It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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You know that you have to fight it - Jan

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MessageSujet: You know that you have to fight it - Jan You know that you have to fight it - Jan EmptyMar 31 Juil - 11:06


Ca faisait peu de temps que Hortensia était à New-York et elle en avait déjà marre. Il lui manquait les grandes étendues de son enfance, ces vignes à perte de vue, cette douceur dans l'air et dans les paroles. Ici, tout l'agressait, que ce soit les gens, les voitures, le métro (oh grande invention !), son travail. La seule chose qu'elle aimait faire dans sa vie de tous les jours était désormais d'aider les soldats américains qui rentraient d'Irak ou d’Afghanistan. C'était un peu ironique comme situation, elle qui a vécu l'enfer pendant quelques mois, contexte différent s'entend. Elle tentait de les conseiller, de les dissuader d'oublier leur traitement qui ne pouvait que les aider. Enfin, elle n'était pas médecin et n'arrivait pas vraiment à savoir si ça leur était entièrement bénéfique mais elle se référait aux professionnels qui n'avaient certainement pas envie de voir leurs soldats dépérir, se suicider ou pire, déshonorer les Etats-Unis. Hortensia avait très compris que le patriotisme était fort et puissant, surtout dans ce corps de métier. Elle tentait de s'y habituer, elle qui aimait tendrement son pays natal et ne vouait pas de culte au pays Burger King & co. Le déracinement avait été total mais c'est ce qu'elle recherchait en venant s'installer dans la Grosse Pomme. Elle voulait oublier tout mauvais souvenir et était dans le même état que ceux qu'elle aidait, en ruine. Malgré tout, elle ne montrait rien, appelait très régulièrement sa famille et prenait des nouvelles, de loin, de Ema, sa cousine, la seule à s'être sortie de ce kidnapping avec Hortensia. Elles étaient quatre, une est morte par intoxication à la drogue administrée par Facundo, le ravisseur, et une autre est restée avec lui et a disparu, envolée dans l'immensité du monde. Hortensia menait activement des recherches pour la retrouver mais ses tentatives restaient vaines pour l'instant. Ne perdant pas espoir et profitant de son statut de jeune avocate, la jeune femme traquait le moindre indice qui aurait pu l'aider. Elle n'était pas sûre qu'il soit resté en Argentine et c'est pour cela qu'elle dirigeait ses recherches vers les quatre coins du globe.

Perturbée en permanence par ce manque et cette crainte qui lui soit arrivé quelque chose de plus grave encore, Hortensia ne vivait pas comme une new-yorkaise ordinaire. Ses collègues lui avaient parlé d'un musée qui exposait des oeuvres magnifiques de je ne sais quel artiste new age qu'il fallait qu'elle aille absolument voir. Pour la convaincre de venir et pour être sûre qu'elle sorte un peu, ses collègues lui proposèrent alors d'y aller ensemble, en ce samedi matin. A bout d'arguments et remarquant elle-même que la situation n'allait plus, la jolie argentine décida d'accepter et se rendit en traînant les pieds dans le Queens. Alors qu'elle descendait de moto et se débarrassait de son casque, elle remarqua un homme dans la rue qui lui rappelait quelqu'un. Elle se rapprocha encore avant de voir de qui il s'agissait, un ancien patient. Jan Zetterman. Ne pouvant plus faire demi tour à ce stade, elle se décida à lui lancer un sourire qu'elle espérait avenant malgré ses noires idées « Bonjour monsieur Zetterman ! »
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MessageSujet: Re: You know that you have to fight it - Jan You know that you have to fight it - Jan EmptyMar 31 Juil - 21:10


Errer dans ses rues sans aucune conviction, c’était bien ce que Jan savait faire le mieux. Aller nulle part, rencontrer personne, rende visite à personne –si ce n’est à son psychologue. Avoir une vie sociale tendant vers le nul, voire bien vers moins l’infini. Jan était son garçon vide d’espérance. Il n’avait pas d’avenir tout droit tracé contrairement aux autres jeunes gens de son âge. Cela, c’était ce qu’il voulait croire, ce qu’il voulait se faire croire. Bien entendu, comme tout le temps, il avait un futur. Un passé, un présent, mais aussi un futur. Il reniait son passé, répudiait son présent et ne voulait plus croire en un certain futur. Il ne croyait plus en l’amour, en la passion, en la compassion, ni en la haine, la tristesse. Il ne croyait plus en rien. Le cœur séchait de tout. De toutes émotions. Le cœur vide, le cœur sec. Il marchait dans cette rue, quasi-vide. Ne faisant guère attention aux passants qu’il croisait. C’était toujours la même chose. Toujours la même chanson, ce même refrain dans lequel il se laissait bercé. Certains appelleraient cela un cercle vicieux. Ce cercle mal sain dans lequel on ne pouvait plus échapper de cette boucle nonchalante. Qu’importe. Les mains dans les poches, il marchait à son allure typique. Pas trop lentement, ni trop rapidement. Le juste milieu. Un léger vent venait de s’engouffrer dans son tee-shirt, un peu trop large pour lui. Le bruit des klaxons, des moteurs, des conversations sans importances venaient peupler son environnement auditif. Puis, il y eut cette voix. Cette voix qui vint le tirer de ses lourdes pensées et surtout lui rappela qu’il était bien dans la vie réelle. « Bonjour monsieur Zetterman. » disait cette voix. Cette voix, il l’avait déjà entendu. Dans un passé proche, dans un souvenir proche, il n’y a pas si longtemps que cela. Peut-être quelques semaines, quelques mois. Il s’arrêta net. Il arrêta tout mouvement, et tourna doucement la tête vers cette femme qui venait de lui adresser la parole. Il cligna les yeux une fois, puis une seconde fois. Observant le visage qui s’offrait à lui. « Bonjour ! » lâcha-t-il. Il n’était pas heureux de la revoir, ni en colère, ni triste, il était juste… indifférent. Elle, c’était Hortensia Rodriguéz. Il n’avait pas de bon souvenir avec elle. Tout ceci lui rappelait justement ce qu’il voulait oublier. Il lui fit un petit signe de salutation de la tête, puis essaya de faire comme si de rien n’était. Il marcha un peu, puis deux… Oui, il la fuyait encore. Cette fois-ci, ce n’était plus leurs conversations qu’il fuyait, c’était tout simplement, elle.
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MessageSujet: Re: You know that you have to fight it - Jan You know that you have to fight it - Jan EmptyMer 1 Aoû - 22:30


Travailler officieusement dans le service du traitement du stress post-traumatique des soldats américains convenait parfaitement à la jeune femme. Elle ne voulait pas trop que ça s'ébruite, de peur qu'on lui demande comment et pourquoi elle était arrivée là. Elle n'avait pas envie de se répandre sur sa vie et sur tout ce qui lui était arrivé. Qui veut raconter toutes les peines qu'on a eu ? Certainement pas la jolie argentine qui était on ne peut plus discrète. Malgré tout, inconsciemment, elle devait à chaque fois puiser dans ses souvenirs pour tenter d'aider les soldats qu'elle rencontrait. Elle devait aller au bout d'elle-même pour aider les hommes et les femmes qui venaient la voir à se libérer totalement. Bien sûr, c'était une totale utopie que d'espérer de rayer définitivement cette partie de leur vie dans la catégorie des souvenirs douloureux. Sur certains sujets, ça marcherait plus que sure d'autres. Certains voulaient vraiment changer, ne pas tomber dans l'apathie la plus totale tandis que d'autres étaient encore tellement hantés qu'ils ne parvenaient pas à lui faire suffisamment confiance pour avancer ne serait-ce que d'un pas. Et le temps qu'ils avaient pour aider chaque personne était compté et elle ne pouvait pas aller au bout de ce qu'elle voulait. L'administration américaine n'était pas une sinécure et Hortensia en avait fait les frais plus d'une fois.

Le dénommé Jan qui se tenait devant elle maintenant faisait parti de ceux qui n'avaient pas vraiment aidé au mieux l’enthousiasme d'Hortensia qui espérait aider tout le monde au mieux, dans un esprit un peu utopique. Jan avait fini ses rendez-vous quotidiens mais il faisait parti de ceux qui étaient sortis comme ils étaient entrés c'est-à-dire hanté encore. Il l'évita en lançant un timide « Bonjour ! » avant de faire quelques pas, comme pour fuir. Hortensia connaissait ce sentiment et comprenait ce qu'il ressentait. C'est comme s'il avait peur de guérir de ses blessures et elle était la mieux placée pour comprendre cela. Alors qu'il s'en allait, Hortensia l'interpella « Monsieur Zetterman ! » , il continuait sa lente fuite alors elle décida de mettre de côté ses principes de ne pas appeler par le prénom ses patients, après tout il n'avait plus de rendez-vous avec elle « Jan. » Elle s'approcha de lui et se planta devant lui, yeux droits dans les siens. « Vous savez que vous méritez de vous guérir de vos blessures. » déclara-t-elle, sûre d'elle. C'était une simple affirmation mais elle n'était pas sûre qu'il s'en rende compte...

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MessageSujet: Re: You know that you have to fight it - Jan You know that you have to fight it - Jan EmptySam 4 Aoû - 10:30


Fuir : acte sûrement jugé lâche par certains. Pourtant c’était ce que Jan savait faire de mieux. De fuir. Ses proches pensaient qu’il les snobait, les rayait de sa liste rose d’amis… enfin ces personnes là n’avaient rien compris. Ils n’avaient rien compris de Jan. Et d’autres se doutaient que Jan n’allait pas bien, qu’il avait « des problèmes » comme il le lui disait. Il n’allait pas bien donc il fuyait, c’était cela leur raisonnement. Peut-être qu’ils avaient raison. Peut-être oui. Mais personne ne pourra élucider ce mystère. Ce mystère Jan. Puis il y avait ces autres. Ces autres qui ne faisaient pas partis de son entourage proche, ces autres dont il ignorait leur existence avant son retour à New-York. Parmi eux, on pouvait compter monsieur McDaniels, son psychologue, puis Hortensia Rodriguez. Cette dernière travaillait dans le service des traitements post-traumatique de l’US Army. L’US Army, là où il s’était officiellement engagé à l’aube de ses dix-huit ans. Depuis tout petit, Jan voulait servir son pays, il voulait être parmi ceux qui faisaient la fierté de son pays. Il le voulait, oui. Mais il ne s’imaginait pas que c’était aussi dur, aussi troublant, aussi marquant que ce qu’il s’était imaginé. Si son père n’était pas mort si tôt, peut-être lui aurait-il mis en garde. Mis en garde… Tout le monde lui avait dit que c’était dur, que ce n’était pas si mal car il allait pouvoir s’endurcir. S’endurcir… peut-être s’était-il trop endurci et avait-il perdu son cœur. Il n’avait plus de cœur. Il l’avait perdu là-bas, sur le front. Alors oui, dans ses mésaventures sociales, quelques semaines après son retour à cette putain de vie sociale, il l’avait rencontrée. Elle, Hortensia. Miss Rodriguez, comme il s’amusait à lui dire. C’était sûrement les seuls mots qu’il lui adressait. Car oui, Jan n’était pas le patient que l’on rêverait d’avoir. Il n’était pas très participatif et n’y mettait pas du sien. Jan, il voulait juste qu’on le laisse tranquille. Il y arriverait tout seul, avait-il dit une fois à son psy McDaniels. Bien sûr c’est faux ! Jamais, il n’y arrivera tout seul. Jamais. Jan avait donc pris ses jambes à son cou, si on pouvait le dire ainsi. Il avait juste pressé son pas et ne s’était arrêté que quelques secondes. Et pourtant son nom retentit une seconde fois dans la rue. Jan fit comme si de rien n’était, comme s’il n’avait rien entendu. Il fuyait…

Puis son prénom retentit. Son cœur crut rater un battement. Jan, disait faiblement la voix de la femme. Jan, c’était bien lui. Malheureusement… Il fut contraint de s’arrêter. Il se tourna doucement vers elle. Baissant du regard. Il ne voulait pas la défier du regard, il ne voulait encore moins regarder celle qui pourrait lui rappeler les démons de son passé si présent. «Vous savez que vous méritez de vous guérir de vos blessures. » déclara-t-elle à cet instant précis. Jan leva la tête, il ne pouvait plus la fuir aussi stupidement. Le visage refermé sur lui, le visage neutre, la mâchoire resserré. Guérir de ses blessures… bien entendu, il comprenait ce qu’elle voulait dire. Il n’était pas si idiot que cela. « Mais je suis guéris ! Je ne vois pas de quoi vous parlez. » lâcha-t-il, un peu nerveusement. Puis il montra de ses mains tout son corps de haut en bas, suivant du regard son geste. « Je suis sur mes deux jambes, je vais très bien. » en conclua-t-il alors.
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MessageSujet: Re: You know that you have to fight it - Jan You know that you have to fight it - Jan EmptyMar 18 Sep - 14:43


Hortensia savait par expérience que, lorsqu'on va mal, la dernière chose qu'on est envie c'est de parler à quelqu'un qui croit comprendre ce que l'on traverse. Oui mais voilà, c'était son boulot maintenant et, bien que sa fonction lui empêche de raconter à ses patients ce qu'elle avait vécu et qu'ainsi, elle pouvait les comprendre, elle en mourrait d'envie. Particulièrement avec les récalcitrants comme Jan Zetterman. Il faisait les gros bras, faisait semblant pour s'en persuader, qu'il n'avait pas besoin d'aide et, surtout, qu'il n'avait pas de problèmes. Elle le voyait parfaitement son petit manège mais elle ne s'avouait jamais vaincue, surtout pas avec ceux-là qui croyaient que tout allait bien mais qui allait tout recevoir dans la figure un jour ou un autre. Elle avait envie de lui dire tandis qu'elle regardait son visage fermé, le seul qu'elle ait jamais connu de lui, qu'elle savait ce qu'il ressentait quand il se couchait, éteignait la lumière, fermait les yeux. Toutes les images qui reviennent brusquement en mémoire et qui tournent, tournent et tournent encore. Elles s'amusent bien, elles font la ronde, se racontent leur vie autour d'un feu, peut-être même avec des chamallows ! En tout cas, il y avait bien qu'elles qui s'amusaient. Voir et revoir sans cesse des images ou bien entendre qui nous ont marqué dans un moment traumatisant de notre vie. Sortir dans la rue et avoir l'irrésistible envie de se cacher derrière une voiture quand un visage nous est familier, quand une voiture pétarade, quand la pharmacie vante les bienfaits de je ne sais quel médicament. Hortensia était perpétuellement envahie de tout cela et vivait continuellement avec. Tout comme Jan. Et, si elle n'arrivait pas à se les enlever, elle réussirait avec Jan comme elle avait réussit avec les autres.

Mais Jan n'avait décidément pas envie de guérir comme il lui fit justement remarquer, visage on ne peut plus fermé et machoire crispée « Mais je suis guéris ! Je ne vois pas de quoi vous parlez. » Un instant découragée, la jeune femme ne baissa pas pour autant les yeux et tenta de sonder les yeux de son interlocuteur. Croyait-il vraiment en ce qu'il disait ? Racontait-il à quelqu'un ce qu'il avait vécu ? Elle en doutait vu sa réaction et trouvait cela totalement normal. Malgré tout, elle était là pour l'aider à combattre cette envie de tout garder pour lui. Il devait s'en débarrasser pour enfin vivre. Un verbe qu'il avait certainement oublié depuis bien longtemps... « Je suis sur mes deux jambes, je vais très bien. » Elle opina du chef avant de prendre la parole et de lui assurer, yeux dans les yeux et sûre d'elle « Je sais très bien que vous avez fini votre traitement et que, si vous le souhaitez, vous pouvez me laisser là sur ce trottoir. Mais voilà. On a pratiquement le même âge, je ne suis pas celle qui vous fera des remontrances. Je suis là pour vous aider et vous... » Soudainement, Hortensia se figea, apercevant des cheveux qui s'en allaient en dandinant, lui rappelant affreusement quelqu'un. Elle se raidit et fixa cette personne qui marchait, au loin. Non, elle ne pouvait pas la laisser partir. Sa cousine. Sa cousine qui avait été enlevée avec elle mais que le ravisseur avait gardé avec lui et dont on ignorait la trace à présent. Elle, elle était là ! Sous ses yeux ! Sans réfléchir, elle se mit à courir vers elle afin de voir son visage. Mais ce n'était pas elle. Pas du tout. Elle ne lui ressemblait pas du tout. Elle murmura quelque chose pour s'excuser avant de baisser les yeux, submergée par la tristesse. Elle y avait tellement cru. Son coeur avait tellement battu pendant un court instant. Plus que ces dernières années. Plus que depuis sa disparition. Ses jambes l'entraînèrent près de Jan de nouveau sans pour autant faire attention à ce qu'elle faisait. Comment était-ce possible d'avoir pu croire qu'elle était là, à New-York, sous ses yeux ? Elle s'en voulait de se faire ainsi de fausses joies et de remarquer qu'elle était toujours aussi hantée par son souvenir...

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MessageSujet: Re: You know that you have to fight it - Jan You know that you have to fight it - Jan EmptyDim 30 Sep - 16:39


Une nouvelle fois, il fuyait. Il fuyait les maux par les mots. Une nouvelle fois. C’était si simple comme cela après tout. Depuis le début, depuis son retour à ce que l’on appelait la vie sociale, la vie normale d’un connard d’américain, Jan avait décrété qu’il allait bien, qu’il n’avait surtout pas besoin d’aide. Malgré cela, il se doutait bien que son petit numéro n’allait pas et ne fonctionnerait pas avec cette chère Hortensia. Des gars comme lui, des gars comme Jan, des gars meurtris psychologiquement par la guerre, elle avait certainement dû en rencontrer des dizaines et des centaines bien avant lui. Le cercle vicieux de la guerre. C’était sûrement pour cela que certains de ses proches s’étaient opposés à ce qu’il s’engage dans l’armée… On avait beau l’avoir mis en garde, il voulait montrer que lui aussi était assez fort pour vivre tout cela. Fort, peut-être aurait-il pu l’être… fort, il l’était, mais à présent, il ne l’était plus. Les deux jeunes gens s’échangèrent un long regard. Yeux dans les yeux, sans ciller. La situation semblait rapidement mettre mal à l’aise de Jan qui prit la réaction de la jeune femme pour une offensive. Il déglutina avec un peu de mal sa salive jusqu’à ce que la voix de cette dénommée Hortensia qu’il avait eu l’habitude d’appeler Madame retentit. « Je sais très bien que vous avez fini votre traitement et que, si vous le souhaitez, vous pouvez me laisser là sur ce trottoir. Mais voilà. On a pratiquement le même âge, je ne suis pas celle qui vous fera des remontrances. Je suis là pour vous aider et vous... ». Tout au long du flot de paroles continu, il secoua la tête. Comme pour montrer son opposition. Quoiqu’elle lui dise, quoiqu’elle fasse, Jan sera toujours contre elle. Sûrement parce qu’il était bien trop fier d’avouer qu’il avait besoin d’une aide, d’une certaine aide qui pouvait lui être précieuse. Il se doutait si bien qu’à un moment donné, elle prononcerait la phrase. LA phrase de n’importe qui. Je suis là pour t’aider. L’aider… Mon cul. Combien étaient-ils à lui dire cela ? Des dizaines. Je suis là pour t’aider. C’était des paroles en l’air, cela, n’est-ce pas ? Soudainement, Hortensia s’interrompit. Fait qui intrigua longuement Jan.

Il arqua un sourcil, regardant soucieusement et certainement curieusement, la jeune femme qui s’était mise à courir à vive à l’allure. Il se demandait bien quelle mouche avait-elle bien pu la piquer à cet instant précis. Il crut la voir vaguement aborder une jeune femme, brune, le teint légèrement basané, enfin cela, il n’était pas certain. La scène se déroulait bien loin de lui. Malgré cela, il trouvait l’attitude d’Hortensia… étrange. Rapidement, il la vit faire demi-tour, se dirigeant alors droit devant lui. Lorsqu’elle arriva à sa hauteur, le visage de Jan se referma aussitôt, ne laissant paraitre aucun sentiment, aucune émotion. « Je ne veux pas être… méchant, mais je crois qu’il doit vous manquer une case… » lâcha-t-il, lui lançant alors un furtif regard.
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MessageSujet: Re: You know that you have to fight it - Jan You know that you have to fight it - Jan EmptyMar 2 Oct - 14:43


Hortensia était une femme au caractère entier, elle ne faisait pas les choses à moitié et ça lui coûtait régulièrement de se bruler les ailes à vouloir approcher de trop près le soleil. Quand elle suivait quelqu'un dans son traitement, elle ne pouvait pas se permettre de rester sur un échec. Elle était bien trop excessive pour laisser quelqu'un dans le malaise et le mal-être. Malheureusement, ses supérieurs estimaient que tout le monde avait besoin du même nombre d'heures pour enrayer la dépression du retour sur le sol américain et, qu'une fois ce temps fini, ils étaient comme neufs et pouvaient de nouveau être utilisés comme chair à canon sur les champs de bataille ou dans les bureaux. Ils avaient un esprit méthodique et rangé des militaires qui estimaient qu'il fallait passer à autre chose. Ajoutez à cela le manque d'argent chronique du service et vous obtenez une Hortensia survoltée qui n'arrive pas à venir au bout de son traitement. Parfois, alors qu'elle arrive enfin à cerner le personnage de son patient, le voilà qui lui apprend qu'il repart en mission. Dans le cas de Jan, elle n'avait pas réussi à briser la carapace mais ne s'avouait pas vaincue. Elle savait que certains de ses collègues tentaient d'oublier tout ce qu'il voyait au travail et que s'ils croisaient dans la rue un de leurs patients comme la jeune femme aujourd'hui, ils passaient juste leur chemin. Pas de complications. Ils lui disaient bien souvent qu'il fallait qu'elle établisse une frontière entre son privé et son travail mais elle n'y parvenait pas. A vrai dire, elle n'en avait pas du tout envie. Comment pouvait-elle faire pour laisser des gens comme ça dans le besoin et la détresse alors qu'ils se la cachent à eux-même ?

Et puis, la belle machine de la jeune argentine se raya, un grain de sable récurent vint en gêner le fonctionnement. Sa cousine, Gisela, était toujours gravée dans sa mémoire et elle ne parvenait pas à tenter de la voir dans tous les visages qui semblaient vaguement d'Amérique du Sud. Dans ces cas-là, elle ne réfléchissait pas et agissait juste, sans se soucier de ce que pouvaient penser les gens, alors ça, c'était bien la dernière de ses préoccupations... Malgré tout, une fois de plus, elle s'était trompée. Machinalement elle était revenue sur ses pas près du jeune homme, le coeur soudainement vide et l'esprit ailleurs. Ses yeux étaient hagards et elle ne parvenait pas à contrôler ses fonctions motrices les plus générales. C'est alors que la voix froide et sans émotion de Jan retentit, la sortant un peu de sa léthargie. « Je ne veux pas être… méchant, mais je crois qu’il doit vous manquer une case… » Elle leva brusquement la tête avant de répondre sur le même ton absent qui la caractérisait à chaque fois qu'elle croyait voir Gisela « Certainement. » acquiesça-t-elle avant d'ajouter, les yeux droits dans ceux de son interlocuteur « Et c'est quelque chose qu'on a en commun. » Puis, elle tenta de revenir à la vie. Elle inspira un grand coup avant de jeter sa tête en arrière et de fermer les yeux. Elle devait avoir l'air bizarre en plein milieu de cette rue à agir de la sorte mais c'était la seule chose dont elle était sûre de l'efficacité, si efficacité il peut y avoir dans ce genre de cas. Et puis, elle rouvrit les yeux et redressa la tête avant de fixer Jan, sûre d'elle et la voix toujours un peu imbibée de mélancolie « Je ne veux pas vous forcer, on a tenté avec moi et ça n'a pas marché, mais sachez que je peux comprendre ce que vous ressentez, mieux que vous ne croyez. » ajouta-elle en secouant la tête.

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