, mais mon métier principal est dresseur de chiens. Je dresse des chiens pour les aveugles et pour les forces de l’ordre.

C’était un métier dont il ne pourrait jamais se passer, ça c’était sûr et certain.

Sinon pour une famille qui me soutient, j’ai mes parents, mais ils ne sont pas souvent là.

C’est vrai qu’avoir des parents dirigeants un cirque, ça n’était pas vraiment quelque chose qui pouvait être bien pour un enfant, mais il ne l’était plus et il s’était fait à l’idée que ses parents n’étaient pas à ses côtés souvent.

Côté familial je suis plutôt seul, mais après j’ai la chance d’avoir des amis sur qui je peux compter.

En effet, il n’avait pas tout un tas d’amis, mais ceux qui étaient là, il était sûr de pouvoir les avoir à ses côtés quand il en avait besoin et c’était réciproque.

Vous êtes sûre de ne vouloir prévenir personne ? Même pas une amie qui pourrait venir vous aider ?

Pas vraiment. A vrai dire, uniquement avec vous.

Il se mit à sourire à la jeune femme. Il devait avouer qu’elle était agréable. Elle n’était pas de ces célébrités à avoir la grosse tête et qui préfère passer leurs chemins face aux gens dit normaux. Alors qu’eux aussi sont totalement normaux. Mais c’était des plus agréables et au moins l’atmosphère n’était pas trop pesante.

Merci.

Il ne s’était pas attendu à un compliment sur son emploi, mais c’était plaisant. Ca aidait les autres, c’était le plus important pour lui. Puis, il écouta ce que la jeune femme lui disait et il esquissa un sourire.

C’est fort probable, parce que je ne serai pas du genre patient avec eux.

C’est vrai que se faire suivre tout le temps devait être des plus usants à la fin. Bon pour ceux qui arrivaient à garder une vie à peu près privée, ça allait, mais les autres, ça devaient être très usants. Après il y a ceux qui en profitent aussi et qui d’un seul coup crient au droit à la vie privée. Mais bon chacun sa vie. Mais lui en tout cas ne supporterait pas qu’on soit sur son dos en permanence. Après s’il avait choisit un métier d’acteurs ou chanteur, forcément avoir des photographes partout était une part de son métier et il n’aurait pas eu le choix que d’accepter ça. Enfin dans les limites du raisonnable, parce que sinon, il en arriverait vite à s’énerver.

A vrai dire … pas du tout. C’est juste que j’ai eu des patientes qu’on a pû aidé avec les autres pompiers. Mais c’est vrai que je ne suis pas une femme.

Sentant la jeune femme lui prendre la main, il haussa les sourcils, se demandant pourquoi ce genre, mais il resta attentif à ce qu’elle disait.

Il me prend du temps, mais j’ai quand même du temps pour moi à côté.

Ca n’était sans doute pas le manque de temps qui faisait qu’il était seul.

Quand vous dites seul, c’est dans quel sens ? Parce que comme je vous l’ai dit j’ai des amis avec qui passer le temps.

C’est vrai que là-dessus, il pouvait compter sur eux.

Après pour mes parents, c’est normal. Ils font partit d’un cirque. Il le dirige à vrai dire, ils en ont prit la tête il y a cinq ans environ. Ca les faits donc partir un peu partout dans le monde. Mais ça ne me dérange pas, j’en ai l’habitude, j’ai moi-même suivit pendant de longues années.

Il avait aimé sa vie près des animaux du cirque et des membres de la troupe. Mais c’est vrai qu’il avait souvent eu envie d’avoir un foyer fixe, mais ça n’était jamais arrivé avant qu’il ne le décide une fois adulte.

J’ai pris l’habitude de leur absence, mais j’ai appris à compter sur moi-même. Je suis un grand garçon qui sait se débrouiller seul.

Pas quand j’étais petit non. Aujourd’hui j’ai découvert l’existence d’un frère aîné, mais nous n’avons clairement pas les mêmes points de vue et la même façon de penser.

Oh que oui ! Rien ne les faisait se ressembler. Ils s’étaient vus une fois, Kellen avait trouvé que ça c’était très mal passé, ce qui avait été le cas et il ne comptait pas revoir son frère. Il préférait tirer un trait sur lui et ne plus revenir sur le sujet et encore moins dire à ses parents ce qui s’étaient passés, pour qu’il garde un espoir qu’un jour Orphée pourrait accepter de les voir. Parlant du cirque, il se mit à sourire. C’est vrai que c’était un travail à plein temps, mais il n’aurait pas pû le faire.

Ils fonctionnent totalement comme ça. Mon père est devenu Monsieur Loyal après la mort de son père. Passer de pays en pays a toujours été génial pour moi, m’occuper des animaux aussi. Mais j’ai sentit que j’avais besoin de stabilité. Je n’en avais jamais eus. Pas d’autres amis que ceux du cirque. Je voulais du changement et j’ai décidé de vivre à New-York.

C’était cette stabilité qui lui avait clairement manqué pendant toutes ses années qu’il cherchait encore aujourd’hui. Il avait de la stabilité dans ses deux emplois, mais pour le reste il n’avait pas vraiment de stabilité, quoi qu’il était célibataire, c’était stable au final.

On cherche tous à plaire à quelqu’un. Mais vous, vous avez besoin de ça par rapport à vos parents. Avoir perdu vos parents très tôt n’a clairement pas dû être facile, en tout cas quand je viendrais vous voir, j’aurai peut-être une réponse face à ce que vos parents auraient pensés.

Esquissant un sourire, il écouta sa question et eu un léger rire.

Si vous arrivez à tenir sur vos jambes je resterai assis ici. Mais si vous ne le pouvez pas, ça sera à moi d’aller chercher ça, même sous vos regards noirs.

S’amusant de la situation, il regarda la jeune femme ne sachant pas vraiment si elle voulait aller à la cafétéria de l’hôpital ou carrément sortir du bâtiment.

Par contre si vous voulez partir d’ici, ça sera clairement non. Il vous fat du repos et rester au moins jusqu’à demain au cas où que vous ayez des saignements ou d’autres problèmes.

Autant être clair avec elle tout de suite et qu’elle sache les risques qu’elle pouvait prendre ou non.

Quelle invention ? Fronçant les sourcils, il la regarda retirer tout ce qui était relié à son corps. Levant les yeux au ciel, il la regarda faire. Elle voulait sortir son lit. Ca, il n’était pas contre, mais il aurait aimé l’aider. Seulement, il voyait bien qu’elle dirait non et qu’elle ne voudrait pas d’un coup de main. Il la laissa faire, restant près à aller l’aider si jamais elle tombait. Mais elle parvint à s’asseoir dans le fauteuil roulant qui n’était pas loin d’elle. Une fois qu’elle fut assise dedans, il la regarda en l’écoutant parler. Elle voulait donc partir. Il pouvait le comprendre. Les hôpitaux, il y venait pour amener les victimes, mais lui n’aimait pas être là comme patient. Ca n’était clairement pas son truc. Mais, il savait que si les médecins lui disaient de rester c’est que c’était nécessaire. L’entendant parler d’Orphée, il leva les yeux au ciel.

Mon frère n’est pas un type bien. C’est le genre d’homme qui m’insupporte. J’y ai pensé en allant voir, mais il ne veut pas non plus savoir qui je suis. Je compte bien lui donner se plaisir.

Ca serait donnant donnant. Il ne voulait plus entendre parler d’Orphée et ce dernier pensait la même chose. Donc c’était parfait, ils étaient d’accord sur ce point là au moins. Quand elle parla à nouveau, il se mit à rire.

Très bien je vais vous pousser.

Se levant du fauteuil, il partit derrière la jeune femme et attendit qu’elle enlève ses mains des roues pour ne pas lui faire mal. Quand ils furent près, il sortit de la chambre, sous le regard surprit de l’infirmière. Il sourit et au lieu de prendre la sortie des urgences, il tourna en sens inverse, sachant qu’Enorah allait lui en vouloir.

Vous devez manger même si selon vous ça n’est pas bon ici.

Il savait qu’elle pouvait lui crier dessus ou tenter de le stopper, mais une fois devant les ascenseurs, il posa une main sur son épaule pour l’empêcher de se lever et poussa le fauteuil dans la machine.

En temps que pompier j’ai un menu spécial ici. Ils nous font certaines choses que les patients n’ont pas.

Une fois à l’étage de la cafétéria, il l’y amena et il fit signe aux cuisiniers qui hochèrent la tête. Deux plateaux ne seraient pas de trop. Il avait également faim de son côté. Installant la jeune femme à une table, il la regarda.

Vous pourrez me frapper autant que vous voudrez après avoir mangé. Oh et quand je dis frapper c’est physiquement ou par votre vocabulaire. Celui avec lequel vous serez le plus à l’aise.

Recevant les plateaux, il remercia le cuisiner et regarda la jeune femme.

Bon appétit.

Commençant à manger, il jetait un œil vers la jeune femme qui semblait hésitante. Elle voulait sans doute filer d’ici, mais il ne la laisserait pas faire.

La jeune femme voulait sortir de l’hôpital, ce qu’il pouvait comprendre, mais il avait d’abord décidé de l’amener manger à la cafétéria de l’établissement. Heureusement, il avait le privilège de l’uniforme. Du coup, il vit un meilleur repas arriver face à eux et il mangea tranquillement, souriant aux propos de la jeune femme.

Je ne suis absolument pas quelqu’un à impressionner. Je préfère les gens qui sont naturels.

Gardant son sourire, il devait en effet dire qu’il préférait les personnes qui étaient vraies et sincères. Manger pouvait parfois montrer les gens bien élevés, mais aussi ceux qui se donnaient un genre. Quand elle parla du frère que Kellen venait de découvrir, il hocha la tête, finissant de manger ce qu’il avait commencé à mâcher.

Il s’agit d’Orphée Ballantine. Il un grand empire et il fait partit des personnalités connues de New-York.

En effet, il était assez souvent en couverture de magasine. Ecoutant les propos de la jeune femme, il but un verre d’eau. Elle avait raison sur toute la ligne, mais il avait l’impression que Orphée lui était un homme qui prenait les gens, les utilisaient et les jetaient. C’était en tout cas, ce qu’il avait vu et ressentit chez lui. Mais avant qu’il n’ait pû répondre, elle posait une question la concernant elle et il haussa un sourcil, surprit par ce qu’elle lui demandait.

Pour mon jumeau, il est à la tête d’un grand empire. Je peux comprendre qu’il préfère ne pas faire de concessions et qu’il doive être sérieux et sévère, mais de là à dire que son assistant, dévoué, est un imbécile, c’est dur je trouve. On ne prend pas les gens quelques temps, pour les jeter ensuite parce qu’on veut du changement.

C’était surtout ce comportement hautain et de prendre les gens pour de la merde, très clairement.

Pour votre question, laissez-moi réfléchir.

Fixant la jeune femme, il but un peu d’eau, à nouveau et soupira doucement.

Je vois une jeune femme belle, forte, drôle, courageuse, déterminée, une bonne mangeuse.

Il se mit à sourire. Le dernier point était pour se moquer légèrement d’elle, mais de façon gentille.

Ce que vous disiez tout à l’heure sur le fait que si vous étiez quelqu’un d’insupportable, du coup je trouverai votre musique ignoble, je ne suis pas tout à fait d’accord. Il y a des chanteurs et des acteurs que je ne supporte pas, mais j’écoute leur musique ou je regarde leurs films, parce que c’est du bon travail. Je ne juge pas sur la personne, mais les résultats de son travail.

Il ne jugeait pas hâtivement. Il faisait toujours en sorte d’en savoir plus sur la personne et surtout par lui-même, sans se fier aux rumeurs, pour avoir sa propre opinion sur une personne.

A votre tour. Que voyez-vous pour moi ?

Il haussa les épaules. En effet son jumeau n’était pas n’importe qui. Il était une personnalité de New-York et pas des moindres. Mais, il n’avait pas accroché avec lui. Les choses s’étaient mal passées et il ne s’attendait pas à ce que ça s’arrange. Même s’il l’avait aidé face à des gros bras, ça en restait là pour la sympathie mutuelle. Quoi qu’il n’était pas sûr qu’Orphée ait fait ça par sympathie. Reprenant à manger, il écouta alors les propos de la jeune femme. Elle n’avait pas tort, il le savait parfaitement. Elle marquait des points, mais il ne comprenait pas son jumeau. S’il donnait aux œuvres caritatives, pourquoi n’en parlait-il jamais ? Est-ce que son père adoptif ne voulait pas qu’il le fasse et du coup, il le faisait derrière son dos ? Il n’en savait rien, mais il devait avouer que ça amenait pas mal de questions. Seulement, il s’était juré de ne pas aller le revoir, donc il n’aurait sans doute jamais de réponses à ses questions. Il allait les enterrer avec le fait qu’il ne reverrait plus jamais Orphée. Ca ne serait pas plus mal d’ailleurs. Il ne voulait pas se torturer l’esprit. Il préférait penser à son travail, ses proches et du coup, il écouta Enorah parler de lui. Il fut tellement surprit, qu’il haussa les sourcils. Elle était très douée, ça c’était sûr et certain.

Les autres ?

Qui pouvait bien lui tendre la main. Il avait toujours vécu seul. Evidemment, voyager était génial, avoir été élevé près des animaux était quelque chose qu’il ne pourrait jamais regretter. Mais ne pas avoir de maison fixe, ne pas avoir d’amis, autre que les enfants du cirque, était quelque chose qu’il ne connaissait que depuis cinq. Et encore, il n’avait que deux amis sur qui il était sûr et certain de compter.

Vous, vous me tendriez la main ?

La question lui était arrivée d’un seul coup, mais il devait avouer que la jeune femme était très agréable avec lui. Ils ne se jugeaient et prenaient les choses comme elles venaient.

Non, oubliez. Vous avez une vie déjà assez chargée comme ça.

Pas besoin quelle se traîne un boulet comme lui. Buvant un peu d’eau, il soupira doucement, ayant assez mangé, mais attaquant quand même le dessert. Un brin gourmand il fallait bien l’avouer. Mais il faisait du sport, ça l’aiderait donc à éliminer ça au besoin.

Vous, vous acceptez les mains qui se tendent vers vous ? A part celle de votre frère ?

Il se disait qu’avec tout ce qu’elle vivait, elle savait à qui faire confiance ou pas, mais acceptait-elle également qu’on l’aide quand elle en avait besoin. Par d’autres personnes que celles qui lui sont proches.