J'essuie les gouttes de sueur qui perlent sur mon front. L'ambiance a été bonne toute la journée mais un déménagement reste un déménagement. Je me souviens du notre, quand on a déménagé de Chicago pour venir ici après la mutation de mon père. Sauf que j'avais sept ans. Quand on a sept ans on vous fait porter un ou deux trucs, comme ça vous aidez quand même même si c'est des trucs de rien du tout. Mais à vingt-trois ans ... Le jour commence à tomber. On a bientôt terminé. Des amis à Noah et à moi sont bien sûr, venus nous aider dans cette tâche difficile. Nous y sommes depuis huit heures ce matin et là il est ... pff, je sais même pas quelle heure il est vu que j'ai oublié ma montre dans la voiture, mon portable est je sais pas où et l'horloge qui était dans ma cuisine est coincée dans je ne sais quel carton ! Tout ce que je sais, c'est qu'il est tard, que j'en peux plus, que je suis vannée, que j'ai envie de m'écrouler mais que je suis à la fois toute excitée par ce nouvel appartement et de commencer ma colocation avec Noah. On a commencé à en parler tous les deux il y a quelques temps déjà. Se payer un appartement, même à Brooklyn, quand on est seul, c'est pas facile. J'ai commencé à en avoir marre de stresser à chaque fin de mois pour savoir si j'allais oui ou non, avoir la bonne somme. Avec mon job et les baby-sitting, ça reste pas facile et Noah a eu les mêmes difficultés à ce niveau donc on a fini par parler de l'idée d'emménager ensemble pour nous soulager tous les deux au niveau financier. Bon, quand on sait quelles genres de relations on a pu avoir ça peut paraître étrange mais pas tant que ça. Lui et moi on est restés amis après qu'on se soit séparés. De toute façon qu'on s'entende bien c'est quand même mieux sachant qu'on va se partager un appartement. Donc voilà comment on s'est retrouvés à être une dizaine à déménager nos anciens appartement puis, à nous rejoindre au nouveau. Bah entre l'ancien et le nouveau j'ai pas eu beaucoup de trajet à faire vu qu'avant, j'habitais au six et maintenant, j'habite au trente-six, qui a bien sûr l'avantage d'être quand même plus grand. Les allers-retours dans les escaliers de l'immeuble avec les cartons, tandis que les gars prennent l'ascenseur avec les meubles les plus lourds ... Je crois qu'on va tous aller se coucher tôt ce soir. Ou pas. Je suis épuisée mais j'ai encore envie d'en profiter.

Un a un, tous ceux qui nous ont aidés partent et nous laissent Noah et moi au milieu des cartons. « Bon bah on va vous laisser aussi ... De toute façon on fait comme prévu, on revient demain pour vous aider à monter le reste ? » a demandé Marleen, ma collègue de travail qui pourrait être la fille d'Hercule. Je hoche la tête. Nos lit sont montés, la table de la salle à manger (ou de la cuisine, on n'a pas encore décidé de la pièce où on allait la mettre) aussi et le canapé ainsi que la télé sont là. Les trucs principaux pour ce soir sont prêts en gros. Je doute qu'on ait besoin à nouveau de tout le monde demain mais on sait tous que ça va plutôt tourner en pendaison de crémaillère qu'autre chose. « Encore merci d'être venue. » ai-je dit à Marleen en lui faisant la bise à elle et à son petit frère de vingt ans qui a bien voulu venir aider aussi. Elle me fait un sourire et ils disparaissent tous les deux dans le couloir après que j'ai fermé la porte d'entrée. Ils sont les derniers à partir.Il n'y a plus personne à part Noah et moi. Les discussions qui ont animé toute cette journée ont laissé place au silence et au calme. Je me suis adossée contre la porte d'entrée en poussant un soupir bruyant de soulagement et de fatigue mélangé. On est samedi. J'avais pris mon jour de congé pour avoir un week-end total réservé au déménagement. Du coup, la perspective de rester blottie dans mon lit demain matin au lieu de me lever pour aller au boulot me branche plutôt pas mal. J'ai balayé la grande pièce à vivre du regard, encombrée de cartons. Puis j'ai regardé Noah en levant les yeux au ciel. « J'ai mal partout ... » ai-je murmuré avec une petite moue. Mon dos surtout. Et puis mes bras et mes jambes. Courbatures partout. Mais bon, j'imagine que n'ayant pas porter le canapé ou le frigo avec mes gros muscles, je n'ai pas trop à me plaindre. En parlant de canapé, je suis allée m'affaler dedans sans contenir la joie que c'est de savoir que c'est bon, c'est fini. « Bon bah, j'ai envie de dire bienvenue chez nous ! » ai-je fait avec un large sourire, toujours étalée sur le canapé, ce qui va pas arranger mon dos. Phrase bateau dans ces circonstances mais j'avais envie. En fait je suis fatiguée mais j'ai pas du tout envie d'aller dormir. Malgré tout, j'ai trouvé que ç'a été une très bonne journée et je suis encore dans l'ambiance du déménagement. Et puis je meurs d'envie de déballer tous les cartons, surtout ceux avec tous ce dont j'ai besoin pour l'Arts Plastiques. C'est comme si c'était le commencement de nouvelles aventures un peu. « Dis, en tant que colocataire, les massages seraient pas fournis avec toi par hasard ? » ai-je demandé amusée.

Mia avait peut-être douté avant de prendre sa décision, peut-être je ne lui avais pas posé la question, mais de mon coté, cette nouvelle colocation était à 100% bénéfique. Malgré mon double emploi, la vie à New York coutait cher, suffisamment pour me priver de l'audi dont je rêvais depuis plusieurs mois. Détail, peut-être, il n'empêche qu'à présent, j'allais pouvoir économiser un peu plus pour l'obtenir. Emménager avec son ex petite amie n'avait rien de commun, c'était totalement... juste pas moi, ça ne me ressemblait pas, mais pour Mia, c'était plutôt différent. Avant de la voir comme une ex, je l'appréciais en tant qu'amie. Elle était une des seule fille, avec Loan, que je respectais réellement et avec qui je pouvais passer plusieurs jour d'affilés sans me prendre la tête. Du moins je l’espérais parce que si on ne se supportait pas sur le long terme, il était un peu tard pour le découvrir après cette journée de dur labeur, je n'étais franchement pas prêt de déménager à nouveau. Malgré l'aide d'Alec et quelques mecs qui venaient à la salle de sport régulièrement, j'avais les muscles des bras en feu, alors que je ne manquais pas franchement d'entrainements. J'avais imaginé une soirée entre mecs pour clôturer cette journée, mais au final, ils avaient vite faite de rentrer chez eux et j'étais bien heureux de trouver le calme de l'appartement. Lessivé, j'avais l'impression d'être vidé de toute énergie et voir les carton me fatiguait encore plus. Si la plus grosse partie était faite, le gros déménagement, il nous restait maintenant à vider les cartons ce qui était la partie la plus chiante, pour moi en tout cas. Je me foutais pas mal de la décoration, tant que j'avais de quoi dormir, manger et une télévision. Si ça ne résonnait pas autant, l'appartement était pour moi parfait comme il l'était maintenant, il ne restait qu'à virer tous les cartons.

Je saluais d'un simple signe de main la collègue de Mia et son petit-frère, dont je n'avais même pas retenu les prénoms. C'était des petites mains travailleuses, c'est tout ce qui comptait aujourd'hui. A peine de retour au salon, Mia me piquait la place que je convoitais depuis plus de 2 heures, bon début de coloc. « J'ai mal partout ... » Je ne pouvais m'empêcher de rouler des yeux, me demandant si elle plaisantait ou pas. Je pouvais admettre que certaines caisses étaient plus lourdes que d'autres mais en comparaison avec les chambre à coucher, c'était plutôt léger. « Bon bah, j'ai envie de dire bienvenue chez nous ! » Je lançais un regard circulaire pour balayer l'appartement du regard, satisfait. Pour l'instant ça ne ressemblait pas à grand chose, mais ça finirait par être très bien, j'en étais persuadé. Si Mia ne me laissait pas la partie déco, dans ce cas là ce serait très bien et très basique. « Dis, en tant que colocataire, les massages seraient pas fournis avec toi par hasard ? » Ok, elle se moquait vraiment de moi. Me dirigeant vers le frigo, je pris le temps de nous ouvrir deux bières que je posais par terre devant le fauteuil, puisque la table basse était à quelques mètres de nous, il nous fallait encore un petit moment pour savoir exactement comment disposer les affaires dans cette pièce. Pour l'instant, c'était un peu du grand n'importe quoi, mais au moins tout était là. « J'espère que tu ne meurs pas de faim parce qu'en dehors de quelques bières, le frigo est complètement vide. » Soulevant les pieds de Mia pour me faire une petite place dans le fauteuil, je m'écroulais dedans, laissant retomber ses jambes sur mes cuisses. Cette bière était une bénédiction, même si c'était surtout mon estomac qui criait famine là. « Dés que j'aurai savourer cette bière, tu auras l'honneur de découvrir mes talents de masseur. Si tu me promets de ne pas y prendre gout parce qu'autant dire que ça n'arrivera pas tous les jours! » Pour être honnête, tant que je pouvais rester écroulé dans ce fauteuil, ça me convenait parfaitement de lui masser les pieds et ne rien faire d'autre. Lançant ma tête en arrière je savourais juste une petite moment ce moment de silence et ce fauteuil ô si confortable, après cette journée agitée. Le bras tendus, je posais ma bière par terre avant de poser mes mains sur les pieds de Mia, commençant doucement à les masser. Je n'avais en fait aucun talent, pas à ma connaissance en tout cas, mais après une journée à gravir les escaliers, c'était surement déjà pas mal. « Tu nous commanderais bien des pizzas... » suggérais-je en la voyant prendre son portable, même si ce n'était surement pas son idée de départ en prenant son téléphone. Pizza, chinois, peu importe, j'étais prêt à manger n'importe quoi sur le coup.

La situation n’a rien d’ordinaire, c’est vrai. Ce n’est pas tous les jours qu’on emménage avec son ex-petit ami, mais parfois, il y a des exceptions qui confirment la règle. Bon je n’ai pas une tonne d’ex comme certaines personnes mais … j’imagine que ça peut paraitre étrange, mais honnêtement je sais qu’emménager avec Noah est une bonne idée. Malgré le fait qu’on se soit séparés, on s’est toujours bien entendus mais de là à emménager ensemble … J’y ai pensé au début mais brièvement. Je me suis dit qu’il n’y avait pas de raison pour que ça ne marche pas et qu’il ne peut qu’y avoir que des points bénéfiques au niveau financier. Et puis dans un sens, j’imagine que j’ai commencé à me sentir seule dans mon ancien appartement. J’avais même dans l’idée de prendre un chat –dans un appartement, logique- mais finalement, avoir un Noah s’est révélé être une idée bien meilleure. Donc on en a discuté ensemble et puis finalement on a trouvé l’appartement de nos rêves, en quelque sorte. Tout est parti de là, d’une simple discussion, d’un simple constat quand on a réalisé qu’on galérait tous les deux pour finir nos fins de mois. Et nous voilà, en ce début de soirée, dans notre nouvelle demeure. Tout le monde est parti et enfin j’ai le plaisir de m’écrouler sur le canapé, ce dont je rêve depuis longtemps. La journée a été longue mais elle en a valu la peine. Nous voilà à présent installer. Enfin, à deux ou trois détails près quand on regarde tous les cartons qui trainent dans chaque recoin des différentes pièces. J’essaie de ne pas y penser pour le moment, préférant y aller étape par étape. On a tout monté ici, on verra après pour les cartons, parce que sinon, ça va me décourager. Là tout de suite j’ai juste envie d’aller dans ma nouvelle chambre et de m’écrouler sur mon lit. Mais j’ai avant tout, envie de profiter de ce moment où quelque chose de nouveau commence. Le genre de journée longue que vous avez hâte de voir terminée, sauf que quand ça arrive … enfin bref, peu importe.

Je suis pas sure d’être capable de me relever un jour de ce canapé. Bon okay, j’exagère. Les potes de Noah nous ont bien aidés n’empêche. Tout le monde a été d’une grande aide en fait, je sais pas ce qu’on aurait fait sans eux. J’essaie de m’imaginer l’endroit sans les cartons, une fois qu’il sera rangé ou en tout cas, quand tout sera installé … Même si la tâche promet d’être redoutable, j’ai hâte de m’y mettre. Décorer, aménager un espace ne me dérange pas. En tous les cas, on va dire que là tout de suite, j’ai juste la flemme. Noah ne répond rien quand je me plains d’avoir mal partout. Le connaissant, je sais qu’il n’en pense pas moins. C’est sûr qu’avec les gars, ils ont porté beaucoup plus lourd que des cartons mais bon … nous on ne s’est pas tournées les pouces non plus. Du coup, je l’ai taquiné sur les massages. Je ne m’attends pas spécialement à ce qu’il m’en fasse , c’est plus pour rire que j’ai dit ça même si … sait-on jamais. Sur ces mots, Noah s’est dirigé vers le frigo pour nous prendre une bière à tous les deux. Je ne suis pas une grande consommatrice de bière mais je ne déteste pas, surtout dans ce genre de moment. Toujours affalée dans le canapé, je le suis des yeux quand il se rapproche pour me rejoindre. « J'espère que tu ne meurs pas de faim parce qu'en dehors de quelques bières, le frigo est complètement vide. » a-t-il fait en soulevant mes pieds pour pouvoir avoir une petite place sur le canapé. Je grimace légèrement alors que jambes retombent doucement sur ses genou. C’est que le début, faut bien que ça commence de toute façon, avec un frigo vide et des cartons un peu partout. Je sais même pas si j’ai vraiment envie de manger, enfin je veux dire si mon envie de dormir est plus forte que celle de manger mais je dois avouer que l’un ou l’autre n’est pas de refus, et que les deux ça serait tout simplement le paradis. Je bois quelques gorgées de bière avant de soupirer d’aise, soulagée qu’on n’ait plus à bouger. Contente que toutes nos affaires soient enfin réunies, contente de ne plus voir les escaliers ou l’ascenseur d’ici demain matin au moins. Le repos du guerrier comme dirait mon frère quand il fait une pause gouter après avoir joué à sa console pendant trois heures. Du coup, Noah et moi on s’est retrouvés tous les deux affalés dans le canapé, avec nos bières et mes pieds sur ses genoux, au milieu de nos cartons, dans un silence palpable. Je prends quelques secondes pour savourer cet instant. « Dés que j'aurai savourer cette bière, tu auras l'honneur de découvrir mes talents de masseur. Si tu me promets de ne pas y prendre gout parce qu'autant dire que ça n'arrivera pas tous les jours! » fait-il soudain. Je pose mon regard sur lui légèrement surprise de l’avoir convaincu si vite. Un léger sourire victorieux apparaît sur mon visage quelques secondes après sa réponse. Quand je vous ai dit que notre relation n’était pas comme les autres. J’imagine que peu de gens se font masser par leur ex en plus du fait d’emménager avec eux. Mais cette idée me plaît en fait, que Noah et moi ayons un truc bien à nous. « Je ne voudrais pas te priver de ta bière … mais c’est noté, t’inquiètes pas. » ai-je répondu toujours avec un sourire à la fois victorieux et malicieux. Qu’il se rassure, je ne lui en demanderai pas un tous les jours. Quoique, si jamais il se montre doué dans le domaine, je pourrai vite y prendre goût, surtout après une longue journée où je me serai fait vomir dessus par un enfant de quatre ans qui a fait trop de tourniquet. Ma tête bascule en arrière contre l’accoudoir du canapé. Légère grimace en sentant une douleur dans mon dos. En fait mon dos a sûrement le plus pris, mes pieds aussi mais ça c’est normal. Nouvelles gorgées de bière quand Noah pose la sienne sur la table. Il commence alors à me masser les pieds. Je me suis enfoncée un peu plus dans le canapé avant de fermer les yeux, ma bouteille de bière aux trois quarts vide toujours à la main. Ouah. Mes yeux se ferment tous seuls. Nouveau soupir d’aise. Quelques secondes passent. Il se débrouille pas mal du tout. C’est sûr qu’après une telle journée c’est tout ce dont on peut rêver : un canapé, une bière et un massage. « Mmm, t’es pas mauvais … Je te mettrais sept si je devais te mettre une note. » ai-je fait avec mon sourire malicieux. Sur ce, j’ai pris mon portable qui traine sur la table basse pour voir si j’ai des messages. Durant la journée, faut avouer que j’ai pas vraiment eu le temps de le consulter vu qu’on a dû courir à droite et à gauche un peu partout. Message de ma mère et de ma sœur. « Tu nous commanderais bien des pizzas... » propose Noah. Seulement le connaissant, je sais très bien que sa phrase a plus tendance à être affirmative qu’interrogative. Surtout qu'on parle de nourriture. « Je peux faire ça oui, j'imagine que je te dois bien ça maintenant. » ai-je soufflé. Définitivement, je pourrais m'habituer à ces massages mais bon ... N'étant pas un tyran, je pense pouvoir lui épargner cette obligation. J'ai donc appelé le livreur de pizzas. Après toutes les formules d'usage, j'ai commandé une mexicaine, avec chorizos, poivrons, merguez, tout ça tout ça. Noah sait que c'est ma préférée depuis le temps, rien à voir avec lui. J'aime la nourriture épicée. J'ai posé ma paume contre le haut-parler et j'ai reporté mon attention sur Noah. « Tu veux quoi toi ? » lui ai-je demandé en finissant ma bière.

Je tâche de profiter au maximum de cet instant, sachant bien que demain matin, il sera terminé. Malgré la fatigue, je sens que l'excitation ne m'a pas quittée. L'excitation de commencer quelque chose de nouveau. Ca peut peut-être paraître étrange ... C'est possible que ça ne se voit pas mais même si notre colocation s'est mise rapidement en place, on a bien sûr pris le temps de réfléchir un minimum, histoire d'être surs. Être en colocation, ce n'est pas rien, surtout quand l'autre personne est votre ex. Bien sûr, l'idée que tout ça est risqué m'a traversé l'esprit. Vivre ensemble, ce n'est pas comme se faire quelques sorties de temps en temps entre amis, ça implique des choses. C'est différent. Okay, très différent. Du coup l'idée que l'un de nous deux finisse par claquer la porte avec ses valises dans une semaine m'a aussi traversé l'esprit. Mais la logique des choses a repris le dessus. Noah et moi n'avons jamais eu de problèmes après notre séparation. Dans un langage particulier, je dirais que notre séparation s'est faite à l'amiable. Pourquoi on s'est séparés alors ? Pas envie de penser à ça maintenant. Ce n'est pas le moment de penser au passé mais plutôt à l'avenir. Ou plutôt à l'instant présent, c'est à dire Noah en train de me faire un massage aux pieds. A y réfléchir, je pourrais vraiment m'y habituer après une journée éreintante. « Sept? Après cette journée, je mérite clairement un dix juste pour avoir accepter de le faire! » a-t-il lancé quand je lui parle de la note de son massage. J'ai éclaté de rire, surtout quand il arrête de dorloter mes pieds pour faire semblant de bouder. Mauvaise foi va. Le pire c'est que même s'il dit ça sur un ton léger, je sais qu'il est à moitié sérieux. L'orgueil mexicain j'imagine. « Arrête de râler ! C'est une très bonne note ! Et puis ça serait trop facile si je te donnais un dix tout de suite ... Si tu le veux, va falloir t'entraîner dur. » ai-je fait très sérieuse en le regardant avec un air de défi. S'entrainer dur, ce qui veut dire, obligé de me refaire des massages des pieds. Haha !

Mais bon, ce n'est pas une raison pour le laisser crever de faim, parce qu'en plus, mon ventre aussi crie famine. On a mangé ce midi, bien sûr, mais des sandwichs. Là, j'imagine qu'on veut tous les deux un vrai truc. Pas la force de préparer quoique ce soit ce soir donc passer commande s'impose. « En fait, là tu pourrais même te lever et me cuisiner quelque chose, mais vu que je suis quelqu'un d'extrêmement sympa, on va dire qu'une pizza c'est bien! » Il m'a donnée un léger coup de coude pour me faire signe qu'il plaisante. Nouveau sourire. Je sais qu'il plaisante mais entrer dans son jeu ne me dérange pas. Noah et moi nous connaissons bien, ça fait longtemps que je n'ai plus peur d'entrer dans son jeu. « Y a intérêt qu'une pizza soit bien ! Je suis aussi morte que toi ce soir, contrairement à ce que tu penses. » J'hésite un instant à rajouter qu'il ne doit pas confondre colocataire et bonne à tout faire mais je me retiens en me disant que sachant qu'il n'est pas sérieux, ça serait trop. Néanmoins, comme je ne suis pas totalement sans coeur, j'ai pris pitié de son ventre -et du mien- en appelant pour commander les pizzas. Une fois ma mexicaine commandée, je demande à Noah pour la sienne. Je donne sa réponse à la fille du truc de pizzas à l'autre bout du fil et raccroche après l'avoir remerciée et lui avoir souhaité une bonne soirée. « Je suis obligé d'aller à la salle demain, donc ces cartons vont devoir rester là assez tard, désolé. » Je hoche la tête tandis que j'enlève mon pied de ses mains pour reprendre une position normale dans le canapé, c'est-à-dire assise, j'ai juste ramener mes jambes sous moi. « C'est bête, moi qui me réjouissais déjà à l'idée de passer la journée à déballer les cartons avec toi ! » ai-je lancé en feignant l'enthousiaste. Puis j'ai levé les yeux au ciel, désespéré par la tâche qui m'attend. Heureusement que normalement, les autres reviendront aider. « Tant pis alors ! Ça me donnera le temps de repeindre ta chambre en rose bonbon et de rajouter des motifs floraux par-dessus ! » Haha.