Ce matin, Tallulah ne s'était levée qu'avec une idée en tête : le disque sur lequel elle et son meilleur ami travaillaient dans le but de redistribuer les fonds pour aider les personnes dans le besoin. C'était un projet qui lui tenait énormément à coeur, elle qui était connue pour son altruisme débordant, et partager une telle chose avec Enzo la rendait impatiente au possible. Elle avait hâte de voir le résultat final, principalement parce qu'ils s'y adonnaient réellement, mais aussi parce que ce serait la concrétisation d'un rêve qu'ils s'étaient projeté ensemble il y a déjà quelques temps. La jolie blonde s'était donc levée assez tôt ce vendredi, car elle avait certaines choses à faire avant de rejoindre l'hispano-américain dans le petit studio qu'il s'était procuré dans le quartier de Chelsea. Après avoir avalé quelque chose et avoir passé près d'une heure dans la salle de bain, la chanteuse sortit enfin de chez elle, fin prête, et s'enferma dans sa voiture pour se rendre au siège de son association. Elle avait quelques petites choses à régler, rien d'important. Mais sa fondation était son bébé et il était hors de question qu'elle ne laisse passer quoi que ce soit. Tallulah avait en effet beau être une fille généreuse, souriante et pétillante, elle savait se montrer sérieuse et intransigeante quand cela touchait la musique ou son association. Bref, elle passa donc un certain temps là-bas et, une fois qu'elle jugea que tout était rentré dans l'ordre, elle salua les personnes qui l'entouraient et quitta les lieux pour rejoindre Enzo.

Sauf que, quand elle essaya de pénétrer dans le studio, elle se retrouva face à une porte fermée. Son meilleur ami n'était pas encore arrivé, ce qui la fit rire légèrement. Elle connaissait le jeune homme depuis suffisamment longtemps pour savoir qu'il était toujours occupé et que son emploi du temps chargé lui valait très souvent des retards à ses rendez-vous. Mais dans cette situation, rien ne pressait. L'africaine sortit donc la clé permettant d'ouvrir la porte offrant l'accès au couloir qui menait au studio -en tant que meilleure amie du musicien, elle avait droit à certains privilèges- et s'y engouffra sans plus tarder. Posant son sac sur le canapé près de l'entrée, elle alla ensuite prendre place face à la table de mixage, près de la table sur laquelle traînaient encore toutes les feuilles sur lesquelles ils avaient inscrits mélodies, paroles qui leurs étaient venues en tête pour concrétiser cet album. En attrapant une sur laquelle était transcrite son écriture, Tallulah la relut avec attention, puis elle se releva pour se diriger vers la porte en verre qui séparait cette pièce à celle où se trouvaient les instruments de musique et les micros d'enregistrement pour se placer derrière le piano qui y régnait. Ses doigts se mirent directement à en caresser les touches blanches et noires, jusqu'à jouer la mélodie qu'elle relisait sur son morceau de papier.


Emportée par sa musique, la jolie blonde n'avait même pas entendu la porte principale s'ouvrir, ni même Enzo qui avait fait son apparition. Mais quand elle eut une étrange sensation, celle ressentie quand un regard se pose dans notre dos, elle s'arrêta brusquement de jouer et, le rythme cardiaque soudainement accéléré, se retourna. Elle fut immédiatement rassurée quand elle vit son meilleur ami qui, appuyé contre l'encadrement de la porte en verre, la regardait, bras croisés et souriant. « Enzo ! Tu m'as fait peur... » s'exclama-t-elle avant de rire doucement. Contente de le voir, elle se leva et courut vers lui pour se jeter dans ses bras, appréciant ce simple contact. Puis elle le regarda de ses yeux bleus pétillants, un large sourire décorant son visage de porcelaine. « Comment tu vas ? » lui demanda-t-elle sans le lâcher du regard. Ils s'étaient certes vu il y a peu de temps, mais une journée loin de lui semblait toujours être une éternité. Enzo était un pilier de sa vie depuis plusieurs années maintenant et une des rares personnes en qui elle avait une totale confiance -quand on fait partie du monde du showbizness, il faut se montrer prudent et ne pas accorder sa confiance facilement-, il était donc logique qu'elle apprécie chaque moment passé en sa compagnie.


Voilà, j'ai essayé de faire le plus court possible, comme tu me l'as demandé (:

Comme d'habitude, Enzo était en retard : avec les années, on aurait pu croire qu'il aurait finalement appris à agencer son empli du temps en fonction de ses rendez-vous, mais que nenni ! Pour lui, le monde était rempli de trop de beautés pour pouvoir prévoir, d'un instant à l'autre, si il allait rentrer chez lui ou plutôt offrir un verre à cette fille triste assise seul sur un banc, ou pousser la chansonnette pour une classe de primaire qui passait par là. Aujourd'hui, c'était sa soeur aiînée, Djal, qui avait décidé de s'établir dans son appartement un peu avant qu'il ne le quitte pour rejoindre sa meilleure amie Tallulah au studio qu'il partageait avec son père et ses musiciens, à Chelsea. La jeune camerounaise semblait traverser une crise existentielle depuis qu'elle avait été auditionnée pour le pilote d'une nouvelle série sur HBO. Enzo l'encourageait, mais Djal ne pouvait pas s'empêcher d'être complètement paniquée en attendant la réponse des distributeurs.

Une demi-heure plus tard, après qu'Enzo ai appelé sa petite soeur Lanaya à la rescousse pour qu'elle tienne compagnie à la plus grande, le musicien quittait enfin Brooklyn pour se perdre dans Manhattan. Pressé, il n'avait pas sorti sa guitare fétiche de son étui et s'était contenté de foncer tête baissé jusqu'au quartier de Chelsea. Evidemment, il se doutait que sa meilleure amie le connaissait désormais assez bien pour prévoir son retard, mais même, il n'aimait pas ça. Surtout, il savait qu'ils avaient rendez-vous pour travailler sur un nouvel album et, autant pour lui que pour elle, c'était d'une importance capitale. D'abord, il y avait l'aspect humanitaire dont les deux amis partageaient les valeurs, mais il y avait aussi le fait que c'était la première fois qu'Enzo acceptait de jouer et de chanter sur un disque, un vrai, avec son nom dessus et ses paroles dedans : pour lui, la commercialisation de la musique n'était jamais allée de soi, et son compte youtube et son site personnel lui semblaient largement suffisants pour qu'il puisse exprimer ce côté artistique que lui avaient transmis ses parents adoptifs. Mais cette fois, c'était tout à fait différent, et il n'y avait eu que Tallulah pour le convaincre de s'y mettre, pour l'intérêt de l'association dont elle était la directrice.

Lorsqu'il entra dans le studio, la musique d'un piano attira immédiatement son attention et il se dirigea à pas feutrés vers la salle d'où elle provenait. Là, Tallulah jouait comme si elle était seule au monde : Enzo connaissait ce sentiment, il le ressentait à chaque fois qu'il posait ses doigts sur les cordes d'une guitare. Aspiré par la musique magnifiquement bien jouée, le jeune homme s'adossa à l'encadrement de la porte et se laissa emporter par le rythme doux et magique, jusqu'à ce que la musique stoppe totalement : elle l'avait remarqué. « Enzo ! Tu m'as fait peur... » lui dit-elle en se retournant, arrachant un léger sourire au brun. « Désolé. » prononça-t-il doucement et sincèrement, légèrement triste que la musique se soit arrêtée aussi vite mais accueillant l'étreinte de sa meilleure amie avec enthousiasme, posant affectueusement un bref baiser sur son front. « Comment tu vas ? » lui demanda-t-elle encore alors qu'il allait poser sa guitare sur un fauteuil pour la sortir de son étui. « Ca va, ça va. Désolé pour le retard, Djal a débarqué sans prévenir. Mais je vois que tu as bien occupé ton temps - toi, ça va ? » lui répondit-il avant de se tourner vers elle, tout sourire, et de sortir en même temps que sa guitare quelques feuilles remplies de paroles et de notes. « Tiens, lis ça, j'ai été inspiré au milieu de la nuit. » avoua-t-il. En général, avant de montrer ou de jouer ses compositions, Enzo les travaillait et les retravaillait, mais avec Tallulah, il savait qu'elle accepterait tout tel quel et qu'elle devinerait avant même que lui y pense les modifications qu'il allait y apporter.

Merci femme :') so j'ai pas commencé le truc, parce que ça allait faire long après *_*

Si Tallulah était dans son élément en jouant du piano, enfermée dans une bulle qui n'appartenait -presque- qu'à elle, elle n'en était pas moins heureuse lorsque son meilleur ami fit son entrée. « Désolé. » La jeune africaine haussa doucement les épaules et se contenta de lui adresser un large sourire avant de se diriger vers lui et de l'étreindre, appréciant le simple baiser qu'il déposa sur son front. Se détachant de lui, elle le suivit du regard alors qu'il sortit sa guitare de sa housse et elle alla s'appuyer contre la table de mixage, prenant le soin de n'appuyer sur aucun des boutons. « Ca va, ça va. Désolé pour le retard, Djal a débarqué sans prévenir. Mais je vois que tu as bien occupé ton temps - toi, ça va ? » Tallulah haussa à nouveau les épaules et jeta un coup d'oeil à l'horloge qui décorait un des murs de la pièce. Elle ne perdit pas l'occasion de taquiner gentiment son meilleur ami. « Moins d'une demi heure... Oh mais ça va, tu progresses ! » rigola-t-elle avant de lui adresser un clin d'oeil complice. Puis elle attrapa ses cheveux pour les ramener sur le côté, souriant légèrement. « Ça va oui... quelques prises de tête, mais rien d'important. » Quelques tensions avaient en effet fait leur apparition dans la vie de la jeune chanteuse. Elle avait beaucoup de choses à gérer pour sa fondation, elle tentait tant bien que mal de nouer des liens avec Kat, sa demi soeur qui, en ce moment, semblait avoir besoin d'énormément de soutien. Ce n'était d'ailleurs pas une mauvaise chose et, bien que Tallulah s'est vue surprise de voir la jeune danseuse venir la voir pour être rassurée, elle faisait tout ce qui était en son pouvoir pour se montrer présente pour la demoiselle. Mais s'il n'y avait que ça... il fallait encore que l'africaine subisse la pression de sa maison de disque, qui insistait pour la faire écrire afin d'avancer dans l'élaboration de son nouvel album. Et puis il y avait aussi Andrea, son ami d'enfance, qui restait une source de conflit interne pour la jolie blonde, perdue dans ses sentiments.

Soit, Tallulah adressa un bref balayage de la main, comme pour montrer que ce n'était rien d'important. De toute manière, son meilleur ami venait déjà de lui tendre plusieurs feuilles sur lesquelles figurait son écriture. La jeune femme les attrapa tout en le regardant alors qu'il lui expliquait de quoi il s'agissait. « Tiens, lis ça, j'ai été inspiré au milieu de la nuit. » Lui adressant un regard lumineux, Tallulah s'empressa de porter son regard sur les notes du jeune artiste, appréciant une fois de plus ce qu'il avait écrit. Enzo était un véritable artiste, et la belle africaine en était la première fan. Il était donc évident que ce qu'elle vint de lire lui plut, mais, connaissant son meilleur ami, elle savait pertinemment que ceci n'était encore qu'une ébauche. « Je parie que la fin ne te plait pas. » plaisanta-t-elle, cependant persuadée de viser juste. Elle se repoussa de la table de mixage et se rapprocha de la table sur laquelle traînait les ébauche de leur travail, fouillant parmi les feuilles de notes qui y étaient éparpillées pour en sortir une sur laquelle ils avaient travaillé ensemble il y a quelques jours. Elle la lui tendit, tout sourire, et lui demanda « Si on mélange avec ça, je suis sûre qu'on peut obtenir quelque chose de pas mal. ». Sans attendre, elle retourna vers la table de mixage et se mit à manipuler les divers boutons afin de rechercher une séquence acoustique qu'ils avaient dors et déjà enregistrée. Mais seules quelques notes se firent entendre avant qu'un bruit désagréable résonne dans la pièce avant de plonger les environs dans le noir total. Panne de courant ? Fusible grillé ? Plombs sautés ? Allez savoir. Mais quoi qu'il en soit, Tallulah se mit directement à grogner, détestant se retrouver dans l'obscurité. « C'est pas vrai... » En effet, depuis qu'elle avait subi son agression, elle peinait à se retrouver dans le noir total, ce qui expliquait pourquoi elle dormait avec les volets toujours ouverts. Déglutissant, elle espérait que la lumière se rallumerait au plus vite.


Je savais pas comment introduire le truc, so, sorry but it sucks ;__;

« Moins d'une demi heure... Oh mais ça va, tu progresses ! » Le visage d'Enzo se feignit d'un large sourire fier : il ne l'était pas particulièrement, mais ça faisait maintenant partie de sa personnalité et il était de notoriété désormais qu'on ne pouvait espérer avoir un rendez-vous avec le jeune homme en espérant que celui-ci soit effectivement à l'heure. C'était autant un avantage qu'un inconvénient, pour sa part il préférait prendre ça du bon côté : c'était juste qu'il était prêt à accorder du temps à tout si on le lui demandait, ou si ça l'intéressait. En l'occurence, là, c'était son aînée qui avait eu besoin de lui et il n'avait pas hésité à rester avec elle - le temps de trouver quelqu'un d'autre pour la contenir. « Ça va oui... quelques prises de tête, mais rien d'important. » reprit Tallulah lorsqu'Enzo lui demanda si tout allait bien, lui faisant immédiatement froncer les sourcils. Connaissant sa meilleure amie par coeur, Enzo s'abstint de l'attaquer immédiatement en lui demandant ce qui n'allait pas, préférant déposer un baiser au sommet du crâne de la jeune femme en silence. Cependant, et elle devait le savoir, il n'était pas prêt à laisser couler ce qu'elle venait de lui dire. Il détestait voir qui que ce soit mal, mais encore plus ses amis, et d'autant plus sa meilleure amie. La jeune femme se montrait toujours forte et n'était pas du genre à exagérer quand ça n'allait pas, bien au contraire, et Enzo refusait qu'elle fasse face seule à ses problèmes lorsqu'il pouvait l'aider, même si c'était simplement en étant une oreille attentive.

Tallulah insista encore en secouant la main pour montrer que ce n'était pas important, et Enzo enchaîna donc sur les quelques paroles qu'il avait écrites la nuit même, réveillé au milieu de la nuit par une inspiration soudaine. Le jeune homme ne semblait marcher que comme ça. Depuis son plus jeune âge, à force d'être bercé par les chansons de son père, ou celles qu'il appréciait, le jeune homme s'était forgé une véritable oreille musicale et une culture. Il avait son propre style, très axé sur les jeux de mots et les rimes, allant de la musique douce au rap, avec cette voix originale, pas particulièrement forte, dont il avait été dotée. Alors forcément, il voyait des erreurs, des maladresses, mais ça ne l'empêchait pas de le montrer à Tallulah qui, avec les années et ce savoir musical qu'il lui connaissait, était un juge hors pair. « Je parie que la fin ne te plait pas.. » souffla son amie, faisant une nouvelle fois sourire Enzo : vraiment, elle le connaissait par coeur. Il était un éternel insatisfait en ce qui concernait la musique, il avait toujours besoin de chanter plus, d'écrire plus, et il visait cette perfection qu'il n'avait jamais réussi à atteindre. C'était bien le seul domaine où la perfection, dans son seul cas personnel (car il était un juge très conciliant avec les apprentis artistes qui lui demandaient son avis), importait pour lui. « Si on mélange avec ça, je suis sûre qu'on peut obtenir quelque chose de pas mal. » reprit la jeune femme en lui tendant une feuille qu'ils avaient composé ensemble quelques jours plus tôt. L'étudiant un instant, le jeune homme recula d'un pas pour laisser aller Tallulah jusqu'à la table de mixage, la suivant d'un air absent, complètement absorbé dans les paroles & le moyen de les agencer.

Il releva la tête à l'instant où les lumières s'éteignirent d'un coup, laissant un lourd silence prendre possession de la pièce et du studio tout entier. Tout d'abord, ça lui rappela cet incendie qui avait secoué le studio quelques mois plus tôt et dans lequel il s'était retrouvé prisonnier, mais il chassa bien vite cette idée de son esprit : finalement, ça s'était bien terminé, il en était sorti indemne & il avait même pu sauver sa guitare fétiche. « C'est pas vrai... » entendit-il son amie lui dire, stressée. Immédiatement, un sourire amusé prit place sur son visage et il s'approcha silencieusement de l'endroit où il se souvenait avoir vu Tallulah, devant la table de mixage. Dès qu'il fut à proximité, il se mit à respirer de plus en plus fort, comme un psychopathe sur le point d'attaquer - même lui, il se fit peur tout seul. Lorsqu'il sentit Tallulah vraiment trop tendue, cependant, il arrêta son petit jeu et ricana doucement. « Bon, t'as tout fait péter là. Viens, on va voir le disjoncteur. » Il tendit sa main, qui heurta le sein de Tallulah. « Merde, désolé. » Il continua du bout des doigts le long du bras de la jeune femme pour agripper ses doigts et l'entraîna dans sa suite, fouillant dans la poche de son jean pour y sortir son téléphone et y activer le flash afin de voir au moins où ils mettaient les pieds. Seulement, à peine se retrouvaient-ils dans le couloir qu'ils entendirent la porte principale, reconnaissable à la force du bruit qu'elle faisait en se fermant, claquer violemment. Enzo échangea un regard perplexe avec sa meilleure amie. « Il me semble pas que mon père ai prêté le studio à qui que ce soit... » Malgré lui, il avait chuchoté ses mots et continua sur le même ton. « Ca peut être Edwin... Ou peut-être un mec de l'électricité, peut-être que ça touche tout le quartier et qu'il est venu nous avertir... » raisonna-t-il, avançant avec tout de même plus de prudence.

Ce n'était pas de la lâcheté, ce n'était pas une phobie du noir. Mais Tallulah ne supportait pas de se retrouver dans une telle pénombre. Cette peur était une suite post-traumatique de son agression d'après les médecins chez qui elle s'était rendue pour tenter de mettre un terme à cette angoisse qui la rongeait. Il n'y avait rien à faire, si ce n'est respirer doucement et se dire que le noir n'a jamais tué personne. Facile à dire. Et pourtant, c'était ce qu'elle était en train de faire là, dans ce studio alors que les lumières venaient de toutes s'éteindre subitement. Inspirant le plus lentement possible pour expirer par la bouche, elle tentait dors et déjà de se détendre, ses muscles s'étant contracté à peine la lueur éteinte. Sentant tout à coup qu'on se rapprochait d'elle et qu'un souffle se faisait entendre, de plus en plus fort, Tallulah donna un coup de coude dans le ventre d'Enzo qui s'amusait à lui faire peur. « Arrête ! » ordonna-t-elle, loin de plaisanter. Elle était assez terrifiée comme ça, inutile d'en rajouter. Mais tout ce qu'il trouva à faire, ce fut de ricaner. « Je trouve pas ça drôle ! » se plaint-elle. « Bon, t'as tout fait péter là. Viens, on va voir le disjoncteur. » Tallulah leva les yeux au ciel. Évidemment, c'était par sa faute que les plombs avaient sauté. Elle n'ajouta cependant rien, se contentant d'excuser Enzo pour son geste mal calculé en serrant sa main dés qu'il entremêla leurs doigts.

Sans un mot, il l'entraîna en direction du couloir, éclairant devant lui grâce à son téléphone. Il y avait beau avoir cet éclat de lumière, la blondinette ne s'en vit pas pour autant rassurée et suivait son meilleur ami en le collant au mieux. Puis, tout à coup, une porte claqua brutalement, la faisant sursauter, le souffle coupé. Son coeur tambourinait plus fort alors qu'Enzo s'était arrêté pour tenter d'illuminer en direction de la provenance du bruit. Mais rien. « Il me semble pas que mon père ai prêté le studio à qui que ce soit... » Super. Ça, c'était des paroles rassurantes ! Jetant un regard craintif à l'hispano-américain, la chanteuse serra un peu plus sa main, sentant son corps entier se tendre par le stresse qui secouait son ventre. « Ca peut être Edwin... Ou peut-être un mec de l'électricité, peut-être que ça touche tout le quartier et qu'il est venu nous avertir... » Oui, ça devait être ça, une panne générale de courant. Tallulah expira lentement pour se détendre au mieux, ne parvenant cependant pas à acquiescer les dires du jeune homme. Rien à faire, ses muscles restèrent désagréablement crispés et l'idée de s'engouffrer plus loin pour aller jeter un oeil au disjoncteur ne l'enchantait pas du tout. « N'y vois là aucune lâcheté mais... ça me rassure vraiment pas. Je crois que je vais retourner dans le studio... » lui glissa-t-elle, la voix presque tremblante. Elle était tétanisée et se sentait incapable d'avancer plus loin. Alors elle souffla, lâcha la main d'Enzo et recula d'un pas. « Je t'attends là-bas. » promit-elle en posant sa main contre le mur, prête à rebrousser chemin. Elle finit par se retourner et marcha à tâtons, se guidant par son toucher pour atteindre finalement la pièce où elle se trouvait il y a quelques minutes. Le noir était complet, cela lui donna la chair de poule. À l'aveugle, elle chercha son sac et se mit à fouiller vainement dedans à la recherche de son propre téléphone. Quand tout à coup, elle entendit le bruit de la porte donnant sur le studio s'ouvrir. S'arrêtant net, Tallulah retint sa respiration. Mais quand elle entendit un souffle fort, elle se détendit, persuadée qu'il s'agissait de son ami qui revenait sans avoir trouver le problème de la lumière. Mettant enfin la main sur son téléphone, elle entra dans le menu pour allumer la lampe intégrée. « Enzo, ça marche une fois, pas deux. » le réprimanda-t-elle, un léger rictus aux lèvres. Puis elle se retourna, voulant éclairer le musicien. Mais quand le visage d'un homme qu'elle ne connaissait pas lui apparut, proche d'elle, un cri strident lui déchira la poitrine, alertant n'importe qui se trouvant dans les alentours.

A croire qu'Enzo n'avait vraiment pas de chance avec le studio de son père, ces derniers temps ! La dernière fois qu'il y avait vraiment passé du temps, il y avait foutu le feu, et le studio avait fini par être fermé pendant un bon moment le temps de faire les réparations. Et voila que maintenant, le courant sautait ! C'était sûrement une installation réparée qui ne l'était pas si bien que ça, & c'est la raison pour laquelle Enzo ne paniqua pas.

Pire, il alla même jusqu'à provoquer Tallulah en lui faisant peur, profitant de l'obscurité pour lui octroyer une petite frayeur. « Arrête ! » s'exclama-t-elle très vite en tapant du coude dans ses côtes : feignant la douleur, il toussa, finalement plus pour dissimuler son rire qu'autre chose. « Je trouve pas ça drôle ! » insista Tallulah, faisant se calmer son meilleur ami qui posa d'abord une main rassurante dans son dos avant de lui prendre la main pour qu'ils se guident jusqu'au disjoncteur.

Bien vite, cependant, une porte claqua dans un autre couloir & les coupa dans leur élan. Toujours aussi optimiste, Enzo suggéra la présence de son meilleur ami, ou d'un employé de l'électricité qui aurait été averti du petit problème qu'ils rencontraient & qui avait été immédiatement dépêché sur place. Tallulah, cependant, ne semblait pas se satisfaire de cette explication. « N'y vois là aucune lâcheté mais... ça me rassure vraiment pas. Je crois que je vais retourner dans le studio... » souffla-t-elle, clairement pas rassurée. Bon, il ne pouvait pas vraiment la blâmer, c'était lui aussi qui avait commencé par lui faire peur, évidemment que maintenant elle était flippée ! « Je t'attends là-bas. » reprit-elle sans lui laisser le temps de réagir. Enzo déplaça la lumière de son téléphone sur ses jambes pour savoir où elle était et voulut la retenir, sans véritable conviction. « Bien, femme apeurée. L'homme va aller réparer ça, va te réfugier au studio. » la taquina-t-il encore. De toute façon, tout ça ne prendrait qu'un instant, et il ne disait pas vraiment ça méchamment.

Regardant la jeune femme s'éloigner de lui, Enzo reprit son ascension jusqu'au disjoncteur, ne se guidant que grâce à la faible lumière de son téléphone qu'il gardait rivée sur le sol pour ne pas se faire surprendre par un fil qui traînait. Il arriva bien vite jusqu'au disjoncteur et en ouvrit le clapet avant de l'observer longuement : il n'avait aucune idée de la façon dont il pouvait bien réparer ça. Il commença à toucher quelques boutons, mais aucune réaction. Enfin, il trouva le bon bouton, mais il avait beau l'actionner, ça ne provoquait aucune autre réaction qu'un bref grésillement.

Et soudainement, un cri strident. Le hurlement fit sursauter Enzo, qui en eut des frissons, mais il ne lui fallut pas longtemps pour reprendre ses esprits & abandonner immédiatement ce qu'il était en train de faire. « TALLULAH ! » cria-t-il à son tour dans l'espoir de recevoir une réponse qui lui dirait que la jeune femme avait vu un rat ou un animal du genre, & que tout allait bien maintenant. A mi-chemin, son téléphone s'éteignit : plus de batterie. C'était bien le moment, tiens ! « Merde... » souffla-t-il avant de continuer en direction du studio, moins rapidement cette fois-ci. Lorsqu'il arriva enfin, il n'y avait aucun bruit. A l'aveuglette, Enzo redemanda. « Tallulah, t'es là ? »

« Bien, femme apeurée. L'homme va aller réparer ça, va te réfugier au studio. » Il plaisantait, la taquinait. Évidemment. Et bien que cela ne la fasse pas rire du tout, elle se tourna une dernière fois dans sa direction pour lui tirer la langue en fronçant adorablement ses sourcils avant de finalement s'enfoncer dans le couloir. Sa paume frôlait minutieusement le mur afin de se guider dans la pénombre sans se prendre une façade en pleine poire. Elle arriva finalement sans soucis dans la salle d'enregistrement dans laquelle régnait le noir complet. Peu rassurée, Tallulah prit tout de même sur elle et, respirant le plus calmement possible, se guida jusqu'à son sac à main délaissé sur la table. Soufflant un bon coup, elle rigola nerveusement. Décidément, il fallait qu'elle arrive à maîtriser sa peur du noir. Tout en fouillant dans ses affaires, des images remontant à quelques années lui revinrent : sa démarche lente dans les rues sombres de Toronto, des pas qui la suivaient, un homme qui avait fini par se rapprocher d'elle pour l'attraper par le bras et la plaquer contre un mur... un frisson la parcourut et elle secoua la tête pour chasser ces souvenirs de son esprit. C'est là que le bruit d'une respiration la fit premièrement sursauter. Enzo certainement. Mais il ne lui fallut que quelques secondes, le temps d'allumer la lampe de son téléphone et de se retourner pour constater que l'homme dressé près d'elle ne ressemblait en rien à son meilleur ami.

Son cri s'était fait perçant, aigu, tellement strident qu'elle avait dû alerter des personnes à des kilomètres à la ronde. Mais son hurlement fut rapidement étouffé par une main qui vint se poser sur sa bouche. Sursautant, elle lâcha son téléphone qui s'éteignit au moment d'entrer en collision avec le sol, replongeant les alentours dans la pénombre. Sa trachée se resserra subitement, sa voix s'éteignit et son regard noyé soudainement dans la peur tentait de percer le noir pour apercevoir l'homme qui gardait sa paume contre le bas de son visage. L'africaine pouvait sentir son coeur battre la chamade dans sa poitrine, envoyant des secousses dans chacun de ses muscles. La peur lui tirait le ventre, ses jambes tremblaient et elle mourrait d'envie de hurler après Enzo afin qu'il puisse la sortir de cette situation. Elle l'entendit d'ailleurs hurler son prénom presque aussitôt qu'elle venait de crier et elle voulut se défaire de l'emprise de l'agresseur. « EN... » hurla-t-elle. Mais elle ne put que prononcer la première syllabe du prénom du musicien : l'homme l'avait déjà tirée contre lui, calant son dos contre son torse qu'elle devinait puissant. Puis soudainement, elle sentit quelque chose de froid toucher la peau de son cou. Il ne lui fallut que quelques centièmes de secondes pour comprendre qu'elle se retrouvait avec le métal gelé d'une lame de couteau contre la gorge. « Tais-toi et tout ira bien. » lui glissa l'homme à l'oreille. Tallulah sentit les larmes lui monter aux yeux et, la respiration courte, elle pria pour que tout se termine rapidement.

Puis la porte grinça, ses bruits de pas se faisaient entendre. Et finalement, une voix que la chanteuse ne connaissait que trop bien. « Tallulah, t'es là ? » La jeune femme voulut lui répondre dans un élan de courage, mais son agresseur l'en dissuada rapidement en appuyant un peu plus la lame contre sa peau, la faisant déglutir alors qu'une larme roulait sur sa joue. En ce moment même, elle ne souhaitait qu'une chose : qu'Enzo s'en sorte sans une égratignure. Et pour se faire, il ne fallait pas qu'elle se fasse remarquer, afin qu'il mène ses recherches ailleurs que dans le studio. Ceci était sans compter la lumière de la pièce qui se mit à grésiller, éclairant pour quelques secondes le studio. Tallulah pu apercevoir son meilleur ami, planter son regard débordant de larmes dans le sien et lire la peur qui avait soudainement embrasé les prunelles de l'hispano américain. Et alors que la pièce fut à nouveau baignée dans l'obscurité, la blondinette ne put se retenir de crier. « Enzo, vas-t-en ! » et tant pis si l'homme derrière elle décidait de lui trancher la gorge. Ce qui comptait le plus en ce moment était qu'il n'arrive rien à son meilleur ami.

It was perfect *.* Par contre, moi, j'ai pas beaucoup fait avancer, pardon ):

Enzo n'avait pas particulièrement peur du noir, mais il fallait avouer que la situation ne jouait pas en faveur de ses nerfs, qui étaient carrément sollicités. Dans d'autres circonstances, l'américano-grec aurait probablement pensé que, si le courant ne se rétablissait pas grâce au disjoncteur, c'était l'affaire de tout le quartier, mais maintenant qu'il avait entendu sa meilleure amie crier, le jeune homme ne savait plus quoi penser & il s'était pressé le plus vite possible pour rejoindre le cri de la jeune femme, dans le studio. Pouvais-ce n'être qu'un cri sans signification ? Tallulah était une fille mais tout de même, elle n'était pas la plus peureuse qu'il connaissait : si elle criait, c'était qu'il y avait matière à crier.

Enfin, le jeune homme arriva au studio & y pénétra avec prudence, pas sûr de ce qu'il pourrait y trouver. N'y percevant pas de bruit en particulier mais pourtant sûr que sa meilleure amie lui avait dit qu'elle retournait au studio, il osa prendre la parole & demander à la jeune femme si elle était là. Il crut entendre le bruit de tissus qui passaient l'un contre l'autre, comme si un mouvement avait été exercé plus loin, et Enzo fut d'abord rassuré. « T'es en train d'essayer de te venger ou quoi ? Parce que clairement, c'est plutôt raté... » déclara-t-il, amusé, en faisant référence à la frayeur que lui avait fait le jeune homme un peu plus tôt. « Oh allez, je me suis excusé ! Je crois... Je me suis excusé ? Si c'est pas le cas, je m'excuse encore. » reprit-il en mettant ses mains sur ses hanches, s'attendant à entendre son amie débarquer d'un instant à l'autre.

Soudainement, un jet de lumière inonda la pièce avant de fondre de nouveau pour que l'obscurité douloureuse les entoure une nouvelle fois. Durant ce laps de temps, le sang d'Enzo n'avait fait qu'un tour. Encore proche de l'entrée du studio, il faisait face au fond de celui-ci... où se trouvait sa meilleure amie, complètement paniquée & menacée d'un couteau. Ses yeux se firent ronds lorsqu'il croisa le regard de la jeune femme et il lui sembla que le temps eut un accrochage, prolongeant inconfortablement le moment. « Enzo, vas-t-en ! » lui cria Tallulah alors que la lumière se fanait. Et puis, le silence ; l'obscurité.

Le jeune homme aurait voulu pouvoir s'accorder un moment de pause, pouvoir comprendre ce qu'il se passait & trouver comment réagir - il n'en avait pas le temps, sa meilleure amie était en danger. Mais comment faire, comment la défendre, la sauver des griffes du malade qui la détenait en ce moment-même ?! Il était à court d'armes & d'expérience, et pourtant Tallulah avait besoin de lui là, maintenant ! Il ne pouvait pas espérer l'avoir par la force, il n'avait pu discerner que sa silhouette mais celle-ci semblait beaucoup plus développée que la sienne : et puis, LUI, il était armé. Incapable d'abandonner son amie, Enzo ignora donc sa demande & reprit la parole. « Mec, qu'est-ce que tu fous ? T'es qui ? Qu'est-ce que tu veux ? » énuméra-t-il : dans sa voix, il ne pouvait pas cacher sa panique.

Tallulah était coincée. Le moindre mouvement pouvait lui être fatal, mais maintenant que son meilleur ami était entré dans la pièce, à la chercher, elle se sentait presque prête à courir le risque de lui parler pour le faire rebrousser chemin et lui éviter le pire. « T'es en train d'essayer de te venger ou quoi ? Parce que clairement, c'est plutôt raté... » Enzo ne se rendait compte de rien et la situation échappait totalement à la blondinette. Tétanisée, elle se sentait trembler contre le corps immobile de son agresseur, complètement incapable de faire quoi que ce soit. Elle aurait aimé hurlé à l'hispano-américain que ça n'avait rien d'une vengeance, qu'il devait absolument partir d'ici. Mais le contact froid du métal contre son cou lui rappelait qu'elle avait tout bonnement intérêt à se taire et à ne pas bouger. « Oh allez, je me suis excusé ! Je crois... Je me suis excusé ? Si c'est pas le cas, je m'excuse encore. » Les paroles d'Enzo firent glisser une nouvelle larmes sur la joue de la sud-africaine. Il la connaissait par coeur, il savait à quel point le noir la terrorisait à cause de ce qu'elle avait vécu il y a de ça quelques années, dans une ruelle sombre de l'Ontario. Il savait et il s'excusait platement de s'en être amusé quelques minutes plus tôt. Mais en ce moment, c'était tout bonnement oublié et Tallulah aurait aimé mille fois plus se retrouver dans la situation où son meilleur ami la taquinait plutôt que dans la situation où elle se trouvait maintenant. Retenant sa respiration, la jeune femme ferma les yeux à s'en fendre les paupières, priant pour qu'Enzo finisse par chercher ailleurs. S'il lui arrivait quelque chose, jamais elle ne se le pardonnerait.

Mais soudain, une faible lueur illumina la pièce pour très peu de seconde, mais assez pour que leurs regards se croisent et pour que Shannel lise la soudaine angoisse qui parcourut son meilleur ami. Consciente que les minutes étaient comptées, elle n'attendit pas pour hurler à Enzo de s'en aller, espérant qu'il l'écoute. Mais alors que l'obscurité avait à nouveau remplit le studio, un silence s'imposa, signe que le musicien ne bougeait pas d'un poil. Et cela ne surprit même pas Tallulah. Elle le connaissait suffisamment pour savoir qu'il faisait toujours passer ses proches avant lui et que, dans une telle situation, il était - malheureusement - incapable de tourner les talons et de la laisser seule dans ce pétrin. « Mec, qu'est-ce que tu fous ? T'es qui ? Qu'est-ce que tu veux ? » La panique qui régnait dans sa voix était largement perceptible et il ne fallait pas être meilleure amie d'Enzo pour l'entendre. L'agresseur le sentit d'ailleurs très bien et, comme pour montrer à sa proie qu'il était inutile d'appeler après son sauveur, il fit glisser le côté plat de la lame contre sa gore, lui prodiguant un désagréable frisson. Et il ne répondit rien. Seule la respiration saccadée et affolée de la jeune femme se faisait entendre dans le silence qui avait à nouveau envahit la pièce. Essayant de calmer sa respiration, l'africaine souffla lentement pour se donner du courage. Elle était la seule à pouvoir agir, car Enzo, bien que rempli de bonne volonté, n'était pas armé et ne voyait rien. Elle, elle avait l'avantage d'être collée à l'agresseur et de pouvoir se défendre. Alors, inspirant d'un coup sec, elle releva la jambe et enfonça son pied en arrière, visant exactement dans les parties intimes de l'inconnu qui, sous le choc, la lâcha et se replia sur lui-même. Le coeur battant à mille à l'heure, Tallulah se jeta en avant pour s'échapper et se fia à sa mémoire. Elle avait vu Enzo juste devant elle et aucun objet de faisait obstacle. Alors elle courut devant elle, ne tardant pas à rentrer dans son meilleur ami avec vivacité. Lui attrapant les bras, Tallulah le poussa devant elle. « Cours ! Dépêche-toi ! » s'écria-t-elle, espérant qu'il se mettrait immédiatement à courir.

Un peu plus, et Enzo allait vraiment paniquer. A vrai dire, au fond de lui, il était complètement terrorisé devant la scène qui s'était offerte à lui pendant la seconde où les lumières s'étaient rallumées, mais il faisait de son mieux pour se contrôler en se disant qu'à quelques pas d'elle, son amie était en danger de mort. Ce n'était pas un jeu - ou alors un très sadique, et carrément pas drôle -, il y avait vraiment un taré qui avait la lame de son couteau tout contre sa gorge, la menaçant de la tuer. Et ça... Ca, Enzo ne pouvait pas le laisser faire, pas sa meilleure amie ! Seulement, il ne savait absolument pas quoi faire. S'il le fallait, il pouvait se défendre, bien sûr, mais là tout était différent, c'était Tallulah qui était entre les griffes du détraqué & Enzo était aveugle & désarmé, loin d'elle. Il tenta de raisonner le "fou", sans grand succès, & dut faire face à un lourd silence duquel ne transparaissait qu'un souffle effrayant. Pourtant, Enzo savait qu'il n'avait pas non plus tout son temps, il fallait qu'il agisse tôt ou tard, sinon le fou allait peut-être bien se lasser et finir par tuer celle qu'il avait entre les mains. Pourquoi elle, pourquoi eux, pourquoi ici, pourquoi maintenant ? Enzo savait désormais qu'ils étaient seuls, & qu'aucun membre de la maintenance électrique ne viendrait réparer quoique ce soit puisque la panne était volontaire. Il pourrait bien essayer de se faufiler près d'eux, mais il ne pouvait pas faire confiance à ses sens pour les guider & il craignait d'envenimer les choses s'il se faisait remarquer.

Et soudainement, du bruit et un choc : en un instant, Tallulah semblait s'être dégagée de son agresseur & avait foncé droit dans Enzo qui faillit tomber sous le choc, mais que sa meilleure amie rattrapa avec force & empressement. « Cours ! Dépêche-toi ! » L'adrénaline monta à toute vitesse & Enzo emboîta le pas de sa meilleure amie... pour quelques mètres seulement, puisqu'il tapa dans le coin de la porte. Ah ça forcément, ça ne se passait pas comme dans les films d'horreur ! Ne se formalisant pas de la douleur qui le prenait désormais à la tête, le jeune homme se laissa entraîner par Tallulah qui le tenait toujours et prit sa main pour plus de facilité. « Surtout, lâche pas ma main. » souffla-t-il en courant à l'aveuglette dans les couloirs du studio. Dans une telle pénombre, ils ne pouvaient pas se permettre de se séparer une nouvelle fois, & il ne doutait pas que le fou qui devait sûrement les poursuivre profiterait immédiatement de la situation si, par malheur, Enzo laissait de nouveau Tallulah s'aventurer seule.

Ils atteignirent de mémoire la porte d'entrée du studio, mais au lieu de l'ouvrir en poussant dedans comme il le faisait d'habitude, Enzo s'écrasa lourdement contre la porte. Légèrement sonné, il tenta encore d'ouvrir la porte avant de se résigner. « On est enfermés... » avoua-t-il à la jeune femme en peinant à cacher sa panique. Il n'eut néanmoins pas le temps de tergiverser plus : au loin, il entendait déjà les pas de l'agresseur se rapprocher. Sans un mot de plus, le jeune homme entraîna la jeune femme en direction des escaliers de service dans l'espoir de pouvoir s'y cacher... et s'y faire oublier, bien qu'il n'ai pas beaucoup d'espoir pour ça.

Dans ses souvenirs, jamais Tallulah n'avait eu aussi peur, pas même lors de sa première agression. Lors de cette dernière, elle avait heureusement réussi à alerter des passants et elle avait rapidement été sortie du pétrin dans lequel elle s'était retrouvée. Mais là, tout était différent. Elle était poursuivie par un détraqué possédant une arme blanche, la pénombre totale régnait dans les pieces du studio et son meilleur ami était autant en danger qu'elle. L'adrénaline, l'angoisse était telle qu'elle sentait le sang battre dans ses tempes frénétiquement alors qu'elle se retenait presque de respirer. La peur lui donnait cela dit la force de tirer de la mauvaise situation dans laquelle elle se trouvait et elle ne perdit pas de temps avant de foncer en direction d'Enzo et, après avoir rapidement repris ses esprits suite au choc de leurs corps, elle attrapa son bras et prit les devants pour s'éloigner au plus vite de l'agresseur. Elle sentit son meilleur ami être ralenti par la porte du studio, mais il ne s'arrêta pas pour autant, finissant par la devancer en lui attrapant fermement la main. « Surtout, lâche pas ma main. » Comme pour acquiescer, Tallulah resserra son emprise sur la main du jeune homme et le suivit sans rien dire, courant aussi vite que ses jambes le lui permettaient. Et tant pis si ses poumons commençaient à réclamer de l'air, elle ne devait surtout pas s'arrêter.

Sauf qu'il fallut qu'ils soient brutalement stoppés au moment de vouloir ouvrir la porte donnant sur l'extérieur. Tous les deux persuadés qu'elle s'ouvrirait, ils s'écrasèrent avec force contre la matière dure de la porte qui ne bougea pas d'un centimètre. Fonçant par conséquent dans Enzo, qu'elle suivait de près, une seconde fois, la sud-africaine fut cette fois-ci bien plus sonnée et dût se frotter la tête pour tenter de remettre ses idées en place. « On est enfermés... » Cette phrase qui ne faisait que mettre la réalité au grand jour pétrifia Tallulah. Complètement paniquée, elle posa ses mains contre la porte et la secoua, espérant la voir céder, en vain. « Non, non, non... » marmonna-t-elle dans un souffle alors que son coeur s'emballait. Elle sentait l'angoisse endolorir tous ses muscles, lui tordre le ventre au point de ne presque plus sentir ses jambes. Pourtant, Enzo n'attendit pas une seconde pour l'entraîner plus loin, après avoir entendu les pas rapides de l'agresseur qui se rapprochait. Sans mot dire, elle le suivit, le souffle difficile, la gorge serrée par la peur. Débouchant sur les escaliers de service, la blondinette avait la sale impression que le fou les rattrapait beaucoup trop rapidement. S'engageant dans les marches, elle lâcha la main d'Enzo qui, plus rapide, descendit avec rapidité la première portion d'escaliers. « Il faut que tu appelles les sec... » lança-t-elle à Enzo avant de sentir une masse s'abattre sur son dos. Son pied glissa de l'échelon sur lequel il était posé et son corps vola en avant, retombant lourdement contre les escaliers de fer avant de rouler jusqu'au premier virage. Dents serrées, elle gémit de douleur et eut tout juste le temps de rouvrir ses yeux pour voir le fou se ruer sur elle et l'attraper par le bras. « Non ! Lâchez-moi ! » hurla-t-elle en se débattant comme elle le pouvait. Mais l'angoisse mêlée à la subite douleur qui remuait chacun de ses muscles suite à sa terrible chute l'avait transformée en proie condamnée. Très rapidement, beaucoup trop rapidement pour qu'elle ne s'en rende compte, elle se retrouva plaquée contre le mur, la main de l'agresseur lui tenant le cou avec fermeté. Plongeant son regard tétanisé dans celui de l'inconnu, ses mains attrapèrent son poignet, le tirant de toutes ses forces pour tenter de le faire lâcher prise, en vain.

« Non, non, non... » La panique s'emparait d'eux et pourtant, Enzo ne voulait pas se résoudre à abandonner. Si quelqu'un voulait s'emparer de lui, ou de Tallulah, il ne comptait pas lui faciliter la tâche. Seulement... Il s'y était déjà attelé avant eux. Il les avait enfermés dans le studio du père d'Enzo, avait condamné les portes, éteint les lumières & avait fait de l'endroit son terrain de jeu. Il jouait de la panique qu'il provoquait chez eux, espérant peut-être leur faire faire une erreur dûe à la précipitation...

Et ce fut le cas. Enzo ne voulait pas lâcher la main de Tallulah, mais cette dernière traînait derrière lui et, en manquant de trébucher sur une marche, il n'eut d'autre choix que de lâcher sa main pour pouvoir se rattraper à la barre en fer et enchaîner une autre rangée de marches. « Il faut que tu appelles les sec... » Et soudainement, Tallulah ne le suivit plus. S'arrêtant rapidement en manquant une nouvelle fois de trébucher, le jeune homme revint sur ses pas en s'aidant de ses bras qui tiraient sur la rampe pour le faire remonter plus vite.

Il était là : il les avait rejoint, et il menaçait de nouveau Tallulah. Sans aucun doute, c'était elle sa cible. Bien : il devrait passer sur le corps d'Enzo avant de pouvoir faire du mal à son amie, qui semblait déjà bien éprouvée après sa chute dans les escaliers. « Non ! Lâchez-moi ! » l'entendit-il crier à son agresseur. Enzo avait très peu de visibilité, mais ses yeux s'étaient légèrement habitués à la pénombre et il put discerner les silhouettes de son amie & de son agresseur. Son sang ne fit qu'un tour, & il ne réfléchit pas ; c'était le mieux, de toute façon. Il laissa l'adrénaline qui coulait dans ses veines lui donner de la force et, très rapidement, rejoignit Tallulah pour se placer à côté de l'agresseur & lui assena un coup de poing en profitant du fait qu'il avait les mains prises pour retenir sa meilleure amie. Déstabilisé, il lâcha Tallulah et Enzo en profita pour lui assener un second coup d'une violence qui l'étonna, le faisant s'écraser contre le mur. Sans attendre, il reprit la main de sa meilleure amie & l'entraîna dans les escaliers. « J'ai dit, ne lâche pas ma main ! » s'exclama-t-il, la voix transpirant complètement de panique. Ils réussirent à descendre encore deux étages & débouchèrent sur le parking du centre commercial adjacent. Enzo poussa la porte de toutes ses forces, et celle-ci céda. Malheureusement, une fois de l'autre côté, il ne trouva rien pour bloquer la porte & dut se résoudre à continuer de courir. Faute de pouvoir atteindre un escalier ou un ascenseur qui les mènerait au centre commercial, il entraîna brutalement son amie derrière une voiture lorsqu'il entendit la porte par laquelle ils étaient passés se rouvrir, et lui indiqua en plaçant son doigt devant ses lèvres d'être aussi silencieuse que possible.

Sentant les mains de l'agresseur se resserrer contre son cou, Tallulah commençait à manquer d'air. Suffoquant, elle tentait vainement de se débattre, mais les forces lui manquaient. Sa chute dans les escaliers lui avaient comme aspiré l'énergie qui lui restait et ses muscles endoloris ne pouvaient pas l'aider à se défaire de l'emprise de ce fou. Elle lutta pourtant, malgré la brûlure qui transperçait soudainement ses poumons et la douleur qui lui tirait l'arrière de la tête. Sa vue commença à devenir floue et elle arrêta de se débattre, sentant la fin arriver. Soudainement, elle se sentit plus légère, basculant sur le côté, comme si tout ce qui l'entourait venait de disparaître. Était-elle morte ? Non, car elle sentit rapidement qu'on l'empêcha de tomber au sol de tout son long. La tête penchant en avant, elle aspira une énorme bouffée d'air qui eut le don d'électrifier sa cage thoracique, si douloureusement qu'elle se mit à tousser, reprenant ses esprits pour voir Enzo assener un immense cou à leur agresseur. Elle ne l'avait jamais vu aussi violent. Mais sa force paya et se montra efficace, car l'homme valsa un peu plus loin pour s'écraser contre le mur.

Tallulah n'eut pas réellement le temps de réaliser ce qui était en train de se passer. Très rapidement, son meilleur ami lui reprit la main et la força à le suivre à toute vitesse dans les escaliers. Encore secouée, elle lui emboita le pas avec difficulté, la respiration rauque et cette douleur lui tirant le crâne devenant de plus en plus intense. « J'ai dit, ne lâche pas ma main ! » Shannel grimaça et ne tint pas rigueur de la remarque de son ami, se contentant de se laisser traîner en évitant de tomber une seconde fois dans les escaliers. Serrant sa main, elle courut derrière lui jusqu'à déboucher par une porte ouverte deux étages plus bas qui leur donna accès au parking du super marché voisin au studio. Le souffle court, elle constata en même temps qu'Enzo qu'ils n'avaient d'autre choix que de se cacher, n'ayant rien pour bloquer leur ennemi derrière la porte et ne disposant pas d'assez de temps pour traverser le parking et se rendre dans le centre commercial. Elle le suivit donc jusqu'à l'arrière d'une voiture où ils s'accroupirent. À bout de force, la blondinette se laissa tomber sur ses fesses et colla son dos à la carrosserie, par peur d'être découverte. C'est là que le bruit d'ouverture de la porte qu'ils avaient précédemment passée résonna, signe que l'agresseur arrivait. Tallulah sentit son coeur rater un battement et elle retint son souffle quand son meilleur ami lui fit signe de ne pas faire de bruit. Elle obéit sans autre, tentant vainement de respirer le plus silencieusement possible. Mais bien rapidement, elle sentit un nouveau tiraillement désagréable lui transpercer l'arrière de la tête. Elle glissa sa main dans sa nuque, remontant à la base de ses cheveux en tentant de chercher le point qui lui faisait mal. Elle ne tarda pas à sentir un liquide visqueux dans ses cheveux et elle retira automatiquement sa main, constatant que du sang recouvrait sa paume. Expirant difficilement, elle regarda son meilleur ami et sentit la peur l'étrangler quand elle entendit les pas qui se rapprochaient avec lenteur, signe que l'agresseur passait les lieux au peigne fin pour les retrouver. Paniquée, la sud-africaine regarda autour d'elle pour tenter de trouver un échappatoire, sans grand résultat. Une idée lui traversa soudainement l'esprit. Une idée risquée mais c'était la seule solution qui lui venait. Fouillant dans la poche de son pull, elle en sortit un spray lacrymogène. Depuis sa précédente agression, elle ne s'en séparait jamais, par peur de se retrouver dans une situation comme celle qu'ils étaient tous deux en train de vivre. Serrant la bonbonne dans sa main, elle serra la main d'Enzo qu'elle n'avait pas lâchée afin d'attirer son attention. Plantant son regard terrifié dans le sien, elle se fit le plus discrète possible pour lui transmettre son message. « Cours chercher de l'aide. Je vais le retenir. » chuchota-t-elle très bas, lui montrant le spray qu'elle tenait dans son autre main. Elle savait qu'Enzo allait refuser, raison pour laquelle elle tenta de lui faire comprendre par le regard qu'il n'avait pas le choix. Elle était blessée et donc incapable de courir jusqu'au centre commercial pour trouver du secours et ils ne pouvaient pas rester indéfiniment cachés en espérant passer inaperçus. Ils n'avaient donc pas le choix : Enzo devait foncer chercher du secours et Tallulah devrait rester cachée et se défendre le temps qu'on lui vienne en aide.

Enzo avait du mal à croire ce qui était en train de leur arriver et pourtant, il se devait de garder autant que possible son calme pour pouvoir gérer la situation. Car oui, hors de question de se livrer ou d'abandonner, ce taré n'aurait ni sa peau, ni celle de sa meilleure amie, c'était inenvisageable. Caché derrière une voiture, il savait pourtant qu'il n'avait pas beaucoup d'options. Il espérait que l'agresseur ne les trouve pas, qu'il pense qu'ils étaient partis & rebrousse chemin, mais il savait qu'il y avait peu d'espoir pour qu'il abandonne alors qu'il avait été par deux fois si près de s'emparer de la vie de Tallulah.

Enzo entendait les pas de leur agresseur se rapprocher avec lenteur, et ce simple bruit suffisait à tordre son estomac d'anxiété. Il tourna la tête vers son amie, et fronça les sourcils en voyant la paume qu'elle venait de retirer de derrière sa tête : elle était couverte de sang. Une vague de panique envahit de nouveau le jeune homme, qui voyait de plus en plus mal comment la situation pourrait se terminer en leur faveur. Même en tentant de toutes leurs forces de s'enfuir, leur agresseur les avaient coincés et désormais, ils étaient accroupis en train d'attendre qu'il les trouve... Et Tallulah était blessée, ce qui voulait dire que sa vie était doublement en danger. La main de la jeune femme se serra de nouveau contre la sienne, lui faisant de nouveau tourner la tête vers elle pour désigner cette fois-ci un petit objet qu'elle tenait fermement dans sa main jusqu'alors libre. « Cours chercher de l'aide. Je vais le retenir. » Enzo ne comprit d'abord pas : partir chercher de l'aide pendant qu'elle le retenait ? C'était de la folie pure, et il n'eut pas besoin de le dire à sa meilleure amie pour que celle-ci ne le comprenne rien qu'à travers son regard. « Hors de question que je t'abandonne. » chuchota-t-il presque comme un mime. L'abandonner ? Non, sûrement pas. Que ferait-elle, avec ses blessures et une petite bombe ? L'agresseur était plus fort que ça & ils le savaient tous les deux, et si ça l'énervait encore plus ? Mais en même temps, quel autre choix avaient-ils ? Si ils restaient ici, l'agresseur les trouverait & ils seraient impuissants. Il pourrait bien essayer de lui faire de nouveau face, mais ce serait ridicule de penser qu'il puisse faire face à quelqu'un de cette carrure & qui plus est, armé. Surtout, Tallulah ne semblait pas lui donner le choix, et si il lui avait demandé de lui faire confiance, elle aurait aimé qu'elle s'exécute sans discuter... Alors il lui accorda ça. Après un "fais attention à toi" complètement mimé et accompagné d'un regard entendu mais également paniqué, il vérifia que la voie était libre et se faufila entre les voitures avec rapidité et aussi silencieusement que possible.

Il débarqua rapidement sur une volée d'escaliers de service, qu'il monta quatre à quatre : des larmes commençaient à brouiller son regard, mais il ne s'en formalisa pas, il devait aller vite, pour Tallulah. Il fut à peine surpris de débarquer près des cabines d'essayage d'une boutique de lingerie. Essoufflé, le coeur battant, il ne s'arrêta pas et sortit des vestiaires pour interpeller le premier agent de sécurité du magasin qu'il trouva.« Parking ! Un homme nous poursuit, mon amie, blessée, vite ! » déblatéra-t-il à toute vitesse en secouant le vigile avec les mains posées sur ses bras : si l'homme aurait pu le prendre pour un fou, ses larmes de panique semblèrent le convaincre et un instant, il s'élança à la suite d'Enzo qui était reparti d'où il venait, tout en communiquant le peu d'informations qu'il avait dans son talkie-walkie. « Il a une arme, un, un couteau. » reprit Enzo, essoufflé, sans s'arrêter dans les escaliers mais se disant qu'il serait bon que la sécurité soit au courant. Il déboucha de nouveau sur le parking et indiqua à l'homme de la sécurité de le suivre, se faufilant comme il l'avait déjà fait entre les voitures. Mais là où devait se trouver sa meilleure amie... Il n'y avait rien, que quelques gouttes de sang qui devaient provenir de sa blessure à la tête. « Tallulah ? » demanda-t-il en se redressant. A l'instant, il n'en avait rien à foutre que l'agresseur débarque de nulle part : il avait laissé sa meilleure amie derrière lui, et maintenant elle avait disparu. « TALLULAH ?! » s'écria-t-il de nouveau en avançant vers l'allée, cédant à la panique alors qu'il entendait d'autres agents de la sécurité se diriger dans sa direction.