Kephren détestait être à cet endroit mais il devait reprendre des affaires. Il avait profité de l'heure du thé pour venir dans la demeure, il ne voulait prendre aucun risque de recroiser Mr Worthington, s'il revoyait cet homme, il risquait sans aucun doute de le frapper une nouvelle fois. Cela dit un cri le fit arrêter son activité et il se dirigea automatiquement vers la source. C'était la direction de la bibliothèque, le jeune homme franchit la porte avant de se figer sur place. Il pâlit et détourna le regard du spectacle qui s'offrait. Il regarda la personne déjà présente d'un oeil critique. « Est-ce qu'il est mort ? » souffla-t-il avant de se diriger vers le corps pour vérifier le pouls de l'homme. Evidemment, la flaque de sang qui s'échappait de sa tête aurait dû être une indication, mais Kephren ressentait juste le besoin d'avoir une confirmation de ce qu'il était entrain de vivre.

Elia était dans la cuisine, comme à son accoutumé, elle venait de desservir le thé pour Monsieur et ses invités et elle essayait maintenant de placer son bonnet de façon à cacher sa blessure à la joue. Monsieur avait été de mauvaise humeur ce matin, après qu'elle lui ait servi un porridge trop froid selon ses gouts, mais il serait encore plus de mauvaise humeur si quelqu'un dans son entourage remarquait les badges qui lui faisaient porter régulièrement. Quand elle entendue un cri, elle ne prit pas de temps et se dirigea vers la bibliothèque. Elle ne savait pas à quoi elle s'attendait, mais surtout pas à ça. Une femme qu'elle reconnaissait vaguement pour l'avoir entrevue à la table de Monsieur et au bras de Monsieur Jr, et un homme avec qui elle avait travaillé quelque temps, se trouvait debout autour de ce qui semblait être le corps de son patron. Un liquide épais et rouge s'étendait tranquillement sur le tapis. Du sang. Est-ce qu'ils savaient à quel point tout ça était compliqué à nettoyer? Elle allait s'en prendre plein la tête, au sens littéral et figuré. Enfin, si monsieur se réveillait. « Qu'est-ce qui c'est passé? Qu'est-ce que vous faites là? »

L'heure du thé était le meilleur moment pour discuter affaires dans une atmosphère plus détendue. Enfin, pour le cas de Lynch c'était surtout pour venir chercher des papiers que le duc de Worthington l'avait convié à cette heure ci. Alors qu'il patientait dans un couloir, un cri retentit jusqu'à ses oreilles. Un cri strident qui n'exprimait bien entendu que la peur. Le jeune homme fronçait les sourcils, et se décida à accourir jusqu'à cette voix. Une fois arrivé à la bibliothèque, il entra dans la pièce, le regard interrogateur sur les deux femmes et l'homme présents. Il le dévia rapidement sur ce qui les horrifiait. Étendu au sol se trouvait le duc baignant dans une flaque de sang. Une fois encore, il fronça les sourcils. « Bonté divine ! » Un meurtre venait d'être commis.

Cléa s’apprêtait à reprendre la route pour rentrer chez elle après avoir passé une excellente journée. Etre la maîtresse d’un homme riche ça avait bien des avantages. Et que les mauvaises langues se détrompent, elle n’attendait pas que ça et ne le voyait pas que pour son argent. Non si elle le voyait c’était aussi parce que c’était un bel homme qui savait être agréable et drôle à l’occasion et qui se montrait attentionné envers elle. Un cri la retint néanmoins alors qu’elle s’éloignait de la bibliothèque, elle fit donc demi-tour et tomba sur le spectacle le plus affligenat qui lui ait jamais été donné de voir. Son corps était là, étendu sur le sol dans une mare de sang. « Oh mon dieu ! » souffla-t-elle en s’approchant. Quatre autres personnes étaient présentes dans la pièce, elle se tourna alors vers eux, le regard accusateur. « Mais que lui avez-vous fait ?! »

Plus Kephren voyait le nombre de gens augmentés dans l'endroit, plus il se sentait l'embrouille poindre son nez. Le jeune homme se redressa alors et sortit un mouchoir pour effacer le sang que la victime avait déposé sur ses mains. Il fronça alors les sourcils en se demandant qui avait eu le courage d'aller jusqu'au bout. Les gens commençaient à poser des questions, d'autres se contentaient d'être choqué, lui était désormais impassible. On récoltait ce qu'on semait et il n'éprouvait aucune pitié pour la victime. « Mais que lui avez-vous fait ?! » il eut un rire nerveux. Evidemment, le coupable était parmi eux. Kephren qui avait travaillé en ces lieux connaissaient vaguement chacune des personnes présentes. « Je l’ai trouvé comme ça, étendu sur le sol, avec du sang partout. Je ne l’ai pas touché, je n’ai pas osé m’avancer… Qui lui a fait ça ? » Kephren haussa les épaules en toute indifférence. « Qui que se soit, il a rendu un grand service à l'humanité » décréta simplement le jeune homme. Il haussa un sourcil curieux se demandant qui du dandy et des femmes présentes avaient fait ça. Il regarda alors sur le sol et vit un chandelier ensanglanté. « Voilà l'arme qui l'a tué » dit-il en toute indifférence.

Bien vite, presque toute la maisonnée se retrouva dans la bibliothèque, les gens arrivaient trainant chaque un peu plus de saleté sous leurs pieds, ne prenait pas soin de faire attention aux coins des tapis ou bien à ce trouvait autour d'eux. Comme toujours. Pourquoi faire attention quand on n’avait pas a nettoyer par après? Pft. Tout le monde se mit à poser ses questions en même temps et personne ne prenait le temps de se répondre. C'était presque intéressant, avoir sue, elle serait rester en ce usine. « Je l’ai trouvé comme ça, étendue sur le sol, avec du sang partout. Je ne l’ai pas touché, je n’ai pas osé m’avancer… Qui lui a fait ça ? » La brune leva les yeux au ciel. Qui ne lui aurait pas fait ça, plutôt. Le duc avait toujours été un monstre et plus d'une fois on lui avait suggéré d'ajouté de la mort au rat dans sa soupe. « Qui que se soit, il a rendu un grand service à l'humanité » cette fois, elle ne put que hocher la tête, pour montrer à quel point elle était d'accords. Pas que ça change quoi que se soit, personne ne remarquait la bonne de toute façon. Elle passait ses journées à hanter les murs de ce satané château en silence en se faisant oublier du reste du monde. Quand elle aperçue l'argenterie cabossée et sallie, elle retient un énorme crie de rage. Elle alla l'arracher des mains de l'homme et le brandit devant les autres. « BLOODY HELL. J'sais pas 'quel d'entre vous a fait le coup, mais clairement, vous n'avez jamais poli d'argenterie de votre vie! Continuez comme ça et vous allez finir comme Monsieur en rien de temps ! » Des heures et des heures de labeurs gâchés.

Très vite, une jeune femme blonde vint les rejoindre dans la bibliothèque. « Mais que lui avez-vous fait ?! » C'était bien la question que tout le monde se posait.  « Je… Oh seigneur… Je crois bien qu’il est mort, oui. Le duc est mort. » Lynch leva les yeux au ciel. Bien évidemment qu'il était mort. Son corps était en train de baigner dans son propre sang et il ne bougeait plus. Elle demanda alors qui avait pu bien faire une telle chose. Si une personne le savait, il se doutait bien que quelqu'un avertirait la police, ou bien alors cette personne est tout simplement le coupable. « Qui que se soit, il a rendu un grand service à l'humanité » déclara le jeune homme, suivit de la bonne qui acquiesça par un signe de tête. Il est vrai que cette mort était loin d'être désagréable. C'était peut être même pour ça que Lynch ne fut pas spécialement horrifié par la scène. Juste la vue du sang qui lui picotait le nez. « Voilà l'arme qui l'a tué » Son regard se posa alors sur le chandelier qui se trouvait au sol. « BLOODY HELL. J'sais pas 'quel d'entre vous a fait le coup, mais clairement, vous n'avez jamais poli d'argenterie de votre vie! Continuez comme ça et vous allez finir comme Monsieur en rien de temps ! » Une nouvelle fois il fronça les sourcils. « On se calme, on se calme.. Lequel d'entre nous, dis tu ? Le coupable serait parmi nous ? » Il marqua une pause. « Il faudrait appeler la police. »

Cléa regarda chacune des personnes présentes tour à tour et son attention se porta finalement sur la fille qui prit la parole. « Je… Oh seigneur… Je crois bien qu’il est mort, oui. Le duc est mort. » C’était une évidence oui mais ça Cléa n’avait pas mis bien longtemps à le comprendre. Ca se voyait quoi. Du coup, ils se posaient tous la même question, qui avaient fait ça ? « Qui que se soit, il a rendu un grand service à l'humanité » Cléa lança un regard sombre à l’homme qui venait de prendre la parole. C’est vrai que le duc n’avait toujours pas été des plus agréables, mais elle l’aimait bien elle. Enfin parfois, à l’occasion. La bonne s’en mêla à son tour et brandit l’arme du crime en les menaçant tous. Cette fille n’était vraiment pas net, c’était certain. « On se calme, on se calme.. Lequel d'entre nous, dis tu ? Le coupable serait parmi nous ? Il faudrait appeler la police. » Cléa soupira. « Evidemment que le meurtrier est l’un d’entre nous. Vous avez vu beaucoup d’autres gens dans le coin. Personnellement, je pense pour la bonne cinglée. » Elle montra la fille en question du doigt. « Je suis sûre qu’elle faisait exactement cette tête avant d’écraser le chandelier sur sa tête. » Ca ne faisait aucun doute oui. « Quant à la police, on aurait le temps de tous mourir dix fois avant qu’elle n’arrive mais soit. »

Quand ils commencèrent à parler de la police, Kephren haussa un sourcil et eut un rire amer. Évidemment. « Oui, appelons la police, la domestique et l'ancien employé de la maison vont pouvoir être accusé ainsi. Comme si justice pouvait être faite grâce à la police ! » cracha Kephren avec amertume, conscient qu'eux de part leur naissance plus aisé serait automatiquement disculpé.

Et de fait, il n'eut pas tord, parce qu'eux-même l'accusèrent lui et la bonne automatiquement. Le jeune homme se rapprocha alors de celle qui l'accusait. « Moi je pense que c’est lui qui a fait le coup. Il est trop calme pour être honnête. » une fois à sa hauteur, un rire sadique se dessina sur ses lèvres. « Si j'avais tué cet homme, je l'aurais fait souffrir avant, je l'aurais fait payer son humiliation sur ma mère et moi-même, je l'aurais regardé pour qu'il me supplie de l'épargner » argua-t-il de façon menaçante. Puis il tourna la tête pour regarder le corps sans vie du bonhomme. « Il est assez évident que le coup porté n'a même pas été réfléchi, j'aurais manigancé un plan personnellement. Ensuite, j'étais un employé mademoiselle et vous savez, nos oreilles trainent beaucoup... je suppose que je peux vous souhaiter joyeuse fiançailles maintenant que le père a été... miraculeusement écarté de votre route. »

Elia était toujours en colère, serrant ses doigts autour du chevalier en argent, essayant de se retenir avec tout les forces qu’elle avait, pour ne pas les assommer un à un. Ou encore almuler le chandelier et mettre le feu au rideau. On verra qui serais le plus fin dans ce cas, elle connaissait tous les passages secrets du château, eux pas. La police fut mit au tapis et Elia hocha la tête vivement. Pas besoin d’être une voyante pour savoir ce qui allait se produire si quelqu’un appelait la police. On leur mettrait la corde au coup assez rapidement. Ils n’avaient pas d’argent pour se défendre après tout. On accusa elle et l’ancien employé en premier évidemment. Sa patience était mise à rude épreuve et elle pouvait sentir ses doigts chatouillés autour de l’arme improvisés, elle serait assez forte pour les viser un à un. « Toujours les même ! Blâmez les pauvres ! Personne ne s’en soucie de toute façon ! Dites-moi pourquoi j’aurais voulu tuer monsieur ? Sans lui, sans être à son service, je me retrouve à la rue, sans savoir me nourrir ! Évidemment, vous ne pensez pas à ce genre de chose vous ! Quand on a tout cuit dans le bec ! » Elle leurs crachats au pied. S’ils savaient tout ce que les employés savaient, ils seraient sans doute beaucoup plus sages. Mais personne ne leur demandait jamais rien. « Et moi je dis que c’est la pétasse ici ! » Elle leva la main et pointa la femme qu’elle avait souvent surprise avec messieurs. « Catin ! Je vous ai vue ! Je sais ce que je vous êtes ! Je suis certaine qu’elle est aussi celle qui vole les bijoux de ma madame ! »

« Evidemment que le meurtrier est l’un d’entre nous. Vous avez vu beaucoup d’autres gens dans le coin. Personnellement, je pense pour la bonne cinglée.» Lynch haussa les épaules. « Il aurait très bien pu s'enfuir après le passage à l'acte. Ce n'est pas comme si Monsieur Worthington n'aimait pas les visites. » Puis certains se mirent à blamer la police lorsqu'il commença à en évoquer l'idée. « Ecoutez, personnellement je n'ai absolument rien à me reprocher sur cette histoire. Et puis, il faut bien résoudre cette affaire non ? Sinon, le coupable sera toujours en liberté, et je n'ai aucune envie d'être le prochain sur la liste. » Même si il n'a aucun lien avec les personnes présentes. Mais bon, maintenant il était au courant qu'un meurtre s'était produit dans ces lieux et si ils voulaient tous ne pas appeler la police, il y avait de quoi tenir des soupçons. Tous se désignèrent les uns et les autres pour s'accuser. Enfin, ceci dit, personne n'avait pensé à Lynch ce qui n'était pas plus mal. Pourtant, chacun semblait avoir sa petite histoire avec le duc de Worthington. Il avait ainsi appris que la dernière arrivée dans les lieux était la maitresse de celui ci, et que la jeune femme qui avait découvert le corps ne pouvait pas se marier avec le fils du duc. Et puis, cette bonne qui semblait avoir le visage légèrement défiguré.. Lynch était au courant de son cas. Le jeune homme avait déjà eu une rapide aventure avec une des servantes de Worthington lorsqu'il était venu pour affaires, et celle ci n'avait pas eu sa langue dans sa poche lorsqu'elle lui avait parlé de certains cas dans la maison. Il agita son doigt vers la brune. « Pourquoi auriez vous tué monsieur ? Peut être que vous vous lassiez des coups qu'il vous affligeait. Ne niez pas ! Il n'y a qu'à observer votre visage.. »

Evidemment, les deux domestiques, enfin ex domestique pour le deuxième mais soit, jouaient les victimes. Pour eux, c’était évident qu’ils se faisaient accuser juste à cause du fait qu’ils étaient pauvres alors que non, ce n’était de la faute de personne si la bonne avait ‘l’air d’une folle et si l’autre avait clairement que la mort du duc était une bonne chose. Et puis, comme ils ne savaient pas faite autre chose, il les accusèrent en retour : celle qui voulait épouser le fils d’abord et puis la bonne accusa Cléa. « Catin ! Je vous ai vue ! Je sais ce que je vous êtes ! Je suis certaine qu’elle est aussi celle qui vole les bijoux de ma madame ! » La blonde secoua la tête d’un air désabusé. « Et alors ? Et puis d’abord, je n’ai pas besoin de voler quoique ce soit moi, on m’offre tout ce que je veux. » Et puis elle avait l’argent qu’elle voulait aussi, surtout maintenant. « Vous devriez avoir honte de m’accuser de la sorte après la perte que je viens de subir. » C’était atroce après tout. Enfin un peu. Le dernier occupant de la pièce, celui que personne n’accusait la ramena à son tour. Comme s’il avait tout du parfait innocent lui quoi ! Cléa avait presque envie de rire pour le coup. Enfin, comme il venait de donner une bonne raison pour laquelle la bonne avait tué le duc, elle s’abstint. « Voilà ! Qu’est-ce que je disais ! »

Kephren en avait marre de ce lieu et de ces gens. Vraiment. Surtout qu'il ne restait que pour voir gîre un homme qu'il méprisait du plus profond de son être. « Comme si j’aurais pu prendre le risque de tacher mes souliers ou ma robe. De toute façon mort ou pas, il aurait fini par accepter nos fiançailles. On ne me refuse jamais rien. » Kephren roula des yeux. Sales gosses de riche ! « C'est peut-être parce que justement ça n'allait pas assez vite pour vous que... couic » dit-il en pointant du doigt le corps sans vie de l'homme. « D'ailleurs, qu'est-ce que vous faisiez ici ? Moi je me rappelle que vous êtes la première sur les lieux. C'est d'office suspect » annonça le jeune homme sans autre préambule.

Puis le bonhomme avec le bâton dans le cul se mit à parler encore une fois. Il était discret depuis le début et ne sortait que de grandes phrases. Kephren était agacé par lui, mais aussi par les deux autres. La bonne ça allait encore en fait. « Oh, oui, évidemment, c'est la bonne... et pour qui elle va travailler maintenant ? Si on fait ce genre de métier et qu'on reste tant d'années, ce n'est jamais de gaîté de cœur vous savez, on ne nettoie pas vos merdes pour vos beaux yeux mais parce qu'on nous offre un moyen de nous en sortir un minimum... » avoua-t-il les dents et les poings serrer. Il regarda alors la fille à la couleur de cheveux incertaine en l'entendant encore une fois dire qu'il était le coupable. « Je ne suis certes pas innocent, mais je ne joue pas non plus à la victime. Je n'ai pas à cacher mon mépris pour cet homme qui violait ma mère ! Faire comme si ça m'affectait serait mentir. J'aurais tout à perdre si je tuais cet homme... on irait me prendre avant que je ne puisse franchir le seuil dans cette demeure... et jamais je ne ferais ça à ma pauvre mère, elle n'a que moi... et elle n'avait que ce métier ici... le tuer c'est nous plonger dans la ruine » soupira-t-il gravement en contractant les poings, réalisant finalement tout ce qu'ils allaient perdre sa mère et lui.

Elle les écoutait se plaindre de leur pauvre petit sors et devait se retenir pour ne pas leurs rires en pleine face. Ils n’avaient vraiment aucune idée de ce que les gens au dessous de leurs moyens pouvaient bien vivre. Elle était plus ou moins habituée avec les femmes de la maison, quand le plus gros problème de leur journée, voir semaine étaient quand elles pensaient avoir égarée un de leurs nouveaux gants en dentelle. Quand elle les entendait se partager les plus récents potins et que le plus grand scandale était que Miss une-t’elle, avait osé danser une quatrième danse avec Monsieur Chose à un bal. C’était pathétique et lui donnait envie de crier. Elle qui devait se contenter de manger leurs restes, de s’habiller des guenilles qu’ils voulaient bien jetées et de dormir dans une pièce au dessus de la grange, entassé avec les autres femmes du service, elle les détestait par-dessus tout. « Pourquoi auriez vous tué monsieur ? Peut-être que vous vous lassiez des coups qu'il vous affligeait. Ne niez pas ! Il n'y a qu'à observer votre visage.. » La brune releva la tête. « Oy. Quel bon samaritain vous faites de remarquer mon visage maintenant, après que je vous aie servi des centaines de thé et ouvertes des milliers de portes. Vous n’avez aucune idée de ce que les gens comme moi, qui viennent des bas-fonds de la ville, seraient prêts à endurer pour garder une place comme là ! Certaines vont même jusqu’à ouvrir les cuisses et donner leurs vertus, pour plaire aux amis du patron, ça vous dit quelque chose? Vous dites que vous n’avez rien à reprocher, mais la maison entière vous a attendue crier sur monsieur il y a peine quelque jours. Vous lui avez presque donné une crise cardiaque ce soir-là. Revenue aujourd’hui pour finir le boulot ? » Elle traversa la pièce pour se placer au côté de l’ex-employé et s’éloigner le plus possible de ses richards. Elle était dégoutée. « Il y a que vous trois qui gagnerait avec la mort du duc, c’est la vérité et vous le savez ! »

Le fait d'avoir accusé la bonne lui attira les foudres des deux pauvres de la pièce. Il leva les yeux au ciel, ce n'était pas comme si son argument ne tenait pas la route. Le leur aussi était super simple. C'était facile pour eux de dire qu'ils devaient tout au duc, et que jamais ils ne toucheraient à un de ses cheveux. Oui, bien évidemment ça les excusait tout de suite. Tout ce petite beau monde était innocent, c'était bien connu. « Balivernes ! Qu'il vous nourrissait, vous logeait, ou que sais-je ! N'excuse pas son comportement envers vous ! Et vous savez aussi bien que moi, qu'un travail comme vous faites, vous en trouverez bien d'autres... Après tout, il y a toujours Madame de Worthington qui va maintenant hériter de la petite fortune. Donc, éliminer le duc, c'était également éliminer les coups.. » On ne la lui faisait pas à Lynch. Il plissa les yeux lorsque la bonne se mit à raconter la petite entrevue qu'il avait pu avoir avec le duc il y avait quelques jours. Après l'avoir tout bonnement arnaqué, Lynch n'avait plus aucune estime pour Worthington, et ne s'était pas privé de lui crier dessus pour lui faire savoir. Il s'était mis en colère, et c'était normal. « Mort ou non, sa personne ne m'apporte plus rien. Je n'est donc rien à gagner, comme vous dites. » répondit il simplement en tirant sur le bas de sa veste d'un coup pour la remettre bien droite.

(wowowo, on se calme les gens sur la longueur )

Et voilà, ils auraient bien mieux fait de se taire. Enfin Cléa, elle, n’avait pas dis grand-chose mais les deux autres si et les deux pauvres domestiques redémarrèrent leur plaintes de plus belle. Ils avaient tous les deux de très bons arguments pour dire que ce n’était pas eux, à les en croire mais Cléa avait décidé de ne pas changer d’avis sur eux. Enfin le gars, elle s’en foutait même s’il n’inspirait pas confiance mais la bonne l’agaçait prodigieusement et rien que pour ça, elle méritait bien d’être accusée. A présent, ils en étaient tous rendu à dire que la mort du duc ne leur apportait rien, évidemment, le meurtrier ne serait pas assez bête pour prétendre le contraire. « Alors sa mort n’apporte rien à personne, c’est drôle tenez. Pourquoi ne pas dire que le chandelier lui ait tombé tout seul par accident sur la tête pendant que vous y êtes ? C’est ridicule. » dit-elle finalement. Pour le coup, elle avait presque envie de rire d’eux.

Heureusement que je susi là pour rabaisser le niveau

Toute cette situation l'agaçait véritablement. Kephren en avait assez d'argumenter alors qu'il n'était pas coupable de cet acte. Il ferma les yeux en entendant une nouvelle remarque de la petite fille de riche. Il lui lança un regard noir mais laissa couler. Quoiqu'il en soit, la catin avait raison. La mort du Duc devait ramener quelque chose à quelqu'un. Et lui, même s'il était heureux que sa mère soit libérée de ce pauvre type ni gagnait pas vraiment grand chose, il n'allait pas se faire réengager... et si on apprenait qu'il était sur le lieu du crime, il était peu probable que sa mère puisse rester... il se passa la main dans les cheveux avec ennui. Quand la femme aux cheveux incertain reprit la parole, Kephren eut un rictus. « Visiblement oui, il y a d'autres moyens de régler les conflits : à l'aide d'un chandelier, dans une bibliothèque » puis l'autre petite idiote se cassa comme une fleur. « Oh, et c'est tout ? Vous allez partir maintenant et nous laisser le corps comme si de rien était ? On voit à quel point sa mort vous touche milady » dit-il en faisant une légère révérence. « Puis rester seule, c'est comme inciter le tueur à venir mettre fin à vos jours. Ici ensemble, il n'osera rien faire, un contre quatre... mais si on se met à se séparer... » Kephren ne finit pas sa phrase... il avait toujours eu un faible pour les drames.

Elia en avait plus que marre de cette situation, elle souhaitait seulement retourner dans sa cuisine ou personne ne saurait se soucier d’elle, mais quittée la pièce aurait l’air suspect et les autres serviteurs lui demanderais ce qu’il se passait en haut. Elle était surprise qu’aucun d’eux ne soit venu vérifier d’ailleurs. Elle décida de prendre une pause bien méritée. Sans se gêner d’enjamber le corps du Duc, elle pilla carrément dessus, elle alla se vautrée dans le fauteuil préféré de monsieur. Un truc bien confortable qui lui avait fait de l’œil plus d’une fois alors qu’elle devait dépoussiérer l’énorme pièce, mais elle n’avait jamais osé, avec le maitre qui pouvait arrivée à tout moment. Elle se sentait comme la reine elle-même, brandissant le chandelier à manière d’un sceptre. « Alors sa mort n’apporte rien à personne, c’est drôle tenez. Pourquoi ne pas dire que le chandelier lui ait tombé tout seul par accident sur la tête pendant que vous y êtes ? C’est ridicule. » Elle haussa les épaules. « C’est simple alors, celui qui gagne le plus à fait le coup. La meilleure chose serait de se mettre d’accord et d’en finir le plus vite possible, si quelqu’un d’autre se rend compte de ce qui passe, nous sommes tout cuits. » La petite miss quitta la pièce avec ses grands airs et la brune ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. Quelle sente du drame. Ça ne faisait presque pas louche tout ça. Cette fille était étrange et Elia l’aimait de moins en moins. « Qui dit qu’elle n’est pas partie chercher la police ? Moi je dis qu’on doit la rattraper! » Et l’attacher ! L'ancien servant sous entandie qu'ils avaient tous une chance de se faire tuer et le regard d'Elia se porta sur son maitre. Elle n'avait pas du tout envie d'être la prochaine. Un frisson s'empara d'elle.

« Ah oui bien sûr, parce que alerter et emmener tout le monde sur les lieux d’un crime qu’on vient de commettre c’est la meilleure stratégie à adopter quand on est un meurtrier. » Lynch leva les yeux au ciel lorsque la demoiselle s'exprima. « C'est une stratégie comme une autre. Après tout, vous pouvez essayer de nous faire croire que ce n'est pas vous, avec votre visage angélique. » Elle était jeune et avait un joli petit minois. Mais ne disait on pas « Ne jamais se fier à la couverture d'un livre » ? Si (enfin, je crois XD). Alors que le jeune homme et la jeune femme discutaient, celle ci conclu la conversation en voulant sortir de la pièce. Vraiment ? Elle allait les laisser se débrouiller avec le cadavre et se disputer sur le coupable ? Tout ça était bien trop simple. C'était d'ailleurs ce que le domestique lui fit remarquer. Du moins, il lui fit remarquer à quel point la mort du duc l'avait touché. En fait, cette mort semblait bénéfique à tout le monde. « Alors sa mort n’apporte rien à personne, c’est drôle tenez. Pourquoi ne pas dire que le chandelier lui ait tombé tout seul par accident sur la tête pendant que vous y êtes ? C’est ridicule. » Son regard se retourna vers la maîtresse. La bonne ne manqua pas de répliquer, bien évidemment. Quelle grande bouche celle là (). Mais il est vrai que ça serait mieux de régler tout ça au plus vite car Lynch avait d'autres choses à faire. « Mais comme personne semble être le coupable dans cette affaire, cela risque d'être compliqué, de faire vite.. » Évidemment que personne n'allait avouer qu'il était bel et bien le coupable, ce qui était tout a fait compréhensible.  « Qui dit qu’elle n’est pas partie chercher la police ? Moi je dis qu’on doit la rattraper! » Voilà qui serait une bonne chose si c'était le cas. « Eh bien qu'elle aille appeler la police ! Sans elle, cette histoire ne sera jamais réglée. »

Le fait était qu’ils l’ennuyaient tous profondément. Ils étaient là à débattre encore sur les mêmes choses sans que ça n’avance à rien. Cléa avait tout simplement décidée, au bout d’un moment, d’arrêter de les écouter. C’était mieux comme ça. Elle vit quand même du coin de l’œil la fille (pas la bonne cinglée là, l’autre) quitter la pièce. Elle avait bien envie de faire pareil pour le coup, elle pourrait rentrer chez elle comme ça au lieu d’être là alors que ça ne servait à rien. La première inquiétude de la bonne suite à ça fut de savoir si elle n’était pas partie chercher la police. Ca trahissait bien une attitude de coupable tout ça mais Cléa s’abstint de partager cette réflexion. « Eh bien qu'elle aille appeler la police ! Sans elle, cette histoire ne sera jamais réglée. » Ou pas en fait. Cléa roula des yeux, il était vraiment stupide s’il croyait ce qu’il venait de dire. « Bien sûr que non, on en aura pour encore plus longtemps. C’est ridicule ! » Pire que ça, même. « Je vais la rattraper. » ajouta-t-elle dans un soupir avant de quitter la bibliothèque et d’appeler machin chose (dont elle ignorait toujours l’identité.